Le projet colonialiste d’agrandir la question des minorités et d’inventer des sectes religieuses

Dans les passés lointains, les dirigeants des Etats de notre région n’hésitaient guère à soutenir et à renforcer la position des minorités afin d’affaiblir leurs adversaires politiques.

A titre d’exemple, l’empereur byzantin, Théophile, soutenait le soulèvement de Babak Khorramdîn dans la région de l’Azerbaïdjan afin d’affaiblir ainsi la position du califat islamique à Bagdad. De même, les Egyptiens renforçaient et soutenaient les activités des Qarmates et des Ismaïliens pour affaiblir la position du califat des Abbassides. C’est la raison pour laquelle les califes fatimides de l’Egypte voyaient dans l’organisation des sectes ésotériques de ces sectes un champ d’activités politiques important. A l’époque de la dynastie des Safavides en Iran, les empereurs mongols qui gouvernaient en Inde soutenaient les activités des adeptes du houroufisme ou des « Noghtawi » (secte des points). Le jour où le roi Shah Abbas a donné l’ordre de la répression des « Noghtawi », l’empereur de l’Inde, Jalaleddîn Mohammad Akbar a été le premier à protester contre la démarche du roi safavide. Plus tard, le gouvernement des Ottomans a soutenu le mouvement constitutionnaliste en Iran, non pas pour renforcer les fondements du constitutionnalisme en Iran, mais plutôt pour affaiblir la dynastie des Qadjar, sous prétexte de soutenir les révolutionnaires iraniens dans le cadre de l’unité islamique. A partir de l’époque où les puissances colonialistes occidentales sont entrées dans la région du Moyen-Orient, elles ont toujours essayé de provoquer les différentes minorités et sectes contre la majorité des populations musulmanes dans les pays de la région. Les colonisateurs tentaient souvent d’exploiter les dérives et les innovations des sectes afin d’attiser les différends et les discordes parmi les populations sunnites et chiites. Dans ce cadre, ils essayaient d’abord d’exagérer les activités des sectes afin de pouvoir confronter les musulmans les uns contre les autres. Ils procédaient ensuite en attribuant les « fautes » tantôt aux uns tantôt aux autres, tout en soutenant la création de nouvelles sectes religieuses erronées. Ainsi, grâce aux soutiens et aux desseins montés par la Grande Bretagne, le cheikh Ahmad Ehsaï, de confession sunnite, a implanté la secte du « Cheikhiyeh » au sein de la population chiite. Cette secte propageait des croyances superstitieuses et des pensées erronées et illogiques parmi les musulmans. A l’aide de la Grande Bretagne, les sectes du babisme et du bahaïsme se sont développées en Iran comme une tumeur cancéreuse dangereuse, tandis que le wahhabisme se développait en même temps en Arabie et se préparait à porter des coups durs aux croyances des chiites. A ce propos, Mr. Holmes, espion de la Grande Bretagne dans les pays islamiques, avait écrit : « une fois, lors d’une réunion au ministère des colonies, j’ai parlé à mes supérieurs de la question des divergences de vue entre les musulmans sunnites et chiites, et je leur ai dit que si les musulmans connaissaient bien leur situation, ils auraient dû œuvrer tous dans le sens de l’unité et de la solidarité. Le président de la réunion m’a aussitôt coupé la parole, et m’a dit : Tu dois essayer d’attiser le feu de la discorde parmi les populations musulmanes, au lieu de les appeler à s’unir et à résoudre pacifiquement leurs différends. »

Quant à ses relations étroites avec Mohammad ibn Abdel Wahhab, fondateur de la secte wahhabite, cet espion britannique a écrit : « Je me suis aperçu qu’il serait la meilleure personne pour assurer les intérêts de la Grande Bretagne dans la région. Ses ambitions, son orgueil, son égoïsme, son inimitié avec les oulémas et les autorités religieuses, son esprit de despotisme, et ses interprétations particulières du Coran et des hadiths qui sont entièrement coupées des réalités existantes, constituent tous ses plus grands points faibles que nous pouvons exploiter complètement dans le cadre de nos intérêts. »

