La traduction et l’exégèse de la Sourate Al-Baqara (La Vache)

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. La sainte sourate La Vache est la plus grande sourate du noble Coran, avec 286 versets. Le nom de cette sourate est tiré de l’histoire de la vache des Israélites dont une partie est relatée dans cette sourate. Nous lisons ici les deux premiers versets de cette sourate :

بِسْمِ اللَّـهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.

الم

Alif, Lâm, Mîm. (2:1)

ذَٰلِكَ الْكِتَابُ لَا رَيْبَ  فِيهِ  هُدًى لِّلْمُتَّقِينَ

Ce Livre, point de doute, voilà une guidée pour les pieux. (2:2) 

Cette sourate commence par les trois lettres de l’alphabet arabe : Alif, Lâm, Mîm. En effet, de nombreuses sourates coraniques commencent avec une sorte de combinaison des lettres de l’alphabet arabe. Ce ne sont pas des mots, mais peut-être des initiales, n’ayant pas de sens particulier. Le noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) lui-même ne semble pas avoir précisé leur signification, mais d’innombrables interprétations suggérées par les exégètes anciens et modernes existent pour expliquer d’une manière ou d’une autre ces initiales au début de certaines sourates coraniques.

Le livre est le meilleur moyen à la disposition des hommes pour transmettre leurs savoirs et leurs expériences aux autres. C’est pourquoi Dieu Tout Puissant a choisi lui aussi de transmettre son message à ses créatures sous forme d’un Livre. Dieu a révélé le noble Coran à son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Le Prophète lisait les versets coraniques pour ses adeptes et il leur demandait ensuite de les écrire pour que les messages divins qui lui avaient été révélés soient préservés, sans aucun changement ou falsification. L’ensemble de ces révélations a finalement pris la forme d’un livre. Le noble Coran est le livre qui nous apprend les lois de la vie et de l’existence humaine. Le noble Coran est le miracle du noble messager de Dieu, car après plus de 1400 ans, le Livre saint des musulmans a été préservé de tout changement ou falsification, et il n’a rien perdu de son dynamisme ou de sa force intérieure.

« Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Alif, Lâm, Mîm. Ce Livre, point de doute, voilà une guidée pour les pieux. »

Dans ces premiers versets de la sainte sourate La Vache, Dieu nous apprend que le Livre saint est le guide des pieux et de tous ceux qui cherchent la vérité. Ces versets nous montrent que pour bénéficier de la vérité exprimée dans le noble Coran, il faut d’abord en avoir la capacité mentale et spirituelle, car le Livre saint est le guide des gens pieux. Dans les versets 3 et 4 de la sainte sourate La Vache, nous lisons :

الَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنفِقُونَ

Les pieux sont ceux qui croient à l’invisible et établissent l’Office et font largesse de ce que Nous leur avons attribué,  (2:3) 

وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَا أُنزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنزِلَ مِن قَبْلِكَ وَبِالْآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ

et qui croient à ce qu’on a fait descendre vers toi, et à ce qu’on a fait descendre avant toi. Et ceux-là croient ferme à l’au-delà. (2:4)

Ces deux versets nous présentent, en fait, une liste des traits de caractère de ceux qui sont appelés « pieux » dans le verset précédent. Les pieux sont donc ceux qui croient, en premier lieu, au jour de résurrection, au jugement dernier et à la vie éternelle dans l’au-delà. Les pieux sont également ceux qui font l’office, à savoir les prières quotidiennes. Ils sont des gens généreux, car ils offrent aux autres, une partie des bienfaits que Dieu leur accorde. En enfin, les pieux sont ceux qui croient en la mission prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), tout comme ils croient en la mission prophétique d’autres messagers qui sont venus avant le prophète de l’Islam.

Nous apprenons dans ces deux versets que les pieux sont des gens à la recherche de la vérité qui ne se contentent pas seulement de la connaissance du monde matériel. Par contre, ils cherchent partout les signes évidents et cachés d’un être supérieur, source de toute l’existence et créateur de l’univers.

