L'anniversaire de la mort de Sayyida az-Zahrâ' (p) : l'attitude porteuse de message face à la déviation !

Dieu, le Très-Haut, a dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33).
Naissance et enfance dans la Maison prophétique
Elle est membre de cette Maison prophétique purifiée. Elle est la Sainte, la Martyre, le Témoin, la Bénie, la Purifiée, la Pure, la Béate, la Maîtresse des Dames du Paradis, la Maîtresse des Dames des Mondes, l'Infaillible, Sayyida Fâtima az-Zahrâ' (p). Nous célébrons l'anniversaire de sa mort survenue, selon certains rapports, au troisième jour du mois de Jumâdâ II. En la célébrant, nous tirons profits de son rôle, en tant que porteuse de message, rôle qu'elle a tenu à affirmer durant toutes les étapes de sa vie.
Dès sa petite enfance, dans la Maison de son père, le Messager de Dieu (P), et de sa mère, Fâtima (p) humait l'odeur exquise du Message. Elle a grandi dans les bras de sa mère, Khadija qui s'est consacré fidèlement au Message de son époux, le Messager de Dieu (P). Elle a consacré tout ce qu'elle possédait, ses biens et son influence, pour aider le Messager de Dieu (P) à accomplir sa mission.
C'est dans cette maison, qu'az-Zahrâ' (p) a vue son père lorsque, avec foi et fermeté, il affrontait la tyrannie et la puissance de Quraysh. Indifférent à leurs propositions séductrices et alléchantes, il s'est mis à transmettre le Message en réponse à l'appel de la Révélation : ((O toi qui te couvre ! Lève-toi et avertis ! Exalte ton Seigneur ! Purifie tes vêtements ! Et fuis l'abomination ! Ne rappelle pas à autrui un service que tu lui rends, c'est ainsi que tu augmente en richesse. Sois constant vis-à-vis de ton Seigneur !)) Coran LXXIV, 1-7). C'est alors que le Messager de Dieu (P) a dit à Khadîja : "Khadîja, le temps de dormir et de se reposer s'est terminé. Le temps arrive de la lutte et des peines !".  
La mère de son père
Az-Zahrâ' (p) a vécu avec son père. Elle a allégé ses souffrances et ses peines, surtout après la mort de sa mère qui était un grand soutien du Messager de Dieu (P). Avec son cœur de petite fille et sa tendresse, elle a prêté main forte au Messager De Dieu (P). Elle souffrait infiniment pour les torts qu'on faisait à son père et les peines qu'on lui faisait souffrir. Des peines dont la moindre fut l'agissement de l'un des stupides qurayshites qui a rempli ses deux mains de poussière et de saleté et les lui a jeté sur la tête. Le Messager de Dieu (P) a regagné sa maison avec la tête souillée et Fâtima (p) s'est mise à laver sa tête en pleurant. La regardant tendrement, il l'a rassurée que Dieu lui réserve une grande victoire face aux ennemis de Sa religion et de Son Message.
Elle l'a vu un jour se prosterner devant la Ka'ba au milieu des polythéistes qurayshites qui se moquaient de lui et qui lui jetaient des saletés sur le dos. Elle a accouru vers lui, a nettoyé son dos et s'est mise à pleurer en le prenant dans ses bras.
Elle a, durant toute sa vie, consacré cet amour ardent au Messager de Dieu. Cet amour a pris sa forme la plus splendide lorsqu'elle l'a pris dans ses bras tout en pleurant au moment de sa mort/ Mais tout à coup, elle s'est mise à rire de bonheur. Interrogée, après la mort du Prophète, sur la raison de ce changement, elle a répondu : "Il m'a dit qu'il est sur le point de mourir, et cela m'a fait pleurer. Puis il m'a dit que je serais la première à le rejoindre dans l'Autre monde, et cela m'a fait rire".
L'amour d'az-Zahrâ' (p) a touché le cœur du Messager de Dieu (P) qui a prononcé à l'endroit de sa fille le plus beau mot qui aurait pu exister, et ce lorsqu'il a dit : "Fâtima est la mère de son père".
Sayyida 'A'isha a signalé cet amour que le Messager de Dieu (P) portait à Fâtima (p) lorsqu'à la question : "Quelle est la personne que le Messager de Dieu aimait le plus?", elle a répondu que c'était Fâtima. Et à la question "Et parmi les hommes?", sa réponse était : "Son époux".
