Histoire de l’affaire de Fadak

Village de Fadak
Situé à une distance de deux à trois jours de marche de Médine dans le Hijaz, le village de Fadak était entouré de terres fertiles et verdoyantes, entourant aussi sa forteresse appelée Ash-Shumrûkh . Traditionnellement, Fadak appartenait aux Juifs, mais en l'an 7 de l'Hégire, ils le remirent en toute propriété à Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf) selon les termes d'un Traité de Paix conclu entre le Messager (pslf) et eux. La raison de ce Traité était liée à la chute des Forteresses de Khaybar qui fit que les Juifs prirent conscience de la réalité de la superpuissance des Musulmans et par voie de conséquence de la superpuissance de l'Islam mohammadien, faisant qu'ils durent réfréner leur instinct de domination sur les non Juifs.
En effet, près de Khaybar, il y avait une zone de terre fertile et très bien exploitée, située à environ cent quarante kilomètres de Médine et considérée comme une place forte des Juifs du Hedjaz après la place forte de Khaybar, il s'agissait du village de Fadak. Après l'opération militaire de Défense offensive qui avait mis fin à l'activisme juif retranché derrière les épaisses murailles et lourdes portes des sept forts de Khaybar bourrés d'armes et de provisions en eau et nourriture, et à l'activisme de Wadi'ul Qurâ et Taymâ', et avoir comblé le vide par la présence de formations islamiques de maintien du Salam, le Messager de Dieu (pslf) songea très sérieusement à mater la puissance agressive de la zone du village de Fadak que le Messager de Dieu (pslf) considérait, à juste titre, comme un danger permanent pour le tout jeune ?tat Islamique fondé sur le Tawhid et pour ses populations civiles converties à l'Islam ou non. Alors, le Messager de Dieu (pslf) envoya son émissaire Muhit auprès des anciens du village de Fadak.
Yush'a Bin Noon se présenta comme étant le chef du village, préférant le Salam à la guerre, il se rendit immédiatement ; suite à cette reddition du chef sans combattre, les habitants acceptèrent de remettre au Messager de Dieu (pslf), chaque année, la moitié de leurs revenus, de s'en remettre pour leur sécurité et leur protection à l'Islam et de ne pas conspirer ni comploter contre l'?tat Islamique et ses populations civiles converties à l'Islam ou non. En échange, le Gouvernement Islamique et ses formations de maintien du Salam leur garantissaient la défense de leur entier territoire. A la différence des terres de Khaybar dont les revenus étaient attribués annuellement aux Musulmans, le bien de Fadak deviendra donc propriété privée du Messager de Dieu (pslf) -khalis lahu et le Messager (pslf) en distribua les revenus entre les voyageurs nécessiteux-abwa al sabil, et les plus pauvres des Banu Hachim.
 Selon les Règles de l'Islam mohammadien, tout territoire conquis par le Djihad et les Armées régulières islamiques devient propriété de tous les Musulmans, son administration revenant au dirigeant de l'état Islamique. Par contre, les territoires qui étaient remis entre les mains des Musulmans sans qu'il y ait eu Djihad ni opérations militaires, appartenaient au Messager de Dieu (pslf) en vertu du Verset coranique suivant : " Vous n'avez fourni ni chevaux, ni montures pour vous emparer du Butin pris sur eux et que Dieu destine à Son Prophète " et après son décès appartenaient à l'Imam Successeur. L'Administration et l'Autorité étaient en totalité sous leur responsabilité, ils pouvaient décider de les céder ou de les louer. La raison de ce privilège reconnu par les Lois de l'Islam étant que le Messager de Dieu (pslf) et après lui, l'Imam Successeur, pouvaient, grâce aux revenus de ces territoires, assurer une vie honorable à leurs proches.
De plus, ayant constaté que le Messager (pslf) était respectueux des Traités de Paix passés avec d'autres tribus juives, les Juifs de Fadak se décidèrent d'envoyer au Messager (pslf) une proposition de Paix, exprimant en même temps leur volonté de lui (pslf) remettre Fadak en toute propriété et d'avoir la garantie que leur territoire ne serait pas un lieu de batailles entre Musulmans et Juifs. En raison de cette proposition, le Messager (pslf) accepta les volontés des Juifs de Fadak, signa avec eux ce Traité de Paix et devint propriétaire de Fadak sans avoir eu à les combattre avec ses Armées régulières ce qui n'autorisait personne à réclamer un droit quelconque sur Fadak devenu bien propre du Messager (pslf) surtout que les Musulmans ne pouvaient prétendre à une part que sur des biens acquis par faits de guerre / Djihad avec l'ennemi, alors qu'un bien acquis sans Djihad était désigné par le terme fay' et revenait seulement au Messager (pslf).
 Tout le monde est d'accord pour reconnaître que Fadak fut acquis par le Messager (pslf) sans avoir été amené à combattre les Juifs, et les Historiens de grande renommée ont tous confirmé cette réalité en disant, en somme : Fadak était la propriété du Prophète (pslf) puisque les Musulmans n'avaient fait usage ni de leurs chevaux ni de leurs chameaux pour en réclamer une part [sous-entendu n'avaient mené aucun combat à cheval ou à dos de chameaux contre les Juifs de Fadak pour considérer celui-ci comme Butin pris sur eux].
Ce que confirme, aussi, l'Historien Ahmad Ibn Yahya Al-Baladhuri ayant écrit ceci : Fadak était un bien appartenant en toute propriété au Messager (pslf) puisque les Musulmans n'avaient pas fait usage de leurs chevaux et chameaux pour l'obtenir.

