Les Chiites et les sciences islamiques

Par
Le grand Marja‘ Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr
L'auteur de «Ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»
Traduit par
La Fondation Amkanahullah
Dhul Qa‘ada Naṣrullah Amkanahullah
&
As-Sayyed Moncef Hamdi

Centre Mondiale d'Ahl-ul-Bayt (a.s.)
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بسم الله الرحمن الرحيم
Au nom d'Allah
le Très Clément le Tout Miséricordieux
 
قال الله تعالى:
{ إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنْكُمْ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا }
Dieu a dit dans le Coran: «En vérité, Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure, ô gens de la Demeure [du Prophète], et vous purifier totalement.»
Sourate al-Ahzab (S: 33, V: 33)
Plusieurs hadiths rapportés tant par l’école sunnite que par l’école chiite disent que ce verset a été révélé à propos d’Ahl-ul-bayt, c’est- à-dire le Prophète, ‘Ali, Faṭima, al-Hacène et al-Hussein (que la paix de Dieu soit sur eux).
Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter les ouvrages suivants: Musnad Aḥmad (v:1, p:331 / v:4, p:107 / v:6, p:292 et 304); Ṣaḥîḥ Muslim (v:7,p:130); ; Sunan at-Tirmithi (v:5, p:361); adh- dhourriyya aṭ-ṭahira an-nabawiyya de Doulabi (p:108); as-sunan al-koubra de Nisa’i (v:5, p:108 et 113); mustadrak ‘ala aṣ-ṣaḥiḥayn d’al-Ḥakem an-Neychabûri (v:2, p:416/v:3, p:133, 146 et 147); al-borhân de Zarkachi (p:197); fatḥ-ul-Bâri fi charḥ ṣaḥiḥ al-Bukhari de Ibn Hajar al-‘Asqalani (v:7, p:104); oṣûl al-Kâfi d’al-Kuleyni (v:1, p:287); al-imama wa at-tabṣira de Ibn Babaweyh (p:47, hadith:29); al-Khiṣâl de cheikh aṣ-Ṣadouq (p:403 et 550); al-’amali de cheikh aṭ-Ṭûsi (hadiths 438, 482 et 783),…
 
قَالَ رسول الله ’:
«إِنِّي تَارِكٌ فِيْكُمُ الثَّقَلَيْنِ: كِتَابَ اللهِ وَ عِتْرَتِي أَهْل بَيْتِي، مَا إِنْ تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدِي أبَدًا وَ إِنَّهُمَا لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ.»
(ورد هذا الحدیث الشریف المتواتر بصور متعددة فی الکثیر من المصادر الإسلامیة منها: صحیح مسلم ج7، ص122،سنن الدارمی ج2، ص432، مسند أحمد، ج3، ص14، 17، 26، 59، ج4، ص366، 371، ج5، ص182، مستدرک الحاکم، ج3، ص109، 148، 533، و غیرها من المصادر).
Le Prophète (a.s.s) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux trésors: le Livre de Dieu (le Coran) et les membres [immaculés] de ma famille (Ahl-ul-bayt); si vous y attachez, vous ne vous égarerez jamais après moi. Ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin paradisiaque. «
Ce hadith authentique a été cité dans plusieurs ouvrages islamiques, parmi lesquels on peut citer: Ṣaḥîḥ Muslim, (v: 7, p: 122) ; Sunan ad-Dârami, (v: 2, p: 432); Musnad Aḥmad, (v: 3, p: 14, 17, 26, 59 / v: 4, p: 366, 371 / v: 5, p: 182), mustadrak al-Ḥâkem (v: 3, p: 109, 148, 533), …
 
 
 
SOMMAIRE
PREFACE
NOTE DU TRADUCTEUR
PREFACE DU DR. SULEYMAN DUNYA
BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR
1. Sa naissance et son enfance
2. Son voyage à Nadjaf al-Ashraf
3. Son voyage à Samarra
4. Un petit mot sur son maître
5. Le retour à la ville de Kâẓimayn
6. Ses assemblées
7. Son bagage intellectuel
8. Ses débats d'éclaircissement
9. La littérature
10. Ses œuvres
1). Les Oṣûl-ud-Dine (les dogmes religieux)
2) Le Fiqh (La jurisprudence)
3) Les hadiths
4) ad-Dirâya
5) Les voies et moyens de rapportage de hadiths
6) Le ‘Ilm-ur-rijâl ou la science de l'évaluation des rapporteurs de hadiths
7) Le ‘Ilm-ul-fahâris ou la science de la bibliographie et de la rédaction des livres
8) L'éthique
9) La discussion
10) Oṣûl-ul-fiqh ou principes de base de Fiqh
11) Le Naḥw ou la grammaire arabe
12) L'histoire
11. Sa bibliothèque
12. Les personnes de qui il rapportait les hadiths
13. Son comportement et sa physionomie
14. Ses mœurs
15. Les différentes personnes ayant écrit la biographie d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr
16. Les personnes ayant obtenu de lui un certificat de rapportage de hadiths
17. Sa mort, son enterrement et son éloge
18. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr dans la presse
1) La presse iraquienne
2) La presse libanaise
Le grand désastre dans le monde islamique à l'annonce de la mort de Son Excellence l'imam aṣ-Ṣadr
PREAMBULE
CHAPITRE ILE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LES ‘ULUM-UL-QUR’ÂN (SCIENCES CORANIQUES)
I. 1 - Le premier à avoir écrit un livre sur le Tafsîr (le commentaire) du saint Coran
I. 2 - Le premier à avoir écrit sur la lecture coranique et le premier à avoir rassemblé les différents styles de lecture
I. 3 - Le premier à avoir écrit un livre sur les préceptes du saint Coran
I. 4 - Le premier à avoir écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran
I. 5 - Le devancement des savants chiites dans la composition des livres sur les différents thèmes abordés dans le saint Coran (Ma‘âni-l-Qur’ân)
I. 6 - Les grands maîtres chiites dans les sciences coraniques
I.7 - Le premier Commentaire du Coran abordant toutes les sciences coraniques
CHAPITRE II
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DES HADITHS
II. 1 - Le premier à avoir collectionné et regroupé les hadiths en chapitres
II. 2 - Le premier chiite à avoir regroupé les hadiths dans un chapitre titré
II. 3 - Le premier à avoir rédigé un livre parmi les grandes figures chiites de la génération des
Tâbi‘îne
II. 4 – Les compilateurs des hadiths au cours du deuxième siècle de l'Hégire
II. 5 – Liste des compilateurs des hadiths de la génération suivante
II. 6 – Les livres imâmites écrits sur les hadiths depuis l'Imam ‘Ali jusqu'à l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous)
II. 7 - Liste des tous derniers maîtres de hadiths et les auteurs de grandes sources de références des principes juridiques chiites
II. 8 - Le devancement des savants chiites dans ad-Dirâya et la classification des hadiths
II. 9 - Le premier à avoir écrit sur les rapporteurs de hadiths
II. 10 - Le premier à avoir écrit sur la classification des rapporteurs de hadiths
CHAPITRE III
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE FIQH (LA JURISPRUDENCE)
III. 1 - Le tout premier à avoir écrit sur le Fiqh en le subdivisant en chapitres
III. 2 - Les jurisconsultes chiites les plus célèbres du tout début de l'Islam
III. 3 - La pluralité de jurisconsultes Ja‘farites à avoir rédigé des livres au tout début de l'Islam
III. 4 - Les grands recueils de Fiqh rédigés par les disciples des Imams d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) parmi les savants de la génération des Atbâ‘-ut-
Tâbi‘ine
CHAPITRE IV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-KALÂM
IV. 1- Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm
IV. 2- Le premier Imâmite à avoir ouvert un débat sur le Chiisme
IV. 3 - Les maîtres chiites les plus célèbres dans le ‘Ilm-ul-Kalâm
La première classe
La deuxième classe
La troisième classe
La quatrième classe
La cinquième classe
CHAPITRE V
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES EN ‘ILM UṢUL-IL-FIQH
CHAPITRE VI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS ‘ILM-UL-FIRAQ
CHAPITRE VII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES LE ‘ILM-UL-AKHLÂQ
CHAPITRE VIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-US-SIYAR
CHAPITRE IX
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS L'HISTOIRE DE L'ISLAM
IX. 1 - Le tout premier à avoir écrit un livre sur l'histoire de l'Islam
IX. 2 - Le premier à avoir abordé les différentes facettes de l'histoire de l'Islam
1) Les alliances
2) Les grands événements, les familles, les amitiés et les conflits
3) L'histoire des anciens peuples
4) Le peuple Arabe à l'époque préislamique
5) L'histoire de l'Islam
6) L'histoire de différents pays
7) L'histoire de la poésie et les moments forts de l'histoire arabe
8) Les récits et les veillées
IX. 3 - Le devancement des savants chiites en géographie au tout début de l'Islam
IX. 4 - Les savants chiites les plus informés sur l'histoire et les vestiges
IX. 5 - Le premier à avoir rédigé un livre sur les anciens
CHAPITRE X
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-LUGHA OU LA LEXICOGRAPHIE
X. 1 - Le premier à avoir regroupé les termes arabes selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures grammaticales
X. 2 – Les plus célèbres lexicographes Chiites
X. 3 - Le devancement des savants chiites dans le domaine de ‘Ilm-ul-Inchâ’ ou la composition
X. 4 - Le devancement des Chiites dans le ‘Ilm-ul-Kitâba ou le notariat de l'Etat islamique
1) Le premier à avoir servi de Kâtib ou secrétaire au Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur l
ui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)
2) Le tout premier secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)
3) Les fidèles chiites qui ont accédé au rang de Vizir grâce au notariat
4) Une autre classe de scribes parmi les honorables
Chiites
CHAPITRE XI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-MA‘ÂNI, DE BAYÂNE, DE FAṢÂHAT ET DE BALÂGHAT
XI.1 - Le fondateur de ces disciplines et le premier à avoir écrit dans le domaine
XI.2 - Quelques livres écrits par les savants Chiites dans le domaine de la lexicologie (‘Ilm-ul-Ma‘âni) et de la réthorique (‘Ilm-ul-Bayâne)
XI.3 – Dans le domaine de ‘Ilm-ul-Badî‘ât
CHAPITRE XII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-‘ARÛḌ
XII.1 - Le fondateur de ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la
prosodie
XII.2 - Le premier à avoir rédigé un livre sur la prosodie après Khalîl Ibn Aḥmad
XII.3 - Autres livres chiites rédigés dans ce
domaine
CHAPITRE XIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LA POESIE A L'EPOQUE DE L'ISLAM
CHAPITRE XIV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ṢARF OU LA MORPHOLOGIE ARABE
XIV. 1- Le premier à avoir mis le Ṣarf au service des Arabes
XIV. 2- Le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la morphologie)
XIV. 3 - Les plus anciens livres rédigés par les savants Chiites dans le domaine de Ṣarf (la morphologie
arabe)
CHAPITRE XV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE NAḤW OU LA GRAMMAIRE ARABE
XV. 1 - Le premier à avoir mis la grammaire arabe au service des Arabes
XV. 2 - Le premier à avoir subdivisé le Naḥw (la grammaire arabe) en chapitres
XV. 3 – La cause qui avait incité le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de Naḥw et poussé Abul-Aswad ad-Dû’ali à constituer un livre sur le Naḥw
1) La première version
2) La deuxième version
3) La troisième version
4) La quatrième version
5) La cinquième version
6) La sixième version:
7) La septième et la dernière version
XV. 4 - Le premier à avoir appris le Naḥw
(la grammaire arabe) auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali
XV. 5 - Le premier à avoir développé la grammaire arabe dans l'école de Basra et l'école de Kufa
XV. 6 - Les grammairiens Chiites les plus célèbres
Système de translittération
 
 
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PREFACE
Le patrimoine légué par Ahl–ul–bayt (le Prophète et les membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées, tant en terre d’Islam qu’ailleurs.
A l’instar d’Ahl–ul–bayt (a.s) et de leurs fidèles partisans qui ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahl–ul–bayt s’est chargé d'éclairer et de défendre la vérité si longtemps occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques que par les ennemis de l’Islam.
Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl–ul–bayt témoignent d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages adressent aux savants et intellectuels concernés des messages rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré.
A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents recélant de nouvelles recherches. Certains d'entre eux ont été compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl–ul–bayt et d’autres par des auteurs convertis à cette noble école.
A une époque marquée par une ouverture d'esprit plus intense et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial d’Ahl–ul–bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl–ul–bayt (a.s) à travers le monde en publiant tout ouvrage susceptible de guider les personnes en quête de vérité.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, et nous demandons à Dieu d’accorder sa miséricorde à Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr.
En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin» [1]
Le Centre Mondial d’Ahl–ul–bayt
 
NOTE DU TRADUCTEUR
Louanges à Allah le Seigneur de l'univers qui a créé l'homme et qui lui a enseigné ce qu'il ne connaissait pas. Que le salut et la paix d'Allah soient sur la meilleure des créatures, son Prophète Moḥammad, ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille ; et que la malédiction soit sur leurs ennemis ainsi que sur les ennemis de l'Islam, aussi bien humains que démons, jusqu'au jour dernier.
Le Saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur sa sainte et noble famille) a dit:
« أُطْلُبُوا الْعِلْمَ وَ لَوْ بِالصِّينِ»
"Allez acquérir la science même jusqu'en Chine." [2]
Si la Chine représentait à l'époque la difficulté liée à la distance en plus de la durée du voyage, elle représentait également la difficulté liée à la langue chinoise elle-même réputée comme étant difficile à maîtriser.
Nous pouvons ainsi conclure que la distance et la barrière linguistique constituent deux facteurs majeurs à prendre en considération dans l'enseignement et dans l'apprentissage. Des milliers de personnes sont privées de connaissances, et par conséquent en proie à ce grand ennemi de l'humanité que constitue l'ignorance, parce qu'elles sont tout simplement incapables de surmonter ces deux énormes difficultés.
Nous sommes convaincus que la traduction et la publication des ouvrages dans diverses langues constituent des moyens de choix pour surmonter les difficultés posées par la barrière linguistique et le déplacement.
Puisque la langue française se présente comme étant la langue la plus parlée dans le monde après la langue anglaise, et que l'espace francophone souffre d'une carence en manuels traduits en langue française, nous nous sommes résolus à rédiger, à sélectionner, à traduire et à publier une série d'ouvrages en version française, tout en espérant l'aide, la grâce ainsi que la satisfaction d'Allah.
Toutes nos œuvres sont dédiées exclusivement aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) auprès de qui nous sollicitons l'intercession en faveur des nôtres.
Nous profitons de cette occasion pour remercier profondément tous ceux qui auraient contribué à notre formation ou qui nous auraient autrement soutenus, et leur demandons sincèrement de pardonner notre médiocrité et de ne pas cesser de nous soutenir.
Nous prions tous nos lecteurs d'excuser toute imperfection qui se serait glissée dans cette œuvre et leur demandons de daigner nous faire parvenir leurs remarques et suggestions afin de nous faire profiter de leur expérience:
O Seigneur, accepte cette œuvre de notre part! Car c'est Toi qui écoutes, l'Omniscient.
O Seigneur, nous te demandons de nous pardonner pour toute imperfection! Car c'est toi qui connais le plus.
O Seigneur, accrois-nous en savoir ainsi qu'en sagesse. Car notre réussite ne dépend que de Toi. C'est en Toi que nous plaçons toute notre confiance.
Au nom de Fâṭima, de son père, de son mari et de ses enfants (Que la paix soit sur eux tous).
Louanges à Allah, Seigneur de l'univers!
C'est Lui qui connaît le plus!
Humblement vôtre
Fondation Amkanahullah
 
PREFACE DU DR. SULEYMAN DUNYA
Professeur de philosophie à la faculté des dogmes
religieux de l'Université d'al-Azhar en Egypte
Louanges à Allah, Seigneur des mondes. Que le salut et la paix soient sur le messager d'Allah, la plus noble de toutes les créatures, sur les membres de sa famille les bons et les purs ainsi que sur la totalité de ses compagnons.
Il y a quelques années nous avons eu l'honneur de publier une petite brochure intitulée «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-sunna» sur laquelle nous avions beaucoup misé pour le rapprochement entre les fidèles musulmans de la tendance Chiite et ceux de la tendance Sunnite pour un début de fraternisation et d'amour afin de parer à la division et aux discordes créées par les ennemis qui voulaient à tout prix les séparer les uns des autres.
Nous y avions également invité aussi bien les fidèles chiites que sunnite à faire chacun un effort pour tolérer l'opinion de l'autre et de le considérer comme étant un savant à la quête de la vérité, un savant vraiment convaincu que seule la voie de la vérité mérite d'être suivie.
Et nous avions dit: Etant donné que nous avons hérité de notre bon ascendant du principe qui insiste sur la nécessité de rechercher la vérité où qu'elle se trouve, un principe qui souligne également le fait que l'acquisition de la sagesse est l'objectif même du croyant, ce dernier doit fatalement l'adopter ; et cela même si elle sort de la bouche d'un incrédule. Ce principe prouve aussi que l'homme intelligent ne reconnaît pas la vérité en fonction de son auteur, mais plutôt en fonction des preuves et des arguments. Une fois que la vérité devient évidente, elle nous permettra d'évaluer les gens afin de reconnaître ses partisans, ceux qui sont des véridiques. Il est vraiment indispensable pour notre génération de se cramponner fermement à la vérité, de s'y conformer, de s'engager à y inciter les gens et s'accorder sur d'elle sans tenir compte de la personne qui nous y aurait invités et qui nous l'aurait communiquée.
Il est évident pour tout homme sensé que n'importe quelle matière ambiguë sur laquelle on n'a pas de connaissance sûre et précise sera toujours sujet de divergence d'avis et d'opinion.
Tout comme il est également évident que chaque chercheur doit nécessairement respecter l'avis ainsi que l'opinion des autres lorsqu'il s'agit des sujets ambigus et équivoques qui font l'objet d'une controverse. Ils peuvent d'ailleurs se contredirent tout en étant amis, camarades ou autrement liés intimement. Que la grâce d'Allah soit sur celui qui avait déclaré: «La divergence d'opinion ne peut en aucun cas causer la rupture des liens affectifs.»
L'Islam propage toujours le message d'indulgence et de douceur. Allah -Gloire à Lui- a dit: (Appelle les hommes dans le chemin de ton Seigneur, par la sagesse ainsi que par une bonne exhortation et discute avec eux de la meilleure manière.) [3]
Si tout être humain veut à tout prix jouir de sa liberté d'opinion et d'expression, il n'est pas du tout commode ni logique d'en priver les autres.
Les fidèles musulmans doivent être fiers du fait qu'ils se soient tous mis d'accord au sujet des dogmes de leur religion, et l'unicité d'Allah est vraiment plus sacrée et plus importante pour eux.
Il en est de même pour la croyance à la résurrection ainsi que l'admission de la prophétie, son importance et son accomplissement par le plus honorable et le plus noble des descendants d'Adam qui n'est d'autre que le Saint Prophète Moḥammad Ibn ‘Abdullâh (Que le salut et la paix d'Allah soient sur lui ainsi que sur sa sainte et noble famille).
Les fidèles musulmans se sont également tous accordés sur l'authenticité du saint Coran en plus de la vraie tradition prophétique.
Tous ces fondements occupent vraiment une place de choix tout au fond des cœurs des fidèles musulmans à la différence de n'importe quelle autre religion.
Nous avions dit tout cela en plus d'autres choses dans notre petite brochure intitulée «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-sunna» bien que nous n'eussions pas pu dire tout ce que nous aurions vraiment aimé exprimer, et cela à cause des conditions relatives à l'édition et à la publication des livres à l'époque.
Nous sommes vraiment heureux d'avoir eu l'honneur de présenter aux honorables lecteurs le présent livre intitulé «ach-chi‘a wa funûn-ul-islâm» (les chiites et les sciences islamiques) dans lequel l'auteur, l'Honorable as-Sayyed Ḥassan Abû Moḥammad, a pris curieusement une position qui peut sembler on ne peut plus bizarre aux yeux des fidèles sunnites. Nous aurions vraiment souhaité étudier personnellement ce livre en toute objectivité afin de relever les preuves et les arguments sur lesquels s'appuie le jugement émis par l'auteur. Nous nous sommes cependant rendu vite compte combien cette affaire nous dépasse largement étant donné que le vénérable auteur (Qu'Allah soit satisfait de lui) était si hautement compétent et tellement bien informé vu qu'il possédait une quantité assez importante et suffisante de connaissances islamiques en plus d'une certaine connaissance de la littérature arabe qu'il avait d'ailleurs largement et suffisamment exploitées avec beaucoup de maîtrise. Il en connaissait apparemment les moindres détails et secrets, l'origine ainsi que l'évolution. Cette affaire nécessite ainsi de regrouper à la fois plusieurs spécialistes dans ces différents domaines afin de voir chacun entamer uniquement les recherches ayant trait à sa propre spécialité pour pouvoir approuver ou contredire avec toute objectivité cet illustre auteur.
Si nous n'avons pas pu présenter correctement les sujets abordés par l'auteur dans ce livre, c'est tout simplement parce que nous préférons laisser cette tâche aux spécialistes à qui nous demandons d'analyser ce livre avec le maximum de respect. Nous ne manquerons pas cependant de dire un mot qui n'est autre que la suite de ce que nous avons déjà dit dans notre propre livre intitulé «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-Sunna» à propos du rapprochement entre les fidèles musulmans de la tendance Chiite et ceux de la tendance Sunnite, à savoir que l'auteur déclare que ce sont les Chiites qui étaient les premiers à fonder les disciplines islamiques et arabes. Il présente des preuves tangibles et avance des arguments convaincants pour soutenir et justifier sa déclaration. Ce livre essaie en tout cas d'expliciter cette déclaration tout en développant les preuves ainsi que les arguments de son auteur.
Les gens se sont divisés en deux groupes par rapport à cette déclaration:
D'une part les étudiants: Ceux-ci ne donnent pas du tout de l'importance au fondateur d'une discipline quelconque, mais considèrent plutôt la discipline elle-même. Ils sont ainsi carrément indifférents quant aux fondateurs desdites disciplines, œuvres des chiites ou des sunnites voire des deux à la fois soient-elles. Et d'autre part, nous avons les éminents savants: Ceux-ci, au contraire, s'intéressent à la fois aux disciplines elles-mêmes et à leurs fondateurs en plus de leur développement. Les sciences ont, autant que les illustres personnages, une origine ainsi qu'une histoire, et, comme les humains, une naissance et un développement. Ce qui leur offre aussi la nécessité d'avoir une histoire, autrement dit, une biographie.
Nous nous adressons à ce deuxième groupe en disant: Ce livre intitulé «les chiites et les sciences islamiques» constitue un effort digne d'éloges dans l'accomplissement d'une tranche de la lourde responsabilité assumée par les Savants de l'Islam, à savoir: L'histoire des disciplines islamiques ainsi que celle de toutes les autres disciplines auxiliaires. Ce grand effort mérite en tout cas d'être loué sans aucune forme de mépris ni de dédain. Il n'est pas du tout commode de dire par exemple que ce livre a été écrit sur base de fanatisme ou de rivalité voire de n'importe quel autre prétexte avancé par certaines gens afin de s'épargner la peine causée par la recherche et l'étude. En effet, il n'est pas du tout correct de faire de telles déclarations, car il n'y a absolument rien à voir avec le fanatisme ni avec la rivalité puisque les fidèles Chiites aussi bien que les fidèles Sunnites sont indiscutablement tous des musulmans. La divergence entre eux se situe tout juste dans des sujets secondaires et pas du tout fondamentaux. Ainsi, Ils sont tous des frères musulmans. Et le devancement des savants chiites dans certaines disciplines n'est qu'une simple avance d'un fidèle musulman sur son frère musulman. Si cet aspect des choses engendre une certaine concurrence, elle ne peut en aucun cas finir par une querelle ni par une inimitié.
D'où, il n'y a plus que l'une des deux alternatives suivantes:
Soit nous saluons carrément avec révérence l'effort fournit par l'honorable auteur ainsi que les résultats obtenus, ou alors, nous fournissons un effort comparable au sien à titre de concurrence afin de présenter des résultats valables fondés sur des preuves tangibles et acceptables.
Quant à nous, nous invoquons de notre part Allah (Gloire à Lui) afin qu'il purifie les âmes des fidèles musulmans de toute forme de haine et les remplisse d'amour, de bienveillance et d'esprit de fraternité. Qu'Allah rende aux fidèles musulmans leur unité perdue, qu'il leur fasse comprendre leur religion, qu'il leur montre l'aboutissement de leur entreprise, qu'il leur fasse suivre le vrai chemin de l'Islam aussi bien dans leur vie intime que dans toutes leurs affaires afin qu'ils propagent leur religion à l'humanité toute entière en s'appuyant sur sa beauté, sur sa perfection et sur sa nécessité pour l'humanité.
Nous profitons de cette occasion pour parler d'un exploit glorieux dont chacun de nous a le droit d'être fier. Il s'agit en l'occurrence des livres écrits par l'honorable as-Sayyed Moḥammad Bâqir aṣ-Ṣadr intitulés respectivement «falsafatuna» (Notre philosophie) et «iqtiṣâduna» (Notre économie). Nous ne croyons pas que nous soyons capables de produire à notre époque des livres ayant la même valeur. Ces livres représentent en tout cas la foi islamique ainsi que son système des relations sociales d'une façon tellement extraordinaire en supplantant toutes les théories dont s'enorgueillissent les mécréants occidentaux ainsi que leurs adeptes vis-à-vis de l'Islam.
Nous invitons tous ceux qui sont influencés par des avis étrangers à lire ces livres. Ils purifieront sûrement leur esprit de toute idée fausse jusqu'à le disposer à adopter la vérité. Ces livres vont certainement les aider à discerner la lumière de l'existence après avoir été égarés dans l'abîme du néant. Ils recouvreront ainsi leur identité après l'avoir totalement perdue.
Nous lançons un vif appel à tous les jeunes musulmans dupés par la civilisation mensongère matérialiste de lire spécialement ces deux livres de haute valeur. Et d'ailleurs, auront-ils vraiment l'occasion de les lire étant donné qu'ils s'occupent beaucoup plus des plaisanteries au lieu des choses sérieuses, et du faux au lieu du vrai ; tout simplement parce que la plaisanterie et le faux se sont très profondément ancrés dans leurs esprits ainsi que dans leurs cœurs et les ont carrément précipités dans la distraction au détriment du sérieux et du vrai.
Que les honorables enseignants prennent connaissance de ce genre de livres et s'y réfèrent à tout prix afin de redresser les comportements indécents et les sentiments obscurs des personnes encore récupérables nécessitant une renaissance.
Nous ne pourrons terminer sans avoir à remercier notre honorable frère as-Sayyed al-Mortaḍâ Raḍaoui, le propriétaire de la bibliothèque «an-Najâḥ» à Nadjaf al-Ashraf en république d'Iraq pour ses énormes efforts dans la propagation de la science et la présentation des trésors scientifiques ainsi que pour cette occasion qu'il m'a offert en nous faisant découvrir ce livre intitulé «ach-chi‘atu wa funûn-ul-islâm» (Les Chiites et les disciplines islamiques). Et nous croyons que ce document sera sûrement objet d'études vraiment intéressantes de la part des savants et chercheurs lorsque l'occasion leur en sera offerte.
Suleyman Dunya
Professeur de philosophie
Faculté des fondements religieux
Université d'al-Azhar, Caire, Egypte
Le 20 ramaḍan 1386/ le 01-01-196
 
 BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR
Par
Son excellence Ayatollah le combattant
as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Charaf-ud-dîn
 (Qu'Allah le sanctifie)
 
1. Sa naissance et son enfance
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) est né le vendredi 29 du mois sacré de Ramadan de l'an 1272 de l'Hégire à midi dans la ville sainte de Kâẓimayn [4] (Que la paix soit sur eux tous). Il eut de la chance de naître au sein d'une famille aussi bénie que sage et considérée parmi les meilleures. Son père s'était investi pour lui offrir une éducation parfaite. Il lui enseigna la littérature dès son enfance et, à l'âge de quinze ans, il maîtrisait parfaitement la grammaire, la morphologie arabe, l'élocution, la rhétorique et il se débrouillait brillamment en logique.
Il apprit toutes ces sciences auprès d'illustres et éminents maîtres de la ville de Kâẓimayn [5] choisis soigneusement par son propre père qui l'aida d'ailleurs énormément pour les maîtriser convenablement. Son Excellence tentait déjà dès son enfance de se perfectionner. Il se distingua nettement de ses collègues par ses qualités scientifiques superbes.
A l'âge de dix huit ans, il avait déjà fini avec succès les études de Fiqh (Fiqh) et des Oṣûl-ul-fiqh (fondements du Fiqh) auprès de son propre père. Il était devenu tellement célèbre que tout le monde parlait de ses compétences extraordinaires. Il était connu pour sa haute sagesse, pour sa grande capacité de raisonnement, pour sa conduite irréprochable ainsi que pour sa beauté en plus de sa droiture. Il incarnait le modèle même de la jeunesse quant à son éthique et ses mœurs.
2. Son voyage à Nadjaf al-Ashraf
Nadjaf al-Ashraf était devenu une cité de savoir ainsi que la passion des savants depuis que son éminence le chef de l'école chiite, le Cheikh l'imam Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan aṭ-Ṭûsi y avait immigré en l'an 448 de l'Hégire. Et jusqu'à nos jours, Nadjaf ne cesse d'être reconnue comme étant une mine de connaissances divines et même comme étant la cité de toutes les sciences ainsi que tous les arts.
Aujourd'hui, Nadjaf est devenue la capitale de la religion islamique, et plus particulièrement celle de la tendance chiite, ainsi que la grande université vers laquelle accourent les éminents savants. C'est aussi un grand centre commercial de livres aux échanges intellectuels très intenses d'où sont sortis des milliers d'écrivains parmi les savants et les hautes personnalités qui ont inondé le monde de la science et de la guidance, et qui se sont éparpillés sur toute l'étendue de la terre comme des astres célestes en tant que annonciateurs et avertisseurs au même rang que les prophètes israélites.
Et Son Excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était l'un de ces astres rayonnants et l'une de ces lampes brillantes. Il s'était rendu à Nadjaf sous l'ordre de son honorable père en l'an 1290 de l'Hégire afin de développer ses connaissances. Il s'était totalement consacré à l'apprentissage de Fiqh (la jurisprudence) et des Oṣûl-ul-fiqh (Fondements du Fiqh) chiites auprès de grands savants musulmans de l'époque.
Il a étudié la philosophie et la théologie auprès de Mawlâ Cheikh Moḥammad Bâqir Chaki jusqu'à la mort de ce dernier. Après la mort de son maître, il put parachever ces deux sciences auprès des Cheikhs Moḥammad-Taqi Golpâygani et ‘Abdun-Nabi aṭ-Ṭabarsi. Il est resté longtemps à Nadjaf afin de compléter l'apprentissage de différentes sciences auprès de grands savants pour pouvoir à son tour les enseigner aux autres.
Durant son séjour à Nadjaf, il avait reparti son temps entre les conférences, l'enseignement, la rédaction des livres et les débats avec les autres savants jusqu'à ce qu'il quittât la ville de Nadjaf pour la ville de Samarra. Ses maîtres l'avaient loué et félicité pour sa compétence tout en confirmant son titre de Mujtahid [6]. Ce qui prouva qu'il avait alors atteint le degré d'Ijtihâd.
3. Son voyage à Samarra
Lorsque l'imam ach-Chirâzi, le chef des Chiites de l'époque et le rénovateur de la loi divine, avait quitté la ville de Nadjaf al-Ashraf pour la ville de Samarra en l'an 1291 de l'Hégire, l'élite de son école l'avait suivi de toute diligemment. Ils se sont regroupés tout autour de lui à la manière d'un amas de pléiades ou celle d'un anneau d'un éventail incapable de distinguer ses propres extrémités. Ils s'adonnèrent corps et âme et persistèrent minutieusement dans les recherches matin et soir, et nuit et jour sans se lasser. Et d'ailleurs comment auraient –ils pu relâcher ou se lasser pendant que Dieu avait déjà soufflé en eux son saint esprit afin d'affiner leur caractère, aiguiser leur intellect et disposer leurs cœurs à l'acquisition de la science renforcée par sa mise en pratique. Leurs oreilles ainsi que leurs cœurs étaient très attentifs, assimilant toute la sagesse et la science.
La science s'était tellement développée à Samarra qu'elle était devenue plus célèbre que tous les autres milieux scientifiques. Sa célébrité était due au fait d'avoir produit toute une multitude de hautes personnalités et de savants dans le domaine religieux. Et as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr était l'un de ceux qui avaient forgé cette renommée.
Son excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était arrivé dans la ville de Samarra en l'an 1297 de l'Hégire après avoir quitté la ville de Nadjaf afin de profiter de la science ainsi que des connaissances de ce grand imam rénovateur de l'Islam. Il s'était concentré sur ses études ainsi que tous ses autres collègues en s'investissant totalement dans la recherche en profitant largement de tout leur temps.
Imam ach-Chirâzi de son coté misait beaucoup sur as-Sayyed aṣ-Ṣadr dans l'espoir d'en faire un grand savant. Ce dernier put d'ailleurs largement prouver qu'il était à la hauteur de ses espérances.
As-Sayyed aṣ-Ṣadr avait tissé avec tous les autres étudiants des relations fraternelles fondées sur l'amour, la loyauté et la solidarité. Ils se présentaient dès le matin chez leur maître et s'adonnaient entièrement aux études, aux analyses ainsi qu'aux recherches afin de maîtriser les fondements ainsi que les différentes branches de la science. Ils étaient toujours soit occupés par les cours auprès de leur maître soit en train de discuter entre eux pour l'assimilation.
Ces débats scientifiques étaient sous la forme d'un concours entre les étudiants d'une même promotion. Cependant, il arrivait que ces débats s'effectuent, comme c'était le cas d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr, entre les étudiants des niveaux différents.
Son excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) avait passé dix sept ans à Samarra au cours desquels il put beaucoup profiter de son maître sans jamais gaspiller son temps. Il put ainsi profiter de l'expérience de grands savants de la tendance imâmite dans le but de parfaire ses méthodes de recherche. Car il était à la recherche de la meilleure méthode pour déduire les principes juridiques conformément à ce qu'a dit le saint Coran:
«Ceux qui écoutent la parole et qui obéissent à ce qu'elle contient de meilleur. Voilà ceux qu'Allah a guidés! Voilà ceux qui sont doués d'intelligence!» [7]
As-Sayyed aṣ-Ṣadr avait reparti son temps entre les conférences de son maître, les débats avec ses collègues, les conférences devant ses étudiants, la rédaction de ses livres et l'adoration de son seigneur. Il discutait et révisait régulièrement avec l'imam et chercheur Muqaddas, Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi en toute particularité, et cela pendant douze ans. [8]
As-Sayyed est resté dans la ville de Samarra et s'est investi corps et âme dans les études et le travail jusqu'à ce qu'il retournât à Kâẓimayn, sa ville natale, deux ans après la mort de son maître.
4. Un petit mot sur son maître [9]
Son maître était l'imam rénovateur [10] Ḥujjat-ul-Islam [11] as-Sayyed Chérif Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi. Il appartenait à une noble et honorable famille de Chiraz.
Il est né le 15 du mois Joumada al-awwal 1230 de l'Hégire dans la ville de Chiraz où il a commencé ses études primaires avant d'aller dans la ville de Ispahan à l'époque des deux Chérifs al-Mûsawi, à savoir as-Sayyed Moḥammad Bâqir ar-Rachti et as-Sayyed aṣ-Ṣadr al-‘Amili. Il eut la chance d'y poursuivre ses études auprès d'éminents maîtres avec assiduité avant d'aller à Nadjaf en l'an 1259 de l'Hégire [12]. Il s'était entièrement consacré aux études jusqu'à atteindre le degré de l'Ijtihâd [13] absolu confirmé [14] par son maître, l'auteur du livre intitulé «al-jawâhir».
A Nadjaf, il travailla aux côtés de l'imam des chercheurs, le Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri jusqu'à la mort de ce dernier.
Après la mort du Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri, les gens s'étaient retrouvés dans l'incapacité de se choisir un nouveau Marja‘ jusqu'à ce que de grands savants [15] de l'époque optassent à l'unanimité pour la personne d'as-Sayyed Chérif Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi de tous les élèves du défunt maître.
En l'an 1288 de l'Hégire, as-Sayyed ach-Chirâzi accomplit le pèlerinage de la ville sainte de la Mecque et eut également l'honneur de visiter la ville sainte de Médine, la ville du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
En l'an 1291 de l'Hégire, il a immigré pour la ville de Samarra où il décida de passer le reste de ses jours ainsi qu'un grand nombre de ses compagnons. Ce qui ouvrit les portes de la ville de Samarra à toute personne qui voulait étudier les sciences religieuses. Un très grand nombre de savants [16] eurent la chance d'étudier dans son école jusqu'à être rconnus «Eminents savants».
Ces étudiants à leur tour ont pu propager la science de leur maître du haut des chaires ou en écrivant des livres de haute qualité. Qu'Allah (Très-Haut) les récompense eux tous ainsi que leur maître pour nous avoir tant rendu service.
Le titre de «Marja‘» fut accordé à ce grand imam Hachémite étant donné qu'il disposait d'un bagage intellectuel assez fourni, de la sagesse en plus de la confiance de toute sa communauté. Cette dernière l'avait entièrement accepté comme Marja‘ tout en l'adoptant également comme un père aussi clément. Quant à lui, il fut le sage maître de la religion islamique et de l'école Chiite qui émet son avis pour les servir et investit tout son cœur pour leur protection. Il était doté d'une grande intelligence, de bonnes mœurs et d'un grand cœur. Il était généreux, ascète vis-à-vis de la vie terrestre et vraiment attaché à la vie de l'au-delà. Il fut un guide suprême digne de respect, et même de la part des tyrans.
Il suffit pour cela de citer l'incident du tabac, lorsque la Grande Bretagne avait exigé au gouvernement Iranien de produire du tabac à l'époque du Sulṭân Naṣiriddîn Châh Qâjâr. Craignant pour l'indépendance de l'Iran, l'imam ach-Chirâzi avait émis une fatwâ interdisant la consommation du tabac tout en manifestant sa colère contre les deux gouvernements, iranien et britannique, pour un tel accord. Cette fatwâ avait alors soulevé le peuple iranien contre l'autorité et l'avait décidé de ne plus consommer du tabac de la même manière que les hommes pieux évitent le vin, comme s'il s'agissait d'un vin illicite. Les deux gouvernements étaient alors obligés d'annuler ledit accord malgré la lourdeur des conséquences. Allah a renvoyé les incrédules avec leur rage ; ils n'acquerront jamais aucun bien. Allah a épargné aux croyants le combat ; Allah est fort et puissant [17].
Cet exploit s'était répandu partout dans le monde, ce qui ouvrit la porte des richesses à ce grand Imam. Toutefois, son ascétisme l'empêchait de garder toutes ces richesses pour lui, il privilégiait plutôt l'intérêt de la communauté [18].
As-Sayyed ach-Chirâzi (Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait de lui) ne donnait beaucoup plus la priorité à deux types de personne lors de la distribution des biens en sa possession:
D'une part, il y avait les savants, afin de les mettre à l'abri des besoins et leur permettre ainsi de propager tranquillement leur science, d'inciter à la vérité et d'appeler les gens au droit chemin.
En d'autre part, il y avait les pauvres, les nécessiteux ainsi que les orphelins et les endettés en plus des voyageurs chiites qu'il pouvait atteindre à travers le monde. Les membres des deux groupes précités qui résidaient dans la ville de Samarra étaient tous sous sa protection. Quant à ceux qui se trouvaient en dehors de Samarra, ils avaient un salaire mensuel perçu sur les richesses provenant de différentes contrées qu'il leur faisait parvenir partout où ils se trouvaient.
Ceux qui avaient l'honneur de débarquer chez lui recevaient des dons et étaient comblés de ses bienfaits, ce qui engendrait encore plus de gratitude de la part des gens.
Nous avons eu la chance de vivre auprès de l'imam ach-Chirâzi (Qu'Allah élève son rang) au cours de notre voyage d'études dans la ville de Samarra en l'an 1310 de l'Hégire. A cette époque, l'imam jouissait déjà de beaucoup d'estime et la vie lui souriait. Son degré de savoir ainsi que sa piété témoignaient largement que c'était l'homme tant attendu. Son domicile était toujours peuplé et inondé par ses proches compagnons, et ils étaient tous vraiment attachés à leur communauté.
Nous étions personnellement témoin des qualités de ce grand imam que nous venons tant bien que mal de décrire. Quant au reste de ses qualités, nous les avions entendues de la bouche d'honorablesgens, des poètes et de différents autres personnages. Ses qualités ont été tant louées par des poètes que l'on pourrait constituer des tomes et des tomes de poèmes.
Allah a beaucoup comblé ce grand imam en l'entourant d'honorables gens issus de son école. Des gens dotés d'une forte intelligence ainsi que de la haute sagesse et sur qui reposait de l'espoir à l'instar d'Abû Moḥammad Ḥassan aṣ-Ṣadr, l'auteur de ce livre. Après les avoir éprouvés, leur maître s'était rendu compte qu'ils étaient tous des conseillers dignes de foi. Il leur avait alors confié de différentes responsabilités dans l'administration. Ces derniers, à leur tour, avaient mis à sa disposition tout ce qu'ils avaient comme potentialité.
L'auteur de ce livre était l'étudiant préféré et le plus proche de cet illustre imam. Il bénéficiait ainsi d'un amour particulier de la part de son maître et occupait une place de choix au fond de son cœur. Ce qui explique pourquoi l'imam lui exposait en toute priorité ses stratégies avant d'en parler aux autres membres du conseil. Ceci constitue une preuve de haute sagesse et du degré de confiance que l'imam avait à son égard jusqu'à privilégier son avis par rapport à celui du conseil.
Ce grand imam et ses compagnons constituaient pratiquement le vrai modèle du verset coranique suivant: «Ceux qui répondent à leur Seigneur, qui s'acquittent de la prière, qui délibèrent après entre eux au sujet de leurs affaires et qui donnent en aumônes une partie des biens que nous leur avons accordés.» [19]
C'est ainsi qu'était ce grand imam et ses compagnons tout au long de son mandat à la tête de la communauté. Ils étaient tous dévoués à leur Seigneur -Gloire à Lui- dans leurs œuvres jusqu'à ce qu'ils quittèrent cette vie pour retourner auprès de Lui.
Ce grand imam (Qu'Allah le sanctifie) est décédé à Samarra au cours de l'année 1321 de l'Hégire. Les habitants de Samarra portèrent sa dépouille en se la passant de main en main jusqu'à Nadjaf après avoir parcouru des centaines de kilomètres et traversé plusieurs villes d'où des foules de gens accouraient d'une manière sans précédent. Ils firent passer son cortège funèbre dans des quartiers, dans des cités ainsi que dans des villes afin de profiter de cet honneur et de cette bénédiction. La prière funéraire fut célébrée dans toutes les quatre villes sacrées. Les habitants de Bagdad ainsi que ceux des quatre villes, et plus particulièrement ceux de Nadjaf, accoururent en masse pour accompagner sa dépouille mortuaire.
Son excellence, as-Sayyed ach-Chirâzi (Qu'Allah le sanctifie) fut enterré le deuxième jour du mois sacré de Ramadan au sein de sa propre école près du mausolée sacré de ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). C'était un jeudi. Lors de son enterrement, c'est son meilleur étudiant, à savoir l'imam Abû Moḥammad Ḥassan aṣ-Ṣadr, l'auteur de ce livre, qui coordonnait les cérémonies d'adieu qui fit descendre sa dépouille dans la tombe avec l'assistance du père de l'auteur de l'introduction du présent livre qui était venu visiter ses aïeux infaillibles (Que la paix soit sur eux tous). [20].
5. Le retour à la ville de Kâẓimayn
En l'an 1341 [21] de l'Hégire, Son Excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) revint à Kâẓimayn, sa ville natale et il habita à coté du mausolée de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui). Son temps était partagé entre la mosquée, la bibliothèque, les cours, la rédaction des livres, les recherches et l'administration.
A la mosquée, lorsqu'il se tenait débout devant son Seigneur, on aurait dit que s'était l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et Sayyed-us-Sâjidîn (Que la paix soit sur lui) en personne en pleine adoration, tellement il était entièrement humble de tout son esprit et de tout son corps.
Quand il se rendait dans sa bibliothèque qui était d'ailleurs si fournie, il se plongeait profondément dans l'étude des œuvres des érudits et analysait avec attention les différentes argumentations et s'arrêtait encore plus sur les moins claires, les moins explicites.
Et lorsqu'il donnait cours, on s'écrierait sûrement: «Celui-ci n'est pas du tout un être humain. Ce ne peut être qu'un ange plein de noblesse». Et lorsque l'on examine ses composition et ses rédactions, on dira sûrement: «Ça c'est vraiment le sommet.»
Lorsqu'il se plongeait dans des recherches, il finissait toujours par découvrir tous les secrets et prouver la vérité.
A son retour à Kâẓimayn alors que son sacré père était encore en vie, ils s'étaient plongés tous deux dans la recherche scientifique selon une coutume qu'ils avaient déjà acquise chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble ; et ce depuis l'enfance d'Abû Moḥammad jusqu'à sa vieillesse.
A chaque fois qu'ils pouvaient se réunir, ils s'adonnaient tous les deux à la recherche et tiraient ainsi au maximum profit de leur rencontre. Ils ne laissaient échapper aucune occasion et ne gaspillaient jamais inutilement leur temps.
Et lorsqu'il faisait des sermons ou quand il tenait des conseils, Allah faisait couler de sa bouche des sources de sagesse. Ce qui attirait tellement les cœurs des gens qu'ils s'éloignaient de la passion ainsi que des bestialités. Ils détournaient ainsi leurs yeux des interdits et leurs cœurs se remplissaient alors de la crainte d'Allah (Très-Haut) et de la tendresse.
Moins de deux ans après son retour à Kâẓimayn, son vénérable père décéda. Ce qui l'affecta profondément.
Après la mort de son maître, il avait catégoriquement refusé d'être imité comme Marja‘ et avait recommandé aux gens de suivre son propre cousin as-Sayyed Ismâ‘îl aṣ-Ṣadr. Toutefois, après la mort de ce dernier au cours de l'an 1338 de l'Hégire, il fut alors obligé d'accepter cette lourde responsabilité. Il publia ainsi sa Risâla (Guide pratique) sous le nom de «ro’ûs al-masâ’il al-muhimma» en plus des annotations dans des livres tels que «tabṣirat al-‘allâma», «najât-ul-‘ibâd» et «‘urwat al-wuthqâ». Des annotations qui firent de tous ces livres des références supplémentaires et des guides pratiques pour ses adeptes qui les imitaient par Taqlîd.
Tout au long de son mandat, et même avant cela d'ailleurs, Son Excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était compté parmi les meilleurs amis de la famille du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) étant donné le sérieux qu'ils avaient dans l'accomplissement de leurs obligations ainsi que leurs compassions envers leurs orphelins [22]. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) et ses compagnons consacrèrent la quasi-totalité de leur vie à la revivification de la tradition des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Ils ne pensaient nullement au repos et ne manquaient aucune occasion pour s'attirer leurs égards.
6. Ses assemblées
Quant à ses assemblées, elles consistaient en des écoles ambulantes qui l'accompagnaient partout où il se rendait. On y trouvait la science ainsi que la sagesse nécessaire pour la perfection de l'homme en plus des exhortations qui incitaient à privilégier le royaume des cieux et à s'associer aux religieux. On dit d'ailleurs à ce propos:
«Son corps périssable est sur la terre pendant que son esprit est dans les cieux.»
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était vraiment très éloquent et employait un langage clair et précis. Ce qui facilitait la compréhension à son auditoire en lui permettant ainsi de profiter de sa sagesse et de toute la richesse contenue dans ses enseignements.
7. Son bagage intellectuel
Le degré de savoir d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) autant que son titre de Marja‘ en Fiqh faisaient que le gens accourent vers lui. C'était un jurisconsulte par lequel Allah (Très-Haut) avait parachevé sa grâce sur les serviteurs ainsi que sa guidance vers lui. Il constituait une vraie preuve d'Allah à la charge des serviteurs vu qu'il représentait un secours et une référence pour Taqlîd. Il était la preuve tangible pour la tradition et un véritable génie quant aux Oṣûl-ul-fiqh. Il était expert dans le Commentaire du saint Coran ainsi que dans d'autres sciences coraniques, un spécialiste dans le rapportage de hadiths, à savoir le ‘Ilm-ur-rijâl et ad-Dirâya. Il maîtrisait parfaitement la généalogie des Quraychites ainsi que celle des autres arabes, et plus particulièrement les Hachémites, en plus de tant d'autres disciplines de la littérature arabes telles que le Naḥw (la grammaire arabe) le Ṣarf (la morphologie), l'élocution et la rhétorique. Il était également compté parmi les sommités de la logique, de la philosophie, de la théologie, de l'astronomie, des mathématiques et de l'éthique.
8. Ses débats d'éclaircissement
Nous n'avions jamais vu quelqu'un d'aussi résistant qu'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu' Allah le sanctifie) dans la défense de la religion islamique et de l'école chiite. Il ne laissait vraiment aucun répit à son adversaire en se servant des arguments convaincants et irréfutables. Nous n'avions jamais non plus vu quelqu'un d'aussi captivant dans ce domaine.
9. La littérature
Quant à la littérature arabe, elle pouvait aussi bien être considérée comme sa passion que comme sa spécialité vu qu'il avait le sens critique, un raisonnement logique ainsi que de la sagacité. Néanmoins, ses occupations et ses activités scientifiques l'en avaient détourné depuis sa jeune enfance jusqu'à la mort. La facilité qu'il avait dans le domaine ne le grisait pas du tout et il n'était pas non plus satisfait de lui-même. Quand il en avait l'occasion, il récitait des vers sans jamais être tenté de participer à un quelconque concours. Il ressemblait vraiment à Khalil Ibn Aḥmad qui était la personne la plus compétente dans la poésie mais qui n'avait à aucun moment récité ne fut-ce qu'une strophe. Et lorsqu'on lui avait demandé:
- Ô Khalil Ibn Aḥmad, Pourquoi ne fais-tu pas de la poésie ?
- C'est tout simplement parce que je ne trouve pas ce que je veux et je ne veux pas ce que je trouve, avait-il répondu tout bonnement.
Il en était de même avec Aṣma‘î à qui, lorsqu'on lui avait demandé ce qui l'empêchait de réciter des poèmes, il répondit, malgré sa grande capacité littéraire: «Je tiens tellement à la qualité que cela m'empêche de réciter quoi que ce soit». [23]
10. Ses œuvres
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était de ceux qui avaient le privilège de rédiger beaucoup de livres avec la finesse des thèmes dans différents domaines du savoir. Ces livres se distinguaient par la qualité des thèmes, la profondeur de la recherche, la justesse de la méthodologie ainsi que par de bonnes annotations. Nous y retrouvons:
1). Les Oṣûl-ud-Dine (les dogmes religieux)
1.       Ad-durar al-mûsawiyya fi charḥ al-‘agâ’id al-Ja‘fariyya: Il s'agit d'un livre qui commente les dogmes islamiques de la tendance imâmite duodécimale autrement dit Ja‘farite: Ce livre parle des dogmes évoqués par le grand Cheikh Kâchif al-Ghiṭâ’. Ce dernier prouve l'unicité et la justice divines à partir des merveilles de Dieu ainsi que ses signes dans la nature à l'instar de la création des cieux et de la terre, le changement du jour et de la nuit en plus de tant d'autres qu'il n'a commentés que brièvement en laissant les détails à la charge des autres savants. Ce livre est venu donc compléter les commentaires du Cheikh par des détails sur les merveilles évoquées en dévoilant leurs secrets ainsi que leur sagesse dans un style propre aux spécialistes. Ce livre prouve clairement l'unicité de Dieu autant que la présence d'un soleil éclatant prouve que l'on est en pleine journée. Et dans le chapitre de l'imamat, il a pu confirmer son avis sur les Imams (Que la paix soit sur eux tous) à partir des arguments mêmes de ses dissidents.
2.       Sabîl-uṣ-ṣâliḥîn [24] qui parle de l'éthique et des voies de la vraie servitude: Il a cité sept différentes voies.
3.       Iḥyâ’-un-nufûs bi âdâb Ibn Ṭâwûs: Il s'agit d'un livre qui parle de la revivification des âmes par les pratiques d'Ibn Ṭâwûs. Ce sont des instructions que as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) a extraites des œuvres du as-Sayyed Jamâl-ud-dîn ‘Ali Ibn Ṭâwûs al-Ḥassani et qu'il a regroupées en trois cursus: Le premier traite du comportement d'un serviteur vis-à-vis de son Seigneur, le deuxième parle de l'attitude de ce serviteur à l'égard de ses maîtres qui constituent les arguments d'Allah (Très-Haut) tandis que le troisième parle de l'attitude de ce même serviteur à l'égard des anges et des hommes.
2) Le Fiqh (La jurisprudence)
4.       Sabîl-ur-rachâd: Ce livre constitue un commentaire du livre intitulé najât-ul-‘Ibâd avec des preuves. Il s'agit d'un tome unique traitant des eaux et des jugements relatifs à l'usage des toilettes.
5.       Tabyînu madârik as-sidâd lil-matni wal-ḥawâchî min najât-il-‘ibâd: Un commentaire des preuves et de différents autres arguments contenus dans l'abrégé de nahj-ul-‘ibâd ainsi que son commentaire. Ce livre contient la plupart des thèmes ayant trait à la purification et à la prière. Quant à son commentaire, il s'agit des remarques en rapport avec les éléments évoqués par Cheikh Murtaḍâ al-Anṣâri et le maître de l'écrivain même, as-Sayyed Mirzâ al-Ḥusseini ach-Chirâzi.
6.       Taḥṣîl al-furû‘ ad-diniyya fi fiqh al-imâmiyya: Il s'agit d'un livre à la fois utile pour les Muḥtâṭ (Personnes en état de précaution) et pour le Muqallid (Personne qui se réfère à un Marja‘ par Taqlîd). Ce livre traite de la purification et de la prière en plus de tant d'autres détails sur le Taqlîd ou l'imitation pure et simple d'un Marja‘ dans l'introduction.
7.       Al-masâ’il al-muhimma [25]: Cette épître constitue un excellent guide quant aux pratiques d'adoration pour tout celui qui imite un Marja‘ par Taqlîd.
8.       Al-masâ’il an-nafîsa: Il s'agit d'une épître qui traite des sujets jurisprudentiels et des sujets insolites.
9.       Les annotations d'un certain nombre de livres parmi lesquels: ‘urwat al-wuthqâ, al-ghâyat al-quṣwâ, najât-ul-‘ibâd, at-tabṣîra et al-fuṣûl al-fârisiyya.
10.   Al-ghâliya li ahl-il-anẓâr-il-‘âliya: Il s'agit d'une brochure écrite en arabe et en persan et qui traite de l'interdiction de raser la barbe.
11.   Tabyîn-ur-rachâd fî labs-is-sawâd ‘alal-a’immat-il-amjâd: Il s'agit d'une épître en persan au sujet des habits noirs de glorieux Imams (Que la paix de Dieu soit sur eux tous).
12.   Nahj-us-sadâd fî ḥukmi arâḍi-is-sawâd: Ce document parle des jugements légaux des terres arables.
13.   Ad-durr-un-naẓîm fî mas’alat-it-tatmîm: Il s'agit d'un document qui parle d'obtenir une quantité d'eau équivalent à un «Kurr» par ajout d'une eau impure.
14.   Luzûmu qaḍâ’i mâ fâta (min-aṣ-ṣawm) fî sanat-il-fawât: Cette œuvre parle de l'obligeance de rattraper le jeûne manqué au cours de la même année avant le mois de Ramadan suivant.
15.   Tabyîn-ul-ibâḥa: Il s'agit d'une épître qui parle de la permission de prier avec un habit provenant d'un animal dont on doute si la viande est licite ou non.
16.   Ibânat-uṣ-ṣudûr: Il s'agit d'une épître qui parle de l'avis d'Ibn Udhayna quant à l'héritage de l'esclave qui aurait eu un enfant avec son propre maître (Umm-ul-walad).
17.   Kachf-ul-’iltibâs ‘an qâ‘idat-in-nâs: Cette œuvre lève l'équivoque sur le droit de se servir librement de ses propres biens.
18.   Al-ghurar fî nafy-iḍ-ḍirâr waḍ-ḍarar: Il s'agit d'une épître de grande valeur qui parle de l'acquittement et qui contient un bon nombre de recherches en plus de la définition des termes «Al-Ḥukûma» et «Al-Wurûd».
19.   Aḥkâm-uch-chukûk al-ghayru manṣûṣa: Cette épître parle des jugements légaux lors des doutes. On y trouve des arguments basés sur des hadiths qui prouvent la considération du nombre le plus grand en cas de doute sur le nombre de Raka‘at effectués lors d'une prière.
20.   Risâlatun fî ḥukm-iẓ-ẓanni bil af‘âl wa ach-chakki fîhâ: Il s'agit d'une épître sur le jugement légal du doute au moment de l'accomplissement des actes.
21.   Rasâ’il fî ajwibat-il-masâ’il: Il s'agit d'une épître jurisprudentielle contenant une série de réponses aux questions posées par ses Muqallid.
22.  Sabîl-un-najât fîl-mu‘âmilât: La voie de la réussite dans les affaires.
23.   Annotations de l'épître intitulée at-taqiyya, rédigée par Cheikh al-Anṣâri.
24.   Annotations sur les sujets ayant trait aux eaux du livre intitulé kitâb-uṭ-ṭahâra, rédigé par Cheikh al-Ansâri.
25.  Une épître sur l'ordre de l'eau déjà utilisée lors de la purification.
26.   Une épître sur la purification des eaux impures.
27.   Une épître portant sur la purification d'une eau s'écoulant d'en haut lorsqu'elle entre en contact avec une autre eau en bas.
28.   Annotations détaillées de ce que le Cheikh al-Anṣâri a écrit à propos de la prière collective.
29.   Une épître portant sur les conditions de témoignage sur l'allaitement.
30.   Une épître portant sur un certain nombre de sujets en rapport avec les Waqf (legs).
31.   Une épître portant sur l'ordre de l'eau utilisée aux toilettes.
32.   Une épître portant sur l'eau mélangée.
33.   Une petite épître portant sur le hadith parlant de la récitation à basse voix des «Tasbîḥs» dans les deux dernières Raka‘at des prières à quatre Raka‘at.
34.   Munâ an-nâsik fil-manâsik: Une épître de valeur portant sur les rites du grand pèlerinage (Ḥajj) et du petit pèlerinage (‘Umra), sur la conduite à tenir lors de la visite des deux lieux saints: La sainte mosquée de la Ka‘ba ainsi que la sainte mosquée du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) située dans la ville sainte de Médine. Ce document a été édité à Bagdad en Iraq au cours de l'année 1341 de l'Hégire.
3) Les hadiths
35.  Le commentaire de wasâ’il-uch-chi‘a ilâ aḥkâm-ich-chi‘a: Il s'agit d'un livre sans pareil dans lequel il cite des hadiths en guise de référence tout en citant leurs différentes versions ainsi que la différence des termes utilisés. Il accorde un titre à chaque hadith en fonction du thème abordé, du vocabulaire et de sa chaîne de rapporteurs. Dans la signification du hadith, il étudie la possibilité d'en déduire des jugements légaux tout en signalant les versions apparemment contradictoires qu'il concilie par la suite d'une manière exceptionnelle et sans précédent. Il s'agit donc d'un ensemble regroupant à la fois les études de Fiqh, des hadiths, des Oṣûl-ul-fiqh (Fondements du Fiqh) ainsi que le ‘Ilm-ur-Rijâl (La science qui étudie l'authenticité des rapporteurs de hadiths). Ce livre était édité en plusieurs volumes.
36.   Taḥiyyatu ahl-il-qubûr bil-ma’thûr: Il s'agit d'un livre qui parle de la salutation des morts selon la tradition transmise. Il contient dix chapitres en plus d'une conclusion.
37.   Majâlis-ul-mu’minîn fî wafayât al-a’immat al-ma‘ṣumîn: Il s'agit d'un livre qui parle des rassemblements des croyants en commémoration du décès des Imams infaillibles (Que la paix de Dieu soit sur eux tous). Il prévoit pour chacun d'eux un sermon qui rappelle ses vertus, sa générosité ainsi que les circonstances de sa mort sans citer les rapporteurs afin d'en faire une allocution ordonnée que l'on peut lire du haut de la chair lors de l'anniversaire de leur martyre (Que la paix de Dieu soit sur eux tous). A la fin de ce genre de sermon, on retrouve des citations des enfants et celles des femmes mêmes de l'Imam infaillible.
38.   Miftâḥ-us-sa‘âda wa malâdh al-‘ibâda: Il s'agit d'un livre qui contient les pratiques d'adoration quotidiennes du jour et de la nuit en plus des pratiques hebdomadaires, mensuelles et annuelles les plus importantes ainsi que les invocations et les Ziyârât [26].
39.  Ta‘rîf al-janân fî ḥuqûq al-ikhwân: Ce livre est un chef-d'œuvre qui comporte en toute exclusivité des sujets, des conseils et des vertus très rares que l'on ne trouve pas dans des livres ordinaires.
40.   Risâlatun fîl-manâqib: Il s'agit d'une épître constituée selon l'ordre alphabétique. Elle est extraite du livre intitulé al-jâmi‘-uṣ-ṣaghîr écrit par le cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi.
41.   An-nuṣûṣ al-ma’thûra: Il s'agit d'un livre qui contient une série des hadiths authentiques sur le Ḥujjat [27] al-Mahdi (qu'Allah hâte sa réapparition) selon la voie de la majorité. Cependant, il n'est pas du tout achevé. Il se peut que ce livre soit le même que celui qui a été mentionné à la page 38 du Tome 5 du livre intitulé Adh-dharî‘a sous le nom d'akhbâr al-ghayba.
42.   Ṣaḥîḥ al-khabar fil-jam‘i bayn aṣ-ṣalâtayn fil-ḥaḍar: Il s'agit d'un livre qui rassemble des hadiths authentiques au sujet du cumul des deux prières pour un résident [28]. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr cite dans ce livre de hadiths qu'il a tirés des six livres dits Ṣaḥîḥ (Authentiques) portant sur le cumul des deux prières obligatoires par le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) alors qu'il était à domicile en l'absence de la pluie et de toute autre intempérie. Il a cité également les avis de grands savants sunnites envisageant comme nous la possibilité de cumuler deux prières.
43.   Ḥaqâ’iqu fî faḍâ’ili Ahl-ul-Bayt (‘alayhim-us-salâm): Il s'agit d'un livre qui traite des vertus des Ahl-ul-Bayt du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) selon les sources sunnites.
44.   Aḥâdîth-ur-raj‘a: Il s'agit d'un livre rassemblant des hadiths qui parlent de la résurrection après la mort, autrement dit, le retour.
45.   Hidâyat-un-najdayn wa tafṣîl al-jundayn: Il s'agit d'une épître commentant le hadith rapporté dans le livre intitulé «al-kâfi» sur les Junûd al-‘Aql (l'armée de la sagesse et de la raison) et les Junûd al-Jahl (l'armée de l'ignorance).
4) ad-Dirâya [29]
46.  Nihâyat-ud-dirâya: Il s'agit du commentaire de l'abrégé du Cheikh Bahâï. L'auteur a explicité cette science en utilisant des termes simples tout en entrant dans toute profondeur en abordant de différents thèmes, les différents types de hadiths et les recherches concernant l'authenticité des rapporteurs de hadiths (Jarḥ et Ta‘dîl). C'est vraiment un livre de grande valeur [30].
5) Les voies et moyens de rapportage de hadiths
47.  Bughyat-ul-Wi‘ât: Il s'agit d'un livre qui parle des dix catégories de gens habilités à octroyer des certificats de rapportage de hadiths en plus d'une introduction de grande importance dans laquelle as-Sayyed a octroyé un certificat à as-Sayyed Moḥammad al-Mortaḍâ Jahânpûri al-Hindi pour qui al-‘Allâma an-Nûri a écrit le livre intitulé «Al-lu’lu’ wal-marjân». L'auteur du livre a également décerné plusieurs autres certificats généraux ou restreints en faveur d'un groupe d'honorables savants de son époque.
6) Le ‘Ilm-ur-rijâl ou la science de l'évaluation des rapporteurs de hadiths
48.  Mukhtalaf-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre parlant de la diversité des rapporteurs. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y a défini le ‘Ilm-ur-rijâl, son objet, ses principes de base, sa véracité ainsi que les différentes opinions dans le domaine.
49.   Uyûn-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre rapportant la liste des rapporteurs de hadiths dont plus d'une personne avait confirmé l'authenticité ainsi que les différentes catégories de rapporteurs sous forme d'un arbre généalogique tout en mentionnant pour chaque rapporteur ses certificats détaillés reçus de la part d'honorables maîtres. A la fin de ce livre, l'auteur a cité la plupart de ses œuvres [31].
50.   Nukât-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre compilé sur base des annotations de son oncle as-Sayyed aṣ-Ṣadr sur les différents rapporteurs de hadiths cités par Cheikh Abu ‘Ali. En réalité ce livre est l'œuvre de son oncle.
51.   Intikhâb al-qarîb min at-taqrîb: Il s'agit d'un livre consacré aux rapporteurs de Hadiths dont Ibn Ḥajar avait confirmé la tendance chiite dans son livre intitulé «at-taqrîb».
52.   Zikr al-muḥsinîn: Il s'agit d'une épître consacrée exclusivement à la biographie du chercheur al-Moḥsen al-Ḥusseini al-A‘raji, l'auteur du livre intitulé al-maqṣûd.
53.   Bahjat-un-nâdi fi aḥwâli Abi Ḥassan al-Hâdi: Il s'agit d'un livre qui parle de la situation d'Abû Ḥassan Hedi, son propre père.
54.   Takmilatu ’amal al-’âmil appelé également A‘yân-uch-chi‘a. C'est un livre unique en trois tomes hors du commun considéré comme le complément de son livre intitulé ’amal al-’âmil. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y a cité les rapporteurs antérieurs et contemporains. Le premier tome est consacré aux savants ayant des œuvres tandis que le deuxième et le troisième regroupent tous les savants à travers le monde selon l'ordre du livre de base.
55.   Al-bayâne al-badi‘: Il s'agit d'un livre prouvant que Moḥammad Ibn Ismâ‘îl que l'on retrouve en tête des chaînes de rapporteurs de hadiths du livre intitulé al-kâfi ne pouvait être qu'un homme éveillé et intelligent.
56.   Les annotations sur le livre intitulé Muntaha al-Maqâl.
7) Le ‘Ilm-ul-fahâris ou la science de la bibliographie et de la rédaction des livres
57.  Ta’sîs-uch-chi‘at-il-kirâm li ‘ulûm-il-islam: Il s'agit d'un livre unique en son genre dans lequel l'auteur a cité et décrit la totalité des disciplines islamiques jusqu'à en évoquer les fondateurs. L'auteur a en toute exclusivité étudié les différentes catégories d'écrivains afin de prouver le devancement des savants Chiites sur leurs frères Sunnites dans la fondation de toutes les disciplines islamiques. C'est un livre sans précédent dans le domaine.
58.   Ach-chi‘a wa funûn al-islâm (Les chiites et les disciplines islamiques): C'est un superbe livre qui n'est autre que le résumé de son livre intitulé Ta’sîs uch-chi‘at-il-kirâm li ‘uulûm-il-islam.
59.   Faṣl-ul-qaḍâ’ fi-l-kitâb al-machhûr bi fiqh-ur-Réḍâ: L'auteur a explicité le livre intitulé Fiqh-ur-Réḍâ de la manière la plus claire. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) a pu prouver que ce livre constitue le kitâb-ut-taklîf (La responsabilité) d'Ibn Abî al-‘Azâqir ach-Chalmaghâni. Il y a également souligné les causes des controverses autour de ce livre d'une manière sans précédent.
60.   Une épître prouvant que l'auteur du livre intitulé miṣbâḥ-uch-chari‘a n'est autre que Soliman Sahraui, l'étudiant d'as-Sayyed al-Mortaḍâ, et que ceci constituait en fait un résumé du livre de Chaqîq al-Balkhi.
61.   Al-ibâna ‘an kutub-il-khazâna: Il s'agit de ses livres disponibles dans sa propre bibliothèque. C'est une épître de grande valeur dans laquelle il a cité une liste complète de ses propres œuvres. Cette liste était constituée en fonction de différentes disciplines. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y a même mentionné quelques sciences étranges ou non usitées en les décrivant avec soin afin de les exposer à la masse. Ce livre commence par une introduction formidable encourageant les gens à rédiger des livres. Le contenu se concentre principalement sur la jeunesse.
8) L'éthique
Dans ce domaine, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) a rédigé deux livres que nous avons déjà cités à savoir iḥyâ’-un-nufûs et sabîl uṣ-ṣâliḥîn en plus des épîtres suivantes:
62.   Une brève épître et une missive sur al-Murâqiba ou le contrôle de soi.
63.   L'épître au sujet da as-Sulûk ou le comportement.
9) La discussion
64.  Qâṭi‘at al-lujâj fi tazyîfi ahl al-i‘wijâj: Il s'agit des avis adoptés par ceux qu'on appelle les al-akhbâriyya qui ne sont que les gens qui sont contre l'Ijtihâd [32] et le Taqlîd [33] sous prétexte que les hadiths rapportés des Imams sont suffisamment clairs et explicites à tel point qu'on n'a plus besoin d'autre chose en plus.
65.   Al-barâhin al-jâliyya fi ḍalâli Ibn Taymiyya: C'est un gros livre renfermant les preuves de l'égarement d'Ibn Taymiyya basées de ses paroles et gestes ainsi que sur les avis des savants Sunnites. Par ce fait, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait regroupé les méfaits d'Ibn Taymiyya et ses manquements en les étalant aux yeux de la communauté. Il avait aussi décrit la médiocrité de la personne d'Ibn al-Qayyim et tant d'autres Wahhabites afin de prouver leur égarement de la voie de la vérité.
66.   Al-Firqat-un-nâjiya: C'est une épître qui prouve que cette fameuse troupe n'est autre que les Imâmites en personne.
67.   ‘Omar wa qawluhu «Hajara»: Il s'agit d'une épître dans laquelle l'auteur rapporte les hadiths authentiques portant sur la calamité du jeudi. En évoquant cet événement, Ibn ‘Abbâs s'était écrié: Le jeudi et quel jeudi! Puis il avait fondu en larmes avant de poursuivre: Ce jeudi-là, alors que la maladie du saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) devenait de plus en plus grave, il dit: Apportez-moi quelque chose sur lequel je vous écrirai une épître dont le respect vous éviterait à jamais de vous égarer. Mais, les gens se disputèrent et se divisèrent en deux groupes pendant qu'ils ne doivent pas du tout se disputer devant le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Ils déclarèrent: Le prophète d'Allah est en train de délirer. Très choqué, ce dernier chassa alors tout le monde en disant: «Allez-vous en d'ici…» [34]
68.   Ar-rad ‘alâ fatâwâ al-wahhâbiyyine: Il s'agit d'une épître de valeur sous forme de réplique aux fatwâs des Wahhabites. [35] Les savants wahhabites émettent des fatwâs interdisant la construction des mausolées sur les tombeaux sacrés avec obligation de détruire ce qui y est déjà construit. Cette épître est vraiment unique en son genre, et après lecture, on n'aura qu'à déclarer: La vérité est venue et le mensonge a disparu. En vérité, le mensonge est appelé à disparaître.
10) Oṣûl-ul-fiqh ou principes de base de Fiqh
69.  Al-lawâmi‘: Il s'agit d'un livre des sources du Fiqh regroupant les avis des deux jurisconsultes: Cheikh al-Anṣâri et as-Sayyed ach-Chirâzi ainsi que ceux de leurs honorables étudiants.
70.   Des annotations relatives à rasâ’il, aux messages du Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri.
71.   Al-lubâb fi charḥi risâlat-ul-istiṣḥâb: Le commentaire de l'épître intitulé «al-istiṣḥâb»: Il s'agit d'un livre de grand volume.
72.   Une épître contredisant les deux Istiṣḥâb.
73.   Ḥadâ’iq-ul-uṣûl: Cette œuvre renferme plusieurs sujets ambigus des fondements du Fiqh.
74.   At-ta‘âdul wat-ta‘âruḍ wat-tarjîḥ: Il s'agit d'une épître spécifique sans aucun rapport avec ses annotations sur rasâ’il (les épîtres) de Cheikh al-Anṣâri.
11) Le Naḥw ou la grammaire arabe
75.  Khulâṣat-un-naḥw: Il s'agit d'un livre dans lequel l'auteur a résumé la grammaire arabe selon l'ordre du livre alfiyya [deux mille vers] d'Ibn Malek.
12) L'histoire
76.  Nuzhatu ahl-ul-ḥaramayn fi ‘imârat-il-machhadayn machhadu Amîr al-mu’minîn wa machhadu Abî ‘Abdullâh  al-Ḥussein ‘alayhim as-salâm: Il s'agit d'une épître mentionnant les noms des premiers peuples qui s'installèrent dans ces endroits et l'histoire de la construction et la reconstruction de ces deux mausolées sacrés, à savoir le mausolée du Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et Abî ‘Abdullâh al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous). [36]
77.   Wafayât al-a‘lâm min ach-chi‘at-il-kirâm: Il s'agit d'un livre, comme l'exprime son nom, qui cite les honorables savants chiites décédés selon l'ordre chronologique. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y cite les différents personnages de quatre premiers siècles de l'Hégire.
78.   Muḥâribu-llâh wa rasûlihi yawm aṭ-ṭufûf [37]: Il s'agit d'une épître décrivant les soldats qui avaient participé à la bataille contre l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) le jour d'Achûra à Karbala. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) a pu prouver que le nombre de ces hommes avait atteint trente mille voire plus.
79.   Al-maṭâ‘ine: Il s'agit d'un livre renfermant les dénonciations des savants sunnites eux-mêmes les uns contre les autres.
80.   An-nasî’: Il s'agit d'une épître relatant la situation de l'époque de Jâhiliyya (l'époque d'avant l'Islam) au cours de laquelle les gens intercalaient le mois sacré. Ce qu'Allah le Très-Haut qualifia de surcroît d'infidélité [38]. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y a fortement dénoncé l'avis selon lequel la naissance du noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) eut lieu pendant le mois de Rabî‘-ul-Awwal étant donné qu'il avait été conçu pendant les nuits de Tachrîq [39].
Kachf-uẓ-ẓunûn ‘an khiyânat al-ma’mûn: Il s'agit d'une épître prouvant la malhonnêteté de Ma’mûn Ibn Hâroun ar-Rachîd, le Calife ‘Abbaside, vis-à-vis de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui).
81.   Maḥâsin-ur-rasâ’il fi ma‘rifat al-awâ’il: Il s'agit d'une œuvre subdivisée en quinze chapitres.
11. Sa bibliothèque
Depuis sa toute jeune enfance, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait toujours été un grand passionné des livres qu'il conservait d'ailleurs avec un grand soin. Il avait eu la chance de disposer des livres les plus précieux dans les différents domaines des sciences rationnelles et déductives. Etant donné que l'achat des livres constituait pour lui une priorité, il y consacrait la grande partie de sa fortune. Et d'ailleurs, il n'hésitait pas du tout à mettre carrément en vente ses propres meubles pour s'en procurer. Ce qui explique pourquoi il disposait d'un aussi grand trésor de livres édités et manuscrits.
La bibliothèque d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) renfermait des livres rares que l'on ne pouvait retrouver dans la plupart des bibliothèques de l'époque. Ce qui fit que cette bibliothèque soit connue un peu partout. Le chercheur Georgien Zidân l'avait d'ailleurs désignée comme étant la meilleure bibliothèque de l'Iraq dans son livre intitulé «târîkhu âdâb al-lugha al-‘arabiyya», sur l'histoire de la littérature arabe dans lequel il avait cité les différentes bibliothèques de la région [40].
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) tenait tellement beaucoup à sa bibliothèque qu'il lui consacra tout un livre intitulé al-’Ibâna qui n'était autre que l'index de la totalité des livres contenus dans sa riche bibliothèque.
Le célèbre savant, Cheikh Mortaḍa Âl-Yâsîn, qui était en même temps l'élève et le neveu  d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr, avait écrit dans la biographie de son maître et oncle: J'avais entendu dire que pendant sa jeunesse, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était tellement plein d'énergie qu'il ne pouvait dormir que très peu pendant la nuit pour se consacrer davantage aux recherches. Et il ne dormait pas non plus pendant la journée. Cependant, j'ai eu personnellement l'occasion de voir tout cela de mes propres yeux pendant sa vieillesse. Cette importante bibliothèque constituait ainsi pour lui l'endroit le plus approprié où il pouvait rester aussi bien la journée que la nuit avec un stylo dans sa main droite et un bout de papier dans sa main gauche. Il pouvait rester ainsi toute la nuit les yeux ouverts sans se fatiguer le moins du monde ni être abattu par le sommeil. Il pouvait veiller ainsi toute la nuit et rester encore éveillé durant la journée. Et lorsqu'il somnolait, il se reposait à peine pendant un tout petit bout de temps avant de revenir à ses recherches.
12. Les personnes de qui il rapportait les hadiths [41]
Ses sources de Hadiths pouvaient être subdivisées en deux groupes distincts:
La première catégorie regroupait les Cheikhs de qui il rapportait les hadiths par Simâ‘ (une simple audition) et par Qirâ’ât (lire le hadith pour le Cheikh) sans aucun certificat.
Quant à la deuxième catégorie, elle regroupait les Cheikhs de qui il avait obtenu un certificat général de rapporteur de hadiths.
Dans la première catégorie, on retrouve de hautes personnalités à l'instar du Ḥujjat-ul-Islam Mirzâ Moḥammad ach-Chirâzi al-Gharawi al-‘Askari (Décédé en 1312 de l'Hégire), le Cheikh chercheur Hâjj Mirzâ Ḥabîbullah ar-Rachti  al-Gharawiauteur du livre intitulé badâi‘-ul-uṣûl (Décédé en l'an 1313 de l'Hégire), le Cheikh Jurisconsulte Moḥammad Ḥassan Ibn Cheikh Hachîm al-Kâẓimi an-Nadjafi, le commentateur du livre intitulé ach-charâ’i‘ (Décédé en l'an 1308 de l'Hégire), le Mawlâ Moḥammad al-Irawâni an-Nadjafi (décédé après l'an 1300 de l'Hégire), le Cheikh-ul-Islam le Cheikh Moḥammad Ḥassan Âl-Yâsîn al-Kâẓimi l'auteur du livre intitulé asrâr-ul-faqâha (Décédé en l'an 1308 de l'Hégire) ainsi que son père, le Chérif as-Sayyed Hâdi (Décédé en l'an 1313 de l'Hégire) en plus de tant d'autres.
Quant à la deuxième catégorie, on retrouve d'illustres savants tels que le Mawlâ jurisconsulte, le Cheikh Mawlâ ‘Ali Ibn Mirzâ Khalîl ar-Râzi al-Gharawi (Décédé en l'an 1297 de l'Hégire), le as-Sayyed Mahdi al-Qazwini al-Ḥilli al-Gharawi (Décédé après le treizième siècle de l'Hégire) qui avait eu à rédiger un nombre considérable de livres, le Mawlâ et chercheur Mirzâ Moḥammad Hachîm Ibn Zayn-ul-‘Abidîn al-Isfahâni (Décédé à Nadjaf en l'an 1318 de l'Hégire) et tant d'autres encore.
L'Allâmeh Cheikh al-Mortaḍâ Âl-Yâsîn, auteur de la biographie d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait décrit la biographie de chacune de ces honorables personnalités dans la liste complète de ces Cheikhs qui lui avaient décerné un certificat de rapporteur de hadiths.
13. Son comportement et sa physionomie
Allah le Très-Haut avait façonné as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en le créant de toute beauté. Il était aussi élégant que beau. Allah l'avait doté d'une jolie physionomie ainsi que d'une parfaite stature. Il était somptueux, robuste et costaux ; il avait de fortes articulations et des bras musclés, de larges épaules, des joues allongées, un nez et des sourcils minces, des yeux ronds, un visage éblouissant et rose et une peau douce. Il était attentif, vertueux et toujours souriant ; ce qui lui attirait le maximum de respect: Béni soit Allah, le meilleur des créateurs.
14. Ses mœurs
Allah le Très-Haut avait créé as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) d'une matière sacrée riche et aussi noble qu'honorable. Il était à la fois doté d'une si haute intelligence de telle sorte que tout le monde l'admirait après avoir distinctement remarqué de la gloire sur son visage et la noblesse dans ses actes et ses paroles. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi bien doté que lui. Et il était en plus courageux et patient.
Il était magnanime et ne pouvait en aucun cas être soumis aux contraintes ni tolérer n'importe quelle forme d'humiliation. Mieux encore, il était à l'abri de toute forme d'orgueil.
Il était très généreux, bienveillant et sympathique étant donné qu'il était issu d'une famille noble considérée comme la source même de la générosité.
Il était très intelligent, attentif, chaleureux et doté de fortes intuitions. Et s'il était clément et indulgent envers les croyants, il était également de toute dureté vis-à-vis des incrédules ennemis d'Allah le Très-Haut. Et il ne craignait rien dans la voie d'Allah étant donné qu'il avait une haute détermination, une grande ardeur et beaucoup d'amour pur envers Allah. Ce qui l'avait aidé à s'élever très haut.
15. Les différentes personnes ayant écrit la biographie d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr
Toute une multitude d'écrivains avaient écrit la biographie d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) de son vivant même. C'est le cas de son propre neveu, al-‘Allâma Cheikh al-Mortaḍâ Âl-Yâsîn qui avait écrit une biographie exceptionnelle du fait qu'il avait pu présenter cette illustre personne de la manière la plus intéressante qui avait incité les savants à viser leur perfection en toute priorité. En outre, as-Sayyed aṣ-Ṣadr disposait d'une biographie au sein de son livre a‘yân-uch-chi‘a dans lequel l'on avait évoqué ses grandes qualités scientifiques figurant dans ses livres ainsi que sa présence parmi ceux qui avaient le droit de décerner un certificat de rapportage de hadiths à son époque. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait également été mentionné par le chercheur Cheikh ‘Abbâs Ibn Cheikh Réḍâ al-Qumi dans la bibliographie de son grand-père, Charaf-ud-dîn ’Amili [42].
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait aussi été cité par certains étrangers intègres à l'instar du philosophe libanais, Amin Rayḥâni, [43] et tant d'autres Orientalistes [44].
Après la mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr, qu'Allah le Très-Haut le sanctifie, l'honorable al-‘Allâma as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi lui avait écrit une biographie détaillée dans les annotations de sa poème ayant une rime de la lettre «R» en guise d'éloge à cette illustre personne. Cette biographie n'était ainsi donc qu'un commentaire de ce superbe poème. C'est un poème assez détaillé qui décrivait toutes les étapes de la vie scientifique et active du défunt, de la naissance jusqu'à la mort. Le poète y avait cité les ancêtres d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en commençant par son père Zayn-ul-‘Abidîn, son grand-père ‘Ali Nûr-ud-dîn, l'arrière grand-père Nûr-ud-dîn, Ali, l'arrière arrière grand-père al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Abil-Ḥassan Tâj-ud-dîn al-Mûsawi jusqu'à as-Sayyed Charaf-ud-dîn de Djabal ‘Amil ou de Iraq. Cette biographie avait pu très clairement démontrer la place de choix qu'occupait as-Sayyed aṣ-Ṣadr dans sa communauté tout en citant ses maîtres, ses étudiants ainsi que ses œuvres traitant de différents sujets. Le poète n'a pas du tout oublié d'y décrire la cérémonie de son enterrement et ses panégyriques accomplies en Iraq, à Djabal ‘Amil, en Iran, en Inde ainsi que dans tant d'autres coins du monde. Nous allons ainsi reproduire un extrait de ladite biographie dans les deux sous-titres suivants:
16. Les personnes ayant obtenu de lui un certificat de rapportage de hadiths
Al-Allâma as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi dit [45]:
"Quant au rapportage de hadiths, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce d'Allah le Très-Haut soit sur lui) était l'homme le plus doué de son époque. Il y avait à l'époque un grand nombre de savants y compris quelques Ḥujjat-ul-islam sortis tout droit de cette école qui avaient obtenu d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr un certificat de rapportage de hadiths. C'est le cas de l'Ayatollah al-‘Uẓmâ, le as-Sayyed Abul-Ḥassan al-Iṣfahâni an-Nadjafi (Que Dieu soit satisfait de lui), et des Ayatollah, Ḥujjat-ul-islam et honorables savants de Nadjaf: le Ḥâj Cheikh Moḥammad al-Ḥussein al-Iṣfahâni l'auteur du commentaire intitulé al-ḥâchiya ‘alal-kifâyah, le Cheikh Moḥammad-Kâẓim ach-Chirâzi, le Cheikh Hâdi Âl-Kâchif al-Ghiṭâ’, le Cheikh Moḥammad-Réḍâ Âl-Yâcîne, le Ḥâj Cheikh ‘Ali al-Qumi, le Ḥâj as-Sayyed Réḍâ al-Hindi et Mirzâ Moḥammad-‘Ali al-Ordabadi de Nadjaf. De Karbala, il y avait le as-Sayyed Mirzâ Hâdi al-Khurassani. De Samarra, il y avait le Cheikh Moḥsin connu sous le nom de Agha Bozorg aṭ-Ṭehrâni, l'auteur de toute une multitude de livres dont adh-dharî‘a ilâ taṣânîf-ich-chi‘a et tant d'autres encore de Samarra. De Djabal ‘Amil, on avait le as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Âl-Charaf-ud-dîn. D'Isfahan, il y avait le Cheikh Agha Réḍâ al-Iṣfahâni l'auteur du livre intitulé naqdu falsafati Darwin. De Machhad, on avait as-Sayyed Ṣadruddin aṣ-Ṣadr. De l'Inde, il y avait mon propre père al-‘Allâma Abul-Ḥassan an-Naqawi. De fayḍ-Abad, il y avait as-Sayyed Chobeir Ḥassan et tant d'autres encore. Et moi-même d'ailleurs, je rapporte des hadiths de sa part selon le certificat qu'il m'avait décerné depuis le 11 chawwâl de l'ân 1346 de l'Hégire. C'est lui mon premier maître qui m'aurait décerné un certificat de rapportage de hadiths. C'était un certificat global valable pour tous les livres traitant de différentes sciences religieuses y compris les hadiths, le Commentaire du saint Coran et autres sciences."
17. Sa mort, son enterrement et son éloge
Allâmeh as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi dit [46]:
"As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) est mort en plein [47] du mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 1354 à Bagdad après y avoir résidé un laps de temps pour des raisons médicales [48]. Sa mort fut un coup fatal pour tout le monde. Plus ou moins cent mille personnes, y compris l'envoyé spécial de Son Excellence le roi Ghazi lui-même, [49] avait accompagné sa dépouille mortuaire jusqu'à Kâẓimayn sa ville natale où il sera enterré à côté du mausolée de son ancêtre, l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur lui) [50].
La nouvelle de sa mort s'était répendue sur tout le territoire iraquien et plus particulièrement à Nadjaf. On organisa alors de différentes cérémonies et séances d'invocation en sa mémoire. Et la plus importante de ces cérémonies furent celles organisées trois jours durant par le chef de la communauté Chiite l'Ayatollah as-Sayyed Abul-Ḥassan al-Iṣfahâni (Que Dieu soit satisfait de lui)."
Allâmeh as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi rapporte:
"La nouvelle de la mort  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait retenti très durement dans le monde islamique en général et surtout en Syrie et à Djabal ‘Amil où il avait eu à planter l'arbre de sa connaissance pendant un bon bout de temps et où vivaient d'honorables gens à l'instar de la famille Charaf-ud-dîn ainsi que leur chef, le Ḥujjat-ul-Islam le as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Charaf-ud-dîn (Que Dieu soit satisfait de lui), qui était le neveu même de l'auteur de cette biographie. On y avait également organisé une grandiose cérémonie qui avait duré jusqu'à sept jours comme l'avait exprimé la carte d'invitation qui m'avait été envoyée et dans laquelle il était mentionné que la cérémonie devrait avoir lieu dans la nouvelle mosquée de Jami‘ à quatorze heures le dimanche 12 Rabî‘ al-Awwal 1354 de l'Hégire correspondant à 13 Juin 1935 de l'ère chrétienne. L'invitation contenait tout le programme du déroulement de la cérémonie en plus de la liste des noms des orateurs. Il s'agissait, entre autres, des gens tels que le grand al-‘Allâma, le Ḥujjat-ul-Islam le Cheikh ‘Abdul-Ḥussein Ṣâdiq, le Ḥujjat-ul-Islam as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Nûr-ud-dîn, le maître Khayr-ud-dîn Beck al-Aḥdab, al-‘Allâma Cheikh Aḥmad Réḍâ et autres grands hommes de lettres. C'était également le cas des Indes où l'on avait pu organiser une grande cérémonie tout en annoncant sa mort dans les journaux. Ce fut la même situation dans plusieurs autres endroits partout dans le monde islamique. Certes, lorsqu'un savant meurt, il se produit une brèche dans l'Islam que rien ne pourra à jamais remplacer."
18. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr dans la presse
1) La presse iraquienne
Pour donner une idée de l'éloge qu'avait faite la presse iraquienne à as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui), il suffit de lire l'article écrit dans la dépêche numéro 312 du lundi 30 Rabbî‘ al-Awwal de l'an 1354 de l'Hégire, correspondant au 01 juin de l'an 1935 de l'ère chrétienne, du journal dénommé «al-karkh» au cours de sa septième année de publication. On peut lire l'extrait que nous reproduisons dans le sous-titre suivant:
La personnalité exceptionnelle de l'imam as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr
Le journal iraquien avait écrit:
"Un homme honorable de la ville de Nadjaf nous a envoyé un résumé de la biographie du grand défunt le Ḥujjat-ul-Islam as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) que nous reproduisons en toute intégralité:
Il est tout à fait absurde de concevoir qu'un quelconque écrivain soit vraiment capable d'exprimer la profondeur de la peine et de la douleur qui touchent la communauté islamique suite à la disparition de son grand chef l'imam Son Excellence l'Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui). Cette perte est si énorme et si lourde qu'aucun d'entre eux ne peut le supporter. Ses douleurs sont exorbitantes et la communauté vient de perdre son grand imam, son honorable al-‘Allâma et son plus grand Marja‘ à qui tout le monde se référait aussi bien pour ses affaires privées que religieuses. C'était ce genre de personne à qui l'on fait recours dans les situations critiques.
Son Excellence l'Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était une personnalité hors du commun dotée d'un savoir tout à fait exceptionnel. C'était un grand modèle en ce qui concerne la science et la vertu dans toutes les trois étapes de sa vie, à savoir, son enfance, sa maturité et à sa vieillesse. Pendant son enfance, il était très doué par son courage et son intelligence. Homme mûr, il était le savant exceptionnel parmi tant d'autres honorables savants. Et pendant sa vieillesse, il était la référence religieuse de la communauté qui lui avait confié cette lourde responsabilité afin de recourir à lui dans toutes les circonstances.
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était toujours souriant avec un visage éblouissant. Il était vraiment éloquent sans le moindre balbutiement et était doté d'une forte argumentation. Il appuyait son argument par un autre encore plus convaincant et simplifiait son langage lors des sujets compliqués de telle manière qu'on croie qu'il s'agit d'un sujet ordinaire et très simple alors qu'il ne l'est pas en réalité. Mais son éloquence, la force de son argumentation et ses paroles séduisantes attiraient jusqu'à faire croire à la simplicité des sujets qu'il abordait. Ses assemblées constituaient une école élégante, une vraie mine de science, de littérature et de toutes sortes d'expressions. Son langage dépendait de son auditeur en tenant compte de ses aptitudes et prédispositions personnelles afin de faciliter ainsi la compréhension, et par la même occasion la conversation. Lorsque vous vous mettez devant lui pour écouter un sujet ayant trait à l'histoire, vous aurez l'impression de vivre cette époque même. Il vous parle parfois du Gabriel (Jibrîl) (Que la paix soit sur lui) lors de la descente de la révélation de telle manière que vous avez l'impression de le voir en personne et d'entendre directement sa voix. Quand il vous parle du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), vous aurez l'impression d'être personnellement témoin de ses miracles, de vivre à son époque et d'entendre ses hadiths et ses sages paroles de sa propre bouche. A chaque fois qu'il aborde un sujet quelconque, il vous renvoie directement à l'époque en question. Et de même lorsqu'il passe d'un sujet à l'autre, il fait tellement attention à lui et à son assemblée de telle sorte que lorsque vous voulez le quitter, et pour la plupart à contrecœur d'ailleurs, vous sentez votre esprit plus épanoui et vos idées plus claires."
Et voici as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) tel que décrit par le philosophe Rayḥâni à la page 273 du deuxième tome dans son livre intitulé «mulûk al-‘arab»:
Lorsque j'ai visité as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) chez lui dans la ville de Kaẓimayn, j'avais remarqué que c'était un homme aux superbes mœurs et à la physionomie parfaite. Il avait des sourcils minces, une barbe blanche abondante et il était doté d'un langage propre aux prophètes. Ses yeux ressemblaient à deux brandons sur deux joues roses. Il avait des épaules larges, une haute taille et des membres musclés. Il portait un grand turban noir ainsi qu'une chemise à manches courtes ouverte au niveau de la poitrine et qui montrait ses avant-bras lorsqu'il tenait un discours. Durant tout mon voyage dans le monde arabe, cette grande personnalité chiite qui vivait dans la simplicité et l'ascétisme était la seule personne qui m'avait décrit les prophètes (Que la paix soit sur eux tous) de la même manière que les historiens, les poètes et les artistes. Il vivait tellement dans l'ascétisme que lorsqu'il me fit visiter sa propre maison, j'avais cru que c'était celle de l'un de ses domestiques. Et lorsque je l'avais vu s'asseoir dans une chambre qui n'avait qu'une simple natte en guise de mobilier, j'avais eu la peine à réaliser que c'était vraiment lui ce grand Marja‘ ayant plus de deux millions de fidèles qui l'imitaient par Taqlîd et qui lui envoyaient des millions de roupies de l'Inde et de l'Iran afin qu'il les dépense dans la voie d'Allah. Il vivait lui-même dans tout cet ascétisme et il ne dépense une seul roupie dans une autre voie que celle d'Allah. Ses conditions de vie avaient fait que je respectasse beaucoup cette illustre personne tout en souhaitant voir quelques uns comme lui parmi nos chefs religieux qui vivaient pleinement dans l'abondance et le confort et qui faisaient tout sauf la pitié et la charité.
C'est de cette manière que le maître «Amin» nous a parlé  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en nous décrivant sa personnalité hors du commun d'une façon on ne peut plus objective et intègre.
Rayḥâni n'était pas du tout le seul à avoir rendu visite cet illustre imam pour pouvoir bénéficier de son grand savoir. Il y avait plutôt toute une multitude d'Orientalistes et de chercheurs qui lui posaient des questions sur des problèmes ambiguës encore irrésolus. Son Excellence as-Sayyed aṣ-Ṣadr leur répondait immédiatement en recourant à des preuves claires et tangibles ainsi qu'à des arguments convaincants. Ceux-ci repartaient alors chez eux en lui remerciant avec le maximum de vénération. Ils s'étonnaient parfois lorsqu'ils l'entendaient évoquer en toute simplicité des exemples du passé pour aplanir un problème assez complexe et leur donner ainsi une solution aux problèmes qui les préoccupaient depuis toujours sans pouvoir trouver une issue quelconque.
Pour conclure, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était un grand Marja‘ religieux que les musulmans et les non musulmans de l'Orient aussi bien que de l'Occident consultaient en tant que haute autorité. Il dépassait la totalité des savants de son époque dans le domaine du Fiqh, des Oṣûl-ul-fiqh, du Commentaire du Coran, des hadiths, de la science de l'évaluation des rapporteurs de Hadiths (‘Ilm-ur-Rijâl) ainsi que tant d'autres disciplines islamiques.
Du vivant même de son maître l'imam as-Sayyed Moḥammad Ḥassan ach-Chirâzi (Que la grâce de Dieu soit sur lui), il était l'étudiant modèle doté d'un degré de connaissances vraiment élevé.
Une fois, l'imam ach-Chirâzi lui avait demandé d'effectuer une certaine recherche portant sur divers sujets scientifiques à controverse. Et lorsqu'il lui en avait présenté le résultat, le maître l'avait lu attentivement avant de lever les mains au ciel pour prier Allah pour lui. Il avait ensuite déclaré: Si je mourais aujourd'hui, je m'en irais en toute quiétude car j'ai enfin parmi mes propres étudiants quelqu'un de valable aussi doué que le chercheur al-Bihbahâni. Or ce dernier n'était autre que le maître de l'Ayatollah Baḥr-ul-‘Ulûm en personne, Son Excellence as-Sayyed Mahdi qui s'était forgé une forte renommée dans le domaine des recherches.
Cette déclaration de la part de l'imam ach-Chirazi peut être considérée comme un grand témoignage du maître en faveur de son étudiant qui prouve la hauteur de ses qualités ainsi que sa capacité scientifique. Il
نبی تلقی الحکم من خیر حاکم    إمـام ولو لا لا لقلنـا بـأنّـه
Sans aucun doute, ce grand imam demeure encore et toujours vivant étant donné qu'il nous a légué de vrais chefs-d'œuvre de hautes qualités dont le nombre dépasse la centaine. [51] Il s'agit là en effet de meilleurs livres écrits dans le domaine de la science.
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) demeure encore vivant de nos jours grâce à la présence de ses deux fils, à savoir, les honorables as-Sayyed Moḥammad aṣ-Ṣadr, le président du conseil des nobles et as-Sayyed ‘Ali aṣ-Ṣadr. As-Sayyed Moḥammad aṣ-Ṣadr, ce leader à forte personnalité politique et scientifique tant adoré en Iraq.
إلیه تجـرجـر أذیالها    أتتـه الزعامة منـقادة
ولم یک یصلح إلاّ لها    فلم تک تصلح إلاّ له
Quant à son frère Ali, il constituait l'incarnation même de leur honorable défunt père de par son rôle combien important dans le domaine religieux. Il attirait les regards ainsi que les âmes qui retrouvaient par là leur guidance vers Allah tout en s'abreuvant à sa science.
Qu'Allah leur accorde une longue vie pleine de patience et qu'il leur octroie une forte récompense.
Je me suis dis:
C'est ainsi donc qu'était le monde de la presse iraquienne pendant le deuil organisé aussi bien en Iraq qu'en Iran, en Afghanistan, en Inde, en Syrie, en Egypte que dans d'autre pays où as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était considéré avec beaucoup de respect.
2) La presse libanaise
Quant à la presse libanaise, elle avait publié la photo  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en plus de son éloge préparé par la commission [52] chargée des funérailles que nous reproduisons en toute intégralité:
Le grand désastre dans le monde islamique à l'annonce de la mort de Son Excellence l'imam aṣ-Ṣadr
 Biographie brève: ses qualités - sa personnalité
Par des lèvres frissonnantes à peine capables de parler et un esprit bouleversé, nous portons à la connaissance de la communauté islamique la nouvelle du deuil de la république iraquienne, de l'Islam et de tous les Arabes à l'occasion de la disparition de leur Guide, le grand imam as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui):
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)
Certes, la disparition d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) laisse un grand vide dans le monde plongé dans un extrême désordre, un monde en plein désastre qui ne peut s'en remettre que si Allah gratifie cette communauté d'un autre imam de sa trempe pour assouvir ses besoins et répondre à ses intérêts généraux. Un imam aussi compétent que conscient comme le défunt dans tous les domaines: la science, la pratique, la décision, la revivication de l'âme, la croissance intellectuelle ainsi que le raffermissement de la foi et des principes de base au sein de la communauté.
En fait, toute la communauté islamique, le peuple arabe tout entier, le monde du livre et avant tout la religion islamique elle-même étaient tous en deuil à cause de ce grand malheur qui venait de les frapper et qui a donné des insomnies à la communauté en la mettant mal à l'aise. Certes, c'était un coup terrible que de perdre ce tout dernier réformateur qui incarnait la glorification d'Allah au fond des cœurs des croyants et qui personnifiait les prophètes et les véridiques par sa sincérité, sa vertu et sa haute perfection.
Qu'Allah console la communauté islamique en comblant le vide créé par cette grande perte en lui donnant un de ces guides capables de guider vers la vertu, la bienfaisance et la charité pour l'intérêt de tous, afin de revivifier la communauté, de propager la science et de concrétiser les bonnes pensées ainsi que les bonnes aspirations.
Il est tout à fait indispensable de citer ne fut-ce que brièvement la biographie de cet illustre savant afin d'accomplir tant bien que mal notre devoir envers notre Imam sacré (Que la grâce de Dieu soit sur lui).
1- Sa naissance
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) est né le vendredi 29 du mois sacré de Ramadan de l'an 1272 de l'Hégire dans la sainte ville de Kâẓimayn où se situe le mausolée de ses deux grands-pères, les saints Imams: Mûssâ Ibn Ja‘far al-Kâẓim et Moḥammad Ibn ‘Ali al-Jawâd, respectivement le septième et le neuvième Imams (Que la paix soit sur eux tous). La ville de Kâẓimayn constituait ainsi un bon cadre et un endroit par excellence car située juste à quelques lieux au nord de la ville Bagdad, la capitale même de l'Iraq.
2- Son nom et sa généalogie
وصفات ضوء الشمس تذهب باطلا    وإذا استطال الشیء قام بنفسه
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était si célèbre que son nom à lui tout seul peut suffire pour représenter toute une généalogie pleine de fierté et de noblesse. Néanmoins, les exigences du monde des biographes exigent parfois que l'on cite la généalogie de toute personne dans sa biographie sans tenir compte de son degré de célébrité.
En effet, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait une très glorieuse généalogie.
نورا ومن فلق الصبـاح عمودا    نسب کأنّ علیه من شمس الضحی
C'est une généalogie aussi éclatante que la clarté du soleil en pleine matinée et aussi éblouissante que la lumière de la journée qui fait disparaître la nuit.
Il s'agit en fait de l'imam Abû Moḥammad Ḥassan fils de Chérif Hâdi fils de Chérif Moḥammad ‘Ali fils de Chérif Ṣâliḥ fils de Chérif Moḥammad fils de Chérif Ibrâhim (connu sous le nom de Charaf-ud-dîn) fils de Zayn-ul-‘Abidîn fils de ‘Ali Nûr-ud-dîn fils de Nûr-ud-dîn Ali, fils de al-Ḥussein fils de Moḥammad fils de al-Ḥussein fils de ‘Ali fils de Moḥammad fils de Tâj-ud-dîn (connu sous le nom de Abûl-Ḥassan) fils de Moḥammad fils de ‘Abdullâh fils de Aḥmad fils de Ḥamza fils de Sa‘dullah fils de Ḥamza fils de Moḥammad fils de ‘Abdullâh fils de Moḥammad fils de ‘Ali fils de ‘Abdullâh fils de Moḥammad fils de Ṭâhir fils de al-Ḥussein fils de Mûssâ fils de Ibrâhim al-Mortaḍâ fils de l'Imam Mûssâ al-Kâẓim fils de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq fils de l'Imam Abû Ja‘far al-Bâqir fils de l'Imam ‘Ali Zayn-ul-‘Abidîn fils de Abû ‘Abdullâh  al-Ḥussein le chef des martyrs petit-fils du patron des prophètes et fils du Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et de Zahrâ la dame de toutes les dames de l'univers (Que la paix soit sur eux tous). Ceux-ci étaient tous d'honorables guides de la communauté et les Imams des Musulmans à leurs époques. Des imams à l'ascendance noble d'où est sortie une descendance pure, purifiée et purificatrice.
3- Ses dons et son épanouissement
Allah avait pourvu as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) de mœurs exceptionnelles en le façonnant de la manière la plus parfaite pour une personne ordinaire n'ayant pas le degré d'infaillibilité. Il l'avait exceptionnellement doté d'une nature saine, d'une haute intuition ainsi que d'une grande capacité d'assimilation. Il disposait d'une forte personnalité, d'un esprit vif, d'une intelligence aiguë, d'un comportement modeste et d'une forte argumentation. Il était tellement éloquent que quand il parlait, vous pouviez entendre une douce mélodie attirante et envoûtante. Il avait l'art de s'attirer les cœurs et de s'accaparer des âmes avec de saints discours divins qui étaient en soi de vraies sources de vie et de spiritualité. Il ne se contentait jamais de simples aspects superficiels des choses. Au contraire, il fouillait toujours jusqu'au fond tout en se choisissant ce qui convient le plus à son intellect hors du commun, à son style fin ainsi qu'à son caractère sublime.
C'est ainsi qu'était l'illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit sur lui) et c'est ainsi qu'Allah le Très-Haut l'avait créé. Et d'ailleurs, ceci est tout à fait normal étant donné qu'il avait depuis sa jeune enfance de ces aptitudes si rares et si exceptionnelles que l'on ne pouvait pas ordinairement retrouver dans n'importe qui et n'importe comment sauf après de minutieux examens et sélections nécessitant des siècles. Quant à lui, il lui était tout à fait normal d'atteindre cette gloire et cette éternité vu qu'il descendait d'une lignée vertueuse caractérisée par la haute perfection. Seul le tempérament exempt de toute forme de déviation et de complexe qui régnait au sein de la famille de charif Hâdi, son honorable père comme s'il s'agissait d'un lycée bien organisé voire une faculté de haut niveau exigeant aux étudiants d'associer à la fois la vertu, à l'éthique, à l'honnêteté, à la foi et à la conviction d'une manière vraiment exceptionnelle.
Les psychologues aussi bien que les pédagogues s'accordent à l'unanimité que la maison constitue en effet un cadre propice pour former les enfants que l'on veut à tout prix remplis de sagesse et pour recourir à toute la science dans l'édification d'une fondation, d'une base solide sur laquelle s'élèvera un édifice aussi solide que joli et aussi vaste que présentable. Et l'enfant parcourt toutes ces étapes progressivement grâce à ses aptitudes et à sa capacité d'assimiler les nouvelles données pour atteindre son idéal. Y a-t-il un idéal mieux que le sage Charif Hâdi pour assurer l'éducation de la nouvelle génération ? Et y a-t-il quelqu'un plus apte que le défunt pour recevoir cette éducation et l'adopter dans la bonne voie ? Il faut donc admettre que notre défunt ait réussi son examen qui lui offrit l'occasion de disposer de hauts degrés de la perfection.
4- Sa personnalité et ses qualités
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était une personne compatissante, bienveillante et très sensible quant aux intérêts de la communauté. L'amour ne constituait pas pour lui l'unique raison pour s'approcher de quelqu'un ni le mécontentement pour s'en éloigner et pas même la majesté pour le respecter. D'après lui, le degré de foi et le bien constituaient les vrais critères pour apprécier et évaluer les gens qui le côtoyaient.
La manière dont l'a brièvement décrit le philosophe Rayḥâni dans son livre intitulé «mulûk al-‘arab» [53], après lui avoir rendu visite, suffit largement pour exprimer avec clarté ce que représentait cet honorable imam pour le monde islamique en général et le monde arabe en particulier. Cette brève description permet également de donner une idée sur son degré d'ascétisme ainsi que son degré de piété. Il avait la même vision sur ce monde périssable que les prophètes et les grands personnages parmi les hommes vertueux.
5- Son savoir et ses œuvres
Vous serez d'accord avec nous qu'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était l'homme le plus génial, le plus doué et le plus grand penseur du vingtième siècle.
En effet, la plupart des savants ne se contentent que d'une seule spécialité dans le domaine de l'art, de la littérature ou d'autres domaines de la science. Celui-ci veut à tout prix devenir philosophe, celui-là veut devenir jurisconsulte pendant que celui-là d'autre suit les cours de littérature pour devenir homme de lettres. On se contente alors de lire une seule page de philosophie portant sur l'intelligence, les réalités intelligibles, les substances et les accidents pour devenir philosophe ; ou sur des sujets tels que le jugement, l'héritage, le commerce et autres chapitres du Fiqh ou tout simplement sur des sujets ayant trait aux fondements du Fiqh à l'instar du principe de «Barâ’a» et le «Istiṣḥâb», la règle «Ishtighâl», le «Ta‘âdul» et le «Tarâjiḥ» voire sur les recherches portant sur le «Qaṭ‘» (la certitude), le «Ẓann», ou les autres sujets des fondements du Fiqh pour devenir jurisconsulte. L'homme de lettres est celui qui se plonge dans les études de littérature: son histoire, ses textes et l'étude de la poésie de l'époque du Jâhiliyya (L'époque préislamique), de l'époque Omeyyade ou de l'époque ‘Abbaside afin de faire connaissance avec les grandes figures de la littérature de l'époque.
Quant à l'objectif de l'illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit sur lui), c'était tout autre chose: Il visait plutôt le progrès perpétuel de la science. Il voulait le plus simplement du monde faire de sa tête une véritable encyclopédie scientifique, une véritable bibliothèque renfermant les sujets les plus délicats de différents domaines de la science. Il visait ce grand objectif jusqu'à ce qu'il ait pu maîtriser à la fois toutes les disciplines d'une manière qu'on ne peut plus parfaite.
En effet, lorsque vous examinez minutieusement les œuvres d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) qui dépassent d'ailleurs la centaine, vous serez certainement étonnés car vous vous rendrez sûrement compte que chacun de ses livres ayant trait à tel ou tel autre domaine de la science prouve à suffisance qu'il était vraiment l'homme le plus doué dans le domaine. Et lorsque vous lisez ensuite son deuxième livre puis son troisième et ainsi de suite, vous vous rendrez effectivement compte qu'il maîtrise amplement le domaine en question comme s'il en était le fondateur.
Nous projetons de publier un document spécial sur la vie de cet illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit sur lui) [54] afin d'expliquer ses efforts combien louables dans la rédaction des livres et ses grands services en faveur de la communauté islamique et de la science.
6- L'annonce de sa mort
As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) est décédé le 11 Rabi‘ al-Awwal de l'an 1354 de l'Hégire. L'annonce de sa mort avait plongé l'Iran, l'Afghanistan, l'Iraq, Djabal ‘Amil et tout le monde islamique d'ailleurs dans une profonde tristesse. Des cérémonies ont été organisées par-ci par-là dans toutes les capitales du monde islamique ainsi que dans toutes les villes et villages pour lui rendre hommage. Dans la ville de Ṣûr, qu'Allah offre de la patience à cette communauté, on lui avait consacré spécialement sept jours de deuil. Nous profitons quant à nous de cette occasion pour présenter nos sincères condoléances à son successeur, le guide et le président du conseil des nobles de l'Iraq ainsi qu'à tous les membres de la famille de l'illustre disparu.
Pour finir, nous invitons toute la communauté islamique à tirer une leçon de la vie  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) et de la prendre comme modèle pour éduquer les jeunes générations tout en espérant produire des savants de sa trempe caractérisés par la vertu et la sincérité et qui œuvrent pour l'épanouissement ainsi que pour le développement de toute la communauté avec l'aide d'Allah le Très-Haut.
La commission chargée des fêtes
7- La mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) de la bouche des poètes
Toute une multitude de poètes et d'hommes de lettres avaient décrit la mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) dans plus d'une vingtaine de poèmes en arabe et en persan. Il y a par exemple ce poème de Cheikh al-Faqîh, al-‘Allâma Cheikh Mortaḍâ Âl-Yasin (Qu'Allah fortifie son âme) qui signifie littéralement:
Aucun cœur n'a pu supporter la douleur causée par ta disparition
Aucun œil non plus n'a goûté au sommeil
Vraiment, que tu te sois débarrassé de cette fièvre
C'est en réalité mon âme qui a quitté mon corps
Tu séjournes dans la demeure éternelle et je t'en félicite
Car c'est la meilleure demeure pour la vie que Dieu ait accordée.
Même si mes yeux ne te voient plus
Tes yeux quant à eux nous verront toujours
Tu as disparu mais c'est la guidance qui nous a annoncé plutôt ton absence
Et je crois que c'est un homme vertueux et bienfaisant qui nous a quittés pour toujours.
L'an 1354 de l'Hégire
 