Chaque fois que le Messager de Dieu (P) se rendait chez elle, il baisait sa main et lui donnait sa place pour qu'elle s'asseye. De retour de la guerre ou d'un voyage, il passait par la mosquée, y faisait une prière de deux génuflexions par remerciement à Dieu, puis il se rendait à la maison de Fâtima (p), et tout cela avant de voir ses épouses. Et il se conduisait de la même manière avant de voyager, et Fâtima était la dernière personne qu'il voyait.
Az-Zahrâ', l'exemple à suivre
Sayyida az-Zahrâ' (p) tenait à se préparer pour porter le Message et Dieu aussi la préparait. Elle tirait profit à cette fin de sa proximité du cœur du Messager de Dieu (p), des ses moralités et de sa science. Elle voulait être un exemple à suivre pour les hommes et les femmes à la fois. Elle voulait être une épouse et une femme idéale, ce qui doit être présenté par tout Musulman et toute Musulmane. Elle retrouvé l'image rayonnante dans la personne du Messager de Dieu et elle a pris cette image comme son exemple à suivre.
Evoquant Fâtima (p), 'A'isha, l'épouse du Prophète (P), a dit : "Je n’ai vu personne d’aussi semblable au Messager de Dieu que Fâtima, eu égard à son apparence, à son pouvoir de dirigeant et à son charisme". Elle a dit aussi : "Je n'ai jamais vu quelqu'un de plus sincère que Fâtima en dehors de son père".
Fâtima (p) tenait à tirer profit de sa proximité de la Cité de la science, le Messager de Dieu (P). Elle s'instruisait auprès de lui et tenait à ne pas perdre ce qu'elle apprenait. Ayant une fois perdu quelques papiers qu'elle avait écrit sous la dictée du Messager de Dieu (P), elle a dit à sa servante Fidda : "Cherche-les ; ces écrits ont pour moi la même valeur que Hassan et Hussein". Cela prouve la grande importance de la science et des Traditions qu'elle tenait du Messager de Dieu (P).
Le Messager de Dieu (P) a signalé le haut niveau atteint par az-Zahrâ' (p) sue le plan de son instruction en disant : "Fatima fait partie de moi ; celui qui la contente me contente également et celui qui la courrouce me courrouce également. Fâtima est la créature qui m'est la plus chère". Il a dit aussi à son sujet : "O Fâtima, Dieu s'emporte quand tu t'emportes et se montre satisfait quant tu te montres satisfaite".
On voit ainsi que sa raison fut la raison du Messager de Dieu, que son cœur fut le sien et sa vie la sienne. Et c'est à partir de cela qu'elle accomplissait ses deux missions. Elle remplissait la fonction de l'enseignante lorsque, apprenant auprès du Messager de Dieu, elle enseignait ce qu'elle apprenait aux femmes des Emigrants (Muhâjirûn) et des Auxiliaires (Ansârs). Elle remplissait aussi sa fonction sur le plan du jihâd lorsqu'elle sortait lors des premiers combats de l'Islam pour donner de l'eau à boire aux combattants assoiffés, pour soigner les blessés et pour aider les soldats.
La maison islamique idéale  
Az-Zahrâ' (p) a rempli sa mission en s'employant à élever une maison islamique idéale. Elle s'est liée par le mariage à celui qui l'équivalait, à celui qui portait sa pensée, sa spiritualité et ses aspirations en tant que porteuse de message. C'est avec lui qu'elle a élevé la maison. Il n'y a avait pas d'autre que 'Alî (p) pour être son époux. L'Imâm as-Sâdiq (p) a dit à ce propos : "Si Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, n'avait pas créé le Commandeur des Croyants pour Fâtima, celle-ci n'aurait pas eu d'équivalent".
'Alî et Fâtima (p) ont représenté l'image du mariage islamique idéal, de la relation conjugale fondée sur la mansuétude et la miséricorde. Cela apparaît clairement dans les propos adressés par Fâtima (p) à 'Alî (p) au sujet de leur vie commune : "Je n’étais pas menteuse ni traîtresse et je ne suis pas opposée à toi depuis le jour où je t’ai connu". Il lui a répondu : "Tu es tellement charitable, tellement grande, tellement pieuse et tellement savante que je ne puisse point te blâmer". Il a dit aussi : "Je ne l’ai jamais mise en colère ni l’ai obligée à faire quelque chose qu’elle n’aimait pas et ce jusqu’à l’heure de sa mort. Elle ne m’a jamais mis en colère ni m’a désobéi en quelque chose et ce durant toute sa vie avec moi".
