Pour Erdogan, Morsi est le vrai président égyptien
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le l'ex-président égyptien Mohamed Morsi, destitué par l'armée, était le seul chef de l'Etat légitime en Egypte, selon le journal turc Today's Zaman, favorable au gouvernement.
"En ce moment, mon président en Egypte est Morsi parce qu'il a été élu par le peuple", a déclaré tard samedi M. Erdogan, cité dimanche par ce quotidien en langue anglaise, à l'occasion d'un dîner de rupture du jeûne du mois béni du Ramadan.
"Dès lors, ne pas prendre en compte une telle situation reviendrait à ignorer le peuple égyptien (...) Nous aurions respecté le régime issu du coup d'Etat s'il avait remporté la victoire par les urnes", a-t-il poursuivi.
Le chef du gouvernement turc, proche de M. Morsi, avait déjà qualifié de "coup d'Etat" l'éviction de ce dernier par l'armée.
Des milliers de manifestants à Istanbul pour soutenir Mohamed Morsi
Des milliers de manifestants à Istanbul pour soutenir Mohamed MorsiEntre-temps, des milliers de Turcs pro-Erdogan se sont rassemblés dimanche soir à Istanbul pour un meeting de soutien au président déchu égyptien Mohamed Morsi, au cours duquel un responsable des Frères musulmans a assuré que "la résistance continuera".
"Le peuple égyptien est dans les rues par millions (...) Nos actions sont pacifiques mais nous continuerons de résister sans nous incliner, sans fléchir", a affirmé devant la foule Ibrahim Munir, secrétaire général de l'organisation internationale des Frères musulmans.
"Nous sommes pleinement convaincus qu'à la fin de cette résistance, ce sont le peuple, la paix et la liberté en Egypte qui seront les vainqueurs", a ajouté M. Munir, selon la traduction en turc de ses propos.
A Istanbul, les manifestants, réunis par le Parti de la Félicité (SP) près des murailles byzantines de la ville, ont scandé des slogans tels que "nous sommes à tes côtés, Morsi" et "nous sommes tous des musulmans, nous sommes tous des frères", a constaté un photographe de l'AFP.
La foule, qui agitait de nombreux drapeaux égyptiens et palestiniens, a également conspué le général Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense et nouvel homme fort du pays depuis l'éviction de M. Morsi par l'armée le 3 juillet
"L'Egypte a connu beaucoup de pharaons, mais pour chaque pharaon il y a un Moïse, pour chaque Sissi il y a un Morsi", a déclaré Selman Esmerer, président de la branche stambouliote du SP.
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