Qaboune au cœur de la bataille : La boucle se ferme sur la Ghouta orientale
Le quartier d’AlQaboune, situé au nord-est de la capitale syrienne se trouve ces temps-ci au cœur de la bataille que les forces gouvernementales mènent pour reprendre la Ghouta orientale, bastion des miliciens de l’insurrection en Syrie.
Lui-même bastion aussi de l’insurrection, ce quartier qui constitue l’un des accès les plus importants du nord de la capitale a été le théâtre des premières manifestations de protestations contre le pouvoir, voire l’un des premiers où le mouvement de protestation s’est militarisé.
Depuis, Il est le théâtre d’affrontements sanguinaires féroces. Le nombre de ses tués s’élève à plus de 600, sur ses 50 mille habitants, selon des sources non gouvernementales.
L’importance stratégique de Qaboune réside dans le fait que ce quartier constitue l’un des angles triangulaires que le relie aussi bien à Harasta à l’est, qu’à Jobar au sud. Les miliciens l’ont investi pour faire transiter les approvisionnements militaires vers la région de Douma, laquelle constitue à l’heure actuelle le bastion de l’opposition armée à Damas et sa province.
C’est pour la même raison aussi que laquelle l’armée syrienne met aussi tout son poids pour la nettoyer. Son contrôle lui permettra d’alléger les tirs d’obus de mortiers lancés contre les quartiers centraux de la capitale à partir de ses vergers. De même est-il qu’il devrait faciliter la bataille de nettoyage de Douma, désormais assiégée des quatre côtés.
Mais son principal défi n’en demeure pas moins le nettoyage total des poches, sans lequel les miliciens retourneront, comme ils l’ont fait mainte fois auparavant !
Justement, alors que les forces gouvernementales sont parvenues à contrôler la plupart des régions de Qaboune, quelques poches sont toujours occupées par les miliciens qui s’y sont retranchés. Mais leurs mouvements et déplacements sont rendus plus difficiles. D’autant plus que le tunnel de 500 mètres reliant la centrale électrique à Arbine a été découvert et détruit.
Version des miliciens démentie
Sur les sites de l’insurrection, il est écrit que les deux milices « Brigades des martyrs de Douma » et « l’Armée des Musulmans » ont « contré une tentative des forces du régime d’investir le quartier Qaboune, sous une couverture de feu nourrie par un pilonnage aux obus de mortiers et lance-roquette ».
De plus, ces sites accusent les forces gouvernementales d’avoir interdit l’évacuation de 100 civils réfugiés dans la mosquée AlGhoufrane. Ces accusations ont été reprises à la lettre par les medias arabes et occidentaux qui soutiennent l’insurrection. Sachant que leur véracité n’est pas avérée. Elles ont en tout cas démenties par les habitants eux-mêmes.
Dans un contact avec le correspondant d’Al Akhbar, un habitant a assuré sous le couvert de l’anonymat que l’armée régulière a évacué les civils en leur ouvrant un couloir à travers lequel ils pouvaient passer vers les autres quartiers. Un autre habitant, M. Abou-l-Kaçab assure pour sa part qu’il n’y a pas de civils dans la mosquée en question. Sauf ceux qui veulent y prier. « Concernant les réfugiés, ils se dirigent en général vers les 7 écoles principales du quartier qui leur sont ouvertes », a-t-il ajouté.
Même son de cloche de la part de l’une des déplacées du quartier. « Il est vrai que certains civils se sont réfugiés dans certaines mosquées, lorsque la bataille a fait rage. Mais ils sont tous partis depuis hier (lundi, ndlr). Dans certaines mosquées, dont la grande mosquée (alGhoufrane), ce sont des miliciens qui sont retranchés. Ils ont attaqué les maisons et y ont ouvert des brèches dans les murs pour s’y cacher ».
Selon le journal AlAkhbar, la plupart des habitants veulent en finir avec les miliciens, et aspirent à la sécurisation de leur quartier. Mais ils redoutent surtout les exactions des comités populaires, auxquels l’armée régulière livre les régions nettoyées.
« Il est claire que l’armée fait tout son possible pour préserver la vie des gens. Mais ce sont les comités qui nous lèsent le plus. Ils nous terrorisent, sous prétexte que nous avons hébergé les miliciens dans le quartier. Certains d’entre eux volent les maisons et emportent avec eux même les portables », s’est plainte l’habitante citée ci-dessus.
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