Pour les pieux, tels qu’ils sont décrits dans ces premiers versets de la sainte sourate La Vache, l’existence humaine ne finit pas avec la mort, car ils croient à la vie éternelle dans l’au-delà. Par ailleurs, les pieux ne passent pas tout leur temps à faire des prières, car ils se consacrent également au bien-être de leurs semblables. Dans cette optique coranique, la foi et la pratique vont de pair, car l’Islam est une religion pour gérer toutes les affaires de la vie individuelle et collective des humains.

Dans ces deux versets de la sainte sourate La Vache, Dieu nous apprend une autre caractéristique des pieux :

« Ils croient à ce qu’on a fait descendre vers toi, et à ce qu’on a fait descendre avant toi. »

D’après ce verset, les pieux sont donc ceux qui croient non seulement en la mission prophétique du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants ) mais en la mission prophétique d’autres messagers de Dieu, car l’envoi des messagers est une tradition divine et une nécessité pour guider les hommes vers le droit chemin.

Dans le verset 5 de la sainte sourate La Vache, nous apprenons un autre aspect des pieux. Ce verset dit :

أُولَـٰئِكَ عَلَىٰ هُدًى مِّن رَّبِّهِمْ  وَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

Eux sont sur la guidée de leur Seigneur ; et c’est eux les gagnants. (2:5)

Cela prouve que pour bénéficier de la grâce de Dieu et pour pouvoir se mettre dans le chemin droit qui mène à Dieu, il fait être pieux. Le salut éternel dépend de l’émancipation de tous désirs charnels et des vices, pour se préparer à la perfection et l’élévation spirituelle. De nombreux versets coraniques indiquent que Dieu a créé l’univers pour le bonheur de l’homme, l’homme qui doit s’éduquer par l’adoration de Dieu et la piété.

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا سَوَاءٌ عَلَيْهِمْ أَأَنذَرْتَهُمْ أَمْ لَمْ تُنذِرْهُمْ لَا يُؤْمِنُونَ

Oui, ceux qui mécroient, c’est égal, pour eux, que tu les avertisses ou ne les avertisses pas, (2:6) 

خَتَمَ اللَّـهُ عَلَىٰ قُلُوبِهِمْ وَعَلَىٰ سَمْعِهِمْ  وَعَلَىٰ أَبْصَارِهِمْ غِشَاوَةٌ  وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ

Car ils ne croient pas. Dieu a scellé leurs cœurs et leurs oreilles. Et sur leurs yeux, un bandeau ; et pour eux, un grand châtiment. (2:7)

Comme vous le voyez, dans ces versets, Dieu nous apprend les traits communs et universels des mécréants, valables et crédibles pour tous les temps. Cette précision est l’une des caractéristiques du Livre saint des musulmans, à chaque fois qu’il classifie les gens en catégories différentes.

Avec cette catégorisation précise entre les pieux et les mécréants faits au début de la sainte sourate Al-Baqara, il est possible, maintenant de faire une comparaison entre ces deux groupes. Contrairement aux pieux qui sont tout à fait prêts à accepter la vérité divine, les mécréants insistent aveuglément sur leur ignorance. Cette ignorance les a pénétré au plus profond du coeur où il ne reste aucune place à la lumière de la vérité. C’est pourquoi, comme l’indique le verset 6 de la sainte sourate Al-Baqara, leur cœur reste de marbre devant les avertissements et les bonnes nouvelles que porte le noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) à l’humanité toute entière. Contrairement aux pieux qui font largesse de ce que Dieu leur attribue, les mécréants ne sont pas reconnaissants envers les bienfaits que le Créateur leur offre, comme à tous Ses autres créatures.

Mais il faut admettre que personne n’est mécréant de nature. C’est avec la raison qu’un homme croit en Dieu ou qu’il n’y croit pas. Celui qui mécroit, choisit lui-même cette voie, tout comme ceux qui optent eux-mêmes pour le droit chemin de la croyance en Dieu. Quand les mécréants insistent à poursuivre la voie qu’ils ont choisie eux-mêmes, leurs yeux et leurs coeurs ne voient plus la vérité, et le verset 7 de la sainte sourate Al-Baqara nous dit :

Dieu a scellé leurs cœurs et leurs oreilles. Et sur leurs yeux, un bandeau ; et pour eux, un grand châtiment.