Plus loin, cet espion britannique a ajouté : « Nous avons réussi à former le cheikh Mohammad ibn Abdel Wahhab exactement comme le souhaitait le ministère britannique des colonies. Nous l’avons ainsi préparé pour qu’il se charge à l’avenir des responsabilités que nous souhaitons lui conférer. »

Mr Holmes décrit en détail les projets de la Grande Bretagne en Arabie : « Après plusieurs années, lorsque les activités du cheikh Mohammad ibn Abdel Wahhab ont apporté leurs fruits en propageant ses idées sectaires, le ministère britannique des colonies a décidé de développer ses activités politiques sur la péninsule arabe. C’est pourquoi le ministère a chargé l’un de ses mercenaires répondant au nom de Mohammad ibn Saoud de coopérer avec le cheikh Mohammad ibn Abdel Wahhab. A partir de cette date, l’union entre ces deux hommes a apporté chaque jour davantage de profits à la Grande Bretagne. »

Il est à noter qu’Abdel-Baha (fondateur de la secte du bahaïsme) a été décoré par l’empire britannique en raison de sa réussite dans l'invention de sa secte. Et en échange de cette décoration, il s’est entièrement mis au service de la Grande Bretagne.

L’assaut culturel et l’attaque farouche contre les valeurs religieuses :

Pour renforcer de plus en plus leur position dans les pays de l’Afrique du Nord et de l’Asie du Sud-Ouest, les grandes puissances colonialistes ont développé une vaste attaque culturelle contre les populations musulmanes, afin d’affaiblir leurs liens avec la culture du noble Coran et de la noble famille du Prophète de l’Islam, pour vider ainsi les sociétés musulmanes de toutes les tendances religieuses. Dans ce cadre, les colonialistes ont procédé aux démarches suivantes :

1- Le développement des activités des sanctuaires soufis, en donnant de l’importance aux tendances soufies et à la publication des livres qui appellent les musulmans à ne pas participer aux diverses activités de la vie sociale, afin de les encourager à se retirer des affaires de ce monde, pour s'intéresser à la misanthropie et à la vie solitaire.

2- La propagation des pensées et des croyances fondées sur la fatalité et le destin fatidique afin que les gens croient qu’ils n’ont aucune influence sur le cours des événements politiques, sociaux et naturels, et ce afin qu’ils se résignent au fait qu’aucun effort humain n’aurait la moindre influence pour améliorer la situation existante et pour résoudre les problèmes. On essayait de faire accepter cette attitude en prétendant que Dieu fixait tous les destins et que les efforts humains seraient totalement inefficaces et inutiles !

3- La propagation de cette croyance erronée selon laquelle, l’Islam n’est qu’une religion d’adoration et de piété, et qu’il n’a rien à voir avec la politique et les affaires administratives de la société humaine, et que le vénéré messager de Dieu (saws) et ses successeurs n’avaient pris aucun pas pour résoudre les problèmes politiques et sociaux et pour améliorer les conditions politiques, sociales et économiques de la communauté musulmane !!

4- La propagation de fausses rumeurs sur la servitude, l’assujettissement et le mépris des femmes au sein de la société islamique, afin de créer de la méfiance auprès des femmes par rapports aux questions islamiques, pour que les femmes musulmanes abandonnent leur voile islamique afin que la pudeur et les mœurs n’existent plus dans la société musulmane, en encourageant les membres de la société islamique à établir des relations immorales pour que la corruption se propage au sein de la communauté musulmane.

