Lethique de Lislam - 18
Mr. Ismail Belem La quasi-injure ou l\'« à peu près injurieux » C\'est à propos d\'un contexte ludique qui oriente plutôt vers l\'injure-plaisanterie que Marçais introduit la notion d\'« à peu près injurieux » dont il rappelle qu\'il fut pratiqué de tout temps dans la société arabe. Au cours d\'une partie de jeu, des participants taquinent le propriétaire déconfit d\'une toupie endommagée par les coups reçus. Un premier intervenant adresse au malheureux la formule de condoléance prononcée pour la mort d\'un proche. Il s\'agit bien sûr d\'un usage détourné et ironique de la formule. Un autre joueur enchaîne avec une malédiction : ??bbí-e?li-fâlo « que Dieu lui donne un augure misérable ! ». La note précise qu\'articulé rapidement cet énoncé peut être compris comme une formule de condoléance que Dieu la lui remplace ! ». Le destinataire naïf est abusé ; prisonnier d\'une seule interprétation du message, il prend pour une marque de sympathie ce qui n\'est que moquerie concertée. Ses interlocuteurs sont de connivence. C\'est le double sens possible du message, impliquant la manipulation d\'une formule consacrée et portant sur une modification infime de la structure syllabique et du découpage des constituants lexicaux, qui semble désigné par le terme de « à peu près injurieux ». L\'effet injurieux n\'est perçu que par l\'injurieur et ses complices. L\'« à peu près injurieux » sur le mode de la plaisanterie se pratique dans les milieux où règne une forte connivence (comme celui des ?olba, par exemple) et peut également être utilisé pour s\'adresser aux gens d\'une autre religion. C\'est une pratique tolérée, voire même recommandée par certains musulmans. L\'injure fonctionne alors surtout comme marque d\'exclusion. 7407
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