Dans de nombreux versets du Livre saint des musulmans, Dieu dit qu’Il conduit les gens des ténèbres de l’ignorance vers la lumière de la sagesse et de la connaissance. Dieu guide les croyants et Il reste toujours avec eux. Mais pour pouvoir bénéficier de cette grâce divine, le cœur de l’homme doit s’ouvrir sur la lumière divine ; ses yeux doivent chercher partout la vérité, ses mains et sa langue doivent s’écarter des péchés, il doit aimer du fond du cœur son Créateur pour établir un lieu profond avec Lui.

Par contre, celui qui désobéit à l’ordre divin, se prive lui-même de la grâce de Dieu, et s’égare dans une ignorance infinie. Une hadith du vénéré Imam Mohammad Baqer (béni soit-il), cinquième imam des musulmans, rappelle :

Dans le cœur des croyants, il y a un grand point lumineux. Chaque fois qu’ils commettent un péché, une tache noire vient couvrir cette lumière intérieure. Pour effacer cette tache noire, ils doivent se repentir, sinon cette tache restera en eux et implantera la source de lumière qui brillait déjà dans leur cœur.

Cette hadith du vénéré Imam Mohammad Baqer (béni soit-il) insiste sur le fait que c’est l’homme lui-même qui choisit librement entre la voie qui le mène vers le salut et le chemin qui le conduit vers les ténèbres.

Les versets 8 et 9 de la sainte sourate Al-Baqara décrivent les hypocrites. Ainsi après les premiers versets de cette sourate qui explique les traits de caractère des pieux, ensuite des mécréants, ces versets mentionnet le troisième groupe des gens, c’est-à-dire les hypocrites. Voici les versets 8 et 9 de la sainte sourate Al-BAqara :

وَمِنَ النَّاسِ مَن يَقُولُ آمَنَّا بِاللَّـهِ وَبِالْيَوْمِ الْآخِرِ وَمَا هُم بِمُؤْمِنِينَ

Parmi les gens, il y a ceux qui disent : Nous croyons en Dieu et au jour dernier !Tandis qu’ils ne sont pas croyants. (2:8)

يُخَادِعُونَ اللَّـهَ وَالَّذِينَ آمَنُوا وَمَا يَخْدَعُونَ إِلَّا أَنفُسَهُمْ وَمَا يَشْعُرُونَ

Ils cherchent à tromper Dieu et ceux qui ont cru ; mais ils ne trompent qu’eux-mêmes, et ils sont inconscients. (2:9)

Ces deux versets nous expliquent d’abord le sens global de l’hypocrisie. En effet, l’hypocrite est celui dont les paroles ne traduisent pas sa conviction intérieure. Dans ses paroles, il se présente pieux, mais il cherche à tromper Dieu et les croyants. Mais Dieu dit dans ces versets que les hypocrites se trompent, car Dieu sait que leurs paroles sont mesongères.

Les hypocrites sont ceux qui n’ont ni la sincérité de déclarer leurs véritables intentions, ni le courage d’exprimer leur hostilités aux vrais musulmans. Dans l’histoire de l’Islam, les hypocrites ont toujours essayé de pénétrer dans les rangs des croyants et ils ont réussi parfois à porter de grands préjudices à la communauté musulmane. Il est souvent difficile de distinguer les hypocrites, car en apparence ils se passent pour des pieux. Mais le noble Coran apprend aux fidèles comment identifier les hypocrites, malgré leur apparence trompeuse.

فِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ فَزَادَهُمُ اللَّـهُ مَرَضًا  وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ بِمَا كَانُوا يَكْذِبُونَ

Il y a dans leurs cœurs une maladie : Dieu donc les fait croître en maladie. A eux, donc un châtiment douloureux, pour avoir menti ! (2:10)

Dans cette optique coranique, les hypocrites sont psychiquement malades. Il s’agit d’une maladie qui ronge leur âme, et finit par anéantir toutes les sentiments humains dans le cœur des hypocrites. En d’autres termes, l’hypocrisie est une maladie dangereuse qui menace toutes l’âme humaine.