Sayyida az-Zahrâ' (p) a concrétisé sa personnalité en tant que porteuse de message dans l'éducation de ses enfants. Il s'agissait d'une éducation visant à faire d'eux des porteurs de message qui aiment faire du bien aux autres avant de penser à eux-mêmes. L'Imâm al-Hassan (P) l'a signalé en disant : "J'ai vu ma mère, Fâtima, se dresser dans son sanctuaire la veille du vendredi et alterner prosternations et génuflexions jusqu'à l'aube. Je l'ai entendue invoquer Dieu, et multiplier l'invocation, pour les croyants et les croyantes, chacun par son nom, sans L'invoquer pour elle-même. Je lui ai dit : "O mère, pourquoi n'invoques-tu pas Dieu pour toi-même comme tu L'invoques pour les autres ?". Elle m'a répondu : "O mon fils, le voisin avant la maison".
Cette maison purifiée a concrétisée dans la pratique cet esprit porteur de message qui jaillissait de l'amour qu'elle vouait à Dieu, à Lui la Grandeur. Cela se faisait à travers des pratiques altruistes comme le faite de passer trois jours sans rien manger en dehors de l'eau et du sel parce qu'ils avaient donné tout ce qu'ils possédaient au pauvre, à l'orphelin et au captif. C'est à ce sujet que fut révélé le Verset qui leur a constitué la plus belle décoration : ((Ils dispensent la nourriture, pour prisée qu’elle soit, au pauvre, à l’orphelin, au captif : ‘Nous ne vous nourrissons que pour l’amour de Dieu. Nous n’attendons de vous récompense ni gratitude’)) (Coran LXXVI, 8-9).
Le recueillement de porteur de message
Sayyida az-Zahrâ' (p) a mis en évidence son caractère de porteuse de message au moment de la mort du Messager de Dieu (P). Elle  a choisi d'adopter la voie du recueillement de la porteuse de message qui va de pair avec sa profonde foi en la volonté de Dieu et la prédestination : ((Muhammad n’est qu’un messager, -des messagers avant lui ont passé. S’il mourrait donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talents ? Quiconque retourne sur ses deux talons ne saura faire à Dieu le moindre mal, tandis que Dieu bientôt rétribuera les reconnaissants)) (Coran III, 144).
Il est donc indispensable de revoir et de mettre en cause ce que nous entendons aux sujet de Sayyida az-Zahrâ' (p) de la part de ceux qui la présentent sous l'air d'une femme qui s'adonnent à une tristesse tellement exagérée qu'elle contredit sa mission de porteuse de message. Ils prétendent qu'elle pleurait jour et nuit au point que les habitants de Médine se montraient gênés de ses pleurs et disaient à 'Alî (p) : "Mais elle pleure son père jour et nuit…".
Az-Zahrâ' (p) est beaucoup plus grande que de se conduire de la manière. La preuve en est le commentaire donné par les deux Imâms al-Bâqir (p) et as-Sâdiq (p) au Verset qui dit : ((…Ne point te désobéir en ce qui est convenable)) (Coran LX, 12). D'après eux, "Le Messager de Dieu (p) a dit à Fâtima : Quand je mourrai, ne te griffe pas le visage, ne découvre pas tes cheveux, ni crie pas au malheur et n'organise pas des scènes de lamentation !". Et l'Imâm as-Sâdiq (p) de conclure : "Voilà ce qu'est ce qui est convenable !".
Face à la déviation  
Fâtima (p) a exprimé son caractère de porteuse de message en faisant face à la déviation qui a commencé à s'imposer après la mort du Messager de Dieu (P), après les frustrations subies par Fâtima (p) dans ses droits. On l'a dépossédée de Fadak, on a voulu incendier sa maison où elle se trouvait avec son époux et ses compagnons qui l'ont soutenu en s'opposant à ce qui avait eu lieu alors à la Saquifa…
Elle a fait face à cette déviation avec responsabilité. Elle s'est dressée dans la Mosquée du Messager de Dieu (P) pour parler de l'œuvre de son père, du message qu'il a apporté et qui doit être protégé et préservé. Elle a fait prévaloir son droit avec une logique scientifique et calme tout en discutant tout cela. Elle ne s'est pas contentée de dire qu'elle est la fille du Messager de Dieu (P). Elle a tenu à parler de ce à quoi son père (P) a appelé. Elle s'est conformée ainsi à la règle coranique : ((Discute avec eux de la meilleure manière)) (Coran XVI, 125).
