Face à la mainmise des pro russes sur la Crimée, les Tchétchènes sollicités

 

Les mesures prises par les autorités locales pro russes dans la péninsule de Crimée consolident la séparation avec Kiev, en attendant la tenue du referendum sur son statut fixé pour le 16 mars prochain.
Alors que les Occidentaux peinent à éviter la partition et font entendre des déclarations contradictoires sur un éventuel recours à la force. Les pros occidentaux demandent l'aide des Tchétchènes, les terroristes d'entre eux.

Mainmise militaire
Dans quelques heures, c’est-à-dire à 20 :00 heure locale, devrait expirer l’ultimatum fixé aux militaires en Crimée pour rendre  leurs armes.
Selon l’agence ukrainienne Unian, ce sont  les représentants des forces dites d’autodéfense pro russe du régiment des missiles anti-aériens d’Evapatoria qui ont fixé cet ultimatum. Ils attaqueront l’unité militaire s’il n’est pas respecté.
Selon les Occidentaux, la Crimée est investie par des militaires russes. ce que Moscou a démenti assurant que ce sont des forces d’auto défenses ukrainiennes pro russes qui sont visibles autour de certaines bases militaires.
Les représentants des medias ont eux aussi été tenus de rester plus  d’une centaine de mètres de l’endroit.
Rupture avec Kiev
En même temps, les autorités locales de la Crimée ont affiché leur refus de dialoguer avec les autorités de Kiev, au motif qu’elles ont accédé d’une façon illicite au pouvoir.
 « Les autorités actuelles sont absolument illicites, elles sont arrivées au pouvoir à la pointe d'armes à feu, par des poignards et des battes», a déclaré le président du Conseil suprême de la Crimée Vladimir Konstantinov.
«  Tant qu'elles ne partent pas, nous refuseront le dialogue non seulement avec elles, mais aussi avec l'ensemble du pays. Qu'elles (autorités) s'expliquent avec le peuple, désarment les bandes et organisent les élections ouvertes et honnêtes, c'est seulement dans ce cas que la République autonome de Crimée acceptera de dialoguer avec les autorités légitimes de l'Ukraine", a-t-il stipulé lors d’une intervention pour la chaîne de télévision de la Crimée.
Moscou rend la balle
Sur la même longueur d’ondes, Moscou persiste à refuser de reconnaitre « le coup d’Etat » perpétré à Kiev par des éléments pro occidentaux.
Commentant les sanctions décrétées par Washington contre « des personnes contribuant à la déstabilisation de l’Ukraine » et autorisant des saisies extrajudiciaires, une source au sein du ministère des AE russe a indiqué qu’elles devraient être en revanche adressées aux « activistes de Maïdan ».
« Ce sont eux qui ont détruit l'ordre constitutionnel en Ukraine et mis en danger son intégrité territoriale », a indiqué le responsable diplomatique russe, selon Ria Novosti.
Pourquoi le Kosovo, pas la Crimée
Cette source a également stigmatisé le double poids et mesures des Occidentaux, en rappelant le cas du Kosovo.
« En juillet 2009, les Etats-Unis ont soumis au Tribunal pénal international un commentaire portant sur la situation au Kosovo. Washington a alors déclaré que le principe de l'intégrité territoriale n'empêchait pas les entités non étatiques de proclamer pacifiquement leur indépendance. Le tribunal de La Haye a abouti à la même conclusion en reconnaissant le caractère légitime de la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo face à la Serbie", a rappelé le diplomate.
L’aide des tchétchènes
Moscou attend aussi la réaction de la Rada suprême (parlement ukrainien) et des pays étrangers aux menaces adressées à la Russie par Dmitri Iaroch, chef du groupe ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur de droite).
Iaroch avait demandé au chef des terroristes tchétchènes Dokou Oumarov de soutenir le peuple ukrainien par l'organisation de nouveaux attentats en Russie. Son "appel" a été mis en ligne sur la page de Pravy Sektor dans le réseau social russe V Kontakte
"Cet appel contient des menaces directes contre la Russie et les Russes. Nous attendons donc une réaction claire et ferme de la Rada suprême et des Etats étrangers", lit-on dans le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Moscou a émis un avis de recherche international contre Dmitri Iaroch, l’accusant « d'incitation publique au terrorisme ».
Avis contradictoires
Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a écarté l’éventualité d’un recours à la force par les Occidentaux pour obliger la Russie à sortir de Crimée et émis des doutes quant à la possibilité de résoudre la crise en Ukraine par des sanctions.
« Notre arsenal n’a aucune sanction qui forceraient la Russie à se retirer de la Crimée », a admis Hague, dans un entretien avec  la chaîne de télévision Sky News, rapporte par la Voix de la Russie.
« Non, aucun d'entre nous n'a l'intention de résoudre cette crise par la force », a-t-il également répondu, à une question sur la possibilité d'une intervention militaire de l’Occident.
Les déclarations de Hague contrastent avec celles du Premier ministre britannique David Cameron.
Evoquant avec le président américain Barak Obama l’ultimatum fixé par le gouvernement local de Crimée pour le 16  mars prochain pour décider de son rattachement à la Russie, et après avoir convenu qu’il est « illégitime », il a mis en garde Moscou contre toute tentative de le légitimer comme quoi elle sera « lourdes de conséquences », sans préciser de quoi il s’agirait.
Le rugissement américain
A noter entre autre la mise en garde de l'armée américaine qui s’est dit est prêt à remplir ses obligations envers l’OTAN, si la crise en Ukraine nécessite cela.
« Nous avons des obligations envers nos alliés de l'OTAN. Et je tiens à les assurer que si survient une situation, où nous avons besoin de remplir ces obligations, nous répondons », a indiqué le président des chefs d'état-major américain Martin Dempsey, selon la Voix de la Russie.
Le général a également ajouté que, à son avis, si l’on permet à la Russie d’envahir un Etat souverain sous le prétexte de protéger les personnes d'origine russe en Ukraine, toute l’Europe de l'Est et les Balkans seraient sous la menace de déstabilisation.
Mots en l’air ou menaces pour de vrai, le dénouement de la crise ukrainienne demeure une grande inconnue.

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