Cette contradiction fondamentale entre l’apparence et les intentions profondes est le trait de caractère le plus important des hypocrites, et elle favorise, au fur et à mesure, l’accumulation d’autres vices dont la cupidité, le mensonge et la jalousie, dans leur cœur. Cette maladie empêche les hypocrites de comprendre la vérité, et ils s’égarent donc dans les ténèbres d’une ignorance profonde dont l’origine se trouve en eux-mêmes. Ils n’éprouvent plus aucun désir dans l’adoration de Dieu et dans les services qu’ils pourraient rendre à leurs semblables. Ils ne croient pas en Dieu, donc ils n’ont aucun appui dans la vie. Incapable de se fixer un but dans la vie, ils changent chaque jour d’apparence pour faire semblant qu’ils sont en harmonie avec leur entourage. Mais ce n’est que de pur mensonge car, en réalité, ils veulent tromper les autres et justifier leurs contradictions profondes. C’est pourquoi à la fin du verset 10, Dieu dit qu’Il réserve « un châtiment douloureux » pour les hypocrites « pour avoir menti ».

Voici les deux versets suivants, les versets 11 et 12 de la sainte sourate Al-Baqara :

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ لَا تُفْسِدُوا فِي الْأَرْضِ قَالُوا إِنَّمَا نَحْنُ مُصْلِحُونَ

Et quand on leur dit : Ne commettez pas de désordre sur la terre ! Ils disent : Nous ne sommes que des réformateurs ! (2:11)

أَلَا إِنَّهُمْ هُمُ الْمُفْسِدُونَ وَلَـٰكِن لَّا يَشْعُرُونَ

C’est eux, n’est-ce pas, les fauteurs de désordre, mais ils sont inconscients (2:12)

Ces versets nous évoquent l’arrogance et l’égoïsme des hypocrites. Ils sont eux-mêmes des fauteurs de désordre et de corruption, mais ils se présentent comme réformateurs. A l’époque du noble prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), lorsque l’Islam évoluait profondément la vie des habitants de la péninsule arabique, et au moment où le messager de Dieu et ses adeptes propageaient l’esprit d’égalité et de fraternité parmi les gens, les hypocrites qui se passaient pour les compagnons les plus proches du très vénéré Mohammad, critiquaient ces évolutions fondamentales de l’aumma musulmane.

Le Coran dit dans de nombreux versets que les hypocrites veulent toujours tromper Dieu et les croyants. C’est la raison pour laquelle le noble Coran les qualifient souvent d’inconscients ou d’ignorants. A titre d’exemple, dans le verset suivant, le verset 13 de la sainte sourate Al-Baqara, nous lisons : « Et quand on leur dit : croyez comme les gens ont cru, ils disent : croirons-nous comme ont cru les sots ? C’est eux, n’est-ce pas, qui sont les sots ; mais ils ne savent pas. » Ce verset nous évoque encore une fois que les hypocrites sont des gens arrogants qui se moquent des autres, surtout des vrais croyants. Ils souhaitent semer la discorde parmi les fidèles. Ils se croient plus sages et plus intelligents qu’eux, mais en réalité, comme nous le dit ce verset coranique, ils sont des sots « mais ils ne le savent pas ». De vivant du noble prophète de l’Islam, les hypocrites se moquaient toujours des compagnons pauvres et défavorisés du messager de Dieu, tandis qu’ils n’avaient aucune supériorité spirituelle par rapport aux autres.

Le Coran nous apprend que seuls les sots et les ignorants se moquent de leurs semblables, car personne ne peut se croire supérieur aux autres. Le Coran nous apprend également que les hypocrites se moquent des croyants car ils sont jaloux de leurs vertus spirituelles. Maintenant, nous lisons encore une fois les versets 10 à 13 de la sainte sourate Al-Baqara qui nous évoquent les traits marquant l’esprit des hypocrites :

Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.

Il y a dans leurs cœurs une maladie : Dieu donc les faits croître en maladie. A eux, donc, un châtiment douloureux, pour avoir menti !

Et quand on leur dit : Ne commettez pas de désordre sur la terre ! Ils disent : Nous ne sommes que des réformateurs !

C’est eux, n’est-ce pas, les fauteurs de désordre, mais ils sont inconscients !