Le Messager de Dieu (pslf) fait don de Fadak à sa Fille Fatima Az-Zahra (s)
Les pages de l'Histoire des premiers temps de l'Islam rapportent également que le Messager (pslf) fit don de Fadak à sa Fille Fatima Az-Zahra (s) : dans Al-Musnad d'Ahmad Ibn Hanbal, sur la question du lien de parenté, citée dans le chapitre : " L'éthique ", Abi Saïd Al-Khudhri rapporte : " lorsque le Verset : " Donne ce qui est dû au proche parent… " a été révélé, le Prophète (pslf) dit à Fatima (s) : " Je te donne Fadak " ou " Fadak est à toi. " Ce Hadith est cité par Al-Hakim dans son ouvrage d'histoire à la page 177, volume 4, dans l'explication de " Addar Al-Manthour " écrit par l'auteur Assuyouti qui dit : " Lorsque ce verset a été révélé, le Messager de Dieu (pslf) offrit Fadak à Fatima (s). "
Donc, sur les bases de Juridiction islamique, Sa Sainteté le Messager Mohammed Ibn Abdullah (pslf) fit cadeau de Fadak à sa Fille bien-aimée Fatima Az-Zahra (s) et, si l'on analyse scrupuleusement le fond de ce don du Père (pslf) à sa Fille (s), il en apparaît clairement les raisons suivantes :
Nous rappellerons, ici, que la plupart des Savants de toutes les écoles de pensée musulmane sont unanimes à dire que lorsque le Verset : " Donne à tes proches parents ce qui leur est dû, ainsi qu'au pauvre et au voyageur ; mais ne soit pas prodigue " fut révélé, le Prophète Mohammed (pslf), désireux d'en connaître le sens exact et ce qu'impliquait " tes proches ", l'Ange Gabriel lui désigna : Fatima Az-Zahra (s), alors, le Messager (pslf) appela sa Fille bien-aimée Fatima Az-Zahra (s) et lui fit solennellement don de Fadak. Dès lors, et durant la vie du Messager de Dieu (pslf), la propriété de Fadak fut considérée par tous les Musulmans comme appartenant en propre à Fatima Az-Zahra (s). Ce n'est qu'au décès de son père (pslf) qu'elle lui fut retirée pour devenir propriété du califat.