PREAMBULE
Nous louons Allah le Très-Haut pour nous avoir ouvert les portes du savoir afin de fonder les disciplines islamiques et qui nous a désignés en toute exclusivité sous le nom de «Chiites Imâmites». Nous le louons d'une louange par laquelle nous devançons tous ceux qui ont goûté à sa grâce. Et que le salut et la prière soient sur la meilleure et la plus noble des créatures, Moḥammad, le chef des messagers d'Allah, le fondateur de sa loi, celui qui fut envoyé avec le message le plus noble, le point final de ce qui a précédé et le point de départ de tout ce qui allait commencer ; ainsi que sur les membres de sa sainte famille, les nobles et les clés de la porte des sciences et des disciplines islamiques.
Lorsque nous avons eu l'honneur de rédiger le livre intitulé «ta’sîs-uch-chi‘at-il-kirâm li funûn-il-islâm» [55], nous l'avions subdivisé en plusieurs chapitres regroupant les différentes disciplines fondées par les Chiites. Chacun de ces chapitres renfermait des sous-titres donnant des renseignements détaillés sur le fondateur de ladite discipline, le premier à avoir composé un livre dans le domaine, le premier à en avoir créé des disciplines auxiliaires, le premier à s'y être imposé en toute priorité avant d'être imité par les autres ainsi que sur le premier à s'être spécialisé dans le domaine en plus de tant d'autres informations dans le même genre, sans en oublier les grandes figures.
Néanmoins, au cours de notre rédaction, nous n'avions pas du tout cité les noms de ces illustres personnages du monde scientifique selon l'ordre alphabétique. Nous nous étions plutôt exclusivement basé sur l'ordre chronologique, autrement dit leur apparition dans l'histoire, afin de respecter le droit du prédécesseur sur le successeur et de rendre par la même occasion hommage aux pionniers de la discipline qui nous ont rendu un service combien louable
Ceci constituait vraiment une première dans l'histoire du livre, car aucune autre personne ne nous avait devancé dans ce domaine ; et d'ailleurs personne non plus n'avait été ne fut-ce qu'effleuré par l'idée de composer un tel livre. Or, comme ledit si bien le saint Coran: «Suis alors sa récitation lorsque nous le récitons. C'est à nous qu'incombe ensuite la tâche de l'expliciter pour le faire comprendre» [56], c'était à nous de l'expliquer aux gens.
Nous avions fini par constituer un livre un peu trop volumineux étant donné que nous y avions cité la biographie de tous les illustres savants mentionnés en plus d'une série d'autres informations introuvables nulle part ailleurs. Quelques honorables membres de la famille nous avaient alors suggéré d'en faire un résumé afin de mieux l'adapter aux besoins dans le domaine et de l'intituler cette fois-ci «ach-chi‘a wa funûn-ul-islâm» (Les Chiites et les disciplines islamiques). Après avoir consulté Allah le Très-Haut par une «al-Istikhâra» [57] qui s'était d'ailleurs révélé favorable, nous avions pris ainsi la résolution de résumer le premier livre en optant cette fois-ci sur l'importance des disciplines comme critère dans la citation au détriment de l'ordre chronologique adopté dans le livre de base.
 
