Le cheikh avait répondu que le Koweit faisait partie de la Péninsule arabe et que toutes les églises devaient être détruites car elles étaient une reconnaissance implicite du christianisme et que le Prophète (AS) avait dit que deux religions ne pouvaient pas coexister dans la Péninsule arabe.
Le centre mondial des Ahl-ul-Bayt (AS) dans un message, a violemment condamné la fatwa du Mufti wahhabite d’Arabie saoudite, Cheikh Abdul Aziz ben Abdallah, qui a appelé lors d'une rencontre le 9 mars 2012 avec une délégation koweitienne du patrimoine islamique, venue l'interroger sur la licité d'une décision parlementaire d'interdire la destruction des sites religieux, à la destruction de toutes les églises de la Péninsule arabe.
Le cheikh avait répondu que le Koweit faisait partie de la Péninsule arabe et que toutes les églises devaient être détruites car elles étaient une reconnaissance implicite du christianisme et que le Prophète (AS) avait dit que deux religions ne pouvaient pas coexister dans la Péninsule arabe.
Cette fatwa a été rendue officielle et a suscité de vives réactions dans le monde de l'islam et les pays non islamiques.
Voici le contenu de ce message :
Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux,
لَا یَنْهَاكُمُ اللَّهُ عَنِ الَّذِينَ لَمْ یُقَاتِلُوكُمْ فِی الدِّينِ وَلَمْ یُخْرِجُوكُم مِّن دِیَارِكُمْ أَن تَبَرُّوهُمْ وَتُقْسِطُوا إِلَیْهِم إِنَّ اللَّهَ یُحِبُّ الْمُقسِطِين
Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.
al-mumtaḥina 8
Depuis 200 ans, une secte profite de sa force militaire et de l'ignorance de certains musulmans, pour imposer ses divagations au nom de l'islam.
Les partisans de cette secte connus aujourd'hui sous le nom de wahhabites ou takfiristes, produisent des fatwas qui sont à l'origine du meurtre d'innocents, de la destruction des lieux saints, du rejet de la religion et de l'instauration d'une insécurité dans de nombreuses parties du monde.
Le dernier exemple en date, est la fatwa du Mufti wahhabite d’Arabie saoudite, Cheikh Abdul Aziz ben Abdallah, qui a appelé à la destruction de toutes les églises de la péninsule arabe.
Le centre mondial des Ahl-ul-Bayt (AS) qui réunit des centaines d'intellectuels musulmans de par le monde, et qui est une référence pour des millions de musulmans, attire l'attention sur les points suivants :
1- Il est nécessaire avant tout, que tout le monde sache que les muftis wahhabites ne sont pas les représentants de l'islam et que l'islam présenté en Arabie saoudite n'est pas l'islam authentique. La dynastie des Al Saoud au début du siècle précédent, avec le soutien des pays impérialistes, a pris le pouvoir et le contrôle des lieux saints de la Mecque et de Médine.
2- Cette fatwa est contraire aux enseignements de l'islam, du prophète et de ses descendants (AS), est considérée comme nulle et non avenue par les chiites et les sunnites. L'Histoire des débuts de l'islam est remplie de témoignages de cohabitation pacifique du prophète (AS) à la Mecque et à Médine, avec les adeptes des autres religions. Ni le prophète, ni les membres de sa famille, ni les califes, ni les dirigeants du monde de l'islam n'ont donné de telles fatwas ni limité les activités cultuelles des adeptes des autres religions.
3- Les religieux du monde de l'islam, chiites ou des quatre écoles sunnites, n'ont jamais prononcé de telles fatwas depuis 1400 ans. La fatwa de ce wahhabite n'entre dans aucun contexte juridique des écoles de la Mecque, de Médine, de Kufé, de Neyshapour, de Bassorah, et ne correspond en rien aux enseignements de l'université d'Al Azhar, des centres islamiques de Nezamieh, de Mostasrieh, de Zeitoune, ou des centres islamiques de Najaf, de Qom et d'Ispahan.
