L’appel du mouvement Tamarrod a trouvé écho dans tous le pays
L'appel à manifester du mouvement populaire bahreïni Tamarrod, le 14 aout 2013 a trouve écho chez l’ensemble de la population bahreïnie, et auprès de tous les différentes forces de l’opposition bahreïnie et ce malgré les mesures de sécurité exceptionnelles prises à Bahreïn peu avant la manifestation des forces de l'opposition.
En effet, des dizaines de manifestations pacifiques dans plusieurs régions du pays se sont lances depuis les premières heures du matin, mercredi, pour commémorer les deux ans et demi de la révolution du 14 Février.
Selon le site d’information alAhd, cité par la chaine satellitaire iranienne arabophone alAlam , le nombre des manifestations de Mercredi ont atteint, selon des sources de la principale faction de l’opposition bahreïnie alWifac, les 60 rassemblements populaires à travers les différentes provinces du pays.
AlAlam a ajouté que les manifestations ont débuté après la prière de l'aube, au cours desquelles les manifestants ont soulevé des photos des détenus et des martyrs tués par le régime des alKhalifa ainsi que les drapeaux du Bahreïn.
Les manifestants ont réitéré leur droit à établir un Etat démocratique fondé sur la justice et l'égalité et aussi à la fin de la dictature du régime bahreïni qui monopolise le pouvoir et empêche le peuple à vivre dans la liberté et la dignité.
Pour faire face à ces manifestations, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises dans la capitale et dans de nombreux villages chiites proches. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que "le déploiement de forces de sécurité dans différents endroits du royaume est destiné à préserver l'ordre public et à assurer la fluidité de la circulation".
L'opposition a indiqué pour sa part que les autorités avaient isolé plusieurs localités chiites, en coupant des routes avec des blocs en béton et des fils barbelés. Ce dispositif est destiné à "empêcher les citoyens de manifester", avait souligné le mouvement Al-Wefaq, le groupe le plus important de l'opposition.
De leur côté, les forces de l'ordre ont renforcé leur mesures de répression, en recourant à toutes sortes d'armes contre des citoyens désarmés, pourchassant les manifestants pacifiques, pratiquant une punition collective contre des quartiers résidentiels, en bombardant de gaz toxiques et suffocants les maisons en jetant des des grenades assourdissantes.
Dans ce contexte, les véhicules blindés du régime bahreïni ont pris d'assaut l'île de Setra où ils ont attaqué des manifestants pacifiques, de même, les rues de la ville de Kora ont été le théâtre de violents affrontements entres les manifestants et les forces armées du régime des alKhalifa..
A Salmabad , les forces bahreïnies ont dispersé les marches populaires en jetant des bombes de gaz toxique provoquant la suffocation des citoyens et dont certains sont dans un état critique et à Musala elles ont pris d'assaut des maisons où des dizaines de citoyens ont été arrêtés.
Dans la capitale Manama , toutes les rues conduisant à la place Loualoua ont été bloquées par des fils barbelés d’une hauteur d’un mètre.
Les marchés, les magasins et tous les centres commerciaux ont fermé leurs portes en guise de soutien à l’appel du mouvement Tamarrod de la journée du 14 Août.
Dans son communiqué, alWefac a déclaré que « tous les magazins et les marchés commerciaux à travers le pays ont observé une grève générale volontaire lors de la Journée de l'Indépendance exigeant la fin de la dictature, les mouvements de circulation étaient quasi absent des rues publiques, tandis que les centres commerciaux étaient vides de leurs visiteurs, y compris le marché principal de la capitale ".
Selon des sources locales, citées par alAlam, diverses régions du Bahreïn, en particulier au Nord et à l'Ouest était paralysé.
Toutefois, la Chambre de commerce de Bahreïn a annoncé que tous les bureaux doivent garder leurs portes ouvertes et a menacé de sanctionner tout fonctionnaire qui s’absentait en lui confisquant son droit au salaire.
De son coté, le gouvernement de Manama a ordonne à l'ensemble du son personnel de se rendre à leur lieu de travail et a annulé tous les congés.
Les sources ont confirmé que l'aéroport de Bahreïn a fait l’objet d’une grande mobilisation.
Toujours selon les mêmes sources, le Premier ministre Khalifa bin Salman bin Hamad Al Khalifa s’est rendu personnellement à la place Myadeen pour superviser personnellement les opérations de répression et renforcer l’étau autour des manifestants dans les différentes régions de Bahreïn.
Les autorités bahreïnies ont arrêté la connexion des services de réseau internet dans certaines régions et de manière sélective.
Les forces de l’opposition ont estimé que cette mesure viole le droit d'expression et empêche la voix du peuple bahreïni à parvenir au monde.
Cela dit, fait marquant : dans un avertissement , le troisième du genre, la Cinquième Flotte américaine, basée à Bahreïn, a exhorté ses membres de ne pas se rendre aux centres commerciaux Sayf Mall et City Center situés dans la province de la capitale, par crainte d’un débordement des manifestations possibles dans la région.
Ces mises en gardes se sont multiplies ces derniers jours, et ce depuis l’appel du mouvement Tamarrod à des manifestations diverses à travers le pays et surtout après l'arrivée d'un porte-avions américain dans le pays vendredi dernier.
Sachant que dans une récente lettre ouverte, le mouvement populaire Tamarrod a demandé à l’ambassade américaine, devant laquelle ils ont protesté d’assurer la sécurité des manifestants. « Cela relève de la responsabilité morale des Etats-Unis ».
Le site de la cinquième flotte sur Facebook, a mis en garde contre une intensification d’activités anti-gouvernementales par les groupes d'opposition, à partir de la nuit du 13 Août, citant plusieurs rapports de presse.
Ce communiqué coïncide avec la décision de l'ambassade américaine de fermer le mercredi 14 Août en raison de l’appel à manifester devant ses locaux, demandant à tous ses ressortissants et fonctionnaires de ne pas se déplacer qu’en cas de nécessite.
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