 CHAPITRE I
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LES ‘ULUM-UL-QUR’ÂN (SCIENCES CORANIQUES)
Avant tout, il est important de signaler que, selon plusieurs sources, c'est le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) qui fut le tout premier à avoir donné une classification des sciences coraniques. Il avait subdivisé ce domaine en soixante branches différentes tout en citant un exemple pour chacune dans un livre que nous conservons jusqu'à nos jours. Ce chef-d'œuvre constitue en tout cas un document de référence pour tous les livres écrits dans le domaine des sciences coraniques.
Et c'est encore le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) qui avait constitué le tout premier exemplaire du saint Coran surnommé «muṣḥafu Amîr-ul-Mu’minîn» selon l'ordre de révélation des versets, et cela juste quelques mois après la disparition du saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Les hadiths qui confirment cette information selon les sources des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sont reconnus comme étant «Mutawâtir» et «Mustafîd», selon les sources Sunnites. Nous avions eu à en citer quelques uns dans le livre de base dans notre entretien avec Ibn Ḥajar al-‘Asqalâni.
I. 1 - Le premier à avoir écrit un livre sur le Tafsîr (le commentaire) du saint Coran
Le tout premier à avoir écrit sur le commentaire du saint Coran est un dénommé Sa‘îd Ibn Jubeyr at-Tâbi‘i (Qu'Allah soit satisfait de lui). Il avait vécu juste après la mort du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «al-itqâne» que, selon un hadith rapporté par Qotâda, Sa‘îd Ibn Jubeyr était le meilleur commentateur du saint Coran de son époque.
Ibn an-Nadîm avait lui aussi reconnu ce même fait dans son «al-fihrist» en citant le livre de Sa‘îd Ibn Jubeyr en tête de tous les livres écrits dans le domaine du Commentaire du Coran. Ce dernier fut assassiné au cours de l'an 94 de l'Hégire.
Sa‘îd Ibn Jubeyr (Qu'Allah soit satisfait de lui) comptait parmi les partisans d'Ahl-ul-Bayt les plus fidèles. Ceci a été mentionné par toute une multitude de savants spécialistes dans leurs livres «ar-rijâl» (la science des rapporteurs de hadiths) à l'instar de l'Allâmeh Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar dans son livre intitulé «al-khulâṣâ» et d'Abû ‘Amru al-kachchi dans son livre sur les rapporteurs de hadiths.
Abû ‘Amru al-kachchi a rapporté toute une série de hadiths des Imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous) dans lesquels ils louaient les vertus de cet honorable personnage, son attachement à eux et son honnêteté. Il a encore ajouté que le vrai motif qui avait d'ailleurs poussé al-Ḥajjâj à assassiner Sa‘îd Ibn Jubeyr (Qu'Allah soit satisfait de lui) n'était autre que l'attachement de ce dernier aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Il faut toutefois signaler que tout un groupe d'autres savants chiites avaient eu à écrire des livres dans le domaine de Tafsîr (commentaire du Coran) après Sa‘îd Ibn Jubeyr. On a, entre autres:
As-Soddi al-Kabir
Il s'agit en fait d'Ismâ‘îl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Kufi, beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad al-Qurachi, décédé en l'an 127 de l'Hégire.
Cet illustre savant avait à son actif un Commentaire du saint Coran pour lequel Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait déclaré dans son livre intitulé «al-itqâne»:
«Le meilleur Commentaire du Coran c'est celui de Ismâ‘îl as-Soddi que les spécialistes du domaine tels que ath-Thawri et ach-Chu‘ba avaient rapporté de lui-même.»
Quant à nous, nous avons dit:
En plus de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il y avait également Cheikh an-Najâchi qui avait mentionné le Tafsîr de Ismâ‘îl as-Soddi dans son propre Commentaire du Coran autant que cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains chiites.
Ibn Qotayba avait quant à lui mentionné la tendance chiite de cet illustre savant dans son livre intitulé «al-ma‘ârif» ainsi que al-‘Asqalâni dans ses livres intitulés «at-taqrîb» et «tahdhib-ut-tahdhib».
Ismâ‘îl as-Soddi fut tour à tour disciple de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein, de l'Imam al-Bâqir et de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous).
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi
Cet éminent savant a à son actif un Commentaire du Coran très célèbre. Ibn an-Nadîm l'a aussi cité dans son livre intitulé «al-fihrist» dans la partie consacrée aux auteurs des Commentaires du Coran.
Ibn ‘Uday a écrit dans son livre intitulé «al-kâmil»:
«Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi avait des hadiths authentiques spéciaux qu'il a rapporté d'Abû Ṣâliḥ.»
Al-Kalbi est connu pour son Commentaire du Coran considéré comme le plus fourni et le plus riche de tous.
As-Sam‘âni quant à lui dit à ce propos:
«Moḥammad Ibn as-Sâ’ib, l'auteur du Commentaire du Coran, était l'un de ces savants de Kufa qui croyaient au retour des morts dans cette vie (Raj‘at). Son fils Hichâm avait une noble ascendance et il était un chiite vraiment extrémiste.»
Quant à nous nous avons dit:
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi faisait partie des plus fidèles chiites disciples de l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et de son fils l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l'an 146 de l'Hégire.
Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî, le maître du Commentaire du Coran (Tafsîr)
Cet honorable savant était disciple de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) et son inséparable compagnon. Il avait à son actif toute une série de livres dont un Commentaire du Coran. Il est décédé en l'an 127 de l'Hégire.
Le Tafsîr de Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî est évidemment différent de celui de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) cité par Ibn an-Nadîm dans son «al-fihrist» parmi tant d'autres Commentaires coranique en disant:
«Le livre de al-Bâqir Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein rapporté par Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mondhir, le chef de la tendance Jârudite et Zaydite.»
Quant à nous, nous disons:
Un groupe de Chiites dignes de confiance à l'instar d'Abû Baṣîr Yaḥyâ Ibn Qâsim al-Asadi avait eu l'occasion de rapporter ce commentaire du Coran de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) d'Abul-Jârûd bien avant sa déviation vers le Zaydisme.
I. 2 - Le premier à avoir écrit sur la lecture coranique et le premier à avoir rassemblé les différents styles de lecture
Le tout premier à avoir écrit sur la lecture coranique est un dénommé Abû Sa‘îd qui n'est autre que Abâne Ibn Taghlib ar-Rab‘i. Il était également connu sous le nom d'Abû Umayma al-Kufi.
Cheikh an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:
Abâne était le devancier dans toutes les sciences coraniques, dans le Fiqh ainsi que dans les hadiths. Il avait son propre style de lecture coranique très connu chez les lecteurs du saint Coran.
Cheikh an-Najâchi avait cité par la suite la chaîne de rapportage de son hadith sur le saint Coran rapporté du fameux Moḥammad Ibn Mûssâ Ibn Abî Maryam, l'auteur du livre intitulé «al-lu’lu’» (la perle) et qui remontait jusqu'a Abâne.
Quant à Ibn Nadîm, il a écrit dans la partie consacrée à l'index des œuvres d'Abâne dans son «al-fihrist»:
Il avait à son actif des livres sur le «Ma‘ân-il-Qur’ân» (les sens du saint Coran), un autre livre intitulé «kitâb-ul-qirâ’a» ainsi qu'un autre encore sur les fondements de Fiqh selon les hadiths des sources chiites.
Après Abâne, ce fut le tour de Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept maîtres de la lecture coranique d'écrire un livre dans ce domaine.
On retrouve le passage suivant dans le livre d'Ibn an-Nadîm intitulé «al-fihrist»:
«Le livre de lecture coranique rédigé par Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept adeptes de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»
Ce même livre a aussi été mentionné par Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths parmi les adeptes de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Selon Cheikh Jamâl-ud-dîn Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Ḥaddâd al-Ḥilli, le Cheikh Chahîd Moḥammad Ibn Makki a écrit dans l'un de ses livres:
Al-Kisâ’i avait appris la lecture coranique auprès de Ḥamza qui l'avait apprise à son tour auprès d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Quant à ce dernier, il avait appris la lecture coranique auprès de son illustre père et lui de son propre père, et ainsi de suite jusqu'au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à nous, nous disons:
Ḥamza avait également appris la lecture coranique auprès d'A‘mach et Ḥimrân Ibn A‘yune qui comptaient tous deux, comme nous le verrons, parmi les grands Cheikhs Chiites.
Personne n'avait en tout cas précédé Abâne et Ḥamza dans la constitution des livres sur la lecture coranique.
Et pourtant adh-Dhahabi et une série d'autres chercheurs qui ont écrit des livres sur les différentes catégories de lecteurs du saint Coran ont prétendu que le tout premier à avoir composé un livre sur les différents styles de lecture coranique serait un certain Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm décédé en l'an 224 de l'Hégire.
Et il n'y aucun doute que Abâne Ibn Taghlib ar-Rab‘î ait vécu avant ce Abû ‘Obeyd, car adh-Dhahabi, dans son livre intitulé «al-mizân», ainsi que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât», ont tous deux mentionné que Abâne est décédé en l'an 141 de l'Hégire. Ce qui prouve ainsi que Abâne avait vécu environ 83 ans avant Abû ‘Obeyd.
Il en est de même pour Ḥamza Ibn Ḥabîb qui, toujours d'après adh-Dhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, est né en l'an 80 de l'Hégire et décédé en l'an 156 de l'Hégire selon les uns et en l'an 154 de la même ère, selon les autres. Et il y en a qui fixent carrément le décès de Ḥamza Ibn Ḥabîb en l'an 158 de l'Hégire.
Quoiqu'il en soit, ce sont les savants chiites qui furent les premiers à écrire un livre sur la lecture coranique, et adh-Dhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ne l'ignoraient pas du tout. Ils voulaient tout simplement citer le tout premier savant Sunnite à avoir écrit sur la lecture coranique et non pas, bien entendu, le tout premier savant musulman.
Il y a d'ailleurs une autre série de savants chiites qui avaient également précédé Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm dans la composition de livres sur la lecture coranique en plus de ceux que nous avons déjà cités. Il s'agit en effet des gens tels que:
Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir mentionné par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist» parmi les chiites spécialistes de la lecture coranique. Il a dit à ce propos:
Il (en parlant de Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir) était le maître de la masse et l'un de ceux qui lisaient le saint Coran selon le style de Ḥamza avant de s'inventer un style propre à lui. Il est né à Bagdad, mais il avait fait ses études à Kufa. Il est décédé en l'an 231 de l'Hégire, le jour même d'Arafat. Il est l'auteur d'un certain nombre de livres dont «al-qirâ’a» sur la lecture coranique, «mukhtaṣar-un-naḥw» sur la syntaxe arabe ainsi qu'un autre livre sur le code pénal semblable à celui de al-Farrâ’.
Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi de Kufa
Il s'agit du maître de al-Kisâ’ï et de al-Farrâ’ qui faisait partie de proches disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). Abû ‘Amru ad-Dâni l'a cité dans la classe des lecteurs «qurrâ’»du saint Coran en disant qu'il avait eu des cours de lecture auprès d'Abû ‘Amru et assisté aux leçons de lecture coranique dispensées par al-A‘mach l'un des savants de Kufa. Il était habilité à émettre son propre avis dans la lecture coranique où il avait un bon nombre d'adeptes. Il avait un certain nombre d'élèves sur la lecture coranique parmi lesquels Khallâd Ibn Khâlid et ‘Ali Ibn Moḥammad al-Kondi. Il y avait également une série de personnes qui rapportaient de lui la lecture coranique à l'instar d'al-Kisâ’ï et d'al-Farrâ’. Il est décédé au début du deuxième siècle de l'Hégire. Selon an-Najâchi dans son «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a», Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi al-Kûfi avait à son actif une série de livres parmi lesquels le grand et le petit «al-waqf wal-ibtidâ’» ainsi que le livre intitulé «al-hamz» sur les règles de lecture coranique.
Chahîd Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb
Il avait quant à lui opté pour le style de son propre grand-père, le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur eux tous), comme l'affirme ‘Omar Ibn Mûssâ ar-Rajhi [58]. Ce dernier a écrit dans l'introduction du livre sur la lecture de Zayd: J'ai entendu cette façon de lire chez Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous). Je n'avais jamais vu quelqu'un qui maîtrise les sciences coraniques autant que lui. Il en connaissait les Nâsikh (les versets abrogatifs), les Mansûkh (les versets abrogés), tous les sujets complexes ainsi que le I‘râb (l'analyse grammaticale). Il fut assassiné à l'époque de Hichâm Ibn ‘Abdul-Mâlik en l'an 122 de l'Hégire. Il était alors âgé de 42 ans étant donné qu'il est né en l'an 80 de l'Hégire.
Tous ceux-ci avaient écrit des livres sur la lecture coranique bien avant Abû ‘Obeyd Qâsim Ibn Salâm. Ce qui prouve à suffisance que ce sont les savants chiites qui furent les premiers à rédiger des livres dans ce domaine.
I. 3 - Le premier à avoir écrit un livre sur les préceptes du saint Coran
Le tout premier à avoir écrit sur les préceptes du saint Coran est un dénommé Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi, l'un des disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui), que nous avons déjà cité plus haut. Ibn Ṣaïb a également été cité par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist» dans la partie réservée aux livres rédigés sur les préceptes du saint Coran. Il a dit exactement: Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi a rapporté le livre intitulé «aḥkâm al-Qur’ân» sur les règles du saint Coran de Ibn ‘Abbâs.
Quant à nous, nous disons:
Comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, Ibn Ṣaïb al-Kalbi est décédé en l'an 146 de l'Hégire. Ainsi, la prétention de as-Suyûṭi selon laquelle l'Imam ach-Châfi‘i serait le tout premier à avoir constitué un livre portant sur les préceptes du saint Coran mérite d'être examinée et vérifiée avec minutie.
En effet, Imam ach-Châfi‘i est décédé en l'an 204 de l'Hégire alors qu'il était seulement âgé de 54 ans. Il en est de même pour sa déclaration dans son livre intitulé «ṭabaqât-un-nuḥât» sur les grammairiens selon laquelle le tout premier à avoir écrit un livre sur les préceptes du saint Coran serait Qâsim Ibn Aṣbagh Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf al-Bayâni al-Qorṭobi de l'Andalousie (dans l'actuelle Turquie) décédé en l'an 340 de l'Hégire alors qu'il était âgé de 93 ans et quelques jours.
I. 4 - Le premier à avoir écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran
Selon un bon nombre de nos savants, le tout premier à avoir écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran, c'est encore le Cheikh Chiite Abâne Ibn Taghlib qui était déjà le tout premier à avoir constitué un livre sur la lecture coranique. En outre, cette information fut également confirmée par Yâqut al-Ḥamawi dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’» sur les hommes de lettres ainsi que par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât». Ces derniers furent tous les deux d'accord que Abâne Ibn Taghlib est décédé en l'an 141 de l'Hégire.
Et pourtant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «al-awâ’il» sur les pionniers dans les différents domaines: Le premier à avoir rédigé un livre sur les faits insolites dans le saint Coran fut Abû ‘Obeyda Mu‘mar Ibn al-Muthannâ décédé en l'an 209 de l'Hégire, ou en l'an 210 voire en l'an 211 selon certains autres avis.
Quant à nous, nous ne croyons pas du tout que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ait complètement oublié ce qu'il avait déclaré dans la biographie d'Abâne Ibn Taghlib dans son «bughyat-ul-wi‘ât», lorsqu'il avait affirmé que Abâne avait écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran. Loin de là en tout cas. Il faisait tout simplement ici allusion au tout premier savant de la ville de Basra à avoir rédigé un livre dans ce domaine. En effet Abû ‘Obeyda n'était nullement de la tendance sunnite pour que l'on puisse prétendre que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi voulait seulement citer le tout premier savant sunnite. Car, comme l'affirme Jahedh dans son livre intitulé «al-ḥayawane», de nos jours édité en Egypte, Abû ‘Obeyda était bel et bien de la tendance Kharijite Ṣafuriyya.
Il faut néanmoins signaler qu'il y a eu toute une série de savants chiites qui ont également écrit des livres dans ce même domaine après Abâne Ibn Taghlib. Nous pouvons citer le cas d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi qui avait lui aussi vécu avant Abû ‘Obeyda, Abû ‘Othmân al-Mâzéni décédé en l'an 248 de l'Hégire, al-Farrâ’ décédé en l'an 207 de l'Hégire, Ibn Dureyd al-Kufi, homme de lettres décédé en l'an 321 de l'Hégire ou encore ‘Ali Ibn Moḥammad as-Simsâṭi dont nous allons prouver la tendance chiite lorsque nous citerons leurs biographies dans les chapitres portant sur le Naḥw (la grammaire arabe) et la linguistique.
I. 5 - Le devancement des savants chiites dans la composition des livres sur les différents thèmes abordés dans le saint Coran (Ma‘âni-l-Qur’ân)
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les différents thèmes abordés dans le saint Coran est encore une fois de plus ce Cheikh Chiite Abâne Ibn Taghlib décédé en l'an 141 de l'Hégire. Toute une multitude de savants avaient cité son livre dans ce domaine. Nous pouvons citer l'exemple de Cheikh Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», de Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» dans lequel il cite les écrivains de la tendance chiite, et tant d'autres savants d'ailleurs. Et, tout au long de nos recherches, nous n'avons pas trouvé quelqu'un d'autre ayant écrit dans ce domaine avant Abâne.
Toutefois, nous retrouvons également certains autres de nos savants chiites à l'instar de ar-Rawâsi et de al-Farrâ’ qui avaient aussi écrit des livres dans ce domaine. Ibn an-Nadîm dit à ce propos:
«Il y existe un livre sur les différents thèmes abordés dans le saint Coran écrit de la main de ar-Rawâsi ainsi qu'un autre rédigé par al-Farrâ’ pour ‘Omar Ibn Baker. Et ces deux auteurs étaient tous de la tendance chiite.»
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les Nâsikh (les versets abrogatifs) et les Mansûkh (les versets abrogés) dans le saint Coran est un certain ‘Abdullâh Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Aṣam al-Masma‘ï al-Baṣri qui faisait partie des savants du monde Chiite. Il comptait parmi les disciples de l'Imam Abî ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Après ‘Abdullâh, nous pouvons citer le cas de Dâram Ibn Qabîṣa Ibn Nahchal Ibn Majama‘ Abul-Ḥassan at-Tamîmi ad-Dârami l'un des Cheikh de la première génération des Chiites. Celui-ci avait vécu assez longtemps étant donné qu'il avait même connu l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Il n'est décédé que vers la fin du deuxième siècle de l'Hégire. Il avait à son actif deux livres sur les versets abrogatifs et les versets abrogés dans le saint Coran, à savoir: «al-wujûh wan-naẓâ’ir» et «an-nâsikh wal-mansûkh» que Cheikh an-Najâchi a eu à mentionner dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» dans lequel il cite les écrivains de la tendance chiite, dans la partie où il cite la biographie de ce grand savant.
Vint ensuite le tour de Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Faḍḍâl, l'un des adeptes de l'Imam ‘Ali Ibn Mûssâ ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) décédé en l'an 224 de l'Hégire.
Ce fut ensuite le tour du grand Cheikh Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn ‘Isâ Ach‘ari al-Qumi qui faisait lui aussi partie des adeptes de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Cheikh Aḥmad avait vécu assez longtemps étant donné qu'il était encore vivant à l'époque de l'Imam Abû Moḥammad Hassan al-‘Askari (Que la paix soit sur lui).
Et pourtant, d'après Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, le tout premier à avoir écrit un livre sur les Nâsikh et les Mansûkh dans le saint Coran serait Abû ‘Obeyd Qâsim Ibn Salâm, décédé en l'an 224 de l'Hégire. Or celui-ci avait vécu à l'époque de Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Faḍḍâl, l'un des savants qui avait déjà un livre dans ce domaine à son actif. Et bien entendu, tout ceci s'était passé des années plus tard après la génération d'al-Masma‘ï. Et d'ailleurs, c'était déjà bien après l'époque de Dâram Ibn Qabîṣa.
Dans tous les cas, ce sont les savants chiites qui furent les tous premiers à avoir rédigé des livres sur les Nâsikh et les Mansûkh du saint Coran.
Et le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Nawâdir» (Les faits extraordinaires) dans le saint Coran est un dénommé ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Faḍḍâl qui comptait parmi les Cheikhs Chiites du troisième siècle de l'Hégire. En guise de confirmation, on lit le passage suivant dans «al-fihrist» de Ibn an-Nadîm: «Et le livre du Cheikh Chiite ‘Ali Ibn Ibrâhim Ibn Hâchim sur les «Nawâdir» dans le saint Coran, le livre d'Ali Ibn Ḥassan Ibn Faḍḍâl de la tendance chiite, le livre d'Abi Naṣr Ayyachi, un autre Chiite.»
Quant à nous, nous disons:
Aḥmad Ibn Moḥammad as-Sayyâri, l'écrivain originaire de la ville de Basra, avait lui aussi à son actif un livre sur les «Nawâdir» dans le saint Coran. En effet, as-Sayyâri avait écrit un livre intitulé «nawâdir al-Qur’ân» pour Ṭâhir à l'époque même de l'Imam al-Ḥassan al-‘Askari (Que la paix soit sur lui). Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Moḥammad, plus connu sous le nom de al-Ḥârithi, a également un livre dans ce domaine intitulé «nawâdir ‘Ilm-il-Qur’ân».
Cheikh an-Najâchi dit, en parlant de lui: Il comptait parmi les grandes figures de l'époque et parmi nos compagnons les plus confiants.
Le tout premier à avoir écrit un livre portant sur les «Mutachâbih» (Les analogies) contenues dans le saint Coran est un dénommé Ḥamza Ibn Ḥabîb Zayyât al-Kufi, l'un des partisans de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Cet illustre savant est décédé à Ḥolwâne en l'an 156 de l'Hégire. On retrouve d'ailleurs le passage suivant dans le livre intitulé «al-fihrist» d'Ibn an-Nadîm:
«Ainsi que le livre sur les «Mutachâbih» dans le saint Coran écrit par Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept fidèles compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»
Et c'est aussi le cas de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi qui avait également cité ce Ḥamza parmi les compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Néanmoins, bien avant Ibn an-Nadîm et Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi, Ibn ‘Uqda dans son livre ar-Rijâl, avait déjà eu à mentionner ce même Ḥamza parmi les compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Bien entendu, un bon nombre de nos savants chiites avaient aussi eu l'occasion de rédiger des livres dans ce domaine. Nous pouvons citer parmi eux Moḥammad Ibn Aḥmad al-Wazir qui avait vécu à l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que Cheikh Rachîd-ud-dîn Moḥammad Ibn Chahrachûb al-Mâzandarâni décédé en l'an 588 de l'Hégire.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Maqṭû‘» (les détachés) et les «Mawṣûl» (les liés) contenus dans le saint Coran est encore le Cheikh Ḥamza Ibn Ḥabîb déjà cité comme étant le tout premier savant musulman à avoir écrit sur les «Mutachâbih» dans le saint Coran. Moḥammad Ibn Isḥâq, plus connu sous le nom d'Ibn An-Nadîm, a écrit le passage suivant dans son livre intitulé «al-fihrist»:
«…le livre sur les «Maqṭû‘» et les «Mawṣûl» dans le saint Coran de Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept fidèles compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»
Le tout premier à avoir mis les points sur les lettres du saint Coran ainsi que les signes de I‘râb (Signes de déclinaison), et qui avait par ce fait d'ailleurs protégé le saint Coran de toute forme d'altération est, selon la plupart des sources, le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, ou Yaḥyâ Ibn Ya‘mur ‘Odwâni, son propre l'élève, selon d'autres sources. Le premier avis est en tout cas le plus plausible, le plus vraisemblable.
Dans tous les cas, ce sont les savants chiite qui raflent encore une fois de plus la palme d'or, était donné que les deux savants précités étaient tous deux Chiites. Il suffit pour cela de consulter notre livre de base pour des plus amples informations.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur le «Majâz» (la métaphore) dans le saint Coran est le dénommé al-Farrâ’ Yaḥyâ Ibn Ziyâd décédé en l'an 207 de l'Hégire sur qui nous allons d'ailleurs revenir dans le chapitre consacré au «Naḥw» (la grammaire arabe). Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a affirmé dans son livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» sur les différents savants que al-Farrâ’ était effectivement Chiite imâmite avant d'ajouter:
«Quant à la prétention de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi selon laquelle al-Farrâ’ serait Mu‘tazilite est probablement une erreur due tout simplement à la confusion de la plupart des savants Sunnites entre les dogmes chiites et Mu‘tazilites. Al-Farrâ’ était vraiment Chiite imâmite.»
Il y a eu également toute une série d'autres savants musulmans qui avaient aussi constitué des livres dans ce domaine. Et le meilleur livre de toute la série est sûrement celui du as-Sayyed Charif ar-Raḍi al-Mûsawi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Amthâl-ul-Qur’ân» (les similitudes contenues dans le saint Coran) est l'honorable Cheikh Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Junayd. Ibn an-Nadîm écrit textuellement le passage suivant dans son livre intitulé «al-fihrist», et plus précisément vers la fin de la liste des livres écrits sur les divers thèmes abordés dans le saint Coran:
«…le livre de Ibn Junayd sur les Amthâl-ul-Qur’ân».
Tout au long de nos recherches, nous n'avons pas du tout trouvé un quelconque autre savant qui aurait écrit un livre sur les similitudes contenues dans le saint Coran avant le Cheikh Ibn Junayd.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Faḍâ’il-ul-Qur’ân» (les vertus du saint Coran) est le dénommé Oubeyy Ibn Ka‘b al-Anṣâri, l'un des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Ibn an-Nadîm l'avait d'ailleurs également mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist».
Et pourtant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ne s'était pas apparemment rendu compte du devancement de Oubeyy dans ce domaine, car il prétend que le tout premier à avoir rédigé un livre sur les vertus du saint Coran serait l'imam Moḥammad Ibn Idris ach-Châfi‘i décédé en l'an 204 de l'Hégire.»
As-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani, l'auteur du livre intitulé «as-salâfa» a affirmé dans son livre intitulé «ad-darajât-ur-rafî‘a fi ṭabaqât ach-chi‘a» sur la hiérarchie des savants du monde chiite que Oubeyy était bel et bien chiite sur base de preuves. En ce qui nous concerne, nous avons personnellement rajouté toute une série d'autres preuves et témoignages à ce propos dans le livre de base.
Il y a eu également toute une série d'autres savants chiites qui avaient eux aussi constitué des livres sur les vertus du saint Coran après Oubeyy Ibn Ka‘b al-Anṣâri. Nous pouvons citer le cas des gens tels que Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Abû Ḥamza al-Baṭâ’ini et Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi qui avaient vécu à l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), Aḥmad Ibn Moḥammad as-Sayyâri Abû ‘Abdullâh al-Kâtib al-‘Ayyâchi al-Baṣri qui avaient vécu à l'époque de l'Imam al-‘Askari et avant l'occultation de l'Imam al-Mahdi (Que la paix soit sur eux tous) ainsi que beaucoup d'autres Cheikhs Chiites à l'instar de Moḥammad Ibn Mas‘ûd al-‘Ayyâchi, ‘Ali Ibn Ibrâhim Ibn Hâchim le maître de Cheikh al-Kuleyni, Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn ‘Ammâr Abu ‘Ali al-Kufi décédé en l'an 346 de l'Hégire, pour ne citer que ceux-là.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Asbâ‘-ul-Qur’ân» (le chiffre sept dans le saint Coran) ainsi que sur les délimitations des versets coraniques est encore le dénommé Ḥamza Ibn Ḥabîb al-Kufi, l'un des sept fidèles compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) que nous avons d'ailleurs déjà cité plus haut. Ibn an-Nadîm avait eu à mentionner ses œuvres dans son «al-fihrist», intitulés «asbâ‘-ul-Qur’ân» et «ḥudûd ’ây al-Qur’ân».
Et tout au long de nos recherches, nous n'avons trouvé un autre savant qui aurait écrit un livre dans ce domaine avant le Cheikh Ḥamza Ibn Ḥabîb al-Kufi.
I. 6 - Les grands maîtres chiites dans les sciences coraniques
Parmi les grandes figures dans le domaine des sciences coraniques, nous avons:
‘Abdullâh  Ibn ‘Abbâs
Cet illustre personnage fut le tout premier savant chiite à avoir publiquement donné cours sur le Tafsîr (commentaire du Coran) ou exégèse du saint Coran.
Un bon nombre de nos savants chiites avaient beaucoup écrit sur sa biographie et confirmé sa tendance chiite. Nous retrouvons parmi eux d'illustres personnages à l'instar d'as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani, dans son livre intitulé «ad-darajât-ur-rafî‘a fi ṭabaqât-ich-chi‘a».
De notre côté, nous avons pu apporter suffisamment de preuves sur le chiisme de Ibn ‘Abbâs dans notre livre de base.
‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs est décédé en l'an 67 de l'Hégire à Ṭâïf. Et d'ailleurs, juste avant de rendre l'âme, il avait dit:
«O Seigneur! Je me rapproche de toi au nom de mon allégeance à ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri
Cet illustre Cheikh était l'un des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Selon Abul-Khayer, l'auteur du livre intitulé «ṭabaqât al-mufassirîn», cet honorable savant avait appartenu à la toute première génération des Mufassirîn (Exégètes ou commentateurs) du saint Coran.
Faḍl Ibn Châdhâne Neychapûri, l'un des compagnons de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) avait déclaré:
«Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri (Qu'Allah soit satisfait de lui) était parmi les tous premiers musulmans à s'être alliés au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).»
 Ibn ‘Uqda l'a mentionne à son tour en disant:
 «C'était un vrai partisan des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous)».
Quant à nous, nous en avons largement parlé dans notre livre de base en apportant une série de preuves supplémentaires sur son Chiisme.
Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri est décédé à Médine après les années 70 de l'Hégire à l'âge de 94 ans.
Obey Ibn Ka‘b, le maître des lecteurs du saint Coran
 Cet illustre savant était l'un des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui fit partie de la toute première génération des Mufassirîn du saint Coran. Il était chiite, comme nous l'avions d'ailleurs déjà mentionné. Sa biographie est beaucoup plus détaillée dans le livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘a fi ṭabaqât ach-chi‘a» d'as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr Madan ainsi que dans notre propre livre intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm», le livre de base du présent livre.
Après cette série de maîtres des sciences coraniques de la génération du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) vient ensuite les illustres savants de la génération suivante appelés communément les «at-Tâbi‘ine». Nous retrouvons parmi eux de grandes célébrités telles que:
Sa‘îd Ibn Jubayr
Selon la déclaration de Qatada rapportée par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «al-itqâne», cet honorable cheikh était le plus savants de tous les Tâbi‘ine dans le Tafsîr (commentaire du Coran) du saint Coran.
Nous avons d'ailleurs déjà parlé de lui et prouvé largement son chiisme.
Yaḥyâ Ibn Ya‘mur
 Cet honorable Cheikh était l'un des savants chiites de la deuxième génération les plus célèbres dans les sciences coraniques.
Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:
«Il était l'un de grands lecteurs du saint Coran de la ville Basra et c'était auprès de lui que ‘Abdullâh Ibn Isḥâq avait appris la lecture coranique. Il maîtrisait vraiment le saint Coran, le Naḥw (la grammair arabe) et la lexicographie arabe. Il avait lui-même appris le Naḥw auprès d'Abul-Aswad Duali. Il comptait parmi ces Chiites de première classe qui clamaient la suprématie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sur les autres sans pour autant bafouer le droit de qui que ce soit.»
Nous en avons suffisamment parlé dans notre livre de base dans la partie consacrée aux grandes figures de la grammaire arabe.
Abû Ṣâliḥ Mîzân al-Baṣri
Cet éminent savant était plus connu sous le nom de tilmîdhu Ibn ‘Abbâs fi-t-tafsîr (L'élève d'Ibn ‘Abbâs de commentaire du saint Coran). Le cheikh al-Mufîd Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn an-Nu‘mân a largement parlé de son chiisme ainsi que de sa loyauté dans son livre intitulé «al-kâfi’a fi ibṭâl tawbat-il-khâṭi’a» après avoir cité un hadith qu'il avait rapporté de Ibn ‘Abbâs. Il est décédé après le premier siècle de l'Hégire.
Tâwûs Ibn Kaysâne Abû ‘Abdullâh al-Yamâni
Ce grand savant avait appris le Commentaire du saint Coran auprès d'Ibn ‘Abbâs. En se référant au livre de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi intitulé «al-itqân», le Cheikh Aḥmad Ibn Taymiyya le comptait parmi les hommes qui maîtrisaient le mieux le Commentaire du saint Coran.
Ibn Qotayba a eu à confirmer son chiisme dans son livre intitulé «al-ma‘ârif». On peut lire le passage suivant à la page 206 de la version de ce livre édité au Caire en Egypte:
«Les savants Chiites: al-Ḥârith al-A‘war, Ṣa‘ṣa‘a Ibn Ṣawḥâne, Aṣbagh Ibn Nabâta, ‘Aṭiyya al-‘Ufi, Ṭâwûs et al-A‘mach…»
Le Cheikh Ṭâwûs est décédé à la Mecque en l'an 106 de l'Hégire. C'était le fidèle compagnon de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein as-Sajjâd (Que la paix soit sur eux tous).
Al-A‘mach, al-Kufi Suleyman Ibn Mihrâne Abû Moḥammad al-Asadi
Le chiisme de cet éminent savant a été confirmé par Ibn Qotayba dans son livre intitulé «al-ma‘ârif», par Chahristani dans son livre sur les peuples et les sectes intitulé «al-milal wan-niḥal», ainsi que tant d'autres écrivains d'ailleurs.
Et parmi nos savants chiites qui ont confirmé son chiisme, nous pouvons citer le cas de Cheikh Zayn-ud-dîn surnommé ach-Chahîd-ut-Thâni (le deuxième martyr) qui en a parlé dans les notes de son livre intitulé «al-khulâṣa», le chercheur al-Muḥaqqiq al-Bihbahâni dans le livre intitulé «at-ta‘lîqa» ainsi que Mirzâ Moḥammad Bâqir ad-Dâmâd dans son livre intitulé «ar-rawâchiḥ» dont nous avons reproduit textuellement les propos dans notre livre de base en plus d'une série de preuves supplémentaires.
Al-A‘mach al-Kufi est décédé en l'an 148 de l'Hégire à l'âge de 88 ans.
Sa‘îd Ibn Musayyib
Cet honorable Cheikh avait appris les sciences coraniques auprès d'Ibn ‘Abbâs et de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce dernier ainsi que ses compagnons l'avaient adopté et éduqué. Il était toujours à ces côtés et ne s'en était jamais séparé même lors de différentes batailles.
L'Imam aṣ-Ṣâdiq et l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous) avaient témoigné de son Chiisme, selon ce que Humayri déclare dans le troisième tome de son livre intitulé «qurb-ul-’isnâd» sur les chaînes de rapportage de hadiths. Il fut le maître de tous les lecteurs du saint Coran de la ville sainte de Médine.
Ibn al-Madâyini avait dit en parlant de lui:
«En tout cas, je ne connais pas quelqu'un d'aussi savant que lui de toute la génération des Tawâbi‘ [59].»
Sa‘îd Ibn Musayyib est décédé après les années 90 de l'Hégire. Il était alors âgé d'une quatre vingtaine d'années.
Abû ‘Abdur-Raḥmân as-Sulami
C'était le maître de lecture coranique de ‘Âṣim.
Ibn Qotayba avait dit en parlant de ce grand savant:
«Il faisait partie des compagnons d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et c'était vraiment un bon lecteur du saint Coran en plus du fait qu'il disposait de bonnes connaissances du saint Coran au point de s'y référer pour en faire ressortir le Fiqh.»
Quant à nous, nous disons:
D'après ce qu'a écrit Cheikh aṭ-Ṭabarsi dans son Commentaire connu sous le nom de «majma‘-ul-bayâne», Abû ‘Abdur-Raḥmân avait appris la lecture coranique auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Et al-Barqi l'a compté d'ailleurs parmi les privilégiés de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) dans son livre intitulé «kitâb-ur-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths.
Abû ‘Abdur-Raḥmân était de la tribu de Moḍar. Il est décédé après les années 70 de l'Hégire.
Ismâ‘îl as-Soddi, plus connu sous le nom d'As-Soddi al-Kabîr
Comme nous l'avons d'ailleurs déjà mentionné tout au début de ce livre, dans la partie consacrée à l'exégèse du saint Coran, cet honorable cheikh avait également à son actif un Commentaire du saint Coran.
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi
Comme nous l'avons également mentionné dans la partie consacrée à l'exégèse du saint Coran, cet illustre savant avait lui aussi à son actif un Commentaire du saint Coran.
Ḥimrâne Ibn A‘yune, le frère de Zorâra Ibn A‘yune al-Kufi
Il s'agit du serviteur du célèbre Chayban, l'une de grandes figures des sciences coraniques. Il fut tour à tour élève de l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé au début du deuxième siècle de l'Hégire.
 Le célèbre Abâne Ibn Taghlib
 Comme nous en avons d'ailleurs largement parlé, il fut le premier dans toutes les techniques des sciences. Il avait appris la lecture coranique auprès de al-A‘mach, et il fut tour à tour disciples de l'Imam as-Sajjad ‘Ali Ibn al-Ḥussein et de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l'an 141 de l'Hégire.
‘Âṣim Ibn Bahdalah
Il s'agit de l'un des sept lecteurs du saint Coran selon le style d'Abû ‘Abdur-Raḥmân as-Sulami, élève de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Voilà d'ailleurs ce qui explique pourquoi son style était le plus préféré de tous nos savants. C'était selon eux le meilleur style de lecture.
Sa tendance chiite a pu être certifiée par l'honorable Cheikh ‘Abdul-Jalil ar-Râzi, décédé en l'an 556 de l'Hégire, dans son livre intitulé «naqḍ-ul-faḍâ’iḥ».
‘Âṣim Ibn Bahdalah était le modèle des Chiites quant à la lecture coranique. Il est décédé en l'an 128 de l'Hégire à Kufa où il fut enterré. Selon d'autres sources, il serait mort à Samâwa alors qu'il se rendait à Cham dans l'actuelle syrie.
‘Âṣim aussi bien que al-A‘mach étaient tous deux aveugles.
Le juge al-Qâḍi Nurullah al-Mar‘achi a eu également à parler du chiisme de cet illustre savant dans son livre intitulé «majâlis al-Mu’minîn» tout en le citant parmi les savants chiites.
Après ces honorables savants de la génération des Tâbi‘ine, nous avons les illustres savants de la génération suivante appelés communément les «Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine» [60].
Nous retrouvons parmi eux de grandes figures à l'instar de:
Abû Ḥamza ath-Thomâli Thâbit Ibn Dînar, le Cheikh des Chiites du Kufa.
Abul-Faraj Moḥammad Ibn Isḥâq Ibn Abî Ya‘qûb an-Nadîm a écrit le passage suivant dans son «al-fihrist»:
«…le livre de Commentaire d'Abû Ḥamza ath-Thomâli, l'un des compagnons les plus fidèles et les plus loyaux de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous). Il fut également disciple d'Abû Ja‘far (Que la paix soit sur lui).»
Cet illustre savant est décédé en l'an 150 de l'Hégire.
Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mundhir
 Cet honorable Cheikh avait rapporté tout un livre de Tafsîr (Commentaire) du saint Coran selon l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) avant de dévier vers l'école Zaydite. Et comme nous l'avons déjà mentionné, c'est le Cheikh Abû Baṣîr al-Asadi qui avait rapporté ledit livre d'Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mundhir en personne. Ce dernier est décédé après l'an 150 de l'Hégire.
Yaḥyâ Ibn Qâsim Abû Baṣîr al-Asadi
Ce grand Cheikh comptait parmi les tous premiers savants en Fiqh et en Tafsîr (Commentaire du saint Coran) sur lequel il avait écrit un vrai chef-d'œuvre. Cheikh an-Najâchi en a d'ailleurs parlé en le citant dans une série de chaînes de rapporteurs de hadiths sur le Commentaire du Coran.
Cet éminent savant est décédé à l'époque d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) assassiné en l'an 148 de l'Hégire.
Al-Baṭâ’inï ‘Ali Ibn Sâlim
Il était plus connu sous le nom d'Ibn Abû Ḥamza Abul-Ḥassan al-Kufi, le chef des Anṣâr. Il avait à son actif un livre du Commentaire du Coran selon les Imam aṣ-Ṣâdiq et Abul-Ḥassan, Mûssâ al-Kâẓim, (Que la paix soit sur eux tous) qu'il avait d'ailleurs rapporté, comme nous l'avons déjà signalé, d'Abû Baṣîr.
Al-Ḥaṣîne Ibn Makhâriq Abû Junâda as-Solûli
Ibn an-Nadîm a dit, en parlant de lui:
«Il appartenait à la première classe des Chiites. Et il avait à son actif une série de livres dont un Commentaire du Coran et un livre qui parlait de toutes les disciplines en général (Jâmi‘-ul-‘Ulûm).»
Cheikh an-Najâchi lui avait reconnu à son tour un Commentaire du Coran, un autre livre sur la lecture coranique en plus d'un autre livre encore assez volumineux.
Al-Kisâ’i
Il s'agit là de l'une des sept sommités. Il avait toute une histoire à lui tout seul.
Par exemple: Il était le meilleur en Naḥw (grammaire arabe) et en Gharîb [61] et il était Iraquien d'origine perse.
Nous lui avons d'ailleurs écrit une biographie assez fournie dans notre livre de base en plus des gens qui ont certifié son Chiisme.
Cet honorable savant est décédé à Rey en Iran, ou à Tûs selon d'autres sources, alors qu'il était aux côtés d'Haroun ar-Rachid, le calife ‘Abbasside. Cela s'est passé en l'an 189 de l'Hégire (Et selon d'autres sources, en 183, en 185 voire en 193). Il était alors âgé de 70 ans.
Après ceux-ci, vient ensuite la classe suivante dans laquelle nous pouvons citer des noms tels que:
Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir
Ce grand savant n'est autre que Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân Ibn al-Mubârak al-Kufi, le grammairien, en personne. C'était un vrai maître en la matière. Et c'était lui l'auteur des deux livres intitulés «al-jâmi‘» et «al-muchajjar» en plus d'une série d'autres livres. Il avait d'ailleurs un style de lecture coranique propre à lui.
Cet illustre savant était très célèbre pour sa crédibilité et son équité. Il avait également à son actif un livre sur la littérature arabe en plus d'un autre portant sur les différents styles de lecture coranique.
Et comme nous l'avions déjà signalé, Ibn an-Nadîm l'avait également cité parmi les grands lecteurs Chiites du saint Coran dans son «al-fihrist».
Bien qu'il soit né à Bagdad, Ibn Sa‘dân Aḍ-Ḍarir avait fait ses études à Kufa. Il est décédé en l'an 231 de l'Hégire, le jour même d'Arafa.
Yâqut en avait largement parlé dans son livre intitulé «al-mu‘jam», autant que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son «aṭ-ṭabaqât» d'ailleurs.
Yâqut quant à lui a écrit que cet honorable cheikh est né en l'an 161 de l'Hégire et est décédé, selon lui, le jour de l'Id-ul-Aḍḥâ (la fête de sacrifice) de l'an 231 de l'Hégire tout en laissant un fils du nom de Ibrâhim.
Et toujours selon Yâqût, Ibn Sa‘dân avait écrit des livres, il en avait également corrigé et il en avait dirigé la rédaction. Il s'était personnellement adonné aux recherches et il avait même rapporté des hadiths. Il a à son actif une série de bons livres à l'instar du livre intitulé «ḥurûf al-Qur’ân» sur les lettres coraniques.
Il y avait également un groupe de savants tour à tour adeptes de l'Imam Mûssâ al-Kâẓim et de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous) qui avaient également constitué un Commentaire du saint Coran, tels que:
Wahib Ibn Ḥafṣ Abu ‘Ali al-Harîri
Il était un membre de la tribu de Bani Asad.
Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân Abû Moḥammad
Il était le grand Cheikh Chiite de son époque.
Al-Ḥussein Ibn Sa‘îd Ibn Ḥammâd Ibn Mihrâne
Il s'agit en fait du serviteur d'Ali Ibn al-Ḥussein Abû Moḥammad al-Ahwâzi dont nous avions écrit les biographies dans notre livre de base.
‘Abdullâh Ibn aṣ-Ṣalt Abû Ṭâleb at-Taymi
Ce grand savant du clan de Taym al-Ât Ibn Tha‘laba comptait parmi les grandes figures dans le domaine de Commentaire du saint Coran. Et il avait à son actif un livre intitulé «Tafsîr al-Qur’ân» (Commentaire du saint Coran) selon l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui).
Aḥmad Ibn Ṣubayḥ Abû ‘Abdullâh al-Asadi al-Kufi
Cet illustre savant comptait aussi parmi les grands commentateurs du saint Coran.
Ali Ibn Asbâṭ Ibn Sâlim Bayyâ‘uz-Zaṭṭi Abul-Ḥassan al-Muqri’ al-Kufi
Ali Ibn Mahziyâr al-Ahwâzi
Cet éminent savant était l'un des spécialistes de hadiths et de Tafsîr (Commentaire du saint Coran) sur lesquels il avait d'ailleurs écrit une série de livres.
Il y a ensuite la classe suivante constituée d'honorables gens à l'instar de:
Al-Barqi, Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi
Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre intitulé «at-tanzil» sur la révélation du saint Coran ainsi qu'un Tafsîr (commentaire du Coran). Il fut tour à tour disciple de l'Imam al-Kâẓim et de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Et c'est l'un de nos compagnons chiites les plus crédibles et les plus confiants.
Al-Ḥassan Ibn Khâlid al-Barqi
Il s'agit en fait du frère de ce Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi que nous venons de citer. Il avait à son actif une série de livres dont son gros Commentaire du saint Coran en 120 volumes rapporté de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur lui), selon ce que Ibn Chahrâchub al-Mâzandarâni Rachîd-ud-dîn a écrit dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’».
Il y a également une autre série de savants chiites qui ont écrit sur le Commentaire du Coran au cours du troisième siècle de l'Hégire. Et nous pouvons citer des gens tels que:
Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl
Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd
Il s'agit d'Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd Ibn Hilâl Ibn ‘Âṣim Ibn Sa‘îd Ibn Mas‘ûd ath-Thaqafi al-Kufi décédé en l'an 383 de l'Hégire.
Ali Ibn Ibrâhim Ibn Hâchim al-Qumi
Il s'agit en fait du célèbre grand Cheikh Chiite auteur du fameux Tafsîr (commentaire du Coran) connu sous le nom de «tafsîr qumi».
Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Mûssâ Ibn Bâbeweyh al-Qumi
Cet honorable Cheikh avait à son actif un Commentaire du saint Coran, selon ce que rapportent certains nombre de nos savants.
Cheikh Ibn Walid
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Aḥmad Ibn Walid Abû Ja‘far. C'était lui le maître de Cheikh Ibn Bâbeweyh. Il est décédé en l'an 343 de l'Hégire.
Cheikh Furât Ibn Ibrâhim Ibn Furât al-Kufi
Ce grand savant a à son actif un grand Commentaire du Coran très connu chez nous. Il avait vécu à l'époque de l'Imam al-Jawâd, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous).
Ibn Dawl al-Qumi
Cet illustre savant est décédé en l'an 350 de l'Hégire. Ce cheikh avait écrit toute une série de livres dont le Commentaire du saint Coran mentionné par Cheikh an-Najâchi dans son propre livre.
Salama Ibn al-Khaṭṭâb Abul-Faḍl al-Qumi
Cet éminent savant avait lui aussi à son actif un Commentaire du Coran selon les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), intitulé «at-tafsît ‘an Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm». Il avait vécu à l'époque de l'Imam ar-Réḍâ et à l'époque de l'Imam al-Jawâd (Que la paix soit sur eux tous).
Vient ensuite une série d'autres commentateurs du saint Coran parmi lesquels on a:
Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far Abû ‘Abdullâh Kâtib an-Nu‘mâni
Il s'agit en fait de l'auteur du fameux Tafsîr (commentaire du Coran) connu sous le nom de «tafsîr an-nu‘mâni». C'était lui qui avait rapporté les soixante sortes de sciences coraniques qu'avait citées le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), avec exemples à l'appui pour chacune.
Nous avons eu l'honneur d'avoir un exemplaire de ce livre que nous gardons d'ailleurs jusqu'à nos jours.
Ce Cheikh An-Na‘mâni a rapporté une série de hadiths du livre intitulé «al-kâfi» de Cheikh al-Kuleyni.
Moḥammad Ibn ‘Abbâs Ibn ‘Ali Ibn Marwân
Cet illustre savant est plus connu sous le nom de Ibn al-Hajjâm ainsi que sous le surnom d'Abû ‘Abdullâh. Il avait toute une multitude de livres à son actif. On peut citer, entre autres: «ta’wîlu mâ nuzila fin-nabiyy», sur l'interprétation des versets révélés sur le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «ta’wîlu mâ nuzila fi Ahl-ul-Bayt wa mâ nuzila fi chi‘atihim», sur l'interprétation des versets révélés sur tous les Ahl-ul-Bayt, à savoir:le Prophète lui-même, Fâṭima Zahrâ, l'Imam Ali, l'Imam al-Ḥassan et l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous) et l'interprétation des versets révélés sur les partisans d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; «ta’wîlu mâ nuzila fi a‘dâ’i Ahl-ul-Bayt» sur l'interprétation des versets révélés sur les ennemis d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; un Tafsîr (commentaire du Coran) intitulé «at-tafsîr al-Kkabîr» ; un autre livre intitulé «an-nâsikh wal-mansûkh», sur les versets abrogatifs et les versets abrogés dans le saint Coran ; «qirâ’atu Amîr-il-Mu’minîn», sur la lecture de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ainsi que le livre intitulé «qirâ’atu Ahl-ul-Bayt», sur la lecture d'Ahl-ul-Bayt(Que la paix soit sur eux tous) du saint Coran.
Le cheikh Ibn al-Ḥajjâm était le maître d'Abû Moḥammad Hâroun Ibn Mûssâ Tal‘ukburi au cours de l'année 328 de l'Hégire. Et il lui avait d'ailleurs octroyé un certificat de rapportage de hadiths.
Il y a également toute une série de savants qui ont aussi rédigé des livres sur les différentes sortes de sciences coraniques. Nous pouvons citer le cas des gens tels que:
Moḥammad Ibn Ḥassan ach-Cheybani
C'était lui le maître de célèbre Cheikh al-Mufîd. Il avait à son actif un livre intitulé «nahj-ul-bayâne ‘an kachfi ma‘ân-il-Qur’ân» dans lequel il avait cité une soixantaine de sciences coraniques. Il avait rédigé ce livre pour le Calife ‘Abbasside Mustanṣir.
As-Sayyed al-Mortaḍâ l'a d'ailleurs cité comme référence dans son livre intitulé «al-muḥkam wal-mutachâbih», sur les versets clairs et les versets confus du saint Coran.
Cheikh al-Mufîd Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân
Cet illustre savant était beaucoup plus connu à son époque sous le nom de «Ibn al-Mu‘allim» (le fils du maître). Il était le plus grand Cheikh des Chiites de son époque.
Cheikh al-Mufîd avait à son actif toute une multitude de livres que l'on peut retrouver dans l'index de ses œuvres dont le livre intitulé «al-bayâne fi anwâ‘i ‘ulûm al-Qur’ân» sur les différentes sortes de sciences coraniques.
Cet honorable Cheikh est décédé au cours du mois de Muharram de l'an 409 de l'Hégire.
Al-Khaṭîb al-Baghdâdi a parlé de lui dans son livre intitulé «târîkhu baghdâd», sur l'histoire de la ville de Bagdad.
Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Salîm Abul-Faḍl aṣ-Ṣauli al-Ju‘fî al-Kufi
Cet éminent savant était plus connu sous le nom d'aṣ-Ṣâbûni. C'était l'auteur du livre intitulé «al-Fâkhir fil-Lugha» (le glorieux de la littérature). Il avait à son actif un livre intitulé «tafsîru ma‘âni tafsîr al-Qur’ân» ainsi qu'un autre intitulé «tasmiyatu aṣnâfu kalâmih al-Majid», sur la nomination des sortes de paroles divines. Et il était l'un de nos grands cheikhs Chiites.
Cheikh aṣ-Ṣâbûni vivait en Egypte jusqu'à sa mort en l'an 300 de l'Hégire.
I.7 - Le premier Commentaire du Coran abordant toutes les sciences coraniques
Parmi les tous premiers Tafsîrs (commentaires) du saint Coran ayant abordé la totalité des sciences coraniques, nous pouvons citer les livres suivants:
«ar-raghîb fi ‘ulûm-il-Qur’ân»
Ce Tafsîr (commentaire du Coran) a été écrit par le Cheikh Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar al-Wâqidi. Ibn an-Nadîm en a d'ailleurs parlé dans son «al-fihrist» tout en confirmant le chiisme de son auteur.
At-tibyân al-jâmi‘ li kulli ‘ulûm al-Qur’ân
C'est un gros livre en dix tomes rédigé par le maître de l'école Chiite, à savoir, Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭûsi né en l'an 385 de l'Hégire et décédé à Ghari en l'an 462.
Cet illustre savant affirme au début de ce livre qu'il était le tout premier à avoir eu la chance de regrouper autant de disciplines dans un seul livre.
Ḥaqâ’iq at-tanzîl wa daqâ’iq at-ta’awîl [62]
Ce Tafsîr (commentaire du Coran) aussi volumineux que «at-tibyân al-jâmi‘li kulli ‘ulûm al-Qur’ân» de Cheikh Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi a été écrit par as-Sayyed Chérif ar-Raḍi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ. Cet illustre savant y a dévoilé les faits insolites, les faits extraordinaires, les faits mystérieux, les secrets ainsi que les ambiguïtés contenus dans le saint Coran. Il y avait, pour la toute première fois dans l'histoire, révélé la réalité et la finesse de l'interprétation du saint Coran. Et aucun savant n'y avait songé avant lui.
Toutefois, ce livre ne renfermait pas du tout la totalité des sciences coraniques. Il avait également à son actif un autre livre intitulé «al-mutachâbih fil-Qur’ân», sur les analogies dans le saint Coran, ainsi qu'un autre intitulé «majâzât al-Qur’ân», sur la métaphore dans le saint Coran. Il n'avait pas en tout cas dépassé l'âge de 47. Nous lui avions d'ailleurs écrit une biographie assez riche dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Il est décédé en l'an 406 de l'Hégire.
Rawaḍ al-Jinân fi Tafsîr al-Qur’ân
Il s'agit d'un livre en vingt tomes écrit par le Cheikh, l'imam et le modèle, Abul-Futûḥ ar-Râzi al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Aḥmad al-Khuzâ‘i ar-Râzi an-Neysâbûri décédé au début du sixième siècle de l'Hégire. Cet illustre savant avait vécu après l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
Majma‘ al-bayâne fi ‘ulûm al-Qur’ân
Il s'agit d'un livre en dix tomes rédigé par Cheikh Amîn-ud-dîn Abû ‘Ali al-Faḍl Ibn al-Ḥassan Ibn al-Faḍl aṭ-Ṭabarsi décédé en l'an 154 de l'Hégire. Cet éminent savant y avait regroupé toutes les sciences coraniques.
Néanmoins, Cheikh aṭ-Ṭabarsi reconnaît dans l'introduction de ce livre avoir recouru au livre intitulé «at-tibyân al-jâmi‘ li kulli ‘ulûm al-Qur’ân» de Cheikh Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
On a enfin le livre intitulé «Khulâṣat at-tafâsîr».
Il s'agit en fait du résumé en vingt tomes de différents Tafsîr (commentaire du Coran). Il est l'œuvre de Cheikh Qoṭb-ud-dîne ar-Râwandi.
Ce chef-d'œuvre se caractérise par la réalité et la finesse. Il s'agit en tout cas là de l'un de meilleurs Commentaires du Coran rédigés après l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
 
CHAPITRE II
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DES HADITHS
Avant de développer ce sujet, il est avant tout nécessaire de définir la nature du devancement des savants chiites sur les savants sunnites dans ce domaine. Il faut tout d'abord reconnaître qu'il y avait un grand désaccord entre les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et les Tâbi‘ine quant à l'enregistrement de hadiths. Certains d'entre eux étaient catégoriquement contre toute forme d'enregistrement de hadiths, pendant que certains autres étaient tout à fait favorables à cette idée. Et l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb, par exemple, ainsi que son fils, l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur eux tous) faisaient partie de ceux qui avaient écrit dans ce domaine dès le début, selon ce que rapporte Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «tadrîb ar-râwi» sur le rapportage de hadiths.
Le chef-d'œuvre écrit de la main de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) avait été dicté par le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) lui-même. Al-Ḥakam Ibn ‘Oyaynah confirme avoir vu personnellement ce livre chez l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) lorsqu'ils eurent des divergences d'opinions sur un certain sujet. L'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) était alors contraint de recourir à ce livre comme preuve, tout en précisant: «Ceci constitue la parole du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) écrite de la main d'Ali (Que la paix soit sur lui). Et c'est le tout premier livre constitué de son vivant même. Ceci avait fait que les Chiites prissent conscience de la nécessité d'enregistrer les hadiths et de les classifier. Ils s'y investirent alors en suivant l'exemple de l'Imam, à savoir Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). Et pendant ce temps, l'autre groupe s'entêtait à en interdire l'enregistrement. Ce qui avait contribué malheureusement à leur retard dans le domaine.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «tadrîb ar-râwi»:
«Il n'était pas du tout autorisé d'enregistrer ou de classifier les hadiths à l'époque des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et des Tâbi‘ine. A cette époque, d'une part, les gens se fiaient beaucoup plus à leur capacité d'assimilation ainsi qu'à la fidélité de leur mémoire, et d'autre part, il leur était strictement interdit d'écrire la tradition prophétique, comme l'avait d'ailleurs mentionné Muslim dans son recueil de hadiths connu sous le nom de «ṣaḥîḥ al-muslim», de peur que cette dernière soit confondue au saint Coran, sans oublier que la plupart des gens étaient analphabètes.
Quant à nous, nous avons dit:
Evidemment, cette interdiction ne concernait pas du tout les compagnons de la tendance chiite, ni les grandes personnalités parmi les Tâbi‘ine d'ailleurs, étant donné qu'eux, comme nous allons le voir, s'étaient directement investis dans la constitution des livres en suivant l'exemple du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
II. 1 - Le premier à avoir collectionné et regroupé les hadiths en chapitres
Le tout premier compagnon de tendance chiite à avoir regroupé et classifié les hadiths en chapitres, est un dénommé Abû Râfî‘. Il était le serviteur du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Cheikh an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fahrasu asmâ’ al-muṣannifîne min-ach-chi‘a», sur les écrivains chiites: Abû Râfî‘, le serviteur du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avait à son actif un livre intitulé: «as-sunan wal-aḥkâm wal-qaḍâyâ», sur les traditions et les préceptes religieuses et les jugements…
Selon Cheikh an-Najâchi, cet illustre personnage s'était converti à l'Islam au début de la révélation à la Mecque avant de rejoindre le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) à Médine au moment de l'Hégire. Après la mort de ce denier, il était resté aux côtés de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Compté parmi les meilleurs Chiites, il avait également pris part à toutes ses batailles et ses luttes. C'était d'ailleurs lui son trésorier à Kufa. Il est décédé en l'an 35 de l'Hégire, selon ce qu'affirme Ibn Ḥajar dans son livre intitulé «at-taqrîb».
Etant donné la mort d'Abû Râfî‘ au début du califat de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui); il est alors tout à fait impossible de lui citer un quelconque devancier dans le regroupement et la classification des hadiths en chapitres.
En effet, les écrivains qui ont été cités comme étant les premiers à avoir regroupé les hadiths en différents chapitres avaient, selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «tadrîb ar-râwi», tous vécu au deuxième siècle de l'Hégire, autrement dit bien après Abû Râfî‘.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi rapporte, selon le livre de Ibn Ḥajar intitulé «fatḥ al-bâri», que le tout premier à avoir classifié les hadiths en différents chapitres serait un certain Ibn Chihâb az-Zuhari, sous l'initiative du calife ‘Omar Ibn ‘Abdul-‘Aziz. Or, étant donné que le califat de ce dernier n'avait duré que de l'an 99 à l'an 101 de l'Hégire, l'affaire Ibn Chihâb se situe par conséquent au début du deuxième siècle de l'Hégire, évidemment après Abû Râfî‘, lui compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Nous avions d'ailleurs eu à relever les incohérences de la déclaration d'Ibn Ḥajar sur ce sujet dans notre livre de base.
II. 2 - Le premier chiite à avoir regroupé les hadiths dans un chapitre titré
Les tous premiers compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) de tendance chiite à avoir regroupé les hadiths en chapitres titrés ne sont autres que Abû ‘Abdullâh Salmâne al-Fârsi et Abû Dhar al-Ghifâri (Qu'Allah soit satisfait d'eux), selon ce qu'affirme Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb dans son livre intitulé «ma‘âlim ‘ulamâ’ ach-chi‘a», sur les savants Chiites.
Le Cheikh Chiite Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi et le Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi ont cité chacun dans son œuvre un livre sur les hadiths pour Salmâne et un autre pour Abû Dhar al-Ghifâri, dans la liste des écrivains chiites. Et ils ont tous deux clôturé la chaîne des rapportages de hadiths par les livres de ces deux honorable compagnons (Qu'Allah soit satisfait d'eux).
Le livre de Salmâne était le livre de «ḥadith al-jâthlîq» (Une autorité religieuse de la Grèce) tandis que celui d'Abû Dhar al-Ghifâri «al-khuṭba» consistait en un discours décrivant la période qui avait précédé la mort du saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Dans son livre intitulé «rawdât al-jannât fi aḥwâl ‘ulamâ’ wa s-sâdât» sur les savants musulmans, as-Sayyed al-Khonsâri a rapporté un passage du troisième tome de «az-zîna» dans lequel l'auteur, Abû Ḥâtam, affirme qu'à l'époque du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), le mot «Chiite» était le surnom de quatre de ses compagnons, à savoir: Salmâne al-Fârsi, Abû Dhar al-Ghiffâri, Miqdâd Ibn al-Aswad al-Kondi et ‘Ammâr Ibn Yâsser.
Ce livre intitulé «az-zîna» écrit par Cheikh Abû Ḥâtam Sahl Ibn Moḥammad as-Séjestâni décédé en l'an 205 de l'Hégire, a été également mentionné dans le livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn».
II. 3 - Le premier à avoir rédigé un livre parmi les grandes figures chiites de la génération des Tâbi‘îne
Ces honorables chiites successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avaient tous écrit leurs livres à la même époque de telle sorte que nous ne pouvons pas déterminer avec exactitude qui avait précédé les autres. Il s'agit en effet d'illustres personnages suivants:
Ali Ibn Abî Râfî‘
Il s'agit du fameux compagnon du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui était son chargé de finance.
Cheikh an-Najâchi l'a cité dans son «fahrasu asmâ’ al-muṣannifîne min-ach- chi‘a» parmi les écrivains chiites de la première classe en disant:
«Ali Ibn Abî Râfî‘ comptait parmi les meilleurs chiites de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Il fut l'un de fidèles compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et son secrétaire particulier d'ailleurs. Il avait tellement appris qu'il fut en mesure de se constituer un livre portant sur les divers sujets de Fiqh à l'instar des ablutions, de la prière et de différents autres chapitres de Fiqh.»
Et Cheikh an-Najâchi citait régulièrement cet honorable savant dans ses chaînes de rapporteurs de hadiths.
‘Obaydullâh Ibn Abî Râfî‘
Cet illustre savant était le secrétaire du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et le frère de ce ‘Ali Ibn Abî Râfî‘ que nous venons de citer. Ce fidèle compagnon avait à son actif un certain livre intitulé «qaḍâyâ Amîr-il-Mu’minîn», portant sur les jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), en plus d'un autre intitulé «tasmiyatu man chahida ma‘a Amîr-il-Mu’minîn al-Jamal wa Ṣiffîne wan-Nahrawâne min-aṣ-ṣaḥâba» qui reproduisait les noms de tous les compagnons qui avaient accompagné le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) dans les batailles de «Jamal» [63], de «Ṣiffîne [64]» et de «Nahrawâne [65]».
Selon «al-fihrist» de Cheikh Abî Ja‘far aṭ-Ṭûsi et «at-taqrîb» de Ibn Ḥajar, ‘Obeydullâh était le secrétaire particulier de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). Et c'était vraiment un homme loyal parmi les gens de la troisième classe.
Aṣbagh Ibn Nabâta al-Mujâchi‘i
Cet éminent savant était l'un de fidèles compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il avait survécu après le martyre de ce dernier et avait même rapporté ses recommandations à Mâlik al-Achtar alors nommé gouverneur en Egypte, dans un livre. Cheikh an-Najâchi dit à ce propos:
«C'était un livre très célèbre et son testament à son fils Moḥammad Ibn Ḥanafiyya.»
Quant à Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son «al-fihrist», il reconnaît à ce même Aṣbagh Ibn Nabâta al-Mujâchi‘i un autre livre intitulé «maqtal al-Ḥussain ibn ‘Ali» sur la mort de l'Imam al-Ḥussein Ibn ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous). Ce dernier livre fut rapporté par ad-Dawri.
Sulaym Ibn Qays al-Hilâli Abû Ṣâdiq
Il était le compagnon du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cet honorable chiite avait à son actif un important livre dans lequel il avait rapporté les hadiths de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), de Salmâne al-Fârsi, d'Abû Dhar al-Ghifâri, de Miqdâd Ibn al-Aswad, de ‘Ammâr Ibn Yâsser et de quelques grandes figures parmi les grandes compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Le même Cheikh l'imam Abû ‘Abdullâh an-Nu‘mâni que nous venons de citer a écrit le passage suivant dans son livre intitulé «al-ghayba» sur l'occultation, dans le chapitre consacré aux maîtres de Commentaire du saint Coran, après avoir rapporté un hadith du livre de Sulaym Ibn Qays al-Hilâli:
«Tous les savants Chiites et les rapporteurs de hadiths des Imams (Que la paix soit sur eux tous) s'accordent à l'unanimité que le livre de Sulaym Ibn Qays al-Hilâli se présente comme l'un des livres de base les plus considérés par les savants et des rapporteurs de hadiths des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), et comme l'un des livres les plus anciens… C'est l'une des sources de références auxquelles recourent les Chiites.»
Sulaym Ibn Qays est décédé au début du règne d'al-Ḥajjâj Ibn Yûsuf à Kufa.
Meytham Ibn Yaḥyâ Abû Ṣâliḥ at-Tammâr
Meytham Ibn Yaḥyâ Abû Ṣâliḥ at-Tammâr était aussi l'un des compagnons les plus fidèles du Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) et son confident. Il avait à son actif un livre de grande valeur dans le domaine des hadiths.
Cheikh Abû Ja‘far at-Ṭûsi, Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi et même aṭ-Ṭabari dans son propre livre intitulé «bichârat al-muṣṭaphâ» l'ont beaucoup cité dans leur rapportage de hadiths.
Cet honorable fidèle fut malheureusement assassiné à Kufa par ‘Obeydullâh Ibn Ziyâd à cause de sa tendance Chiite.
Moḥammad Ibn Qays al-Bajali
Ce filède compagnon a à son actif un livre dans le domaine des hadiths qu'il a rapporté du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Beaucoup de nos cheikhs chiites parmi les successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) l'avaient plusieurs fois mentionné et même rapporté son livre.
Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi rapporte dans son livre intitulé «al-fihrist» que ‘Obeyd Ibn Moḥammad Ibn Qays avait dit:
«Lorsque nous avions présenté ce livre à Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous), il avait déclaré: Il s'agit là de la parole d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Moḥammad Ibn Qays al-Bajali commençait chaque fois par la phrase: «Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) entamait la prière, il disait:…» ; et ainsi de suite jusqu'à la fin de son livre.
Ya‘lâ Ibn Morra
Ce fidèle compagnon avait également à son actif un livre de hadiths qu'il avait rapporté du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Cheikh an-Najâchi a cité dans son «al-fihrist» un certain hadith dont la chaîne des rapporteurs remonte jusqu'à ce livre de Ya‘lâ Ibn Morra.
‘Obeydullâh Ibn Ḥurr al-Ju‘fî
Cet illustre savant était de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) de Kufa. C'était un grand poète et un vaillant chévalier. Il avait lui aussi à son actif un certain livre renfermant des hadiths rapportés du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Il est décédé à l'époque de Mokhtâr.
Cheikh an-Najâchi l'avait cité dans son livre parmi les écrivains chiites de la première classe.
Rabî‘at Ibn Samî‘
Ce fidèle compagnon avait à son actif un certain livre portant sur le Zakât-un-Ni‘am, l'aumône des bétails.
Cheikh an-Najâchi l'avait également cité dans son livre parmi les écrivains chiites de la toute première classe. C'était l'une de grandes figures de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Ḥârith Ibn ‘Abdullâh al-A‘war al-Hamdâni
Il était plus connu sous le nom d'Abû Zoheir, et il comptait parmi les compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il avait à son actif un certain livre dans lequel on retrouve les réponses de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) aux questions des Juifs. Cette série de réponses était, selon «al-fihrist» de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi, rapportée de ‘Amru Ibn Abul-Miqdâm qui l'avait rapportée d'Abû Isḥâq as-Sabî‘î qui l'avait rapportée à son tour de Ḥârith al-Hamdâni, et lui de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui-même. Ḥârith est décédé à l'époque du Califat de Ibn Zubeir.
Toutefois, tout au début de son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’», sur les savants, Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb avait donné un certain ordre de succéssion des écrivains musulmans en guise de réponse à ce qu'il avait rapporté de l'imam al-Ghazâli. Selon ce dernier, le tout premier musulman à avoir rédigé un livre serait un dénommé Ibn Jureij. Ce livre traiterait des traditions ainsi que des lettres de Commentaire du Coran rapporté de Mujâhid et de ‘Aṭâ de la Mecque. Vient ensuite le livre de Mu‘ammar Ibn Râchid aṣ-Ṣan‘âni de Yémen. Vient ensuite, le livre de Mâlik Ibn Anas intitulé «al-muwaṭṭa’», et enfin le livre de Sufyân Ath-Thawri.
Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb avait textuellement répondu de la manière suivante:
«Ce qui est plutôt vrai est que c'est le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le tout premier musulman à avoir écrit un livre, suivi de Salmâne al-Fârsi, d'Abû Dhar al-Ghifâri, d'Aṣbagh Ibn Nabâta, de ‘Obeydullâh Ibn Abû Râfî‘ (Qu'Allah soit satisfait d'eux tous). Vient ensuite le «aṣ-ṣahîfa al-kâmila» de l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn (Que la paix soit sur lui), etc.»
Quant au Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi, il avait cité la liste des écrivains musulmans de première classe telle que nous venons de le faire sans toutefois préciser le tout premier ni un certain ordre de devancement entre eux. Il en est de même pour Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi qui les avait également cités sans respecter l'ordre de succéssion.
Il est permis de croire que Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb disposait d'un supplément d'informations qui lui a permis de citer ces illustres personnages par ordre de succession contrairement aux deux autres cheikhs.
C'est Allah le Très-Haut qui accorde le plein succés.
Remarque:
Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi avait précisé dans la biographie d'Abâne Ibn Taghlib que la plupart des chiites de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et de la génération suivante étaient des croyants, dévoués et vertueux.
Cheikh adh-Dhahabi quant à lui avait ajouté que si l'on rejette les hadiths de ces honorables fidèles, on risque de perdre une bonne partie de la tradition prophétique. Ça serait vraiment dommage.
Quant à nous, nous disons:
Réflechissez sur cette déclaration de ce grand al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi et reconnaîssez le droit de devancement de ceux dont nous avons cité les noms ainsi que ceux que nous allons citer parmi les Chiites de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et ceux des générations suivantes.
II. 4 – Les compilateurs des hadiths au cours du deuxième siècle de l'Hégire
Il y avait un certain nombre de fidèles chiites qui avaient constitué des brochures, des livre de base voire de simples compiliations selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) à la même époque que les écrivains sunnites considérés curieusement comme étant les tous premiers à avoir collectionné les hadiths dans le monde musulmans. Ces honorables Chiites avaient quant à eux rapporté leurs hadiths de l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn ainsi que de son fils, l'Imam Moḥammad al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Parmi ces illustres personnages, nous pouvons citer le cas des gens tels que:
Abâne Ibn Taghlib
Il avait rapporté à lui tout seul environ trente mille hadiths d'Abû ‘Abdullâh, l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî
Cet illustre savant avait quant à lui rapporté soixante-dix mille hadiths de l'Imam Abû Ja‘far Moḥammad al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous) qui les avait rapportés de ses aïeux et eux du Messager d'Allah (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî avait déclaré:
«J'ai environ cinquante mille hadiths du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), que j'ai eu selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), et que je n'ai jusque là rapportés à personne.»
Abû Ḥamza ath-Thomâli
Il comptait parmi les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui avaient collectionné un bon nombre de hadiths.
On peut citer également les gens tels que Zurâra Ibn A‘yune, Moḥammad Ibn Muslim aṭ-Ṭâïfi, Abû Baṣîr Yaḥyâ Ibn Qâsim al-Asadi, ‘Abdul-Mu’mine Ibn Qâsim Ibn Qays Ibn Moḥammad al-Anṣâri, Bassâm Ibn ‘Abdullâh aṣ-Ṣayrafi, Abû ‘Obeyda al-Ḥadhdhâ’ Ziyâd Ibn ‘Isâ Abû ar-Rajâ’ al-Kufi ainsi que Zakariya Ibn ‘Abdullâh al-Fayyâḍ Abû Yaḥyâ.
Thawr Ibn Abû Fâkhita, Abû Jahm
Il avait rapporté des hadiths d'un bon nombre de compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Il avait à son actif tout un livre qui regroupait uniquement les hadiths rapportés de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui).
Jahdar Ibn Mughîra aṭ-Ṭâ’î
Ḥujr Ibn Zâ’ida al-Ḥaḍrami
Il était plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh.
Mu‘âwiya Ibn ‘Ammâr Ibn Abû Mu‘âwiya
Il était plus connu sous le nom de Khubâb Ibn ‘Abdullâh.
Muṭṭalib az-Zuhari al-Qurachi al-Madani
‘Abdullâh Ibn Maymûn Ibn al-Aswad al-Qaddâḥ
Nous avons eu à citer la biographie ainsi que les œuvres de tous ces honorables gens dans notre livre de base.
II. 5 – Liste des compilateurs des hadiths de la génération suivante
Il s'agit ici d'un groupe de disciples de l'Imam Abû ‘Abdullâh Ja‘far Ibn Moḥammad aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous) qui avaient rapporté ses hadiths dans quatre cents récueils connus sous le nom de «al-uṣûl» (livres de base).
Cheikh l'imam Abû ‘Ali al-Faḍl Ibn al-Ḥassan aṭ-Ṭabarsi a dit dans son livre intitulé «al-i‘lâm-ul-warâ bi a‘lâm-ul-hudâ»:
«Il s'agissait de quarte mille rapporteurs de hadiths parmi les célèbres savants qui avaient rapporté d'Abû ‘Abdullâh Ja‘far Ibn Moḥammad aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Ils ont écrit quatre cents livres de hadiths, très connus dans le monde chiite, appélés «al-uṣûl» (livres de base) qu'avaient rapportés ses propres disciples ainsi que les disciples de son fils l'Imam Mûssâ al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).
Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Uqda avait consacré tout un livre aux noms de différents personnages qui avaient rapporté des hadiths de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Ce livre intitulé «rijâl man rawâ ‘an Abî ‘Abdillâh aṣ-Ṣâdiq ‘alayhis-aalâm» reproduit également les œuvres de tous ces braves gens.
Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi avait lui aussi énuméré ces différents rapporteurs dans son livre intitulé «kitâb-ur-rijâl» dans le chapitre consacré aux rapporteurs de hadiths de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Il faut signaler par ailleurs que «kitâb-ur-rijâl» est subdivisé en douze chapitres consacrés chacun aux disciples de chacun des douze Imams immaculés (Que la paix soit sur eux tous).
II. 6 – Les livres imâmites écrits sur les hadiths depuis l'Imam ‘Ali jusqu'à l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous)
Depuis le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb jusqu'à l'Imam Abû Moḥammad al-Ḥassan al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous), le nombre de livres de tendance chiite imâmite écrits dans le domaine des hadiths va, selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), au-délà de six mille six cents livres, d'après Cheikh Ḥâfiẓ, Moḥammad Ibn Ḥassan al-Ḥurr, l'auteur de «al-wasâ’il». Cet honorable cheikh avait avancé ce chiffre juste vers la fin de la quatrième notice de ce grand recueil de hadiths intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a ilâ aḥkâm ach-chari‘a» et plus connu sous le nom de «wasâ’il-uch-chi‘a ilâ aḥkâm ach-chari‘a».
En ce qui nous concerne, nous avons eu à avancer un chiffre sensiblement égal à celui de cet honorable savant dans notre propre livre intitulé «nihâyat-ud-dirâya fi uṣûl ‘Ilm-il-Ḥadîth», sur les fondements de la science des hadiths.
II. 7 - Liste des tous derniers maîtres de hadiths et les auteurs de grandes sources de références des principes juridiques chiites
Il existe toute une série de savants chiites de toutes dernières générations qui ont constitué des «jâmi‘ al-aḥâdîth» (recueils de hadiths) considérés par les chiites comme principales sources de références des principes juridiques. Et les quatre premiers recueils de hadiths ont été écrits par le premier trio de savants portant chacun le prénom de Moḥammad. Il s'agit en effet de:
Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ya‘qûb al-Kuleyni
C'est lui l'auteur du livre intitulé «al-kâfi». Cet illustre savant est décédé en l'an 328 de l'Hégire.
Il a rapporté dans «al-kâfi» au total 16.099 hadiths en plus de la liste complète de leurs rapporteurs.
Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Mûssâ Ibn Bâbeweyh al-Qumi
Il était plus connu sous le nom de Cheikh Abû Ja‘far aṣ-Ṣadr ûq. Il est décédé en l'an 381 de l'Hégire.
Il avait à son actif quatre cents livres dans le domaine des hadiths dont le plus célèbre est le fameux livre intitulé «man lâ yaḥḍuruh al-faqîh». Ce livre contient un total de 9.044 hadiths sur les principes juridiques et la tradition prophétique.
Le Cheikh Chiite Moḥammad Ibn Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi
Cet honorable savant est l'auteur des deux grands derniers recueils de hadiths, à savoir: «tahdhîb al-aḥkâm», renfermant 13.590 hadiths répartis en 393 chapitres, et «al-istibṣâr» qui renferme 5.511 hadiths répartis en 920 chapitres.
Ce sont là les quatre recueils de hadiths considérés par les Chiites comme principales sources de références des principes juridiques.
Après ce premier trio de Moḥammads, vient un autre trio des Moḥammads qui se sont également constitués des recueils de hadiths. Il s'agit de:
L'Imam Moḥammad al-Bâqir Ibn Moḥammad at-Taqiy
Il était plus connu sous le nom de l'Allâmeh al-Majlisi.
C'est éminent savant qui est l'auteur du fameux recueil de hadiths en vingt six grands tomes intitulé «biḥâr al-anwâr fil-aḥâdîth al-marwiyya ‘an an-nabiy (ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam) wal-A’imma min âlih-il-aṭhâr». Il s'agit d'un important recueil de hadiths très considéré chez les Chiites.
Le Thiqat-ul-Islâm al-‘Allâma an-Nûri a consacré tout un livre à al-‘Allâma al-Majlisi sous le titre de «al-fayḍ al-qudsi fi aḥwâl al-Majlisi». Et ce livre est édité en Iran autant que son propre «biḥâr al-anwâr».
Cheikh al-‘Allâma Moḥammad Ibn Murtaḍâ Ibn Maḥmûd
Cet illustre rapporteur de hadiths est un savant au vrai sens du mot très doué dans la narration et la déduction. Il était plus connu sous le nom de Cheikh Moḥsin al-Kâchâni et sous le surnom de l'Allâmeh al-Feyḍ. Il a à son actif un livre intitulé «al-wâfi» sur la science de Ḥadîth qu'il a subdivisé en quatorze chapitres. Chacun de ces quatorze chapitres constitue en soi un livre indépendant regroupant les différents hadiths rapportés dans les quatre recueils du premier trio de Moḥammads. Il est également l'auteur d'environ deux cents livres portant sur les divers domaines de la science. Il est décédé en l'an 1091 de l'Hégire alors qu'il était âgé de 84 ans.
Le grand maître de hadiths, Moḥammad Ibn Ḥassan al-Ḥurr ach-Châmi al-‘Amili al-Machghiri
Cet illustre rapporteur de hadiths est l'auteur de l'un des plus importants recueils de hadiths connu sous le nom de «tafṣîlu wasâ’il-uch-chi‘a ilâ taḥṣîli aḥâdîth ach-charî‘a». Il avait compilé ce livre selon l'ordre que l'on retrouve ordinairement dans la plupart des livres de Fiqh, d'une quatre-vingtaine de recueils qui étaient en sa propre possession et d'une septentaine d'autres par personne interposée. Ce livre plusieurs fois édité en Iran constitue l'un des livres les plus éxploités par les Chiites dans le domaine des hadiths.
Né au mois de Rajab de l'an 1033 de l'Hégire, il est décédé à Tûs dans l'ancien Khorâsân en l'an 1104.
Thiqat-ul-Islâm al-‘Allâma Ḥussein Ibn al-‘Allâma an-Nûri
Cet illustre savant avait à son actif un livre renfermant les hadiths délaissés par Cheikh Moḥammad Ibn Ḥassan al-Ḥurr al-‘Amili l'auteur de «al-wasâ’il» selon l'ordre et à la classification même du livre intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a ilâ aḥkâm ach-chari‘a». Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il avait intitulé son livre «mustadrak al-wasâ’il wa mustanbiṭ al-masâ’il». C'est un livre dans le même genre que «wasâ’il-uch-chi‘a» mis à part le fait qu'il se présente comme le livre le plus volumineux de l'école Chiite. La rédaction de ce livre était à peine achévée en l'an 1319 de l'Hégire que son auteur décéda à Najaf le 28 Jumâda II de l'an 1320 de l'Hégire.
Il y a aussi toute une série de recueils écrits de la main de grands savants chiites dans le domaine de de hadiths. Nous avons, entre autres:
Al-‘awâlim
C'est un recueil de hadiths en cent tomes rédigés par le Cheikh, rapporteur de hadiths, le Mawlâ ‘Abdullâh Ibn Nûrullah al-Baḥrâni le contemporain du fameux al-‘Allâma al-Majlisi, l'auteur de «biḥâr al-anwâr».
Charḥ-ul-istibṣâr fî aḥâdîth-il-A’immat-il-aṭhâr
C'est un recueil de commentaires de hadiths en plusieurs tomes, sur les Imams Immaculés (Que la paix soit sur eux tous), dans le même genre que «biḥâr al-anwâr» de l'Allâma al-Majlisi. C'est l'œuvre du Cheikh Muḥaqqiq (le chercheur), Cheikh Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Jawâd plus connu sous le nom de Ibn al-Wandi et aussi le surnom d'Al-Faqîh al-Kâẓimi (le jurisconsulte de Kâẓimayn), contemporain de Cheikh Moḥammad Ibn al-Ḥassan al-Ḥurr, l'auteur du livre «wasâ’il-uch-chi‘a» déjà mentionné plus haut. Cet honorable savant est sorti de l'école de mon propre grand-père, à savoir al-‘Allâma as-Sayyed Nûr-ud-dîn, le frère d'as-Sayyed Moḥammad l'auteur du livre intitulé «al-madârik».
Jâmi‘-ul-akhbâr fî îḍâḥ-il-istibṣâr
Il s'agit d'un grand recueil de hadiths en plusieurs tomes écrit de la main de Cheikh al-‘Allâma Faqîh ‘Abdul-Laṭif Ibn ‘Ali Ibn Aḥmad Ibn Abî Jâmi‘ al-Ḥârithi al-Hamdâni ach-Chami al-‘Âmili. Cet honorable savant est sorti de l'école du célèbre Cheikh al-Muḥaqqiq al-Ḥassan Abî Manṣûr Ibn Ach-Chahîd, le Cheikh Zayn-ud-dîn al-‘Âmili, l'auteur du livre intitulé «al-ma‘âlim» et de «al-muntaqâ».
L'auteur de ces livres fait partie des savants du dixième siècle de l'Hégire.
Ach-chifâ fî ḥadîth ’Âl-il-Muṣṭafâ
Il s'agit là d'un grand recueil de hadiths en plusieurs tomes écrit de la main du Cheikh spécialiste des hadiths, Moḥammad ar-Réḍâ, le fils de Cheikh al-Faqîh ‘Abdul-Laṭif at-Tabrizi. Ce livre fut achévé en l'an 1158 de l'Hégire.
Jâmi‘ al-aḥkâm
Il s'agit d'un grand recueil de hadiths en vingt cinq tomes rédigé de la main du Cheikh chiite, as-Sayyed al-‘Allâma ‘Abdullâh Ibn as-Sayyed Moḥammad ar-Réḍâ ach-Chubbari al-Kâẓimi.
Cet illustre savant était l'un des écrivains les plus célèbres de son époque. Et d'ailleurs, après l'époque de l'Allâma al-Majlisi, on ne connait personne d'autre qui ait écrit autant de livres que lui. Il est décédé à Kâẓimeyn en l'an 1242 de l'Hégire.
II. 8 - Le devancement des savants chiites dans ad-Dirâya et la classification des hadiths
Le tout premier à s'être chargé de la classification des hadiths est un dénommé Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri qui n'est autre que le fameux Moḥammad Ibn ‘Abdullâh, décédé en l'an 405 de l'Hégire. Cet illustre savant a à son actif un livre en cinq tomes intitulé «ma‘rifatu ‘ulûm-il-ḥadîth» dans lequel il avait régroupé les hadiths en cinquante catégories.
L'auteur du livre intitulé «kachf aḍ-ḍunûne» a confirmé ce devancement sur les autres en écrivant:
C'est al-Ḥâkim an-Neysâbûri qui est le tout premier à avoir pris cette initiative, suivi d'Ibn aṣ-Ṣalâḥ.
Quant à la déclaration de Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, dans son livre intitulé «al-wasâ’il fil-awâ’il», selon laquelle Ibn aṣ-Ṣalâḥ décédé en l'an 643 de l'Hégire serait le tout premier à avoir classifié les hadiths, dans son très connu «mukhtaṣar» (Abrégé), elle n'est pas du tout en contradiction avec ce que nous venons de dire. Car, Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi lui sous-entendait par là «le tout le premier savant sunnite à avoir classifié les hadiths». Or al-Ḥâkim an-Neysâbûri lui est reconnu de tout le monde comme étant Chiite.
En effet, Cheikh as-Sam‘âni, dans son livre intitulé «al-ansâb», Cheikh Aḥmad Ibn Teymiyya et même al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi, dans son propre livre intitulé «tadhkirat al-ḥuffâẓ», avaient tous témoigné du Chiisme de al-Ḥâkim an-Neysâbûri.
Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi rapporte dans son «tadhkirat al-ḥuffâẓ» qu'Ibn Ṭâhir lui avait dit:
«J'avais demandé à Abû Ismâ‘îl al-Anṣâri d'emmettre son avis au sujet de al-Ḥâkim an-Neysâbûri. Il avait déclaré que c'était un homme digne de confiance dans le rapportage de hadiths, mis à part le fait que c'est un vilain «Râfiḍi» [66].»
Et Ibn Ṭâhir avait ajouté:
«Al-Ḥâkim an-Neysâbûri était au fond un vrai passionné du Chiisme sous l'apparence d'un vrai sunnite qui reconnaît les trois califes avant l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). Toutefois il ne se génait pas du tout pour rénier ouvertement la légitimité du Califat de Mu‘âwiya et de celui de tous ses successeurs.»
Quant à nous, nous affirmons qu'une série de nos savants chiites, à l'instar de Cheikh Moḥammad Ibn Ḥassan Ḥurr vers la fin de son livre intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a», avaient confirmé sa tendance chiite.
On rapporte que Cheikh Ibn Chahrâchûb avait cité al-Ḥâkim an-Neysâbûri dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’», parmi les Chiites auteurs des livres, plus précisement dans le chapitre consacré aux surnoms en précisant qu'il avait à son actif un livre intitulé «al-’amâli» et un autre sur les vertus de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). On lui reconnaît également le livre intitulé «faḍâ’il Fâṭimat-az-Zahrâ’» sur les vertus de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle).
Et dans la première partie du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» consacré aux savants chiites imamites, Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a également écrit la biographie de al-Ḥâkim an-Neysâbûri. Il l'avait cité dans le chapitre consacré aux noms ainsi que dans celui des surnoms. Il avait par ailleurs confirmé que cet illustre personnage avait à son actif un livre intitulé «uṣûl al-‘Ilm-il-Ḥadîth» et un autre intitulé «al-madkhal ilâ ‘ilm-iṣ-ṣaḥîḥ».
Cheikh al-Afandi avait encore dit, toujours en parlant de al-Ḥâkim an-Neysâbûri:
«Il avait palié à la négligence du «ṣaḥîḥ al-Bukhâri» en rapportant des hadiths authentiques sur les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) à l'instar de «Ḥadîth-ut-Ṭayr» (l'oiseau roti) et de «Ḥadîth al-Wilâya» (Quiconque dont je suis le patron, ‘Ali que voiçi est également son patron)».
Après Cheikh al-Ḥâkim an-Neysâbûri, il y a tout un groupe de savants qui ont également écrit des œuvres dans ad-Dirâya de hadiths. Nous pouvons citer le cas des gens tels que:
Jamâl-ud-dîne Aḥmad Ibn Ṭâwûs Abul-Faḍâ’il
C'est cet honorable savant qui est l'auteur de la nouvelle terminologie imâmite dans la classification des hadiths en quatre catégories, à savoir: le «Ḥadîth Ṣaḥîḥ» (Hadith authentique), le «Ḥadîth Ḥassan» (Hadith bon), le «Ḥadîth Muwaththaq» (Hadith accrédité) et le «Ḥadîth Ḍa‘îf» (Hadith faible). Il est décédé en l'an 673 de l'Hégire.
As-Sayyed al-‘Allâma ‘Ali Ibn ‘Abdul-Ḥamîd al-Ḥassani
Il a écrit à son tour le livre intitulé «charḥ uṣûl dirâya al-ḥadîth» dans lequel il a rapporté des hadiths d'un certain nombre de livres à l'instar de celui de Cheikh al-‘Allâma al-Ḥilli Ibn al-Muṭahhar, celui de Cheikh Zayn-ud-dîne, plus connu sous le nom de ach-Chahîd-uth-Thâni, intitulé «al-bidâya fi ‘Ilm-id-Dirâya» ainsi que son commentaire intitulé «ad-dirâya», le livre de Cheikh Ḥussein Ibn ‘Abd-uṣ-Ṣamad al-Ḥârithi al-Hamdâni intitulé «al-wuṣûl al-akhyâr ilâ uṣûl al-akhbâr», l'introduction du livre d'Abul-Manṣûr al-Ḥassan Ibn Zayn-ud-dîne al-‘Âmili intitulé «al-muntaqâ» sur les bases de la science de Ḥadîth et le livre du Cheikh Bahâ’-ud-dîne al-‘Âmili intitulé «al-wajîza fî ‘Ilm Dirâyat-il-Ḥadîth».
Nous avons eu à commenter tous ces livres dans notre livre intitulé «nihâyat-ud-dirayâ». Ce livre a été édité en Inde et il est enseigné dans des écoles.
II. 9 - Le premier à avoir écrit sur les rapporteurs de hadiths
Selon ce que rapporte Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths, le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Rijâl» (les rapporteurs des hadiths) est un dénommé Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi al-Qumi, l'un des disciples de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).
Abul-Faraj Ibn an-Nadîm avait parlé de son œuvre sur les rapporteurs de hadiths dans son «al-fihrist», au tout début de la cinquième catégorie consacrée aux hadiths des jurisconsultes chiites.
Et dans sa sixième déclaration, il a encore dit, en parlant toujours d'al-Barqi al-Qumi:
«Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels les livres intitulés «al-‘awîṣ», «at-tabṣira» et «ar-rijâl» dans lequel il avait mentionné les noms des fidèles qui ont rapporté des hadiths du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Après Cheikh al-Barqi al-Qumi, vint Abû Moḥammad ‘Abdullâh Ibn Jibilla Ibn Ḥayyâne Ibn Abjor al-Kinâni
Il a également à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths. Cette illustre personne est décédée en l'an 219 de l'Hégire.
Cependant, Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait déclaré dans son livre intitulé «al-awâ’il» (les pionniers) que le tout premier à avoir écrit sur les rapporteurs de hadiths est un certain Cho‘ba [67] qui a d'ailleurs vécu après Ibn Jibilla.
En effet, Cho‘ba est décédé en l'an 260 de l'Hégire. Or il avait déjà été devancé par un autre savant Chiite du nom d'Abû Ja‘far al-Yaqṭîni, l'un des disciples de l'Imam al-Jawâd Moḥammad Ibn ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Et ce Cheikh al-Yaqṭîni serait l'auteur d'un certain livre intitulé «ar-rijâl», selon ce que rapporte Cheikh an-Najâchi dans son «al-fihrist» ainsi que Ibn an-Nadîm dans son propre «al-fihrist».
Barqi al-Qumi, quant à lui, était tour à tour disciple de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far et de son fils l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Et il avait vécu assez longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam al-Jawâd, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Dans son livre qui est d'ailleurs en notre posséssion, il a cité la liste des fidèles qui ont rapporté des hadiths du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et des Imams immaculés qui lui avaient succédé (Que la paix soit sur eux tous). Il y a étudié et évalué tous ces rapporteurs, comme tous les livres écrits dans ce domaine d'ailleurs.
Cheikh Abû Ja‘far Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi
Il s'agit du propre fils de Cheikh al-Barqi al-Qumi. Cet honorable Cheikh avait à son actif le livre intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths et un autre intitulé «aṭ-ṭabaqât» sur les différentes classes de rapporteurs. Il est décédé en l'an 274 de l'Hégire.
Cheikh Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Dâwûd Ibn ‘Ali al-Qumi
Il était plus connu sous le nom d'Ibn Dâwûd, le savant chiite, et il avait rédigé un livre intitulé «al-mamdûḥine wal-madhmûmine min ar-ruwât». Il est décédé en l'an 368 de l'Hégire.
Cheikh Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Bâbeweyh Ṣadûq
Il avait aussi écrit un livre dans ce domaine intitulé «ma‘rifat-ur-rijâl» et un autre intitulé «ar-rijâl al-mukhtârayn min aṣḥâb-in-Nabiy ṣallallahu ‘alayh wa Âlihi wa sallam». Cet honorable Cheikh est décédé en l'an 381 de l'Hégire.
Cheikh Abû Bakr al-Ji‘âbi
Ibn an-Nadîm avait déclaré en parlant de lui:
«C'était l'un d'honorables Chiites»
Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «ach-chi‘a min aṣḥâb-il-ḥadîth wa ṭabaqâtihim» que Cheikh an-Najâchi considère comme un grand livre.
Cheikh Moḥammad Ibn Baṭṭa
Il avait lui aussi à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a». Il est décédé en l'an 274 de l'Hégire.
Cheikh Naṣr Ibn aṣ-Ṣabâh Abul-Qâsim al-Balkhi
Il s'agit du maître de Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi. Il avait lui aussi à son actif un livre intitulé «ma‘rifat-un-nâqilîn» sur les rapporteurs de hadiths. Il est décédé au troisième siècle de l'Hégire.
Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl
Il avait également rédigé un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «ar-rijâl». Ce savant aussi est de la troisième siècle de l'Hégire comme le Cheikh Abul-Qâsim al-Balkhi cité précédemment.
As-Sayyed Abû Ya‘lâ
Il s'agit d'as-Sayyed Abû Ya‘lâ Ḥamza Ibn al-Qâsim Ibn ‘Ali Ibn Ḥamza Ibn al-Ḥassan Ibn ‘Obeydullâh Ibn al-‘Abbâs Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il avait lui aussi à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «man rawâ ‘an Ja‘far Ibn Moḥammad min ar-rijâl».
Cheikh an-Najâchi dit à ce propos:
«Il s'agit d'un excellent livre duquel Tal‘ukubri avait rapporté des hadiths avec la permission de l'auteur lui-même.»
As-Sayyed Abû Ya‘lâ Ḥamza Ibn Qâsim était l'un des savants du troisième siècle de l'Hégire.
Cheikh Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn ‘Ali Abû ‘Abdullâh Muḥâribi
Cet honorable Cheikh avait également rédigé un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «ar-rijâl». C'était également l'un des savants du troisième siècle de l'Hégire.
Al-Musta‘ṭif ‘Isâ Ibn Mihrân
Cet honorable Cheikh avait lui aussi écrit un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «al-muḥaddithîn». Il était de la même génération que les savants précités. Et Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi l'avait cité dans son «al-fihrist».
Nous avons eu l'honneur de citer les œuvres de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi, de Cheikh an-Najâchi, de Cheikh al-kachchi, de l'Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli et celles de Cheikh Ibn Dâwûd dans notre livre de base, en plus de différentes classes d'écrivains sur les rapporteurs de hadiths et leurs œuvres, jusqu'à nos jours.
Abul-Faraj Qanâni al-Kufi
Il s'agit du maître de Cheikh an-Najâchi. Cet honorable Cheikh avait lui aussi à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «mu‘jam ar-rijâl al-Mufaḍḍal» qu'il avait classé selon l'ordre alphabétique.
II. 10 - Le premier à avoir écrit sur la classification des rapporteurs de hadiths
Le tout premier à avoir écrit un livre sur les différentes classes des rapporteurs de hadiths est un certain Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar   al-Wâqidi né en l'an 300 de l'Hégire et décédé à l'âge de 78 ans.
Ibn an-Nadîm a cité les œuvres de cet honorable Cheikh dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât». Nous reviendrons d'ailleurs là-dessus avec plus de détails au quatrième point du huitième chapitre dans la partie consacrée à sa biographie.
Le juge al-Qâḍi Abû Bakr ‘Amru Ibn Moḥammad Ibn Salâm Ibn al-Burâa
Il était plus connu sous le nom de Ibn al-Ji‘âbi Cet honorable Cheikh avait à son actif une série de livres sur les différentes classes des rapporteurs de hadiths dont un grand livre intitulé «ach-chi‘a min aṣḥâb-il-ḥadîth wa ṭabaqâtihim», le livre intitulé «al-mawâli wal-achrâf wa ṭabaqâtihim», le livre intitulé «man rawâ al-ḥadîth min Banî Hâchim wa mawâlîhim» sur les gens qui ont rapporté des hadiths des Hachémites et de leurs sujets, le livre intitulé «akhbâr Âli Abî Ṭâleb» ainsi que le livre intitulé «akhbâr Baghdâd wa ṭabaqâtihim wa aṣḥâb-ul-ḥadîth bihâ».
Ibn an-Nadîm déclare dans son livre intitulé «al-fihrist», en parlant de ce Cheikh Ibn al-Ji‘âbi:
«Il comptait parmi les honorables Chiites. Il s'était éxilé chez le prince Seyf-ud-Dawla qui l'avait accueilli avant d'en faire l'un de ses proches.»
Quant à nous, nous disons:
«Toute une série de Cheikhs ont rapporté de lui des hadiths. Nous pouvons citer, entre autres, le très célèbre Cheikh al-Mufîd.
Cheikh Ibn al-Ji‘âbi est décédé en l'an 355 de l'Hégire.
Cheikh Abû Ja‘far al-Barqi Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid
Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-maḥâsin». Cet honorable Cheikh avait lui aussi à son actif une série des livres sur les différentes classes des rapporteurs de hadiths dont le livre intitulé «aṭ-ṭabaqât», un autre intitulé «at-târîkh» ainsi que le livre intitulé «ar-rijâl». Il est décédé en l'an 274 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 280 selon les autres.
 