4- Ce mufti qui accuse sans cesse les autres pays d'interférer dans les affaires intérieures saoudiennes, considère que sa fatwa est applicable dans les autres pays de la Péninsule et s'ingère ainsi dans les affaires du Koweït, du Bahreïn, du Yémen, d'Oman, du Qatar et des Emirats.
5- Il faut cependant préciser que ces attaques contre les lieux saints ne se limitent pas aux sites religieux des gens du livre. Le régime saoudien avant cela, a fermé les mosquées et les centres religieux des partisans des Ahl-ul-Bayt (AS) en Arabie saoudite, forçant les chiites saoudiens à faire leurs prières dans la rue. Des dizaines de mosquées et de centres religieux ont été détruits au Bahreïn par les soldats saoudiens qui ont incendié les corans et les livres religieux qui s'y trouvaient. La dernière attaque en date est l'incendie criminel de la mosquée Al Reza (AS) à Bruxelles, le 28 février 2012, qui a couté la vie à l'imam de la Mosquée.
6- Comment expliquer le silence des grands religieux du monde de l'islam ? N'est-il pas nécessaire que les religieux d'Egypte, d'Irak, de Tunisie, de Syrie, du Yémen, s'insurgent contre cette fatwa qui donne une mauvaise image de l'islam et n'a aucune valeur juridique ? Ils devront assurément répondre de leur silence devant Dieu et le prophète (AS) qui a dit :
اذا ظهرت البدع فی امتی فليظهر العالم علمه، فمن لم يفعل فعليه لعنة الله».
7- Nous nous adressons aussi aux organisations internationales, au Comité de défense des droits de l'homme, aux gouvernements occidentaux et aux pays chrétiens. Si vous n'aviez pas soutenu les terroristes wahhabites qui ont tué les gens en Iran, au Pakistan et en Irak, vous n'en seriez pas victimes aujourd'hui. Si vous vous étiez opposés à la destruction des sites chiites par les wahhabites en Arabie saoudite, au Bahreïn et au Pakistan, ce ne serait pas aujourd'hui le tour de vos églises. Si vous restez silencieux pour des raisons politiques et hégémoniques, face à cette secte dissidente, et n'empêchez pas ces actes odieux, un jour arrivera où vous ne serez plus en sécurité dans vos propres demeures et où vos familles et vos enfants seront victimes de leurs attaques comme c'est le cas aujourd'hui, au Pakistan et en Irak.
8- Nous insistons encore une fois sur le fait que l'islam est la religion de la paix, de la liberté d'expression et de la justice.
Le Saint Coran au verset 256 de la sourate Baghare indique «لا اكراه فی الدين» c'est-à-dire qu'il n'y a pas de contrainte en religion. Le prophète (AS), les Ahl-ul-bayt (AS) et les religieux ont toujours recommandé le dialogue avec les gens du livre auxquels le Coran s'adresse en ces termes:
یَا أَهلَ الكتابِ تَعَالَوا إِلَى كَلَمَةٍ سَوَاء بَیْنَنَا وَبَیْنَكُمْ أَلاَّ نَعْبُدَ إِلاَّ اللّهَ وَلاَ نُشْرِكَ بِهِ شَیْئًا وَلاَ یَتَّخِذَ بَعْضُنَا بَعْضاً أَرْبَابًا مِّن دُونِ اللّهِ
- Dis : "ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah". Puis, s'ils tournent le dos, dites : "Soyez témoins que nous, nous sommes soumis".
Ale Imran 64
Les prêches que nous entendons en Arabie saoudite et dans d'autres pays, sont donc contraires au Coran. Nous espérons que grâce aux actions des religieux des trois religions monothéistes, des gouvernements et des instances internationales, ces groupes seront expulsés des saints sites de l'islam et que la paix et la sécurité comme l'a ordonné Dieu, régneront dans le monde.
یَا أَیُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا ادخُلواْ فِی السِّلْمِ كَآفَّةً وَلاَ تَتَّبعُواْ خُطُوَاتِ الشَّیْطَانِ إِنَّهُ لَكُمْ عَدُوٌّ مُّبِين
ô les croyants ! Entrez en plein dans l'Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré.
Baghare 208
Conseil mondial des Ahl-ul-Bayt (AS)