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ آمِنُوا كَمَا آمَنَ النَّاسُ قَالُوا أَنُؤْمِنُ كَمَا آمَنَ السُّفَهَاءُ  أَلَا إِنَّهُمْ هُمُ السُّفَهَاءُ وَلَـٰكِن لَّا يَعْلَمُونَ

Et quand on leur dit : Croyez comme les gens ont cru, ils disent : Croirons-nous comme ont cru les sots ? C’est eux, n’est-ce pas, qui sont les sots ; mais ils ne savent pas. (2:13)

وَإِذَا لَقُوا الَّذِينَ آمَنُوا قَالُوا آمَنَّا وَإِذَا خَلَوْا إِلَىٰ شَيَاطِينِهِمْ قَالُوا إِنَّا مَعَكُمْ إِنَّمَا نَحْنُ مُسْتَهْزِئُونَ

Et quand ils rencontrent ceux qui ont cru, ils disent : Nous croyons ; et quand ils se trouvent seuls avec leurs diables, ils disent : Oui, nous sommes avec vous ; et, rien d’autre : nous nous moquons. (2:14)

Comme les versets précédents de la sainte sourate Al-Baqara, le verset 14 nous apprend un autre trait de caractère des hypocrites. Ce verset nous dit que les hypocrites n’ont jamais une identité ou un caractère stable. Ils tentent toujours d’imiter leur entourage, mais seulement en apparence. Lorsqu’ils sont parmi les croyants, ils se passent pour pieux, mais quand ils se trouvent parmi les autres hypocrites, ils manifestent leurs véritables intentions et ils se moquent des croyants.

Ce verset nous apprend donc qu’il ne faut jamais juger les gens d’après leur apparence, car les hypocrites qui imitent, en apparence, les gens les plus pieux, établissent, en cachette, des liens d’amitié avec les ennemis des croyants. En effet, les hypocrites sont les alliés de l’ennemi au sein de la communauté musulmane. En apparence, les hypocrites se passent pour les fidèles les plus fervents, tandis qu’en cachette, ils cherchent à nuire aux croyants et aux intérêts de la communauté islamique. Pour identifier les hypocrites, ce verset coranique nous apprend que les hypocrites sont ceux qui se moquent des vrais fidèles. C’est le thème qui se développe davantage dans les deux versets suivants.

Voici maintenant les versets 15 et 16 de la sainte sourate Al-Baqara :

اللَّـهُ يَسْتَهْزِئُ بِهِمْ وَيَمُدُّهُمْ فِي طُغْيَانِهِمْ يَعْمَهُونَ

Dieu se moque d’eux et les enfonce dans leur rébellion : ils marchent à l’aveuglette. (2:15)

 

 

 

 

أُولَـٰئِكَ الَّذِينَ اشْتَرَوُا الضَّلَالَةَ بِالْهُدَىٰ فَمَا رَبِحَت تِّجَارَتُهُمْ وَمَا كَانُوا مُهْتَدِينَ

C’est eux qui ont troqué la guidée contre l’égarement. Eh bien, leur marché n’a point profité. Et ce ne sont pas ceux-là qui se guident ! (2:16)

Le verset 15 nous évoque une tradition divine :

Dieu se moque d’eux et les enfonce dans leur rébellion : ils marchent à l’aveuglette.

Selon une tradition divine, Dieu Tout-Puissant donne toujours du temps aux pécheurs et aux oppresseurs, de comprendre leurs fautes, de les avouer et de s’en repentir. Mais lorsqu’un pécheur perd, consciemment cette occasion, Dieu l’abandonne dans son ignorance, jusqu’à ce qu’il se prive totalement de la grâce divine. C’est, alors, que Dieu se moque, à son tour, des hypocrites.

A ce propos, le vénéré Imam Ali Ibn Moussa Al-Réza (béni soit-il), huitième imam des musulmans dit :

Lorsque nous lisons le verset 15 de la sainte sourate Al-Baqara, nous ne devons pas croire que Dieu se moquent de Ses créatures ou qu’Il les trompe, mais qu’Il punit de cette façon ceux qui veulent Le tromper ou se moquer de Lui, ou tromper les croyants et se moquer d’eux.