CHAPITRE III
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE FIQH (LA JURISPRUDENCE)
III. 1 - Le tout premier à avoir écrit sur le Fiqh en le subdivisant en chapitres
Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de Fiqh et à l'avoir subdivisé en chapitres est le dénommé ‘Ali Ibn Abû Râfî‘, le serviteur du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Cheikh an-Najâchi avait écrit dans son livre, pendant qu'il citait la première classe des partisans du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) auteurs de livres:
«Ali Ibn Abû Râfî‘, le serviteur du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) était l'un de bons Chiites. Il faisait partie des disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) dont il était d'ailleurs le secrétaire particulier. Il était doté d'une grande capacité de rétention qui lui avait permis d'apprendre toute une multitude de hadiths par cœur. Il avait à son actif un livre sur les différents sujets de Fiqh à l'instar des ablutions, de la prière et de tant d'autres sujets. Il avait appris le Fiqh auprès de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et en avait constitué un livre subdivisé en chapitres de son vivant même. Et dans ce livre, il avait commencé par le chapitre qui concernait les ablutions dans lequel l'on pouvait lire, entre autres: «Lorsque l'un de vous fait les ablutions, qu'il commence par laver le membre droit avant le membre gauche.»
Cheikh an-Najâchi ajoute:
«Ce livre était très considéré étant donné qu'il s'agissait du tout premier livre chiite écrit dans ce domaine.»
Cependant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi quant à lui avait dit que le tout premier savant, Sunnite bien entendu, à avoir écrit un livre dans le domaine de Fiqh serait le fameux imam Abû Ḥanîfa.
Et pourtant le livre d'Ali Ibn Abî Râfî‘ avait été écrit bien avant cela à l'époque même du Commandeur des croyants ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), très longtemps avant la naissance d'Abû Ḥanîfa.
Et d'ailleurs, il y a eu tant d'autres savants chiites qui avaient également écrit des livres bien avant Abû Ḥanîfa. Nous avons des gens tels que Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr de la génération des successeurs des compagnons et Sa‘îd Ibn Musayyib le jurisconsulte de la tribu de Qoraych de Médine qui comptait parmi les six grands jurisconsultes.
Né à l'époque du Califat de ‘Omar Ibn al-Khaṭṭâb, Sa‘îd Ibn Musayyib est décédé en l'an 94 de l'Hégire.
Quant à Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr, il est décédé en l'an 106 de l'Hégire. C'est le grand-père maternel de notre vénéré Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) étant donné que la grand-mère de ce dernier n'était autre que Om Farwa, sa fille. Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr était marié à la fille de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous).
‘Abdullâh al-Ḥimyari rapporte dans son livre intitulé «qurb-ul-’isnâd»:
«Lorsque l'on avait mentionné les noms de Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr et de Sa‘îd Ibn al-Musayyib en présence de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), il avait déclaré: «Ils étaient tous deux des Chiites».
Cheikh al-Kuleyni rapporte de Yaḥyâ Ibn Jarîr dans son livre intitulé «al-kâfi», dans le chapitre consacré à la naissance de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui):
«Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait dit: Sa‘îd Ibn al-Moṣayyeb, al-Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr ainsi que Abû Khâlid al-Kâboli faisaient partie des hommes de confiance de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous)».
Et dans une autre version:
«Ils faisaient partie des disciples de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous)».
III. 2 - Les jurisconsultes chiites les plus célèbres du tout début de l'Islam
Il s'agit en effet d'une série de savants du troisième siècle de l'Hégire que Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi, le contemporain d'Abû Ja‘far al-Kuleyni, a cités dans son célèbre livre connu sous le nom de «rijâl al-kachchi». Il a écrit dans ce livre:
 «Les grands jurisconsultes parmi les disciples de l'Imam al-Bâqir et de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous):
Tout le monde avait reconnu à l'unanimité la crédibilité de la première classe des disciples de l'Imam al-Bâqir et de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Les gens leur avaient alors fait confiance en admettant leurs avis jurisprudentiels.
Et au tout début de l'Islam, les personnes les plus compétentes et les plus fiables dans le domaine de Fiqh étaient au nombre de six, à savoir: Zorâra, Ma‘rûf Ibn Kharbûdh, Bureyd, Abû Baṣîr al-Asadi, al-Fuḍayl Ibn Yasâr et Moḥammad Ibn Muslim aṭ-Ṭâïfi. Toutefois, c'est Zorâra qui était le plus apte et le plus fiable de tous.
Néanmoins, certaines personnes auraient bien préféré Abû Baṣîr al-Moradi à la place d'Abû Baṣîr al-Asadi. En effet, Abû Baṣîr al-Moradi n'était autre que Leyth Ibn al-Bokhtori en personne.»
Cheikh al-kachchi avait ensuite ajouté:
«Les grands jurisconsultes parmi les disciples de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux lui):
Tout le monde était unanime quant à la validité de l'avis de ces grands jurisconsultes et on était parfaitement d'accord avec eux. On leur avait reconnu un bon niveau de Fiqh en dehors des six susmentionnés. Il s'agissait des six illustres personnes suivantes: Jamîl Ibn Dorrâj, ‘Abdullâh Ibn Miskâne, ‘Abdullâh Ibn Bokeyr, Ḥammâd Ibn ‘Isâ, Ḥammâd Ibn ‘Othmân et Abâne Ibn ‘Othmân.
On racontait que Faqîh (le jurisconsulte) Abû Isḥâq à savoir Tha‘laba Ibn Maymûn estimait que le plus apte et le plus fiable d'entre ces six jurisconsultes était Jamîl Ibn Dorrâj.
Ceux-là étaient des rapporteurs de hadiths parmi les compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»
Cheikh al-kachchi avait encore dit:
«Les noms des jurisconsultes parmi les compagnons de l'Imam Abû Ibrâhim et de l'Imam Abul-Ḥassan (Que la paix soit sur eux tous):
Tout le monde était unanime quant à la validité de l'avis de ces grands jurisconsultes et on était parfaitement d'accord avec eux. On leurs avait reconnu un bon niveau de Fiqh et de connaissance. Il s'agissait des six autres personnes en dehors des six susmentionnées. A savoir: Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân, Ṣafwân Ibn Yaḥyâ, Moḥammad Ibn Abî ‘Omeyr, ‘Abdullâh Ibn al-Moghîra, al-Ḥassan Ibn Maḥbûb et Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Abî Naṣr.
Toutefois, certaines personnes auraient bien préféré al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Faḍḍâl et Fuḍâla Ibn Ayyûb à la place de Ḥassan Ibn Maḥbûb. Pendant que certaines autres voyaient ‘Othmân Ibn ‘Isâ à la place de Fuḍâla.
Néanmoins, c'est Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân et Ṣafwân Ibn Yaḥyâ qui étaient jugés comme les meilleurs de tous.
III. 3 - La pluralité de jurisconsultes Ja‘farites [68] à avoir rédigé des livres au tout début de l'Islam
Cheikh Abul-Qâsim Ja‘far Ibn Sa‘îd, plus connu sous le surnom de «al-Muḥaqqiq al-Ḥilli», a écrit tout au début de son livre intitulé «al-mu‘tabar» alors qu'il parlait de l'Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui):
«L'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait prouvé ses compétences par la formation d'un grand nombre de grands jurisconsultes. Et quatre cents d'entre eux avaient pu rédiger les réponses aux questions qui lui étaient posées.»
Quant à nous, nous disons:
Ces quatre cents livres ne constituent que les œuvres qui avaient été écrites uniquement par les meilleurs de ses étudiants.
En effet, le martyr Cheikh Chams-ud-dîn Moḥammad Ibn Makki a dit au tout début de son livre intitulé «dhikrâ ach-chi‘a fi aḥkâm ach-chari‘a»:
«Quatre mille personnes venant de l'Iraq, de Ḥijâz, de Khorâsân (en Iran) et de Cham (en Syrie) avaient écrit des réponses aux questions qui étaient posées à l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Leurs livres ont été mentionnés dans les différents index qui parlent des livres Chiites à l'instar de «al-fihrist» de Cheikh Abû ‘Abbâs an-Najâchi, celui de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi voire celui de Cheikh Abul-Faraj Ibn an-Nadîm ; le livre de al-‘Aqîli ou celui d'Ibn al-Ghaḍâ’iri.»
Cheikh al-Mufîd a lui aussi écrit dans son livre intitulé «al-irchâd» alors qu'il parlait de l'Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui):
«On a apporté de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) tellement de disciplines que cela l'avait rendu très célèbre partout dans le monde musulman. Les savants n'avaient rapporté d'aucun autre des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) autant qu'ils avaient rapporté de lui.
En effet, les spécialistes des hadiths avaient compté quatre mille personnes équitables parmi les gens qui avaient rapporté des hadiths de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui)».
Quant à nous, nous disons:
Cheikh Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Uqda az-Zaydi avait fixé leur nombre à quatre mille dans son livre intitulé «at-taṣnif». Il en est de même pour Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «ar-rijâl», tout au début du chapitre portant sur les compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
III. 4 - Les grands recueils de Fiqh rédigés par les disciples des Imams d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) parmi les savants de la génération des Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine [69]
Jâmi‘ al-fiqh
Il s'agit d'un recueil de jurisprudence rapporté par Thâbit Ibn Hormuz Abul-Miqdâm de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous).
Charâ’î‘ -ul-imâne
Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit de la main de Abû Ja‘far Ḥamdâne Ibn al-Mu‘âfî, le serviteur de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Cet illustre savant est décédé en l'an 265 de l'Hégire. Il a rapporté ce livre de l'Imam al-Kâẓim ainsi que de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous).
Jâmi‘ abwâb al-fiqh
Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par ‘Ali Ibn Abî Ḥamza, l'élève de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (que la paix soit sur lui).
‘Abdullâh Ibn al-Mughîra
Selon ce que rapporte Cheikh an-Najâchi dans son «al-fihrist», cet illustre savant a à son actif une trentaine de livres traitant de divers sujets de Fiqh. Il était l'un des compagnons de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous).
Al-fiqh wal-aḥakâm
Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par Ibrâhim Ibn Moḥammad ath-Thaqafi décédé en l'an 283 de l'Hégire.
Al-mubawwab fil-ḥalâl wal-ḥarâm
Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Abî Yaḥyâ al-Madani al-Aslami décédé en l'an 184 de l'Hégire.
Al-jâmi‘ fî abwâb al-fiqh
Il fut écrit par al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad al-Ḥajâl.
Al-jâmi‘-ul-kabîr fil-fiqh
Ce livre a été écrit de la main d'Ali Ibn Moḥammad Ibn Chirah al-Qâsâni, beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Ḥassan al-Muṣannif al-Mukaththir (le grand écrivain et le rapporteur de Hadiths nombreux).
Le livre de Cheikh Ṣafwân Ibn Yaḥyâ al-Bajali subdivisé selon l'ordre les livres courants de Fiqh. Cet honorable cheikh est décédé en l'an 210 de l'Hégire.
Al-muchayyakhah
Il fut rédigé par al-Ḥassan Ibn Maḥbûb, le Cheikh chiite beaucoup plus connu sous le nom d'Abu ‘Ali as-Sarâd. Cet honorable Cheikh est décédé en l'an 224 de l'Hégire. C'était l'un des compagnons de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Ce livre est classifié selon les sujets du Fiqh (la jurisprudence).
Kitâb-ur-raḥmah
Il s'agit d'un recueil regroupant toutes les branches de Fiqh selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
 
 CHAPITRE IV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-KALÂM [70]
IV. 1- Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm
Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm (la théologie scolastique) est le dénommé ‘Isâ Ibn Rawḍa. C'était un chiite imamite de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Son livre parlait du sujet de l'Imâmat. Cet illustre personnage avait vécu jusqu'à l'époque d'Abû Ja‘far al-Manṣûr, le fondateur de la dynastie ‘Abbâside. Ce dernier avait fait de lui un ami intime étant donné qu'il avait été au service de la famille Hachémite.
Le livre de ‘Isâ Ibn Rawḍa a été cité par Aḥmad Ibn Abî Ṭâhir dans son livre intitulé «târîkhu Baghdâd». Et selon ce qui est rapporté dans «al-fihrist» de Cheikh an-Najâchi, l'auteur de «târîkhu Baghdâd» a vu personnellement ce livre.
Ce fut ensuite le tour d'Abû Hâchim Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)
 Cet illustre savant avait aussi à son actif un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il compte d'ailleurs parmi les éminents savants chiites fondateurs de cette discipline.
Et selon Ibn Qotayba dans son livre intitulé «al-ma‘ârif», Abû Hâchim Ibn Moḥammad avait légué ses livres à Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs al-Hâchimi, de la génération des successeurs des compagnons, juste avant sa mort, et lui avait confié la charge du chiisme après lui.
Ces deux honorables savants avaient rédigé leurs livres sur le ‘Ilm-ul-Kalâm bien avant Abû Ḥudheyfa Wâṣel Ibn ‘Aṭâ, le Mu‘tazilite, contrairement à ce prétend de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi.
IV. 2- Le premier Imâmite à avoir ouvert un débat sur le Chiisme
Abû ‘Othmân Jâḥiẓ a dit:
«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur le Chiisme est un dénommé Kumeyt Ibn Zayd, le poète. Et d'ailleurs, n'eut été les arguments qu'il avait avancés en faveur du Chiisme, on aurait à jamais été incapable de soutenir cette tendance.»
Quant à nous, nous disons:
C'est plutôt Abû Dhar al-Ghifâri, le compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui fut le tout premier à ouvrir un débat sur le chiisme. Il avait séjourné pendant un laps de temps à Damas en Syrie où il avait entrepris de propager la tendance Chiite. Une bonne partie des gens avait répondu favorablement en embrassant le Chiisme. Il avait ensuite quitté Damas pour se rendre à Sarfand et à Mis situés dans la région de Djébel ‘Âmil pour continuer sa propagation. Les habitants de ces villages avaient fini eux aussi par adhérer au Chiisme.
Toutefois, on lit dans le livre intitulé «’amal al-’âmil» que lorsqu'Abû Dhar al-Ghifâri avait été en exil à Damas, beaucoup de gens avaient adhéré au Chiisme grâce à sa propagation. Ceci avait fait que Mu‘âwiya soit obligé de l'expulser de la ville de Damas en l'envoyant à l'intérieur du pays. Abû Dhar al-Ghifâri avait élu domicile à Djébel ‘Âmil où il convertit encore les gens au Chiisme.
Abul-Faraj Ibn an-Nadîm a écrit quant à lui dans son «al-fihrist»:
«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur la tendance Imâmite était le dénommé ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr. Et son père Meytham était l'un d'honorables compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). ‘Ali Ibn Ismâ‘îl avait à son actif une série de livres dans ce domaine dont le livre intitulé «al-imâma» et un autre intitulé «al-istiḥqâq».
Quant à nous, nous disons:
Nous avons déjà eu à prouver que ce ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr avait été devancé par ‘Isâ Ibn Rawḍa et beaucoup plus par Cheikh Kumeyt d'ailleurs.
En effet, ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr avait vécu à l'époque de Hichâm Ibn al-Ḥakam à Bagdad où il avait débattu avec Abul-Hudheyl sur l'Imâmat, Ḍirâr Ibn ‘Amru aḍ-Ḍabîy ainsi qu'avec Nâẓir an-Niẓâm qu'il avait d'ailleurs convaincus, selon ce que rapporte Cheikh al-Mortaḍâ dans son livre intitulé «al-fuṣûl al-mukhtâra».
Ali Ibn Ismâ‘îl était bien sûr compté parmi les grands maîtres de ‘Ilm-ul-Kalâm dans le monde chiite, mais il n'était pas pour autant le tout premier à avoir ouvert un débat dans ce domaine.
En effet, Abû Dhar al-Ghifâri et ses onze collègues l'avaient de loin devancé dans ce domaine, selon ce que nous prouve le hadith rapporté par Cheikh aṭ-Ṭabarsi dans son livre intitulé «al-Iḥtijâj». Il s'agit de: Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ, Salmâne al-Fârsi, Miqdâd Ibn al-Aswad al-Kondi, Bureyda al-Aslami, ‘Ammâr Ibn Yâsser, Oubeyy Ibn Ka‘b, Khozeyma Ibn Thâbit, Abul-Heytham Ibn at-Teyhân, Sahl Ibn Ḥunayf et Abû Ayyûb al-Anṣâri (Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux tous).
IV. 3 - Les maîtres chiites les plus célèbres dans le ‘Ilm-ul-Kalâm
Nous les avons regroupés selon leurs classes dans notre livre de base.
La première classe
Dans la première classe, nous avons des noms tels que:
Kumayl Ibn Ziyâd qui résidait à Kufa
Cet honorable fidèle était sorti de l'école du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce dernier lui avait d'ailleurs annoncé qu'il serait assassiné par le prince al-Ḥajjâj, ce qui eut lieu à Kufa en l'an 83 de l'Hégire.
Suleym Ibn Qais al-Hilâli
Il s'agit d'un fidèle de la génération des successeurs des compagnons. Il est décédé d'une mort naturelle à l'époque même du prince al-Ḥajjâj qui avait vainement tenté de l'assassiner à maintes reprises.
Comme nous l'avons déjà mentionné, il était l'un de fidèles compagnons de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).
Ḥârith al-A‘war al-Hamdâni
Il avait des entretiens et des débats avec ses opposants sur les des principes de base de la jurisprudence (Uṣûl-ul-fiqh). Il était lui aussi sorti de l'école du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il est décédé en l'an 65 de l'Hégire.
Nous lui avons écrit une assez longue biographie dans notre livre de base.
Jâbir Ibn Yazîd Ibn Ḥârith al-Ju‘fî
Beaucoup plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh al-Kufi, il était vraiment doué dans le domaine de Uṣûl et autres disciplines islamiques. Il était sorti de l'école de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui).
La deuxième classe
Parmi les grandes figures de la deuxième classe, nous retrouvons des noms tels que:
Qays al-Mâṣir
Cet éminent savant comptait parmi les grandes figures de la théologie scolastique de son époque. Un vrai maître du Verbe. Les gens voyageaient de tous les coins de la planète pour assister à ses leçons. Il est tout droit sorti de l'école de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous). Et l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait eu d'ailleurs à confirmer les qualités scientifiques de cet illustre savant.
En effet, Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait déclaré:
«Toi et al-Aḥwal vous êtes vraiment compétents et pleins de qualités.»
Quant à cet al-Aḥwal, ce n'était autre que Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Nu‘mân Ibn Abî Ṭarifa al-Bajali al-Aḥwal. Il faisait tourner un magasin au sein de «Ṭâq al-Maḥâmil» à Kufa.
On l'avait surnommé «Chayṭân-uṭ-Ṭâq» (le diable de Ṭâq) étant donné qu'à chaque fois qu'on le défiait dans un débat, il donnait une réponse qui s'avérait toujours correcte et logique.
Il était aussi tout droit sorti de l'école de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn (Que la paix soit sur lui).
Cet illustre personnage avait à son actif une série de livres parmi lesquels «’if‘al, lâ taf‘al» ; «al-iḥtijâj fî imâmati Amîr-il-Mu’minîne ‘alayhis-salâm», sur l'Imâmat de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-kalâm ‘alal-khawârij», sur les Kharijites ; «mujâlisa ma‘al-imâm Abû Ḥanîfa wal-Murji’a», sur sa rencontre avec l'imam Abû Ḥanîfa et les Morgiites ; «al-ma‘rifah» et le livre intitulé «ar-radd ‘alal-Mu‘tazila», contre la foi Mu‘tazilite.
Ḥimrân Ibn A‘yune
Il était le frère de Zorâra Ibn A‘yune: Cet illustre savant était aussi l'un des produits de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn (Que la paix soit sur lui).
Hichâm Ibn Sâlem
C'était l'un de grands maîtres de la théologie scolastique du monde chiite.
Yûnus Ibn Ya‘qûb
Cet éminent savant était vraiment doué dans le Verbe. L'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait d'ailleurs déclaré:
«Tu as vraiment la capacité d'appuyer avec succès le Verbe sur la tradition».
Faḍḍâl Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl al-Kufi
Il s'agit du célèbre maître de la théologie scolastique. Ce brave orateur avait convaincu tout celui qui avait eu à discuter avec lui.
Et as-Sayyed al-Mortaḍâ avait d'ailleurs reproduit les entretiens de Cheikh Faḍḍâl avec ses opposants dans son livre intitulé «al-fuṣûl al-mukhtâra».
Ces cinq illustres personnages avaient tous vécu à la même époque. Ils sont décédés au cours du deuxième siècle de l'Hégire.
La troisième classe
Parmi les grands maîtres du Verbe de la troisième classe, nous retrouvons des noms tels que:
Hichâm Ibn al-Ḥakam:
 Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait d'ailleurs dit en parlant de lui:
«C'est quelqu'un qui défend notre cause par son cœur, par sa langue ainsi que par sa main.»
Ce brave savant avait discuté avec les adeptes de toutes les autres écoles et les avait convaincus. Il avait eu toute une multitude de rencontres avec ses opposants, et il a d'ailleurs à son actif une série de livres dans le domaine de la théologie scolastique. Ses hautes qualités scientifiques avaient suscité la jalousie de ses ennemis qui se mirent à le calomnier malgré son innocence. Nous avons cité toutes ses œuvres dans notre livre de base.
Hichâm Ibn al-Ḥakam est décédé en l'an 179 de l'Hégire.
Cheikh Moḥammad Ibn Khalîl Abû Ja‘far al-Baghdâdi, as-Sakkâk (l'argentier)
Il était l'ami et l'élève de ce Hichâm Ibn al-Ḥakam que nous venons de citer. Il avait également appris l'art du Verbe toujours auprès de son ami Hichâm. Il a lui aussi à son actif une série de livres dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Nous les avions d'ailleurs cités dans notre livre de base.
Abû Mâlek Ḍaḥḥâk al-Haḍrami
Cet éminent savant était un grand maître de ‘Ilm-ul-Kalâm (théologien scolastique) du monde chiite. Il avait vécu à l'époque de l'Imam aṣ-Ṣâdiq ainsi qu'à celle de son fils l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).
Âl Nobakht (La famille de Nobakht)
Ibn an-Nadîm a déclaré dans son livre intitulé «al-fihrist»:
«La famille Nobakht est connue pour son amour envers ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et ses descendants (Que la paix soit sur eux tous).
On peut encore lire dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’»:
«Le clan de Banû Nobakht est très célèbre grâce à sa panoplie de Mutakallimîn [71] parmi les savants chiites.»
Quant à nous, nous disons:
Pour parler de ce Nobakht, c'était un perse qui maîtrisait beaucoup les sciences d'anciennes civilisations. Il avait rejoint al-Manṣûr le Calife ‘Abbasside qui l'avait adopté grâce à son excellente connaissance de l'astronomie. Lorsqu'il était devenu vieux, il avait cédé sa place à son propre fils Abû Sahl. Ce dernier avait également un fils du nom de Faḍl Ibn Abî Sahl Ibn Nobakht à propos duquel l'un de nos savants Chiites avait déclaré:
«Il était à la fois un philosophe et un théologien scolastique. Il était exceptionnel dans les sciences des anciens et il était le meilleur de son époque. Il avait eu l'occasion de traduire en arabe la philosophie intuitive de l'ancienne perse. Il avait écrit une multitude de livres traitant de divers sujets pour subvenir aux besoins de ses contemporains. Ces livres traitaient des thèmes tels que les différentes sortes de philosophie, l'Imâmat, sur lequel il avait d'ailleurs écrit un livre assez volumineux, ainsi que sur les différents domaines de l'astronomie. Il comptait parmi les savants de l'époque du Calife ‘Abbasside Hâroun ar-Rachîd Ibn al-Mahdi dont il dirigeait le département de philosophie. Il avait eu aussi des fils qui étaient tous également devenus de grands savants.»
Al-Qafṭi, quant à lui, a écrit dans son livre intitulé «akhbâr al-ḥukamâ’»:
«Le Faḍl Ibn Nobakht Abû Sahl al-Fârsi en question était l'un des grands maîtres cités dans les livres portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm. Moḥammad Ibn Isḥâq An an-Nadîm et Abû ‘Abdullâh al-Marzbâni avaient d'ailleurs eu à citer sa généalogie dans leurs livres respectifs. Il avait vécu à l'époque de Hâroun ar-Rachîd qui lui avait même confié la direction de son département de philosophie».
Quant à nous, nous disons:
Le fils le plus doué de la famille Nobakht était plutôt Isḥâq Ibn Abî Sahl Ibn Nobakht, il avait été formé par son propre père. Et c'est lui d'ailleurs qui avait pris sa place à la tête du département de philosophie du Califat ‘Abbasside. Il avait lui aussi des fils très doués dans le ‘Ilm-ul-Kalâm à l'instar d'Abû Isḥâq Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht.
Cet Abû Isḥâq Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht à son tour avait à son actif un livre sur la théologie scolastique intitulé «al-yâqût fil-kalâm». Ce livre fut commenté par al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli qui avait écrit au tout début:
«Ce livre appartient à notre plus ancien Cheikh et notre plus grand maître Abû Isḥâq Ibn Nobakht.»
Quant à l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», il a dit à son tour:
«On associe souvent le nom de Ibn Nobakht à l'honorable Cheikh Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Nobakht, le célèbre savant spécialiste de la théologie scolastique. Cet illustre savant comptait parmi les plus anciens fidèles imâmites. Il avait à son actif un livre portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm intitulé «al-yâqût fil-kalâm».»
Et il avait encore écrit dans un autre passage de ce même livre:
«Ismâ‘îl Ibn Nobakht qui était le contemporain du célèbre poète du nom d'Abû Nû’âs…
Il avait deux frères, à savoir Ya‘qûb et Ali, les fils de Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht. Ces illustres personnes comptaient parmi les hommes les plus valeureux de la famille. Ils maîtrisaient fort bien la théologie scolastique ainsi que l'astronomie.
Pour parler d'Ali Ibn Isḥâq, il avait lui aussi des fils qui comptaient également parmi les grands savants de l'époque.
Il s'agit en effet d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht qui comptait parmi les grands théologiens de l'époque. Il était très vertueux.
Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les grands théologiens scolastiques Chiites.
Il y avait aussi Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht à propos de qui Cheikh an-Najâchi avait dit:
«C'était le Cheikh des maîtres chiites de la théologie scolastique à Bagdad et le meilleur de toute la famille Nobakht à l'époque.»
Ibn an-Nadîm avait aussi dit, en parlant toujours de cet illustre personnage:
«Il était l'un de grands savants et théologiens scolastiques chiites. Il avait des séances de débats au cours desquelles il invitait des théologiens. Et c'était l'oncle maternel de Ḥassan Ibn Mûssâ Abû Moḥammad an-Nobakhti, le célèbre théologien.»
Il avait encore dit toujours en parlant de lui:
«Il était en même temps théologien et philosophe.»
Cheikh an-Najâchi quant à lui avait aussi écrit:
«Notre Cheikh théologien qui n'avait pas d'égal parmi tous ses collègues aussi bien avant le troisième siècle de l'Hégire qu'après.»
Quant à nous, nous disons:
La famille Nobakht avait eu à rédiger des livres sur la théologie scolastique ainsi que sur la philosophie, et nous les avons cités dans notre livre de base. Il n'y avait pas d'ailleurs une quelconque autre famille qui ait à son actif autant de livres que cette illustre famille.
Abû Moḥammad al-Ḥajjâl
Faḍl Ibn Châdhân avait dit en parlant de cette honorable personne:
«C'était l'un de nos adeptes chiites spécialistes de la théologie scolastique. Il était très éloquent et il était vraiment fort dans la discussion».
Abdur-Raḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh
Il était plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad al-‘Askari.
Cheikh an-Najâchi a dit, en parlant de lui:
«C'était un maître du Verbe vraiment éloquent qui avait à son actif des livres de grande valeur. Il était connu pour sa vertu. Il avait eu à faire des débats avec ‘Abbâd Ibn Soliman et ses pairs. Et d'ailleurs, l'un de ses livres intitulé «al-kâmil fil-Imâma» nous est parvenu. C'est vraiment un très bon livre.»
Moḥammad Ibn Abû Isḥâq
Ibn Baṭṭa avait cité cet honorable théologien scolastique dans son «al-fihrist» en plus d'une multitude de livres qu'il avait écrits.
Quant à nous, nous disons:
Moḥammad Ibn Abû Isḥâq était l'un des savants de l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) et du Calife ‘Abbasside, Ma’mûn. Al-Barqi avait eu à rapporter de lui une série de hadiths.
Ibn Momlik
Il s'agit de Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn Momlik al-Iṣfahâni qui était l'un de nos honorables chiites théologiens scolastiques. C'était vraiment un homme de grande valeur. Il avait été tout d'abord Mu‘tazilite avant de devenir Chiite grâce à ce ‘Abdur-Raḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh, plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad l-‘Askari que nous avons cité plus haut. Il avait à son actif une série de livres dans ce domaine que nous avons cités dans notre livre de base. Il avait vécu à la même époque que le fameux al-Jubâ’ï. Il avait d'ailleurs écrit un livre pour contredire le livre de ce dernier.
Ibn Abî Dâja
Il s'agit en fait d'Ibrâhim Ibn Suleyman Ibn Abî Dâja, plus connu sous le nom d'Abû Isḥâq al-Baṣri. Il comptait parmi les grandes figures dans le domaine de Fiqh, de la théologie scolastique, de la littérature et de la poésie. Jâḥiẓ avait rapporté de lui toute une série de hadiths sans compter qu'il le citait souvent comme référence dans ses livres.
Cheikh Faḍl Ibn Châdhân an-Neysâbûri
Il s'agit de l'un de nos Cheikhs Chiites spécialistes de la théologie scolastique qui maîtrisaient à la fois un bon nombre de sciences islamiques. Il avait à son actif cent quatre vingt livres. C'était l'un des disciples de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Et il avait vécu d'ailleurs assez longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur lui). Il était encore vivant même à la naissance de l'Imam al-Mahdi (Que la paix soit sur lui).
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Waṣîf, an-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir
Ibn an-Nadîm l'avait cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites en plus du livre qu'il avait écrit sur l'Imâmat.
Et Ibn Kathîr avait à son tour écrit dans son livre intitulé «fawât al-wafayât» en parlant de cet honorable Cheikh:
«C'était l'un d'éminents théologiens scolastiques du monde chiite.»
Quant à nous, nous disons:
Il avait appris la théologie auprès d'Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali Ibn Nobakht. Et en plus de la théologie, il était également compté parmi les grandes figures de la littérature, de la poésie et de la théologie. Il était de Bagdad, et plus précisément de Bâb-ut-Tâq. Il est mort en tant que Chahîd [72] brûlé dans le feu, selon ce que rapporte le livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’».
Ibn Khallikân avait rapporté dans son livre intitulé «al-wafayât» que le poète al-Mutanabbi assistait aux débats d'Ali Ibn Waṣîf afin d'écrire ses paroles. Ce qui démontre la hauteur du rang qu'il occupait à son époque.
Faḍl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Baghdâdi
Il s'agit de l'éminent théologien scolastique qui avait à son actif un très volumineux livre intitulé «al-imâma». Ce livre de grande valeur était entre les mains d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn ‘Obeydullâh al-Ghaḍâ’iri.
Ali Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali al-Khazzaz
C'était un éminent théologien scolastique qui avait à son actif un bon nombre de livres sur le ‘Ilm-ul-Kalâm et il s'interressait également à la jurisprudence. C'est lui l'auteur du livre intitulé «kifâyat-ul-athar fin-nuṣûṣi ‘alal-A’immat al-ithnâ ‘achar». Il était beaucoup plus connu sous les noms d'Abul-Qâsim et d'Abul-Ḥassan. Cet honorable savant est décédé et enterré à Rey, aux envrions de l'actuelle ville de Téheran en Iran, à l'époque du célèbre cheikh Ibn Bâbeweyh aṣ-Ṣadûq de qui il avait d'ailleurs rapporté une série de hadiths au sein du livre susmentionné.
Ibn Qiba Abû Ja‘far ar-Râzi Moḥammad Ibn ‘Abdur-Raḥmân
Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre, en parlant de lui:
«Il comptait parmi les théologiens scolastiques chiites les plus éminents et les plus habîles.»
Ce même Ibn an-Nadîm avait d'ailleurs également cité ses livres.
Cheikh an-Najâchi ainsi que les autres savants spécialistes des rapporteurs de hadiths avaient eu eux aussi à le mentionner dans leurs livres respectifs.
Il est de la même catégorie que Cheikh Abû ‘Abdullâh al-Mufîd et Cheikh aṣ-Ṣadûq Ibn Bâbeweyh.
As-Sûsanjirdi
Il s'agit de Moḥammad Ibn Bochr al-Ḥamdûni, un membre de la famille Ḥamdûne. Il était connu sous le surnom d'Abul-Ḥussein. Cet honorable savant comptait parmi nos théologiens scolastiques les plus pieux. Il avait accompli cinquante fois le pèlerinage à la Mecque à pieds, et il avait à son actif une série de livres dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il avait eu l'occasion de rencontrer Abû Ja‘far Ibn Qiba, Abul-Qâsim al-Balkhi et tant d'autres personnages de la même catégorie. C'est lui l'auteur du livre intitulé «al-muqni‘ fil-imâma».
Ali Ibn Aḥmad al-Kufi
Ibn an-Nadîm avait cité cet illustre savant parmi les célèbres théologiens scolastiques chiites en plus de son livre intitulé «al-awṣiyâ’».
Quant à nous, nous lui avons rédigé une biographie assez détaillée dans notre livre intitulé «funûn al-‘ilm» en plus d'une liste de ses livres dans les différents domaines de la science.
Il est décédé en l'an 352 de l'Hégire.
‘Abdullâh Ibn Moḥammad al-Balawi
Cet illustre savant était de la tribu de Bali, l'une des tribus de l'Egypte. Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites en ajoutant qu'il était également un bon prédicateur, un grand jurisconsulte et un vrai savant. Et il avait d'ailleurs ensuite cité les titres de différents livres qu'il avait à son actif.
Cheikh al-Ja‘Ḥamdûni fari
Il s'agit en fait de ‘Abdur-Raḥmân Ibn Moḥammad. Cet éminent savant comptait parmi les Cheikhs et les grandes figures chiites de la théologie scolastique.
Ibn an-Nadîm l'avait cité parmi les théologiens scolastiques Chiites en plus des livres qu'il avait écrits dans ce domaine, à savoir: le livre intitulé «al-imâma» et un autre intitulé «al-faḍâ’il»
La quatrième classe
Parmi les grands maîtres du Verbe de la quatrième classe, nous retrouvons des noms tels que:
Abû Naṣr al-Fârâbi
Cet illustre savant est le tout premier philosophe musulman qui a pu atteindre le degré de «Maître» en philosophie. Il était ainsi reconnu au même degré que le premier Maître [73].
Quant à nous, nous avons reproduit sa biographie ainsi que la liste de ses œuvres dans notre livre de base.
Maître al-Fârâbi est décédé en l'an 339 de l'Hégire.
Abû Bochr
Il s'agit en fait du fameux Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Aḥmad al-Qummi (al-‘ammi) qu'Ibn an-Nadîm avait cité parmi les théologiens scolastiques chiites.
Cet éminent savant faisait partie de rares personnes qui maîtrisaient à la fois la théologie scolastique et le Fiqh sur lesquels il avait d'ailleurs écrit une série de livres. Il avait été l'élève du célèbre Cheikh al-Jolûdi. Il avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels le livre intitulé «miḥan al-anbiyâ’ wal-awṣiyâ’ wal-awliyâ’».
Il est décédé en l'an 350 de l'Hégire.
Ẓâhir (Ṭâhir)
Il s'agit là de l'une de grandes figures de la théologie scolastique.
Ibn an-Nadîm et beaucoup d'autres écrivains auteurs des index l'ont cité parmi les théologiens scolastiques chiites avec beaucoup d'éloges. Et le célèbre Cheikh al-Mufîd est d'ailleurs sorti tout droit de son école.
Cet illustre personnage avait été aux services d'Abul-Jeych al-Muẓaffar Ibn al-Khorâsâni. Il a vécu au troisième siècle de l'Hégire.
An-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir
Il s'agit d'Ali Ibn Waṣîf. Il était très célèbre dans le domaine de la théologie scolastique et il était vraiment très doué.
Ibn an-Nadîm l'avait d'ailleurs également cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites.
Ce brave fidèle était aussi compté parmi les grands poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous avons cité l'une de ses strophes dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû Ṣaqr al-Mûṣili
Cet honorable savant comptait aussi parmi les grands théologiens scolastiques chiites. Il avait discuté avec le célèbre ‘Ali Ibn ‘Isâ ar-Români lorsqu'il était arrivé à Baghdad et l'avait convaincu.
Le Cheikh Ibn al-Mu‘allim, Cheikh al-Mufîd, avait rapporté l'un de ses débats, auquel il avait d'ailleurs personnellement assisté, dans son livre intitulé «al-‘uyûn wal-maḥâsin».
Le Cheikh Chiite et le réformateur de la loi, le dénommé Cheikh al-Mufîd.
Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn An Na‘mâni, beaucoup plus connu sous le nom de Ibn al-Mu‘allim.
Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre en parlant de lui:
«Il est le plus grand théologien scolastique chiite. C'est lui le père de la théologie scolastique selon notre école (Chiite). Il était très intelligent et il avait un esprit très vif. Quand je l'avais vu, je m'étais vite aperçu qu'il était très doué. Il avait à son actif une série de livres dans ce domaine.»
Quant à nous, nous disons:
Il était le plus grand de son époque dans toutes les sciences islamiques. Il est né en l'an 338 et décédé en l'an 409 de l'Hégire.
Abû Ya‘lâ al-Ja‘fari
Il s'agit de Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Ḥamza, le successeur du Cheikh al-Mufîd. C'est lui qui avait pris la place de Cheikh al-Mufîd et continué son œuvre. Il était à la fois un bon théologien scolastique et un bon jurisconsulte. Il est décédé en l'an 463 de l'Hégire.
Abû ‘Ali Ibn Sinâ (Avicenne)
Cette illustre personne était le maître de la philosophie aristotélicienne. Il est tellement célèbre que ça ne vaut même plus la peine de chercher à le prouver.
Al-Qâzi (le Juge) al-Mar‘achi avait tenté sans succès de prouver le chiisme de cheikh Abu ‘Ali Ibn Sinâ, surnommé «Cheikh le Président», dans le chapitre consacré aux classes des maîtres persans dans son livre intitulé «majâlis al-mu’minîne». Toutefois, ce qui est vrai est qu'il est bel et bien né et a grandi dans un environnement Chiite. Son père était Chiite Ismâ‘îlite. Il est décédé en l'an 428 de l'Hégire. Il était alors âgé de cinquante huit ans.
Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi
Cet illustre savant était orginaire de Rey en Iran. Il est résidé et mort et enterré à Isfahan. Il avait maîtrisé pratiquement toutes les sciences et il avait à son actif des livres dans chacune d'elles.
Nous en avons personnellement parlé en plus de la liste complète de ses œuvres dans notre livre de base. Il avait tour à tour collaboré avec le Vizir al-Mohallabî, le Vizir ‘Azud-ad-Dawla Ibn Buweyh, le Vizir Ibn al-‘Amîd et même son fils qui étaient tous des Chiites.
Toute une multitude de chercheurs ont pu confirmer son Chiisme. Nous pouvons citer des noms tels que Mir Moḥammad-Bâqir ad-Dâmâd, Qâzi al-Mar‘achi dans le chapitre consacré aux classes des maîtres persans dans son livre intitulé «majâlis al-mu’minîne» et as-Sayyed al-Khonsâri dans son livre intitulé «ar-rawḍât».
Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi est décédé en l'an 431 de l'Hégire. Et il est enterré à Khâjû, l'un des villages d'Isfahan.
As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ
Cet illustre savant avait à son actif une série de livres considérés comme de vraies sources de références dans le domaine de la théologie scolastique. La tête de la communauté chiite lui avait été confiée à son époque. Personne ne l'égalait en tout dans le domaine de recherches dans toutes les disciplines islamiques.
Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base en plus de la liste de ses œuvres.
As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ est né au mois de Rajab de l'an 355 de l'Hégire, et il est décédé au mois de Rabi‘ al-Awwal de l'an 436 de la même ère.
Il avait un bon nombre de protégés parmi lesquels on retrouve des noms tels que Dhûbi Ibn A‘yune, un théologien scolastique de haute valeur qui avait à son actif un livre en dix tomes intitulé «‘uyûn al-’adilla». Ce chef-d'œuvre se presente comme le plus grand écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm.
Cheikh al-‘Allâma Abul-Fatḥ al-Karâjoki
Cet honorable savant était un maître de la théologie scolastique et un philosophe spécialiste dans tous les domaines de la philosophie. Il était aussi exceptionnel dans le Fiqh ainsi que dans la science des hadiths sur lesquels il avait d'ailleurs rédigé des livres détaillés et des abrégés. Nous avons cité toutes ses œuvres dans notre livre de base.
Quant aux noms de ses maîtres, ils ont tous été cités dans l'un des livres de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi intitulé «bughyat-ul-wi‘ât fi ṭabaqât machâyikh al-’ijâzât», plus précisement dans le chapitre consacré aux différentes classes des maîtres ayant accordé des certificats de rapportage de hadiths. Il est décédé en l'an 449 de l'Hégire.
Ibn al-Fârsi
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali an-Neysâbûri, un éminent théologien scolastique. Il était aussi un grand jurisconsulte en plus du fait qu'il était vraiment ascète et pieux. Il fut assassiné par Abul-Maḥâsin ‘Abdur-Razzâq, le gouverneur de Neysâbûr.
Cet honorable savant avait à son actif une série de chefs-d'œuvre dont le livre intitulé «rawḍat-ul-wâ‘iẓîn». Il était le contemporain d'as-Sayyed al-Mortaḍâ, et il avait d'ailleurs appris la lecture coranique auprès du père de ce dernier, le célèbre Cheikh ‘Ali al-Mortaḍâ.
La cinquième classe
Parmi les grands maîtres de la théologie scolastique de la cinquième classe, nous retrouvons de grands personnages tels que:
Cheikh ‘Ali Ibn Suleymân al-Baḥrâni
Cet illustre savant constituait le modèle même du philosophe, et c'était vraiment un homme honorable. Il avait à son actif un livre intitulé «al-ichâra fil-k» qui sera d'ailleurs commenté par son propre élève, Cheikh Muḥaqqiq Meytham al-Baḥrâni, et un autre intitulé «risâlatu fil-‘ilm» qui sera quant à lui commenté par Naṣr-ud-dîn Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
Sadîd-ud-dîn Ibn ‘Aziza
Il s'agit en fait de Sâlem Ibn Maḥfûẓ Ibn ‘Aziza al-Ḥilli qui était le maître de l'époque de la théologie scolastique, de la philosophie et des sciences d'anciennes civilisations. C'est lui d'ailleurs le maître du célèbre chercheur Cheikh al-Ḥilli, l'auteur du livre intitulé «ach-charâyi‘», de Cheikh Sadid-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar et de tant d'autres grandes figures du monde de la science.
Il avait à son actif toute une série de livres dans le domaine de la théologie scolastique. Et le livre intitulé «al-minhâj fi ‘Ilm-il-Kalâm» était le plus important.
Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni
Cet éminent savant s'était illustré dans pratiquement toutes les disciplines islamiques. Il était fort en philosophie, en théologie scolastique et même dans les arcanes. Et il était reconnu dans toutes ces disciplines comme le maître incontesté.
Nous avons d'ailleurs cité les déclarations de différents savants à propos de cet illustre savant dans notre livre de base.
Il avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels le livre intitulé «mi‘râj-us-samâwi» et un commentaire du livre intitulé «nahj-ul-balâgha» (la voie de l'éloquence) à trois niveaux différents, à savoir: le niveau élémentaire, le niveau moyen et le niveau superieur. Ces œuvres renfermaient en toute exclusivité des éléments introuvables nulle part ailleurs, confirmant par là son honorable titre de maître incontesté dans toutes les sciences islamiques. Il avait également à son actif le commentaire du livre intitulé «al-ichârât» écrit par son propre maître, le célèbre chercheur al-Baḥrâni que nous avons déjà cité plus haut. Il avait également écrit le commentaire du livre intitulé «qawâ‘id-ul-ḥukamâ’ al-muta’llihîne». Il avait également écrit un autre livre intitulé «al-qawâ‘id fi ‘Ilm-il-Kalâm» qu'il avait pu achever au mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 676 de l'Hégire. On peut également lui citer une série d'autres livres à l'instar du livre intitulé «al-baḥr al-khiḍam», «risâla fil-waḥy wal-ilhâm» qui est une épître sur la révélation et l'inspiration, un commentaire expliquant les cents paroles «al-mi’a kalimat» du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) sélectionnées par Cheikh Jâḥiẓ, le livre intitulé «an-najât fil-qiyâma fi amr al-imâma», le livre intitulé «istiqṣâ’-un-naẓari fi imâmat-il-A’immat-il-ithnâ ‘achara» et une autre épître sur la déontologie de recherche intitulé «risâla fi âdâb al-baḥth».
Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni est décédé en l'an 679 de l'Hégire dans le village du nom de Hilnân de Mâkhûz au Baḥrayn.
Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi
Cet illustre savant était le maître des philosophes et des théologiens scolastiques de son époque. Et dans notre livre de base, nous lui avons consacré une biographie assez détaillée ainsi que la liste de ses livres dans les sciences rationnelles et juridiques, selon la voie imâmite, en plus de la liste de ses élèves.
Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi est né en l'an 597 et décédé en l'an 673 de l'Hégire à Bagdad. Sa tombe se situe dans les couloirs du mausolée sacré de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli
Il s'agit en fait du grand Cheikh chiite plus connu sous le nom de «Ayatollah» ou de «al-‘Allâma» tout court, et ce surnom lui allait parfaitement d'ailleurs. Il était vraiment une mer de science et il était le professeur de tous ses contemporains.
Cet honorable savant avait à son actif plus de quatre cents livres dans les divers domaines de la science. Nous en avons cité quant à nous au total quatre-vingt-dix dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm», parmi lesquels une quarantaine était consacrée seulement à la philosophie et à la théologie scolastique.
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli est décédé après minuit le samedi 20 Moharram de l'an 726 de l'Hégire. Il était alors âgé de 78 ans, et sa tombe se trouve au Nadjaf en Iraq dans les couloirs du mausolée sacré du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Chérif Jamâl-ud-dîn an-Neysâbûri
Il s'agit de ‘Abdullâh Ibn Moḥammad Ibn Aḥmad al-Ḥusseini, un natif de Ḥalab. Il constituait une vraie référence dans la théologie scolastique. Ibn Ḥajar l'a d'ailleurs cité parmi les savants du huitième siècle dans son livre intitulé «ad-durar al-kâmina» en disant:
«Il était doué dans les Oṣul de la prudence ainsi que dans la littérature arabe. Il avait fait ses études à Osadiyya à Ḥalab. C'était l'une des références dans les sciences rationnelles, et il était chiite. Il est décédé en l'an 770 de l'Hégire.»
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a rapporté ce même passage de Ibn Ḥajar dans son propre livre intitule «bughyat-ul-wi‘ât».
 
CHAPITRE V
 LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES EN ‘ILM UṢUL-IL-FIQH [74]
Le tout premier à avoir ouvert la porte de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh est bel et bien Bâqir-ul-‘Ulûm, qui n'est autre que l'Imam Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir, suivi de son fils, Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous).
Ces deux honorables Imams avaient dicté à un certain nombre de leurs étudiants les règles de base ainsi que les points les plus importants de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh qu'ils mirent par écrit. Ceci fut subdivisé et réarrangé en fonction des thèmes par les générations suivantes selon l'ordre que l'on retrouve dans les livres tels que «oṣûl ‘âi ar-Rasûl», «al-fuṣûl al-muhimma fî oṣûl-il-A’imma» et «al-oṣûl al-aṣliyya». Tous ces livres renfermaient des hadiths authentiques rapportés par des personnes équitables et intègres selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Le tout premier à avoir écrit un livre portant sur quelques thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh est un dénommé Hichâm Ibn al-Ḥakam, le Cheikh des théologiens scolastiques. Il était tout droit sorti de l'école de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Son livre était intitulé «al-alfâẓ» qui constitue d'ailleurs le thème le plus important abordé par cette discipline.
Vint ensuite Cheikh Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân, le serviteur de la famille de Yaqṭîn. Il fut l'élève de l'Imam al-Kâẓim, à savoir Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous). Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre intitulé «ikhtilâf al-ḥadîth» portant sur le désaccord entre deux preuves et l'évaluation entre eux.
Quant à Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il a écrit à ce propos dans son livre intitulé «al-awâ’il»:
«Il est reconnu à l'unanimité que c'est l'imam ach-Châfi‘i qui est le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh.»
Bien entendu, il voulait dire tout simplement:
«Le premier des quatre imams Sunnites.» [75]
Il y a aussi le célèbre cheikh al-Mufîd, à savoir Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân, beaucoup plus connu sous le nom de Ibn Mu‘allim, le grand Cheikh Chiite. Cet honorable Cheikh avait aussi à son actif un livre intitulé «‘ilm oṣûl al-fiqh» dans le même genre que celui de l'imam ach-Châfi‘i quant à la petitesse et la classification des chapitres. Tous les deux livres ont été édités.
Quant au livre le plus simple qui ait été rédigé au tout début de l'Islam dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh, c'est sans doute le livre en deux tomes intitulé «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl ach-chari‘a», l'œuvre d'as-Sayyed Chérif Mortaḍâ. Ce livre aborde tous les thèmes de cette discipline. Ce livre était d'ailleurs considéré comme le meilleur livre et le plus simple de tous ses livres dans le domaine des Oṣûl-ul-fiqh.
As-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ avait à son actif toute une série de livres dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh parmi est considéré comme le meilleur et le plus simple.
Et mieux encore que «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl ach-chari‘a» d'as-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ, on a le livre intitulé «al-‘iddah», l'œuvre de Cheikh Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. Ce livre est un vrai chef-d'œuvre sans pareil dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh. Il était très simple mais vraiment bien conçu.
Il faut reconnaître que les savants chiites spécialistes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh étaient toujours au sommet dans ce domaine, et cela dans toutes les générations. Ils avaient abordé tous les thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh dans des livres assez volumineux.
Les éminents savants chiites spécialistes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh sont tellement nombreux qu'on n'est pas du tout capable de les citer tous.
 
 
CHAPITRE VI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS ‘ILM-UL-FIRAQ [76]
Le tout premier à avoir écrit un livre sur le Schisme est le dénommé Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi décédé en l'an 206 de l'Hégire, selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist». Et ce livre était intitulé «adyân al-‘arab».
Vint ensuite le meilleur philosophe de son époque, avant le troisième siècle, à savoir, Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti. Cet illustre savant avait à son actif le livre intitulé «al-ârâ’ wad-diyânât» et un autre intitulé «al-firaq».
C'est d'ailleurs lui le tout premier à avoir écrit sur le schisme en islam, bien avant des gens tels que Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn Ṭâhir al-Baghdâdi décédé en l'an 429 de l'Hégire, Abû Bakr al-Bâqilâni décédé en l'an 403 de l'Hégire, Ibn Ḥazm décédé en l'an 456 de l'Hégire, Ibn Furak al-Iṣfahâni décédé en l'an 451 de l'Hégire, Abul-Moẓaffar Ṭâhir Ibn Moḥammad al-Isfarâni qui avait vécu un peu plus tard et enfin Cheikh Chahristâni décédé en l'an 548 de l'Hégire.
Et tout au long de nos recherches, nous n'avons pas trouvé quelqu'un d'autre qui aura écrit dans ce domaine avant ces deux grands personnages, à savoir al-Kalbi et al-Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti.
Ibn Nadîm, Cheikh an-Najâchi et tant d'autres avaient cité dans leurs propres livres les oeuvres de Cheikh al-Kalbi et de Cheikh Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti dans le chapître consacré à leur biographie et à leurs livres.
Nous avons quant à nous un exemplaire du livre d'al-Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti intitulé «al-firaq». Il parle de différentes tendances chiites.
Toutefois, le groupe d'Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn Ṭâhir al-Baghdâdi précité avait été devancé dans ce domaine par une série d'autres écrivains chiites, en dehors de al-Kalbi et an-Nobakhti qui étaient quant à eux les tous premiers.
On a entre autres:
Naṣr Ibn aṣ-Ṣabbâḥ
Il s'agit du maître d'Abû ‘Amru al-Kachchi le spécialiste des rapporteurs de hadiths. Cet illustre Cheikh avait à son actif un livre intitulé «firaq ach-chi‘a» sur les différentes tendances chiites.
Abul-Moẓaffar
Il s'agit cette fois-ci de Moḥammad Ibn Aḥmad an-Na‘îmi, l'auteur d'un livre également intitulé «firaq ach-chi‘a» toujours sur les différentes tendances Chiites.
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi
Cet illustre Cheikh décédé en l'an 446 de l'Hégire avait à son actif un livre intitulé «al-maqâlât fî oṣûl ad-diyânât» ainsi qu'un autre intitulé «al-ibâna fî oṣûl ad-diyânât».
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein comptait parmi les grands Cheikhs Chiites cités dans le «al-fihrist» de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que dans le livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a» de Cheikh an-Najâchi. Ces deux honorables Cheikhs lui avaient cité quelques livres parmi lesquels le livre intitulé «al-bayâne fi asmâ’ al-a’imma ‘alayhim-us-salâm» et un autre intitulé «ithbât al-waṣiyya fil a’immati ithnâ ‘achara ‘alayhim-us-salâm»».
Toutefois, at-Tâji as-Subki était d'avis que Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi était de tendance châfiite car il l'avait cité dans son livre parmi les Chaféites, tout comme il l'avait fait d'ailleurs avec le grand Cheikh Chiite Abû Ja‘far Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
Nous avons écrit la biographie assez détaillée de ce Cheikh al-Mas‘ûdi dans notre livre de base.
 
CHAPITRE VII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES LE ‘ILM-UL-AKHLÂQ [77]
Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Akhlâq c'est le Commandeur des croyants ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Lors de la bataille de Ṣiffîne contre les troupes de Mu‘âwiya, il avait rédigé un livre très volumineux qu'il avait envoyé à son fils al-Ḥassan, et selon une autre version, à Moḥammad Ibn Ḥanafiyya. Ce livre abordait tous les thèmes de cette discipline, les différentes voies et moyens pratiques, les bonnes dispositions, les bienfaits et les périls ainsi que les moyens de se tirer de ces périls.
Ce livre était vraiment apprécié et il fut rapporté aussi bien par les savants sunnites que par les savants chiites.
Et parmi les savants chiites, ce livre a été rapporté par Cheikh al-Kuleyni dans son livre intitulé «ar-rasâ’il» selon plusieurs voies. Il fut aussi rapporté dans toute son entiereté par l'imam Abû Moḥammad Ḥassan Ibn ‘Abdullâh Ibn Sa‘îd al-‘Askari dans son propre livre intitulé «az-zawâjir wal-mawâ‘iẓ».
Al-‘Askari avait dit à propos du contenu de ce livre:
«Si on devait écrire quelques paroles sages en lettre d'or, ce livre d'Ali en vaut vraiment la peine.»
Al-‘Askari avait également reproduit toute la chaîne de rapportage de ce livre.
Et le tout premier savant chiite à avoir rédigé un livre dans ce domaine est le dénommé Ismâ‘îl Ibn Mihrân Ibn Abû Naṣr, plus connu sous le nom d'Abû Ya‘qûb as-Sokûni. Il avait intitulé son livre «ṣifat al-mu’mine wal-fâjir.»
Abû Ya‘qûb as-Sokûni avait également à son actif un livre intitulé «jam‘u khuṭab Amir-ul-Mu’minine wa amthâluh», une compilation de sermons et deproverbes de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ces deux livres ont été mentionnés par Abû ‘Amru al-kachchi ainsi que par cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a».
Selon certaines sources, cet honorable cheikh avait rapporté des hadiths d'un bon nombre de compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Il avait vraiment vécu assez longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) de qui il avait d'ailleurs également rapporté toute une série de hadiths.
Abû Ya‘qûb as-Sokûni faisait partie des savants du deuxième siècle de l'Hégire.
On peut aussi citer le cas d'un certain nombre de savants chiites qui avaient également écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Akhlâq au tout début de l'islam. On retrouve parmi eux des gens tels que:
Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Chu‘ba al-Ḥarrâni
Cet honorable Cheikh faisait partie des savants du troisième siècle de l'Hégire. Il avait à son actif un certain livre intitulé «ṭuḥaf al-‘uqûl fî mâ jâ’a fil ḥikam wal-mawâ‘iẓ wa makârim al-akhlâq ‘an âl-ir-Rasûl» sur les maximes, les exhortations et les règles d'éthique qui ont été rapportées des membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Ce Chef-d'œuvre est un livre de grande valeur unique en son genre. Il a d'ailleurs été utilisé plusieurs fois comme livre de références dans le domaine de l'éthique par un bon nombre de savants Chiites à l'instar du célèbre Cheikh al-Mufîd. Certains ont eu à déclarer, en parlant de ce livre:
«C'est vraiment un livre exceptionnel unique en son genre.»
Ali Ibn Aḥmad al-Kufi
Cet honorable Cheikh décédé en l'an 352 de l'Hégire avait à son actif un livre intitulé «al-âdâb» et un autre intitulé «makârim al-akhlâq».
Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh
Il s'agit en fait de Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi que nous avons déjà cité parmi les grandes figures de la théologie scolastique. Il avait également à son actif un livre dans le domaine de l'éthique intitulé «tahdhîb al-akhlâq wa taṭhîr al-a‘râq». Ce Chef-d'œuvre aborde principalement six thèmes de la manière la plus extraordinaire.
Nous avons cité ce Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh dans notre livre de base parmi les grands maîtres de ‘Ilm-ul-Akhlâq en plus de toutes ses œuvres.
 
CHAPITRE VIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-US-SIYAR [78]
Cette discipline a été fondée par ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le serviteur du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) déjà cité parmi les grandes figures dans le domaine des hadiths. Cet honorable cheikh avait eu l'occasion de rédiger un livre dans ce domaine à l'époque même du Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) étant donné qu'il était son secrétaire.
Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi avait dit dans son «al-fihrist» en parlant de lui:
«Le Chiite ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), avait à son actif un livre intitulé «qaḍâyâ Amîr al-Mu’minîn», portant sur les jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), en plus d'un autre intitulé «tasmiyatu man chahida ma‘a Amîr-il-Mu’minîn al-Jamal wa Ṣiffîne wan-Nahrawâne min aṣ-ṣaḥâba» qui reproduisait les noms de tous les compagnons qui avaient accompagné le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) dans les batailles de Jamal, de Ṣiffîne et de Nahrawâne.»
En tout cas, ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘ avait écrit son livre bien avant le livre que l'on attribue au dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir.
Le tout premier à avoir écrit un livre sur la vie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) selon les hadiths authentiques est un certain Moḥammad Ibn Isḥâq al-Muṭṭallibi, l'un de ses compagnons.
L'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» a écrit dans son livre:
«Le tout premier à avoir rédigé un livre sur la vie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), c'est le célèbre imam Moḥammad Ibn Isḥâq, le «Ra’îsu Ahl-il-Maghâzi» (le chef des expéditions militaires) décédé en l'an 151 de l'Hégire. C'est lui le tout premier à avoir constitué un livre dans ce domaine.»
Il avait encore dit dans le chapitre de la lettre «M» au paragraphe en rapport avec le mot «Maghâzi», qui signifie «Expéditions militaires», consacré aux récits de guerre du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et à sa vie:
«Ceci a été compilé pour la toute première fois par Moḥammad Ibn Isḥâq.»
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi prétend que le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine serait le dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir.
Quant à nous, nous disons:
Les historiens ne confirment pas du tout ce point de vue de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi. Celui-ci avait curieusement négligé Ibn Isḥâq dans son livre intitulé «al-awwaliyyât» en faveur de ‘Orwa Ibn Zubeir tout simplement parce que Ibn Ḥajar, sur qui il s'était référé, l'avait mentionné comme chiite dans son livre intitulé «at-taqrîb».
En effet, un bon nombre de nos savants chiites ont confirmé le Chiisme d'Ibn Isḥâq dans leurs livres sur les rapporteurs de hadiths.
 