5- L’un des éléments qui renforcent les fondements des croyances religieuses et de la spiritualité des musulmans et leur donnent de la force pour s’opposer à l’irréligiosité et à l’hypocrisie, est sans aucun doute la création des lieux religieux et la participation des musulmans aux cérémonies culturelles notamment les cérémonies du deuil de l’Achoura pour commémorer le martyre du vénéré Imam Hossein (as). En premier lieu, les puissances colonialistes ont d’abord essayé de suggérer aux gens que le pèlerinage des lieux saints et des saints mausolées serait un geste contraire aux lois de la Charia. Ils ont ensuite demandé à leurs mercenaires de détruire ces lieux sacrés afin de détruire la culture du pèlerinage au sein de la communauté musulmane. En deuxième lieu, les colonialistes ont essayé de créer des doutes et des incertitudes parmi les musulmans en ce qui concerne l’authenticité des lieux saints et des lieux de pèlerinage. Et en troisième lieu, ils ont déployé tous leurs moyens pour détruire les cérémonies culturelles des musulmans et les cérémonies de deuil des imams infaillibles en y introduisant des dérives et des éléments erronés afin de les vider de leur facteurs originels et constructifs pour que ces cérémonies deviennent de simples traditions neutres et inefficaces, voire nuisibles.

6- Ternir les relations des enfants avec leurs parents, afin de détruire le rôle éducatif des parents pour former la jeune génération, ce qui peut évidemment empêcher la familiarisation des jeunes enfants avec les mœurs et les vertus de la culture islamique, tout en favorisant le terrain à ce que la culture colonialiste se développe parmi les jeunes générations afin de rompre leurs liens avec l’influence des croyances religieuses, et ce d’autant plus que cela rompra aussi la relation des jeunes générations avec les pieux et les dignitaires religieux.

7- Réduire le taux de la sensibilité des musulmans par rapport au soutien à la défense de la tradition du vénéré Prophète de l’Islam (saws) et la culture chiite, en essayant de créer des doutes au sujet de l’authenticité et l’originalité des hadiths islamiques et les traditions des imams infaillibles (as). Dans ce cadre, les ennemis des musulmans tentent de suggérer aux musulmans que Dieu n’a aucun besoin des prières et des actes d’adoration de Ses créatures. Dans ce droit fil, sous prétexte des conditions sociales et des impératifs de la vie moderne, ils encouragent les musulmans à ne plus participer aux cérémonies et à ne plus respecter leurs obligations et leurs devoirs religieux. Ils suggèrent que la construction, la réparation et le développement des lieux de culte comme les mosquées et les hosseiniyehs seraient secondaires, superficiels et sans importance, afin de pouvoir ainsi faire oublier les bonnes traditions des musulmans et limiter leur portée au sein de la société musulmane.

8- Ils propagent des rumeurs sans fondements concernant l’importance de « khoms » (taxe du cinquième du revenu superflu) qui joue un rôle très important dans le renforcement des piliers politiques et économiques de la communauté islamique, notamment pour réduire le taux de la pauvreté parmi les musulmans. Ils prétendent que le paiement de cette taxe n’était justifié qu'à l’époque du vénéré Prophète de l’Islam (saws) et des imams infaillibles (as). En outre, ils prétendent que les revenus provenant des activités professionnelles ne font pas l’objet de khoms et qu’il ne s’agit que d’une taxe sur les butins de guerre.

9- Présenter la religion musulmane comme une religion qui enseigne la division et le sectarisme. Pour justifier cette fausse croyance, les ennemis des musulmans prétendent que l’existence de nombreuses sectes tant parmi les chiites que les sunnites et les divergences de vue qui existent parmi eux montraient que l’islam n’était pas une religion de l’unité et de la solidarité, mais une religion de la division et de la discorde. Ils suggèrent alors que les musulmans ne pourront jamais réussir à établir l’entente et la compréhension mutuelle parmi eux, et que le chaos régnerait toujours dans leurs relations. Par conséquent, ils prétendent que les musulmans devraient réduire le taux de leurs croyances religieuses, pour que l’entente et l’unité se développent parmi eux !

