Les rebelles affament les Aleppins.

Les Aleppins auront vu de toutes les couleurs avec les rebelles de « la révolution syrienne »

Ayant refusé de rejoindre l’insurrection, et se contentant d’exiger des réformes, ils subissent depuis l'opprobre des miliciens de l'Armée syrienne libre (ASL) et de toutes les autres formations salafistes takfiries d'Al-Qaïda

Les usines de cette ville qui était la capitale économique du pays ont été toutes volées, et vendues à la Turquie, avant d’être détruites ;

ses vestiges historiques sont ravagés par les miliciens qui ont installé leur siège dans ses quartiers, vieux de plus de 5 siècles, et les ont transformés en champs de bataille ; les fils de ses familles aisés ont été enlevés et des rançons astronomiques ont été réclamées en échange de leur libération ; ses religieux ont été liquidés et parfois même décapités ; de centaines de ses hommes ont été tués et d’aucuns jetés dans son fleuve. Et la liste s’allonge

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En dépit de ces mesures de répression et de terreur, les Aleppins ont résisté aux tentatives de les enrôler contre le pouvoir. Depuis quelques semaines, ils font l’objet d’un siège de la part des rebelles, qui interdisent l’entrée de denrées alimentaires de première nécessité.

Selon le parti de l’opposition syrienne Organisme de coordination nationale (OCN), cité par le journal Assafir, «  la ville d’Alep est victime d’une catastrophe humaine et d’une crise importante en raison du siège hermétique qui lui est imposé par les différents groupes armés, depuis que la ville est devenue le théâtre d’un conflit sanguinaire violent

Dénonçant l’interdiction par les insurgés d’y faire entrer les denrées alimentaires et les médicaments, ce qui a provoqué une hausse importante des prix, l’OCN a demandé aux milices sur place de faire cesser le siège et d’ouvrir les artères principales qui mènent vers elle, et d’arrêter la violence et les destructions car «  les armes ne réaliseront jamais les ambitions du peuple syrien ».

Ce siège est entré en vigueur depuis que les miliciens de l'ASL et du froint al-Nosra ont coupé la route entre Salamiyé, au sud, et Alep  et ont fait sauter il y a quelques jours un pont à Ariha, à l'ouest d'Alep, coupant l'axe reliant Lattaquié à Alep. En outre l'aéroport est fermé à cause des combats

« La situation alimentaire était très difficile mardi à la veille du jeûne de ramadan dans les quartiers tenus par le régime à Alep (nord), en raison d'un siège imposé par les rebelles », a expliqué l'OSDH qui siège à Londres.

Un communiqué signé du 'Commandement de l'Etat islamique d'Irak et du levant", d'al-Qaïda  a été posté sur Internet. ( à gauche)

Il y est interdit l'entrée de certains produits de première nécessité dans les quartiers régis par les forces gouvernementales, dont l'essence, le fuel, les produits interdits par la législation, et de la nourriture en grande quantité

Mardi, de jeunes Aleppins sont descendus dans les rues du quartier Boustane Alkacer pour manifester contre les rebelles, exigeant de lever l’embargo et de laisser entrer des denrées alimentaires. Ils se sont dirigés vers le passage qui séparent les quartiers Est (occupés par les miliciens)  de ceux de l’Ouest (entre les mains des forces régulières), lesquels souffrent le plus du siège, exigeant aussi de laisser passer les habitants vers les quartiers ouest pour faire des courses. Ce que les miliciens refusent de faire.

Selon des sources syriennes, se confiant pour le journal libanais Assafir, la milice de l’Armée syrienne libre (ASL) a permis le passage de produits alimentaires pendant deux heures seulement, mais les visées de cet acte se sont avérées purement médiatique.   
 

Selon une vidéo postée sur la Toile, les manifestants  scandaient à l'adresse des insurgés: "Pourquoi avez-vous peur, Dieu est avec nous" ou "le peuple veut briser le siège", avant que plusieurs hommes vêtus de T-shirt noirs, dont un est armé d'un pistolet, n'avancent vers eux manifestement pour les repousser. Selon l’AFP, On entend un tir sans qu'il ne soit possible de distinguer qui en est l'auteur. Un manifestant avait été tué.

Alors qu’une source syrienne a assuré pour le journal Assafir que les miliciens ont passé à tabac les manifestants et ont ouvert le feu sporadiquement.

L’AFP rapporte aussi que dans la vidéo diffusée mercredi par l’OSDH, il y a une vingtaine de jeunes rassemblés près d'un barrage séparant Boustane al-Qasr, aux mains des rebelles, de Machariqa, tenu par les forces gouvernementales.
 
 Sur une vidéo, filmée dans le quartier boustane AlKacer , une femme accompagnée d'un enfant tire une poussette avec des sacs.
   "Je suis d'Achrafié (nord-ouest tenu par le régime) et j'ai quatre enfants dont un malade", dit-elle en interpellant dans la rue un imam, qui porte une kalachnikov à l'épaule.
"Je suis venue acheter de la nourriture. Nous n'avons rien, nos enfants meurent de faim", ajoute-t-elle.
   Après une brève coupure, on voit l'imam parler à un barrage avec un rebelle.
   "Si vous coupez les vivres, cela ne gênera pas le régime, mais les habitants, les pauvres. Agir ainsi ce n'est pas la révolution, c'est une injustice et on s'est justement révoltés contre l'injustice", leur lance-t-il

A Damas, après une réunion avec des représentants de l'ONU, un haut responsable du ministère syrien des Affaires étrangères, a affirmé aux journalistes que de l'aide serait envoyée à Alep.
   "Nous avons eu une réunion importante pour accroître nos efforts communs afin d'envoyer de l'aide humanitaire d'urgence à la province d'Alep", a-t-il indiqué.
 

Il y a un an, les rebelles ont occupé par surprise la ville d’Alep, deuxième ville de Syrie et autrefois son poumon économique, en versant une somme importante à son préfet, qui a permis à des milliers de miliciens de l'investir, avant de fuir vers la Turquie. .

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