Dans le verset 16, le noble Coran compare les actes des hypocrites au commerce, et il en conclut que ce commerce n’a aucun profil pour les hypocrites. Rappelons, en passant, que dans de nombreux versets coraniques, les actes des hommes ont été comparés au commerce. A titre d’exemple, dans les versets 10 et 11 de la sainte sourate Le Rang, nous retrouvons cette même comparaison, cette fois-ci entre les actes des croyants et le commerce :

Ho, les croyants ! Vous indiquerai-Je un marché qui vous sauvera d’un châtiment douloureux ? Vous croirez en Dieu et en Son messager, et vous lutterez de biens et de corps dans Son sentier ! c’est mieux, pour vous, si vous saviez !

Dans les deux versets suivants : les versets 17 et 18 de la sainte sourate Al-Baqara, Dieu donne un exemple très clair et édifiant pour montrer comment les hypocrites s’éloignent de Lui et comment Il les abandonne dans leur ignorance, de sorte qu’il ne leur reste plus aucun espoir pour pouvoir se repentir. Ces deux versets nous disent :

مَثَلُهُمْ كَمَثَلِ الَّذِي اسْتَوْقَدَ نَارًا فَلَمَّا أَضَاءَتْ مَا حَوْلَهُ ذَهَبَ اللَّـهُ بِنُورِهِمْ وَتَرَكَهُمْ فِي ظُلُمَاتٍ لَّا يُبْصِرُونَ

Il en est d’eux comme d’un qui cherche à allumer un feu ; puis quand le feu a illuminé tout à l’entour, Dieu s’en est allé avec leur lumière et les a abandonnés dans les ténèbres. – Ils ne voient rien. (2:17)


صُمٌّ بُكْمٌ عُمْيٌ فَهُمْ لَا يَرْجِعُونَ

Sourds, muets, aveugles, ils ne peuvent donc pas revenir. (2:18) 

Dans les versets 17 et 18 de la sainte sourate Al-Baqara, Dieu compare les hypocrites avec des gens qui se trouvant dans les ténèbres, sont incapables de distinguer entre le bien et le mal. Et Dieu les abandonne dans leur ignorance, car ils ont éteint la lumière de Dieu dans leur coeur.

Les hypocrites croient que le chemin qu’ils ont choisi les conduira vers le soi-disant bonheur terrestre des mécréants, tout en gardant pour eux, un espoir de profiter du salut réservé aux pieux dans l’au-delà. Mais ces versets coraniques précisent qu’il n’y a aucun espoir pour eux. Les hypocrites ne sont pas prêts à voir la vérité et d’entendre la réalité. Ils refusent d’accepter le bien. C’est la raison pour laquelle, dans ces versets de la sainte sourate Al-Baqara du noble Coran, Dieu les compare avec les gens, privés de tout moyen pour distinguer le bien du mal.

أَوْ كَصَيِّبٍ مِّنَ السَّمَاءِ فِيهِ ظُلُمَاتٌ وَرَعْدٌ وَبَرْقٌ يَجْعَلُونَ أَصَابِعَهُمْ فِي آذَانِهِم مِّنَ الصَّوَاعِقِ حَذَرَ الْمَوْتِ  وَاللَّـهُ مُحِيطٌ بِالْكَافِرِينَ

Ou comme d’un nuage à pluie, dans le ciel, gros de ténèbres et de tonnerre et d’éclair : ils mettent leurs doigts dans leurs oreilles à cause des mugissements du tonnerre, craignant la mort. Et Dieu cerne les mécréants. (2:19)

يَكَادُ الْبَرْقُ يَخْطَفُ أَبْصَارَهُمْ  كُلَّمَا أَضَاءَ لَهُم مَّشَوْا فِيهِ وَإِذَا أَظْلَمَ عَلَيْهِمْ قَامُوا  وَلَوْ شَاءَ اللَّـهُ لَذَهَبَ بِسَمْعِهِمْ وَأَبْصَارِهِمْ  إِنَّ اللَّـهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ

L’éclair presque leur emporte les yeux : chaque fois qu’il leur fait de la lumière, ils y marchent ; fait-il noir sur eux, ils s’arrêtent. Et si Dieu voulait, Il partirait certes avec leur ouïe et leurs yeux. Dieu est capable à tout, vraiment. (2:20)