10- Rompre par tous les moyens possibles les relations imprégnées du respect qui existent entre les oulémas et les membres de la société. A titre d’exemple, les ennemis des musulmans font courir des rumeurs non fondées et des diffamations de toutes sortes contre les personnalités respectées et respectables et les oulémas de la société musulmane, tout en essayant de présenter certains autres personnalités comme des oulémas préférables pour affaiblir ainsi les vrais oulémas. Dans le même temps, les puissances colonialistes qui contrôlent l’élaboration des livres scolaires dans certains pays musulmans, tentent d’y intégrer la méfiance et la répugnance générale contre les oulémas et les dignitaires religieux, afin de ternir l’image des savants religieux et des penseurs religieux, et cela afin d’encourager les prises de position négatives et nuisible au sein des sociétés musulmanes.

11- Ebranler la foi et les croyances religieuses selon lesquelles c’est un devoir religieux de se défendre face aux ennemis de la religion, en prétendant que la lutte contre les infidèles et les mécréants n’appartenait qu'à l’époque du Prophète (saws) et des premiers siècles de l’Islam, et qu’aujourd’hui cette lutte ne serait plus nécessaire.

12- La propagation de la corruption, de l’immoralité et de la débauche, encourager les gens à adopter le mode de vie occidental fondé sur la consommation, notamment celle des produits et des marchandises fabriqués en Occident, grâce aux propagandes envenimées, en essayant de rendre les membres de la communauté musulmane indifférents par rapport aux critères religieux et aux affaires sociales, en leur faisant oublier l’importance et la nécessité de la recommandation au bien et le désaveu du mal. Dans ce cadre, ils encouragent les musulmans à établir des liens et des coopérations avec des sectes non musulmanes, en propageant parmi eux les jeux du hasard, l’usure et la consommation de l’alcool.

13- Le renforcement des pensées et des croyances qui risqueraient de revivifier le fanatisme racial, ethnique ou national, en essayant de créer des liens affectifs pour les héros mythiques et légendaires, pour éloigner les gens des modèles de vertu que leur représente la religion. La publication des livres sur des personnalités comme Babak Khorramdîn, Mazdak, … en Iran, en encourageant les intellectuels dépendant de l’ancien régime d’Iran à propager la culture de l’Antiquité iranienne, et les éléments de la culture mythique du zoroastrisme. Malheureusement, cette tendance se développe de nouveau ces derniers temps, ce qui pourrait nuire aux intérêts communs de la société musulmane.

14- Le développement des croyances superstitieuses et erronées au nom de la défense de la culture populaire et ancienne, sous le prétexte de la sauvegarde du patrimoine culturel, afin de modifier la culture originale de la société musulmane qui puise ses sources dans les vertus de la croyance en l’unicité de Dieu et la foi en Dieu. Dans ce cadre, les ennemis de l’Islam tentent d’éloigner la culture populaire des croyances religieuses, sous prétexte de la sauvegarde des traditions populaires anciennes et le folklore. Cette démarche risque de détruire la vraie identité de la société musulmane, en créant un sentiment d’infériorité notamment parmi les jeunes générations, en rompant leurs liens avec les vérités sublimes du noble Coran et les hadiths. Il est à noter que certains éléments intérieurs coopèrent sciemment ou inconsciemment avec ce projet dangereux des puissances colonialistes.

15- Malgré l’existence d’immenses réserves naturelles et de ressources importantes, leur position privilégiée et leur main d’œuvre qualifiée, les grandes puissances colonialistes essaient d’imposer des contrats pernicieux, d’exercer des pressions politiques et de créer des conflits fictifs afin d’empêcher le développement des pays islamiques et les garder dans un état d’arriération, afin de suggérer que les croyances islamiques ne sont pas efficaces pour assurer la protection de la société humaine contre la pauvreté et les privations, et que la religion musulmane ne soit pas compatible avec le développement et le progrès.