Fadak sous le règne du Compagnon Abu Bakr
Il a été rapporté que le premier calife Abu Bakr s'empara de Fadak pour la seule raison d'en faire une rente de souveraineté au profit de son califat mais aussi avec la sinistre intention d'appauvrir économiquement la Famille du Messager (pslf). ? ce sujet les Historiens écrivirent que le premier calife Abu Bakr avait arraché Fadak des mains de Fatima Az-Zahra (s) , Fille bien-aimée du Messager de Dieu (pslf).
 Comme chacun sait ou devrait le savoir, juste après le décès du Messager de Dieu (pslf), Fatima Az-Zahra (s), sa Fille bien-aimée, fut dépossédée de son titre de propriétaire de Fadak suite à des intrigues politiques malveillantes envers la Sainte Famille du Messager de Dieu (pslf) au point où, les fonctionnaires et les employés de l'Etat l'expulsèrent de la cour du calife où Fatima (s) s'était rendue pour déposer une plainte en revendication de son bien de Fadak arbitrairement confisqué au bénéfice du calife et du califat. Mais, se considérant dans son bon droit, فاطمة الزهراء / Fatima Az-Zahra (s) décida de saisir le calife par des moyens juridiques.
Le premier calife après avoir décidé de rendre Fadak à sa propriétaire légitime, Fatima Az-Zahra (s), fut sévèrement critiqué par son ami Omar Ibn Al-Khattab d'après l'éminent savant et biographe sunnite, Halabi : " Le calife accepta le titre de propriété sur Fadak de la part de la fille du Prophète. Mais, soudain, Omar entra et demanda : De quoi s'agit-il dans ce décret ? - Le calife lui répondit : J'ai confirmé le titre de propriété de Fatima dans ce décret. - Omar répliqua : Tu as un absolu besoin de ses rentes car, si demain les idolâtres de l'Arabie se soulèvent contre les Musulmans, d'où prélèveras-tu les finances pour couvrir les dépenses de guerre ? - Puis, il s'empara du décret et le mit en pièces. " Fallait-il que les rentes de Fadak soient conséquentes pour faire face aux dépenses d'un soulèvement massif des idolâtres et polythéistes de l'entière Arabie !
Donc, le Compagnon Omar Ibn Al-Khattab confirmait que la Propriété de Fadak procurait une rente exceptionnellement importante pour l'époque et que cette rente devait être considérée comme fondamentale par le premier calife pour s'en servir en tant que rente de souveraineté car au moment des faits, la situation financière du nouveau régime nécessitait d'urgence des fonds pour faire face aux événements ainsi qu'aux dépenses du Gouvernement et à celles de la lutte armée menée par le nouveau régime contre les apostats et tribus dissidentes.
* Une autre version est aussi fournie par les pages de l'Histoire des premiers temps de l'Islam et concerne l'analyse de l'un des plus fameux théologiens de tous les temps qui rapporte que Ibn Abi Al-Hadid déclara ceci : " J'ai fait remarquer à un éminent théologien connu sous le nom de Ali Bin Naqi, ceci : La superficie du village de Fadak n'étant pas très importante, elle ne pouvait contenir que quelques palmiers-dattiers, ce qui n'explique pas la volonté des opposants de Fatima de vouloir à tout prix s'en emparer ".
L'éminent théologien Ali Bin Naqi me répondit ceci : " Tu fais erreur. Le nombre des palmiers-dattiers présents à l'époque à Fadak était équivalent à celui de ceux présents à Kufa aujourd'hui. Il est admis de tous que la Famille du Prophète fut dépossédée des terres de Fadak et donc de leurs revenus et, en supposant qu'elle en ait gardé les rentes, Ali serait devenu une menace pour le calife car, avec ces rentes, il aurait pu financer ses partisans et leur équipement militaire et se lancer contre le calife. Puis, le calife n'a pas seulement dépossédé Fatima Az-Zahra de son bien de Fadak, sa décision ciblait également toute la famille des Béni Hachim et les descendants de Abdul Muttaleb qu'il priva de leurs droits, c'est-à-dire leur droit au 5e des butins de guerre pris sur l'ennemi et connu sous le nom de Khums. Toutes ces mesures injustes avaient un objectif reposant sur le fait que quiconque rencontre des difficultés financières pour subvenir à ses nécessités ne pense pas en premier à faire tomber le pouvoir en place ".
Puis, le même auteur dont il est fait mention ci-dessus rapporte la déclaration de l'un des plus fameux professeurs de la Madrassa Gharbi Baghdad connu sous le nom de Ali Bin Faruqi ayant répondu à sa question suivante : " La fille du Prophète était-elle sincère dans sa plainte en revendication de son droit de propriété sur Fadak ? "
Le professeur répondit : " Oui ".
J'ai continué par cette autre question : " Le calife était-il au courant que Fatima était reconnue comme personne véridique ? "
Le professeur : " Oui ".
Je l'ai encore questionné : " Alors, pour quelle raison le calife s'est-il refusé à lui rendre ce qui lui appartenait en titre ? "
Ici, le professeur fit un sourire et très dignement dit : " Supposons que le calife ait donné une suite favorable à la réclamation légitime de Fatima Az-Zahra et qu'il lui ait retourné son bien injustement confisqué sous la conviction qu'elle était une femme connue de tous pour être véridique, sans lui avoir réclamé de présenter des témoins, Fatima Az-Zahra aurait eu devant elle la voie ouverte pour en profiter et réclamer aussi, dès le jour suivant, le bon droit de son mari Ali à qui avait été remis la charge de premier calife par son père. Placé devant une telle situation, le calife n'aurait eu d'autre alternative que de céder la place à Ali puisque la réclamation provenait d'une personne qu'il aurait lui-même et publiquement reconnue comme véridique. Pour éviter cette situation inconfortable de restituer le bon droit à Ali, le calife qui s'était installé à sa place au pouvoir, se refusa d'admettre, de reconnaître et d'accorder à Fatima Az-Zahra son Droit ".
Selon les exposés ci-dessus, il apparaît clairement que la Propriété de Fadak procurait des rentes conséquentes et selon ce que le premier calife Abu Bakr déclara à Fatima Az-Zahra (s), ses propos vont aussi dans ce sens. En effet, le premier calife rappela à la Fille (s) du Messager (pslf) que son père utilisait les rentes de Fadak pour faire face aux dépenses d'équipements militaires de ses Armées et Combattants ainsi que pour les distribuer à leurs bénéficiaires en accord avec les Commandements de Dieu; ce qui devait représenter des sommes importantes que seule la Propriété de Fadak pouvait fournir.
D'autres preuves de l'importance de ses rentes ne manquent pas et notamment celle-ci : Mouawiyya Ibn Abu Sufyan divisa la propriété de Fadak en trois parts égales et en remis une part à Yazid, une autre à Marwan et la dernière à Amr Ibn Othman. Tous des personnages très riches qui ne pouvaient sûrement pas se satisfaire de parts insignifiantes.

Paroles du Compagnon Abu Bakr : " Si je fais bien, aidez-moi : Si j'agis mal, corrigez-moi !… "
Rappelons, ici, les paroles du Compagnon Abu Bakr prononcées dès sa désignation en petit comité de sa position de premier calife usurpateur du Droit de l'Imam Ali (s) à la Succession par lesquelles le Compagnon Abu Bakr prévient le Peuple qu'il n'était pas " le meilleur " et qu'il faudra le remettre sur le droit chemin s'il agit mal : " ô peuple ! J'ai été désigné à votre tête, et je ne suis pas, certes, le meilleur d'entre vous. Si je fais bien, aidez-moi : Si j'agis mal, corrigez-moi !… ". Et dans l'Affaire de la Spoliation des Biens de Fatima Az-Zahra (s) et dans l'Affaire de la Spoliation du Droit de l'Imam Ali (s) à la Succession, une grande partie du Peuple musulman, tous les Ahlu Beyti Rassoul Allah (pse), tous les Hachémites et d'autres, un grand nombre de Grands Savants de l'Islam mohammadien, ont été unanimes à reconnaître que le Compagnon Abu Bakr avait mal agi et le Compagnon lui-même reconnut qu'il avait mal agi à l'égard de Fatima (s) dans l'Affaire de Fadak sans pour autant rendre définitivement les Biens à la Fille (s) du Messager (pslf).

