"Assad contrôle tout" ( The Indipendent)

Selon le journal britannique "le régime syrien a bien l'initiative en main sur le terrain des combats en Syrie". " Les opposants à Assad continuent d'aller d'échec en échec et l'armée nationale impose son emprise sur une majorité des villes et des villages. En réalité, le gouvernement d'Assad est dans son meilleur état depuis 2012 face à une opposition qui perd de plus en plus du terrain". L'article, signé Patrik Cockburn, traite de la situation actuelle en Syrie et accuse les Etats Unis d'avoir provoqué l'échec des pourparlers de Genève II en insistant sur la formation d'un gouvernement de transition. : " En effet le vent qui s'abat sur le Moyen Orient est en train de tourner mais ce changement n'apporte ni paix ni sérénité. Deux évolutions de taille viennent de se produire : la défaite de Genève II et l'élimination de Bandar Sultan de la scène politique. Kerry a tout fait à Genève pour imposer son gouvernement de transition, peine perdue puisque l'armée syrienne contrôle la plupart des localités et les voies d'approvisionnement et ce fait empêche tout changement dans le rapport des forces. Et puis les anti Assad avancent en rangs fort divisés. Ils souffrent d'une absence totale de l'ancrage populaire et ils son constamment sur la défensive. Il faut des années pour que ces groupes et leurs soutiens occidentaux et régionaux puissent vaincre leurs adversaires, leur victoire ne sera possible sans que le Hezbollah, l'Iran ou la Russie renoncent au préalable à leur appuie pleine et entière à l'armée syrienne. ce qui n'est pour le moment d'actualité. En fait, ce qui se passe en Ukraine rend les russes de plus en plus fermes dans leur soutien à Assad car Moscou ne veut à aucun prix paraitre affaiblie ou apathique sur la scène internationale" L'auteur évoque ensuite son témoignage de son retour de la Syrie : " j'ai passé quelques jours à Homs et à Damas fin janvier début février. J’ai senti que le régime est beaucoup plus fort qu'en 2012. Le régime et son armée se trouvent en effet en position de force en termes militaires et politiques. Ce qui est sûr c'est que l'opposition n'a pas pu provoquer la chute d'Assad ni le régime, la défaite de ses opposants. Cet équilibre de la terreur a déclenché la seconde évolution, départ de Bandar Sultan qui vient d'être remplacé par Mohamad Nayef. L'homme est le personnage le plus américanophile de la famille royale et ce tropisme pro américain est partagé par l'actuel ministre de la garde nationale et fils du roi Abdellah, le prince Motaab. Donc l'Arabie saoudite marche désormais dans le sens d'une américanisation de ses politiques. Mais est-ce le synonyme d'un affaiblissement du soutien de Riyad aux rebelles armés en guerre en Syrie? Absolument pas. Ce changement de timing signifie surtout une plus grande coordination entre Riyad et Washington. Bandar a osé en 2013 critiquer très ouvertement Obama pour son refus d'attaquer militairement la Syrie. Avec Mohamad Nayef, lui-même victime d'un attentat signé Al Qaida, les rebelles armés actifs en Syrie et soutenus par Riyad se dirigeront dans deux sens : contre Assad, ou bien suivant Al Qaida". Le journal évoque la récente réunion des services du renseignement arabes et occidentaux à Washington où les participants ont examiné une hausse du soutien aux rebelles. "Mais les syriens n'iront probablement pas soutenir un groupe que désigneraient les occidentaux. En plus un renforcement du soutien aux rebelles ne changera pas grande chose sur le terrain des combats. . En effet le soutien plus large des USA aux jihadistes afghans n'a pas changé la donne dans les années 80. Mais Mohamad Nayef va-t-il agir dans le sens d'un apaisement des violences en Syrie? Aucun signe ne nous le laisse croire "

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