Les pères de l’église au service de l’Arrogance mondiale :

L’Arrogance mondiale veut toujours détruire les obstacles qui se dressent devant ses projets pour exploiter illégalement les ressources des sociétés humaines. Lorsque les dirigeants de l’Arrogance se sont rendu compte que les grandes religions célestes constituaient de grands obstacles devant la réalisation de leurs desseins, en raison de leur compatibilité parfaite avec la nature innée de l’être humain et ses tendances psychiques profondes, ils ont voulu abuser et dévier les grandes religions divines. Dans ce cadre, au cours des siècles, les pères de l’église ont mis la religion chrétienne qui avait fait l’objet de falsification, au service des puissances colonialistes. Ainsi, la religion était devenue un prétexte pour justifier les agissements colonialistes des grandes puissances. Ainsi, les missionnaires et les programmes de prosélytisme chrétien sont entrés sur la scène pour influencer les populations musulmanes afin qu’elles s’adaptent aux besoins et à la volonté des puissances impérialistes.

Durant ces trois derniers siècles, le christianisme et l’église se sont mis au service des troupes militaires des puissances occidentales dans les pays de l’Asie du Sud-est et dans les autres régions de ce grand continent. Ainsi les missionnaires chrétiens sont arrivés à des endroits les plus reculés et aux villages les plus lointains de ces pays. A ce propos, nous pouvons évoquer l’aveu de la revue « La lumière de la science », organe officiel des chrétiens en Iran.

En Algérie, dès l’occupation de ce pays, le gouvernement français avait chargé les prêtres catholiques de s’opposer sérieusement à la religion musulmane et à lutter contre elle. Ainsi, en peu de temps, cent cinquante mosquées de la ville d’Alger ont été confisquées par les colonisateurs qui les ont transformées en dépôts d’armes, de munitions et de vivres. Certaines autres mosquées ont été transformées en églises. Les colonisateurs ont même transformé deux mosquées en tavernes. Toutes les œuvres pieuses des musulmans algériens ont été confisquées par les occupants qui en ont transféré la propriété à l’Etat français. Ils avaient même interdit la lecture du noble Coran. Dans un rapport remis aux autorités officielles du gouvernement français, un prêtre avait écrit : «Il nous faut absolument éloigner les Algériens du Coran. Si nous n’arrivons pas à le faire, nous devrons essayer d'éduquer leurs enfants selon les enseignements de l’Evangile. Et Si nous échouons encore à le faire, il n’y aura d’autre solution que de les exiler dans les déserts lointains. »

A l’époque du colonialisme, le gouverneur du Soudan avait mis toutes les forces militaires et administratives du gouvernement au service des missionnaires chrétiens qui avaient développé leurs activités dans les régions situées dans le sud de ce pays. Ils avaient même interdit l’entrée des commerçants musulmans dans ces régions. Un employé qui travaillait dans le sud du Soudan avait demandé son transfert vers le nord du pays. Ses supérieurs ont rejeté à plusieurs reprises sa demande, jusqu’à ce que cet employé ait lancé l’appel à la prière pour manifester sa protestation contre la décision de ses supérieurs. Ces derniers ont aussitôt fini par accepter sa demande d’être transféré vers le nord du pays !

Mais heureusement en raison des mérites incontestables et la véracité de la religion musulmane, ces desseins et complots des ennemis n’ont pas apporté leurs fruits. Ainsi les puissances colonialistes se sont rendus compte que le combat acharné et violent de l’impérialisme contre l’Islam avait attiré l’attention grandissante des gens qui s’intéressaient de plus en plus à cette religion et qui finissaient par s’y convertir. A ce propos, le célèbre orientaliste néerlandais, Snouk Hurgronie, avait proposé au gouvernement de son pays de ne pas imposer des mesures trop sévères contre les populations musulmanes dans les régions colonisées, en écrivant : « Ne vous battez jamais contre les croyances des musulmans, pour rester à l’abri des événements trop durs qui peuvent en découler. » Il a ajouté : « Les musulmans tiennent fermement à leurs croyances religieuses et à la pratique de leurs cérémonies et devoirs religieux. Par conséquent, toute tergiversation ou entrave de la part du gouvernement pour empêcher la réalisation de leurs devoirs religieux les conduira à haïr les gouverneurs. »