Ces deux versets nous révèlent d’autres traits de caractères des hypocrites. Dans leur cœur, ces gens-là ne croient pas en Dieu, mais dans le verbe, ils se passent pour pieux. Il n’y a donc pas d’harmonie entre leur apparence et leurs convictions. C’est pourquoi les hypocrites ne sont pas capables de trouver le droit chemin. Devant eux, il n’y a aucune lumière et ils ségarent dans les ténèbres de leur ignorance. Dans les versets 19 et 20 de la sainte sourate Al-Baqara, Dieu compare les hypocrites avec des gens qui se trouvent sous une pluie torrentielle et qui sont entourés de nuages noirs. Les tonnerres et les éclairs remplissent leurs coeurs d’effroi. Ils ont donc peur de mourir. Chaque fois qu’ils voient une étincelle, ils croient joyeusement qu’ils peuvent trouver leur chemin, grâce à cette lumière éphémère. Mais lorsque l’éclair s’éteint, ils s’arrêtent, sans qu’ils aient trouvé leur chemin ni leur quiétude.

De vivant du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les hypocrites ne supportaient pas la propagation de l’Islam parmi les habitants de la péninsule arabique. A cette époque-là, ils faisaient semblant de s’être convertis en Islam, mais en réalité, ils s’opposaient aux musulmans véridiques. Il s’agit, en fait, de la caractéristique commune des hypocrites à toutes les périodes de la l’histoire de l’Islam. Ils se sont toujours infiltrés dans les rangs des croyants, ils cherchent à se cacher derrière eux, mais Dieu Tout-Puissant les abandonne et les châtie. Le noble Coran nous apprend que les hypocrites comptent non pas parmi les pieux, mais qu’ils se rangent à côté des mécréants, et Dieu leur réserve le même châtiment que les mécréants, car Dieu les cerne et Il est puissant.

Dans les 20 premiers versets de la sainte sourate Al-Baqara, seconde sourate du Livre saint des musulmans, Dieu a réparti les gens en trois groupes : les pieux, les mécréants et les hypocrites. Les pieux bénéficient des bienfaits de Dieu et de Sa grâce, et le noble Coran les guident vers le salut. Quant aux mécréants, Dieu les abandonne dans leur ignorance et les châtie. Et en ce qui concerne les hypocrites, ce sont des malades qui ne pourront tromper ni Dieu ni les fidèles.

A partir du verset 21 de la sainte sourate Al-Baqara, le noble Coran s’adresse à tous les humains et leur indique le vrai chemin, celui des pieux, et les invite à adorer Dieu et à se soumettre à Sa volonté afin de s’émanciper de la soumission à leurs semblables.

 

يَا أَيُّهَا النَّاسُ اعْبُدُوا رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُمْ وَالَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ

Gens ! adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés, – peut-être seriez-vous pieux ? (2:21)

 

الَّذِي جَعَلَ لَكُمُ الْأَرْضَ فِرَاشًا وَالسَّمَاءَ بِنَاءً وَأَنزَلَ مِنَ السَّمَاءِ مَاءً فَأَخْرَجَ بِهِ مِنَ الثَّمَرَاتِ رِزْقًا لَّكُمْ ۖ فَلَا تَجْعَلُوا لِلَّـهِ أَندَادًا وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ

Celui-là qui vous a fait la terre comme un lit et le ciel comme une tente ; et qui du ciel a fait descendre de l’eau ; puis par elle Il a fait sortir des fruits, votre portion. Ne donnez donc pas de rivaux à Dieu, alors que vous savez. (2:22)

 

Dieu s’adresse ici à tous les humains, sans tenir compte des différences ethniques, raciales ou linguistiques, pour les inviter tous vers la pureté et le salut. Par ailleurs, ce verset demande implicitement aux hommes d’être reconnaissant envers leur Créateur. Car Dieu a créé l’homme et Il connaît mieux que quiconque les secrets de création et le chemin qui conduit l’homme vers la perfection.