Fadak sous le règne du second calife Omar Ibn Al-Khattab
Il a été rapporté que lorsque le Compagnon Omar Ibn Al-Khattab hérita du califat des mains de son ami Abu Bakr, il abandonna son désir d'arracher la Propriété de Fadak du Patrimoine du Messager de Dieu (pslf) et en confirma le statut de Propriété privée du Messager (pslf) en reconnaissant que la propriété des Béni An-Nadir faisait partie des Biens que Dieuavait remis à Son Messager (pslf) car pour elle aucun cheval ni aucun chameau n'ayant été utilisés, elle revenait au Messager de Dieu (pslf) de plein droit. Il est aussi rapporté que le Compagnon Omar Ibn Al-Khattab rendit Fadak aux Héritiers du Messager de Dieu (pslf).
Restitution confirmée par le célèbre historien et géographe Yaqut Al-Hamawi, 574 de l'Hégire-1178 / 626-1229 disant que lorsque Omar Ibn Al-Khattab devint calife et qu'il remporta de nombreuses victoires lors de ses campagnes de conquêtes de territoires venant consolider considérablement les finances de l'Etat par les immenses quantités de Butins qui parvenaient à Médine, il rendit un jugement de restitution de la Propriété de Fadak aux Héritiers du Messager (pslf), jugement en contrariété totale avec son ami Abu Bakr qui avait déclaré avoir entendu le Messager de Dieu (pslf) dire que les Prophètes ne laissent aucun successeur après eux et que tout ce qu'ils laissent derrière eux n'est qu'aumônes. Lorsque le second calife rendit ce verdict, Amir Al-Mu'minin Ali Ibn Abi Tâleb (s) et Abbas Ibn Abd Al-Muttaleb se présentèrent comme premiers bénéficiaires de la mesure prise par le Compagnon Omar Ibn Al-Khattab.
Mais l'Imam Ali (s) fit valoir d'entrée la Donation de Fadak à Fatima Az-Zahra (s) par son Père-Messager (pslf), donation entre vifs qu'Abbas refusa d'accréditer tout en affirmant que la Propriété de Fadak ayant été un bien propre du Messager (pslf), il en héritait obligatoirement une partie. Il y eut à ce sujet d'âpres discussions entre l'Imam Ali (s) et Abbas et un refus du second calife de trancher entre les deux parties, auxquelles le second calife faisait comprendre qu'après tout elles étaient plus aptes que lui-même à régler leur différend et qu'il se contentait seulement de remettre la Propriété de Fadak aux Héritiers du Messager de Dieu (pslf) et rien de plus.
Ce retour de la Propriété de Fadak au Patrimoine du Messager de Dieu (pslf) avait été rendu possible par le fait que ses rentes n'étaient plus nécessaires pour couvrir les dépenses de fonctionnement du Gouvernement du Compagnon Omar Ibn Al-Khattab qui, par sa politique étrangère de conquêtes tous azimuts, s'était retrouvé à la tête de vastes richesses qui arrivaient chaque jour à Médine après avoir été prises sur les vaincus et dont il s'était auto-octroyé le cinquième qui aurait dû être versé aux Ahlul Beyt (pse) en vertu du Verset coranique suivant : " Sachez que quel que soit le butin que vous preniez, le cinquième appartient à الله-Dieu, au Prophète et à ses Proches, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur, si vous croyez en Dieuet à ce qu'IL a révélé à notre Serviteur le jour où l'on discerna les hommes justes des incrédules ; le jour où les deux partis se sont rencontrés. - Dieuest puissant sur toute chose ".

Fadak sous le règne du troisième calife Othman Ibn Affan
Lorsque le Compagnon Othman Ibn Affan devint calife grâce à une ruse politicienne en sa faveur de la part de son ami Omar Ibn Al-Khattab , il s'empressa d'arracher à nouveau la Propriété de Fadak du Patrimoine des Ahlul Beyt (pse) pour en faire cadeau à son proche parent Marwan Ibn Al-Hakam. Cette mesure du Compagnon Othman Ibn Affan engendra un vaste mouvement d'insatisfaction parmi les Musulmans qui dura jusqu'à son dramatique assassinat. Le cousin du troisième calife Othman Ibn Affan, Marwan Ibn Al-Hakam, en vendait ses récoltes et produits de l'année pour une somme de 10 000 Dinars environ.

Fadak sous l'exercice de la Wilâya de l'Imam Ali (s)
Allamah Mohammed Baqer As-Sadr postule en faveur d'une reprise par l'Imam Ali (s) de la Propriété de Fadak et de ses rentes d'entre les mains de Marwan Ibn Al-Hakam de la même manière que l'Imam Ali (s) le fit pour toutes les propriétés acquises frauduleusement par les oligarques umayyades au service de l'Administration du troisième calife umayyade Othman Ibn Affan, propriétés reprises d'entre leurs mains pour les remettre à leurs ayants droit. En effet, Allamah Mohammed Baqer As-Sadr ne croit pas un seul instant à la version soutenant que l'Imam Ali (s) ne s'intéressa pas à la reprise de Fadak et de ses rentes alors que l'Imam (s) défendit la Donation par le Messager (pslf) de Fadak à sa Fille Fatima Az-Zahra (s) ainsi que son bon Droit de propriétaire. Allamah Mohammed Baqer As-Sadr avance également la redistribution aux Musulmans par l'Imam Ali (s) des rentes de Fadak.

Fadak sous le règne de l'Umayyade Mouawiyya Ibn Abu Sufyan, 41 de l'Hégire-661 / 60-680
Lorsque Mouawiyya Ibn Abu Sufyan s'empara du pouvoir et devint le premier dynaste de la Dynastie Umayyade, il divisa la Propriété de Fadak en trois parts égales et en remis une part à son fils Yazid, une autre à Marwan Ibn Al-Hakam et la dernière à Amr Ibn Othman Ibn Affan. Cette répartition eut lieu après le décès de l'Imam Al-Hassan (s) Ibn Ali (s) avec la claire intention criminelle de mettre dans la misère la Descendance de Sa Sainteté le Messager Mohammed Ibn Abdullah (pslf).

