Des armes franco-allemandes chez le front al-Nosra d’AlQaïda
Alors que les puissances occidentales demandent à la milice de l’Armée syrienne libre de se démarquer de ses consœurs islamistes d’Al-Qaïda, voire de les éradiquer, comme condition préalable pour recevoir des armes, ces dernières semblent en fin de compte finir par tomber entre les mains des éléments les plus extrémistes.
Toujours est-il que les milices djihadistes takfiries semblent elles aussi avoir toujours le dernier mot et pourraient bientôt proclamer leur « Etat islamique ».
Alors que dans certaines batailles, l’ASL ne peut renoncer à leur comme c’est le cas contre l’aéroport de Mennegh.
Des Milan chez le front al-NosraSelon le site Syria Truth, des missiles antichars fraco-allemands de type Milan ont été vus entre les mains des insurgés armés du front al-Nosra et utilisés à Jabal Zawiyé dans la province d’Idleb, et ce depuis le 25 juin dernier, ainsi que dans la région Maghirate dans la province nord d’Alep. Ces armes pourraient avoir été importées de la Libye, où les Français les ont fournies pour les rebelles qui combattaient le guide déchu et tué Mouammar Kadhafi.
L’Etat islamique prochainement
Par ailleurs, la milice de l’ASL a lancé un cri d’alarme contre l’éventualité qu’Al-Qaïda annonce son Etat islamique au nord de la Syrie, une fois qu’elle aura vaincu l’ASL et pris le contrôle des passages frontaliers avec la Turquie.
« L’heure zéro a été fixée pour le premier jour de la fête d’alFitr, (qui couronne la fin du mois de Ramadan, ndlr) les deux passages Bab elHawa et Harem seront les deux premières cibles : le premier pour prendre le contrôle des sources d’approvisionnements en armements et en munitions et le second pour percevoir les rentrées du trafic de pétrole », a dit un dirigeant de la milice sous couvert de l’anonymat, cité par Arbi-Press.
Selon lui, le plan est d’ores et déjà mis sur les rails, depuis la liquidation du commandant Fadi AlKache, et son frère dans la ville d’AlDana, dans le gouvernorat d’Idleb, et puis l’assassinat du membre du Conseil du Haut Commandement (CHC) Kamal Hamami. Tandis que d’autres exécutions sont également prévues.
Le dirigeant de l’ASL a signalé que sa milice a pris les mesures nécessaires pour torpiller ce plan.
« Couper la veine » à Idleb
Entretemps, dans le gouvernorat d’Idleb, une nouvelle bataille a été lancée par les milices proches d’Al-Qaïda, dont le front al-Nosrat, les libres du Levant, la brigade Alhaq, la brigade Daoud qui s’est séparée des Brigades des Aigles du Levant, ainsi que la brigade de l’unification d’Idleb (djihadiste indépendant).
Baptisée « Couper la veine », elle a pour but de prendre le contrôle du camp militaire de l’armée régulière AlKarmid qui constitue leur principale hantise.
Située à proximité d’Ariha, ce camp qui était à l’origine une carrière pour fabriquer des briques pour les maisons, renferme le plus grand rassemblement de chars et de pièces d’artillerie lourdes dans la région.
Ce qui lui accorde une couverture de feu sur de grandes surfaces de la province d’Idleb. De plus, il protège l’unique voie d’approvisionnement d’Idleb en provenance de Lattaquié, via l’autoroute internationale qui sépare les deux villes.
Sa conquête devrait permettre à ces milices de pallier à la perte de de la région de Becenkol, libérée dernièrement par les forces gouvernementales.
Selon Arabi-Press, le camp d’AlKarmid est le dernier entre les mains des forces gouvernementales, après la chute des deux autres camps Iskane et Chabibas entre les mains des milices armées.
Sa confiscation permet à ces derniers de lancer l’assaut contre la ville d’Idleb qui se trouve entre les mains des forces gouvernementales depuis un an et demi.
Mennegh l’indomptable, pourquoi?
A Alep, l’aéroport de Mennegh est toujours imprenable pour les miliciens, malgré le siège qu’ils lui imposent depuis le début de l’an et les attaques incessantes menées contre lui.
D'une superficie de 8 km 2, et comprenant le plus grand aérodrome d’hélicoptères dans le nord syrien, il est situé à 15 km de la frontière avec la Turquie.
S’exprimant sur les raisons pour lesquelles toutes les tentatives de son occupation se sont soldées par un échec, sachant que le front al-Nosrat et l’ASL y œuvrent de concert, des sources informées proches de l’insurrection en Syrie l’ont attribué au fait qu’il se trouve dans un zone ouverte étendue sur de grandes surfaces, « ce qui a causé beaucoup de problèmes à nos rebelles, d’autant plus le régime utilise son armement aérien », selon ces sources.
« Le régime syrien a instauré un pont aérien pour approvisionner ses combattants dont le nombre est estimé à 1.600 éléments, en armements, en denrées alimentaires et en produits médicaux », poursuit la source
Et d’ajouter : « certains brigades qui ont participé au siège de l’aéroport ont trouvé bon de ne pas le contrôler pour garantir que les approvisionnements en armements se poursuivront sous prétexte de les utiliser dans la bataille. Ce qui a été remarqué par le commandement de l’ASL qui a pris la décision de s’abstenir d’envoyer davantage d’armements, ce qui a poussé certaines milices à se retirer de son entourage. »
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