Histoire de l’émergence du wahhabisme

 Le wahhabisme est une secte, se rattachant à l’Islam, apparue vers 1745 (1124 h.l) dans la péninsule arabique. Bien qu’issue de prime abord du hanbalisme, elle s’en distingue et des autres écoles islamiques sur nombres de questions dogmatiques et jurisprudentielles. Le wahhabisme fut nommé ainsi d’après son fondateur «Mohammad bin Abdol Wahhab Tamimi» (1703-1792), né en 1703 à Uyaynah dans la province du Najd. L’intention de ce dernier était de ramener l’Islam à sa pureté d’origine. Ses fidèles prétendent rejeter toute tradition extérieure au Coran et à la sunna et refusent le culte des saints.   On doit le néologisme  «wahhabisme» (wahabiyya en arabe) à Suleyman ibn Abd al-Wahhâb, le propre frère du fondateur de cette doctrine, qui la dénonça en se fondant sur les écrits de Ibn Taymiyya dans son ouvrage intitulé « Les foudres divines réfutant le wahhabisme" (Al-sawaiq al-ila-hiyya fi al-radd ala al-wahabiyya). Brève biographie du fondateur: Mohammad bin Abdol Wahhab

   Son père était un cadi, un juge, et son grand-père Soulayman ibn Ali le savant de Nejd de son époque. Mohammed apprit le Coran par cœur à l’âge de dix ans et étudia le fiqh hanbalite. Sa mémoire lui valut l’admiration de son père. Le jeune homme entreprit de voyager pour acquérir une certaine culture. Il sillonna tout d’abord la région du Nejd même, puis se rendit à La Mecque où il étudia auprès de savants. Il continua son périple vers Médine où il reçut l’instruction du cheikh Abdullah ibn-Ibrahim bin Sayf Al-Shammari. Le fils de ce dernier, Ibrahim Al-Shammari, lui apprit les règles de l’héritage et lui fit rencontrer le cheikh Mohammed Hayat al-Sindi, avec qui Mohammed apprit les sciences du hadith et ses rapporteurs (ilm ar-rijal). Le cheik lui décerna l’autorisation d’enseigner les livres principaux tels que le sahih al-Bukhari, sahih Muslim…   De là, il alla à Bassora, d’où il fut expulsé par les habitants en raison de ses idées. Il se rendit alors à Harimla dans le Najd où son père résidait.  Ibn Abdol Wahhab n’hésitait pas à critiquer la religion des habitants de la région et son père en vint à l’empêcher de prêcher. Son père était peiné par son fils et mettait constamment en garde ses fidèles contre les idées de son fils. Son frère Abdollah écrivit un livre pour en réfuter la doctrine. Nombreux sont les savants sunnites qui ont écrit en réfutation de sa doctrine.  Parmi les savants hanbalites, on citera son autre frère Solayman bin Abdol Wahhab. Parmi les savants sunnites de Syrie, on peut citer Al al-Shati, Shaykh Abdol Quddussi Nablusi. Après le décès de son père, il devint encore plus audacieux dans sa critique du crédo musulman et dans l’exposé de sa doctrine.  En rentrant à Uyaynah, Abdol Wahhab décréta que Othman bin Ahmad Mo’ammar, alors maire de la ville, devait être le roi de la province du Najd. Il s’attira ainsi les sympathies du potentat, qui accéda à sa demande de détruire la tombe de Zayd bin Khattab. Sa doctrine prit alors une nouvelle dimension. Quand l’information parvint au gouverneur de Ihsa et de Qatif, Solayman bin Mohammad bin Aziz, il ordonna à Othman d’exécuter Abdol Wahhab. Au lieu d’obéir, il en informa AbdolWahhab et lui ordonna de quitter la ville.

 

   Il se rendit à Dar’iyya, proche de l’actuelle Ryadh, où «Mossaylama le menteur» avait autrefois prétendu à la prophétie.

   Le gouverneur de Dar’iyya à l’époque était Mohammad bin Saoud, de la tribu de «’Unayza». Il s’agit de l’ancêtre de la famille saoudienne actuellement au pouvoir en Arabie. Abdol Wahhab lui fait alors une proposition: régner sur le Najd en contrepartie de quoi bin Saoud lui devrait allégeance et s’engagerait à répandre sa doctrine dans les territoires conquis. Ils conclurent cette alliance en 1744. Selon les termes de l’alliance, concrétisée par le mariage du fils d’ibn Saoud avec la fille d’ibn Abdolwahhab, les deux hommes se promirent une aide mutuelle pour que l’un enseigne la "vraie" religion et que l’autre œuvre à la réunification des émirats. L’idéologie d’ibn Abdelwahhab servirait en s’appuyant sur la nouvelle doctrine à établir la légitimité de la domination des Al-Saoud sur les tribus arabes voisines.  Ibn Saoud mobilisa une armée puis écrit une lettre aux gouverneurs et aux juges des autres villes du Najd, leur ordonnant de lui prêter allégeance. Certains obtempérèrent et d’autres choisirent le silence. Bin Saoud commença les hostilités et tua nombre de musulmans, monothéistes adeptes de la foi du prophète Mohammad bin Abdallah –paix sur lui et sa pure famille - jusqu’à devenir le chef du Najd. Abdol Wahhab mourut en 1792 (1206) mais sa nouvelle secte lui survécut, grâce notamment au soutien de la famille séoudienne. 

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