Constatant que c'est en vain qu'elle peinait, elle a pris une attitude décisive en faisant part aux femmes des Ansârs, puis à leurs hommes, que son attitude n'est pas motivée par des biens qu'elle voulait récupérer, par des terres qu'elle voulait s'en acquérir ou par une atteinte qui lui est portée et qu'elle voulait effacer. Elle voulait exprimer son sentiment que celui qui a légalement le droit de prendre en main la direction de la réalité islamique est celui qui est le plus proche du Messager de Dieu (P), le plus versé dans la science, Celui qui a le plus exercé le jihâd, celui qui connaît le plus le Message du Messager de Dieu (P), celui qui a le plus de sagesse et de connaissance pour gérer les affaires des Musulmans, celui que le Messager de Dieu (P) a dit à son compte : "Celui qui me considère comme son maître doit considérer 'Ali comme son maître. Seigneur! Sois l'ami de ses amis, sois l'ennemi de ses ennemis, assiste ceux qui l'assistent, abandonne ceux qui l'abandonnent et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige".
C'est pour cette raison que, lorsque les femmes des Muhâjirûns et des Ansârs étaient venues la visiter lors de sa maladie en lui disant : "Comment te trouves-tu, ô fille du Messager de Dieu ?", elle leur a répondu, indignée : "Par Dieu, je me trouve en état de répulsion quant à votre bas-monde et à vos époux. Et qu’est-ce qu’ils ont reproché à Abû al-Hassan (‘Alî -p-) ? Par Dieu ! Ils lui ont reproché les coups durs de son épée, la force de ses attaques et le peu de peur qu’il a devant la mort".
Constatant qu'ils ne voulaient renoncer à leur entêtement, elle a déclaré sa grande indignation en refusant les excuses de ceux qui lui avaient porté atteinte et en demandant qu'on l'enterre secrètement et que personne parmi ceux qui se sont opposés à elle n'assiste à son enterrement. Elle a demandé que sa tombe ne soit pas visible pour servir ainsi de preuve témoignant de cette tragédie qui a lieu pour Dieu et le Messager de Dieu (P).
Après son enterrement, 'Alî (p) s'est adressé au Messager de Dieu (P) et s'est mis à prononcer la commémoration funèbre avec toute l'affliction qui rongeait son cœur et les cœurs de ses enfants pour la perte d'az-Zahrâ' (p) : "Que la paix soit sur toi, ô Messager de Dieu, de ma part et de la part de ta fille qui vient de te rejoindre, qui a rapidement pris ton chemin. O Messager de Dieu, j'ai peu de force pour supporter la perte de ton élue, mais je trouve consolation dans le fait que je t'ai perdu avant elle. Je t'ai allongé dans ton tombeau et ton âme est sortie entre ma poitrine et mon cou. Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons ! Tu as récupéré le dépôt, tu as recouvré ce qui est gagé.
Az-Zahrâ', incarnation vivante de l'islam
Voilà ce qu'est az-Zahrâ' (p) qui a été l'incarnation vivante de l'Islam. Elle a été l'Infaillible, la dévote qui a adoré Dieu jusqu'à avoir les pieds enflés. Elle a supporté l'injustice et est restée, à travers l'histoire, une Sainte et un témoin contre sa Nation. Nous, qui appartenons à cette maison purifiée, nous continuons de nous attacher à cette appartenance, non par nos larmes lorsque nous pleurons pour leurs souffrances et leurs douleurs, mais par l'action visant à transformer ces larmes en une révolution porteuse de message face à toute fausseté et à toute déviation.
Que la paix soit sur az-Zahrâ' lorsqu'elle est née, lorsqu'elle a rejoint son Seigneur, lorsque vivante elle sera ressuscitée et lorsqu'elle intercédera auprès de Dieu pour les croyants et les croyantes. Nous invoquons Dieu pour que nous soyons parmi ceux pour qui elle intercédera, parmi ceux qu'elle couvrira de son ombre dans les Paradis de la Félicité !    

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