 
CHAPITRE IX
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS L'HISTOIRE DE L'ISLAM
IX. 1 - Le tout premier à avoir écrit un livre sur l'histoire de l'Islam
Le tout premier à avoir rédigé un livre sur l'histoire de l'Islam est encore une fois de plus le dénommé Abâne Ibn ‘Othmân al-Aḥmar décédé en l'an 140 de l'Hégire. Et comme nous le savons, il faisait partie de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
En effet, Cheikh an-Najâchi a rapporté dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a», sur les noms des écrivains chiites, que Abâne avait à son actif un livre volumineux dans lequel il avait parlé des nouvelles conversions en islam, des expéditions militaires, des décès ainsi que des apostasies.
Cheikh an-Najâchi avait également précisé dans son livre que cet Abâne avait été d'abord de tendance «an-Nâwûsiyya» avant d'adhérer au chiisme. Il était alors devenu l'un de fidèles disciples de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Abâne était originaire de Basra et il avait été un serviteur de la tribu de Bajila avant d'élire domicile à Kufa. Il avait toute une série de livres à son actif.
IX. 2 - Le premier à avoir abordé les différentes facettes de l'histoire de l'Islam
Le tout premier à avoir écrit des livres abordant les différentes facettes de l'histoire de l'Islam est le fameux Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd Abul-Mondhir al-Kalbi.
En effet, Cet honorable Cheikh avait écrit des livres qui abordaient les huit différentes facettes de l'histoire suivantes:
1) Les alliances
On a: «ḥalf ‘Abd al-Muṭallib wa Khuzâ‘a», «ḥalf al-fuḍûl wa qiṣṣa al-ghazâl», «ḥalf Kalb wa Tamîm», «al-mi‘rân» ainsi que le livre intitulé «ḥalf Aslam et Quraych».
2) Les grands événements, les familles, les amitiés et les conflits
On a: «al-munâfirât», «buyûtât Quraych», «faḍâ’il Qais Ghîlân», «al-mawaddât», «buyûtât Rabî‘a», «al-kunâ», «akhbâr al-‘Abbâs Ibn ‘Abd al-Muṭallib», «khuṭbatu ‘Ali ‘alayh-is-salâm», «charafu Quṣey Ibn Kilâb wa wuludihi fil jâhiliyya wal-islâm», «alqâb Rabî‘a», «alqâb al-Yaman», «al-muthâlath», «an-nawâfil», sur les pécules d'un certain nombre de tribus parmi lesquelles les Quraychites, les Kunâna, les Osad, les Teym Ayâd et les Rabî‘a ; «tasmiya man qutil min ‘Âd wa Thamûd wal-‘Amâlîq wa Jarham wa Bani Isrâîl min al-‘arab wa qiṣṣa al- Hajras wa asmâ’ qabâilihim» qui citait les noms des Arabes qui avaient été assassinés parmi les ‘Âd, les Thamûd, les Amâlîq, Jarham, les Israéliens ainsi que par les romains de Hajras en plus des noms de leurs tribus ; les pécules de la tribu Qaḍâ‘a  et les pécules de la tribu al-Yaman, «iddi‘â’ Ziyâd Mu‘âwiya», «akhbâru Ziyâd Ibn Abîh», «ṣanâyi‘ Quraych», «al-muchâjirât», «al-munâqilât», «al-Mu‘âtibât», «al-muchâghibât», «mulûk-uṭ-ṭawâ’if», «mulûku Konda», «buyûtât al-Yaman», «mulûk al-Yaman min at-Tabâbi‘a», «iftirâq wuldi Nazâr», «tafarruq ’Adad wa Ṭasam wa Jadîs», «man qâla baytan min chi‘r fa nasaba ilayh» ainsi que le livre intitulé «al-mu‘rafât min an-nisâ’ fi Quraych» sur les femmes célèbres de la tribu Quraychite.
3) L'histoire des anciens peuples
On a: «ḥadith Âdam wa wuldih», sur Adam (Que la paix soit sur lui) et ses fils ; «‘Âd al-ûla wal-âkhira», «tafatruq ‘Âd», «aṣḥâb al-kahf», sur les gens de la grotte ; «rif‘u ‘Isâ », sur l'ascension de ‘Isâ (Que la paix soit sur lui) ; «al-masûkh min Bani Isrâ’îl», sur la métamorphose des enfants d'Israel en singes et en porcs ; «al-awâ’il», «amthâl Ḥimyar», «ḥayy-uḍ-Ḍaḥḥâk», sur la tribu de Ḍaḥḥâk ; «manṭiq-uṭ-ṭayr», «ghazyya», «lughât al-Qur’ân», «al-mu‘ammarîn», «al-aṣnâm», «al-qidâḥ», «asnân al-jazûr», «adyân al-‘arab», «ḥukkâm al-‘arab», «Waṣâyâ al-‘arab», «suyûf al-‘arab», «al-khayl», «ad-dafâ’ïn», «asmâ’ fuḥûl al-‘arab», sur les héros Arabes ; «al-fidâ’», «al-kahhâne», «al-jinn», «akhdh kasrâ rahn al-‘arab», «mâ kânat-il-jâhiliyya taf‘aluh wa yuwâfiq ḥukm al-islâm», sur les pratiques préislamiques admises par la loi islamique ; «Abî ‘Itâb Rabî‘ ḥîna sa’alah ‘an al-Wayṣ», «‘Uday Ibn Zayd al-‘Ibâdiy», «ad-dawsi», «ḥadîth Bayhas wa ikhwatih», «Marwân al-Qurṭ» ainsi que le livre intitulé «as-suyûf».
4) Le peuple Arabe à l'époque préislamique
On a entre autres: «al-Yaman wa amr sayf», «manâkiḥ azwâj al-‘arab», «wufûd al-‘arab», «azwâj an-Nabîy (ṣallallah ‘alayhi wa âlih wa sallam)», sur les femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «Zayd Ibn Ḥâritha ḥubb an-Nabîy (ṣallallah ‘alayhi wa âlih wa sallam)», «ad-dîbâj fi akhbâr ach-chu‘arâ’», «man fakhar bi akhwâlih min Quraych», «man hâjar wa abûh», «akhbâr al-Ḥurr wa ach‘ârih», «dukhûl Jarîr ‘alâ al-Ḥajjâj» ainsi que le livre intitulé «akhbâr ‘Amru ibn Ma‘dikarb».
5) L'histoire de l'Islam
On a: «at-târîkh», «târîkh akhbâr al-khulafâ’», sur l'histoire des Califes ; «ṣifât al-khulafâ’» ainsi que le livre intitulé «al-muṣallîne».
6) L'histoire de différents pays
On a: «al-buldâne al-kabîr», «buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyatu man bil-Hijâz min aḥyâ’ al-‘arab», «tasmiyat-ul-araḍîne», «al-anhâr», «al-Ḥîrah», «al-aqâlîm» ainsi que le livre intitulé «al-Ḥîrah wa tasmiya al-bîya‘ wa al-adîra wa nasab al-‘Ubâdîne».
7) L'histoire de la poésie et les moments forts de l'histoire arabe
On a: «tasmiyatu mâ fî chi‘r Imra’-il-Qays» sur les noms des hommes et des femmes et leurs généalogies, et les noms des territoires et des montagnes et des eaux, «man qâl baytan min ach-chi‘r fa nusiba ilayh». «al-Mundhir malik al-‘arab», «dâḥis wal-Ghabrâ’», «ayyâm Fazâra wa waqâyi‘ Banî Chaybâne», «waqâyi‘ aḍ-Ḍubâb wa Fazâra», «yawm Sanîyu», «al-kilâb», il s'agit de jour de Sanabis, «ayyâm Banî Ḥanîfa», «ayyâm Qays Ibn Tha‘laba», «al-ayyâm» ainsi que le livre intitulé «Musaylima al-kaddhâb».
8) Les récits et les veillées
Selon ce que Ibn an-Nadîm a rapporté d'Abul-Ḥassan Ibn al-Kufi dans son «al-fihrist», Cheikh Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi avait rédigé les livres suivants dans ce domaine de l'histoire de l'Islam: «al-fityân al-arba‘a», «as-samar», «al-aḥâdîth», «al-muqâṭṭa‘ât», «Ḥabîb al-‘Aṭṭâr» ainsi que le livre intitulé «‘ajâ’ib al-baḥr».
Il faut toutefois reconnaître que Cheikh Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi était vraiment excellent dans la généalogie. Ses différents livres dans ce domaine étaient de vrais chefs-d'œuvre de haute valeur. Il était unique en son genre et tellement célèbre que ça ne vaut même plus la peine de le présenter.
Ibn Khallikân avait dit, en parlant de lui:
«Il était le meilleur dans le domaine de la généalogie et il comptait parmi les gens réputés pour avoir une bonne capacité de rétention, une bonne mémoire.»
Adh-Dhahabî quant à lui avait dit, toujours en parlant de Cheikh Hichâm al-Kalbi:
«Il avait mémorisé tout le saint Coran en trois jours. Il était traditionaliste et érudit éclairé. Il est décédé en l'an 206 de l'Hégire.»
Ibn Khallikân avait encore déclaré:
«Cheikh Hichâm al-Kalbi a à son actif plus de cent cinquante livres dont les plus importants et les plus célèbres sont: «al-jamhara fi ma‘rifat-il-ansâb», un livre vraiment exceptionnel unique en son genre ; «al-munzal fin-nasab» qui est plus volumineux que le précédent, «al-mûjaz fin-nasab», «al-farîd», sur la généalogie de Ma’mûn, le Calife ‘Abbasside, ainsi que le livre intitulé «al-mulûkî», sur la généalogie de Ja‘far Ibn Yaḥyâ al-Barmaki.»
Quant à nous, nous disons:
Selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm de Ibn Sa‘d dans son «al-fihrist», Cheikh Hichâm al-Kalbi avait aussi à son actif un autre livre intitulé «jumhura al-jumhura».
IX. 3 - Le devancement des savants chiites en géographie au tout début de l'Islam
Nous avons déjà vu que Abul-Faraj Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre intitulé «al-fihrist», alors qu'il parlait des œuvres de Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd Abul-Mondhir al-Kalbi qui était l'un des disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui), que cet illustre Cheikh avait à son actif les livres intitulés «al-aqâlîm», «al-buldâne al-kabîr», «al-buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyat-ul-araḍîne», «al-anhâr», «al-Hîrah», «manâzil al-Yaman», «al-‘ajâ’ib al-arba‘a», «aswâq al-‘arab» ainsi que le livre intitulé «al-Hîrah wa tasmiyat-ul-bîya‘ wal-adîra».
Et pourtant Cheikh al-Ḥamawi, malgré sa prétention d'avoir minutieusement étudié toutes les classes des écrivains du monde islamique ayant composé des livres dans le domaine de la géographie de différents pays et villes, a écrit au grand étonnement de tous dans son livre intitulé «mu‘jam al-buldâne»:
«Quant à Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi, je ne lui reconnais pas d'autres livres en dehors du livre intitulé «ichtiqâq al-buldâne»».
En effet, la totalité des écrivains cités par Cheikh al-Ḥamawi dans ce domaine avaient tous vécu après l'époque de Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi comme l'ont reconnu tous ses collègues.
De ce fait, il est vraiment difficile d'admettre que quelqu'un comme al-Ḥamawi n'ait pas pu découvrir que Hichâm al-Kalbi avait devancé les autres savants dans ce domaine.
On ne peut pas non plus croire à sa prétention selon laquelle il n'avait pas du tout vu les livres de Hichâm, en déclarant ce passage qui a été également rapporté par Abû Sa‘îd as-Seirâfi:
«J'avais entendu dire qu'il aurait écrit un livre sur l'île d'Arabîe.»
Il avait pris une position ferme vis-à-vis de tous ces livres.
Il avait également oublié, et peut-être omis par fanatisme pur et simple, de mentionner toute une série de livres écrits par d'autres savants chiites en plus des livres de Hichâm al-Kalbi que nous avons déjà cité. On peut citer l'exemple des livres tels que le livre intitulé «al-araḍîne» ainsi que le livre intitulé «al-buldâne» d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi, l'un des compagnons de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).
En outre, Ibn an-Nadîm avait mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist» que le fils d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi, à savoir Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid, avait lui aussi un autre livre dans ce domaine intitulé également «al-buldâne», encore plus volumineux d'ailleurs que celui de son père. Il y a aussi le «al-buldâne» de al-Ya‘qûbi décédé en l'an 278 de l'Hégire. Ce livre fut édité à Liden.
On a aussi le livre intitulé «al-kharâj» de Qudâma Ibn Ja‘far al-Kâtib décédé en l'an 310 de l'Hégire. Ce livre fut également édité à Liden.
On a en plus le livre intitulé «asmâ’ al-jibâl wal-miyâh wal-awdiyah» écrit par Cheikh Ḥamdûne, le maître de Tha‘lab et de Ibn al-A‘râbi, des savants du deuxième siècle de l'Hégire.
On peut aussi citer le livre intitulé «al-adîrah wal-’a‘mâl fil-buldâne wal-aqṭâr». Il s'agit là d'un livre assez volumineux dans lequel l'auteur avait cité plus de trente synagogues. Et son auteur n'est autre que le célèbre grammairien, Abul-Ḥassan as-Sîmsâṭi [ach-Chamîchâṭi], le cheikh chiite de l'île d'Arabîe au cours du troisième siècle de l'Hégire.
Il faut citer aussi le livre intitulé «al-masâlik wal-mamâlik» rédigé par‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi décédé en l'an 346 de l'Hégire.
Il y a également le livre intitulé «ad-dîyârât» écrit par Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad as-Sîmsâṭi.
IX. 4 - Les savants chiites les plus informés sur l'histoire et les vestiges
Ibn an-Nadîm avait déclaré dans son livre que Aḥmad Ibn Ḥârith Khuzâ‘i avait écrit le passage suivant dans son propre livre:
«Les savants ont affirmé qu'Abû Mikhnaf était plus informé que tout le monde sur l'histoire de l'Iraq et Madâyini sur Khorâsân, l'Inde et la Perse. Ils étaient également d'accord sur le fait qu'al-Wâqidi était à son tour le plus informé sur le Hijâz et la tradition. Ces deux derniers étaient les plus informés sur les conquêtes de Cham (l'actuelle Syrie).»
Quant à nous, nous disons:
Parmi les noms cités ci-haut, nous retrouvons également des savants de tendance chiite à l'instar d'Abû Mikhnaf et d'al-Wâqidi, sans compter que nous avons déjà mentionné la déclaration d'Ibn Khallikân qui avait reconnu que Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi était le meilleur dans la généalogie.
Nous avons déjà largement parlé de Hichâm, nous allons maintenant, tant bien que mal, essayer de parler d'Abû Mikhnaf et d'al-Wâqidi ainsi que des autres savants chiites que nous avons cités.
Abû Mikhnaf
Il s'agit en fait d'Abû Mikhnaf al-Azdi al-Ghâmidi, le Cheikh des rapporteurs chiites de la tradition à Kufa. De son vrai nom Lûṭ Ibn Yaḥyâ Ibn Sa‘îd Ibn Mikhnaf Ibn Sâlem (ou Suleymâne voire Salîm), son père Yaḥyâ avait été l'un des disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à son grand-père Mikhnaf, il avait été tour à tour compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et disciple de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était le porte-étendard de la tribu d'Azd lors de la bataille de Ṣiffîne contre les troupes de Mu‘âwiya. Et selon l'auteur du livre intitulé «taqrîb at-tahdhîb», il est mort en tant que Chahîd à «‘Ayn al-Warda» en l'an 64 de l'Hégire.
Pour revenir à Abû Mikhnaf lui-même, il avait rapporté une série de hadiths d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (que le salut soit sur lui). On prétend qu'il aurait même rapporté des hadiths de son père, l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) avant cela, quoique les Cheikhs ne le reconnaissent pas.
Certaines personnes s'imaginaient qu'Abû Mikhnaf avait été disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce qui n'est pas du tout vrai car, selon l'histoire, il est né après le martyre de ce dernier.
Abû Mikhnaf avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer: «ar-riddah», «futûḥ ach-Châm», «futûḥ al-‘Irâq», «al-Jamal», «Ṣiffîne», «ahl an-Nahrawâne wal-Khawârij», «al-ghârât», «al-Ḥârth Ibn Râchîd wa Bani Nâjiya», «maqtal ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur le martyre du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «maqtal Ḥujr Ibn ‘Oday», sur l'assassinat de Ḥujr Ibn ‘Oday ; «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr wa al-Achtar wa Moḥammad Ibn Abî Ḥudheyfa», sur l'assassinat de Moḥammad Ibn Abî Bakr et de Mâlik al-Achtar et de Moḥammad Ibn Abî Ḥudheyfa ; «ach-chûrâ wa maqtal ‘Othmân», sur le fameux conseil constitué de six personnes et l'assassinat de ‘Othmân ; «al-Mustawrid Ibn ‘Alqama», «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur le martyre de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «wafât Mu‘âwiya wa wilâyatu Ibnih Yazîd wa waq‘at al-Ḥurrah wa ḥiṣâr Ibn Zubayr», «Mukhtâr Ibn Abî ‘Ubayda», «Suleymâne Ibn Ṣurad wa ‘Ayn al-Warda», «Marj Râhiṭ wa bay‘atu Marwân wa maqtal aḍ-Ḍaḥḥâk Ibn Qeys», «Muṣ‘ab wa wilâyatu ‘Irâq», «maqtal ‘Abdullâh Ibn Zubayr», «maqtal Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ», «ḥadîth Bâkhimrâ [yâ Ḥumeyrâ], aw maqtal Ibn al-Ach‘ath», «Bilâl al-khârijî», «najda Abî Fil», «ḥadith al-Azâriqa», «ḥadith Rûstaqbâdh», «Chabîb al-khârijî wa Ṣâliḥ Ibn Masraḥ», «Muṭrif Ibn al-Mu‘aymir», «Deyr al-Jamâjm wa khal‘ ‘Abdullâh  Ibn al-Ach‘ath», «Yazîdu Ibn al-Muhallab wa maqtaluh bil-‘Aqr», «Khâlid Ibn ‘Abdullâh  al-Qasrî wa Yûsuf Ibn Hichâm wa Wilâyat al-Walîd», «Yaḥyâ Ibn Zeyd», «aḍ-Ḍaḥḥâk al-khârijî», «khuṭba az-Zahrâ’ li Amîr-il-Mu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur les paroles de Bibi Fâṭima Zahrâ’ au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous) ; «futûḥât al-Islâm», «akhbâr Ibn al-Ḥanafiyya», «akhbâr Ziyâd», «maqtal al-Ḥassan as-Sibṭ», sur le martyre de l'Imam al-Ḥassan le petit-fils du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «akhbâr al-Ḥajjâj», «futûḥ Khorâsân», «al-ḥakamein», «Âl Mikhnaf Ibn Salîm» sur la famille de Mikhnaf Ibn Salîm.
Al-Wâqidi
Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar le protégé de la fameuse famille Aslamîn du clan de Sahm Ibn Aslam de Médine.
Cet illustre savant résidait à Médine avant d'élire domicile à Bagdad où il sera nommé juge principal dans le camp militaire de Mahdi par le Calife ‘Abbaside Ma’mûn, le fils de Hâroun ar-Rachîd.
Il avait de larges connaissances sur les guerres, la tradition, les conquêtes, les divergences autour des hadiths, le Fiqh, les jugements ainsi que sur l'histoire.
Ibn an-Nadîm avait déclaré en parlant de ce grand savant:
«Il était de tendance chiite et c'était un vrai croyant qui recourait toutefois à la Taqiyya. [79]. C'était d'ailleurs lui qui avait rapporté que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) était l'un des miracles du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) tout comme le bâton l'était pour le prophète Moïse (Que la paix soit sur lui) et la résurrection des morts pour le prophète Jésus (Que la paix soit sur lui), et tant d'autres encore.»
Al-Wâqidi est né en l'an 103 [80] de l'Hégire et est décédé le soir du lundi 11 du mois de Dhul Ḥajja de l'an 207 de la même ère à l'âge de 104 ans.
Il avait à son actif une série de livres dont «at-ta’rîkh», «al-maghâzi» et «al-mab‘ath», «akhbâr Makkah», sur l'histoire de la ville sainte de la Mecque ; «aṭ-ṭabaqât», «futûḥ ach-Châm», sur les conquêtes de Châm ; «futûḥ al-Qur’ân», «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «maqtal-ul-Ḥussein», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «as-sîra», «azwâj-un-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam», sur les femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «ar-ridda wad-dâr», sur l'apostasie ; «Ḥarb al-’Aws wal-Khazraj», sur la guerre entre les deux tribus de Médine ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et celles de Mu‘âwiya alors gouverneur de Châm ; «wafât an-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam», sur la mort du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «amr al-Ḥabacha wal-Fîl», sur l'attaque de la ville sainte de Mecque par le Roi Habachi et son armée d'éléphants ; «al-manâkiḥ», sur les mariages ; «as-Saqîfa wa bay‘atu Abî Bakr», sur la désignation d'Abû Bakr au califat après la disparition du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) à Saqifa; «dhikr al-Qur’ân» ; «sîrati Abî Bakr wa wafâtuh», sur la vie et la mort d'Abû Bakr le premier Calife ; «mudâ‘i Quraych wal-Anṣâr fil-qaṭâyi‘ wa waz‘u ‘Omar ad-dawâwîn wa taṣnîf-il-qabâ’il wa marâtibihâ wa ansâbihâ», sur le règne de ‘Omar Ibn al-Khaṭṭâb le deuxième calife ; «ar-raghîb fî ‘ulûm-il-Qur’ân wa ghalaṭ ar-rijâl», «mawlid al-Ḥassan wal-Ḥussein wa maqtal al-Ḥussein», sur la naissance de l'Imam al-Ḥassan et de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous) ainsi que l'assassinat de ce dernier ; «ḍarb ad-danânîr wad-darâhim», «ta’rîkh al-fuqahâ’», «al-âdâb», «at-ta’rîkh al-kabîr», «ghalaṭ-ul-ḥadîth», «as-sunna wal-jamâ‘ wa dhamm-il-hawâ wa tark-il-khawâriji fil-fitan» ainsi que le livre intitulé «al-ikhtilâf», portant sur les divergences entre les habitants de Médine et ceux de Kûfa au sujet de la préemption, de l'aumône, de la libération des esclaves, du dépôt, du prêt, de la spéculation, de l'usurpation et du vol, des lois et des témoignages selon la classification des livres de Fiqh.
Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre:
«Al-Wâqidi avait légué six cents sacs pleins de livres. Et chaque sac pouvait être transporté par au moins deux personnes robustes. Il avait deux esclaves comme scribes qui prenaient des notes jour et nuit. Avant sa mort, on avait vendu une certaine quantité de ses livres à deux mille Dinars».
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâled al-Barqi
Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-maḥâsine». Il était un spécialiste des hadiths et de la tradition.
Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont un bon nombre sur l'histoire à savoir: «aṭ-ṭabaqât», «at-ta’rîkh», «ar-rijâl», sur les rapporteurs de hadiths ; «ach-chi‘r wa-ch-chu‘arâ’», sur la poésie et les poètes ; «al-araḍîne» et «al-Buldân», sur les différents territoires ; «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «al-maghâzi», sur les guerres ; «at-ta‘âzi» ainsi que le livre intitulé «at-tahâni».
Cheikh an-Najâchi a cité la totalité des œuvres de al-Barqi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a», sur les écrivains Chiites. Ce dernier est décédé en l'an 274 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 280 de la même ère selon les autres.
Naṣr Ibn Muzâḥim al-Minqari
Il s'agit du maître des savants de Kûfa, l'imam des spécialistes de la tradition et des guerres. Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Faḍl al-Kûfi.
Selon «al-fihrist» d'Ibn an-Nadîm, cet honorable savant avait rapporté une série de hadiths de ce fameux Abî Mikhnaf, Lûṭ Ibn Yaḥyâ, qui était d'ailleurs son contemporain.
Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et celles de Mu‘âwiya, édité en Iran ; «al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; « ‘ayn-ul-warda», «akhbâr al-Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda», sur la vie de Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda ; «al-Manâqib», «an-Nahrawân», sur la bataille entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et les Kharijites ; «al-ghârât», «akhbâr Moḥammad ibn Ibrâhim Ṭabâṭabâ wa Abû-s-Sarâyâ» ainsi que le livre intitulé «maqtal Ḥujr ibn ‘Oday» sur l'assassinat de Ḥujr ibn ‘Oday.
Ibrâhim Ibn Moḥammad
Il s'agit en fait de Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘d Ibn Hilâl Ibn ‘Âṣim Ibn Sa‘d Ibn Mas‘ûd ath-Thaqafi de Kûfa. Il fut tout d'abord Zaydite avant de se convertir au Chiisme Imâmite. Il est décédé en l'an 283 de l'Hégire. Il était le maître incontesté de son époque dans le domaine de la tradition.
Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer «al-maghâzi», sur les guerres ; «as-Saqîfat», «ar-ridda», sur l'apostasie ; «maqtal ‘Othmân», sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ; «ach-chûrâ», sur les poètes ; «bay‘atu Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur le serment d'allégeance au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «al-jamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne» sur la bataille de Ṣiffîne, «al-Ḥakamein», sur les deux juges entre le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et Mu‘âwiya ; «an-nahr», «al-ghârât», sur les guerres ; «maqtal Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa akhbârih wa ḥurûbih», sur les épîtres de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ses batailles ; «qîyâm al-Ḥassan Ibn ‘Ali ‘alayhim-us-salâm», sur la révolution de l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) ; «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «at-tawwâbîne wa ‘Ayn al-Wardah», sur le tout premier soulèvement après l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr al-Mokhtâr», «fadak», sur le terrain de Fadak ; «al-ḥujja fî fi‘l al-mukramîn», «as-sarâ’ir», «al-mawadda fî dhil-qurbâ» sur l'amour envers les proches parents du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «al-ma‘rifa», «al-ḥawḍ wa-ch-chafâ‘a», sur l'intercession le jour dernier ; «al-jâmi‘ al-kabîr fil-fiqh» et «al-jâmi‘ aṣ-ṣaghîr fil-fiqh», un grand et un petit recueil sur la jurisprudence islamique ; «ma nuzala min al-Qur’ân fi Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les versets coraniques révélés sur le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «faḍl al-Kûfa wa man nazalaha min aṣ-ṣaḥâba», sur les vertus de Kûfa et des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui y avaient élu domicile ; le gros et le petit «al-Imâma», sur l'Imâmat ; «al-janâ’iz», sur les funérailles ; «al-waṣîyya», sur le testament ; «al-mubtada’», «akhbâr ‘Omar», sur le deuxième calife ; «akhbâr ‘Othmân», sur le troisième calife ; «ad-dâr», «al-aḥdâth», «al-ḥarûrâ», «al-istinfâr wal-ghârât», «as-siyar», «akhbâr Yazîd», «Ibn Zubair», «at-tafsîr», «at-ta’rîkh», «ar-ru’yâ», le grand et le petit «al-achriba», sur les boissons ; «Moḥammad wa Ibrâhim», sur les Prophètes Moḥammad et Ibrâhim (Que la paix soit sur eux tous) ; «man qutil min Âl Moḥammad», sur les membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) assassinés ; «al-khuṭab al-mu‘arrabât», sur les sermons traduits en arabe ; «ma‘rifatu faḍl al-afḍal», «al-ḥawḍ wa-ch-chafâ‘a» ainsi que le livre intitulé «al-muttaqîne».
Ibrâhim ath-Thaqafi est décédé à Isfahân, en Iran, en l'an 283 de l'Hégire après avoir quitté Kûfa. Nous avons parlé de lui en détail dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Sa‘d Ibn Mas‘ûd
Il s'agit de l'un des ancêtres de ce Ibrâhim ath-Thaqafi que l'on vient de citer. Sa‘d Ibn Mas‘ûd était le frère d'Abû ‘Obeyda Ibn Mas‘ûd, l'oncle de Mokhtâr Ibn Abî ‘Obeyda qui avait occupé le poste de gouverneur à al-Madâ’ine sous le règne du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). C'était d'ailleurs auprès de lui que s'était réfugié l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) le fameux jour de «Sâbâṭ-ul-Madâ’ine» (le corridor de Madayan).
‘Abdul-‘Aziz al-Julûdi
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Yaḥyâ Ibn Aḥmad Ibn ‘Isâ al-Julûdi de Basra en Iraq.
Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist» en parlant de lui:
«Ce fut l'un de grands savants Chiites Imâmites dans le domaine des rapporteurs de la tradition et de l'histoire».
Quant à nous, nous ajoutons qu'il fut le Cheikh de Basra et de ses traditionalistes.
Allâma Ibn al-Muṭahhar avait témoigné de la véracité et de l'équité de cet honorable savant en déclarant dans son livre intitulé «al-khulâṣa»:
«Abû Aḥmad était originaire de Basra. Il était équitable et Imâmite».
Quant à nous, nous disons que Julûd est un village situé plutôt à Baḥrayn et non à Basra. C'est une erreur de penser que Julûd est l'une des familles d'Azd. Et d'ailleurs, aucun généalogiste n'avait confirmé cette prétention.
‘Isâ al-Julûdi, l'un des ancêtres de ‘Abdul-‘Aziz fit partie des disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). Quant à ‘Abdul-‘Aziz lui-même, il fut l'un d'honorables savants de la fin du troisième siècle et du début du quatrième siècle de l'Hégire à l'instar de Ja‘far Ibn Qûlaweyh et d'Abû Ja‘far al-Kuleyni.
‘Abdul-‘Aziz avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels «musnad Amîr-il-Mun’minîn ‘alayh-is-salâm», sur la tradition du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne ; «al-ḥakmayn», sur les deux arbitres ; «al-ghârât», «al-khawârij», sur les Kharijites ; «Bani Nâjiya», «ḥurûb ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les guerres du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «mâ nazala fil-khamsa ‘alayhim-us-salâm», sur les versets coraniques révélés sur les cinq Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; «al-faḍâ’il», «nasab an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la généalogie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «tazwîj Fâṭima ‘alayh-as-salâm», sur le mariage de Bibi Fâṭima (Que la paix soit sur elle) ; «dhikru ‘Ali fî ḥurûb an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la citation de l'Imam ‘Ali dans les batailles du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «muḥibbu ‘Ali wa dhikruhû bi khayr», «man aḥabba ‘Aliyyan wa abghaḍah», sur quiconque aime l'Imam ‘Ali ou le déteste ; «ḥadîth ḍaghâ’in fi ṣudûri qawm», «at-tafsîr ‘anhu», «al-qirâ’ât», sur les différentes lectures coraniques ; «mâ nuzila fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min al-Qur’ân», sur les versets coraniques révèlés sur l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «khuṭabi hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur ses sermons ; «chi‘rihi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur ses poèmes ; «khilâfati hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur son califat ; «‘ummâli hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wa wulâti hi», sur ses gouverneurs ; «qawlluh (‘Ali) ‘alayh-is-salâm fi ach-chûrâ», sur son avis à propos du fameux conseil de six personnes pour la désignation du remplaçant de ‘Omar   le deuxième calife ; «mâ kâna bayna ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa ‘Othmân min al-kalâm», sur les entretiens entre l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ‘Othmân le troisième calife ; «dhikr ach-chi‘a wa man dhakarahum aw man aḥabba min-aṣ-ṣaḥâba», «qaḍâ’u ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur ses épîtres ; «man rawâ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min-aṣ-ṣaḥâba», sur les compagnons du Prophète qui ont rapporté des hadiths de lui ; «mawâ‘izi hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur ses exhortations ; «dhikru kalâmi hi(‘Ali) ‘alayh-is-salâm fil-malâḥim», sur ses déclarations sur les carnages ; «mâ qîla fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min ach-chi‘r wa man madaḥ», sur les poèmes et les éloges composés sur lui ; «maqtalu hu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», «‘ilmi hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur son savoir ; «qasami hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», «ad-du‘â’ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur les invocations rapportées de lui ; «al-libâs ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wa-ch-charâb», sur ses mœurs ; «al-Adab» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, sur son éthique ; «an-nikâḥ» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṭ-ṭalâq» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «at-tijârât», «al-janâ’iz wad-diyât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aḍ-ḍaḥâya wadh-dhabâ’iḥ waṣ-ṣayd wal-îmân wal-kharâj», «al-farâ’iḍ wal-‘itq wat-tadbîr wal-mukâtabah» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «al-ḥudûd» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṭ-ṭahâra» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṣ-ṣalât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṣ-ṣiyâm» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm ainsi que le livre intitulé «az-zakât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, tous rapportés de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «dhikru Khadija wa faḍlu Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm», «Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa Abû Bakr», «zikr al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm» en plus du livre intitulé «maqtali al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui).
Quant aux livres de ‘Abdul-‘Aziz rapportés de ‘Abdullâh  Ibn ‘Abbâs, on a «at-tanzîl», «at-tafsîr», «al-manâsik», «an-nikâḥ waṭ-ṭalâq», «al-farâ’iḍ», son commentaire du saint Coran intitulé «tafsir ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs min aṣ-ṣaḥâba», selon ses disciples ; «al-qirâ’ât», sur les lectures coraniques ; «al-buyû‘ wat-tijârât», sur les ventes et les achats ; «an-nâsikh wal-mansûkh», sur les versets abrogatifs et abrogés dans le saint Coran ; «mâ nasabahu», sur sa généalogie ; «mâ asnada hu ‘an aṣ-ṣaḥâba», sur les hadiths rapportés de lui par les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «mâ rawâhu min ra’y aṣ-ṣaḥâba», sur les avis des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «tatimma qawlihi fiṭ-ṭahâra», «adh-dhabâ’iḥ wal-aṭ‘ima wal-libâs», «al-fatayâ wa ch-chahâdât wal-aqḍiya wal-jihâd wal-‘adad wa charâyi‘ al-Islâm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fid-du‘â’ wal-‘awdh wa dhikr-il-khayr wa faḍlu thawâb al-a‘mâl waṭ-ṭibb wan-nujûm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî qitâl ahl-il-qibla wa inkâr-ir-raj‘a wal-amr bil-ma‘rûf», «al-adab wa dhikr-il-anbiyâ’ wa awwal kalâm ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs [fil-‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man dhammuh]», «Baqiyyati Kalâmi ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fil-‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man dhammuh», «qawli ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî chi‘ati ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur son avis sur les partisans de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «baqiyyatu rasâ’ili ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs wa khuṭabihi wa awwal munâẓir lahu» et enfin le livre intitulé «baqiyyatu munâẓirîh wa dhikru nisâ’ih wa wuldih».
Quant à la suite de livres de ce grand savant, nous avons: «akhbâr at-tawwâbîne wa ‘Ayn al-Warda», «akhbâr al-Mukhtâr Ibn Abî ‘Obayda ath-Thaqafi», «akhbâr ‘Ali Ibn al-Ḥussein ‘alayhim as-salâm», «akhbâr Abî Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali ‘alayhim as-salâm», «akhbâr al-Mahdi», «akhbâr Zayd Ibn ‘Ali», «akhbâr ‘Omar Ibn ‘Abdul-‘Aziz», «akhbâr Moḥammad Ibn Ḥanafiyya», «akhbâr al-Abbâs», «akhbâr Ja‘far Ibn Abî Ṭâleb», «akhbâr Omm Hâni», «akhbâr Moḥammad Ibn ‘Abdullâh », «akhbâr Ibrâhim Ibn ‘Abdullâh Ibn al-Ḥassan», «akhbâr man ‘achaqa min ach-chu‘arâ’», «akhbâr Luqmân Ibn ‘Âd», «akhbâr Luqmân al-Ḥakîm», «charḥ al-fuqahâ’», «man khaṭaba ‘alâ minbar bi chi‘r», le livre sur le poète Ta’abbaṭ charran intitulé «akhbâr Ta’abbaṭ charran», «akhbâr al-a‘râb», «akhbâr Quraych wal-aṣnâm», «al-ḥayawânât», «qabâ’il Nazâr wa Ḥarb wa Thaqîf», «aṭ-ṭibb», «ṭabaqât al-‘arab wa ach-chu‘arâ’», «an-naḥw», «as-siḥr», «aṭ-ṭayr», «zajr aṭ-ṭayr», «mâ ruthiya bihi an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur l'élégie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «ar-ru’yâ», sur les rêves ; «akhbâr as-Sûdân», «al-‘awdh», «ar-riqqiy», «al-maṭar», «as-saḥâb war-ra‘d wal-barq», «akhbâr ‘Amru Ibn Ma‘dîkarb», «akhbâr Omayya Ibn Abî-ṣ-Ṣalt», «akhbâr Abul-Aswad ad-Du’ali», «akhbâr Aktham Ibn Ṣeifi», «akhbâr ‘Abdur-Raḥmân Ibn Ḥassân», «akhbâr Khâlid Ibn Ṣafwân», «akhbâr Abû Nû’âs», «Akhbâr al-mudhnibîn», «al-aṭ‘ima», «al-achriba», «al-lubâb», «akhbâr al-‘Ajjâj», «an-nikâḥ», «mâ jâ’a fil-ḥammâm», «akhbâr Ru’uba Ibn al-‘Ajjâj», «mâ ruwiya fi ach- chaṭranj», «chi‘r ‘Abbâd Ibn Bachâr», «akhbâr Abî Bakr wa ‘Omar», «man awṣâ bi chi‘r Jam‘ah», «man qâla chi‘ran fî Waṣîyyatih», «khuṭab an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les sermons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «khuṭab Abî Bakr», sur les discours d'Abû Bakr le premier calife ; «khuṭab ‘Omar », sur les discours de ‘Omar le deuxième calife ; «khuṭab ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les discours de ‘Othmân le troisième calife» ; «kutub an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les livres du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «rasâ’il Abî Bakr», «rasâ’il ‘Omar », «rasâ’il ‘Othmân Ibn ‘Affân», «ḥadîth Ya‘qûb Ibn Ja‘far Ibn Sulaymân», «aṭ-ṭib», «ar-rayâḥîne», «at-tamthîl bi-ch-chi‘r», «qaṭâyi‘ an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les terres données par le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) comme cadeaux ; «qaṭâyi‘ Abî Bakr wa ‘Omar  wa ‘Othmân», «al-jinâyât», «ad-danânîr wad-darâhim», «akhbâr al-aḥnaf», «akhbâr Ziyâd», «al-wufûd ‘alan-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam wa Abî Bakr wa ‘Omar  wa ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les différentes délégations envoyées auprès du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et les trois premiers califes ; «akhbâr al-furs», «akhbâr Abî Dâwûd», «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr», sur l'assassinat de Moḥammad Ibn Abî Bakr; «as-sakhâ’ wal-karam», «al-iqtiḍâ’», «al-bukhl wach-chuḥ», sur l'éthique ; «akhbâr Qanbar», «al-alwiyya wa-r-râyât», «râyât al-Azd», «akhbâr Churayḥ», «akhbâr Ḥassâne», «akhbâr Daghfal an-Nassâba», sur Daghfal le spécialiste de la généalogie ; «akhbâr Suleymân», «akhbâr Ḥamza Ibn ‘Abdul-Muṭṭalib», sur Ḥamza l'oncle du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) tué lors de la bataille de Uḥud ; «akhbâr al-Ḥassan», «akhbâr Ṣa‘ṣa‘a Ibn Ṣawḥâne», «akhbâr al-Ḥajjâj», «akhbâr al-Farazdaq», sur le célèbre poète des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), «az-zuhd» sur l'ascétisme ; «ad-du‘â’», «al-qiṣâṣ», «ad-dhikr», «al-wa‘ẓ», «akhbâr Ja‘far Ibn Moḥammad ‘alayhim as-salâm», sur l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr Mûssâ Ibn Ja‘far ‘alayhim as-salâm», sur l'Imam al-Khâẓim (Que la paix soit sur lui) ; «munaẓirât ‘Ali Ibn Mussâ ar-Réḍâ ‘alayhim as-salâm», sur les débats de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr ‘Aqîl Ibn Abî Ṭâleb», sur ‘Aqîl le frère de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr as-Sayyed Ibn Moḥammad al-Ḥimyari», «akhbâr Bani Marwân» sur le clan de Bani Marwân, «akhbâr al-‘arab wal-furs», «akhbâr al-barâjim», «Hudba Ibn Khachram», «al-muḥaddithîn», sur les rapporteurs de hadiths ; «akhbâr Sadîf», «maqtal ‘Othmân» sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ; «akhbâr ’Iyâs Ibn Mu‘âwiya», «akhbâr Abî-ṭ-Ṭufeyl», «akhbâr al-ghâr» ainsi que le livre intitulé «al-qurûd».
Cet illustre personnage était l'un des savants du troisième siècle de l'Hégire.
Al-Ya‘qûbi
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Abî Ya‘qûb Ibn Wâḍiḥ, le célèbre historien décédé en l'an 278 de l'Hégire. Il avait à son actif un très important livre sur l'histoire connu sous le nom de «at-târîkh al-ya‘qûbi» édité à Liden en deux tomes. Le premier tome parle de l'histoire d'avant l'apparition de l'Islam depuis Adam (Que la paix soit sur lui). Tandis que le deuxième parle de la période de l'Islam jusqu'à l'an 259 de l'Hégire qui avait coïncidé avec le règne du calife ‘Abbasside Mu‘tamid ‘alâ Allah.
Il faut toutefois rappeler que ce même al-Ya‘qûbi avait également rédigé un autre livre sous le nom de «al-buldân», sur les pays. Nous en avons déjà parlé au troisième point du présent chapitre.
Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Zakariyya Ibn Dinar al-Baṣri
Il s'agit de ce fameux protégé de Bani Gholâb qui était l'imam des savants des traditions, de l'histoire et de la poésie de son époque.
Cheikh an-Najâchi avait dit en parlant de lui:
«Il était compté parmi les honorables Chiites de la ville de Basra. C'était un grand traditionaliste doté de hautes qualités scientifiques. Il avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels le grand et le petit livre sur la bataille de Jamal intitulés respectivement «al-Jamal al-kabîr» et «al-Jamal al-mukhtaṣar», le grand et le petit livre sur la bataille de Ṣiffîne intitulés respectivement «Ṣiffîne al-kabîr» et «Ṣiffîne al-mukhtaṣar», «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «an-nahr», «al-ajwâd», «al-wâfidîn», «maqtal Amîr-il-Mu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr Zayd», «akhbâr Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa mancha’uha wa mawlidiha», sur la vie de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle), ainsi que le livre intitulé «al-khayl.»
Cheikh al-Ya‘qûbi est décédé en l'an 298 de l'Hégire.
Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri
Il s'agit de ce célèbre savant beaucoup plus connu sous le nom de Ibn-ul-Bay‘ dont nous avons déjà parlé dans le présent livre.
Ḥâfiẓ adh-Dhahabî a écrit en parlant de lui dans son livre intitulé «tadhkira al-ḥuffâẓ», sur les gens qui avaient mémorisé le saint Coran et les hadiths:
Al-Ḥâkim, le grand Ḥâfiẓ et le maître des rapporteurs de hadiths, à savoir, Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn Moḥammad Ibn Ḥamdaweyh Ibn Na‘îm aḍ-Ḍabbi aṭ-Ṭahâni an-Neysâbûri beaucoup plus connu sous le nom de Ibn-ul-Bay‘, avait rédigé toute une multitude de livres.
Il est né pendant le mois de Rabi‘ al-Awwal de l'an 321 de l'Hégire. Et dès son enfance, il avait suivi des études sur les hadiths sous l'assistance de son propre père et de son oncle pendant environ trente ans.
Il s'était rendu en Iraq alors qu'il était à peine âgé de vingt ans avant d'effectuer le pèlerinage de la Mecque.
Il voyagera ensuite pour le Khorâsân dans le territoire perse ainsi que dans les pays situés au-delà de l'Amou-Daria dans la Transoxiane où il poursuivra ses cours des hadiths auprès de plus ou moins deux mille spécialistes…, al-Khaṭîb Abû Bakr avait déclaré en parlant de lui:
«Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était un homme équitable aux tendances chiites…»
‘Abdul-Ghâfir Ibn Ismâ‘îl avait dit à son tour:
«Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était le maître des spécialiste des hadiths de son époque. Il était vraiment versé dans le domaine des hadiths.»
Il avait à son actif tout un millier de livres dont «takhrîj aṣ-ṣaḥîḥayn», sur les hadiths ; «târîkh Neysâbûr», «muzakki al-akhbâr wal-madkhal ilâ ‘ilm iṣ-ṣaḥîḥ», «al-’aklîl », «faḍâ’il ach-châfi‘i» et tant d'autres encore.
J'avais personnellement entendu mes propres cheikhs parler de l'époque d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri en disant que ses collègues à l'instar de aṣ-Ṣa‘lûki et de l'imam Ibn Furak estimaient qu'il valait mieux qu'eux-mêmes et le traitaient de ce fait avec beaucoup de respect.»
Adh-Dhahabî avait par la suite émis son propre avis à ce propos en disant que toutes ces déclarations ne reflétaient pas du tout la vraie valeur de cet éminent savant qu'est al-Ḥâkim.
Quiconque analyse les paroles et les livres d'al-Ḥâkim s'apercevra sûrement de sa grandeur ainsi que de ses hautes qualités scientifiques hors du commun.
Ce même adh-Dhahabî avait ensuite rapporté que lorsque cheikh Moḥammad Ibn Ṭâhir avait demandé à Sa‘d Ibn ‘Ali az-Zanjâni de la Mecque lequel était le meilleur d'entre les quatre Ḥâfiẓ, à savoir Dârqoṭni, ‘Abdul-Ghanîy, Ibn Minda et notre al-Ḥâkim, il lui avait répondu que al-Ḥâkim était le meilleur dans la composition des livres.
Ibn Ṭâhir avait encore dit:
Lorsque j'avais demandé à Abû Ismâ‘îl al-Anṣâri d'émettre son avis sur al-Ḥâkim, il avait déclaré:
«C'était un homme équitable dans le domaine des hadiths quoiqu'il fût un vilain sectaire, autrement dit un Chiite.»
Ibn Ṭâhir avait encore dit:
«Al-Ḥâkim était un chiite convaincu sous l'apparence d'un vrai sunnite croyant aux quatre califes avec l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en quatrième position après Abû Bakr, ‘Omar et ‘Othmân. Il manifestait toutefois ouvertement son antipathie vis-à-vis de Mu‘âwiya et de ses successeurs.»
Quant à nous nous ajoutons qu'en ce qui concerne l'antipathie de al-Ḥâkim vis-à-vis des ennemis de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) il était tout à fait intransigeant. Quant à sa position à l'égard des deux Cheikhs [81], elle était en tout cas claire et évidente pour tout le monde. Il était vraiment chiite et nullement un transfuge.
Ḥâfiẓ Abû Mûssâ avait rapporté sur son décès:
«Al-Ḥâkim s'était rendu un jour à la salle de bains pour accomplir les grandes ablutions. A sa sortie, il poussa un grand cri et rendit l'âme torse nu avant d'avoir eu le temps d'enfiler sa chemise. C'est le juge Abû Bakr al-Ḥeyri qui avait dirigé ses funérailles.»
Al-Ḥâkim est décédé pendant le mois de Ṣafar de l'an 405 de l'Hégire.»
Nous avions d'ailleurs déjà suffisamment parlé de cet illustre savant dans le huitième point du deuxième chapitre du présent livre de telle sorte que l'on ne puisse plus émettre un quelconque doute quant à son chiisme.
IX. 5 - Le premier à avoir rédigé un livre sur les anciens
Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le dénommé Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi décédé en l'an 205 de l'Hégire.
Et pourtant certains chercheurs sont d'avis que le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine serait un certain Abû Hilâl al-‘Askari, l'auteur du livre intitulé «aṣ-ṣanâ‘atayn» décédé en l'an 395 de l'Hégire. Et ce livre sera plus tard résumé par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi sous le titre de «al-wasâ’il talkhîṣ kitâb al-wasâ’il fil-awâ’il».
En tout cas ceci n'est qu'une fausse prétention étant donné que Ibn an-Nadîm avait déjà cité dans son «al-fihrist» le livre de Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi sur les anciens intitulé «al-awâ’il».
Toutefois, le devancement des savants chiites est encore une fois de plus reconnu dans ce domaine étant donné que même cet Abû Hilâl al-‘Askari était aussi Chiite, selon les annotations de livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» de Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi. Il faut aussi signaler que nous avions cité toute une série de maîtres dans la tradition, dans le rapportage de hadiths voire dans l'histoire dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» que nous n'avons pas pu reproduire dans cet abrégé
 
