Bahreïn : le peuple réclame la libération des prisonniers politiques

A Bahreïn, les protestations populaires contre le régime en place prennent de l’ampleur alors que les Ale Khalifa ne cessent de jeter en prison les militants politiques à l’encontre desquels sont émis des verdicts cruels et injustes.
Bahreïn est depuis février 2011 le théâtre des manifestations pacifiques réprimées violemment par le régime des Ale Khalifa. Depuis le début du soulèvement des Bahreïnis, Manama tente d’étouffer le mouvement dans le sang, en massacrant les opposants et les mettant en prison mais les politiques violentes du régime étaient loin d’affaiblir la volonté du peuple. Par ailleurs, les Bahreïnis ont pris part, pendant les derniers jours, à des manifestions d’envergure pour commémorer le souvenir des martyrs de la révolution. En dépit de l’ambiance policière qui règne sur les villes bahreïnies, les citoyens ont pris part, jeudi, à des manifestations pacifiques, pour commémorer le souvenir des martyrs, tués par les forces des Ale Khalifa. Ces manifestations, qui se sont déroulées dans les différentes localités dont Sitra, Al-Diya et Al-Malekia ont été marquées par des slogans réclamant la démocratie à Bahreïn. Les manifestants ont aussi plaidé pour la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et souligné que les rues de Bahreïn ne se désempliraient pas tant que leurs revendications légitimes n’étaient réalisées. Dans ce droit fil, le Mouvement national démocratique de Bahreïn, une formation d’opposition,  accuse l’appareil judiciaire bahreïni de ne pas respecter la justice en émettant des verdicts contre les militants politiques. Dans un communiqué, le Mouvement national démocratique a qualifié d’invalide le verdict de l’exécution de Maher Abbas. Selon le communiqué, ce verdict est injuste donc sans valeur. A rappeler que l’appareil judiciaire de Bahreïn a condamné, le 19 février, Maher Abbas, à la peine capitale, sous la fausse accusation de meurtre d’un policier dans le village d’Al-Sahla, à l’ouest de Manama. Le Mouvement d’opposition a également déploré la poursuite de la pratique de la torture contre les prisonniers politiques, soulignant que les aveux des prisonniers sont invalides puisqu’ils leur ont été arrachés sous la torture. Selon le Mouvement, les prisonniers avouent ce qu’ils n’ont pas fait sous pression des méthodes d’interrogatoire musclées. « Tant que le dialogue politique se déroule dans une ambiance de répression et de pression, il n’aboutira à nulle part car le régime des Ale Khalifa ne se soucie que d’assurer ses propres intérêts », indique le communiqué. De son côté, le Mouvement d’opposition Al-Wefaq a annoncé dans un communiqué, que la grève de la faim des prisonniers politiques puisait dans le fait qu’ils font l’objet de la torture, de la violation de leurs droits et du mauvais traitement de la part des responsables de Manama. Simultanément à la visite d’une délégation, envoyée par le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, des centaines de détenus politiques dans la  prison de Houz Al-Jaf, ont entamé une grève de la faim en protestation contre le mauvais traitement des gardiens pendant l’interrogatoire. Les prisonniers ont aussi insisté sur leurs revendications légitimes dans le domaine de la liberté d’expression.

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