Cheikh alAzhar : le peuple égyptien doit sortir de cette répugnante fitna

Lors une brève intervention à la télévision égyptienne, tard dans la nuit de Vendredi,  le grand cheikh de la mosquée d'Al-Azhar Ahmed al Taïeb a espéré  que "le peuple égyptien puisse trouver  un moyen pur sortir de cette répugnante sédition".

Cheikh al-Azhar a  exhorté » tout le monde à ne pas se souiller les mains par le sang et par l’incitation à la haine confessionnelle », soulignant que le « sang  des Egyptiens est sacré et donc prohibé  de chacun ».

Et d’insister : «  le Jour de la Résurrection le meurtrier et la victime seront confrontés à Dieu, que Dieu présèrve l’Egypte de la sédition » .

Cheikh d'Al-Azhar, a appelé "à la libération immédiate de tous les prisonniers d'opinion et les hommes politiques et les  militants et les dirigeants des partis de l'Egypte ".

Il a conseillé  "de ne pas prolonger la période de transition après l'éviction  du président  Morsi afin de pouvoir au plus vite  amender la Constitution et organiser des élections législatives et présidentielles, et indemniser les familles des martyrs qui sont tombés de part et d’autre sur les différentes places nationales " .

Rappelons qu'auparavant cheikh alAzhar avait mis en garde les Egyptiens contre une guerre civile.

Sur le terrain, les islamistes ont appelé tôt samedi à de nouvelles manifestations "pacifiques" en soutien au président Mohamed Morsi renversé par l'armée, au lendemain d'une journée de violences en Egypte au cours de laquelle 25 personnes ont péri, dont 19 en marge de manifestations.
 
Alors que la tension est extrême entre pro et anti-Morsi, cinq policiers et un soldat ont été tués dans la péninsule du Sinaï (nord), dans des attaques de militants islamistes qui n'ont pas été revendiquées.

Dans la nuit, des islamistes ont attaqué le gouvernorat du Nord-Sinaï et y ont hissé leur drapeau.
 

Galvanisés par leur Guide suprême Mohamed Badie, les partisans de l'ex-chef d'Etat islamiste ont intensifié leurs  manifestations dans la nuit de vendredi.
 
Devant le siège de la Garde républicaine, ils ont tenté d'accrocher la photo de M. Morsi sur les fils barbelés qui entourent le bâtiment proche du palais présidentiel, bravant les avertissements des forces de l'ordre.
 
Quatre de leurs militants sont morts, de source officielle, dans les échanges de tirs qui ont suivi et déclenché des scènes de panique. Une partie des islamistes est restée sur place pour un sit-in illimité devant le bâtiment militaire.
 
Plus tard, d'autres pro-Morsi se sont dirigés vers la télévision d'Etat, passant à proximité de l'emblématique place Tahrir, où les opposants au président déchu avaient appelé à une manifestation rivale pour "défendre la révolution du 30 juin", allusion à la journée ayant vu les plus importantes manifestations contre le président déchu.
 
Des affrontements violents, durant lesquels des tirs ont été entendus, ont alors éclaté, faisant deux morts, avant que l'armée n'envoie ses blindés s'interposer.
 
Dans la ville côtière d'Alexandrie (nord), des heurts similaires ont fait 12 morts et 460 blessés, selon l'agence officielle Mena.
 

Le bilan de ce "vendredi du refus" du "coup d'Etat militaire" et de "l'Etat policier" déclaré par les islamistes est de 25 morts --six membres des forces de l'ordre dans le Nord-Sinaï et 19 manifestants.
 
Les Frères musulmans, dont l'influent numéro 2, Khairat al-Chater, a été arrêté dans la nuit, entendent rester "dans les rues par millions jusqu'à ce que" le président déchu retrouve son poste, a prévenu M. Badie devant une foule de ses partisans.
 
"Nous avons déjà vécu sous un régime militaire et nous ne l'accepterons pas une nouvelle fois", a-t-il lancé, faisant référence à l'intérim controversé assuré par l'armée entre la chute de Hosni Moubarak en février 2011 et l'élection de M. Morsi en juin 2012.
 
Les nouvelles autorités mises en place par l'armée, après l'éviction de M. Morsi mercredi, semblaient toutefois tout aussi déterminées à mettre en place rapidement de nouveaux rouages dans le pays et mener à bien leur "feuille de route" qui doit aboutir à des élections anticipées.

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