Syrie : Défaite du Front Al-Nosra !

 La Coalition de l’opposition et de la révolution syrienne (CORS) semble de plus en plus pencher pour une solution politique, alors que la situation sur le terrain n’est plus à l’avantage de l’Armée syrienne libre (ASL), sa principale milice en action contre les forces gouvernementales, d’autant plus que les Kurdes au nord-est du pays ont appelé à la mobilisation générale après l’assassinat de l’un de leurs dirigeants.

En l’espace de deux jours, Ahmed Jarba, le nouveau dirigeant de cette instance (CORS) qui regroupe certaines factions de l’opposition syrienne, les seules accréditées par les puissances occidentales et les monarchies du Golfe a réitéré, à deux reprises, qu’il était disposé à participer à la conférence Genève 2 et à rencontrer des représentants du gouvernement syrien.

Dans les régions du nord de la Syrie, qui ne sont plus entre les mains des forces gouvernementales, la situation ne semble pas à l’avantage de l’ASL. Cette dernière doit désormais combattre sur deux fronts supplémentaires en plus de celui de l’armée régulière, contre les milices jihadistes extrémistes d’al-Qaïda et contre les Kurdes.

S’exprimant pour le journal libanais al-Akhbar, un milicien de l’ASL a indiqué qu’il craignait ne pas pouvoir un jour déloger le Front al-Nosra des régions qu’il contrôle, l’accusant « de commettre des horreurs insupportables, pour des raisons religieuses ou pour imposer la charia, selon leur perception dénégatrice takfiri ». Cette position du Front al-Nosra ne fait pas l’unanimité dans les rangs des miliciens de l’ASL. Toujours pour le journal libanais, l’un d’entre eux a salué les miliciens jihadistes, les qualifiant de « frères qui sont venus soutenir la justice et leurs frères en Syrie », indiquant que tout ce qui est propagé sur des divergences entre eux ne sont qu’une campagne d’exagération médiatique, qui a pour but d’affecter le moral de l’opposition. Il est vrai que durant la bataille de Khan el-Assal, les miliciens de l’ASL et ceux du Front al-Nosra ou de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) étaient côte-à-côte.

Dans les coulisses politiques, les opposants syriens ne font pas valoir ce fait. L’un d’entre eux a signalé pour al-Akhbar, sous couvert de l’anonymat, que « l’opposition se trouve dans l’impasse et pourrait l’être encore plus si ces groupuscules islamistes contrôlaient la totalité du nord de la Syrie, estimant que la décision de la coalition de participer à Genève 2 a été prise après s’être rendue compte du danger qu’ils représentent ».

Sur le front kurde, à l’est de la Syrie, la situation risque de s’aggraver, d’autant plus que les Unités de défense du peuple kurde (UDPK), bras armé du Parti de l’union démocratique (PYD), ont annoncé la mobilisation générale. Cet appel intervient quelques heures après l’assassinat du membre de la Haute instance kurde (HIK), Issa Hesso.

Un religieux, Cheikh Arour, grand supporter de l’insurrection, a pour la première fois parlé de défaite des milices en Syrie et de victoire de l’Armée arabe syrienne. « L’ennemi [en allusion à l’AAS] a triomphé parce qu’il a respecté les lois divines, en observant l’organisation militaire, la planification, les ordres militaires et les règles de combats », a-t-il déclaré, lors d’une intervention télévisée.

Il a assuré avoir souvent averti ceux qui soutiennent la révolution syrienne d’épargner leur mal à la Syrie, mais il n’ont fait que compliquer les choses parce qu’ils ne comprennent rien. « Ils sont la cause de leur défaite parce que chacun d’entre eux veut faire son propre parti et sa propre brigade [...]. Ces brigades causeront des dégâts que nous observerons plus tard. [...] Ils ne comprennent pas que le fait de diviser le soutien, finit par diviser les rangs. C’est l’une des raisons pour lesquelles la victoire tarde à venir. Par leur actes, ils transforment la Syrie en un Afghanistan » !

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