Connaissez-vous Hempher, l’agent anglais du Wahabisme ?
Par Pierre Dortiguier
On dit que La Fontaine, après la lecture inopinée d’un des douze petits prophètes de la Bible, répétait son nom à qui voulait l’entendre ?
»Connaissez-vous Habacuc ? » Ce nom est néanmoins plus susceptible d’être relevé des érudits chrétiens ou israélites que celui de l’agent anglais du ministère des Colonies, Hempher, au matin du 18ème siècle, en 1710, et dont certain amiral de l’Empire ottoman traduisit en turc vers 1880 l’opuscule de 30 pages, pour le faire connaître à la communauté musulmane : autobiographie saisissante d’un faux converti à l’islam et protecteur de celui qui devait semer la graine dont le Wahabisme et les Frères Musulmans sont la moisson tardive d’aujourd’hui.
Chaque jour de notre temps fait une victime de ce mouvement de subversion aussi richement doté que son armature intellectuelle est volontairement, cyniquement brève, et parmi ces victimes éclatantes, citons, comme l’a fait l’IRIB le jeune Ali Chaabane, que sa mère nous dit avoir toujours senti la vocation de martyr, caméraman d’une chaine libanaise, tué, ce mardi, au passage de la frontière de la Syrie sœur par les assassins drogués de ce mouvement issu d’intrigues étrangères !
A constater ces horreurs de la boucherie terroriste puissamment armée, tuant de nombreux soldats réguliers, et abondamment financée, dont nos médiats font retomber l’horreur sur les victimes syro-libanaises et libyennes ou irakiennes, le devoir de ceux qui les voient, est –cela va de soi- d’en savoir les causes, peut-être assez lointaines, mais claires : quel est le bras qui arme idéologiquement ces Musulmans qui assassinent horriblement , avec une frénésie diabolique leurs frères de toutes sectes, y compris ceux de confession chrétienne présentés, non comme des concurrents dans la voie du salut, mais comme des diables ?
L’Histoire se présente, à cet égard, comme un éternel de retour du même, sinon dans les faits, du moins dans la pensée.
Elle montre que l’impérialisme de la Grande Bretagne et de ses Alliés ont eu et poursuivent le dessein non seulement d’œuvrer à approfondir la scission entre les écoles musulmanes ou les sectes naturellement existantes, -comme il se voit aussi en philosophie et dans les sciences mêmes-, mais en ont créé au besoin pour accélérer le succès d’une domination.
Peut-on à la fois prétendre lutter, en civilisateur et en chrétien, contre le fanatisme et en bâtir une structure, comme s’y livra cet agent chrétien du Ministère des Colonies formé à guider, avec plusieurs autres agents disséminés, sous les traits des convertis à l’islam, le naïf Irakien de Bassorah, Abd -al -Awab vers ce qui devait se révéler, entre les mains d’une dynastie artificielle, l’arme la plus efficace de destruction de la société et des Etats musulmans, les deux Empires à l’époque, de la Turquie et de la Perse, dont l’essor, au 18ème siècle, contrariait le besoin de leadership mondial de Londres ?
« Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid ! « ( Le Satyre et le Passant, livre V, fable 7)
De très nombreux agents anglais furent envoyés en Orient et en Russie, instruits et remplis d’argents, au 18ème siècle, et l’autobiographie d’Hempfer en signale des milliers, comme une toile d’araignée, jusqu’au Yémen !
Leur but était de trouver le moyen et les failles permettant de faire obstacle, par une subversion, à la Turquie et à la Perse d’alors, afin d’affaiblir leur cohésion étatique !.
Ce qui s’est fait en Libye et se poursuit en Syrie !
Le printemps anglais, en quelque sorte !
Très significatif à cet égard est l’épisode londonien suivant conté par Hempher (ou Hemfer) : »Un jour, au ministère des Colonies je fis référence à la différence entre Sunnites et Chiites, disant : »Si les Musulmans savaient quelque chose de la vie, ils résoudraient cette différence entre eux-mêmes et se rassembleraient ». Quelqu’un m’interrompit et me fit cette remontrance : » Votre devoir est de provoquer cette différence, sans penser à la manière de raccommoder ensemble les Musulmans » :
« Avant que je partisse pour mon voyage en Irak, le secrétaire dit : »Hempher, vous devriez savoir qu’il y a eu des différences naturelles entre êtres humains depuis que Dieu a créé Caen. et Abel. Ces controverses continueront jusqu’au retour du Messie. C’est ainsi le cas avec les controverses raciales, tribales, territoriales, nationales et religieuses »
« Votre devoir en ce moment est de diagnostiquer ces controverses et de les rapporter au ministère. Plus de succès aurez- vous dans l’aggravation de ces différences parmi les Musulmans, plus grand sera votre service à l’Angleterre ».
Des pages de ses Mémoires sont consacrées à la soumission progressive mentale et morale, à l’aide de sa compatriote anglaise, fausse musulmane, prenant le nom de Safiyya : « Je lui conseillais de poursuivre une route indépendante de celle des Sunnites et des Chiites. Il approuvait mon idée. Car c’était une personne vaniteuse (conceited person)..
« J’envoyais mensuellement des rapports au ministère des colonies à Londres. Les réponses que je recevais étaient très encourageantes et rassurantes. Muhammad de Najd étaient en train de suivre le chemin que j’avais tracé pour lui »
« Mon devoir était de l’imprégner de sentiments d’indépendance, de liberté et de scepticisme. Je l’ai toujours loué, disant qu’un brillant avenir l’attendait.
.. il était résolu à publier les idées dont je l’avais imprégné et à établir une nouvelle secte » ( he was resolved to publicize the ideas I had imbued in ihm and to establish a new sect).
Ainsi naquit, dans une crèche anglaise, avec les anges des colonies, le Wahabisme, mieux nommé le Hempherisme, fruit de la vanité et de la malice, sous un faux drapeau de pureté!
Dans un article du « The Boston Globe », le plus grand quotidien de la Nouvelle-Angleterre, du 7 juin 2005, intitulé ‘ la guerre contre l’islam’, « The War against Islam » le journaliste catholique et prêtre dissident –fils d’un agent du F.B.I. en Allemagne occupée- , M. James Caroll(né en1943) fait écho aux opinions de l’espion anglais dans l’Empire Ottoman, au 18ème siècle, et actualise cette stratégie :
« L’image des Musulmans enclins à la violence, du fait de leur religion, a été principalement bâtie à travers les siècles par des Européens cherchant à soutenir leurs propres desseins (mainly constructed across centuries by Europeans seeking to bolster their own purposes) .
Cette islamophobie s’accompagne d’une tactique de cheval de Troie, et les Grecs qui en sortent assourdissent les télévisions qataries !
Pierre Dortiguier
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