Fadak sous le règne de Marwan, 64 de l'Hégire-684 / 65-685
La Propriété de Fadak demeura ainsi entre les mains de trois usurpateurs umayyades jusqu'au jour où Marwan ayant été porté à la tête des Affaires de la Dynastie umayyade, en devint l'unique propriétaire usurpateur pour finalement en faire cadeau à ses deux fils Abd Al-Malik et Abd Al-Aziz. Par la suite, ce dernier fit don de sa part à son fils Omar Ibn Abd Al-Aziz.

Fadak sous le règne du Marwanide Omar Ibn Abd Al-Aziz, 99 de l'Hégire-17 / 101-720
Lorsque le Marwanide Omar Ibn Abd Al-Aziz fut porté à la tête des Affaires de la Dynastie umayyade, il décréta publiquement que la Propriété de Fadak faisait bien partie du Patrimoine de Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf) puisque aucun cheval ni chameau n'avaient été utilisés pour son acquisition. Omar Ibn Abd Al-Aziz rappela également la situation de la Propriété de Fadak lors des précédents califats et le fait que Marwan en fit don à son père et que son père en fit de même avec ses deux fils, Abd Al-Malik et lui. Abd Al-Malik eut deux fils, Al-Walid et Souleyman. Lorsque Al-Walid fut porté à la tête des Affaires de la Dynastie, 86 de l'Hégire-705 / 96-715, Omar Ibn Abd Al-Aziz lui demanda de lui céder sa part et il accepta. Il en fit de même avec Souleyman qui accepta également. Puis, il fut propriétaire des trois parts avec le sentiment qu'aucune autre propriété ne lui était aussi chère. Puis il termina son décret en prenant chacun à témoin qu'il restituait la Propriété de Fadak à ses ayants droit. Il ordonna donc au Gouverneur de Médine, Abu Bakr Ibn Mohammed Ibn Amr Ibn Hazm, de mettre en application ce qu'il avait décrété et ainsi la Propriété de Fadak fut rendue aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s). Ce fut le premier geste de bienveillance à l'égard des Descendants de l'Imam Ali (s) et de Fatima Az-Zahra (s) qui demeurèrent propriétaires de Fadak tout le temps que dura le règne d'Omar Ibn Abd Al-Aziz.
Ici, il faut saluer l'esprit de Justice du Marwanide Omar Ibn Abdul Aziz qui dès qu'il fut au pouvoir corrigea la première grande malversation de la politique du premier calife en décidant de restituer aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) leur droit légitime sur la Propriété de Fadak, Propriété de la Sainte Famille (pse) du Prophète (pslf).
Mais, les Umayyades ne montrèrent aucune satisfaction à l'égard de la décision prise par le Marwanide Omar Ibn Abdul Aziz de restituer aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) le Bien de Fadak duquel ils (pse) étaient en somme héritiers et seuls héritiers. Ils lui reprochèrent son esprit de Justice en lui rappelant qu'il avait trahi l'esprit et la lettre de la conduite des deux Compagnons Abu Bakr et Omar, tous deux d'accord pour arracher à Fatima Az-Zahra (s) la Propriété de Fadak qui lui avait été donnée par son Père (pslf).
Il a été rapporté que Omar Ibn Qaïs accompagné d'un groupe de Kufites se rendit chez le Marwanide Omar Ibn Abdul Aziz pour lui signifier son désaccord et que le Marwanide lui répondit qu'Abu Bakr Ibn Mohammed Ibn Amr Ibn Hazm lui avait transmis un hadith du Messager de Dieu (pslf) ayant déclaré : " Fatima est une partie de moi, celui qui la rend satisfaite m'aura satisfait et celui qui l'irrite m'aura contrarié ". Il a été dit que malgré tout, ils parvinrent à le convaincre d'en distribuer les rentes aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) mais d'en garder la propriété .

Fadak sous le règne du Marwanide Yazid Ibn Abd Al-Malik, 101 de l'Hégire-720 / 105-724
Les vicissitudes de Fadak ne s'arrêteront pas à cette décision de restitution. Lorsque Yazid b.'Abd Al-Malik fut porté à la tête de la Dynastie, il s'empara de l'oasis dans sa totalité, en en privant à nouveau les Descendants de Fatima Az-Zahra (s). La Propriété de Fadak retomba entre les mains des Marwanides qui se la passèrent l'un l'autre jusqu'à l'effondrement de la Dynastie umayyade sous les coups portés par les Abbassides qui la remplacèrent par une autre Dynastie tout autant indécise et incohérente sur la position à prendre face au bien-fondé de la Réclamation Fatima Az-Zahra (s).

Dirigeants umayyades au nombre de 14 de l'an 41 de l'Hégire-661 à 132-750
1 Mu'âwiyah 1 - 41/661
2 Yazid 1 - 60/680
3 Mu'âwiyah 2 - 64/683
4 Marwan 1 - 64/683
5 'Abd Al-Malik - 65/685
6 Walid 1 - 86/705
7 Sulaymân - 96/715
8 'Umar - 99/717
9 Yazid 2 - 101/720
10 Hishâm - 105/724
11 Walid 2 - 125/743
12 Yazid 3 - 126/744
13 Ibrahîm - 126/744
14 Marwan 2 - 127 132/744 750

Fadak sous le règne du premier dynaste abbasside Abu Al-Abbas Abdullah As-Saffah, 132 de l'Hégire-749 / 136-754
Lorsque le premier dynaste abbasside Abu Al-Abbas Abdullah As-Saffah arriva à la tête de la Dynastie abbasside, il s'empressa de restituer la Propriété de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) et la remit personnellement à Abdullah Ibn Al-Hassan Ibn Al-Hassan Ibn Ali Ibn Abi Tâleb.