CHAPITRE X
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-LUGHA OU LA LEXICOGRAPHIE
X. 1 - Le premier à avoir regroupé les termes arabes selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures grammaticales
Le tout premier à avoir regroupé les termes arabes dans un livre selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures grammaticales est le grand savant al-‘Allâma Ḥujjat-ul-Adab (la preuve de la littérature) le Mawlâ Abû aṣ-Ṣafâ, al-Khalîl Ibn Aḥmad al-Azdi al-Yaḥmadi, al-Farâhidi (Qu'Allah soit satisfait de lui). Et ceci est reconnu à l'unanimité dans le domaine de la littérature.
Al-Azhari a écrit le passage suivant au tout début de son livre intitulé «tahzîb al-lugha»:
«Je n'ai vu aucun désaccord dans le monde de la littérature arabe quant à la création de cette discipline mentionnée brièvement au début du livre «al-‘ayn» par Abû ‘Abdur-Raḥmân al-Khalîl Ibn Aḥmad.
Il est important de signaler qu'Ibn al-Moẓaffar avait achevé la rédaction des derniers chapitres de ce livre après les avoir entendus de al-Khalîl. Il s'avère ainsi que personne ne l'avait devancé dans ce domaine.»
Quant à nous, nous disons:
Sans aucun doute, al-Khalîl Ibn Aḥmad est le créateur de la lexicographie. Et c'est encore lui d'ailleurs le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine.
Cependant la question se pose sur le vrai auteur de ce livre intitulé «al-‘ayn» attribué de nos jours à al-Khalîl Ibn Aḥmad.
En effet, certains savants lui attribuent ce chef-d'œuvre pendant que certains autres ne le lui reconnaissent pas du tout. Nous avions rapporté les différents avis à ce propos dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de leurs arguments ainsi que notre propre jugement en prouvant noir sur blanc la vérité. Il n'est plus nécessaire de revenir là dessus. Nous avons d'ailleurs en notre possession un exemplaire complet de ce livre intitulé «al-‘ayn». Al-Khalîl était sans aucun doute chiite.
Le Cheikh des Chiites Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar a dit dans son livre intitulé «al-khulâṣa»:
«Al-Khalîl Ibn Aḥmad était le meilleur dans la littérature dans laquelle il avait le droit d'émettre son avis. C'est même lui qui avait inventé la prosodie. Il était si célèbre que ça ne valait même plus la peine de le présenter. Il était Imâmite.»
Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a écrit dans son livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’»:
«Pour parler de Khalîl, c'était un homme de grande de valeur. Il était le meilleur dans la littérature et il était Imâmite. On lui a attribué l'invention de la prosodie. Il avait vécu à l'époque de notre Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui), plutôt à l'époque de notre Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui).»
Nous avons cité la biographie de al-Khalîl dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
X. 2 – Les plus célèbres lexicographes Chiites
Parmi les savants les plus célèbres dans la lexicographie nous retrouvons de grandes figures telles Ibn as-Sakkît.
Abul-‘Abbâs Tha‘lab a dit à ce propos:
«Tous nos savants s'accordent à l'unanimité qu'aucun savant n'était aussi bon dans la lexicographie que Ibn as-Sakkît après Ibn al-A‘râbi.»
Quant à nous nous ajoutons qu'il est connu de tous que cet éminent savant qu'est Ibn as-Sakkît fut assassiné par al-Mutawakkil, le calife ‘Abbasside à cause de sa tendance chiite. Son Martyre avait eu lieu la nuit du lundi 05 de Rajab de l'an 244 de l'Hégire selon les uns, et en 246 de la même ère selon les autres. Il était alors âgé d'environ 58 ans.
Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont «iṣlâḥ al-manṭiq», sur la logique ; «al-alfâẓ», «az-zibrij», «al-amthâl», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-mudhakkar wal-mu’annath», un grand livre intitulé «al-ajnâs», «al-firaq», «as-sarj wal-lijâm», «al-wuḥûch», «al-ibil», «an-nawâdir», le gros et le petit «ma‘âni ach-chi‘r», «saraqât ach-chu‘ara’», «fa‘al wa if‘al», «al-ḥacharât», «al-aṣwât», «al-aḍdâd» ainsi que le livre intitulé «ach-chajar wal-ghâbât».
Une aussi longue liste de livres pour un âge aussi court est vraiment un joli exploit, et il faut aussi compter le grand nombre de hadiths qu'il a rapporté de l'Imam ar-Réḍâ, de l'Imam al-Jawâd et de l'Imam al-Hâdi (Quel la paix soit sur eux tous).
Al-Mubarrad, le célèbre grammairien
Il s'agit d'Abul-‘Abbâs al-Mubarrad al-Azdi, l'illustre homme de lettres de Basra.
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» a écrit le passage suivant dans le chapitre consacré aux surnoms:
Al-Mubarrad est en fait l'honorable Cheikh Moḥammad Ibn Yazid Ibn ‘Abdul-Akbar, la grande sommité de la grammaire et de la lexicographie. C'était l'honorable Imâmite le plus ancien et le plus connu. Son avis était pris en considération autant par les Chiites que par les Sunnites. Il avait à son actif un livre intitulé «al-kâmil» ainsi que tant d'autres livres encore.
Quant à nous, nous avons personnellement eu l'occasion de voir ce «al-kâmil» à la bibliothèque de Constantine.
Ce grand savant est décédé à Bagdad en 285 ou en 286 de l'Hégire.»
Le Sayyed avait également tenu les mêmes propos dans son livre intitulé «rawḍât al-jannât» en parlant de ce grand savant.
Al-Mubarrad avait eu quelques contacts avec certains de nos Imams des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) confirmant son Chiisme. Nous avons raconté tout cela dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Cet illustre savant est né en l'an 220 de l'Hégire et est décédé en l'an 285, voire 286 de la même ère, à Bagdad.
Il avait rédigé toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer, entre autres, «ma‘ân-il-Qur’ân», «nasabu ‘Adnâne wa Qaḥṭâne», sur la généalogie de ‘Adnân et de Qaḥṭân ; une replique à Sibaweyh intitulée «ar-raddi ‘alâ Sibaweyh», «charḥ chawâhid al-kitâb», «ḍarûrat-ich-chi‘r», sur la poésie ; «al-‘arûḍ», sur la prosodie ; «mâ ittafaqa lafḍuh wa ikhtalafa ma‘nâh», le livre intitulé «ṭabaqât al-baṣriyyîne», sur les différentes classes des savants de la ville de Basra et tant d'autres livres encore.
Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî, le grand lexicographe
Cet éminent savant était le maître incontesté de la lexicographie pendant soixante années de suite. Il est né en l'an 223 de l'Hégire à Basra où il résida jusqu'à l'invasion des Zinj. Il sera alors obligé de s'enfuir vers Oman où il devait rester pendant environ douze ans avant de revenir à sa Basra natale. Il se rendra ensuite dans les territoires Perses auprès des Bani Mîkâl qui l'accueilliront avec beaucoup d'honneur en le désignant comme chef du département de littérature.
Après le déclin de la dynastie Bani Mîkâl, Abû Bakr retournera en Iraq à Bagdad. C'était en l'an 308 de l'Hégire. Il prendra contact avec Ibn al-Furât, le Vizir du Calife ‘Abbasside, al-Muqtadir Billâh qui lui confiera un important poste dans le gouvernement avec un revenu mensuel de cinquante dinars.
Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî vivra dans cette opulence jusqu'à son décès qui surviendra au cours du mois de Cha‘bân de l'an 321 de l'Hégire alors qu'il était déjà âgé de 98 ans.
Il avait à son actif un bon nombre de livres dont «as-sarj wal-lijâm», «al-muqtabas», «zûwwâr al-‘arab», «al-lughâ», «as-silâḥ», «gharîb-ul-Qur’ân», «al-wichâḥ» ainsi que le livre en six tomes intitulé «al-jumhurah fil-lugha». Nous avons eu personnellement l'occasion d'en obtenir le troisième et le quatrième tome du vivant même de ce grand écrivain.
Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî avait en outre plusieurs poèmes lyriques et toute une série de longs et courts poèmes renfermant de la sagesse ou parlant des mœurs que de différents savants ont eu plusieurs fois à commenter.
Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni avait cité ce grand savant parmi les poètes luttant pour la cause des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) dans son livre intitulé «ma‘âlim-ul-‘ulamâ’».
Voici un extrait de sa poème en hommage des Ahl-ul-Bayt:
وبـنیه وإبـنته البــتول الطــاهرة    أهــوی النـبیّ مـحمداً ووصــیه
أرجو السلامة والنـجا فی الآخرة    أهــل الولاء فـــإنّنی بــولائهم
سبـباً یجیر مـن السـبیل الجـائرة    وأری مـحبة مـن یـقول بـفضلهم
یـوم الوقوف علی ظهور السـاهرة    أرجو بـذاک رضـا المهیمن وحده
Les livres suivants ont mentionné la tendance Chiite d'Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî: «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», «ma‘âlim-ul-‘ulamâ’», «amal al-âmil» ainsi que le livre intitulé «ṭâbaqât ach-chi‘a», du juge al-Qâḍî al-Mar‘achi. Nous en avions reproduit les passages dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû ‘Amru az-Zâhid
At-Tannûkhi avait déclaré en parlant de lui:
«De toute ma vie, je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi fort que lui dans la mémorisation des textes. Il avait pu enseigner une affaire de trente mille pages des cours qu'il avait appris par cœur.
Il est né en l'an 261 de l'Hégire et est décédé en l'an 305 de la même ère.
Il avait un bon nombre de livres parmi lesquels le livre sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) intitulé «manâqib Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm» qui sera résumé par le as-Sayyed Ibn Ṭâwûs. Ce dernier avait rapporté de lui un bon nombre de hadiths sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) dans son livre intitulé «sa‘d-us-su‘ûd», autant que as-Sayyed Chérif al-Ḥussein Ibn Musâ‘id al-Ḥusseini al-Hâ’iri d'ailleurs de dans son livre intitulé «tuḥfat-ul-abrâr». Il avait également parlé de sa tendance chiite.
Selon les livres intitulés «kachf-uẓ-ẓunûn» et «al-yawâqît», Abû ‘Amru az-Zâhid avait aussi des livres parmi lesquels on peut citer «ach-chûrâ», «charḥ al-faṣîḥ», «fâ’at al-faṣîḥ», «gharîb musnad Aḥmad», «al-marjân», «al-muwachchaḥ», «tafsîr asmâ’ ach-chu‘râ’», «fâ’at al-jumhurah», «fâ’at al-‘ayn», «mâ ankar al-‘arâb ‘alâ Abî ‘Ubeida» ainsi que le livre intitulé «al-madkhal».
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» avait confirmé que Abû ‘Amru az-Zâhid faisait partie des savants Chiites avant de lui citer des livres tels que «al-lubâb», d'où as-Sayyed Ibn Ṭâwûs a plusieurs fois rapporté des hadiths dans ses propres livres, ainsi que le livre intitulé «al-manâqib».
Un bon nombre de savants postérieurs ont également rapporté plusieurs hadiths de ce même Abû ‘Amru az-Zâhid sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Quant à nous, nous affirmons que le Chiisme d'Abû ‘Amru az-Zâhid est indubitable. Il était originaire de «Ṭabaristân» et il serait surnommé «Ṣâḥib Tha‘lab» ou «Ghulâm Tha‘lab». Mais, nous ne sommes pas vraiment sûrs de cela. On retrouve la biographie détaillée de ce grand homme dans le livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât».
Aḥmad Ibn Fâris
On peut citer aussi le célèbre lexicographe du nom d'Ibn Fâris.
Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn Fâris Ibn Zakariya Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Abul-Ḥussein, adepte de l'école littéraire de Kûfa. C'est lui l'auteur des livres intitulés «al-jumal fil-lugha» et «fiqh al-lugha». Il était beaucoup plus connu sous le nom de Ṣâḥibi pour avoir écrit un livre en hommage à Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd.
On peut retrouver la biographie de cette sommité dans les livres intitulés «al-wafayât» et «bughyat-ul-wi‘ât».
Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭî s'était trompé en prétendant que Aḥmad était devenu Malékite après avoir été Chafé‘ite.
En effet, Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsî avait également cité cet illustre savant dans son livre intitulé «al-fihrist» parmi les savants chiites Imâmites en plus de ses différentes œuvres.
Le Chiisme d'Ibn Fâris avait été confirmé par Mirzâ al-Isterâbâdi dans son grand livre intitulé «manhaj al-maqâl», par as-Sayyed al-‘Allâma al-Baḥrâni as-Sayyed Hâchim at-Tûbili dans son livre intitulé «rawḍat al-‘ârifîn» ainsi que par l'auteur du livre intitulé «thâqib-ul-manâqib», [Ibn Ḥamza] qui avait rapporté de lui le hadith portant sur la vision de notre seigneur, l'Imam Zamân (l'Imam du temps) al-Mahdi, le fils de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous).
Ce qui est vrai est que le chiisme de ce savant ne peut pas du tout être mis en doute. Il est probable qu'il se faisait passer pour un Chaféite et Mâlikite afin d'épargner sa vie et de se préserver ainsi contre les ennemis du Chiisme.
Cet éminent savant est décédé en l'an 395 de l'Hégire.
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd
Il s'agit en fait d'Ismâïl Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd, le célèbre homme de lettres, Vizir (le ministre) d'Ali Ibn Rukn-ud-Dawla le Sulṭân Buhayhi connu sous le nom de Fakhr-ud-Dawla. Il avait à son actif un livre en dix tomes dans le domaine de la lexicographie intitulé «al-muḥîṭ bil-lugha». Ce grand livre était subdivisé selon l'ordre alphabétique courant dans les dictionnaires tout en privilégiant la quantité d'entrées au détriment des exemples. Il y a aussi un deuxième livre intitulé «jumhura al-Jumhura». Nous avons eu la chance d'entrer en possession des exemplaires de ces deux livres.
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd a en outre écrit un bon nombre de livres dans le domaine de la littérature dont «al-a‘yâd», sur les fêtes nationales et religieuses ; «al-wuzarâ’», «al-kachf ‘an masâwi’-il-Mutanabbî» ainsi que le livre intitulé «rasâ’il fî funûn-il-kitâba» qu'il a subdivisé en quinze chapitres. Il faut aussi compter son recueil de poèmes.
Dans le domaine de la théologie scolastique, on peut lui citer des œuvres telles que «asmâ’ Allâh Ta‘âlâ wa ṣifâtih», sur les noms et les attributs de Dieu ; «al-anwâr fîl-Imâmat» en plus du livre intitulé «al-ibâna ‘an al-imâm».
Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd fut le tout premier «Ṣâḥib», qui signifie compagnon, de tous les Vizirs de Fakhr-ud-Dawla, et il fut loué dans cent mille poèmes lyriques en arabe et en persan.
Le cheikh Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi avait rapporté dans son livre intitulé «al-kâmil al-bahâyî» que Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd avait à son actif dix mille strophes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd est né au cours du mois de Dhul Qa‘ada de l'an 324 de l'Hégire. Il avait appris la littérature auprès d'Ibn Fâris et de Ibn al-‘Amîd. Il avait occupé le poste de Vizir pendant le règne de la dynastie Buwayhi pendant dix huit ans et un mois à l'époque du Sulṭân Mu’ayyid-ud-Dawla et de son frère Fakhr-ud-Dawla, les deux fils du fameux Sulṭân Rukn-ud-Dawla Ibn Buwayh. Sa mort est survenue la nuit du vendredi 24 Ṣafar de l'an 385 de l'Hégire. C'est Chérif ar-Raḍî qui avait prononcé son éloge funèbre.
Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni
Ce grand homme de lettres était l'une de rares sommités dans le domaine de la littérature et de la science. A son époque, les gens venaient de tous les coins du monde pour pouvoir profiter de son savoir.
Cet illustre savant avait à son actif le livre intitulé «laysa», sur les terms justes et injustes selon la grammaire arabe.
Il était arrivé à Bagdad en quête du savoir en l'an 314 de l'Hégire, et il put apprendre la grammaire ainsi que la littérature arabe auprès de célèbre Ibn Dureyd, d'Abû ‘Amru az-Zâhid et de tant d'autres savants de la même trempe.
Selon Cheikh an-Najâchi, cet éminent savant avait rédigé les livres suivants: «al-jumal fin-naḥw», «al-ichtiqâq», «aṭrâghich fil-lugha», «al-qirâ’ât», «charḥ al-maqṣûra li Ibn Dureyd», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-alghâz», «al-mudhakkar wal-mu’annath» ainsi que le livre intitulé «al-âl» dans lequel il avait parlé de l'Imâmat du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et des onze autres Imams infaillibles parmi ses enfants (Que la paix soit sur eux tous).
Cheikh al-Yâfi‘i avait dit dans son livre intitulé «mir’ât al-jinân» en parlant de lui:
«Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni avait aussi un livre intitulé «al-âl» au début duquel il avait expliqué les différents sens du terme «Âl» traduit par «famille» avant de mentionner les douze Imams infaillibles de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) accompagné, chacun, de sa date de naissance et de sa date de décès en plus du nom du père et de la mère.»
Cheikh Ibn Khallikân avait déclaré à ce propos:
«C'est le fait d'avoir dit que l'on comptait également le clan des Bani Hâchim parmi les membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui l'avait poussé à mentionner les douze Imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous).»
Quant à nous, nous disons
Cheikh Ibn Khallikân ignorait totalement la tendance chiite d'Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni. Il est aussi probable qu'il ait tout simplement confondu entre notre Ibn Khâlaweyh et un autre individu portant le même surnom.
En effet, l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit:
«Certain nombre de gens portait le surnom de «Ibn Khâlaweyh» parmi lesquels:
Cheikh Abû ‘Abdullâh al-Ḥassan Ibn Khâlaweyh.
Il s'agit du savant sunnite Chaféite qui rapportait des hadiths de l'imam ach-Châfi‘i avec seulement deux intermédiaires. Il est l'auteur du livre intitulé «aṭ-ṭâriqa».
Il y a également Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Aḥmad Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni, notre Ibn Khâlaweyh.
Il s'agit du célèbre homme de lettres Chiite Imâmite qui résidait à Haleb. Il faisait partie des savants Imâmites de la génération de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd déjà mentionné plus haut.
Il faut aussi citer Cheikh Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf Ibn Mahjûr al-Fârsi, beaucoup plus connu sous le surnom d'Ibn Khâlaweyh, le Chiite.»
Quant à nous, nous affirmons que plusieurs Cheikhs à l'instar de Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi, de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi et de Jamâl-ud-dîn al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre «al-khulâṣa» ont confirmé le Chiisme de notre Ibn Khâlaweyh.
X. 3 - Le devancement des savants chiites dans le domaine de ‘Ilm-ul-Inchâ’ ou la composition
Le tout premier à avoir regroupé les éléments de base dans ce domaine jusqu'à en faire une science fut le dénommé Abul-Ḥussein Aḥmad Ibn Fâris, le célèbre homme de lettres dont nous venons de parler. Il avait composé une série d'épîtres selon un style qui servira de modèle pour toute une multitude de littérateurs. Et le premier de ses élèves n'est autre que le célèbre Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni sur lequel nous allons d'ailleurs revenir dans les lignes qui suivent.
Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni avait adapté le style de son professeur Ibn Fâris tout en inventant des règles pour cette discipline. Les deux sont reconnus comme ayant eu l'honneur de devancer tous les autres savants dans ce domaine. Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni était lui aussi chiite autant que son professeur.
Parmi les savants chiites célèbres dans ce domaine, on a des noms tels qu'Ibn al-‘Amîd, Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd et Abû Bakr al-Khawârizmi sur lequel nous allons également revenir dans les lignes qui suivent.
X. 4 - Le devancement des Chiites dans le ‘Ilm-ul-Kitâba ou le notariat de l'Etat islamique
1) Le premier à avoir servi de Kâtib ou secrétaire au Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)
Le tout premier à avoir servi de scribe et de secrétaire au Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) était un fidèle chiite.
En effet, c'est le dénommé Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ qui fut le tout premier secrétaire du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Il a été cité par as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani parmi les honorables Chiites de la première classe dans son livre intitulé «ad-darajât ar-rafi‘a», par as-Sayyed al-A‘raji dans son livre intitulé «‘iddat-ur-rijâl» ainsi que par le juge Nûrallah al-Mar‘achi d'ailleurs dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a».
Allâma an-Nûri avait décrit ce Khâlid dans son livre intitulé «al-mustadrak» en mentionnant les nobles hommes entre le Bani ’Umayyah:
«Il était parmi les tous premiers qui s'étaient ralliés au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)…
Le Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) l'avait désigné percepteur de l'aumône au Yémen. Cependant, lorsqu'il avait appris la mort de ce dernier, il avait quitté de son propre chef cette haute fonction pour retourner à Médine où il s'attachera à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en méconnaissant le Califat d'Abû Bakr. Et il ne reconnaîtra ce dernier qu'après avoir été contraint par l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en personne.
Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ avait fait parti des douze fidèles qui avaient manifesté contre la désignation d'Abû Bakr à la tête de la communauté Musulmane et qui avaient même discuté avec lui à ce propos un certain vendredi alors qu'il faisait son sermon du haut de la chaire.
Ce hadith a été rapporté dans les livres intitulés «al-khiṣâl» et «al-iḥtijâj».»
Cette description a été rapportée par Cheikh Abû ‘Ali dans son livre intitulé «muntahâ al-maqâl fi aḥwâl ar-rijâl» dans le chapitre consacré aux rapporteurs de hadiths.
2) Le tout premier secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)
Le tout premier à avoir servi de secrétaire au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) est le dénommé ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘I, jadis compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Ibn Qotayba a écrit à ce propos dans son livre intitulé «al-ma‘ârif»:
«Il avait été le secrétaire particulier du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) durant tout son Califat.»
Ibn Ḥajar a quant à lui écrit dans son livre intitulé «taqrîb-ut-tahdhib», en parlant toujours de cet honorable disciple:
«Le secrétaire d'Ali Ibn Abî Ṭâleb était un fidèle de la troisième génération vraiment équitable et digne de confiance.»
Et Cheikh an-Najâchi a dit de son côté dans la biographie de Abû Râfî‘:
«Quant à ses deux fils, ‘Obeydollâh et Ali, ils étaient les secrétaires du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Nous avons d'ailleurs déjà largement parlé de ces deux fils d'Abû Râfî‘ plus haut dans le présent livre.
3) Les fidèles chiites qui ont accédé au rang de Vizir grâce au notariat
Il s'est avéré que c'est le poste de «Kâtib» jadis considéré comme «secrétaire» ou «notaire» qui sera converti en un poste de «Wazîr» ou Vizir pendant la dynastie des ‘Abbassides. Et un bon nombre de fidèles Chiites avaient eu l'occasion d'accéder au poste de Vizir grâce à leur aptitude à prendre notes.
Il y a en tête le fameux Abû Salama al-Khallâl qui n'est autre que Ḥafṣ Ibn Salmâne [Sulaymâne] al-Hamdâni de Kûfa.
Cette illustre personne fut le tout premier Vizir à avoir travaillé pour le tout premier Calife ‘Abbasside. Il était éloquent et avait des connaissances vraiment solides dans le domaine de la tradition, de la poésie, de l'histoire, de la discussion et du Tafsîr (Commentaire du Coran). Il était également très fort dans la déduction et l'argumentation, sans compter qu'il était vraiment imbu de générosité et de noblesse.
Lorsque Saffâḥ avait accédé au Califat, il avait nommé ce Abû Salama al-Kallâl au poste de Vizir avec plein pouvoir sur la cour et la bibliothèque de l'Etat. On l'avait ainsi surnommé «Wazîr Âli Moḥammad» qui signifie «le Vizir de la famille de Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)», malgré lui.
Toutefois, lorsqu'il s'était rendu compte de la réalité des ‘Abbassides, il avait alors pris la résolution de les quitter pour se rallier aux descendants de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous). Pour ce faire, il avait envoyé des messages à trois notables des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), ce qui lui coûtera très cher car ce geste sera la cause de son assassinat.
Abû ‘Abdullâh Ya‘qûb Ibn Dâwûd
Ce fidèle chiite fut le Grand Vizir du troisième Calife ‘Abbasside du nom de Moḥammad Ibn Manṣûr al-Mahdi.
aṣ-Ṣûli avait dit en parlant de ce grand homme:
«Son père Dâwûd ainsi que ses frères avaient été secrétaires de Naṣr Ibn Sayyâr, le prince de Khorâsân. Ya‘qûb Ibn Dâwûd était Chiite. Au début, il s'était rallié au clan de Bani ‘Abdullâh Ibn al-Ḥassan Ibn al-Ḥassan, ce qui lui avait causé tant d'ennuis: Il sera mis en prison par le calife al-Mahdi jusqu'à la fin de son règne. Et il ne sera libéré que par Hâroun ar-Rachîd, son successeur.
Après sa libération, Ya‘qûb Ibn Dâwûd voyagera pour la ville sainte de la Mecque où il ne vivra que quelques jours avant de quitter ce monde Il est décédé plus précisément en l'an 186 de l'Hégire.»
Il y a également les membres de la famille Sahl.
Ces braves gens furent Vizirs du calife ‘Abbasside Ma’mûn le fils de Hâroun ar-Rachîd.
On avait en tête Faḍl Ibn Sahl.
Il était beaucoup plus connu sous le nom de «Dhur-Riyâsatayn», qui signifie «l'homme aux deux pouvoirs», tout simplement parce qu'il maîtrisait aussi bien le pouvoir matériel, à savoir l'épée, que le pouvoir intellectuel avec un bon nombre de livres à son actif.
Et même lorsque Ma’mûn avait cédé momentanément le pouvoir à la descendance de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) [82], ce fut toujours notre Faḍl Ibn Sahl qui s'occupa de l'exécutif de ce dernier. Cependant, avoir été destitué par les ‘Abbassides de Bagdad en faveur de son propre oncle paternel du nom de Ibrâhim à cause de cette passation de pourvoir, Ma’mûn avait alors fomenté un complot pour l'assassinat de Faḍl Ibn Sahl. Ce dernier sera assassiné alors qu'il prenait son bain, et cela quelque peu avant l'empoisonnement de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui).
Ma’mûn enverra alors un message à Bagdad auprès des ‘Abbassides pour leur signifier que la cause de leur objection, à savoir l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), avait été écartée. Cet événement avait eu lieu en l'an 204 de l'Hégire.
Après la disparition de Faḍl Ibn Sahl, Ma’mûn avait ensuite désigné al-Ḥassan Ibn Sahl, son frère au poste de Vizir. Cependant, ce dernier fortement affligé par l'assassinat de son frère avait résolu de s'isoler du monde et de rester à la maison pour s'occuper exclusivement de la médicine en désignant quelques uns de ses secrétaires à sa place. On retrouve parmi eux des gens tels qu'Aḥmad Ibn Abî Khâlid et Aḥmad Ibn Yûsuf.
Al-Ḥassan Ibn Sahl est décédé en l'an 236 de l'Hégire à l'époque d'al-Mutawakkil, le Calife ‘Abbasside.
Ibn Abî al-Azhar
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Mazid Ibn Maḥmûd Ibn Abîl-Azhar an-Nûchji [83] qui fut l'un des secrétaires de Moḥammad Ibn Mutawakkil, le calife ‘Abbasside beaucoup plus connu sous le nom de Muntaṣir.
Ce grand homme avait à son actif des livres intitulés «al-harj wal-marj» sur les rapports de al-Musta‘în et al-Mu‘taz, «akhbâr ‘uqalâ’-il-majânîn». Nos savants l'ont cité parmi les fidèles disciples de l'Imam ar-Réḍâ, de l'Imam al-Jawwad et de l'Imam al-Hâdî (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l'an 235 de l'Hégire alors qu'il était âgé de plus de 90 ans.
Abul-Faḍl Ja‘far ibn Maḥmûd al-Iskâfi
Il fut tour à tour Vizir d'al-Mu‘taz et d'al-Muhtadî, deux califes ‘Abbasides.
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Furât
Cette illustre personne avait occupé le poste de Vizir à trois reprises à l'époque du calife Muqtadir.
aṣ-Ṣûlî avait déclaré à ce propos:
«Les membres de la famille Furât comptaient parmi les gens les plus honorables et les plus nobles.»
Ibn Furât était toujours au service des pauvres et des nécessiteux. Et c'est lors de son troisième mandat au poste de Vizir qu'il sera arrêté avant d'être exécuté en l'an 312 de l'Hégire.
Abul Faḍl Ja‘far
Il s'agit d'un autre membre de la famille Furât qui fut à son tour Vizir du calife Muqtadir. Il restera à ce poste jusqu'à la mort du calife.
Abul-Fatḥ Faḍl Ibn Ja‘far Ibn al-Furât
Il s'agit du fils d'Abul Faḍl Ja‘far précité. Il fut le Vizir du calife ar-Râzi Billah.
Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad
Il y a aussi Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad Ibn al-Ḥussein al-Hamdâni.
Ce grand homme fut le Vizir du calife ‘Abbasside Muqtadi. Toutefois, sur proposition de Jalâl-ud-Dawla Malik Châh, le calife l'avait destitué à cause de sa tendance Chiite.
Après sa destitution du poste de Vizir par le calife, Abû Chujâ‘ deviendra ascète et élira domicile à Médine où il restera d'ailleurs jusqu'à sa mort en l'an 513 de l'Hégire.
Abul-Ma‘âli
Il s'agit de Hibatullah Ibn Moḥammad Ibn Muṭṭalib qui fut le Vizir du calife al-Mustaẓhir. Il comptait parmi les Vizirs les plus savants et les plus honorables.
L'auteur du livre intitulé «jâmi‘ at-tawârikh» qui avait confirmé le Chiisme de cet illustre savant avait commenté:
«C'est pour cette raison, c'est-à-dire la tendance chiite, que Moḥammad Ibn Malik Châh était contre la désignation d'Abul-Ma‘âlî au poste de Vizir. Ainsi, en guise de protestation, il avait envoyé plusieurs messages au calife en lui disant:
«Comment est-il possible que le Vizir du calife du moment soit un sectaire, autrement un chiite ?»
Le calife avait alors fini par démettre Abul-Ma‘âlî de ses fonctions de Vizir.
Après sa destitution, Abul-Ma‘âlî avait introduit un recours auprès du Sulṭân Moḥammad Ibn Malik Châh à travers Sa‘d-ul-Malik al-’owji, son Vizir. Le Sulṭân avait accepté d'accorder une fois de plus le poste de Vizir à Abul-Ma‘âlî à conditions toutefois que ce dernier ne quittât pas le sunnisme pendant tout son mandat à ce poste. Et il en parla au calife qui répondit favorablement.
Toutefois, le calife le démettra encore plus tard. Ceci poussera alors Abul-Ma‘âlî à rejoindre le Sulṭân Moḥammad Châh à Iṣfahân. Il restera dans la cour de ce Sulṭân jusqu'à la fin de ses jours.
Anu Chirwân Ibn Khâlid Ibn Moḥammad al-Qâsâni
Cet illustre personnage fut le Vizir du calife al-Mustarchid.
Ibn aṭ-Ṭaqṭaqi a dit en parlant de ce grand homme:
«Il comptait parmi les hommes les plus honorables, les plus nobles et les plus bons de son époque. Il avait occupé le poste de Vizir des califes et des Sulṭâns.»
Ibn Kathîr avait confirmé le chiisme d'Anu Chirwân dans son livre intitulé «târîkh Ibn Kathîr» en ajoutant:
«Ibn al-Ḥarîri avait composé un poème en hommage à Anu Chirwân intitulé «al-maqâmât al-ḥârîriyyat», et il l'avait loué dans plusieurs poèmes lyriques. Il l'avait également cité dans son livre intitulé «tarîkh al-wuzarâ’» sur les Vizirs des rois, des Sulṭâns et des califes en disant qu'il était unique et hors du commun étant donné qu'il était doté de grandes qualités scientifiques et très versé dans la littérature ainsi que dans la langue arabe. Il consacrait la mageure partie de son temps à la lecture. Il est décédé en l’an 532 de l’Hégire.»
Mu’ayyid-ud-dîn
Il s'agit de Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn ‘Abdul-Karîm al-Qumi, le chiite Imâmite descendant de Miqdâd Ibn al-Aswad ad-Dû’ali. Il avait occupé le poste de Vizir sous les califes an-Nâṣir, aẓ-Ẓâhir et al-Mustanṣir jusqu'à sa mort en l'an 629 de l'Hégire.
Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb
Il s'agit de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn al-‘Alqami al-Asadî qui fut le Vizir de al-Musta‘ṣim, le calife ‘Abbasside.
Le célèbre homme de lettres aṣ-Ṣaghâni lui avait même dédié de son vivant même un vrai chef-d'œuvre dans le domaine de la littérature intitulé «al-’abâb» autant que ‘Izz-ud-dîn Ibn Abîl-Hadîd d'ailleurs qui lui avait dédié son commentaire de «nahj-ul-balâgha» intitulé «charḥ nahj-ul-balâgha».
Notre Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb avait alors honoré ces deux écrivains en leur offrant des cadeaux de grande valeur.
Toute une multitude de poètes avaient fait l'éloge de ce grand homme qu'était Mu’ayyid-ud-dîn. Il était beaucoup respecté par les honorables savants mais mal jugé par le commun du peuple qui l'accusait à tort de déloyauté et de trahison.
Ibn Taqtaqi avait dit à propos de la négligence du calife Musta‘ṣim et de son irresponsabilité:
«Son Vizir Mu’ayyid-ud-dîn Ibn al-‘Alqamî était conscient de la gravité de la situation. Il lui avait alors envoyé des messages le mettant en garde tout en lui demandant de prendre ses précautions. Malheureusement le calife avait fait le sourd d'oreille en prenant ses avertissements à la légère, influencé par ses proches qui lui faisaient croire que tout était en ordre et qu'il n'y avait pas en réalité de quoi s'inquiéter.
Les proches de calife prétendaient que son Vizir Mu’ayyid-ud-dîn avait tout simplement aggravé la situation parce qu'il voulait en réalité bénéficier d'une grande assistance matérielle pour ses propres intérêts, alors que Mu’ayyid-ud-dîn était l'un des hommes les plus honorables de son époque.»
Moḥammad Ibn Aḥmad al-Wazîr
I s'agit du fils du Vizir Moḥammad beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Sa‘d al-‘Amîdi qui fut à deux reprises chef de service de rédaction Egypte pour deux fois. Il était l'un de grands maîtres de la littérature et de la grammaire arabes.
Cheikh Yâqût avait dit en parlant de lui:
«Il était à la fois grammairien, homme de lettres et linguiste ayant à son actif un bon nombre de livres. Il résidait en Egypte où il occupait le poste de chef de service de rédaction. Il sera démis de ses fonctions avant d'être reconduit à nouveau. Il avait à son actif toute une série de livres dont «tanqîḥ al-balâgha», «al-‘arûḍ», «al-qawâfî» et tant d'autres encore. Il est décédé le vendredi 05 Jumâda II en l'an 433 de l'Hégire.»
Quant à nous, nous ajoutons que, selon Muntajab-ud-dîn Ibn Babaweyh dans son livre intitulé «fihris muṣannifine min ach-chi‘a», sur les écrivains chiites, et l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓhunûn», cette illustre personne serait décédée en l'an 433 de l'Hégire. Il l'avait cité alors qu'il parlait de son livre intitulé «tanqîḥ al-balâgha».
Abul-Qâsim
Il s'agit en fait de al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf al-wazir al-maghribi, le Vizir maghrébin.
Selon Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «al-muṣannifîne min ach-chi‘a» et Ibn Khallikân dans son livre intitulé «al-wafayât», notre Abul-Qâsim était de la lignée de Balâs Ibn Bahrâm Kûr tandis que sa mère Fâṭima était la fille du célèbre Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far an-Nu‘mâni, l'auteur du livre intitulé «al-ghayba». Ces deux honorables écrivains avaient également cité ses œuvres.
Abul-Qâsim est né en l'an 307 [370] de l'Hégire. Il avait occupé le poste de premier ministère pendant le règne du Sulṭân Mu‘tamid-ud-Dawla à Mosul, puis celui de Charaf-ud-Dawla le Sulṭân Bûweyhien à Bagdad avant de devenir une fois de plus Vizir du Sulṭân de Bakr du nom d'Aḥmad Ibn Marwân. Il restera d'ailleurs aux côtés de ce dernier jusqu'à sa mort en l'an 418 de l'Hégire.
Et selon la biographie d'Abul-Qâsim largement détaillée dans le livre intitulé «wafayât al-a‘yân», le Sulṭân Aḥmad Ibn Marwân avait fait déplacer sa dépouille mortuaire jusqu'à Nadjaf où il sera enterré conformément à sa volonté.
Le Vizir Ibn al-‘Amid
Il s'agit du célèbre scribe du nom de Moḥammad Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Amid Abul-Faḍl qui fut le Vizir de Rukn-ud-Dawla, le Sulṭân bûweyhien. Il est décédé en l'an 359 ou en l'an 360 de l'Hégire. Nos honorables écrivains chiites, et tant d'autres d'ailleurs, ont écrit sa biographie détaillée dans leurs livres.
Dhul-Kifâyateyn
Il s'agit du propre fils de Ibn ‘Amid du nom d'Abul-Fatḥ ‘Ali qui avait remplacé ce dernier au poste de Vizir. On retrouve sa biographie détaillée au sein du livre intitulé «yatîmat-ud-dahr [84]».
Abul-Qâsim Ismail Ibn ‘Abbâd
Il s'agit du célèbre Vizir déjà cité ci-haut, l'auteur du livre intitulé «kâfi al-kifât». Il avait hérité ce poste de son propre père ‘Abbâs ‘Abbâd qui l'avait à son tour hérité de ses aïeux qui se l'étaient passé de génération en génération.
مـوصلة الإسـناد بـالإسناد    ورث الوزارة کابراً عن کـابر
رته وإسماعیل بـن عـبادی [85]    یروی عن العبّاس عبـاد وزا
Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa
‘Abdul-Jalîl ar-Râzi a dit en parlant de lui:
«Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa fut le Vizir de ‘Azad-ud-Dawla [86]. C'était un chiite de bonne conviction. Il avait à son actif un poème lyrique en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit eux tous) à la fin duquel on retrouve le passage suivant:
محاسنه التراب أبو تراب    سیشفع لإبن بطّة یـوم تـبلی
Lorsque le cadavre d'Ibn Baṭṭa disparaîtra dans la terre, «Abû-t-Turâb [87]» (le père de la terre) intercédera en sa faveur auprès d'Allah.»
Al-Ḥassan Ibn Mufaḍḍal Ibn Sahlân
Il s'agit du dénommé Abû Moḥammad ar-Râmhormozi qui fut le Vizir de Sulṭân-ud-Dawla ad-Deylami. Selon le Syrien Ibn Kathîr dans son livre intitulé «târîkh ibn kathîr», c'était ce grand homme qui avait construit le mur du mausolée sacré de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui). Il sera assassiné en l'an 412 de l'Hégire.
‘Amîd-ul-Mulk
Il s'agit du fameux Abû Naṣr al-Kondi qui fut le Vizir du Sulṭân Ṭughrul Beyk. Selon le Syrien Ibn Khathîr dans son livre intitulé «târîkh ibn kathîr», il était Chiite Imâmite.
Sa‘d-ul-Mulk
Il fut le Vizir du Sulṭân Moḥammad as-Saljûqî.
Tâj-ul-Mulk
Il s'agit de l'Imâmite du nom d'Abul-Ghanâ’im al-Qumî qui fut le Vizir du Sulṭân Malik Châh.
Charaf-ud-dîn
 Il s'agit ici d'Abû Ṭâhir Ibn Sa‘d al-Qumî. Il fut également le Vizir du Sulṭân Malik Châh.
On peut aussi citer le dénommé Abû Ḥassan.
Il s'agit de Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Faṭîr, le célèbre Vizir scribe. Ibn Kathîr en avait parlé en disant qu'il avait été l'un des Vizirs scribes chiites de l'Iraq.
Ce même Ibn Kathîr avait encore dit en parlant de ce grand homme:
«Lorsque sa tendance chiite s'était dévoilée, quelqu'un vint lui déclarer:
- J'ai vu le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) en rêve me dire: «Vas auprès de Ibn Fatîr et dis lui de te donner dix dinars.»
- Quand est-ce que tu l'as vu ? Lui avait-il demandé.
- Au tout début de la nuit.
- C'est vrai! Car, moi je l'ai vu en rêve vers la fin de la nuit et il m'a ordonné de donner une aumône à quelqu'un de précis qui viendrait me voir, avait reconnu Ibn Faṭîr…»
Nous avons extrait cette histoire du livre intitulé «târîkh ibn kathîr» de Ibn Kathîr qui l'a rapporté du livre en persan, écrit de la main du Juge al-Mar‘achi, intitulé «ṭabaqât».
Mu‘în-ud-dîn Abû Naṣr Aḥmad
Il s'agit du célèbre Scribe al-Kâchi qui fut l'un des Vizirs du Sulṭân Maḥmûd Ibn Moḥammad Ibn Malik Châh.
Fakhr-ud-dîn Ṭâhir
Il s'agit en fait du propre fils de ce Vizir Mu‘în-ud-dîn al-Kâchi. Il fut Vizir d'Alb Arsalân Ibn Ṭughurl Ibn Moḥammad Ibn Malik Châh.
On a également Mu‘în-ud-dîn Ibn Fakhr-ud-dîn al-Kâchi.
Il s'agit du propre fils du Vizir Fakhr-ud-dîn Ṭâhir al-Kâchi. Il héritera du poste de Vizir après la mort de son père.
Il faut également citer les membres de la famille Juwayn avec en tête Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni. Il s'agit de Ṣâḥib le grand, beaucoup plus connu sous le nom de «Ṣâḥib-ud-Dîwân» qui signifie «le chef de caibnet». Il était le chef de caibnet du Sulṭân Moḥammad Khawarizm Châh puis celui du Sulṭân Jalâl-ud-dîn.
Il y a ensuite ‘Alâ’-ud-dîne ‘Aṭâ’-ul-Mulk al-Juwayni, le frère de Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni ainsi que son fils du nom de Ṣâḥeb Mu‘aẓẓam Amîr Rachîd Bahâ’-ud-dîne Moḥammad en hommage duquel Cheikh Meytham al-Baḥrânî avait rédigé un livre intitulé «charḥ nahj-ul-balâga», autant que Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi son livre intitulé «al-kâmil fit-târîkh» sur l'histoire, auquel il donnera ensuite le titre de «al-kâmil al-bahâ’î».
Il y a ensuite le frère de ce Rachîd Bahâ’-ud-dîne Moḥammad du nom de Ṣâḥib Charaf-ud-dîn Hâroun, un autre fils de «Ṣâḥib-ud-Dîwân». Selon le Cheikh al-Mar‘achi dans son livre intitulé «majâlis al-mû’minîn», ce second fils de Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni était versé dans toutes les disciplines y compris la musique. Il avait succédé à son frère au poste de Vizir.
4) Une autre classe de scribes parmi les honorables Chiites
On retrouve parmi eux des gens tels que le fameux Aḥmad Ibn Yûsuf Ibn Ibrâhim. Il fut mentionné par le Cheikh Ibn Chahrâchûb dans son livre portant sur les poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il a une biographie assez détaillée dans l'encyclopédie de Cheikh Yâqût intitulé «mu‘jam al-’udabâ’», sur les célèbres hommes de lettres. Son père Abû Ya‘qûb Yûsuf Ibn Ibrâhim comptait également parmi les honorables scribes. Il servait de secrétaire à Ibrâhim Ibn al-Mahdi, le calife ‘Abbasside. Il était sorti tout droit de l'école du célèbre Cheikh Imâmite du nom d'Ismâ‘îl Ibn Abî Sahl Ibn Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût fil-kalâm» dans le domaine de la théologie scolastique.
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Thawâba Ibn Khâlid al-Kâtib
Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-‘Abbâs le scribe. Il avait vécu à l'époque Mahdi, le calife ‘Abbasside.
Cheikh Yâqût avait confirmé le chiisme de ce Abul-‘Abbâs dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’».
Selon certains chercheurs, Abul-‘Abbâs serait décédé en l'an 277 de l'Hégire, plutôt en 273 de la même ère selon certains autres. Cheikh Yâqût lui a écrit une biographie assez détaillée dans son «mu‘jam al-’udabâ’»
On a aussi Abu Aḥmad ‘Obeydullâh Ibn ‘Abdullâh Ibn Ṭâhir Ibn al-Ḥussein Ibn Moṣ‘ab Ibn Ruzayq Ibn Mâhâ [Mâhân] al-Khozâ‘i le prince Imâmite de Bagdad. Il était le gouverneur de Bagdad et de Khorasân. C'était un honorable savant, un grand poète, un écrivain de valeur et également un homme très habîle. Et cela était d'ailleurs tout à fait normal étant donné que son père et son grand-père avaient eux aussi les mêmes qualités.
Al-Khaṭîb a dit en parlant de ce Abû Aḥmad:
«C'était un honorable homme de lettres et un poète vraiment éloquent. Son père était un grand poète aussi généreux que charitable. Son grand-père Ṭâhir était un homme dont le degré de perfection ne valait même plus la peine d'être décrit. Il faisait partie des trois personnes que Ma’mûn, le calife ‘Abbasside, avait qualifiées des rois les plus honorables du monde et de la religion qui auraient marqué l'histoire, à savoir, le roi Alexandre le Grand, Abû Muslim Khurassanien et ce Ṭâhir qui était d'ailleurs de tendance chiite autant que son petit-fils Abû Aḥmad…
Abû Aḥmad est décédé la nuit du samedi 12 Chawwâl de l'an 300 de l'Hégire.»
Cette description fut rapportée de al-Khaṭîb par Ḍiyâ’-ud-dîn dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar».
Aḥmad Ibn Ibrâhim Aẓ-Ẓabî qui
Selon le livre intitulé «ma‘âlim-il-‘ulamâ’» de Rachîd-ud-dîn al-Mâzandarâni, était l'un d'honorables scribes.
Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari
Il s'agit du gendre du Vizir Ja‘far Ibn Maḥmûd qui avait épousé sa fille Um Aḥmad. Il comptait parmi les fidèles chiites les plus honorables et les plus équitables.
Selon Cheikh al-Mas‘udi dans son livre intitulé «ithbât-ul-waṣiyya», ‘Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari était le meilleur écrivain et le meilleur savant de tout le califat de al-Musta‘în Billah, le calife ‘Abbasside.
Aḥmad Ibn Alawiyya
Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Aswad, le scribe al-Karrâni al-Iṣfahâni.
Yâqût a dit en parlant de lui:
«C'était un grand linguiste qui s'adonnait à l'enseignement de la littérature. Et il avait à son actif une série d'excellents poèmes. Il avait fait partie des compagnons de Lufdha [abî ‘Ali Lughdha] avant de rejoindre Aḥmad Abû Dalaf…Il avait à son actif une série d'épîtres de haute qualité dont «ach-chayb wal-khiḍâb» en plus d'un poème lyrique aux mille rimes. Ce poème avait tellement impressionné Abû Ḥatam as-Sédjestâni qu'il avait déclaré:
«Ô Peuple de Basra, le peuple de Isfahan vous a dépassé.»
Aḥmad Ibn Alawiyya est décédé après l'an 320 de l'Hégire alors qu'il était âgé de plus de cent ans».
Ibrâhim Ibn Abî [Ḥafṣ], Ja‘far Abû Isḥâq al-Kâtib
Il s'agit en fait du fameux scribe mentionné par Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a» et qui avait été disciple d'Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Il faisait ainsi donc partie des scribes du troisième siècle de l'Hégire étant donné qu'Abû Moḥammad (Que la paix soit sur lui) est mort exactement en l'an 260 de l'Hégire.
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Sayyâr Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre scribe de la ville de Basra qui fut l'un des secrétaires de la famille Ṭâhir. Il s'agit en fait de ce scribe beaucoup plus connu sous le nom de Sayyari dont nous avions déjà parlé dans le chapitre consacré au devancement des savants chiites dans les sciences coraniques du présent livre. Il fut tour à tour disciple de l'Imam Abû al-Ḥassan ‘Ali al-Hâdi et de son fils l'Imam Abû Moḥammad al-Ḥassan al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous).
Isḥâq Ibn Nobakht
Il s'agit du scribe qui avait eu l'honneur de voir l'Imam al-Mahdi (Qu'Allah hâte sa réapparition). Il est le fils d'Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût». Ce grand savant avait été l'un des disciples de l'Imam al-Hâdi (Que la paix soit sur lui) et il avait vécu à l'époque du calife ‘Abbasside al-Mutawakkil jusqu'à la fin du troisième siècle de l'Hégire.
Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre écrivain de an-Nu‘mân que nous avons déjà cité parmi les commentateurs du saint Coran.
Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh ou Moḥammad Ibn Aḥmad
Il s'agit du célèbre écrivain, poète et homme de lettres de Basra connu sous le nom de «al-Mufajja‘», qui signifie «l'affligeant» parce que la plupart de ses poèmes étaient consacrés aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il se plaignait tellement dans ses poèmes à cause de leur assassinat qu'on l'avait surnommé «l'affligeant».
Son Chiisme a été confirmé par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», par Yâqût dans son livre sur les hommes de lettres intitulé «mu‘jam al-’udabâ’», par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» ainsi que par Cheikh an-Najâchi dans son livre sur les écrivains Chiites intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a».
Ce grand savant a à son actif un bon nombre de livres parmi lesquels «al-marjân fî ma‘âni ach-Chi‘r», «al-munqadh fil-’îmâne», dans le même genre que le livre de Ibn Dureyd son contemporain intitulé «al-malâḥin», un poème lyrique intitulé «qaṣîda al-achbâh» dans lequel il compare le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) aux prophètes. Il y a également «suqât [su‘ât] al-‘arab», «gharâ’ib al-majâlis», «at-tarjumân», «sa‘d al-madîḥ», «ḥadd-ul-bukhl», «al-hijâ’», «al-maṭâyâ», «ach-chajar wan-nabât», «al-a‘râb», «al-lugha», «ach‘âr-il-ḥarb» sur les poèmes de guerre, «‘arâ’is-ul-majâlis», «gharîb chi‘ri Zayd-ul-Khayl» sur les étranges poèmes de Zayd Kayl, le commentaire du poème lyrique de Nafṭaweyh sur l'irrégularité de la langue arabe intitulé «charḥ qaṣîda Nafṭaweyh fî gharîb-il-lughat», «ach‘âr al-ḥawâri» ainsi que le livre intitulé ««chi‘ri Zayd-ul-Khayl aṭ-Ṭâ’î».
Ce grand poète est décédé en l'an 320 de l'Hégire.
Al-Iskâfi, Moḥammad Ibn Abî Bakr Hammâm Ibn Sahl
Beaucoup plus connu sous le nom de «al-Kâtib al-Iskâfi» (l'écrivain d'Iskâf), il comptait parmi les grands Cheikhs Chiites versés dans toutes les disciplines de la science. Il a écrit des livres pratiquement dans tous les domaines, et on retrouve sa biographie en détail dans les livres portant sur les rapporteurs chiites.
Il est né le lundi 07 Dhul Qa‘da de l'an 258 de l'Hégire, et il est décédé la nuit du jeudi onze Jumâda II de l'an 336 de la même ère.
Al-Khâzin Abû Moḥammad ‘Abdullâh Ibn Moḥammad, le trésorier
Il s'agit du célèbre poète et écrivain d'Isfahân qui fut le trésorier et le scribe de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd. Il a une biographie détaillée dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» sur les poètes convertis au Chiisme.
Abû Bakr aṣ-Ṣûli
Il s'agit du fameux écrivain du nom de Moḥammad Ibn Yaḥyâ Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs très célèbre dans le jeu d'échecs.
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» avait parlé de la biographie de cet illustre savant tout en confirmant son Chiisme. Et on retrouve également sa biographie détaillée dans le livre intitulé «târîkh Ibn Khallikân» dans lequel on retrouve le passage suivant:
«Aṣ-Ṣûli est décédé en l'an 335 ou 336 de l'Hégire à Basra où il s'était réfugié après avoir rapporté un hadith en faveur d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Les intégristes avaient vainement tenté de le tuer.»
Quant à nous, nous ajoutons que ceci confirme la déclaration de Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb dans son livre «ma‘âlim al-‘ulamâ’-ich-chi‘a» selon laquelle Abû Bakr était très pieux dans ses poèmes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
On a aussi Ibrâhim Ibn ‘Abbâs Ibn Moḥammad Ibn aṣ-Ṣûl Tekkîn aṣ-Ṣûli.
Il s'agit en fait de l'oncle du père d'Abû Bakr aṣ-Ṣûli Moḥammad Ibn Yaḥyâ Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs dont nous venons de parler. Il était le meilleur physionomiste de toute son époque et même le meilleur poète parmi les écrivains contemporains.
Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb l'a mentionné dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’-ich-chi‘a» parmi les poètes à la cause des Ahl-ul-Bayt.
Ibn Khallikân a rapporté du livre intitulé «al-waraqa» que Ibrâhim Ibn ‘Abbâs était entré en contact avec Dhur Riyâsateyn Faḍl Ibn Sahl. Ce qui lui avait permis d'occuper plusieurs postes dans la cour du Sulṭân jusqu'à la fin de ses jours. Il est décédé le 15 Cha‘bân de l'an 243 de l'Hégire alors qu'il était le chargé de finance de la ville de Samarra.
Le célèbre poète Di‘bal Ibn ‘Ali al-Khuzâ‘i avait déclaré:
«Si Ibrâhim Ibn ‘Abbâs devait subsister grâce à la poésie, nous nous aurions carrément perdu notre moyen de subsistance.»
On a également Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Obeydullâh Ibn Moḥammad Ibn ‘Ammâr ath-Thaqafi.
Il s'agit du célèbre écrivain qui servait de tuteur à Qâṣim Ibn ‘Obeydullâh et ses enfants. Il s'était allié à Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn al-Jarrâḥ de qui il avait même rapporté un bon nombre de hadiths.
Il avait à son actif une série d'assemblées et de récits intéressants. Cheikh al-Khaṭîb l'a mentionné dans son livre intitulé «târîkh Baghdâd» tout en confirmant son Chiisme.
Selon Yâqût qui lui a écrit une assez longue biographie, cet Abul-‘Abbâs était beaucoup plus connu sous le nom de «Ḥimâr ‘Uzayr» qui signifie «l'âne de ‘Uzayr».
Ibn an-Nadîm l'a également mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist» en disant:
«Il est décédé en l'an 319 de l'Hégire».
Quant à Yâqût, il a dit en parlant de cet illustre personnage:
«Il est décédé en l'an 314 de l'Hégire. Il avait à son actif un bon nombre de livres dont «al-mubyaḍḍa fî akhbâr maqâtil Âl Abî Ṭâleb» sur l'assassinat des membres de la famille d'Abî Ṭâleb, «al-anwâr», «mathâlib Abî Kharâch», «akhbâr Suleymân Ibn Abî Cheikh», «az-ziyâdât fî akhbâr al-wuzarâ’» sur les Vizirs, «akhbâr Ḥujr Ibn ‘Uday», «risâlatuh fî Bani ’Umayya», «akhbâr Abî Nû’âs», «akhbâr Ibn ar-Rûmi wal-ikhtiyârat min chi‘rih» sur Ibn ar-Rûmi en plus d'une collection de ses poèmes, «risâlatuh fî tafḍîl Bani Hâchim wa awliyâ’ihim wa dhammi Bani ’Umayya wa atbâ‘ihim» sur les mérites de Bani Hâchim et leurs partisans et le blâme de Bani Omeyya et leurs adeptes, «risâlatuh fî amr Ibn al-Muḥraz al-maḥddith» sur Amr Ibn al-Muḥriz le rapporteur de hadiths, «akhbâr Abîl-‘Aṭâhiya», «al-munâqiḍât» ainsi que le livre intitulé «akhbâr ‘Abdullâh Ibn Mu‘âwiya Ibn Ja‘far».»
Abul-Qâṣim Ja‘far Ibn Qudâma Ibn Ziyâd al-Kâtib
Il était compté parmi les grands écrivains de son époque et il était vraiment excellent dans la littérature sans compter qu'il avait une très bonne renommée.
Cet illustre cheikh est décédé en l'an 319 de l'Hégire. Et nous allons d'ailleurs parler de son fils Qudâma Ibn Ja‘far dans le chapitre consacré au ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la stylistique.
Cheikh Abû Bakr al-Khawârizmi
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn ‘Abbâs le Cheikh de la littérature. Il était le maître incontesté de son époque dans les différentes disciplines de la langue arabe.
Ath-Tha‘âlibi a écrit dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr», en parlant de cet illustre savant:
«Il était la grande sommité de son époque et une vraie mer dans le domaine de la littérature, de la poésie, de la prose et de la composition. C'était un homme honorable qui avait pu associer l'éloquence à l'art de s'exprimer. Il tenait des conférences sur les récits des peuples arabes et leurs recueils de poèmes.
Il enseignait également la lexicographie, la grammaire ainsi que la poésie. Et quand il donnait cours, il entrait dans les moindres détails tout en évoquant les points les plus rares en rapport avec le sujet à l'ordre du jour. Ce qui a fait qu'il puisse atteindre le haut sommet de la littérature arabe.»
Ce grand savant est décédé au cours du mois sacré de Ramadan de l'an 383 de l'Hégire.
Voici un extrait de son poème, dans le paragraphe en rapport avec le mot «Âmol» du livre intitulé «mu‘jam al-buldâne»:
فأخوالی ویحکی المرء خـاله    بآمــل مـولدی وبـنو جــریر
وغـیری رافـضی عـن کـلاله    فـها أنـا رافـضی عـن تـراث
Abul-Faḍl Badî‘-uz-Zamân
Il s'agit du célèbre savant du nom d'Aḥmad Ibn al-Ḥussein Ibn Yaḥyâ Ibn Sa‘îd al-Hamdhâni, l'une de grandes figures du monde scientifique de son époque. Et selon ce que rapportent les éminents savants dans sa biographie, il était tellement célèbre que ça ne valait même plus la peine de le présenter.
Cheikh Abû ‘Ali a écrit dans son livre intitulé «muntahâ al-maqâl» qu'il était Chiite Imâmite et qu'il était le créateur du style littéraire du genre «Maqâmât» [88]. Il est décédé en l'an 378 de l'Hégire.
Al-Qanâni
Il s'agit d'Abul-Ḥassan al-kâtib, l'un de grands maîtres de la lexicographie, de la grammaire et de la littérature arabe.
Le célèbre écrivain avait à son actif un bon nombre de livres dont le livre intitulé «nawâdir al-akhbâr» et un autre sur les 413 voies ayant rapporté le hadith de l'imâmat intitulé «ṭuruq khabar al-wilâya thalâthata ‘achar wa arba‘u mi’ah».
On retrouve sa biographie détaillée dans le «al-fihrist» du Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que dans «al-fihrist» de Cheikh an-Najâchi. Nous l'avions d'ailleurs reproduite dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Fakhr-ul-Kuttâb
Il s'agit d'Abû Ismâ‘îl al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Abd-uṣ-Ṣamad al-Iṣfahâni. Il était beaucoup plus connu sous le nom de aṭ-Ṭughrâ’î parce qu'il avait eu recours aux monogrammes dans la préface de son livre intitulé «al-aḥkâm as-sulṭâniyya» à l'époque où il était Vizir du Sulṭân Mas‘ûd Ibn Moḥammad as-Saljûqi à Muṣil au bord du fleuve tigre.
Il sera injustement assassiné par le propre frère de ce même Sulṭân Mas‘ûd en l'an 515 de l'Hégire.
On retrouve sa biographie en détail dans un bon nombre de livres écrits par nos honorables savants chiites, entre autres, «rîyâḍ-ul-‘ulamâ’» et «ṭabaqât ic chi‘a» du Cheikh al-Mar‘achi ainsi que le livre intitulé «’amal-ul-’âmil» du Cheikh al-Ḥurr al-‘Âmili. Il est également l'auteur du célèbre poème rimé intitulé «lâmiyyat al-‘ajam» qu'il a d'ailleurs composé à Bagdad en l'an 505 de l'Hégire alors qu'il était âgé de 57 ans. Ce poème a été cité par Ibn Khallikân dans la biographie qu'il lui avait écrite. Nous avions reproduit le commentaire de ce poème dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Sa‘d Ibn Aḥmad Ibn Makki an-Nîli
C'était un précepteur et un écrivain très célèbre qui était en même temps poète. Il était très versé dans la littérature, dans la grammaire ainsi que dans la lexicographie arabe.
L'écrivain du nom de al-‘Imâd al-Kâtib a dit en parlant de lui, avant de citer un extrait de son poème:
«C'était un extrémiste Chiite très pieux et vraiment versé dans la littérature. Il enseignait le saint Coran et la langue arabe à l'école primaire. Il était très fanatique et il avait vécu jusqu'à la décrépitude. Il était même devenu aveugle à l'âge de 90 ans. Je l'avais vu pour la toute dernière fois à «Darb Ṣâliḥ» à Bagdad en l'an 592 de l'Hégire.»
Ibn Ziyâda
Il s'agit du célèbre écrivain de Bagdad du nom d'Abû Ṭâleb Yaḥyâ Ibn Abîl-Faraj Sa‘îd Ibn Abîl-Qâṣim Hibbatullah Ibn ‘Ali Ibn Qazzu ‘Ali Ibn Ziyâda ach-Cheybâni.
Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:
«Il comptait parmi les grandes figures de la science et les honorables savants qui brillaient dans le domaine de la rédaction, de la composition et de la mathématique. Il avait également des connaissances considérables dans le domaine de Fiqh, d'Uṣûl-ul-fiqh ainsi que dans diverses autres disciplines d'ailleurs.
Il a été cité parmi les savants et les poètes Chiites par l'auteur du livre intitulé «Nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» avec beaucoup d'éloges.
Et selon ce même Ibn Khallikân, ce grand savant est décédé en l'an 574 de l'Hégire. Il est enterré dans le mausolée de l'Imam Abul-Ḥassan Mûssâ al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).»
Il est né pendant le mois de Ṣafar de l'an 522 de l'Hégire.
‘Ali Ibn ‘Isâ al-Irbili Ibn Abul-Fatḥ
Cet illustre savant était le compagnon du prince Bahâ’-ud-dîne al-Amir Fakhr-ud-dîn al-Irbili.
Comme nous l'avons d'ailleurs déjà mentionné plus haut, Ibn Châkir l'a cité dans son livre intitulé «fawât al-wafayât».
Ce même Ibn Châkir a encore dit toujours en parlant de lui:
«Il avait composé des poèmes et il avait dirigé la bibliothèque du gouvernorat de Irbil Ibn Ṣalâba. Il se rendra par la suite à Bagdad où il dirigera le service de rédaction à l'époque du fameux ‘Alâ’-ud-dîne.
Il est décédé en l'an 692 de l'Hégire.»
Ce grand savant est l'auteur du livre intitulé «kachf al-ghummah fî imâmat-il-A’immah» sur l'Imâmat des Imams infaillibles parmi les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) édité en Iran. Son tombeau situé dans la partie Ouest de Bagdad est très visité.
‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi
Il s'agit d'Ali Ibn al-Muẓaffar, l'auteur du fameux livre intitulé «at-tadhkira» en cinquante tomes. Il a été cité dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» parmi les poètes convertis au Chiisme.»
Ibn Châkir a écrit dans son livre intitulé «fawât al-wafayât»:
«Le grand homme de lettres, le grand lecteur du saint Coran, le rapporteur de hadiths et l'écrivain ‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi, le célèbre scribe de Ibn Wadâ‘a beaucoup plus connu sous le nom d'al-Wadâ‘i. Il est né en l'an 640 de l'Hégire et est décédé en l'an 716 de la même ère.»
Ibn Châkir a confirmé le Chiisme d'al-Kondi dans ce même livre, autant que aṣ-Ṣafdi dans son livre d'histoire d'ailleurs.
 
CHAPITRE XI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-MA‘ÂNI [89], DE BAYÂNE [90], DE FAṢÂHAT [91] ET DE BALÂGHAT [92]
XI.1 - Le fondateur de ces disciplines et le premier à avoir écrit dans le domaine
Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le dénommé l'imam al-Marzbâni, de son vrai nom, Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Imrân Ibn Mûssâ Ibn Sa‘îd Ibn ‘Abdullâh al-Marzbâni. Résident à Bagdad en Iraq, il était Perse originaire de Khorâsân. Il avait à son actif un livre dans ce domaine «al-mufaṣṣal fî ‘ilm-il-bayâne wal-faṣâhat».
Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist»:
«Ce livre avait près de trois cents feuilles».
Et pourtant Ḥâfiẓ Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a dit à ce propos:
«Le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine est le dénommé ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni».
Or, il s'avère que Cheikh al-Marzbâni est décédé en l'an 378 de l'Hégire tandis que Cheikh ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni est décédé bien plus tard en l'an 444 de la même ère.
En outre, Cheikh al-Yâfi‘î a écrit dans son livre d'histoire dans la biographie de al-Marzbâni:
«Il avait appris la littérature auprès de Ibn Dureyd et de Ibn al-Anbâri.»
Cheikh al-Yâfi‘î a encore dit en parlant toujours de Cheikh al-Marzbâni en plus d'un extrait de son poème:
«Il avait rédigé une série de livres de grande valeur en plus des recueils hors du commun et une multitude de hadiths portant sur la littérature. Il avait plusieurs œuvres à son actif et il était vraiment digne de confiance dans le rapportage de hadiths. Il était de tendance Chiite. Il avait composé peu de poèmes, mais de grande qualité.»
Cheikh Ibn Khallikân avait pratiquement tenu ces mêmes propos sur Cheikh al-Marzbâni tout en reconnaissant également son chiisme.
Pour prouver le degré de savoir du Cheikh al-Marzbâni, l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» lui avait attribué le titre de «al-‘Allâma», qui signifie «l'Erudit», alors qu'il parlait de célèbres théologiens scolastiques.
Quant à nous, nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste complète de ses œuvres. Il est né au mois de Jumâda II de l'an 297 de l'Hégire et décédé, selon les uns, le vendredi 02 Chawwâl de l'an 378 de l'Hégire, et selon les autres, en l'an 384 à l'Est de Bagdad. Et c'est l'honorable Cheikh Abû Bakr Khawârizmi qui avait dirigé ses funérailles. Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux.
Toujours selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», il y a un autre savant Chiite qui avait également devancé Cheikh ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni dans ce domaine en plus de Cheikh al-Marzbâni. Il s'agit en effet du fameux Moḥammad Ibn Aḥmad, le Vizir et le fils du Vizir Abû Sa‘îd al-‘Amîdi décédé en l'an 423 de l'Hégire. C'est lui l'auteur du livre intitulé «tanqîḥ al-balâgha».
Cheikh Montajib-ud-dîn Ibn Bâbeweyh a mentionné ce grand savant dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a al-imâmiyya» portant sur les noms des écrivains Chiites Imâmites, autant que Cheikh Yâqût d'ailleurs qui a écrit dans son livre:
«Moḥammad Ibn Aḥmad était à la fois grammairien, linguist, homme de lettres et écrivain. Il vivait en Egypte où il dirigeait le service de rédaction avant d'être démis de ses fonctions pour être rétabli plus tard. Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels le livre intitulé «tanqîḥ-ul-balâgha» et un autre intitulé «al-‘arûḍ wal-qawâfi». Il est décédé le jeudi 05 Jumada II de l'an 433 de l'Hégire».
Signalons toutefois que la date de 384 de l'Hégire que nous nous sommes avancée est plus exacte.
XI.2 - Quelques livres écrits par les savants Chiites dans le domaine de la lexicologie (‘Ilm-ul-Ma‘âni) et de la réthorique (‘Ilm-ul-Bayâne)
Parmi les livres écrits dans ce domaine, nous avons:
Tajrîd al-balâgha
 Il s'agit du livre sur l'éloquence rédigé par le célèbre chercheur du Baḥrayn du nom de Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham. Il était contemporain de Cheikh as-Sakkâki, l'auteur du livre intitulé «al-miftâḥ» que nous avons eu à mentionner parmi les théologiens scolastiques Imâmites.
Tajwîd al-barâ’a fî charḥ tajrîd al-balâgha
Il s'agit du commentaire de ce même «tajrîd al-balâghat» de Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham rédigé par l'honorable Cheikh as-Suyûri al-Miqdâd Ibn ‘Abdullâh l'un de grands savants Chiites.
Charḥ al-miftâḥ
Il s'agit du commentaire de «Al-Miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki rédigé par le Cheikh Ḥisâm-ud-dîn al-Mu’adhdhini. Cet illustre savant a pu achever ce livre en l'an 742 de l'Hégire à Jorjanya dans le Khawârizm. Ce livre a été également mentionné par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», toutefois sans la date de naissance ni celle du décès de son auteur étant donné que sa biographie ne se retrouvait qu'au sein des livres chiites.
Un autre livre intitulé «charḥ al-miftâḥ».
Il s'agit d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki l'œuvre cette fois-ci de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi.
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit en parlant de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi:
«C'était l'un de nos Cheikhs Chiites qui avait maîtrisé plusieurs disciplines à la fois. Un bon nombre d'élèves de Cheikh ‘Ali al-Karaki l'avaient cité dans la célèbre épître de ce dernier parmi les noms des Cheikhs Chiites, sans toutefois mentionner sa date de sa naissance ni celle de son décès».
Quant à nous, nous ajoutons que Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi a de même été cité dans le livre intitulé «tadhkirat al-mujtahidîne», sur les jurisconsultes chiites en plus de son livre susmentionné sans non plus sa date de naissance ni celle de son décès. Et c'est d'ailleurs le cas de l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn».
Un autre livre encore intitulé «charḥ al-miftâḥ».
 Il s'agit là d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki rédigé par le Cheikh, l'imam, al-‘Allâma, le roi des chercheurs et la sommité de la communauté et de la religion, le fameux Moḥammad Ibn Moḥammad ar-Râzi Abû Ja‘far al-Buwayhi.
Selon l'auteur du livre intitulé «Riyâḍ al-‘Ulamâ’», cet illustre savant était un membre du clan du très célèbre Ibn Buweyh de Qom en Iran. L'auteur du livre intitulé «’amal al-’âmil» avait lui aussi parlé de ce même «charḥ al-miftâḥ».
Nous lui avons quant à nous écrit une biographie assez détaillée au sein de notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Il est décédé en l'an 766 de l'Hégire.
XI.3 – Dans le domaine de ‘Ilm-ul-Badî‘ât [93]
Le tout premier à avoir posé les bases de ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la stylistique est le dénommé Ibn Harm Ibrâhim Ibn ‘Ali Ibn Salama Ibn Harma. Cet illustre savant était chiite, et il était même le poète des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous avons également reproduit sa biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Quant au tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine, il s'agit officiellement d'un duo formé par Qudâma Ibn Ja‘far et ‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz. Ces deux écrivains avaient vécu à la même époque, et on ne sait pas préciser qui avait devancé l'autre.
Ṣafiyy-ud-dîn al-Ḥilli a écrit le passage suivant au tout début du commentaire de son livre sur la stylistique:
«‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz avait regroupé un total de dix sept styles sur la rhétorique. Quant à son contemporain, l'écrivain Qudâma Ibn Ja‘far, il en avait regroupé vingt. Or, étant donné que sept styles étaient communs à Qudâma et à ‘Abdullâh, les deux savants avaient regroupé à eux deux au total trente styles différents. Ces trente styles constituaient depuis lors des modèles dans la composition des livres».
Le Cheikh Chiite Qudâma Ibn Ja‘far avait à son actif un livre intitulé «naqd-uch-chi‘r». Cette critique de la poésie était beaucoup plus connue sous le nom de «naqd Qudâma» qui signifie «La critique de Qudâma».
Quant à nous, nous ne pouvons confirmer le devancement de Ibn al-Mu‘taz sur Qudâma Ibn Ja‘far, si ce n'est dans la dénomination même de ‘Ilm-ul-Badî‘ât.
En effet, on retrouve le passage suivant au tout début du livre de Ibn al-Mu‘taz:
«Aucun autre n'avait regroupé les différents styles littéraires avant moi ni d'ailleurs rédigé un livre dans ce domaine. Et bien qu'Allah le Très-Haut ait ordonné aux gens de s'exprimer clairement comme lui, nous n'avons rien trouvé qui puisse prouver ses déclarations.
 
CHAPITRE XII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-‘ARÛḌ [94]
XII.1 - Le fondateur de ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie
Il est reconnu à l'unanimité que le fondateur de la prosodie n'est autre que le fameux Khalîl Ibn Aḥmad déjà cité dans la littérature. Il avait fondé cette discipline enfin de fortifier les poèmes des Arabes. Ce qui explique pourquoi il était beaucoup plus connu sous le nom de «al-‘Aruḍi» qui signifie «le maître de la prosodie». Il y a tellement de savants qui ont confirmé ce fait que nous ne pouvons pas tous les citer dans ce livre condensé. Nous avons néanmoins reproduit leurs noms dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Et pourtant Ibn Fâris avait prétendu dans son livre intitulé «aṣ-ṣâḥebi» que la prosodie était une science très ancienne qui fut par la suite moins usitée chez le peuple arabe avant d'être ravivée par Khalîl Ibn Aḥmad. Il avait recouru à la déclaration de Walîd Ibn Mughîra au sujet du saint Coran pour soutenir ses affirmations.
En effet, Walîd Ibn Mughîra avait déclaré qu'il avait comparé ce que le Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) lisait, à savoir le saint Coran, avec tous les divers genres de poésie et il l'avait trouvé tout à fait différent.
Bien sûr, aucun fait historique et aucune source authentique ne prouvent la prétention selon laquelle la prosodie avait toujours existé chez le peuple arabe.
En fait, cette prétention de Cheikh Ibn Fâris n'est qu'une simple présomption et une estimation propres à lui sans aucune considération scientifique car, Walîd Ibn Mughîra connaissait naturellement et instinctivement les rimes de la poésie, autant que pour la langue arabe elle-même d'ailleurs. Et ladite connaissance n'a en tout cas rien à voir avec la discipline dont Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad avait regroupé les différents genres en cinq ronds à base desquels on pouvait extraire quinze mètres [95] différents.
Ḥamza Ibn al-Ḥassan al-Iṣfahâni a écrit dans son livre intitulé «at-tanbîh»:
«Le monde islamique n'a jamais eu autant de chance que d'avoir Khalîl Ibn Aḥmad quant à l'invention des disciplines jusque-là encore inconnues dans le monde scientifique. Et il n'y a pas mieux comme preuve si ce n'est son invention de ‘Ilm-ul-‘Arûḍ (la prosodie) sans du tout l'avoir apprise auprès de quelqu'un et sans avoir non plus été devancé dans le domaine.»
Abul-Faraj Moḥammad Ibn Isḥâq Ibn Abî Ya‘qûb an-Nadîm a dit en parlant de ce Khalîl Ibn Aḥmad:
«Il était le premier à avoir fondé la prosodie afin de fortifier les poèmes des arabes».
Quant à Ibn Qouteyba, il a dit en parlant toujours de Khalîl Ibn Aḥmad:
«Il est l'inventeur de la prosodie.»
Abû Bakr az-Zobeydi a écrit lui aussi au tout début de son livre intitulé «istidrâk-ul-ghalaṭ»:
«Quant à Khalîl Ibn Aḥmad, il était vraiment unique à son époque. Il était le héros et le manitou de la communauté et le professeur des doués vraiment unique en son genre… Il avait rédigé un livre renfermant ses créations dans le domaine de la prosodie intitulé «al-farch wal-mithâl» dans lequel il avait regroupé la totalité des scansions de la poésie dans la sphère appropriée. Il put alors produire des sections vraiment superbes, étonnantes et extraordinaires.»
‘Abdul-Wâḥîd a écrit dans son livre intitulé «marâtib-un-nuḥât» sur les grammairiens:
«Khalîl Ibn Aḥmad avait inventé des choses vraiment merveilleuses sans avoir jamais été devancé dans le domaine… et son invention de la prosodie ainsi que la création de nouveaux mètres étaient des nouveautés alors inconnues dans la poésie arabe».
Ibn Khallikân a à son tour écrit dans la biographie de Khalîl Ibn Aḥmad:
«Il avait inventé la prosodie et l'avait mise au service de l'humanité…»
Quant à al-‘Allâma Jamâl-ud-dîn al-Ḥassan Ibn Yûsuf Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli, il a dit dans son livre intitulé «al-khulâṣa»:
«Khalîl Ibn Aḥmad était vraiment le meilleur dans la littérature, et son avis constituait une preuve tangible dans ce domaine. Il avait inventé la prosodie et sa vertu était si connue de tous que ça ne valait même plus la peine d'en parler. Il était de tendance Imâmite.»
Dans l'impossibilité de rapporter la totalité des déclarations des savants à propos de Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad dans ce résumé, nous pouvons nous arrêter ici.
XII.2 - Le premier à avoir rédigé un livre sur la prosodie après Khalîl Ibn Aḥmad
Selon Abul-‘Abbâs Ibn al-Mubarrad, le tout premier à avoir écrit un livre sur la prosodie après Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad est le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini qui n'est autre que le célèbre grammairien du nom de Bakr Ibn Ḥabîb (Qu'Allah soit satisfait de lui). Il est décédé en l'an 248 de l'Hégire. Il était l'un des élèves du fameux Ismâ‘îl Ibn Meytham, le professeur des théologiens scolastiques Chiites.
Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:
«Abû ‘Othmân al-Mâzini était le maître des savants de la grammaire arabe, de la langue arabe et de la littérature de toute la ville de Basra. Sa suprématie dans ce domaine était reconnue de tous.»
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar avait pratiquement tenu les mêmes propos que Cheikh an-Najâchi en ajoutant que c'était l'un des savants Chiites.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» en parlant d'Abû ‘Othmân:
«C'était un vrai maître en langue arabe pourvu de larges connaissances sur le rapportage de hadiths. Il était adepte de «Irjâ’» [96]. De son vivant, personne n'était parvenu à le convaincre lors d'un quelconque débat tellement il était fort dans le domaine de la théologie scolastique. Il avait eu l'occasion de débattre sur divers sujets avec le grand savant Akhfach et il en était sorti vainqueur.»
Cheikh al-Mubarrad avait déclaré qu'après le très célèbre Sibaweyh, il n'y avait eu aucun autre savant aussi versé dans la grammaire arabe que ce Abû ‘Othmân al-Mâzini.
Selon Ibn an-Nadîm, Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, al-Ḥamawi et tant d'autres savants d'ailleurs, Abû ‘Othmân al-Mâzini avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels un certain livre portant sur le saint Coran intitulé «fil-Qur’ân», un autre livre intitulé «‘ilal-un-naḥw» sur la syntaxe arabe, un commentaire du livre de Sibaweyh intitulé «tafâsîr», «Kitâb Sibaweyh», un autre livre sur les solécismes et les barbarismes de la masse intitulé «mâ yalḥan fîh al-’Umma», le livre intitulé «al-alif wal-lâm» portant sur l'article défini, le livre intitulé «at-taṣrîf» sur la morphologie arabe, le livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la prosodie, le livre intitulé «al-qawâfi» sur les rimes et le livre intitulé «ad-dîbâj» (l'étoffe en pure soie). Ibn an-Nadim, as Suyûṭi, al-Ḥimawi et d'autres auteurs avaient confirmé ce dernier livre.
Quant au livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la prosodie, il était en toute exclusivité également cité par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn».
XII.3 - Autres livres chiites rédigés dans ce domaine
Al-’iqnâ‘ fil-‘arûḍ
Il s'agit d'un livre sur la prosodie écrit de la main de Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd dont nous avons déjà parlé.
Ṣan‘at-uch-chi‘r fil-‘Arûḍ wal-Qawâfi
Il s'agit d'un livre sur la composition des poèmes en tenant compte de la prosodie et des rimes rédigé par le très célèbre al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥussein ar-Râfi‘ï beaucoup plus connu sous le nom de «Al-Khâli‘» qui signifie «le débauché». Il est décédé au cours du quatrième siècle de l'Hégire.
Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» parmi les écrivains Imâmites.
Le livre intitulé «‘ayâr uch-chi‘r» sur l'évaluation de la poésie, le livre intitulé «tahdhîb-uṭ-ṭab‘» sur l'éthique ainsi que le livre intitulé «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qui, selon le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» portant sur les poètes convertis au Chiisme, étaient tous rédigés par le Chérif Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad aṭ-Ṭabâṭabâ’i al-Iṣfahâni. Cet illustre savant d'origine perse est né en l'an 322 de l'Hégire. Il avait été cité avec beaucoup d'éloges par l'auteur du livre intitulé «ma‘âhid at-tanṣîṣ» en plus de son livre intitulé «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qu'il avait considéré d'ailleurs comme le meilleur livre rédigé dans ce domaine. Cette poésie très célèbre dans le domaine de «Ḥusn at-Ta‘lîl» était de lui:
وقــلبه فـي قسـاوة الحـجر    يا من حكی الماء فرط رقته
جسمك ياواحداَ مـن البشـر    ياليت حظي كحظ ثوبك من
قــد زرّ أزراره علی القــمر    لاتــعجبوا مـن بـلا غـلالته
Al-‘Arûḍ wal-Qawâfi
Il s'agit d'un livre sur la prosodie et les rimes rédigé par le fameux Vizir Moḥammad Ibn Aḥmad dont nous avons déjà parlé dans le présent livre.
«al-kâfi fî ‘Ilm-il-‘Arûḍ wal-Qawâfi» et «naẓm-ul-‘Arûḍ»
Il s'agit là de deux livres sur la prosodie rédigés de la main d'as-Sayyed Abû Réḍâ Faḍlullah ar-Râwandi (Qu'Allah soit satisfait de lui). Ce grand savant était encore vivant en l'an 548 de l'Hégire.
L'auteur du livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât ach-chi‘a» sur les différentes classes des Chiites lui a consacré une très jolie biographie.
Risâla al-‘Arûḍ wal-Qawâfi
Il s'agit d'une épître portant sur la prosodie et les rimes rédigée par le sage poète al-Anwari décédé l'année même de la chute de la dynastie ‘Abbasside.
Al-‘Arûḍ
Il s'agit d'un livre sur la prosodie rédigé par Malik-un-Nuḥât, le fameux roi des grammairiens, auteur du livre intitulé «al-‘umda fin-naḥw» mentionné par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» qui avait confirmé son Chiisme. Nous allons d'ailleurs revenir là dessus dans le chapitre consacré aux grands maîtres de la grammaire arabe.
Le livre intitulé «al-aklîl at-Tâji fil-‘Arûḍ» et le livre intitulé «qurratu ‘ayn-il-khalîl fî charḥ an-naẓm-il-jalîl li Ibn al-Hâjib» ainsi que le commentaire du poème de aṣ-Ṣadr as-Sâwi intitulé «charḥ qaṣîda Ṣadr-ud-dîne as-Sâwi», tous rédigés par Ibn Dâwûd, de son vrai nom, Cheikh Taqiyy-ud-dîn al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Dâwûd al-Ḥilli, l'auteur du livre sur les rapporteurs de hadiths, l'ancien élève du fameux Ibn Tâwûs dont nous avons déjà parlé.
 
 CHAPITRE XIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LA POESIE A L'EPOQUE DE L'ISLAM
Les poètes Chiites furent les tous premiers à avoir adapté leurs poèmes à l'Islam avant d'être imités par les autres poètes.
Le tout premier poète qui se fut distingué par son style au tout début de l'Islam fut le dénommé al-Farazdaq à propos duquel Jarîr avait dit:
«al-Farazdaq, la poésie coule comme de l'eau entre ses mains.»
Il voulait dire par là qu'il était le meilleur poète du monde musulman.
Toutefois, il y a toute une série de poètes Chiites qui avaient devancé al-Farazdaq dans ce domaine. On retrouve parmi eux des noms tels que:
L'excellent al-Ja‘di
Ce poète a à son actif un poème dans la bataille de «Ṣiffîne» qui était entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et les troupes de Mu‘âwiya:
إنّ عــلیّاً فــحلها العــتاق    قـد عـلم المـصران والعـراق
وأمّـه غـالی بــها الصـداق    أبــیض جــحجاح له رواق
إنّ الاُولی جاروک لا اُفاقوا    أکـرم مــن شــدّ به نـطاق
قـد عـلمت ذلکـم الرفـاق    لهــم سـباق ولکـم سـباق
إلی الـّتی لیس لهـا عــراق    سقتم إلی نهج الهدی وساقوا
Ka‘b Ibn Zoheir
C'est lui l'auteur du fameux poème connu sous le titre de «bânat su‘âd» (la béatitude a disparu):
فکـل من رامه بالفخر مفخور    صهر النبی وخیر الناس کلهم
قبل العباد ورب الناس مکفور    صلّی الصلاة مع الأمی أولهم
Walid Ibn Rabi‘a al-‘Âmiri
Il a été cité dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’ fî chi‘r-ich-chi‘a» sur les savants Chiites poètes.
Abû-ṭ-Ṭufeyl ‘Âmir Ibn Wâthila
Abul-Faraj al-Iṣfahâni avait dit en parlant de ce célèbre poète compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille):
«Il comptait parmi les grands Chiites.»
Abul-Aswad ad-Dû’ali
Quant à lui a rapporté qu'Ibn Baṭrîq avait écrit dans son livre intitulé «al-‘umda», en parlant toujours de ce grand poète:
«C'était l'un d'honorables poètes éloquents de la première classe des poètes musulmans partisans d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Al-Ḥassan Abû Nû’âs [97]
Selon le livre intitulé «al-‘umda fî Maḥâsin ach-chi‘r wa âdâbuh» d'Ibn Rachîq, le plus célèbre d'entre tous les créateurs dans le domaine de la poésie est le fameux al-Ḥassan Abû Nû’âs. Viennent ensuite Abû Tammâm Ḥabîb et al-Buḥturi qui avaient tous deux dépassé les cinq cents grands poètes de leur époque. Ce qui avait incité un certain poète à composer ce poème qui signifie littérallement:
Si tu veux devenir un bon chevalier, sois comme ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et si tu veux devenir un grand poète, sois comme al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni.
Le tout premier poète dont le poème fut qualifié de «Silsilat-udh-Dhahab» (la chaîne d'or) est le dénommé al-Buḥturi. Quant au tout premier à avoir réçu le titre de «Ṣayqal al-Ma‘âni» (le grand sémanticien), ce fut le dénommé Abû Tammâm. C'est d'ailleurs ce même Abû Tammâm qui fut le tout premier à avoir regroupé quelques morceaux choisis de ses poèmes en arabe dans huit rubriques différentes avec en tête le chapitre de «al-ḥimâsa» (le courage ou l'ardeur).
Après Buḥturi et Abû Tammâm on a une autre célèbrité du nom d'Ibn ar-Rûmi. Ils étaient tous trois Chiites, et nous avons écrit leurs biographies dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Parmi les honorables poètes Chiites de la catégorie du célèbre Abû Nû’âs, nous avons de grandes figures telles que Abû-ch-Chîṣ, al-Ḥussein Ibn Ḍaḥḥâk al-Khalî‘u, Di‘bal al-Khuzâ‘i et tant d'autres encore.
Parmi les honorables poètes Chiites de la même classe que Ḥabîb et Buḥturi nous pouvons citer de grandes rénommées telles que Dîk-ul-Jinn [98], le célèbre poète du Cham.
On rapporte qu'un jour Di‘bal al-Khuzâ‘i était allé rendre visite à ce Dîk-ul-Jinn, mais ce dernier avait eu peur de le rencontrer par crainte d'être l'objet de ses critiques. Di‘bal al-Khuzâ‘i déclara alors avant de réciter quelques meilleurs morceaux de Dîk-ul-Jinn:
-Mais pourquoi se cache-t-il alors qu'il est le meilleur poète d'entre les Jinns et les hommes? Si ce n'est pas lui qui a composé ce poème:
وصل بعشیات الغـبوق ابـتکارها    بها غـیر معلول فـدا و خـمارها
إذا ذکرت خـاف الخفیظان نارها    ونل من عظیم الردف کل عظیمة
Ce qui décida alors Dîk-ul-Jinn à sortir pour l'accueillir.
Ces deux grands poètes comptent parmi ceux qui n'avaient jamais composé de poème pour un quelconque Sulṭân ou Calife. Ils étaient tous deux les plus honorables de tous les poètes de leur époque. Ils furent d'ailleurs les tous premiers poètes sémanticiens du monde musulman.
Ibn Rachîq a dit à ce propos:
«Abû Tammâm et Ibn ar-Rûmi étaient les plus grands poètes sémanticiens à avoir créé le plus de sens utilisés par les plus habîles poètes.»
Quant à nous, nous ajoutons:
En fait, Abû Tammâm était reconnu comme un très grand sémanticien. Quant à Ibn ar-Rûmi, il avait à son actif des thèmes jamais connus auparavant. Il s'enfonçait profondément dans les thèmes les plus rares qu'il ressortait merveilleusement sans négliger aucun sens. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi il était considéré comme un grand créateur dans le domaine de la poésie.
Ibn ar-Rûmi est né à Bagdad en l'an 212 de l'Hégire et est décédé en l'an 283 de la même ère.
Le célèbre Kumeyt Ibn Zayd al-Moḍari al-Asadi
Ibn ‘Akrima aẓ-Ẓabî a déclaré à ce propos:
«N'eut été la poésie de Kumeyt, la langue arabe n'aurait eu aucun interprète ni l'exposé d'ailleurs une langue.»
Lorsque l'on avait demandé à Abû Muslim al-Harrâ’ d'émettre son avis sur Kumeyt, il avait déclaré:
«Il est le meilleur poète de tous les temps.»
Quant à nous, nous ajoutons qu'il suffit de lire le livre intitulé «al-‘ayân» réédité en Egypte pour se rendre compte de la valeur de ces Hachémites.
Kutheyr [99]
Le tout premier poète à avoir composé l'éloge le plus long est le dénommé Kutheyr.
Ibn Rachîq a dit:
«Le célèbre savant Ibn Abî Isḥâq qui était un grand critiqueur avait déclaré que le plus grand poète de l'époque préislamique est le dénommé Muraqqach. Quant au plus grand poète de l'époque de l'Islam, il s'agit de Kutheyr. Il s'agit en tout cas là d'une opinion imbue de fanatisme.
Néanmoins, ce qui est vrai c'est que les savants étaient d'accord que Kutheyr est le tout premier poète qui ait composé le plus long éloge.»
Nous pouvons conclure en tout cas que la palme d'or du devancement revient encore une fois de plus aux honorables savants Chiites dans ce domaine.
Le tout premier poète à avoir tant de fois exploité un même thème est un certain as-Sayyed al-Ḥimyari.
Ibn al-Mu‘taz a écrit dans son livre intitulé «at-tadhkira»:
As-Sayyed al-Ḥimyari était père de quatre filles qui avaient chacune appris par cœur quatre cents couplets de ses poèmes. Il s'agit de très longs poèmes portant tous sur les vertus et les qualités du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était vraiment inégalable dans ce domaine. Il avait déclaré publiquement son Chiisme contrairement à ses parents qui n'étaient pas Chiites. Ils étaient originaires de Ḥimyar au Châm. Il avait dit à ce sujet:
«Allah m'a pleinement couvert de sa grâce autant que le fameux croyant de l'armée de Pharaon.»
Ce grand poète est décédé en l'an 173 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 193 de la même ère selon les autres.
Il faut aussi signaler qu'il y avait toute une multitude de poètes Chiites qui avaient consacré leurs poèmes uniquement au service des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous les avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Il y a aussi une série d'autres poètes qui avaient consacré toute leur créativité à la plaisanterie. On retrouve parmi eux des noms tels qu'Ibn al-Ḥajjâj al-Ḥussein Ibn Aḥmad, le fameux scribe de Bagdad.
Cet honorable personnage fut le tout premier poète à avoir adopté ce style en composant des poèmes sains aux paroles douces. Il avait à son actif un recueil de poèmes en dix tomes d'où as-Sayyed Chérif ar-Raḍi avait extrait une compilation de poèmes qu'il a intitulée «al-Ḥassan min chi‘r-il-Ḥussein». Cette compilation sera plus tard réarrangée sous le titre de «durrat-ut-tâj fî chi‘r Ibn al-Ḥajjâj» par le célèbre poète Badi‘ al-Osṭorlâbi, de son vrai nom Hibatullah Ibn Ḥassan, dans cent quarante et un différents chapitres ayant chacun un style différent.
Ibn al-Ḥajjâj est décédé en l'an 391 de l'Hégire, et il fut enterré près du mausolée de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) à Mashhad. Quant à al-Osṭorlâbi, il est décédé en l'an 434 de la même ère.
Le tout premier poète à avoir créé le poème du genre «Muwachchaḥ» elliptique est le dénommé Ṣafiyy-ud-dîn al-Ḥilli. Ce poète unique en son genre est malheureusement décédé en l'an 750 de l'Hégire avant d'avoir achevé son recueil de poèmes de haute qualité en trois tomes.
Le poète qui a composé le plus de poème est le fameux as-Sayyed Chérif ar-Raḍi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ. Il était considéré comme le plus fort poète de toute la tribu des Quraychites de tous les temps.
L'un des mérites d'as-Sayyed ar-Raḍi (Qu'Allah soit satisfait de lui) d'avoir eu un protégé du nom de Mihyâr ad-Daylami à qui il avait appris la poésie. Ce Mihyâr ad-Daylam était parvenu alors à constituer un recueil de poèmes de haute qualité en quatre tomes. Il était le poète de cette morceaux:
شد ما هجت الجوی والبرحا     یا نسیم الریح من کاظمة
Selon le livre intitulé «dumyat-ul-qaṣr», ce Mihyâr ad-Daylami avait un fils du nom d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Mihyâr Ibn Marzaweyh al-Kasrawi aussi excellent que lui dans la poésie.
Al-Ḥussein Ibn Mihyâr est décédé au cours de l'an 428 de l'Hégire.
Il y a également parmi les grandes figures de la prosodie quelqu'un dont le poète Abû Ṭayyeb al-Mutanabbi avait fait l'éloge en témoignant de son devancement et de sa qualité.
Il s'agit en fait d'un certain Abû Firâs al-Ḥârith Ibn Ḥamdâne qu'aucun autre poète n'a cité en dehors de cet Abû Ṭayyeb al-Mutanabbi. Nous avons personnellement entendu son témoignage par le biais de ath-Tha‘âlibî qui avait rapporté selon Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» qui avait déclaré:
«La poésie avait commencé avec un roi et s'était terminée avec un roi[100].»
Abû Firâs est décédé en l'an 320 de l'Hégire.
On a également parmi eux le meilleur poète musulman de l'Ouest. Il s'agissant d'Abul-Qâṣim Moḥammad Ibn Hani al-Andulusi, le marocain. Cet imâmite fut assassiné en l'an 362 de l'Hégire.
Ibn Khallikân a écrit en parlant de lui:
«De tous les marocains, il n'y aura jamais un poète de sa trempe. Ni parmi les prédécesseurs ni parmi les successeurs. Il était incontestablement le meilleur de tous. Il était en occident ce qu'al-Mutanabbi était en Orient. Ils étaient d'ailleurs contemporains.»
Le surnommé «Kachâjim»
Son surnom était en réalité le sigle de premières lettres de quatre de ses spécialités, à savoir «Kâtib» (Scribe), «Châ‘ir» (poète), «Mutakallim» (Théologien scolastique) et «Munajjim» (astronome). Il était le maître absolu de son époque dans ces quatre matières.
Il s'agit d'Abul-Fatḥ ou Abul-Futûḥ Maḥmûd ou Moḥammad Ibn al-Ḥassan ou al-Ḥussein Ibn as-Sindi Ibn Châhak ou Châhiq. C'est lui l'auteur du livre intitulé «al-maṣâ’id wal-maṭârid». Il était Chiite et Rachîd-ud-dîn l'avait cité dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’» parmi les poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Ce grand homme était la concrétisation même du verset coranique qui dit: «Il fait sortir le vivant du mort» [101] étant donné que son père as-Sindi n'était autre que la personne qui avait empoisonné l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) après l'avoir mis en prison.
Ce grand poète est décédé en l'an 350 de l'Hégire.
Le tout premier poète à avoir eu le surnom «an-Nâchi’», qui signifie «Le naissant», fut le dénommé ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn Waṣîf.
As-Sam‘âni a dit à ce propos que:
Le terme «an-Nâchi’» désigne quelqu'un qui a grandi dans un genre bien déterminé de la poésie jusqu'à devenir très célèbre. C'est le célèbre poète du nom d'Ali Ibn ‘Abdullâh qui avait vécu à l'époque des Califes ‘Abbassides al-Moqtadir, al-Qâdir, ar-Râḍi et autres qui était connu par ce surnom. Originaire de Bagdad, il avait élu domicile en Egypte.
Il avait été cité par Ibn Khathîr de Châm dans son livre intitulé «târîkh Ibn Kathîr» en confirmant même qu'il était l'un des théologiens scolastiques Chiites. C'est d'ailleurs le cas d'Ibn an-Nadîm qui l'avait aussi mentionné parmi les théologiens scolastiques Chiites.
Ibn Khallikân l'avait cité dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» en affirmant qu'il était l'un de grands Chiites de son époque. Et il le préférait d'ailleurs personnellement à al-Mutanabbi, car ce dernier s'était servi de ses poèmes.
Ibn Khallikân a ajouté:
«La haute qualité des poèmes d'an-Nâchi’ avait tout simplement inspiré al-Mutanabbi étant donné qu'il était plus ancien dans ce domaine que ce dernier.»
Ibn Khallikân avait même cité le poème lyrique d'Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn Waṣîf en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) qu'avait plagié al-Mutanabbi tout en précisant que celui-ci s'en était servi pour faire l'éloge de Seyf-ud-Dawla [102]:
وفی أبـیاتهم نَـزلَ الکـتابُ    بآل أحـمد عُـرف الصـوابُ
بـهم وبـجدّهم لا یسـتراب    وهُم حُجج الإله علی البرایا
له فی المـجد مـرتبةٌ تُهابُ    ولا سیّما أبـو حسـن عـليٌّ
و فیض دم الرقاب له شراب    طعام حسامه مهج الأعـادی
فلیس عن القلوب له ذهاب    کأن ســنان ذابــله ضـمیر
معاقدها من الخلق الرقـاب    وصــارمه کــبیعته بــخمٍّ
هوالضحّاک إن جدّ الضراب    هو البکّاء فی المحراب لیـلاً
وباب الله وانقـطع الخـطاب    هو النبأ العظیم وفـلک نـوح
Ce grand poète est né en l'an 271 de l'Hégire et il est décédé en l'an 366 de la même ère à l'âge de 95 ans.
Le tout premier poète à avoir brillé dans tous les genres de poésie jusqu'à mérité le surnom de «Az-Zâhi», qui signifie «le brillant», est le dénommé ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Khalaf, le célèbre poète de Bagdad. Des gens comme lui étaient vraiment rares à son époque.
Un bon nombre d'écrivains ont écrit la biographie de ce grand poète. C'est le cas de al-Khaṭîb, d'Abû Sa‘îd Ibn ‘Abdur-Rahîm dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chu‘arâ’» sur les classes des poètes, de Ibn Khallikân dans son livre intitulé «wafayât-ul-a‘yân» sur les décès et d'al-Qâḍi dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» sur les classes des Chiites.
Ibn Chahrâchûb a dit dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’» en parlant de lui:
«Il comptait parmi les poètes qui faisaient l'éloge des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Né en l'an 318 de l'Hégire, il est décédé en l'an 352 de la même ère. Il est enterré près du mausolée de l'Imam al-Kâẓim Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) dans le cimetière réservé aux Quraychites.»
Le tout premier poète analphabète à avoir composé des poèmes miraculeux est le dénommé Naṣr Ibn Aḥmad al-Khobz Arazi ‘Abul-Qaṣim, le célèbre poète beaucoup plus connu pour ses poèmes d'amour. On retrouve sa biographie dans la plupart de livres biographiques ou de livres historiques.
L'auteur du livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» l'a cité en plus d'un extrait de son poème en déclarant qu'il était Chiite.
Quant à Ibn Khallikân, il a même précisé que cet excellent poète serait décédé en l'an 317 de l'Hégire.
Il y a encore un autre poète analphabète connu sous le nom de «Khabâz al-Baladi», qui signifie «le boulanger municipal». Il s'agit en fait d'Abû Bakr Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Ḥamdân, le célèbre poète considéré par ath-Tha‘âlibi dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» comme l'un des bienfaits de cette vie. Cet écrivain avait reproduit quelques brins de ses poèmes en commentant:
«L'une de ses merveilles est qu'il était illettré pendant que ses poèmes étaient tous de bon goût et de vrais trésors au sens profond comme tous les autres poètes. Il avait appris le saint Coran par cœur, ce qui l'avait beaucoup aidé dans la composition du poème… Il était de tendance Chiite et cela avait influencé ses poèmes.»
Le tout premier poète à avoir ouvert la porte au style «Tauriyat» (l'allégorie) de la manière la plus simple et la plus harmonieuse est le dénommé ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i al-Kondi.
Il s'agit en fait d'Ali Ibn al-Muẓaffar Ibn Ibrâhim Ibn ‘Omar Ibn Zeyd, l'auteur de livre intitulé «at-tadhkira» beaucoup plus connu sous le titre de «at-tadhkirat-ul-Kondiyya». C'est un gros livre en cinquante tomes regroupant plusieurs genres de poèmes, selon ce que rapporte l'auteur du livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa Cha‘ar» qui a cité ce grand poète parmi les poètes Chiites.
Ce même auteur avait également rapporté les propos de Cheikh Taqiyy-ud-dîn Ibn Ḥujjat de son livre intitulé «kachf-ul-lithâm» sur l'allégorie et le plagiat de Ibn Nabâta des poèmes de ce grand poète qu'est ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i avant d'ajouter:
«Il faut un livre vraiment volumineux pour pouvoir citer tous les mérites du Cheikh ‘Alâ’-ud-dîne.
Toutefois, on peut retenir que le célèbre Ibn Nabâta avait souvent l'habîtude de se servir des poèmes de ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i.»
On retrouve sa biographie en détail dans le livre intitulé «fawât al-wafayât» que nous avons d'ailleurs reproduite dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus du témoignage de son chiisme.
Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi avait lui aussi confirmé le Chiisme de ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i al-Kondi. Ce dernier est décédé en l'an 716 de l'Hégire.
Selon Ibn Khallikân, le poète qui n'avait pas eu de semblable deux siècles auparavant est le petit-fils du célèbre poète connu sous le nom de Ibn Ta‘âwidhi. Il s'agit en fait du grand scribe du nom d'Abul-Faraj Moḥammad Ibn ‘Obeydullâh.
Ibn Khallikân a dit à ce propos:
«Il était vraiment le meilleur poète de toute son époque. Il avait pu associer la simplicité des mots à la douceur, à la finesse de sens et à la précision. A mon avis, aucune autre personne n'avait atteint son niveau depuis deux siècles.»
L'auteur de «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» a déclaré de son côté:
«J'ai personnellement vu son recueil de poèmes, et il est vraiment à la hauteur des flatteries de Ibn Khallikân. Il comptait parmi les notables Chiites.»
Cheikh as-Sam‘âni rapporte:
«Je lui avais demandé à quand remonte sa naissance, il m'avait répondu qu'il était né en l'an 476 de l'Hégire au Karkh. Il est mort en l'an 553 de la même ère.»
C'était également le cas de Chérif Abul-Ḥassan.
Il s'agit d'Ali al-Ḥammâni de Kûfa, le fils du poète Chérif Moḥammad fils du poète Ja‘far fils du poète Chérif Moḥammad Ibn Zeyd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein le fils du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il a été cité avec beaucoup d'éloges dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar».
Cheikh Yâqût a dit en parlant de ce grand poète:
«Il comptait parmi les grands maîtres ‘Alawites dans le domaine de la poésie, de la littérature et de la gravure à l'instar de ‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz parmi les ‘Abbassides. Il avait l'habîtude de déclarer: Je suis poète et mon père, et mon grand-père étaient poètes ; et ainsi de suite jusqu'à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).»
Quant à nous, nous ajoutons:
Chérif Abul-Ḥassan était le meilleur poète de l'époque d'al-Mutawakkil, le calife ‘Abbasside comme le témoigne un hadith de l'Imam Abul-Ḥassan al-Hâdi, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous) rapporté par al-Beyhaqi dans le chapitre intitulé «Maḥâsin-ul-Iftikhâr bi-n-Nabîy wa âlih» de son livre intitulé «al-maḥâsin wal-masâwi’» sur les avantages des membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Nous avons cité ce grand poète dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus d'un extrait de son poème. Il fait partie des poètes cités dans les livres intitulés «yatîmat-ud-dahr» et «al-aghâni», et il a également été cité par Abû Tammâm dans son livre intitulé «al-ḥimâsa» autant que par as-Sayyed al-Mortaḍâ dans son «al-muchfi» en plus d'une série de ses poèmes.
Parmi les poètes Chiites du clan des Hachémites, on avait le fameux al-Faḍl Ibn ‘Abbâs Ibn ‘Otba Ibn Abî Lahab mentionné par as-Sayyed al-Madani dans son livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât ach-chi‘a» ainsi que dans livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» parmi les poètes convertis au Chiisme. Abul-Faraj lui a également écrit une jolie biographie dans son livre intitulé «al-aghâni».
Comme poètes Chiites de la tribu des Quraychites l'auteur du livre intitulé «al-ḥaṣûr al-manî‘a» a cité les noms suivants: Abû Dihbal al-Jumaḥi qui n'est autre que Wahab Ibn Rabî‘a cité par Ibn Qotayba dans son livre intitulé «ach-chi‘r wa-ch-chu‘arâ’», par al-Mortaḍâ dans son livre intitulé «al-amâli» et même par az-Zubeir Ibn Bakkâr. Il compte parmi les poètes qu'abû Tammâm avait spécialement mentionné dans son livre intitulé «dîwân al-ḥimâsa».
Nous avons reproduit quelques élégies d'Abû Dihbal al-Jumaḥi en l'honneur de l'Imam Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous) dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Tous les poètes mentionnés dans le présent livre et tant d'autres poètes Chiites ont tous leurs biographies assez fournies dans notre livre de base.
 