Le magazine américain « Life » avait écrit : « En Afrique, malgré la présence de très nombreux missionnaires chrétiens et la dépense des budgets colossaux pour les projets de la propagation de la religion chrétienne, le nombre des personnes qui se convertissent au christianisme est dix fois moins important que le nombre des gens qui se convertissent à l’Islam. Or, les musulmans n’ont envoyé aucun missionnaire dans aucune région du monde. Ils n’ont pas fondé des hôpitaux, des mosquées ou des écoles islamiques. Bref, ils n’ont jamais utilisé les moyens dont profitaient les missionnaires chrétiens à travers le monde.

Les richesses immenses et une pauvreté trop voyante :

Tous les aspects de la géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord demeurent d’une manière ou d’une autre sous l’influence directe des immenses richesses provenant de l’exploitation des réserves pétrolières. En principe, nous pouvons même dire que l’existence du pétrole est la raison d’être de certains pays de cette grande région. Par ailleurs, la démarcation des frontières terrestres et maritimes des pays a toujours été influencée par l’existence des gisements pétroliers. En réalité, le pétrole a toujours joué un rôle déterminant dans l’intensification du déséquilibre de la distribution géographique des richesses naturelles, ce qui a souvent entraîné la modification des équations du pouvoir à l’intérieur de la région. Le pétrole a été parfois l’instigateur des différends parmi les pays voisins, et parfois il a encouragé leur coopération au niveau bilatéral ou régional. En outre, cette richesse naturelle a amené les superpuissances mondiales à entrer dans une rivalité intense pour dominer politiquement la région du Moyen-Orient, sans même hésiter à s’y confronter sérieusement.

Sur les dix grands gisements pétroliers de la planète, neuf se situent dans la région du Moyen-Orient. De même les 28 grandes réserves pétrolières du monde se trouvent dans cette même région. Quatre pays de la région (l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak et l’Iran) possèdent 80% des réserves pétrolières de la région, et leurs réserves sont cinq fois supérieures aux réserves pétrolières des Etats-Unis. L’exploitation et l’extraction du pétrole dans cette région du monde s’effectuent avec très peu de frais économiques. Au moins 80% du pétrole consommé dans les pays de l’Europe occidentale et du Japon sont fournis par les pays pétroliers de la région du Moyen-Orient. En réalité, la poursuite de la vie économique de la plupart des pays développés du monde dépend de l’approvisionnement du pétrole venant de cette région. Cependant, il faut noter que les réserves du pétrole ne sont pas inépuisables. Dans quelques décennies, une grande partie des gisements pétroliers du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord seront épuisés. Par ailleurs, l’exploitation des grandes réserves pétrolières découvertes dans d’autres régions de la planète a considérablement diminué l’importance mondiale de la région du Moyen-orient, ce qui ne restera pas sans effet sur l’affaiblissement de la position de l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP).

Et enfin, il faut souligner que malgré l’existence de cette immense richesse naturelle et économique, les pays de la région du Moyen-Orient dépendent souvent des programmes politiques des pays consommateurs du pétrole, de sorte que les changements et les oscillations du prix du pétrole peuvent entraîner leur affaiblissement politique. En outre, ces immenses richesses n’ont pas assuré la croissance et le développement des pays pétroliers de la région. L’écart trop voyant qui existe entre les différentes classes sociales, les difficultés qui existent dans le domaine des conditions de vie des citoyens, la santé, l’éducation, etc. sont des exemples de l’arriération de ces pays dans le domaine du développement économique, social et culturel.

 

 

 

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