Fadak sous le règne du second dynaste abbasside Abu Ja'far Abdullah Al-Mansour Ad-Dawaniqi, 136 de l'Hégire-754 / 158-775
Lorsque le second dynaste abbasside Abu Ja'far Abdullah Al-Mansour Ad-Dawaniqi arriva à la tête de la Dynastie abbasside, il s'empressa d'arracher à nouveau la Propriété de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) en la retirant d'entre les mains des Enfants d'Al-Hassan. La Descendance de Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf) se retrouvait à nouveau privée de ses Biens, l'arbitraire la frappait à nouveau durement.

Fadak sous le règne du troisième dynaste abbasside Al-Mahdi Ibn Al-Mansour Ad-Dawaniqi, 158 de l'Hégire-775 / 169-785
Lorsque le troisième dynaste abbasside Al-Mahdi Ibn Al-Mansour Ad-Dawaniqi arriva à la tête de la Dynastie abbasside, il s'empressa de restituer la Propriété de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) en la retirant d'entre les mains des Abbassides où elle était prisonnière. La Descendance de Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf) se retrouvait à nouveau à la tête de son Patrimoine grâce à la Bienveillance de certaines personnes de Bien.

Fadak sous le règne du quatrième dynaste abbasside Mussa Al-Hadi Ibn Al-Mahdi Ibn Al-Mansour Ad-Dawaniqi, 169 de l'Hégire-785 / 170-786
Lorsque arriva à la tête de la Dynastie abbasside le quatrième dynaste Mussa Al-Hadi Ibn Al-Mahdi Ibn Al-Mansour Ad-Dawaniqi, Fadak fut à nouveau arraché des mains des Descendants de Fatima Az-Zahra (s) et demeura entre les mains des Béni Abbas jusqu'à l'arrivée au pouvoir abbasside d'Al-Ma'mum Al-Abbassi. Jusque-là, donc, les premiers dynastes abbassides traitèrent l'Affaire de Fadak de façon incohérente : Saffah fit remettre Fadak à Abdullah Bin Hassan, puis après celui-ci, Mansur Dawâniqi le reprit mais son fils Mahdi le rendit aux descendants de Fatima Az-Zahra (s), ensuite, après ce dernier, Mousa et Haroun leur reprirent en invoquant des considérations politiques, enfin, Mamoun en tant que calife et selon un acte officiel qu'il fit rédiger par le Procureur, rendit le bien de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s). Mais, après sa mort, l'incohérence reprit le dessus et l'Affaire Fadak fut soulevée de nouveau et ballottée entre les Descendants de Fatima Az-Zahra (s) : Fadak depuis l'acte de spoliation du premier calife Abu Bakr fut restitué au Patrimoine de la Famille de Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf) puis arraché, puis restitué pour être de nouveau arraché, et ainsi de suite.