CHAPITRE XIV
 LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ṢARF OU LA MORPHOLOGIE ARABE
XIV. 1- Le premier à avoir mis le Ṣarf au service des Arabes
Le tout premier à avoir parlé du Ṣarf ou la morphologie arabe est le dénommé Abû Muslim de son vrai nom Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi, le fameux protégé d'Anṣâr.
Selon ce qu'écrit Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans le deuxième tome de son livre intitulé «al-muzhir» ainsi que dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât» dans la partie consacrée à sa biographie, c'était un grammairien très célèbre. Il a encore écrit dans ce même «bughyat-ul-wi‘ât» qu'Abû Muslim al-Harrâ’ était le précepteur du calife ‘Abdul-Malik Ibn Marwân avant d'ajouter qu'il était Chiite.
Il a également écrit dans son livre intitulé «al-wasâ’ilu fil-awâ’il»:
«C'est Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah qui est le fondateur du Ṣarf.»
Quant à al-‘Allâma al-Baḥrâni, il a dit dans son livre intitulé «al-bulgha»:
«Mu‘âdh al-Harrâ’ était le fondateur de la morphologie arabe. Et cela a été confirmé par un bon nombre d'hommes de lettres parmi lesquels Khâlid al-Azhari.»
Quant à nous, nous disons:
Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi avait formé toute une multitude de savants dans le domaine du Ṣarf (la morphologie arabe) à l'instar de célèbre Cheikh al-Kisâ’i. Il avait rédigé une série de livres aussi bien sur la grammaire arabe que dans le domaine des hadiths. Les index des écrivains Chiites lui ont d'ailleurs écrit une longue biographie.
Ibn Khallikân avait parlé de la biographie de Mu‘âdh al-Harrâ’ dans laquelle il avait même rapporté son histoire avec le célèbre poète Kumeyt Ibn Zeyd démontrant par là la fraternité entre ces deux grands poètes et le Chiisme de Mu‘âdh al-Harrâ’.
Selon Cheikh al-Mufîd dans son livre intitulé «al-irchâd» (la guidance), et tant d'autres savants d'ailleurs, Mu‘âdh al-Harrâ’ comptait parmi les vieux disciples de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Ce Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim est décédé en l'an 187 de l'Hégire. Et vu qu'il avait vécu pendant assez longtemps, il avait été obligé de se doter d'un dentier en or.
XIV. 2- Le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la morphologie)
Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de la morphologie est le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini (Qu'Allah soit satisfait de lui). Ceci explique d'ailleurs la déclaration d'Abul-Khayr qui avait dit:
«C'est Abû ‘Othmân Abul-Khayr qui est le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la morphologie arabe).».
Selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», le Ṣarf était considéré avant Abul-Khayr comme une partie intégrante du Naḥw (la grammaire arabe).»
Le Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fihrist muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:
«Abû ‘Othmân al-Mâzini, de son vrai nom Bakr Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Ibn Baqiyyah al-Mâzini, était membre de la tribu de Bani Mâzin et du clan de Chaybân Ibn Dhuhal Ibn Tha‘laba Ibn ‘Okâma Ibn Muṣ‘ab Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wâ’il. Il était le maître des savants de la grammaire arabe et de la littérature de Basra. Il était connu de tous comme étant le tout premier dans ce domaine.»
Quant à Abul-‘Abbâs Moḥammad Ibn Yazîd al-Mubarrad, il avait dit à son tour en parlant du devancier dans le domaine de la morphologie arabe:
«De tous les savants imâmites, il s'agit bien d'Abû ‘Othmân Bakr Ibn Moḥammad, l'un des élèves d'Ismâ‘îl Ibn Maytham (Qu'Allah soit satisfait de lui), l'imam des théologiens scolastiques Chiites.»
Quant à nous, nous disons:
Abû ‘Othmân avait été également mentionné par Jamâl-ud-dîn al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre intitulé «al-khulâṣa» (l'abrégé), autant que Cheikh an-Najâchi d'ailleurs.
Cet illustre savant avait à son actif toute une série de livres. Nous en avons déjà parlé plus haut.
XIV. 3 - Les plus anciens livres rédigés par les savants Chiites dans le domaine de Ṣarf (la morphologie arabe)
Parmi les plus anciens livres écrits par les savants chiites dans le domaine de la morphologie arabe nous avons les livres suivants:
Al-ichtiqâq: écrit par Cheikh Ibn Khâlaweyh.
At-taṣrîf: rédigé par Cheikh aṭ-Ṭabari.
‘Ilm-uṣ-ṣarf: écrit par le Vizir marocain.
At-tibyân fit-taṣrîf: rédigé par Cheikh Aḥmad Ibn ‘Ali al-Mâhâbâdi.
Al-muqtaṣad fit-taṣrîf: rédigé par le roi des grammairiens, Malik-un-Nuḥât [103].
Charḥ-uch-châfiya fi-ṣ-Ṣarf: rédigé par Moḥammad Ibn al-Ḥassan al-Astarâbâdi, surnommé «Najm-ul-A’imma» qui signifie «le héros des imams».
Charḥ-uch-châfiya fi ‘Ilm-iṣ-Ṣarf: rédigé par as-Sayyed Jamâl-ud-dîn ‘Abdullâh ‘Ajmi Noqrékâr que le grand chercheur al-Karaki avait cité parmi les savants Chiites dans les annotations du livre intitulé «ad-dhikrâ»
Charḥ al-fâḍil an- Nisâ’i: Il a été rédigé par l'honorable Cheikh an-Nisâ’i, de son vrai nom Kamâl-ud-dîn Moḥammad Ibn Mu‘în-ud-dîn. Il s'agit là d'un commentaire vraiment mélangé sans pareil dans le domaine.
Il y a également toute une série d'autres livres écrits dans le domaine de Ṣarf (la morphologie). Il suffit de consulter les différents index qui citent les écrivains.
 
CHAPITRE XV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE NAḤW OU LA GRAMMAIRE ARABE
XV. 1 - Le premier à avoir mis la grammaire arabe au service des Arabes
Le tout premier à avoir créé la Syntaxe arabe, posé ses bases et mis ses fondements à la disposition des fidèles musulmans est bel et bien le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cette unanimité a été d'ailleurs rapportée par Jamâl-ud-dîn ‘Ali Ibn Yûsuf al-Qafṭi dans son livre intitulé «târîkh an-nuḥât» (l'histoire des grammairiens) ainsi que par al-Marzbâni dans son livre intitulé «al-muqtabas» (la citation).
Quant à Ibn Jinni, il a dit textuellement dans son livre intitulé «al-khaṣâ’iṣ» (les spécifications), et plus précisément dans le chapitre intitulé «bâb ṣidq-in-naqla»:
«De un: Sachez bien que c'est le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de cette discipline et c'est bien lui qui en avait souligné l'importance.»
‘Abdul-Ḥamîd Ibn Abîl-Ḥadîd a dit, toujours à ce propos:
«Cette information était connue de tous.»
Quant à nous, nous disons:
En effet, cette information était considérée comme une évidence auprès de grandes figures du monde scientifique dont nous avions reproduit les déclarations dans notre livre de base afin de confirmer cet avis et de rejeter la prétention selon laquelle le père fondateur du Naḥw (la grammaire arabe) serait le dénommé ‘Abdur-Raḥmân Ibn Hurmuz.
En effet, selon l'avis de la majorité, ‘Abdur-Raḥmân Ibn Hurmuz avait appris la syntaxe arabe auprès d'Abul-Aswad, et auprès de Maymûn al-Aqran, l'élève d'Abul-Aswad, selon certains autres. Car, tous les hadiths dans ce domaine remontent à Abul-Aswad qui les a rapportés du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Nous avons cité dans notre livre de base le hadith rapporté d'Abul-Aswad à ce sujet selon plusieurs voies différentes. Nous allons en citer quelques unes.
XV. 2 - Le premier à avoir subdivisé le Naḥw (la grammaire arabe) en chapitres
Le tout premier à avoir structuré le Naḥw (la grammaire arabe) et à l'avoir subdivisé en chapitres est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, ou plutôt ad-Dû’ali comme adjectif de relation avec le mot «ad-Dû’el» de sorte que l'on dise: ad-Dû’el Ibn Bakr Ibn ‘Abd Manâf Ibn Kanâna.
Abû ‘Ali al-Ghiyâ’i a dit dans son livre intitulé «al-qâri‘» (le Frappeur):
«al-Aṣma‘i, Sibaweyh, al-Akhfach, Ibn as-Sikkît, Abû Ḥâtam, al-‘Udwi et certains autres étaient pour «Dû’el» avec possibilité d'un changement en «Dû’el» dans l'adjectif de relation avec la déclinaison «a» à la place de «i» comme pour le «m» apostrophe du mot «Namr» et le «l» apostrophe de «Silm» qui prennent la déclinaison «a» et deviennent respectivement «Namari» et «Sullami».»
Al-Aṣma‘i avait dit:
«‘Isâ Ibn ‘Amru prononçait l'adjectif de relation du mot «Dû’il» avec la même déclinaison «i» sur le Hamza, sans du tout procéder à une quelconque modification.»
Al-Aṣma‘i avait aussi rapporté de Yûsuf et de tant d'autres personnes en disant:
«Le maintien de la forme initiale arrive rarement dans le paradigme.»
Abû ‘Ali a dit:
«Al-Kisâ’i, Abû ‘Obeyda et Moḥammad Ibn Ḥabîb disaient que Abul-Aswad était attribué à «Deyl» avec la déclinaison «i» et l'élision de «Y».
Son vrai nom serait vraisemblablement Ẓâlim Ibn Ẓâlim, ou ‘Amru Ibn ‘Othmân Ibn ‘Amru, ou Ẓâlim Ibn ‘Amru Ibn Ẓâlim ou Ibn Sufyân Ibn ‘Amru Ibn Khalîs Ibn Nufâtha Ibn ‘Oday Ibn Dû’el Ibn Bakr Ibn Kanâna.
Ce qui est plus juste c'est plutôt «Ad-Dû’ali» avec la déclinaison «a» sur le Hamza en tant qu'adjectif de relation de «Du’al» qui admet d'ailleurs aussi bien la déclinaison «i» que la déclinaison «a». Et Abul-Aswad était beaucoup plus connu en tant que Ẓâlim Ibn ‘Amru ad-Dû’ali apparenté à Dû’el, Ibn Bakr Ibn ‘Abd Manâf Ibn Kanâna.
Abul-Aswad comptait parmi les honorables disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Le linguiste Abû-ṭ-Ṭayyib ‘Abdul-Wâḥid Ibn ‘Ali décédé en l'an 351 de l'Hégire avait dit dans son livre intitulé «marâtib an-naḥwiyyîne» (les catégories de grammairiens):
«Abul-Aswad ad-Dû’ali était le tout premier à avoir décrit aux gens le Naḥw ou la grammaire arabe. Il avait lui-même appris cette science auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Ibn Qotayba a dit dans son livre intitulé «al-ma‘ârif» (les connaissances):
«Abul-Aswad ad-Dû’ali n'était autre que Ẓâlim Ibn ‘Amru Ibn Jandal Ibn Sufyân Ibn Kanâna. Sa mère appartenait au clan de Bani ‘Abd-ud-Dâr Ibn Qoṣay.
Abul-Aswad ad-Dû’ali était intelligent, plein de résolution et ladre. Et c'était lui qui avait posé les règles de base de la langue arabe. C'était un honorable poète.»
Ce même Ibn Qotayba a encore dit dans son livre intitulé «ach-chi‘r wa-ch-chu‘arâ’» sur les poètes et les poèmes:
«Abul-Aswad ad-Dû’ali comptait parmi les poètes de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et les rapporteurs de hadiths. Il était ladre, paralytique et boiteux. Et il faisait partie de grands grammairiens de l'époque étant donné qu'il était le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine après le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il fut gouverneur de Basra juste après Ibn ‘Abbâs. Il est décédé toujours à Basra à un âge vraiment avancé.»
Al-Ḥâfiẓ Ibn Ḥajar a dit dans son livre intitulé «al-iṣâba» (la raison) dans le chapitre consacré à la biographie d'Abul-Aswad:
«Abû ‘Ali al-Qâlî a dit:
Abû Isḥâq az-Zujâj nous avait raconté qu'Abû ‘Abbâs al-Mubarrad avait dit que le premier à avoir posé les règles de base de la langue arabe et à avoir ajouté les points sur les lettres dans le saint Coran est le dénommé Abul-Aswad. Et lorsqu'on avait demandé à ce dernier la source de ses connaissances, il avait répondu qu'il avait appris tout cela du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
‘Amru Ibn Chabat avait rapporté de ‘Âṣim Ibn Bahdala que c'est Abul-Aswad qui fut le père fondateur de la grammaire arabe.
Et selon al-Jâḥiẓ:
«Abul-Aswad faisait partie de la génération des successeurs des compagnons. Il était à la fois jurisconsulte, rapporteur de hadiths, poète, noble chevalier, vrai prince, astucieux, grammairien, vif d'esprit, Chiite, ladre, noble chauve à la mauvaise haleine.»
Cette description avait été rapportée de al-Jâḥiẓ par Abul-Faraj dans son livre intitulé «al-aghânî» (les chansons) ainsi que par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât».
Ar-Râghib a écrit dans son livre intitulé «al-muḥâzirât», en parlant d'Abul-Aswad:
«Il était le tout premier à avoir ajouté les points aux lettres dans le saint Coran et à avoir posé les bases de la grammaire arabe sous les directives du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était l'homme le plus compétent de sa génération et même le plus sage. C'était un poète Chiite très vif d'esprit et vraiment digne de confiance dans le rapportage de hadiths.»
Quant à al-Yâfi‘i, il a dit dans son livre intitulé «mir’ât al-jinân» (le miroir des paradis):
«Ẓâlim Ibn ‘Amru, à savoir Abul-Aswad al-Baṣri, était l'une de grandes figures de la génération des successeurs des compagnons et l'une des plus nobles. Il fut également compagnon du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avec qui il avait participé à la bataille de «Ṣiffîne». Il était le plus intelligent de tous ses compagnons. Il était également le tout premier à avoir écrit un livre sur les principes de base de la grammaire arabe sous les directives de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui-même.»
L'imam al-Beyhaqi a écrit dans son livre intitulé «al-maḥâsin wal-masâwi’» (les avantages et les inconvénients):
Le grammairien Yûnus Ibn Ḥabîb an-Naḥwi avait dit que c'est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, de son vrai nom Ẓâlim Ibn ‘Amru, qui était le tout premier à avoir posé les règles de base de la langue arabe.
Abul-Barakât ‘Abdur-Raḥmân Ibn Moḥammad al-Anbâri a dit au début de son livre intitulé «nuzhat-ul-alibbâ’ fî ṭabaqât al-’udabâ’»:
«Abû ‘Obeyda Mu‘ammâr Ibn al-Muthannâ et tant d'autres avaient dit que Abul-Aswad avait appris la grammaire auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Selon Abû Ḥâtam as-Séjestâni, Abul-Aswad ad-Dû’ali avait né à l'époque de Jâhiliyya, avant l'Islam, et il avait appris la grammaire arabe auprès d'Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui)
Abû Salama Mûssâ Ibn Ismâ‘îl quant à lui, il avait rapporté de son père que Abul-Aswad ad-Dû’ali était le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe à Basra.
Ibn al-Anbâri avait ajouté:
«En réalité, le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe est bel et bien le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et Abul-Aswad ad-Dû’ali avait appris auprès de lui.»
Ibn Jinni a dit dans son livre intitulé «al-khaṣâ’iṣ», et plus précisément dans le chapitre intitulé «bâbu ṣidq-in-naqla»:
De un: Sachez bien que c'est l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de cette science (la grammaire arabe) et c'est bien lui qui en avait souligné l'importance avant que Ibn ‘Abbâs en prenne conscience. Il l'avait ensuite enseignée à Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Abû Hilâl Ḥassan Ibn ‘Abdullâh al-‘Askari a quant à lui écrit dans son livre intitulé «al-awâ’il»:
«C'est l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de la grammaire arabe.»
Et ceci a été rapporté par az-Zujâji d'après al-Mubarrad dans son livre intitulé «al-amâli fil-muchkilât al-qur’âniyya».»
Quant à Abû ‘Obeyda, il avait dit:
«Le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe est le dénommé Abul-Aswad suivi de Maymûn al-Aqran puis de ‘Anbasat-ul-Fil et enfin ‘Abdullâh Ibn Isḥâq.»
Quant à nous, nous disons:
Abû ‘Obeyda voulait dire tout simplement par là que ceux-ci étaient les premiers à avoir appris cette science auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), selon la déclaration d'Abû ‘Obeyda lui-même rapportée par Ibn al-Anbâri cité précédemment.
Ibn Abîl-Ḥadîd a dit dans son livre intitulé «charḥ nahj-ul-balâgha»:
C'est ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui avait fondé cette discipline et qui en avait appris les règles de base à Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Abul-Faḍl Ibn Abîl-Ghanâ’im a écrit dans son livre intitulé «charḥ al-mufaṣṣal» (le commentaire détaillé):
«On a rapporté qu'Abul-Aswad avait appris la grammaire arabe auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui lui avait recommandé de mettre cela en pratique dans son langage.»
‘Abdul-Qâdir al-Baghdâdi a écrit dans son livre intitulé «khazâ’inat-ul-adab» (la bibliothèque de la littérature) alors qu'il parlait d'Abul-Aswad ad-Dû’ali:
«Il était le père fondateur de la grammaire arabe qu'il avait lui-même apprise auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Ceci a été également rapporté par ad-Dimyari dans son livre intitulé «ḥayât-ul-ḥayawân» (la vie de l'animal) dans le chapitre où il parle au sujet de «Dû’el»:
Il était le tout premier à avoir fondé la grammaire arabe qu'il avait lui-même apprise d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à Ibn an-Nadîm, il a écrit dans son «al-fihrist»:
Abû Ja‘far Ibn Rostam aṭ-Ṭabari a dit que la grammaire arabe avait été nommée «Naḥw» tout simplement parce que Abul-Aswad ad-Dû’ali avait dit à ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de qui il avait appris quelques notions de cette science:
«Ista’dhantuka an ’aḍa‘û naḥw mâ waḍa‘ta.»
Qui signifie littéralement:
«Je te demande la permission de constituer quelque chose «Naḥw [104]» (pareille) à ce que tu as fait dans cette science.»
Et c'est ainsi que la grammaire arabe fut appelée «Naḥw».
Ibn an-Nadîm avait ajouté:
J'ai eu l'occasion de voir l'élément prouvant qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali était le tout premier à avoir écrit sur la grammaire arabe. Voila son histoire!
Il s'agit en fait de quatre papiers que je croyais contenir des informations en rapport avec la Chine. Et pourtant, après les avoir étudiés avec soin, je me suis aperçu qu'il s'agissait plutôt d'un texte portant sur le sujet et le complément écrit de la main de Yaḥyâ Ibn Ya‘mur et dicté par Abul-Aswad ad-Dû’ali (Qu'Allah soit satisfait de lui). On voyait également l'écriture de an-Naḍr Ibn Chamîl juste au-dessus du texte écrit par Yaḥyâ Ibn Ya‘mur.
Ibn Khallikân et Ibn al-Anbâri ont rapporté d'Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali, le fils même d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, que le tout premier chapitre qu'avait écrit son père était le «Bâb-ut-Ta‘ajjub» qui parlait de l'exclamation.
Quant à Ibn al-Anbâri, il a dit qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait rédigé son fameux livre intitulé «al-mukhtaṣar» (le résumé) après avoir posé les points sur les lettres du saint Coran à l'époque de Ziyâd.
Ibn al-Anbâri a encore dit dans son livre intitulé «an-nuzha» (les promenades):
Ce qui est vrai quant au tout premier à avoir posé les bases de la grammaire arabe est que c'est bel et bien l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), car tous les hadiths rapportés sur ce sujet remontent à Abul-Aswad ad-Dû’ali qui parle quant à lui de ce dernier.
On avait rapporté que lorsque l'on avait demandé à Abul-Aswad ad-Dû’ali comment il avait fait pour poser les règles de base de Naḥw, il avait répondu qu'il y était arrivé grâce aux instructions de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
L'imam Fakhr ar-Râzi a dit dans son livre intitulé «manâqib-uch-châfi‘i» (les qualités de l'imam ach-Châfi‘i):
«Quant à Khalîl Ibn Aḥmad, il était l'élève de ‘Isâ Ibn ‘Omar, l'élève d'Abû ‘Amru Ibn al-‘Alâ’ qui était à son tour l'élève de ‘Abdullâh Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami lui-même élève d'Abû ‘Abdullâh Maymûn al-Aqran. Ce dernier était l'élève de ‘Anbasat-ul-Fîl qui était l'élève d'Abul-Aswad ad-Dû’ali lui-même élève de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni a dit dans son livre intitulé «al-manâqib» (les qualités) que Khalîl Ibn Aḥmad rapportait des hadiths de ‘Isâ Ibn ‘Amru ath-Thaqafi qui les rapportaient à son tour de ‘Abdullâh Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami et lui de l'érudit de la grammaire arabe, à savoir Abû ‘Amru Ibn al-‘Alâ’. Ce dernier rapportait ces hadiths de Maymûn al-Aqran, et lui à son tour de ‘Anbasat-ul-Fîl qui les rapportait quant à lui d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Et Abul-Aswad ad-Dû’ali rapportait ces hadiths de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Ceci a été reproduit par un bon nombre d'écrivains et de grammairiens dans leurs propres livres. Il y a, entre autres, al-Azhari dans son livre intitulé «tahdhîb al-lugha» (la rectification de la langue), Ibn Mukram dans son livre intitulé «lisân al-‘arab» (la langue des Arabes), Ibn Sayyidah dans son livre intitulé «al-muḥkam» (le solide) et Ibn Khallikân dans son livre intitulé «wafayât-ul-a‘yân» (la nécrologie).
Rukn-ud-dîn ‘Ali Ibn Abû Bakr al-Ḥadîthi, le spécialiste des hadiths, a dit dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat al-kalâm an-naḥwi» (le pilier):
«Le tout premier à avoir posé les bases de la grammaire arabe est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, le précepteur de al-Ḥassan et de al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux). Il avait appris la grammaire arabe auprès de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cinq personnes avaient appris cette science chez Abul-Aswad ad-Dû’ali, à savoir: Ses deux fils ‘Aṭâ’ et Abul-Ḥârith, ‘Anbasat, Maymûn ainsi que Yaḥyâ Ibn Nu‘mân.»
Quant aux élèves de ces cinq illustres savants, on a des gens tels qu'Abû Isḥâq al-Ḥaḍrami, ‘Isâ ath-Thaqafi et Abû ‘Amru Ibn al-‘Alâ’.
Khalîl Ibn Aḥmad fut à son tour élève de ‘Isâ ath-Thaqafi avant de devenir un expert dans le domaine. Il fut à son tour le maître de Sibaweyh avant de former al-Akhfach.
La grammaire arabe a vu par la suite l'apparition de deux écoles différentes, à savoir: l'école de Basra et l'école de Kufa.
Al-Kaf‘ami, l'un des savants Imâmite, a écrit dans son livre intitulé «mukhtaṣar nuzhat Ibn al-Anbâri»:
C'est Abul-Aswad ad-Dû’ali qui était le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe. Quant à lui, il l'avait appris après de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Quant à nous, nous disons:
En principe, ces preuves sont largement suffisantes pour quiconque voudra s'assurer de la vérité.
Remarque
Ibn Fâris a dit dans son livre intitulé «aṣ-ṣâḥébi» qui est dans le domaine de Fiqh al-Lugha (le fiqh de la langue):
«Si quelqu'un déclarait qu'il existe toute une multitude de hadiths affirmant que c'est bel et bien Abul-Aswad ad-Dû’ali qui fut le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe et que c'est Khalîl Ibn Aḥmad qui avait inventé la prosodie, on lui dira sûrement que tout cela est vrai en précisant toutefois que ces deux disciplines existaient bien avant cela et qu'elles étaient déjà pratiquées. Il arriva toutefois un moment où elles furent négligées et oubliées jusqu'à ce qu'elles furent ravivées et réactualisées grâce à ces deux illustres savants.»
Quant à nous, nous disons:
Cet avis est apparemment identique à celui de ceux qui prétendaient que les Arabes de l'époque préislamique n'avaient pas du tout besoin d'un cours de grammaire vu qu'ils parlaient l'arabe d'une façon naturelle sans jamais commettre des erreurs. Il était ainsi superflu d'avoir recours à une quelconque règle.
Et toute une série de hadiths dont Ibn Fâris reconnaît la régularité avait relaté les circonstances dans lesquelles le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ainsi que Abul-Aswad ad-Dû’ali avaient créé cette science qu'est la grammaire arabe.
En effet, selon ces hadiths, la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et son élève Abul-Aswad ad-Dû’ali à poser les règles de base de la grammaire arabe n'était autre que l'altération du langage des enfants arabes métis nés des couples mixtes et des enfants des émigrés, au tout début de l'Islam. Ils avaient eu alors peur que cet état de choses corrompît à jamais la langue arabe. Ils eurent ainsi recours aux règles de grammaire qu'ils appelèrent «Naḥw» afin d'épargner cette langue qui était jusque là protégée instinctivement.
Bref, l'histoire aussi bien que la raison démontre largement que l'avis d'Ibn Fâris n'était pas du tout correct. Ce n'est que son propre avis qu'il avait émis sans penser aux conséquences que cela engendrerait. Ceci fait que nous citons tout simplement son avis sans le prendre en considération.
Quant à sa prétention selon laquelle Khalîl Ibn Aḥmad aurait inventé la prosodie, nous l'avons déjà rejetée et ça ne sert à rien d'y revenir une fois de plus.
XV. 3 – La cause qui avait incité le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de Naḥw et poussé Abul-Aswad ad-Dû’ali à constituer un livre sur le Naḥw
Etant donné que les gens n'avaient pas le même point de vue sur ces deux sujets, ils avaient rapporté plusieurs versions différentes.
En effet, il existe plusieurs versions quant à la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de Naḥw. On a:
1) La première version
C'est la version d'Ibn al-Anbâri.
Ibn al-Anbâri a rapporté la version suivante dans l'introduction de son livre intitulé «charḥ kitâb Sibaweyh», le commentaire du livre de Sibaweyh:
«Un jour, le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولِه
avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» qui signifie:
(Allah désavoue les Polythéistes et son messager.)
au lieu de: [105] أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ
avec de la déclinaison Ḍamma ou «u» [106] sur la lettre «l» du terme «Rasûl» qui signifie:
(Allah et son Messager désavouent les Polythéistes.)
Cette façon de lire le saint Coran avait fait que le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) entrât en colère. Ce qui l'avait alors poussé à intimer l'ordre à l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de poser les règles de grammaire [107] en lui disant textuellement:
»إنح النحو واجعل له قاعدة وامنع من مثل هذا اللحن«
Ce qui signifie littéralement:
«Fais quelque chose là dessus et pose les règles de bases afin de mettre fin à ce genre de solécisme.»
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) avait ainsi appelé Abul-Aswad ad-Dû’ali et lui avait enseigné les différents régissants, les liaisons entre les différents éléments, la restriction, la déclinaison ainsi que l'invariabilité. Abul-Aswad ad-Dû’ali était très vif d'esprit et très intelligent, ce qui lui permit de bien assimiler la matière. Il parvint ainsi à constituer les règles de base de la grammaire arabe sous les directives du Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qu'il consultait chaque fois qu'il se butait à une difficulté.
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait rédigé quelque chose qu'il avait présentée au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui apprécia en disant:
»نعم ما نحوت«
Qui signifie littéralement:
«C'est excellent ce que tu as fait.» [108]
Par optimisme, Abul-Aswad ad-Dû’ali dénomma cette science par ce terme du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), à savoir: «Naḥw».
De ce qui précède, l'origine du nom «Naḥw» donné à la grammaire arabe n'est autre que la parole même du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), et non celle de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) comme l'avait déclaré Ibn al-Anbâri.
Toutefois, c'est la version de Ibn al-Anbâri selon laquelle c'est le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qui serait à l'origine de la dénomination «Naḥw» qui est reconnue dans le milieu scientifique au détriment à ce que rapporte ce récit digne d'un roman.
En effet, les historiens ne reconnaissent pas du tout qu'un incident pareil ait eu lieu à l'époque du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Ibn al-Anbâri est vraiment le seul à avoir rapporté ceci parce que nous n'avons trouvé personne d'autre qui ait raconté quelque chose de semblable avant lui.
C'est de lui qu'ont rapporté tous les savants qui ont eu à mentionner ce récit après lui. Nous les avons d'ailleurs cités dans notre livre de base.
2) La deuxième version
 C'est la version de Rachîd-ud-dîn Ali.
Rachîd-ud-dîn ‘Ali Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni a dit dans son livre intitulé «al-manâqib» que la cause qui avait poussé l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de la grammaire arabe était que la langue des enfants métis issus du mariage mixte entre les jeunes de la tribu des Quraychites et les émigrés avait connu un solécisme vraiment aigu.
A titre d'exemple:
Une certaine fille du clan de Khuwaylid al-Asadi mariée à un étranger avait dit un jour:
»إنّ أبوي مات و ترك عليّ مالاً کثیراً«
Qui signifie littéralement:
 «Mes parents [109] est décédé et il m'a laissé une grande dette.»
Ceci avait vraiment révolté Mu‘âwiya qui résolut d'en informer l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) diligemment.
Lorsque l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait remarqué le degré d'altération de la langue de ladite fille, il prit la résolution de constituer les règles de base de la grammaire arabe.
Le spécialiste des hadiths Rukn-ud-dîn ‘Ali Ibn Abû Bakr a rapporté dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat al-kalâm an-naḥwi», qu'une certaine femme était allée auprès de Mu‘âwiya à l'époque du califat de ‘Othmân. Elle lui dit:
» أبوي مات و ترك عليّ مالاً«
Qui signifie littéralement:
 «Mes parents est décédé et il m'a laissé une grande dette.»
Ceci avait indigné Mu‘âwiya qui en informa l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) prit connaissance de la situation, il écrit les règles de base de la grammaire arabe qu'il mit à la disposition d'Abul-Aswad ad-Dû’ali...
Quant à nous, nous disons qu'il n'y a pas du tout de contradiction entre ces deux versions.
3) La troisième version
C'est la version de Rachîd-ud-dîn.
 Ce savant rapporte qu'un certain paysan avait entendu un plébéien lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولِه
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u». Il en fut tellement consterné qu'il frappa le lecteur à la tête. Ce dernier alla se plaindre auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui les convoqua tous deux.
Lorsqu'ils se présentèrent devant l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), le paysan accusa le plébéien d'athéisme à cause de sa lecture incorrecte.
L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui répondit que sa faute n'était pas du tout intentionnelle.
C'est cet incident qui avait poussé le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) à constituer les règles de base de la grammaire arabe sur un papier qu'il confia Abul-Aswad ad-Dû’ali…
Et toujours à propos de la dénomination de la grammaire arabe, Chams-ud-dîn Moḥammad, le fils d'as-Sayyed Chérif al-Jorjâni, a écrit dans son livre intitulé «rachâd fi charḥ al-irchâd» dans son commentaire du livre de l'Allâma at-Taftâzâni intitulé «rachâd» qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولِه
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u».
Et lorsqu'il avait rapporté cet incident au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), ce dernier lui avait répondu que ce solécisme était dû à la fréquentation des non Arabes.
C'est ainsi qu'il dit à Abul-Aswad ad-Dû’ali:
» إنّ الکلمة ثلاث: إسم و فعل و حرف... «
Qui signifie littéralement:
«En fait, il existe trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Quant au nom…»
Quant à l'imam Maytham al-Baḥrâni, il a écrit dans son livre intitulé «bidâyat al-’amr» qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولِه
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u». Il s'en indigna avant de lâcher:
«Qu'Allah nous protège contre la baisse de la foi après sa perfection.»
Il alla par la suite consulter le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qui lui dit:
«J'ai pris la résolution de constituer les règles de base de la grammaire arabe et de les mettre au service des gens comme référence pour leur langage.»
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) dicta alors à Abul-Aswad ad-Dû’ali:
«En fait, il existe trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Quant au nom…»
Il ajouta ensuite:
«Ô Abul-Aswad ad-Dû’ali, constitue les règles de grammaire sur base de ce que je viens de t'enseigner.»
Quant à nous, nous disons:
Cette version ne diffère pas du tout de deux autres, si ce n'est la personne qui avait entendu la lecture incorrecte.
4) La quatrième version
C'est la version d'Ibrâhim Ibn ‘Ali al-Kaf‘ami ach-Châmi.
Ibrâhim Ibn ‘Ali al-Kaf‘ami ach-Châmi avait écrit à ce propos:
«On avait rapporté que la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à constituer les règles de base de la grammaire arabe est qu'il avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate al-Ḥâqqa de la manière suivante:
لَا يَأْكُلُهُ إِلَّا الْخَاطِئينَ
avec la déclinaison «i» sur le mot «Khâṭi’». Ce qui signifie littéralement:
(Il ne mangera que les fautifs.), ce qui est incorrect ; au lieu de: [110]  لَا يَأْكُلُهُ إِلَّا الْخَاطِؤُون
avec la déclinaison «u» pour signifier:
 (Que seuls les fautifs mangeront.)
5) La cinquième version
C'est encore une autre version de Rachîd-ud-dîn:
Rachîd-ud-dîn a écrit que c'est Abul-Aswad ad-Dû’ali qui était à base de la création de la grammaire arabe:
Abul-Aswad ad-Dû’ali marchait un jour dans un cortège funèbre lorsque quelqu'un lui demanda:
مَنِ الْمُتَوَفِّي؟
Qui signifie:
Qui a donné la mort ? Avait-il demandé. [111]
Consterné, Abul-Aswad ad-Dû’ali se dit qu'il fallait en informer le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) écrit alors les règles de base de la grammaire arabe sur un papier qu'il confia à Abul-Aswad ad-Dû’ali en commentant:
» ما أحسن هذا النحو... «
Qui signifie littéralement:
«Ça c'est du bon travail! Développe-moi ça.»
6) La sixième version:
C'est la version d'as-Sayyed al-Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ.
As-Sayyed al-Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mûsawi a écrit dans son livre intitulé «al-fuṣûl al-mukhtâr» d'après «al-‘uyûn wal-maḥâsin» de Cheikh Abû ‘Abdullâh al-Mufîd Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân, plus connu sous le nom de «Ibn al-Mu‘allim»:
Cheikh Abû ‘Abdullâh (Qu'Allah lui offre de la gloire) m'avait rapporté de Moḥammad Ibn Salâm al-Jumaḥi qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali était entré un jour chez le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce dernier lui avait tendu un papier sur lequel était écrit:
 «Au nom d'Allah le Très Clément, le Très Miséricordieux. Il existe en général trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Le nomf désigne un individu tandis que le verbe désigne l'acte du nom. Quant à la particule, elle joue sur le sens du nom ou du verbe.»
– Ô Commandeur des croyants! Que c'est beau! S'exclama Abul-Aswad ad-Dû’ali avant de demander, qu'est-ce que je dois faire avec ?
– J'ai entendu beaucoup trop de solécismes dans cette ville, et j'ai résolu de rédiger un livre de références par lequel on pourra distinguer la vraie langue arabe de la langue que parlent ces gens, lui répondit le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avant d'ajouter, base-toi sur ceci pour constituer les règles de base de la grammaire arabe en détail.
– Qu'Allah nous facilite cette tâche par vous Ô Commandeur des croyants. Lâcha Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Rachîd-ud-dîn a rapporté qu'Ibn Salâm al-Jumaḥi avait dit:
L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait écrit au bas du papier qu'il avait confié à Abul-Aswad ad-Dû’ali:
«Ceci a été écrit par ‘Ali Ibn Abû Ṭâleb.»
Les fidèles présents divergèrent sur la fonction du mot Abû dans la phrase. Pour ceux-ci, il s'agissait du nom de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), pour ceux-là son surnom pendant que certains autres prétendaient que l'ensemble «Ali Ibn Abû Ṭâleb» constituait en fait un et un seul nom à l'instar du mot «Haḍramût».
Az-Zamakhchari a écrit dans son livre intitulé «al-fâ’iq fî gharib al-ḥadith» (le supérieur):
Le mot «Abû» a gardé sa forme normale en conservant la déclinaison «u» [112] malgré l'annexion car ce mot est très répandu et très connu de telle manière qu'il est devenu invariable. [113]
Abul-Qâṣim az-Zujâj a écrit dans son livre intitulé «al-’amâli» que Abû Ja‘far aṭ-Ṭabari avait rapporté d'Abû Ḥâtam as-Séjestâni que Ya‘qûb Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami avait dit que Sa‘îd Ibn Muslim al-Bâhili avait entendu son père rapporter de son grand-père que Abul-Aswad ad-Dû’ali avait dit:
«Lorsque j'étais entré auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), il avait l'air pensif.
- Ô Commandeur des croyants! A quoi penses-tu ? Lui avais-je demandé.
- J'ai entendu beaucoup trop de solécismes dans cette ville, ce qui m'a poussé à rédiger un livre portant sur les règles de base de la langue arabe. Répondit-il.
- Si tu l'as fait, cela nous ressuscitera vraiment et épargnera la langue arabe. Lui avais-je avoué.
Et trois ans plus tard, alors que j'étais venu lui rendre visite, il me tendit une missive dans laquelle il avait écrit:
 «Au nom d'Allah le Très Clément, le Très miséricordieux. Il existe en général trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Le nom désigne un individu tandis que le verbe désigne l'acte du nom. Quant à la particule, c'est ce qui n'est ni un nom ni un verbe. Base-toi sur ceci et enrichis-le pour constituer les règles de base de la grammaire arabe en détail.
Le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) me dit ensuite:
Ô Abul-Aswad ad-Dû’ali! Sache qu'il existe trois sortes d'objets: les objets apparents et manifestes, les objets sous-entendus ou virtuels ainsi que des objets qui ne sont ni apparents ni sous-entendus.»
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait dit:
«J'avais tiré un certain nombre d'éléments à partir des paroles du Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avant de les lui présenter. Il y avait, entre autres, les particules de Naṣb [114] parmi lesquelles j'ai cité «Inna» (Certes), «Anna» (Que), «Layta» (si pour exprimer le regret: s'il était possible), «la‘alla» (il se peut que) et «Ka’anna» (comme si) tout en oubliant de citer «lâkinna» (mais). Il me dit:
- Pourquoi ne l'as-tu pas cité ?
 - C'est parce que j'ai cru qu'elle ne faisait pas partie de ce groupe.
- Si. M'informa-t-il.
Et je l'avais alors ajouté.»
Quant à nous, nous disons:
De ce qui précède, on peut tout de suite conclure que la fréquence du solécisme par les non arabes était la cause de la constitution des règles de base de la grammaire arabe grâce aux instructions que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait données à Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Et tout ceci infirme complètement la prétention de Ibn Fâris dans son livre intitulé «aṣ-ṣâḥib» selon laquelle la grammaire arabe ainsi que la prosodie existaient déjà et qu'elles furent négligées et oubliées par la suite avant d'être ravivées et réactualisées par les deux illustres savants que sont Abul-Aswad ad-Dû’ali et Khalîl Ibn Aḥmad.
Quant aux différents hadiths portant sur la cause qui avait incité Abul-Aswad ad-Dû’ali à poser les bases de la grammaire, ils ne se contredisent pas du tout. On a, entre autres:
Le hadith rapporté par Abû Sa‘îd:
Abû Sa‘îd qui était d'origine perse avait quitté sa ville natale Zanad Khân en Iran pour aller s'installer à Basra en Iraq avec sa famille. Ils avaient prétendu auprès de Qudâma Ibn Maẓ‘ûne que ce dernier était la cause de leur conversion à l'Islam, ce qui leur valut son hospitalité ainsi que sa protection. Ils étaient ainsi d'office considérés comme les invités de Qudâma Ibn Maẓ‘ûne.
Ce Abû Sa‘îd rapporte que Sa‘d était passé un jour auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Il marchait à pied tout en tirant son cheval derrière lui. Surpris, Abul-Aswad ad-Dû’ali lui demanda:
- ما لك يا سعد لِمَ لا تركب؟
- إنّ فرسي ضالعاً.
Qui signifie littéralement:
–Qu'as-tu Ô Sa‘d! Pourquoi ne montes-tu pas à cheval ?
–Mon cheval a mal aux pattes, répondit-il.
Quelques personnes qui étaient présentes éclatèrent de rire. Car il avait en fait commis une faute de grammaire.
Il devait dire en principe [115]:
- إنّ فرسي ضالع.
Quant à Abul-Aswad ad-Dû’ali, il le leur reprocha en disant:
«Vous savez, ces non arabes se sont convertis à l'Islam et sont devenus de ce fait nos frères. Nous devrions leur apprendre la langue arabe.»
Et il constitua les chapitres portant sur le sujet et le complément d'objet.
On rapporte également qu'une certaine femme était allée auprès de Mu‘âwiya à l'époque du califat de ‘Othmân. Elle lui dit:
» أبوي مات و ترك عليَّ مالاً«
Qui signifie littéralement:
«Mes parents est décédé et il m'a laissé une grande dette.»
Ceci avait indigné Mu‘âwiya qui en informa le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) prit connaissance de la situation, il écrit les règles de base de la grammaire arabe qu'il mit à la disposition d'Abul-Aswad ad-Dû’ali en lui demandant de développer ladite science en commençant par le chapitre de l'adjonction.
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu par la suite quelqu'un lire:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُوله
avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ
avec la déclinaison «u».
Ce qui l'avait poussé à rajouter les chapitres portant sur la conjonction et l'épithète.
Un jour, il avait entendu sa propre fille dire:
- يا أبت، ما أحسن السّماءُ ؟
- نجومها.
- إنّما أتعجّب من صنعتها.
- قولي: ما أحسن السّماءَ و افتحي فاكِ.
Qui signifie littéralement:
–Qu'est-ce qui est plus beau dans le ciel ? Comme si elle posait une question.
–Ses étoiles, lui répondit-il.
–Non, je m'étonne plutôt de sa création. Lui reprocha-t-elle.
–Alors prononce le mot السّماءَ avec la déclinaison «a» en ouvrant la bouche. [116]
Cet incident fit que Abul-Aswad ad-Dû’ali soit obligé d'écrire les chapitres portant sur l'exclamation et la forme interrogative.
Il est évident qu'il n'y a pas du tout de contradiction entre ces différents hadiths, car chacun d'eux était à la base d'un chapitre bien spécifique de la grammaire arabe.
Quant à la déclaration d'Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», autant que le grammairien Cheikh Abul-Ḥassan Salâma Ibn ‘Ayyâḍ Ibn Aḥmad ach-Châmi au tout début de son livre intitulé «al-miṣbâḥ fin-naḥw», il y a divergence d'opinions sur la cause qui avait poussé Abul-Aswad ad-Dû’ali à constituer un livre sur les règles de base de la grammaire arabe.
En effet, Abû ‘Obeyda a rapporté qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait appris la grammaire auprès de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) mais il n'en avait parlé à personne. Et même quand l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) lui avait délégué Ziyâd pour lui demander de constituer quelque chose qui pourra servir de références pour les gens quant à la compréhension du saint Coran, il s'en était excusé jusqu'à ce qu'il eût entendu quelqu'un lire:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُوله

avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de:
أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ

avec la déclinaison «u».
Il s'en étonna en disant:
«Vraiment, je ne pouvais pas imaginer que la situation soit aussi grave.»
Il retourna alors auprès de Ziyâd pour l'informer qu'il était disposé à faire ce que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui avait demandé si l'on pouvait mettre à sa disposition quelqu'un qui pourrait l'aider à prendre des notes.
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) lui avait alors envoyé un fidèle de la tribu de ‘Abdul-Qays en guise de scribe. Celui-ci ne lui ayant pas plu, il avait suggéré qu'on lui envoie un autre à la place. Ce qui fut fait.
Et selon Abul-‘Abbâs al-Mubarrad, ce deuxième scribe était probablement aussi de la tribu de ‘Abdul-Qays.
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait alors donné à son scribe les consignes suivantes:
«Si tu me vois ouvrir grandement la bouche au moment de la prononciation d'une certaine lettre, mets un point au-dessus de ladite lettre. Si tu me vois serrer les lèvres, mets un point devant. Et si tu me vois casser la bouche, mets plutôt un point en dessous.»
Ceci constitue ainsi le travail de pointillage du saint Coran par Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Quant à nous, nous disons:
Cette histoire rapportée par Ibn an-Nadîm et Cheikh ach-Châmi n'a en tout cas rien à voir avec notre sujet.
En effet, ceci porte en fait sur le pointillage des mots du saint Coran, et nullement sur la cause de la constitution des règles de base de la grammaire arabe. Il est vraiment étonnant que ces deux honorables écrivains lient ces deux faits.
7) La septième et la dernière version
C'est la version de al-Bayhaqi.
Le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait dit:
» انح نحوه «
Qui signifie littéralement:
«Fais quelque chose dans le même ordre.»
Al-Bayhaqi a dit:
Le mot «Naḥw» signifie «la droiture». Et le Naḥw ou la grammaire arabe constitue une ligne de conduite qui maintient la langue arabe sur la bonne voie en lui évitant l'altération.
Selon d'autres savants, le terme «Naḥw» signifierait plutôt «la façon».
Abû ‘Othmân al-Mâzini a dit:
Le Naḥw signifie une façon spécifique de parler. Il peut aussi signifier «l'exemple». C'est comme si l'on disait par exemple:
» هذا على نحوه «
Pour dire:
«C'est comme çà.»
Quant au Cheikh al-Khalîl, il a dit:
«Naḥw» veut dire «façon» ou «voie».
En effet, lorsque le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avait entendu des solécismes dans la communauté, il avait dit à Abul-Aswad ad-Dû’ali de constituer quelque chose qui pourrait servir de références pour la langue arabe et mettre ainsi fin à l'altération de la langue des métis et des non arabes. Et lorsqu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait achevé son travail, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait apprécié en disant:
«Que c'est bon ce Naḥw.» C'est-à-dire: cette voie.
Le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avait ensuite dit aux non arabes:
» إنحوا نحوه «
C'est-à-dire:
«Suivez cette voie.»
Quant à nous, nous disons:
«Naḥw» signifie «la destination.»
On dit par exemple:
» نحا نحوه «
Pour dire:
«Il a pris sa destination.»
Evidemment, en disant aux non arabes:
» إنحوا نحوه «
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) voulait tout simplement dire:
«Prenez la destination de la syntaxe et de la langue arabe parfaite.»
En effet, on veut dire par «la langue arabe» la forme idéale et parfaite de la langue, éloquente et claire.
Ainsi, un Arabe est appelé «Arabe» tout simplement parce qu'il prononce clairement et distinctement les mots.
Al-Aṣma‘i avait rapporté qu'un homme avait dit à ses enfants:
«Parlez correctement, car si le nécessiteux peut emprunter les vêtements de son frère ou ceux de son père pour paraître plus élégant, il ne trouvera personne capable de lui prêter une langue éloquente.»
XV. 4 - Le premier à avoir appris le Naḥw (la grammaire arabe) auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali
Selon Abû Ḥâtam as-Séjestâni et le linguistique Abû Ṭayyeb dans son livre intitulé «marâtib an-naḥwiyyîn» sur les catégories de grammairiens, le tout premier à avoir appris la grammaire arabe auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali était son propre fils ‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali, suivi de Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni. Ces illustres savants furent des maîtres dans le domaine de Naḥw après Abul-Aswad ad-Dû’ali
Ibn Qotayba a dit dans son livre intitulé «al-ma‘ârif»:
«Il y eut ensuite les deux fils d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, à savoir ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb. Quant à ‘Aṭâ’ et Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni, ils furent les maîtres de la langue arabe après Abul-Aswad ad-Dû’ali.»
‘Aṭâ’ n'avait malheureusement pas laissé d'enfants. Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali quant à lui, il était sage. C'était un grand poète.»
Le fait que Ibn Qotayba ait cité deux personnes différentes, à savoir ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb dans son «al-ma‘ârif» nécessite un peu de réflexion. Car, il est écrit dans le livre d'Abul-‘Abbâs an-Najâchi intitulé «fihrist muṣannifî ach-chi‘a» que Abû Ḥarb n'était autre que le surnom de ‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali qui était le professeur de al-Aṣma‘i et d'Abû ‘Obeyda. Ainsi, ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb seraient en réalité une et une seule personne.
Quant à Abû Ḥajar, il a écrit dans son livre intitulé «taqrîb at-tahdhîb»:
«Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali de Basra était un homme équitable. Son prénom était probablement Moḥjen voire ‘Aṭâ’. Il est décédé en l'an 108 de l'Hégire.»
Toujours à propos des élèves d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, Rukn-ud-dîn Ibn Abû Bakr a écrit dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat al-kalâm an-naḥwi»:
«Cinq personnes ont appris la grammaire arabe auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, à savoir, ses deux fils ‘Aṭâ’ et Abul-Ḥârith,…»
XV. 5 - Le premier à avoir développé la grammaire arabe dans l'école de Basra et l'école de Kufa
Dans l'école de Basra, on avait le Allâma, la sommité de la littérature et le Drogman de la langue arabe qui n'est autre qu'Abû aṣ-Ṣafa al-Khalîl Ibn Aḥmad.
En effet, c'était cet éminent savant qui avait révisé la grammaire jusqu'à élever son niveau le plus haut possible. C'était lui qui avait inspiré à Sibaweyh les superbes idées dans la grammaire arabe qu'il a pu regroupées au sein de son chef-d'œuvre unique en son genre. Personne n'avait jamais constitué une œuvre pareille avant lui, et personne ne sera jamais non plus d'ailleurs capable de le faire.
Certains honorables savants sont d'avis qu'Abû aṣ-Ṣafa al-Khalîl Ibn Aḥmad n'avait rédigé aucun livre dans le domaine de la grammaire arabe. Et pourtant, Ibn Khallikân, et tant d'autres savants d'ailleurs, avaient cité à son actif le livre intitulé «al-‘awâmil».
Quant à Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il lui avait reconnu le livre intitulé «al-jumal wa-ch-chawâhid».
Ces savants ont écrit dans la biographie de Sibaweyh qu'il avait rapporté environ mille feuilles portant sur la grammaire arabe de ce même Abû aṣ-Ṣafa al-Khalîl Ibn Aḥmad. C'est ce que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a aussi écrit dans la classification des savants, dans la biographie de Sibaweyh».
Quant à l'école de Kufa, on avait le Cheikh al-‘Allâma Abû Ja‘far ar-Rawâsi, le Cheikh de Kufa. Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Abî Sârah, le célèbre grammairien de Kufa.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a aussi écrit dans son livre intitulé «bughtat-ul-wi‘ât» alors qu'il parlait d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi:
Il était le tout premier savant de Kufa à avoir rédigé un livre dans le domaine de la grammaire arabe. Il était le professeur de al-Kisâ’ï et de al-Farrâ’.
Lorsque al-Khalîl lui avait demandé de lui prêter son livre, il s'était aperçu après lecture qu'il s'agissait pratiquement de ce que l'on retrouvait dans le livre de Sibaweyh. Abû Ja‘far ar-Rawâsi lui avait alors confirmé que c'était bel et bien lui qui en était l'auteur.
Selon l'auteur du livre intitulé «al-muzhar fî ‘ulûm al-lugha wa anwâ‘uhâ», ce livre d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi était intitulé «al-feyṣal».
Abû Ja‘far ar-Rawâsi était l'un des Cheikhs Chiites. On l'a cité ainsi que ses différentes œuvres dans la partie consacrée aux écrivains chiites du livre intitulé ««fihrist muṣannifi al-imâmiyya». Il fut tour à tour disciple le l'Imam Abû Ja‘far al-Bâqir et de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Il est sorti d'une famille connue pour sa noblesse et son savoir.
Quant à nous, nous lui avons cité une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
XV. 6 - Les grammairiens Chiites les plus célèbres
Parmi les savants Chiites les plus célèbres dans le domaine de la grammaire arabe on a:
‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali
Il s'agit du fameux fils d'Abî al-Aswad ad-Dû’ali dont nous avons déjà parlé plus haut.
Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni al-Wasqi al-Moḍari de Basra
Cet illustre savant était du clan de ‘Adnân Ibn Qays Ibn Ghîlân Ibn Moḍar. C'était un membre de la tribu de Bani Leyth Ibn Kanânah. C'était l'un de grands lecteurs du saint Coran de la ville de Basra. Et c'était d'ailleurs auprès de lui que le célébre Ibn Isḥâq avait appris la lecture coranique.
Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:
«Il maîtrisait vraiment le saint Coran, la grammaire arabe et une multitude de langues. Il avait appris la grammaire arabe auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Il comptait parmi les tous premiers Chiites qui proclamaient la suprématie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sans pour autant dénigrer les autres.»
Quant à nous, nous disons:
Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni avait été également cité avec beaucoup d'éloges par al-Ḥâkim au sein de son livre intitulé «târîkh neysâbûr» sur l'histoire de Neychapour. Nous avons d'ailleurs reporté quelques passages de ce livre dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de ses débats rapportés dans le livre intitulé «ar-rawaḍ az-Zâhir» dans lesquels il avait pu prouver au Fameux al-Ḥjjâj, à partir de ce verset coranique: «Et nous lui avons donné Isaac et Jacob et nous les avons guidés tous les deux. Et Noé, nous l'avons guidé auparavant, et Parmi la descendance (d'Abraham) (ou de Noé), David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. Et C'est Ainsi que nous récompensons les bienfaisants. De même, Zacharie, Jean-Baptiste, Jésus et Elie, tous étaient du nombre de gens de bien.», [117] que l'Imam al-Ḥassan et l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous) étaient bel et bien des enfants du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
En effet, Yaḥyâ Ibn Ya‘mur avait dit à al-Ḥajjâj:
– Et qui était donc le père de Jésus (Que la paix soit sur lui) pour que Allah le cite dans la lignée du prophète Ibrâhim (Que la paix soit sur lui) ? Et pourtant, le lien entre les Imams al-Ḥassan et al-Ḥussein et le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) est encore plus important que le lien entre Ibrâhim et Jésus (Que la paix soit sur eux tous).
– Tu as émis un argument vraiment convaincant, avait fini par reconnaître ce dernier.
Selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât», Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni al-Wasqi al-Moḍari est décédé en l'an 129 de l'Hégire. Quant à l'auteur du livre intitulé «taqrîb-ut-tahdhîb», il serait plutôt décédé avant la fin du premier siècle de l'Hégire selon certains, et au tout début du deuxième siècle selon certains autres.
Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Abî Sârah
Il s'agit en fait du fameux Abû Ja‘far, le protégé des Anṣâr [118]. Il était beaucoup plus connu sous le nom de ar-Rawâsi de Kufa. Il était le maître de Kufa dans la langue arabe, sans oublier qu'il était le tout premier savant de Kufa à avoir rédigé un livre sur la grammaire arabe. Nous en avons d'ailleurs déjà parlé au cinquième chapitre du présent livre. Il est décédé au début du deuxième siècle de l'Hégire. Nous avions cité sa biographie en détail dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Al-Farrâ’
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de Yaḥyâ Ibn Ziyâd al-Aqṭa‘ al-Kûfi [119], de Kufa. La main de son père était amputée durant la lutte de Fakh alors qu'il se battait aux côtés de al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥassan Muthallath Ibn al-Ḥassan Muthannâ l'un des fils de al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Abû Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous).
L'auteur du livre «riyâḍ al-‘ulamâ’» a écrit:
«Quant à la prétention du Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi selon laquelle Cheikh al-Farrâ’ serait devenu Mu‘tazilites, elle était probablement due à la ressemblence entre les croyances Chiites et croyances Mu‘tazilites. En tout cas, al-Farrâ’ était vraiment Chiite imâmite comme nous l'avons déjà dit plus haut.»
 On avait rapporté d'Abul-‘Abbâs Tha‘lab que n'eut été al-Farrâ’, on n'aurait jamais parlé vraiment de la langue arabe, vu que c'est lui qui l'avait rectifiée et l'avait structurée.
Il avait encore dit que si al-Farrâ’ n'avait pas été là, on aurait assisté à la disparition de la vraie langue arabe qui était déjà l'objet de tant de querelles. Tout le monde se reconnaissait le droit à la parole et chacun parlait l'arabe comme bon lui semble en utilisant ses propres règles. Ce qui mettait déjà la langue arabe en danger.
 Quant à nous, nous avons cité une biographie assez détaillée de cet éminent savant en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé en l'an 207 de l'Hégire alors qu'il était en route vers la Mecque. Il était déjà âgé de soixante trois ans.
Le célèbre Abû ‘Othmân
Il s'agit en fait de Bakr Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Ibn Baqiyya al-Mâzini. Il était du clan de Mâzin et de la tribu Cheybân Ibn Dhohal Ibn Tha‘laba Ibn ‘Akâba Ibn Ṣa‘b Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wâ’il.
Cet illustre savant était le maître de la grammaire arabe, de la littérature et de la langue arabe à Basra. Et son devancement dans ce domaine était tout à fait incontestable. Il comptait parmi les savants imâmites. Nous en avons déjà parlé dans le chapitre portant sur le Ṣarf (la morphologie).
Cet honorable cheikh est vraisemblablement décédé en l'an 248 de l'Hégire.
L'imam Ibn Ḥamdûne
Il s'agit en fait de ce grand écrivain Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Ismâ‘îl Ibn Dâwûd Ibn Ḥamdûne.
Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il a été cité par Abû Ja‘far al-‘Alawi dans son livre intitulé «mu‘jam-ul-‘ulamâ’» parmi les écrivains imâmites. C'était lui le Cheikh des linguistes de l'époque ainsi que leur patron. Abul-‘Abbâs Tha‘lab avait commencé par apprendre la grammaire arabe auprès de lui avant d'aller continuer avec le célèbre Ibn al-A‘râbi.» Tout un bon nombre de savants grammairiens sont sorti de son école.
Selon Yâqût toujours, ce grand savant avait également été cité par Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «fihrist muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites ainsi que par Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ al-muṣannîfine min al-imâmiyya». Nous en avons largement parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»
Abul-‘Abbâs al-Mubarrad
Il s'agit en fait du grammairien du nom de Moḥammad Ibn Yazîd Ibn ‘Abdul-Akbar Ibn ‘Omeyr ath-Thomali al-Azdi de Basra. C'était un grand linguiste et même le maître de la langue arabe à son époque.
Cet illustre savant avait appris la littérature arabe auprès de l'imam Abû ‘Othmân al-Mâzini. Nous avons déjà parlé de sa vie ainsi que de son chiisme
Tha‘laba Ibn Maymûne
Il s'agit d'Abû Isḥâq, le protégé de la tribu des Bani Asad puis des Bani Salama.
Ce grand savant était le maître de la langue arabe à Kufa.
Selon Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifine min al-imâmiyya», Thalaba Ibn Maymûne était un fervent croyant très pratiquant et très ascète. Il avait également rapporté ce qui s'était passé lorsqu'il était entré auprès du calife ‘Abbasside Hâroun ar-Rachîd.
Cet illustre savant avait eu à rapporter une série de hadiths d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq ainsi que de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous). Il avait à son actif un bon nombre de livres dans le domaine des hadiths. Nous les avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Qâsim al-Jurji
Il s'agit du célèbre grammairien de Kufa du nom de Sa‘îd Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd al-Jurji.
As-Sam‘âni a dit dans son livre intitulé «al-ansâb» portant sur les généalogies:
«Abul-Qâsim al-Jurji comptait parmi les maîtres de la grammaire arabe. C'était un homme juste et équitable mais un Chiite extrémiste.»
Ya‘qûb Ibn Sufyâne
Cet éminent savant comptait parmi les sommités dans le domaine de la littérature et les honorables savants de son époque. Il avait maîtrisé toutes les disciplines islamiques en commençant par la langue arabe.
Ibn al-Athîr a dit dans son livre intitulé «al-kâmil»:
«Ya‘qûb Ibn Sufyâne était l'un d'honorables savants Chiites. Il est décédé en l'an 277 de l'Hégire.»
Qotayba al-Ju‘fi al-Kufi
Ce célèbre grammairien de Kufa était l'un des maîtres de la grammaire et de la langue arabe.
Cheikh an-Najâchi l'avait surnommé dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» «al-A‘châ al-Mu’addab» (le maître aveugle) avant d'ajouter qu'il était beaucoup plus connu sous le nom de «abî Moḥammad al-Muqrî, le lecteur du saint Coran». C'était un protégé du clan d'Azd.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a parlé de lui dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât» portant sur les différentes catégories de savants musulmans en rapportant d'az-Zubeydi qu'il était l'un des maîtres de la grammaire arabe de Kufa.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a encore rapporté une fois de plus d'az-Zobeydi l'incident suivant:
«Un jour, le scribe du al-Mahdi, le Calife ‘Abbasside, avait écrit l'expression «des villages arabes» avec une «tanwîn» ou la nunnation [120] sur le mot «villages» en arabe, ce qui avait déplu à Chabîb Ibn Chayba qui décida de consulter Qotayba à ce propos.
Ce dernier lui avait alors répondu:
«S'il voulait dire par «villages arabes», les villages de Hijâz, il n'a pas à mettre le Tanwîn parce que c'est indéclinable. Mais si par contre, il faisait allusion aux villages de Soudan, il n'a pas du tout tort parce que c'est déclinable.»
Cheikh as-Sayyâri
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Sayyâr Abû ‘Abdulah al-Kâtib, l'écrivain, le grammairien, le poète, le linguiste et l'homme de lettres de Basra.
Cheikh an-Najâchi a écrit en parlant de lui:
«Il était l'un des scribes de Ṭâhir à l'époque de l'Imam Abû Moḥammad al-‘Askari (Que la paix soit sur lui).»
Il avait à son actif une série de livres que nous avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû Bakr aṣ-Ṣûli
Cet illustre savant avait appris la grammaire arabe auprès du fameux al-Mubarrad dont nous avons parlé plus haut.
Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Salama Ibn Nabîl al-Yachkori
Cet éminent grammairien comptait parmi nos grands savants Chiites de Kufa. C'était vraiment un homme de haute valeur. Il était à la fois jurisconsulte, homme de lettres, lecteur du saint Coran, linguiste et grammairien. Il s'était rendu chez le peuple arabe nomade auprès de qui il avait appris la langue arabe. Il fut le professeur de Ya‘qûb Ibn Sekkît et de Moḥammad Ibn ‘Abduh an-Nâ’ib.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui en plus de la liste de ses œuvres:
«La famille de al-Yachkori à Kufa était connue comme étant une famille honorable et distinguée. Elle a toujours produit de grands écrivains depuis des générations jusqu'à nos jours.»
Nous avons d'ailleurs reproduit la liste de ses livres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»
Abû Ja‘far
De son vrai nom Aḥmad Ibn ‘Obeyd Ibn Nâṣiḥ Ibn Balanjar, ce célèbre grammairien était plus connu sous le nom d'Abû ‘Açîda. Il était le protégé du clan des Bani Hâchim. Il résidait à Kufa bien qu'il fût originaire de Deylam en Iran.
C'était l'une de grandes figures de la langue arabe et il fut le précepteur de al-Mu‘taz le fils du calife ‘Abbasside al-Motawakkil. Et Il avait été lui-même élève du célèbre Cheikh al-Aṣma‘i et de ses pairs.
Il avait rapporté les hadiths d'al-Wâqidi qu'il avait à son tour transmis à un bon nombre de rapporteurs parmi lesquels Qâsim al-Anbâri.
Il avait rapporté d'al-Wâqidi et de tant d'autres savants une série de hadiths sur les vertus des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Nûrullâh al-Mar‘achi avait relaté dans le chapitre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» ce qui s'était passé entre lui et son élève al-Mu‘taz au moment où il avait décidé de tuer son père, al-Motawakkil le calife ‘Abbasside.
Le maître de la littérature Abû ‘Ali al-Fârsi
Il s'agit de al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Aḥmad Ibn ‘Abdul-Ghaffâr Ibn Moḥammad Ibn Sulaymân Ibn Abâne al-Faswi. Il fut le grand maître de la grammaire arabe à son époque, ce qui explique pourquoi l'on a dit que la grammaire arabe avait commencé par un perse, Sibaweyh, et elle fut parachevée par un perse, à savoir cet Abû ‘Ali al-Fârsi.
En l'an 331 de l'Hégire, il s'était rendu chez Seyf-ud-dawla, le prince de Ḥalab, auprès de qui il avait pu séjourner pendant un bout de temps avant de se rendre dans le territoire perse auprès du prince ‘Aḍud-ad-dawla Ibn Bûweyh. Celui-ci l'avait accueilli avec honneur en le privilégiant par rapport à d'autres savants.
Selon l'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’», et tant d'autres écrivains d'ailleurs, il était Chiite imâmite. Toutefois, certains autres avaient déclaré qu'il était Mu‘tazilite. Nous lui avons aussi écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste de ses œuvres.
Il est né en l'an 288 et est décédé le dimanche 17 du mois de Rabî‘ II de l'an 377 de l'Hégire.
Cheikh al-Arjâni
Il s'agit de Fâris Ibn Sulaymân beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Chujâ‘ al-Arjâni.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui:
«Il était l'un des Cheikhs Chiites et il était très bon dans la littérature ainsi que dans le rapportage de hadiths. Il avait côtoyé Yaḥyâ Ibn Zakaryyâ at-Termâchîri et Moḥammad Ibn Baḥr ar-Rahbi et avait profité de leur savoir. Il avait à son actif un livre intitulé «musnad Abû Nû’âs» et «Ḥujr» et «Ach‘ab» et «Buhlûl» et «Ja‘far».
Ibn al-Kufi
Il s'agit d'Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Obeyd Ibn az-Zubeyr al-Asadi l'imâmite. Il était parmi les plus grands compagnons du célèbre Tha‘lab. C'était vrai un maître de la langue arabe à Kufa, et Cheikh an-Najâchi l'avait d'ailleurs cité avec beaucoup d'éloges dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» parmi les écrivains chiites, autant que as-Sayyed Baḥr-ul-‘Ulûm dans son livre intitulé «al-fawâ’id ar-rijâliyya» sur les rapporteurs de hadiths.
Yâqût avait rédigé sa biographie dans son livre intitulé «al-mu‘jam» ainsi que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans le chapitre intitulé «aṭ-ṭabaqât» de son livre «bughyat-ul-wi‘ât». Nous en avons parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Il avait à son actif le livre intitulé «al-farâ’id wal-qalâ’id», sur la langue arabe, un autre intitulé «ma‘âni ach-chi‘r» et un autre encore intitulé «al-hamz».
Il est né en l'an 254 et est décédé au mois de Dhul Qa‘da de l'an 348 de l'Hégire.
Le premier Akhfach
Il s'agit d'Aḥmad Ibn ‘Imrân Ibn Salâma al-Ilhâni décédé avant l'an 250 de l'Hégire. Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh le grammairien.
Yâqût avait écrit dans la biographie de ce grand littérateur qu'il avait à son actif toute une multitude de poèmes sur les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), comme le poème suivant:
إِنَّ بَنی فاطِمَةَ المَیمُونَة                      الطّیّبین الأکرمینَ الطّینة
رَبیعُنا فی السنةِ الملعونة                      کُلُّهُمُ کالرّوضَةِ المَهتونَة
Et il avait également été cité par Baḥr-ul-‘Ulûm aṭ-Ṭabâṭabâ’î dans son livre intitulé «ar-rijâl» parmi les poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) qu'il aimait d'ailleurs de tout son cœur.
Originaire de Châm en Syrie, il avait eu l'occasion de se rendre en Iraq, en Egypte et ensuite en Ṭabaryya pour raison d'études.
Et plus précisément à Ṭabaryya, il avait pu faire connaissance avec Isḥâq Ibn ‘Abdûs. Il fut d'ailleurs le précepteur de son fils.
Cheikh Marzakka
Il s'agit du fameux Zayd Ibn Mûṣil. Il était l'une de grandes figures de la grammaire arabe et il était Chiite. Il avait d'ailleurs été cité par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi parmi les grammairiens.
Ṣafdi a dit en parlant de lui:
«Il était à la fois grammairien, poète et homme de lettres, mais toutefois «Râfiḍi», qui signifie «sectaire», pour dire Chiite.»
Il avait également été cité par Ibn an-Nadîm parmi les poètes et les théologiens scolastiques Chiites.
Ibn Abul-Azhari
Ce célèbre grammairien était l'un d'honorables savants Chiites. Des savants avaient reproduit sa biographie dans leurs livres intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» en plus de la liste de ses livres. Il avait également été mentionné par toute une série d'autres biographes parmi lesquels Cheikh al-Khaṭîb dans son livre intitulé «târîkh baghdâd». Il est décédé en l'an 325 de l'Hégire à l'âge de 90 ans.
Abû ‘Abdullâh de Basra
Il s'agit de ce fameux Moḥammad Ibn ‘Abdullâh beaucoup plus connu sous le nom de al-Mufja’ dont nous avons déjà parlé. Ce grand savant était à la fois écrivain, grammairien et poète.
Selon Yâqût, c'était l'un des plus grands grammairiens et poètes Chiites à l'esprit créatif.
Cheikh an-Najâchi a déclaré en parlant toujours de lui:
«C'était un honorable gentilhomme, linguiste, littérateur et rapporteur de hadiths.»
Nous lui avons quant à nous écrit toute une longue biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé en l'an 320 de l'Hégire.
Le célèbre Ibn Khâlaweyh
Cet illustre savant était un grand maître de la langue arabe, de la littérature et de tant d'autres disciplines encore. Nous en avons déjà parlé plus haut dans le présent livre.
Nous avons également écrit sa biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé à Halab en l'an 370 de l'Hégire.
Le célèbre grammairien Khâli‘
Il s'agit en fait d'al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥussein ar-Râfî‘.
Aṣ-Ṣafdi a dit en parlant de lui:
«Il comptait parmi les grands grammairiens de son époque. Il avait été formé par al-Fârsi et as-Seyrâfi.»
Cheikh an-Najâchi l'avait cité parmi les écrivains Chiites dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» tout en mettant à son actif les livres suivants: «ṣan‘at-uch-chi‘r», «ad-darajât», «amthâl-ul-‘âmmah».
Il est également l'auteur du livre intitulé «takhayyulât al-‘arab», un autre intitulé «charḥ chi‘r Abû Tammâm», un commentaire du poème d'Abû Tammâm, ainsi que le livre intitulé «al-adwiya wal-jibâl war-rimâl».
Il était encore en vie au cours de l'année 380 de l'Hégire.
Cheikh al-Marzbâni
Il s'agit du célèbre écrivain de Bagdad du nom de Moḥammad Ibn ‘Imrân al-Kâtib al-Baghdâdi dont nous avons déjà parlé plus haut.
Cet illustre savant était un maître dans la littérature arabe. Il avait été formé par Ibn Dûreyd et Ibn al-Anbâri. Quant à lui, il fut à son tour professeur d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣeymari, d'Abul-Qâṣim at-Tannûkhi, d'Abû Moḥammad al-Jawhari et de tant d'autres encore.
Nous avons cité la liste complète de ses œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Fatḥ
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad al-Hamdhâni al-Marâghi.
Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il avait mémorisé tout le saint Coran, il était grammairien et il était très éloquent.»
Quant à Cheikh at-Tawhidi, il avait dit, toujours en parlant de ce Abul-Fatḥ:
«Depuis sa jeune enfance, il s'était distingué par son attirance vers la grammaire et la littérature arabes. Je n'avais jamais vu en tout cas quelqu'un de semblable.»
Cheikh an-Najâchi a écrit à son tour dans son livre intitulé «asmâ’u muṣannifi ach-chi‘a»:
«C'était l'un de grands savants de la grammaire et de la littérature arabe de Bagdad. Il se distinguait par une bonne mémoire et il rapportait les hadiths en toute fidélité. Il était versé dans la théologie scolastique.»
Il est décédé en l'an 371 de l'Hégire. Nous avons cité ses différentes œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali al-Azdi.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui:
«C'était l'un de nos frères Chiites dignes de confiance. Il était très calé en histoire, en littérature arabe et en poésie.»
Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels le livre intitulé «al-wufûd ‘alâ an-Nabîy ṣallallâh ‘alayh wa âlih wa aallam», portant sur les différents députés mandés auprès du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), et un autre intitulé «akhbâr Ibn Abû ‘Aqab wa chi‘ruh».
Il est décédé à la fin du troisième siècle de l'Hégire.
Aḥmad Ibn Ismâ‘îl Ibn ‘Abdullâh
Il s'agit d'Abû ‘Ali al-Bajali, le célèbre grammairien beaucoup plus connu sous le nom de "Samaka al-Qumi". Il était le professeur d'Ibn al-‘Amîd. C'était l'une de grandes figures de la littérature et de la grammaire arabes. Il avait personnellement appris la littérature arabe auprès d'Aḥmad Ibn Abû ‘Abdullâh al-Barqi et de tant d'autres savants.
Cheikh an-Najâchi a dit que cet Abû ‘Ali al-Bajali avait à son actif un bon nombre de livres vraiment exceptionnels dont il a même cité les titres. Nous en avons également parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Ḥassan as-Simsâṭi
Cet illustre savant était sans pareil à son époque dans la littérature ainsi que dans la langue arabe.
Il avait à son actif toute une série de livres que nous avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui et de ses œuvres:
«C'était notre Cheikh chiite dans la péninsule d'Arabîe. Il était l'homme le plus honorable et le plus instruit de son époque.»
Quant à nous, nous disons:
Abul-Ḥassan as-Simsâṭi avait envoyé une série de missives à Seyf-ud-Dawla. Il est de la même catégorie que le fameux Cheikh al-Kuleyni.
Cheikh Ibn ‘Abdûne
Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn ‘Abdul-Wâḥîd Ibn Aḥmad al-Bazzâz beaucoup plus connu à son époque sous le nom de "Ibn al-Ḥâchir". Il fut surnommé Abû ‘Abdullâh.
C'était un vrai maître dans le domaine de la littérature arabe, du Fiqh et des hadiths. Il avait regroupé tout un bon nombre de hadiths qu'il avait pu à son tour rapporter.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui:
«Notre Cheikh connu sous le nom de Ibn ‘Abdûne était très versé dans la littérature qu'il avait apprise auprès de grands spécialistes du domaine. Il avait même eu l'occasion de rencontrer le fameux Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad al-Qoraychi beaucoup plus connu sous le nom de Ibn Zubeyr alors qu'il était au sommet de sa gloire.»
Il avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels nous pouvons citer «akhbâr Sayyed Ibn Moḥammad», «at-târîkh», «tafsîr khuṭba Fâtima ‘alayh-as-salâm» qui est en fait le commentaire du discours de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle) traduit en arabe, «al-jum‘a» ainsi que le livre intitulé «al-ḥadîthayn al-mukhtalifayn» sur deux hadiths contradictoires.
Quant à nous, nous ajoutons qu'il avait également écrit un livre sur les mœurs des califes intitulé «âdâb al-khulafâ’».
Il fut le professeur du très célèbre Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi à qui il avait d'ailleurs accordé la permission de rapporter tous les hadiths qu'il avait entendus de lui. Il est décédé en l'an 323 de l'Hégire.
Ibn an-Najjâr
Il s'agit du célèbre grammairien de Kufa du nom de Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi. Il est l'auteur du livre intitulé «al-mukhtaṣar fin-Naḥv», un abrégé de grammaire arabe, ainsi que «al-milḥ wan-nawâdir».
Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il est né à Kufa en l'an 303 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 311 selon les autres. Il s'était rendu à Bagdad afin de récolter des hadiths d'Ibn Dûreyd et de Nafṭaweyh. C'était un homme vraiment équitable, et il savait psalmodier correctement le saint Coran.»
Quant à nous, nous ajoutons:
Ibn an-Najjâr avait été l'un des professeurs du célèbre Cheikh an-Najâchi, l'auteur du livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» dans lequel il l'avait d'ailleurs mentionné avec beaucoup d'éloges en plus de ses livres parmi lesquels le livre intitulé «at-târîkh al-Kûfa» sur l'histoire de Kufa».
Il faut bien entendu rappeler que ce surnom de «Ibn an-Najjâr» avait été accordé à la fois à ce grand grammairien qu'est Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi ainsi qu'à Moḥib-ud-dîn Moḥammad Ibn Maḥmûd Ibn al-Ḥassan Ibn an-Najjâr, l'auteur du livre intitulé «at-taḥṣîl wat-tadhyîl ‘alâ târîkh al-Khaṭîb». Ce dernier était l'un des savants Sunnites tandis que notre Ibn an-Najjâr était imâmite.
Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi est décédé en l'an 420 de l'Hégire selon les uns, et en 460 selon les autres.
Le célèbre grammairien de Kufa Abul-Faraj al-Qanâni al-Warrâq
Cheikh an-Najâchi l'a mentionné dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» en plus de la liste de ses œuvres.
Abul-Faraj al-Qanâni al-Warrâq fut également l'un des professeurs de Cheikh an-Najâchi. Nous l'avons cité parmi les savants du quatrième siècle de l'Hégire dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Faraj
Il s'agit de Moḥammad Ibn Abû ‘Imrân Mûssâ Ibn ‘Ali Ibn ‘Abduweyh al-Qazwini, le célèbre scribe et grammairien de Kufa.
Son contemporain Cheikh an-Najâchi a parlé de lui bien qu'il n'ait pas eu l'occasion d'entendre personnellement le hadith de lui.
Il fit partie des savants de quatrième siècle de l'Hégire.
Abul-Ḥassan ar-Rib‘î
Il s'agit du célèbre grammairien du nom d'Ali Ibn ‘Isâ Ibn al-Faraj Ibn Ṣâliḥ ar-Rib‘î à propos duquel Ibn Kathîr a dit dans son livre intitulé «al-bidâya wa-n-nihâya»:
«Il avait tout d'abord appris la littérature arabe auprès de as-Seyrâfi avant de continuer chez Abû ‘Ali al-Fârsi auprès de qui il est resté vingt ans durant jusqu'à ce qu'il eût bien maîtrisé le domaine.»
Il a encore rapporté:
«Un jour, alors qu'il était en promenade au bord du fleuve Tigre, il vit les deux ach-Charîf al-Mortaḍâ et ar-Raḍi dans une chaloupe en compagnie de ‘Othmân Ibn Jinni beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Fatḥ.
Ali Ibn ‘Isâ les taquina en disant:
«C'est vraiment étonnant de vous voir en compagnie de ‘Othmân alors que ‘Ali marche loin de vous sur la rive du Tigre [121].»
Ali Ibn ‘Isâ Ibn al-Faraj Ibn Ṣâliḥ ar-Rib‘î est décédé en l'an 420 de l'Hégire.
Abû Isḥâq ar-Rafâ‘i
Il s'agit du fameux grammairien du nom d'Ibrâhim Ibn Sa‘îd Ibn aṭ-Ṭayyib ar-Rafâ‘i à propos duquel le grammairien Abû Ghâlib Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Sahl Ibn Bochrân avait dit:
«Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi savant que Abû Isḥâq ar-Rafâ‘i. Il était aveugle et il avait appris la grammaire arabe auprès d'as-Seyrâfi ainsi que le commentaire de son livre. Il avait appris chez lui les livres de littérature arabe et des recueils de poèmes. Il avait quitté Bagdad pour la ville de Wâṣiṭ qu'il avait d'ailleurs déjà visité avant de venir à Bagdad. Et là, il apprit le saint Coran par cœur auprès de ‘Abdul-Ghaffâr al-Ḥiṣni.»
Yâqût rapporte que ar-Rafâ‘i s'était consacré à l'enseignement du saint Coran dans la mosquée de la ville après son retour de Wâṣiṭ et qu'il avait à l'époque élu domicile dans le quartier des Zaydites où vivaient les sectaires, autrement dit les Chiites, et les ‘Alawites ; ce qui a fait qu'il fût assimilé à eux. Il sera alors désavoué et haï.
Il est décédé en l'an 411 de l'Hégire.
‘Abd-us-Salâm Ibn al-Ḥussein
Il s'agit du célèbre grammairien beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Aḥmad al-Baṣri an-Naḥwi auquel Cheikh an-Najâchi avait attribué le titre du «Cheikh de la littérature de Basra». Il comptait parmi ses maîtres de l'école littéraire de Kûfa.
Chérif Yaḥyâ Ibn Moḥammad Ibn Ṭabâṭabâ
Il s'agit du célèbre grammairien ‘Alawite surnommé Abû-l-Mu‘iz et Abû Moḥammad. Il fut l'élève de ar-Rab‘i et de Chammâs avant de devenir à son tour professeur de Ibn ach-Chajari.
Et selon Yâqût, Ibn ach-Chajari se vantait d'avoir eu Yaḥyâ l'Alawite comme professeur.
Ibn an-Nadîm a dit quant à lui dans son livre intitulé «al-fihrist»:
«Yaḥyâ l'Alawite connu sous le nom d'Abû Moḥammad an-Neysâbûri était un théologien scolastique. Il avait à son actif toute une série de livres. J'ai personnellement rencontré tout un bon nombre de gens qui sont sortis tout droit de son école.»
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi l'a cité dans la classe des grammairiens arabes tout en certifiant son Chiisme.
Quant à nous, nous ajoutons que cet illustre savant a été aussi mentionné par le Cheikh Chiite, al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar dans son livre intitulé «al-khulâṣat-ul-aqwâl» en disant:
«Yaḥyâ était à la fois un jurisconsulte, un savant et un théologien scolastique. Il résidait à Neysâbûr.»
C'est ce qu'ont également rapporté Cheikh an-Najâchi, Cheikh Ibn Dâwûd et tant d'autres savants d'ailleurs dont nous avons reproduit les déclarations dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
On a aussi le célèbre grammairien Thâbit Ibn Aslam Ibn ‘Abdul-Wahhâb beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Ḥassan al-Ḥalabî le grammairien.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a dit en parlant de lui:
«Adh-Dhahabî avait dit que Thâbit était l'un des plus grands grammairiens de tendance chiite. Il avait rédigé un livre dans lequel il a expliqué le style de lecture coranique de ‘Âṣim. Il avait dirigé la bibliothèque publique de Halab à l'époque du prince Seyf-ud-Dawla. Ce qui avait provoqué le mécontentement des Ismaélites, car il avait rédigé un livre dévoilant leurs secrets ainsi que les fautes qu'ils avaient commises au tout début de leur propagation. Ils l'accusèrent d'intoxication et l'acheminèrent en Egypte où il sera crucifié en l'an 460 de l'Hégire.»
Abul-Qâṣim at-Tannûkhi
Il s'agit en fait d'Ali Ibn al-Muḥsin Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Abul-Jahm.
L'auteur du livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» sur les poètes Chiites a dit en parlant de lui:
«C'était un honorable poète et un grand homme de lettres autant que son père et son grand-père. Il avait appris la lexicographie auprès d'Abul-‘Alâ’ al-Ma‘arri de qui il avait rapporté plusieurs poèmes.
Il avait eu l'occasion d'occuper le poste de juge dans plusieurs pays…»
Quant à nous, nous ajoutons qu'il avait également suivi des cours auprès d'as-Sayyed al-Mortaḍâ.
Et pourtant, Moḥammad Ibn Châkir prétend dans son livre intitulé «fawât al-wafayât» que cet Abul-Qâṣim at-Tannûkhi était Chiite Mu‘tazilite, ce qui est tout à fait faux car il était bel et bien chiite imâmite.
Abul-Qâṣim at-Tannûkhi est né le mardi quinze du mois de Cha‘bân de l'an 355 de l'Hégire et il est décédé en l'an 447 de la même ère.
Le Juge alqâḍi al-Mar‘achi avait confirmé le Chiisme d'Abul-Qâṣim dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» autant que le Chiisme de son père Moḥsin et de son grand-père le Juge at-Tannûkhi.
Ali Ibn Aḥmad al-Fanjkurdi
Ce célèbre littérateur était de Fanj Kurd, un village de la province de Neysâbûr en Iran. Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels nous pouvons citer le livre intitulé «tâj al-ach‘âr» et un autre intitulé «salwat-uch-chi‘a» qui sont en fait une compilation des poèmes du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Al-Meydâni avait rédigé un livre en persan, sur la langue et la littérature arabe, intitulé «as-sâmî fi-l-asâmî», dans lequel il avait parlé de ce grand homme de lettres avec beaucoup d'éloges. Il y avait rapporté que c'était un honorable savant et un éminent littérateur.
Le Juge al-Qâḍi al-Mar‘achi avait aussi mentionné cet illustre savant Fanjakri dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» en disant que c'était un honorable homme de lettres, très intelligent et un fervent croyant qui avait constitué de beaux poèmes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il en avait même cité un extrait.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait dit en parlant de lui:
«Il est écrit à propos de ce ‘Ali Ibn Aḥmad al-Fanjkurdi dans le livre intitulé «as-iyâq»: Grand homme de lettres et excellent poète doté d'un très bon style et de belles paroles. Il avait appris la langue arabe auprès du célèbre littérateur Ya‘qûb Ibn Aḥmad jusqu'à devenir à son tour un vrai maître dans le domaine.»
L'auteur du livre intitulé «al-wichâḥ» a dit en parlant de cet illustre savant:
«Il fut surnommé «Cheikh al-Afâḍil» (le Cheikh des honorables), «U‘jûbatu Zamânih» (la merveille de son époque) et «Ayatu Aqrânih» (le signe de ses contemporains). Il est décédé en l'an 512 de l'Hégire à l'âge de 80 ans.»
Toutefois, selon l'auteur du livre intitulé «as-siyâq», il serait décédé le 13 du mois sacré de Ramadan de l'an 503 de l'Hégire.
Nous avons cité quelques extraits de ses poèmes dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Il était contemporain d'az-Zamakhchari avec qui il était d'ailleurs entré en contact.
Le roi des grammairiens
Il s'agit en fait d'al-Ḥassan Ibn Ṣâfi Ibn Nizâr Ibn Abul-Ḥassan. Selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», il fut surnommé Abû Nizâr. Ce même écrivain a écrit dans le chapitre consacré à la lettre «‘Ayn» et le terme «‘Umdat»:
«Le livre intitulé «al-‘umda fin-naḥw» écrit de la main d'Abû Nizâr, le roi des sectaires (Chiites) et des grammairiens, à savoir al-Ḥassan Ibn Ṣâfi (Bardûn le Turque) décédé en l'an 798 de l'Hégire.»
En fait, cet écrivain s'était trompé sur la date du décès d'Abû Nizâr autant que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi s'était aussi trompé sur sa date de naissance et de décès.
En effet, Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi prétend qu'Abû Nizâr serait né en l'an 489 de l'Hégire et décédé à Damas en Syrie le Mardi 09 du mois de Chawwâl de l'an 568. Et pourtant ce qui est vrai est que cet illustre savant (Qu'Allah soit satisfait de lui) est bel et bien décédé en l'an 463 de l'Hégire, tel que cela a été rapporté dans le livre intitulé «al-hilâl as-sundusiyya» et confirmé par Ibn Khallikân.
Abû Nizâr était le roi des grammairiens de son époque. Il avait appris la grammaire arabe auprès de l'imâmite al-Faṣîḥi jusqu'à devenir un grand maître en la matière. Il avait à son actif toute une série de livres dans ce domaine parmi lesquels l'on retrouve «al-ḥâwi», «al-‘umda», «al-maqṣad fit-taṣrîf» sur la morphologie, «al-‘arûḍ» sur la prosodie, «at-tadhkira as-sanjariyyah» sur les mémoires de Sangar, «al-maqâmât», «al-masâ’il al-‘achar al-mu‘ammiyât» ainsi qu'un recueil de poèmes intitulé «dîwân ach-chi‘r».
Natif de Bagdad en Iraq, ce grand savant avait eu l'occasion de visiter Khurasân, Kermân et Ghazna en Iran. Il avait fini par élire domicile à Châm en Syrie où il put passer le reste de ses jours.
Nous en avons parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus d'une série de ses poèmes.
Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abû Zayd al-Faṣîhi
On l'avait surnommé «al-faṣîh» qui signifie «l'éloquent» tout simplement parce qu'il avait tant de fois lu le livre intitulé «al-faṣîḥ».
Cet illustre savant était originaire de la ville d'Isterabâd dans la province de Jorjan. Il fut l'élève de ‘Abdul-Qâder al-Jorjâni et il fut à son tour le maître du fameux roi des grammairiens, à savoir Abû Nizâr. Il avait maîtrisé toutes les branches de la langue arabe et il eut même à enseigner la grammaire au sein de l'école normale de Bagdad après l'époque du célèbre al-Khaṭîb at-Tabrîzi.
Cependant, lorsqu'on s'était rendu compte qu'il était Chiite, on l'avait interpellé. Le fait d'avoir reconnu qu'il était Chiite lui avait alors coûté sa place dans l'enseignement d'où il fut exclu avant d'être remplacé par Abû Manṣûr al-Jawâliqi.
Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abû Zayd al-Faṣîhi est décédé à Bagdad le Mercredi 13 du mois de Dhul Ḥajja de l'an 516 de l'Hégire.
Ibn ach-Chajari, le professeur d'Ibn al-Anbâri
Que ce soit en langue arabe, en poésie des bédouins voire en histoire des anciens, cet éminent savant n'avait pas du tout d'égal à son époque. Et selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi et tant d'autres écrivains à l'instar d'Ibn Khallikân, de Yâqût et d'Ibn al-Anbâri, il était très versé, dans la littérature arabe.
Cheikh Montajab-ud-dîn l'a cité parmi nos confrères Chiites dans son livre intitulé «fihris asmâ’ ‘ulamâ’ ach-chi‘a», sur les savants Chiites successeurs de Cheikh aṭ-Ṭûsi.
Il avait également été mentionné par as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani dans son livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘ah» sur les différentes classes des savants Chiites.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi s'était trompé sur la généalogie bénie de cet illustre savant qu'est Ibn ach-Chajari, autant que Yâqût sur la signification du mot «Chajari» d'ailleurs.
En effet, il s'agit de Hibatollah Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Ḥamza Ibn Aḥmad Ibn ‘Obeydallah Ibn Moḥammad Ibn ‘Abdur-Raḥmân ach-Chajari Ibn Qâsim Ibn al-Ḥassan Ibn Zayd Ibn al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous). Quant à «ach-Chajari», il s'agit en fait d'un village dans la région de Médine.
Ibn ach-Chajari est décédé en l'an 537 de l'Hégire. Nous avons cité ses œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Yaḥyâ Ibn Abû Ṭay
Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn Ẓâfir aṭ-Ṭâ’î al-Kalbi de Ḥalab beaucoup plus connu sous le nom de «Abul-Faḍl le grammairien».
Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il était quelqu'un qui pratiquait ses mœurs et ses obligations jurisprudentielles selon l'école imâmite. Il avait à son actif des livres dans de divers domaines de la science et il vivait environnement en l'an six cents.»
Quant à nous, nous ajoutons:
L'auteur du livre intitulé «Kachf-uẓ-ẓunûn» a dit:
«Le livre intitulé «akhbâr ach-chu‘arâ’ as-sab‘a» portant sur les sept grands poètes est l'œuvre de Ibn Abû Ṭâ’î, à savoir Yaḥyâ Ibn Ḥamîda al-Ḥalabi décédé en l'an 335 de l'Hégire. Il avait classé les chapitres de ce livre selon l'ordre alphabétique.»
A notre avis, cet écrivain s'est trompé. Car la vérité est qu'Ibn Abû Tay est bel et bien né plus tard au mois de Chawwâl de l'an 575 de l'Hégire.
Aḥmad Ibn ‘Ali Ibn Ma‘qal
Ce grand homme de lettres beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-‘Abbâs al-Muqri, al-Muhallabi al-Ḥamṣi, était originaire de Azd en Iran. C'était un bon lecteur du saint Coran et il comptait parmi les rares littérateurs de son époque.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait rapporté qu'adh-Dhahabî avait dit:
«Aḥmad est né en l'an 567 de l'Hégire. Il avait eu l'occasion de se rendre en Iraq où il a pu se convertir au sectarisme (au chiisme) par le biais du peuple de Ḥilla. Il avait tout d'abord appris la grammaire arabe auprès du célèbre Abul-Baqâ’ al-‘Ukbari et de l'honorable al-Wâṣiṭi à Bagdad avant d'aller continuer chez Abîl-Yumn al-Kondi à Damas en Syrie. Il était très versé dans la langue arabe et la prosodie sur lesquelles il avait d'ailleurs rédigé une série de livres et formulé des poèmes de grande qualité. Il avait même pu transformer le livre d'al-Fârsi intitulé «al-îḍâḥ wa-t-takmilah» en poésie avec grand succès. Il était entré en contact avec le roi du monde chiite de l'époque qui l'avait accueilli avec beaucoup d'honneur. Il était sage mais Chiite extrémiste et très ascète. Il est décédé le 25 du mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 644 de l'Hégire.»
Aḥmad Ibn Moḥammad
Il s'agit d'Abul-‘Abbâs al-Achbîlî al-Azdi beaucoup plus connu sous le nom de "Ibn al-Hâj". Il comptait parmi les grandes figures de la grammaire et de la langue arabes de son époque. Il avait appris la linguistique auprès du célèbre Chalawébîne et de tant d'autres spécialistes jusqu'à ce qu'il fût devenu un grand chercheur dans le domaine. Il avait pu par la même occasion maîtriser toute une multitude de langues. Il était également beaucoup versé dans la prosodie.
L'auteur du livre intitulé «al-badr as-sâfir» a dit en parlant de lui:
«Il avait si bien maîtrisé la langue arabe qu'il était devenu le meilleur dans le domaine.»
Quant à Majd-ud-dîn, il a écrit dans son livre intitulé «al-bulgha» qu'Abul-‘Abbâs al-Achbîlî al-Azdi disait toujours:
«Après ma mort, Ibn ‘Uṣfûr pourra faire du livre de Sibaweyh ce qu'il vaudra.»
Et à propos de ce livre de Sibaweyh, il y avait aussi contribué.
Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont un très bon livre sur l'Imâmat dans lequel il avait, selon le livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’», prouvé l'imâmat des douze imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous). Il avait également rédigé une série de livres dans le domaine des sciences coraniques en plus du livre intitulé «mukhtaṣar khaṣâ’iṣ Ibn Jinnî», l'abrégé du livre d'Ibn Jinni intitulé «al-khaṣâ’iṣ». Il avait également écrit «ḥukm as-simâ‘», sur le jugement légal d'entendre, le livre intitulé «mukhtaṣar al-mustaṣfâ», un résumé du livre d'al-Ghazâli intitulé «al-mustaṣfâ» sur les Oṣûl-ul-fiqh (les principes de base de la jurisprudence). Il avait en plus rédigé des annotations d'un bon nombre de livres dont «al-muchkilât» de ce même al-Ghazâli, «sirr-uṣ-ṣanâ‘a» et «al-îḍâḥ». Il est aussi l'auteur des livres intitulé «an-nuqûd ‘alaṣ-ṣiḥâḥ» et «al-irâdât ‘ala-l-Maghrib», livre dans lequel il critique les recueils de hadiths authentiques et reproche l'occident.
Il est décédé en l'an 647 de l'Hégire, ou plutôt en 651 selon Ibn ‘Abd-ul-Malek. Le premier avis est toutefois le plus plausible.
Le surnommé «Najm-ul-A’imma»
Il s'agit du fameux Moḥammad Ibn al-Ḥassan ar-Raḍi al-Astarâbâdi à propos duquel Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait dit dans son classification des savants (aṭ-ṭabaqât) dans son livre «bughyat-ul-wi‘ât»:
«Ar-Raḍi, le célèbre maître auteur de livre intitulé «charḥ-ul-kâfiya» qui est en fait le commentaire du livre intitulé «al-kâfiya» écrit par Ibn Ḥâjib. «al-kâfiya» était considéré comme le livre modèle dans le domaine de la grammaire. Tout le monde l'avait adopté à l'unanimité, y compris les grands cheikhs de son époque. Il fut surnommé «Najm-ul-A’immat» ou le héros des maîtres.»
Nous n'avons pas pu mettre la main sur son vrai nom ni sur sa biographie.
Quant à al-Fâḍil al-Baghdâdi, il a dit dans l'introduction du livre intitulé «khazânat-ul-adab fi charḥ chawâhid charḥ ar-Raḍi» sur le commentaire de ar-Raḍi intitulé «ach-chawâid»:
Dans le tout dernier vieil exemplaire de ces commentaires, j'avais retrouvé le passage où il était écrit:
«Il s'agit du patron, du grand maître, le savant, al-‘Allâma (l'Erudit), le roi des savants, le chef des nobles, le grand Jurisconsulte de toutes les tendances et sectes, le héros de la communauté et de la religion, à savoir Moḥammad Ibn al-Ḥassan al-Astarâbâdi. Al-Astarâbâdi avait enseigné ce commentaire dans le mausolée sacré de Nadjaf pendant le mois de Rabi‘a II de l'an 688 de l'Hégire.»
Quant à nous, nous disons:
En effet nous avons eu l'occasion de lire la préface de al-Fâḍil al-Iṣfahâni beaucoup plus connu sous le nom de Fâzil al-Hindi dans le commentaire du livre intitulé «charḥ-uch-châfiya fi-ṣ-ṣarf» sur le Ṣarf (la conjugaison des verbes):
Ar-Raḍi, le célèbre maître auteur de livre intitulé «charḥ-ul-kâfiya»
«C'est le livre intitulé «charḥ ach-châfiya» écrit par le Cheikh ar-Raḍi, le héros de la communauté, de la vérité, de la réalité et de la religion, qui est en fait le commentaire du livre intitulé «ach-châfiya». Il s'agit du fameux al-Astarâbâdi dont les belles paroles étaient aussi claires que les étoiles du ciel et aussi simples que l'eau qui coule. Lorsqu'il tenait un discours, il attirait vraiment l'attention des gens et captivait les cœurs. C'était un grand maître, un vrai roi obéi aussi bien par les alliés que par les dissidents dans tous les territoires».
Quant à nous, nous disons:
Al-Astarâbâdi, avait lui-même mentionné la date au cours de laquelle il avait pu achever le livre intitulé «charḥ-ul-kâfiya» en écrivant vers la fin:
«C'est ici que s'achève le commentaire de ce livre. Louange à Allah pour ses bienfaits, sa grâce et son aide. Que ses prières soient sur Moḥammad ainsi que sur les membres de sa famille. Cette œuvre a été achevée dans le mausolée sacré de l'Imam ‘Ali à Nadjaf (Que les meilleures salutations d'Allah parviennent au propriétaire de ce lieu sacré) pendant le mois de Chawwâl de l'an 686 de l'Hégire.»
As-Sayyed Rukn-ud-dîn
Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-mutawassiṭ» qui est en fait le meilleur de ses trois commentaires de l'introduction du livre de Ibn al-Ḥajîb.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a rapporté que Ibn Râfî‘ avait écrit à la fin de son livre intitulé «târîkh Baghdâd» sur l'histoire de Bagdad:
«Rukn-ud-dîn était venu à Marâgha afin de poursuivre ses études auprès de l'Allâma Naṣir-ud-dîn aṭ-Ṭûsi. Il était très intelligent et très vif d'esprit, ce qui avait poussé Cheikh Naṣir-ud-dîn à le désigner comme chef de tous ses étudiants à Marâgha. Il assimilait correctement les leçons de philosophie. Il avait rédigé les annotations sur le livre intitulé «at-tajrîd». Et il avait même rédigé le commentaire du livre de Cheikh Naṣir-ud-dîn intitulé «qawâ‘id al-‘aqâ’id» pour le fils de ce dernier.
Lorsque Cheikh Naṣir-ud-dîn était parti à Bagdad au cours de l'an 672 de l'Hégire, as-Sayyed Rukn-ud-dîn l'avait accompagné tellement qu'il ne voulait pas s'en séparer.
Et après la mort de son cher Cheikh au cours de la même année, il élut domicile à Mosul où il se consacra à l'enseignement au sein de l'école «Nûriyya». On lui avait donné la charge de tous les legs pieux de cette école.
Il avait pu avoir l'occasion d'écrire le meilleur des trois commentaires de l'introduction du livre d'Ibn al-Ḥâjib qu'il intitula «al-mutawassiṭ». Et il avait même un avis à émettre sur les principes de base de la jurisprudence.
Il avait suivi des cours auprès du célèbre Seyf al-Âmidi avant que ce dernier ne lui confiât la charge du cours de Chaféisme au sein de l'école du nom de «Sulṭâniyya».
Aṣ-Ṣafdi a dit en parlant d'as-Sayyed Rukn-ud-dîn:
«Il était très humble envers tout le monde, très clément et bien respecté par les gouverneurs Tatars. Il avait écrit le commentaire du livre d'Ibn Hâjib intitulé «al-mukhtaṣar» et de «ach-châfiya fit-taṣrîf» sur la morphologie arabe. Il avait dépassé la septantaine.»
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» a quant à lui écrit dans son livre:
«as-Sayyed Ibn Charaf Châh n'est autre que as-Sayyed Rukn-ud-dîn al-Astarâbâdi, à savoir Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn Moḥammad Ibn Charaf Châh al-Ḥusseini. Il avait à son actif le livre intitulé «manhaj-uch-chi‘a fî faḍâ’il waṣiyy Khâtam-ich-chari‘a» sur l'avis des Chiites quant aux qualités du successeur du dernier prophète. Il avait dédié ce livre au Sulṭân ’Oweys Bahâdor Khân.»
De tous ses livres, nous n'avons pu mettre la main que sur le commentaire du livre de Cheikh Naṣir-ud-dîn intitulé «charḥ qawâ‘id al-‘aqâ’id» qu'il avait écrit pour le fils de ce dernier.
L'auteur du livre intitulé «ar-rawḍât» a dit en parlant de cet honorable savant:
«As-Sayyed Rukn-ud-dîn al-Astarâbâdi était l'une de grandes figures Chiites dont un bon nombre de savants avaient confirmé le Chiisme.»
Ce même écrivain avait même cité ses livres dont le livre intitulé «manhaj ach-chi‘a fî faḍâ’ili waṣiyyi Khâtam-ich-chari‘a».
As-Sayyed Rukn-ud-dîn al-Astarâbâdi serait décédé en l'an 718 de l'Hégire selon certains, et le 14 du mois de Ṣafar de l'an 715 selon certains autres.
Grâce d'Allah, ce livre rédigé par le serviteur est arrivé à sa fin tout en espérant le bienfait de son Seigneur le très bienveillant.
Abû Moḥammad al-Ḥassan
Plus connu sous le nom d'as-Sayyed Ḥassan Ṣadr-ud-dîne
Fils d'as-Sayyed al-‘Allâma as-Sayyed al-Hâdi al-Khâẓimi.
Le samedi 15 Jumada II 1330 de l'Hégire
 
SYSTEME DE TRANSLITTERATION
 
ا = a  
ء =’    ب = b    ث = th    ج = j    ح = ḥ
خ = kh    د = d    ذ = dh    ر = r    ز = z
س = s    ش = ch    ص = ṣ    ض = ḍ    ط = ṭ
ظ = ẓ     ع= ‘    غ = gh    ف = f    ق = q
ك = k     ل= l     م= m     ن= n     و= w
ه = h     ي= y     آ= â     ؤ= û     ئ= î
 
Notes :
 [1]– «Sourate La Victoire», (s:48 / v:28)
 [2]. Al-‘Allâma al-Majlisi, biḥâr-ul-anwâr, Tome 1, page 177, Bâb 1: Farḍ-ul-‘Ilm wa wujûbu Ṭalabih…H.55.
 [3]. Le saint Coran, Sourate an-Naḥl (Les abeilles), verset 125.
 [4]. Il s'agit de la sainte ville qui abrite le mausolée de l'Imam al-Kâẓim et l'Imam an-Naqi, respectivement le septième Imam et le neuvième Imam des Chiites (Que la paix soit sur eux tous).
 [5]. De grands savants à l'instar de Cheikh al-‘Allâma Bâqir Ibn Ḥujjat al-Islam Moḥammad Ḥassan Âl-Yacîne et ach-Charîf al-‘Allâma as-Sayyed Bâqir Ibn al-Muqaddas as-Sayyed Ḥaydar comme maître de Ṣarf (la morphologie arabe) et de Naḥw (la grammaire arabe). Le Cheikh al-‘Allâma Aḥmad al-‘Aṭṭâr comme maître d'élocution et de rhétorique. Le Cheikh Moḥammad Ibn al-Hâjj Kâẓim ainsi que Mirzâ Bâqir as-Salmâssi comme maître de logique.
 [6]. Quelqu'un qui déduit les principes juridiques à partir de leurs preuves détaillées.
 [7]. Le saint Coran, Sourate az-Zumar (Les groupes), verset 18.
 [8]. Dans la biographie de Qa’âni, le vénéré Cheikh ‘Abbâs Qumi a écrit à la page 36 du Tome 3 de son livre intitulé «al-kunâ wal-alqâb»: En l'an 1310 de l'Hégire, pendant que je poursuivais mes études dans la ville de Samarra, je voyais quotidiennement Muqaddas Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi venir très tôt le matin à la maison d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr pour discuter et revoir les cours avec lui avant d'aller enseigner tous ses étudiants qui étaient d'ailleurs tous déjà de grands savants.
 [9]. Son maître, Mirzâ (Qu'Allah l'élève) était aussi éblouissant que le soleil du matin. En effet, le soleil est connu par sa propre quiddité ainsi que pour son effet sur les êtres vivants. Cheikh était alors tellement connu qu'il n'avait plus besoin d'une quelconque présentation. Nous serions incapables de donner toutes ses qualités autant que pour le soleil. Ce petit mot sur lui est juste un honneur pour nous et une quête de bénédiction, pas plus.
 [10]. Les Musulmans s'accordent qu'Allah le Très-Haut prévoit un rénovateur au début de chaque siècle avec comme mission de rénover leur religion et de la protéger. Ceci est rapporté par Abû Dâwûd dans son Ṣaḥîḥ. Selon ce hadith, le Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) a dit : « Allah le Très-Haut enverra à cette communauté un rénovateur au début de chaque siècle pour rénover sa religion ». Ibn Athîr a également mentionné ce même hadith dans son livre intitulé «Jâmi‘ al-uṣûl fi aḥâdîth-ir-rasûl » et plus précisément dans la partie réservée à la prophétie. Et en guise de commentaire, il a énuméré un certain nombre de rénovateurs parmi lesquels nous retrouvons curieusement des rénovateurs chiites. Et en tête des rénovateurs chiites, il a cité : Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) pour le premier siècle, ‘Ali Ibn Mûssâ ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) pour le deuxième siècle, Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ya‘qûb al-Kuleyni pour le troisième siècle et Murtaḍâ al-Mûsawi pour le quatrième siècle. Je me suis dit : Apparemment le phénomène « Rénovateur » est une réalité tout à fait évidente. Voilà pourquoi on peut considérer également ce grand guide et Imam comme étant le rénovateur de ce début du quatorzième siècle étant donné sa capacité.
 [11]. Ḥujjat al-Islam c'est la preuve vivante de l'Islam. as-Sayyed ach-Charîf Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi est le premier à avoir accédé à ce titre en Iraq et il le méritait largement, et mieux que cela d'ailleurs.
 [12]. Tels que le chercheur al-‘Allâma as-Sayyed ach-Charîf Ḥassan al-Mudarris, le chercheur al-‘Allâma Cheikh Moḥammad Ibrâhim Ibn Moḥammad Ḥassan al-Kalbâsi et tant d'autres encore.
 [13]. Le terme « Ijtihâd » en terminologie islamique désigne la capacité de déduire les principes légaux directement à partir de différentes sources de références.
 [14]. L'auteur de « al-jawâhir » avait envoyé un message à un certain nombre d'autorités en Iran pour confirmer l'Ijtihâd d'as-Sayyed ach-Charîf Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini.
 [15]. Nous pouvons citer d'illustres personnages à l'instar de Mirzâ Ḥassan Achtiani, Mirzâ Habibullah Rachti, Cheikh ‘Abdallah Ibn ‘Ali Ni‘mat al-‘Amili Jab‘i, Cheikh Ja‘far Chuchtari, Aqâ Ḥassan Tehrani, Mirzâ ‘Abdur-Raḥim Nahâwandi et tant d'autres encore qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux tous.
 [16]. Nous pouvons citer le cas de son propre cousin as-Sayyed Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi, as-Sayyed Ismâ‘îl aṣ-Ṣadr al-Mûsawi al-‘Amili, as-Sayyed Moḥammad al-Ḥusseini al-Ficharaki al-Isfahâni, as-Sayyed Kâẓim al-Ḥusseini aṭ-Ṭabâtabâyî al-Yazdi, as-Sayyed Ḥassan Ibn as-Sayyed Hâdi aṣ-Ṣadr al-Mûsawi al-‘Âmili al-Kâẓimi l'auteur de ce livre, as-Sayyed ‘Abdul-Majîd al-Ḥusseini Karûsi, as-Sayyed Ibrâhim ad-Dâmaghâni ad-Durûdi, Aqâ Mir as-Sayyed al-Ḥussein al-Qumi, Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi, Akhond Cheikh Molla Kâẓim al-Khorâsani, Cheikh Aqâ Riẓa al-Hamadâni, Cheikh Mirzâ Ḥussein an-Nûri, Cheikh Faḍlullah Chahîd an-Nûri aṭ-Ṭehrâni, Cheikh Mollâ Fatḥ ‘Ali as-Sulṭân Abâdi, Cheikh Ḥassan ‘Ali aṭ-Ṭehrâni, Cheikh Mirzâ Ibrâhim ach-Chirâzi, Mawlâ ‘Ali an-Nahâwandi, Cheikh Ismâ‘îl at-Tarchizi, Cheikh Mirzâ Abul-Faḍl aṭ-Ṭehrâni, Cheikh Mirzâ Ḥussein as-Sabzawâri, Mawlâ Cheikh Moḥammad-Taqi al-Qumi, Cheikh Ḥassan Karbalâi, Mirzâ al-Ḥussein Nâîni ainsi que tant d'autres savants de la même trempe dont les œuvres, et les élèves prouvent largement la valeur et les mérites. Leur maître a pu les éduquer avec le plus de soin possible. Qu'Allah le Très-Haut l'en récompense grandement autant que pour les services rendus à l'Islam et à tous les musulmans.
 [17]. Après l'annulation de l'accord entre les deux gouvernements pour la production du tabac, L'Imam ach-Chirâzi avait déclaré que son interdiction du tabac était seulement circonstancielle et non absolue et qu'étant donné que la cause avait été écartée, le tabac redevenait par conséquent carrément licite. Ce qui offrit aux gens la possibilité d'utiliser le tabac comme d'habitude.
 [18]. Il y a entre autre la construction des écoles et des mosquées. En effet, il avait dépensé une somme colossale pour la construction de deux grandes écoles dans la ville de Samarra. Il avait également dépensé plus de dix mille pièces d'or Ottomane pour la construction d'un pont sur le fleuve Tigre. Cependant, lorsque le gouvernement Ottomane en avait la charge, il l'avait détruit complètement. De nos jours il n'en reste plus aucune trace ni vestige.
 [19]. Le saint Coran, Sourate ach-Chûrâ (La Consultation), verset 38.
 [20]. Celle-ci est un résumé de la biographie de ce grand maître. Nous invitons toute personne désireuse d'avoir plus d'information sur cette illustre personne de consulter le chef-d'œuvre écrit par ach-Charîf al-‘Allâma as-Sayyed Moḥammad-Réḍâ Âl Faḍlullah al-Ḥassani al-‘Âmili à ce propos.
 [21]. Son cousin, l'honorable imam as-Sayyed Ismâ‘îl était sorti cette année-là même de Samarra accompagné d'un très grand nombre de savants et chercheurs, y compris l'auteur de ce livre comme nous l'avions décrit dans la biographie d'as-Sayyed Ismâ‘îl (Qu'Allah soit satisfait de lui).
 [22]. Tous les Chiites sont considérés comme les orphelins des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous)
 [23]. Ibn ‘Abd Rabbih a rapporté ces deux déclarations de Khalil Ibn Aḥmad et de Aṣma‘î dans la partie consacrée aux rapporteurs de la poésie de son livre intitulé «‘iqd-ul-farîd » Tome 3.
 [24]. Ce livre a été édité à Tabriz en Iran.
 [25]. Ce livre et le suivant ont été à la fois édités à Bagdad, à Sayda et aux Etats-Unis d'Amérique à New York.
 [26]. Il s'agit des oraisons que l'on récite pendant les visites des infaillibles (Que la paix soit sur eux tous).
 [27]. al-Ḥujjat : La preuve. Il s'agit de l'un des surnoms de l'Imam al-Mahdi qui signifie la preuve d'Allah vis-à-vis des serviteurs.
 [28]. Le terme «résident» signifie ici quiconque n'est pas en voyage. Les principes jurisprudentiels changent généralement pendant le voyage. Ceci a pour objectif d'alléger les souffrances du voyageur qui est déjà tracassé par les difficultés du voyage et le changement de milieu.
 [29]. «Le Dirâya» est la science qui étudie la totalité des rapporteurs de hadiths afin de juger si un hadith quelconque est authentique ou non.
 [30]. Ce livre fut édité en Inde dans une mauvaise édition pleine de fautes graves qui falsifient le sens et surchargent le lecteur. Lorsque nous avions lu ce livre, nous nous sommes dit que l'auteur n'était sûrement pas la cause de ces fautes. Et d'ailleurs, quand l'auteur lui-même avait entendu notre opinion, il l'a confirmée à notre grand étonnement.
 [31]. Ce livre fut achevé en l'an 1331 de l'Hégire et édité pendant qu'il séjournait dans la ville Lekenow en Inde.
 [32]. La déduction des lois islamiques à partir de leurs sources.
 [33]. L'imitation d'une Référence religieuse.
 [34]. Ce hadith est rapporté par Bokhari dans son Ṣaḥîḥ (authentique) dans le chapitre consacré aux cadeaux des visiteurs dans la partie portant sur la lutte et la tradition page 118, tome 2.
 [35]. En se référant aux Hadiths cités par Bokhari dans le chapitre consacré aux cadeaux des visiteurs ».
 [36]. Cette missive fut éditée en Inde, la ville de Lekenow en l'an 1354 de l'Hégire grâce à la direction du magazine «ar-riḍwân» en plus de la biographie même de l'auteur rédigée par al-‘Allâma as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi.
 [37]. Le jour de Aṭ-Ṭufûf : Il s'agit du Jour du martyre de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui).
 [38]. Il s'agit du verset 38 de la Sourate at-Tawba (le Repentir) du saint Coran.
 [39]. Les nuits de Tachriq : Il s'agit des trois nuits après la fête de sacrifice pendant le mois de Dhu-l Ḥijja, le dernier mois du calendrier islamique.
 [40]. «târîkh âdâb al-lugha al-‘arabiyya», tome 4, page 120.
 [41]. Le présent paragraphe ainsi que le suivant sont intégralement extraits de la biographie de l'auteur écrite par son neveu, al-‘Allâma Cheikh Mortaḍâ Âl-Yâsîn.
 [42]. C'est dans son propre livre intitulé « al-kunâ wal-alqâb», tome 2, page 322 ainsi que dans « muntahal-âmâl » dans le chapitre des descendants de l'Imam Mûssâ (Que la paix soit sur lui).
 [43]. Revoir sa description dans son livre intitulé «mulûk al-‘arab» première édition tome 2 p. 273.
 [44]. Il s'agit de ceux qui lui avaient rendu visite. Un bon nombre d'entre eux, dont nous ne nous rappelons pas les noms, avaient pu profiter de sa sagesse.
 [45]. Cette biographie rédigé dans l'un des livres de Son Excellence as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr intitulé nuzhatu ahl-il-ḥaramayn fi ‘imârat-il-machhadayn a été éditée en Inde. (Cfr page 12)
 [46]. Page 11 de cette même biographie éditée ensemble avec le livre intitulé « nuzhatu ’ahl-il-ḥaramayn fi ‘imârat-il-machhadayn ».
 [47]. Il est mort plutôt l'après-midi du Jeudi 11 Rabi‘ al-awwal de l'an 1354 de l'Hégire qui avait coïncidé avec le jeudi 12 Juin 1935 de l'ère chrétienne.
 [48]. Quelques jours avant la mort de Son Excellence as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr, son fils aîné l'avait invité à venir résider chez lui à Dar-us-Salam à Bagdad aussi longtemps qu'il aurait besoin des soins médicaux et il avait accepté cette invitation après avoir fait une Istikhara (Consultation divine). Toutefois, il n'y est resté que très peu de jours avant de quitter ce monde.
 [49]. En outre, parmi ceux qui participaient à cette cérémonie nous citons : le Vizir, les nobles, les députés et les responsables de l'Etat et les savants chiites et sunnites qui étaient devant la grande foule.
 [50]. Il a été enterré à coté de son vénéré père dans une chambre spécifique dans la cour du mausolée sacré de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).
 [51]. Nous vous avons déjà présenté environ 82 de ses œuvres.
 [52]. De grandes figures du monde scientifique avaient été désignées à la tête de cette commission qui était constituée d'illustres savants spécialistes et experts aussi bien dans les sciences religieuses que les sciences modernes. Il s'agissait des écrivains de haute qualité appartenant à de grandes familles de Djabal ’Âmil qui avaient publié cet éloge à Son Excellence as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) dans la presse libanaise avant de le publier sous forme d'une missive à distribuer aux différents invités à l'occasion de quarantième jour de son décès (Arba‘în) au cours de laquelle toute une foule de savants, d'hommes de lettres, de poètes, de leaders, de représentants des Etats libanais et français ainsi que les représentants de différentes communautés libanaises venues de Damas, de Baalbek, de Beyrouth, de Sayda, de Palestine et de différents autres coins de Djabal ’Âmil. Cette grande cérémonie avait connu la participation d'une multitude d'orateurs et de poètes. Nous nous contentons de reproduire l'éloge de la commission en toute intégrité afin de répondre à sa requête.
 [53]. Revoir la description de ce philosophe déjà citée lors de la publication de la presse iraquienne de l'éloge du défunt.
 [54]. Nous avons déjà déchargé la commission de cette responsabilité car, Dieu merci, nous avons déjà pu accomplir ce devoir.
 [55]. Il s'agit du livre de base d'où est tiré le présent livre.
 [56]. Le saint Coran, Sourate al-Qiyâmat (Le jour du jugement), versets 18-19.
 [57]. Al-Istikhâra est la consultation d'Allah le Très-Haut avant de se décider lorsque l'on est dans l'embarras de choix. En fait, il y a plusieurs sortes d'Istikhâra dont l'Istikhâra par le saint Coran, l'Istikhâra par le chapelet, etc...
 [58]. Ou al-Wajihi.
 [59]. Il s'agit de la première génération après les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
 [60]. Il s'agit de la deuxième génération après les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
 [61]. Il s'agit des faits insolites dans le saint Coran.
 [62]. Le cinquième tome de ce Tafsîr a été édité par la maison d'édition de Nadjaf en Iraq.
 [63]. Jamal signifie Chameau. Cette bataille avait eu son nom de la monture d'Aicha l'une des femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui s'était alliée aux troupes adverses dirigées par Ṭalḥa et Zubayr qui avaient renié leur allégeance à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).
 [64]. Ṣiffîne signifie les deux rangs. La bataille qui eut lieu entre deux rangs musulmans, à savoir les troupes régulières de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et celles de Mu‘awiya qui voulait usurper le pouvoir.
 [65]. Nahrawâne est le nom de la rivière auprès de laquelle s'était déroulée cette lutte entre l'armée régulière de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et celle des Kharijites.
 [66]. Le terme « Râfiḍi » qui signifie « Sectaire » est le qualificatif par lequel les Sunnites désignaient les Chiites du fait qu'ils ne reconnaissaient pas le Califat d'Abû Bakr ni celui de ‘Omar et celui de ‘Othmân non plus.
 [67]. Il était Cho‘ba Ibn al-Ḥajjâj Ibn al-Ward leserviteur de al-Achâqir ‘Atâqa et était plus connu sous le nom d'Abû Basṭâm.
 [68]. Ja‘farite : Appelé aussi « Imâmite ». Il s'agit de la tendance chiite selon l'école créée par l'Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq Ibn Moḥammad (Que la paix soit sur eux tous). Cette école reconnaît les douze Imams immaculés qui sont, en ordre : le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui) , l'Imam al-Ḥassan Ibn Ali, l'Imam al-Ḥussein Ibn Ali, l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein as-Sajjâd, l'Imam Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir, l'Imam Ja‘far Ibn Moḥammad aṣ-Ṣâdiq, l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far al-Kâẓim, l'Imam ‘Ali Ibn Mûssâ ar-Réḍâ, l'Imam Moḥammad Ibn ‘Ali al-Jawâd, , l'Imam ‘Ali Ibn Moḥammad al-Hâdi, l'Imam al-Ḥassan Ibn ‘Ali al-‘Askari ainsi que l'Imam al-Mahdi (Que la paix soit sur eux tous).
 [69]. Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine : les successeurs des successeurs. Il s'agit des fidèles de la deuxième génération après les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
 [70]. ‘Ilm-ul-Kalâm : Théologie scolastique ou le Verbe (Avec grand V).
 [71]. Mutakallimîn : C'est le pluriel du mot «Mutakallim» qui signifie grand maître du Verbe, de la théologie scolastique.
 [72]. Chahîd : Martyr pour la cause divine.
 [73]. C'est le philosophe du nom d'Aristote qui est souvent considéré comme le tout premier maître en philosophie. Cheikh al-Fârâbi est ainsi considéré comme le deuxième maître.
 [74]. ‘Ilm Oṣûl al-fiqh : Il s'agit de l'une des sciences islamiques qui a pour objet l'étude des principes de base de la jurisprudence.
 [75]. Les quatre imams sunnites sont : l'Imam Mâlik, l'Imam Ḥanbal, l'Imam Châfi‘i et l'Imam Abû Ḥanifa.
 [76]. Le ‘Ilm-ul-Firaq est la science qui définit les différentes tendances et schismes religieux, à la différence de ‘Ilm-ul-Kalâm qui argumente plutôt leur doctrine.
 [77]. ‘Ilm-ul-Akhlâq : l'éthique ou la morale.
 [78]. ‘Ilm-us-Siyar : Il s'agit de la science qui traite de la vie et de la biographie des personnages.
 [79]. Taqiyya : C'est un principe islamique que consiste à la dissimulation de sa foi selon les exigences du milieu et du moment.
 [80]. Signalons que la date de naissance de l'an 103 de l'Hégire avancée ici n'est pas du tout juste. Cet illustre savant est né plutôt en l'an 130 de l'Hégire. Il est mort en 207 de la même ère alors qu'il était âgé de 78 ans.
 [81]. Il s'agit bien sûr d'Abû Bakr et de ‘Omar, les deux premiers califes.
 [82]. Il s'agit plus précisément de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui)
 [83]. Al-Mutawachchiḥi selon aṭ-Ṭûsi dans son livre «ar-rijâl» ou al-Bûsanji selon Khaṭîb al-Baghdâdi dans «târîkh Baghdâd».
 [84]. «yatimat-ud-dahr».
 [85]. Abû Sa‘îd ar-Rustami avaient composé ce poème en hommage de Ibn ‘Abbâd, comme l'a cité al-‘Allâma al-Amini dans son «al-qadir».
 [86]. Il s'agit du plus grand roi de toute la dynastie Buweyhienne du nom de Fannâ Khusru, le fils de Rukn-ud-Dawla.
 [87]. Abû-t-Turâb qui signifie « le père de la terre » était en fait l'un des surnoms du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui).
 [88]. Le Maqâma est une sorte de picaresque en prose rimée.
 [89]. ‘Ilm-ul-Ma‘âni ou la sémantique est la science qui étudie le langage et les signes linguistiques (mots, expression, phrases) du point de vue du sens (du grec « Semantikos », « qui signifie ».
 [90]. ‘Ilm-ul-Bayân ou la rhétorique c'est l'art de bien parler.
 [91]. ‘Ilm-ul-Faṣâḥat ou l'élocution c'est la manière de parler.
 [92]. ‘Ilm-ul-Balâghat : l'éloquence.
 [93]. ‘Ilm-ul-Badî‘ât : la stylistique.
 [94]. ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie ou la métrique est l'ensemble des règles relatives à l'art d'écrire les vers.
 [95]. Le terme “Mètre” signifie en poésie le nombre de syllabes d'un vers.
 [96]. Le principe de Irjâ’ ou sursis est le principe selon lequel la foi serait supérieure aux œuvres. Selon ce principe, les péchés ne sont nullement la cause de l'excommunication d'un fidèle. Autrement dit, on reste toujours croyant même après avoir commis un péché.
 [97]. Il s'agit en fait d'al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni, le très célèbre poète de l'époque Abbasside. Il fut même le secrétaire particulier de Hârûn ar-Rachîd.
 [98]. Il est Abû Moḥammad ‘Abd-us-Salâm Ibn Rughbân Ibn ‘Abd-us- Salâm Ibn Ḥabib Ibn ‘Abdullâh Ibn Rughbân Ibn Farîd Ibn Tamîm al-Kalbi al-Ḥamṣi.
 [99]. Il est Abû Kutheyr Ibn ‘Abd-ur-Raḥmân Ibn al-Aswad al-Khuzâ‘i al-Madani.
 [100].Il fait ici allusion à Imra’il-Qays et à notre Abû Firâs.
 [101]. Le saint Coran, Sourate al-An‘âm (les bestiaux), verset 95.
 [102]. Il s'agit du roi ‘Ali Ibn ‘Abdullah, l'un des rois du Hamdân beaucoup plus connu sous le nom de Seyf-ud-Dawla al-Hamdâni. Il avait régné à Damas.
 [103]. Abû Nazâr al-Ḥassan Ibn Ṣâfî Ibn ‘Abdullâh Ibn Nazâr al-Baghdâdî.
 [104]. Naḥw est un terme arabe qui signifie «ce qui est pareil ». C'est ce mot qui est à l'origine du nom de la grammaire arabe appelée depuis lors «Naḥw».
 [105]. Le saint Coran, Sourate at-Tawba (le repentir), verset 3.
 [106]. En français, la différence entre ces deux phrases est tout à fait claire et évidente pendant qu'en arabe, la seule différence réside dans la voyelle du terme « Rasûl » (Messager). En effet, en prenant la déclinaison « i », le terme « Messager » sera un complément au même titre que « les Polythéistes » auquel il sera lié par la conjonction de coordination « wa » qui signifie « et », ce qui est bien sûr incorrecte ; pendant qu'en prenant la déclinaison « u », il fera partie du groupe sujet et sera lié au mot « Allah » par la conjonction de coordination.
 [107]. Le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avait employé le même terme qui est utilisé de nos jours pour la grammaire, à savoir «Naḥw ». En effet, il avait dit en arabe «’inḥ-i-n-naḥw». Et le mot « Naḥw » n'est autre que le nom désignant la grammaire.
 [108]. Le terme arabe «Naḥw» est l'équivalent de l'expression « ce que » en français. Et c'est ce terme qui serait à l'origine de la dénomination de la grammaire arabe.
 [109]. Cette fille a dit : «Mes parents est décédé…» au lieu d'accorder le sujet avec le verbe en disant par exemple «Mon père est décédé…» voire «Mes parents sont décédés…». En plus, elle avait dit que son père avait laissé à sa charge une grosse dette, alors qu'elle voulait dire en réalité que son père lui avait plutôt laissé une grande fortune. Contrairement à la langue française, ces deux expressions ne diffèrent que par un tout petit détail en arabe.
 [110]. Le saint Coran, Sourate al-Ḥâqqa, verset 37.
 [111]. Et ceci était en fait un solécisme car cet homme voulait en réalité connaître qui était le défunt. Il devait plutôt dire : مَنِ الْمُتَوَفَّى؟ avec la déclinaison « a » sur le mot « Mutawaffâ » qui en fait un complément qui subit l'action au lieu de « Mutawaffî » avec la déclinaison « i » qui en fait un sujet.
 [112]. En arabe, les noms en particulier ont la possibilité de prendre trois déclinaisons différentes, à savoir : Le Raf‘u ordinairement représenté par le Ḍamma ou «u », le Naṣb plus souvent représenté par le Fâtiha ou « a » et le Jarri plus souvent représenté par le Kasra ou « i ». Ces trois déclinaisons dépendent de la fonction du nom et de l'agent régissant dans l'expression.
 [113]. En effet, selon la règle de l'annexion, le terme « Abû » devait changer en principe pour prendre la forme « Abi », en prenant la déclinaison « i » à cause de son annexion au terme « Ibn ».
 [114]. Les particules de Naṣb ou les Nawâṣib sont les particules qui gouvernent le subjonctif des verbes et l'accusatif des noms.
 [115]. En effet, après une particule de Naṣb, le nominatif passe au mode accusatif pendant que son attribut garde le mode nominatif. Ainsi, il devait dire « ضالع » avec la déclinaison «u » au lieu de « ضالعا » avec la déclinaison « a ». Ce qui est une faute de grammaire.
[116]. En effet, selon la syntaxe, le mot ciel en arabe devait nécessairement prendre la déclinaison « a » pour exprimer l'exclamation et non la déclinaison « u » qui en fait ici le sujet du verbe «Ahsana » qui ne sera plus considéré comme un nominatif au mode superlatif, mais plutôt comme un verbe au temps passé. Avec la déclinaison « u », la particule au début de la phrase donne la forme interrogative et non l'exclamation. Voilà pourquoi Abul-Aswad ad-Dû’eli avait répondu par l'expression : « Ses étoiles ».
 [117]. Le saint Coran, Sourate al-An‘âm (les bestiaux), versets 84-85.
 [118]. Il s'agit des tribus de la ville de Médine qui avaient protégé le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
 [119]. Son père avait été surnommé «al-Aqṭa‘» qui signifie « le manchot » parce qu'il avait un bras amputé.
 [120]. Le «Tanwîn » ou la nunnation est une marque de l'indétermination et de la déclinaison.
 [121]. Il s'agit ici d'une métaphore. En effet, un vrai Chiite est le partisan ou compagnon de ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui) et non celui de ‘Othmân Ibn ‘Affân. Il s'est ainsi identifié à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ‘Othmân Ibn Jinni à ‘Othmân Ibn ‘Affân.

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