Louanges de Muhyî al-Dîn ibn Al-‘Arabî et de l’âyatollâh Shaykh Mohammad Hosayn Esfahânî Kompanî décrivant le rang de son Excellence Zahra (as)

Comme la position et le rang de cette femme qui fait honneur aux milliers de Prophètes et d’Imâms (as), qui est la conciliatrice des sincères, des martyrs, des grands (1) Prophètes (as) sont élevés et suprêmes ! Elle est le secret de l’Envoyé de Dieu (s). Elle est l’essence, la quintessence de la prophétie. L’Envoyé de Dieu (s) embrassait sa main et la faisait asseoir à sa propre place. Il allait continuellement dans sa maison et à chaque fois qu’il devait partir en voyage ou à la guerre, il commençait par aller lui rendre visite chez elle. Muhyî al-Dîn ibn Al-‘Arabî a ainsi mentionné certaines des dignités de son Excellence Zahra (as) :
« Que la bénédiction et les salutations de Dieu, de Ses anges, de ceux qui portent Son Trône, de l’ensemble de Sa création, de Sa terre à Son ciel, soient sur cette sainte et pure essence, qui a embelli l’humanité par la solitude de sa sainteté ayant pris forme humaine.
Cette réalité pure est l’image même de l’être humain dans sa complétude, de la générosité et de la force suscitée au sein du monde intelligible. Elle est un fragment de la réalité ahmadienne (2) , ainsi que l’aube, l’orient des lumières ‘alawiennes (3) . Elle est la source des secrets fâtimiens (4) .
Elle délivre du feu ceux qui l’aiment, elle est le fruit de l’arbre de la connaissance et de la certitude, elle est la grande Dame parmi les dames des mondes. Sa valeur est connue, sa tombe inconnue. Elle est la lumière du regard de l’Envoyé (s). Elle est Al-Zahra (celle qui resplendit), elle est Al-Batûl (la vierge), que les salutations et le salâm soient sur elle. »
L’âyatollâh Shaykh Mohammad Hosayn Esfahânî Kompânî a composé cette louange pour décrire le rang de son Excellence :
« Elle est la mère des Imâms aux intelligences lumineuses et flamboyantes, elle est même la mère de son père, alors que ce père est la cause première, la cause de toutes les causes.
L’esprit du Prophète (s) est son rang précieux. Elle est pareille à celui qui n’est à nul autre pareil.
Elle est le modèle de l’existence diffuse, sa subtilité dépassant amplement le rang de la présence.
Elle réalise les plus vertueuses des manières, elle est l’effet des cercles qui nous entourent.
La vérité de la perfection s’est incarnée dans son visage à la beauté sans précédent.
Elle est une houri descendue ici-bas, et là-haut, elle est l’axe des intelligences.
Par sa réalité, sa manifestation, l’excellence de son expression, elle fait exister le monde nécessaire au sein du monde contingent.
Elle est le pôle de la meule de l’existence (5) , tant dans l’arc de la descente que dans celui de la remontée.
Eh bien oui ! Au centre de cette orbite de la descente et de la remontée, il n’est d’autre pivot grandissime, que Fatima la pure (as). »
Le noble Envoyé (s) rencontre son Excellence Zahra (as)
Dans le Tafsîr Firât ibn Ibrahim, il est rapporté de Hudhayfa Yamânî que Aicha se rendit auprès de l’Envoyé de Dieu (s) alors qu’il était en train d’embrasser Fatima (as).
Aicha dit : « Ô Envoyé de Dieu ! Comment se fait-il que tu l’embrasses alors qu’elle est une femme mariée ? »
Là, Son Excellence l’Envoyé raconta son assomption jusqu’à parvenir à cet endroit : « … Après cela, Jabra’îl (as) me prit la main et me fit entrer dans le paradis. J’étais très joyeux.
Dans le paradis, je suis tombé sur un arbre fait de lumière. Cet arbre possédait des diadèmes de lumière et au pied de cet arbre se trouvaient deux anges qui tressaient des ornements et des parures. Je me suis avancé et j’ai vu des pommes. Jamais je n’en avais vu de si grandes. J’ai cueilli une de ces pommes, je l’ai ouverte, et une houri en est sortie. Ces cils étaient comme les plumes antérieures de deux ailes d’un gerfaut.
Je lui ai dit : ‘Ô houri ! A qui appartiens-tu ?’
La houri pleura et dit : ‘Je suis pour ton fils opprimé qui sera tué par tyrannie : Husayn ibn Ali ibn Abî Tâleb (as)’
Je suis allé un peu plus loin et je suis tombé sur un dattier plus doux que le beurre et plus sucré que le miel. J’ai cueilli une datte, je l’ai mangée, j’avais le désir d’en manger. Dans mes reins, cette datte s’est changée en semence, et lorsque je suis descendu sur terre, j’ai eu un rapport sexuel avec Khadija (as), qui s’est ensuite trouvée enceinte de Fatima (as).
Ainsi, Fatima est une houri sous une forme humaine, et chaque fois que j’ai le désir de respirer le parfum du paradis, j’embrasse ma fille Fatima (as). »
Notes :
1-Il s’agit généralement des cinq grands prophètes, dits « ûlûl ‘azm », soit Nûh, Ibrahim, Mussa, Issa et Mohammad (as). Il arrive que leur nombre change, ou que l’un laisse la place à un autre. La grande question consistant à savoir si Adam (as) en est ou pas.
2-Relative à Ahmad, qui est le nom et la réalité du Prophète (s) dans les cieux.
3-Relatives à l’Imam Ali (as). Nous avons préféré créer un néologisme plutôt que d’utiliser par exemple le terme alaouite, qui ne peut convenir ici.
4-Relatifs à Fatima (as). Nous avons préféré créer un néologisme plutôt que d’utiliser par exemple le terme fatimide, qui ne peut convenir ici.
5-Il est intéressant de noter que le pôle est double et se trouve aux deux extrémités d’un axe. Il représente à la fois les deux points extrêmes de la verticalité et le point central de l’horizontalité. Cette considération fait de Fatima (as) l’être nécessaire par lequel toute réalité supérieure doit passer pour aller se manifester dans le monde d’ici-bas. Il en va de même pour toute réalité de ce monde en route vers l’au-delà, empruntant l’arc de « la remontée ». A chaque niveau de l’existence, il faut rejoindre le centre, le pôle, pour avoir accès à l’axe permettant de changer de niveau, d’étage. C’est là que le poème nous dit que l’on trouvera Fatima Zahra (as) !

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