Un songe de l’Imâm al-Ridhâ (as) au sujet du bassin de Kawthar
Allâmeh Majlesî rapporte de Sahl ibn Dhibyân, dans le onzième volume du Bihâr al-Anwâr : « Un jour, à l’époque où personne n’était encore venu se mettre au service de l’Imâm al-Ridhâ (as), je vins auprès de lui. Son Excellence (as) dit : ‘Bienvenue ô fils de Dhibyân ! Mon messager allait partir à l’instant afin de te délivrer mon message te demandant de venir auprès de moi.’ Je lui dis : ‘Pour quelle affaire, ô fils de l’Envoyé de Dieu ?’ Son Excellence (as) répondit : ‘Au sujet du songe que j’ai fait la nuit dernière [au sujet du bassin de Kawthar (1) ], un songe qui m’a ravi ma quiétude et m’a tenu éveillé et pensif !’ Je dis : ‘Dieu veuille que ce soit pour le bien !’ Son Excellence (as) dit : ‘Ô fils de Dhibyân ! C’était comme si une échelle avait été installée pour moi. Elle comptait cent barreaux. J’y suis monté, jusqu’à parvenir à son sommet !’ Je dis : ‘Je te félicite pour la durée de ta vie, il semble que tu veuilles vivre cent ans, une année pour chaque barreau !’
Son Excellence (as) dit : ‘Il adviendra ce que Dieu veut.’ Il ajouta ensuite : ‘Lorsque je suis parvenu au dernier barreau de l’échelle, je me suis trouvé sous une coupole de couleur verte. De l’intérieur de cette coupole on pouvait voir l’extérieur. J’ai vu mon grand-père l’Envoyé de Dieu (s), assis au centre de la coupole. A sa droite et à sa gauche se trouvaient deux jeunes hommes au beau visage étincelant de lumière, tandis qu’une femme de belle apparence, ainsi qu’un homme de belle apparence se trouvaient assis devant lui. Et je vis qu’un homme se tenait debout face à lui et récitait ce poème :
‘Il y a pour la mère de ‘Amrû, aux confins de la terre, une maison verdoyante et printanière.’
Lorsque son Excellence l’Envoyé de Dieu (s) me vit, il me dit : ‘Bienvenue ! Ô mon fils ! Ô ‘Alî ibn Mûsâ al-Ridhâ (as) ! Salue ton père ‘Alî (as) !’ Je lui ai adressé mon salâm. Ensuite, il me dit : ‘Salue ta mère Fâtima al-Zahrâ (as) !’ Je lui ai adressé mon salâm. Ensuite, il me dit : ‘Salue tes deux pères Hasan et Hosayn (as) !’ Je leur ai adressé mon salâm à tous les deux. Ensuite, il me dit : ‘Salue notre poète : Sayyid Ismâ‛îl Homayrî !’ Je lui ai adressé mon salâm puis j’ai pris place. L’envoyé de Dieu (s) prit alors place face à Sayyid Ismâ‛îl Homayrî et dit : ‘Maintenant, reviens à ce poème auquel nous étions !’ Sayyid Ismâ‛îl reprit :
‘Il y a pour la mère de ‘Amrû, aux confins de la terre, une maison verdoyante et printanière. Or, voici que désormais, tous les signes montrent que cette demeure est promise à la ruine et à la destruction.’
Son Excellence l’Envoyé (s) se mit à pleurer. Sayyid continua sa récitation, jusqu’à ce qu’il arrive à ce vers : ‘Son visage est comme le soleil radieux.’ Son Excellence l’Envoyé de Dieu et Fâtima Zahrâ (as) se mirent tous deux à pleurer, ainsi que ceux qui se trouvaient avec eux. Lorsqu’il parvint au vers disant : ‘Ils dirent au Prophète de Dieu : Ah si seulement tu nous avais dit qui allait être notre protecteur lorsque tu quitterais ce monde !’
L’Envoyé de Dieu (s) leva les bras et dit : ‘Seigneur ! Tu es le témoin, pour moi et pour ma communauté déviante : je les en ai informés ! Je leur ai fait savoir que celui qui a le suprême degré, celui qui est le refuge après moi est ‘Alî ibn Abî Tâleb (as) !’ Il désigna alors ‘Alî (as) qui se trouvait assis face à son Excellence (s).
Son Excellence Al-Ridhâ (as) dit alors : ‘Lorsque Sayyid Ismâ‛îl Homayrî eut achevé sa récitation, son Excellence l’Envoyé de Dieu (s) se préoccupa de moi et dit : Ô ‘Alî ibn Mûsâ ! Emporte ce poème, ordonne à nos chiites de le mémoriser et dis-leur : Pour celui qui mémorise ce poème et persévère dans sa récitation, je serai le garant auprès de Dieu afin qu’Il le conduise au paradis.’ »
Note
1- Le bassin de Kawthar est cité dans le Coran. Il est dit que les croyants y retrouveront l’Envoyé de Dieu (s). Certains exégètes disent que ce « ruisseau de l’abondance », c’est Fâtima Zahrâ (as), d’où s’écoule la noble descendance du Prophète (s), illuminant le monde. Il semble que le songe de l’Imâm al-Ridhâ (as) montre justement ce lieu dans l’autre monde, où les cinq personnes du manteau (as) attendent leurs partisans au Jour de la résurrection.
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