Fadak sous le règne du dynaste abbasside Mamoun Al-Abbassi, 198 de l'Hégire-813 / 218-833
Processus ayant amené Mamoun Al-Abbassi à dénoncer véhémentement avec un fort accent de Sincérité et de Justice l'odieuse et arbitraire Spoliation des Biens de Fatima Az-Zahra (s) par le premier calife Abu Bakr : Mamoun avait institué un Tribunal de première instance où il recevait les dépositions et griefs de ses Administrés et, lors d'une séance de cette instance, le premier document qui lui fut remis avait été écrit par un homme qui se présentait comme l'avocat défenseur des Droits de Fatima Az-Zahra (s).
Alors, Mamoun Al-Abbassi parcourut le document, y réfléchit un instant et dit : Où se trouve le défenseur ? - Puis, le Tribunal se transforma en un lieu de débat entre Mamoun Al-Abbassi et l'avocat défenseur des Droits de Fatima Az-Zahra (s) au point où, peu à peu, Mamoun se rendit à l'évidence que la cause défendue était juste . De suite, Mamoun Al-Abbassi ordonna au procureur général de rédiger un acte officiel dont les termes furent : Retournez les biens de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s). - L'acte fut rédigé et reçu le sceau de Mamoun. A ce moment, Di'bil Al-Khuza'iy qui était présent lors du débat entre l'avocat défenseur de Fatima Az-Zahra (s) et Mamoun Al-Abbassi, se leva et récita quelques vers de sa composition .
Soulignons, ici, que les Partisans des Gens de la Demeure Prophétique /أهل بيت النبوة n'avaient pas cessé d'affirmer que la Propriété de Fadak appartenait en propre à Fatima Az-Zahra (s) et à ses Descendants, ils avaient entre les mains les paroles d'Amir Al-Mu'minin Ali Ibn Abi Tâleb (s) écrites dans la Lettre 45 envoyée à Uthman Ibn Hunayf, Gouverneur de Basra, dont nous avons rappelé une partie des termes concernant Fadak dans les pages précédentes. Termes affirmant le bien-fondé de la Donation de Fadak à Fatima Az-Zahra (s) par son Père-Messager de Dieu (pslf).
Donc, Mamoun Al-Abbassi convoqua les Fouqaha' pour les interroger sur la Plainte des Descendants de Fatima Az-Zahra (s) ainsi que sur la pénible Affaire de Fadak. Les Fouqaha' lui expliquèrent que Sa Sainteté le Messager de Dieu (pslf), de son vivant, avait fait une Donation de Fadak à sa Fille Fatima Az-Zahra (s) et qu'après son décès, le premier calife Abu Bakr arracha Fadak du Patrimoine de sa Fille (s), contraignant sa Fille (s) à lui réclamer son Bien devant une assemblée réunie à la Mosquée de son Père (pslf). Face à cette situation embarrassante pour son Autorité, le premier calife demanda à la Fille (s) du Messager (pslf) de présenter des témoins pour défendre sa cause, Fatima (s) appela à témoigner Amir Al-Mu'minin Ali (s), ses Fils Al-Hassan (s) et Al-Hossein (s) ainsi qu'Oum Ayman, tous témoignèrent du bien-fondé de la réclamation de Fatima Az-Zahra (s). Témoignages rejetés par le premier calife.
A ce point de l'instruction, Mamoun Al-Abbassi posa la question suivante aux Fouqaha : " Quel est votre point de vue concernant Oum Ayman ? " Ils dirent : " C'est une femme dont le Prophète a dit qu'elle faisait partie des Gens du Paradis ". Mamoun discuta longuement avec eux et parvint à leur faire accepter qu'Amir Al-Mu'minin Ali (s), Al-Hassan (s), Al-Hossein (s) et Oum Ayman avaient dit la Vérité et témoigné en faveur de la Vérité. Après la reconnaissance par les Fouqaha du bien-fondé de la Réclamation de Fatima Az-Zahra (s), de ses Descendants (pse) et de la Véracité des Témoignages d'Amir Al-Mu'minin Ali (s), Al-Hassan (s), Al-Hossein (s) et Oum Ayman, Mamoun Al-Abbassi décida de restituer Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s).
Lorsque Mamoun prendra la décision de retourner le bien de Fadak aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s), il envoya un courrier à l'éminent traditionaliste Abdullah Bin Musa pour l'informer du sujet. Il lui rappela le hadith de la Donation de Fadak à Fatima Az-Zahra (s) par son Père (pslf) en vertu de l'application des termes du Verset coranique : " Donne à tes proches parents ce qui leur est dû, ainsi qu'au pauvre et au voyageur ; mais ne soit pas prodigue " et restitua le Bien de Fadak aux descendants de Fatima Az-Zahra (s) ; il fit parvenir également un courrier à son gouverneur en place à Médine : Le Prophète fit don de son vivant du bien de Fadak à sa fille, c'est un fait reconnu de tous, et ce don doit se perpétuer à travers ses Sescendants.
Voilà comment, en 210/826, Mamoun Al-Abbassi consentit à ce que la Propriété de Fadak fut restituée aux Descendants de Fatima Az-Zahra (s) venus la lui demander au nom de sa Famille par le biais de l'Avocat défenseur du Droit de Fatima (s), il fit même enregistrer son décret dans ses dîwâns, enregistrement que Mamoun contresigna. Puis, il envoya une longue misive à son Gouverneur de Médine, Qutham Ibn Ja'far, dans laquelle le dynaste abbasside Mamoun confirme sa décision et ordonne qu'elle soit appliquée, tout en l'appuyant sur des arguments donnant à penser qu'il étudia en profondeur l'Affaire de Fadak sans aucune pression de quiconque, ni de l'Avocat défenseur du Droit de Fatima Az-Zahra (s), ni des Fouqaha tout en débutant sa missive par le rappel de son honorable position à l'égard de Dîn de Dieu-دين الله, de sa charge de Calife, de son lien de parenté avec le Messager de Dieu (pslf), de son aptitude à suivre et appliquer la Sunna du Messager (pslf), etc.
Contenu de la misive envoyée par Mamoun Al-Abbassi à son Gouverneur de Médine, Qutham Ibn Ja'far :
" Sache qu'amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi], en vertu de l'exercice de l'Autorité de calife qui lui fut attribuée par la Religion de Dieu de successeur et parent de Sa Sainteté le Messager (pslf), s'est considéré comme le plus apte à suivre et obéir à la Sunna du Prophète (pslf) et d'en appliquer ses Commandements, à restituer aux ayants droit tout ce que Sa Sainteté le Prophète (pslf) leur avait offerts. Les Bénédictions et le Salut d'amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi] sont dépendants de la Volonté de Dieuet amir al-mu'minin est particuilièrement attentif au fait d'agir dans un sens qui lui permet d'emporter la Satisfaction de الله-Dieu, Exalté soit-IL.
" En vérité, Sa Sainteté le Prophète (pslf) a fait don de la Propriété de Fadak à sa Fille Fatima, il lui a remis son titre de propriétaire, c'est là un fait clair et établi. Aucun Descendant de Sa Sainteté le Prophète (pslf) ne pense autrement. Et Fatima proclama constamment que ce fait devait être considéré comme plus établi et vérifiable que les paroles d'untel [sous-entendu Abu Bakr] qui furent écoutées. Amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi] considère donc ce fait comme établi et propre à justifier le retour de Fadak aux Héritiers de Fatima. Par ce geste, il se rapprochera de Dieuen rendant Sa Justice et Son Droit ; il obtiendra la satisfaction de Sa Sainteté le Prophète (pslf) en rendant effectifs Ses Commandements. Amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi] ordonne donc que cette restitution de Fadak soit dûment enregistrée et que son Ordre soit transmis à tous les Officiels [du régime dynastique]
" Puis, comme ce fut la coutume de proclamer à chaque occasion de Pèlerinage faisant suite au décès du Prophète (pslf) que quiconque à qui le Prophète (pslf) aurait fait la promesse d'un don ou d'un cadeau, qu'il se fasse connaître pour que sa requête soit acceptée et la promesse du Prophète (pslf) soit accomplie, alors, Fatima possédait un Droit prioritaire pour que sa réclamation soit acceptée concernant la Donation de Fadak en sa faveur par Sa Sainteté le Prophète (pslf), que la Paix et les Bénédictions de Dieusoient sur lui et sur Ses Descendants. En vérité, amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi] a ordonné à son serviteur Mubarak At-Tabari de restituer Fadak aux Descendants de Fatima, Fille de Sa Sainteté le Prophète (pslf), dans toutes ses limites et Droits, avec tous ses Serviteurs, céréales, cultures, récoltes et toutes choses qui la concerne. Cela doit être restitué à Mohammed Ibn Yahya Ibn Al-Hassan Ibn Zayd Ibn Ali Ibn Al-Hosein Ibn Ali Ibn Abi Tâleb et à Mohammed Ibn Abdullah Ibn Al-Hassan Ibn Ali Ibn Al-Hossein Ibn Ali Ibn Abi Tâleb.
" Amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi] désigne ces deux personnes comme représentant les Propriétaires des terres - Héritiers de Fatima. Sache que ceci est la Décision d'amir al-mu'minin [Mamoun Al-Abbassi], que Dieuguida vers l'Obéissance à Son Commandement et qu'ainsi il obtiendra la Satisfaction de Dieuainsi que celle de Sa Sainteté le Prophète (pslf) ; fais en sorte que tes subordonnés soient informés de tout ceci ; que ta conduite à l'égard de Mohammed Ibn Yahya et Mohammed Ibn Abdullah soit identique à celle que tu pratiques à l'égard de Mubarak At-Tabari ; avec la Permission de الله-Dieu, apporte-leur assistance en tout ce qui aura un lien avec son essor, sa prospérité et une production abondante en céréales ; Salam. "
Ceci fut rédigé ce Jour de Ju'mua, deux nuits après Dhu'l Qadah de l'an 210
15 février 826
Fadak sous le règne des dynastes abbassides Al-Mu'tasim, 218 de l'Hégire-833 / 227-842 et d'Al-Wathiq, 227 de l'Hégire-842 / 232-847
Sous le règne de ces deux dynastes abbassides, la Propriété de Fadak demeura entre les mains des Descendants de Fatima Az-Zahra (s).
Al-Wathiq fut, comme la plupart des dynastes, un partisan des illusions dynastiques allant chercher ailleurs que dans l'Idéal de Guidance et Gouvernance imamites un autre modèle d'Autorité de l'âge préislamique fait de force, d'hostilité envers le Peuple et de cruauté. ? ce sujet, les pages de l'Histoire de la dynastie abbasside rapportent qu'après le huitième calife abbasside Al-Mu'tasim, arriva au pouvoir le calife Haroun Ben Mohammed surnommé Al-Wathiq. Semblable à certains de ses prédécesseurs, ce neuvième calife abbasside fut un grand dévergondé toujours prompt aux plaisirs et aux vices des passions perverses. Il abandonna les affaires du Gouvernement à son grand vizir Azzayate, lui même considéré comme un grand tyran adepte de la cruauté et de la torture.
Azzayate développa les prisons pour incarcérer les opposants à la Dynastie abbasside. L'une d'entre elles fut spécialement équipée d'engins de torture allant jusqu'à l'horreur d'un four à bois pour y engloutir vifs les opposants. Nous avons appris que parmi ces opposants figurait le propre frère d'Al-Wathiq nommé Al-Mutawakkil qui fut incarcéré dans la prison des tortures et supplices, il y fut soumis pour la simple raison de ses points de vue contraires à ceux de son frère.
Après six années de règne, Al-Wathiq mourut, laissant le pouvoir à son frère Al-Mutawakkil. La première réaction du nouveau calife fut celle de se venger des tortures et supplices que lui avait fait subir Azzayate dans la prison des ultimes soupirs. Il le mit vif dans le four incandescent, four que le fameux Azzayate avait lui même construit, raison pour laquelle il est dit que le proverbe suivant s'applique à l'histoire du vizir : " celui qui place un piège pour y prendre son frère sera lui même piégé ".
L'esprit de vengeance et de cruauté qui accompagnait le dixième dynaste abbasside Al-Mutawakkil ne présageait rien de bon ni de bien pour les Descendants de Fatima Az-Zahra (s) et leurs Partisans, tous adeptes de la Sunna du Messager (pslf) de la Résistance islamique face à l'Oppression, à l'Injustice et à la Cruauté exercées par les Dirigeants sur les Peuples qu'ils n'aiment pas et que les Peuples n'aiment pas.
Les mauvais dirigeants sont tous de faibles créatures courbées sous le poids des plaisirs, n'approchant pas la perfection souveraine à laquelle l'Imam de leur Temps les invitent et à laquelle il est ordonné de tendre sans cesse. L'Imam de chaque Temps descendant du Messager (pslf) par sa Fille Fatima Az-Zahra (s) : voilà la Voie à suivre pour être spirituellement, culturellement et socialement bien, pour ne pas rester sans consolation et mettre un terme aux lamentations et à l'amertume. Mais les Descendants de Fatima Az-Zahra (s) et leurs Partisans vivaient à une époque où la Dynastie abbasside s'était transformée en une dictature militaire exerçant une oppression sans merci sur tout opposant même en puissance, en ce sens elle était semblable à la Dynastie umayyade qui l'avait précédée.

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