Les versets 21 et 22 de la sainte sourate Al-Baqara s’adressent aux humains et leur demandent d’adorer leur Créateur, Mais il faut souligner ici que ce n’est pas Dieu qui ait besoin de l’adoration de Ses créatures, car en réalité, l’adoration de Dieu unique est un devoir des humains pour exprimer leur gratitude à l’égard de leur Créateur, d’autant plus que l’adoration et la prière sont pour des humains des portes qui s’ouvrent vers le Ciel, vers la pureté céleste et la mansuétude infinie. La prière et la soumission à la volonté divine sont est donc un pont qui relie l’homme au Ciel. Le verset 22 de la sainte sourate Al-Baqara nous rappelle la grandeur du Seigneur : c’est Lui qui créé la terre « comme un lit », et le ciel « comme une tente ». Du ciel Dieu fait descendre de l’eau, c’est donc le ciel qui arrose les fruits terrestres et en fait ainsi la nourriture des hommes.

A travers cette expression simple mais riche d’images poétiques, Dieu nous apprend que l’un des meilleurs moyens dont les hommes disposent pour connaître la grandeur et la générosité de Dieu est de contempler le ciel, la terre, et de tout ce qui se trouve dans l’univers. Celui qui contemple la nature arrivera à cette conclusion que le monde ne peut être créé que par un Créateur unique, Dieu Tout-Puissant. C’est pourquoi à la fin du verset 22 de la sainte sourate Al-Baqara, il est dit :

Ne donnez donc pas de rivaux à Dieu, alors que vous savez.

D’après ce que nous indique ce même verset coranique, l’un des instruments de ce « savoir » est la contemplation de la nature.

وَإِن كُنتُمْ فِي رَيْبٍ مِّمَّا نَزَّلْنَا عَلَىٰ عَبْدِنَا فَأْتُوا بِسُورَةٍ مِّن مِّثْلِهِ وَادْعُوا شُهَدَاءَكُم مِّن دُونِ اللَّـهِ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ

Et si vous êtes en doute sur ce que Nous avons fait descendre sur Notre Esclave, venez donc avec une sourate semblable, et, si vous êtes véridiques, appelez, en dehors de Dieu, vos témoins ! (2:23)

فَإِن لَّمْ تَفْعَلُوا وَلَن تَفْعَلُوا فَاتَّقُوا النَّارَ الَّتِي وَقُودُهَا النَّاسُ وَالْحِجَارَةُ  أُعِدَّتْ لِلْكَافِرِينَ

Puis, si vous ne le faites pas, – et vous ne ferez jamais, – redoutez le feu au combustible d’hommes et de pierres, préparé pour les mécréants. (2:24)

Ces deux versets nous évoquent que l’Islam, religion éternelle et universelle, présente à l’humanité tout entière un miracle éternel et universel. Le miracle de l’Islam est le noble Coran, Livre saint qui appartient à tous les temps et à tous les humains. Les leçons du noble Coran, vivantes et revivifiantes, ouvrent, devant les hommes, la voie qui les conduira vers le salut et la certitude et les éloignent du malheur et du doute. Dans ces versets, Dieu s’adresse aux mécréants à qui Il jette un grand défi, un combat singulier. Le noble Coran étant le miracle de l’Islam, ces versets de la sainte sourate Al-Baqara s’adressent aux mécréants pour leur mettre au défi de faire une sourate semblable à celles du Livre saint. Cela signifie que Dieu tient les hommes pour incapables de le faire. Dans plusieurs autres versets coraniques, Dieu jette ce défi aux hommes et leur demande de faire une sourate ou même un verset semblable au Texte divin.

Le noble Coran est le grand miracle de l’Islam. Ce Livre ouvre pour les hommes la voie qui les amène vers la sagesse et le bonheur éternel. Le verset 24 de la sainte sourate Al-Baqara dit clairement que les hommes ne seront jamais capables de faire une sourate semblable à celles du noble Coran. La parole humaine est incomparable avec le verbe divin. C’est pourquoi, le verset 24 de la sainte sourate Al-Baqara invite les mécréants à abandonner leur égarement et se tourner vers le droit chemin, sinon ils doivent attendre un châtiment douloureux, avec un feu « au combustible d’hommes et de pierre ».

En revanche, après avoir averti les mécréants, le verset suivant donne la bonne nouvelle aux croyants, et décrit un paysage de son paradis céleste où vivront éternellement les pieux. Voici le verset 25 de la sainte sourate Al-Baqara :

وَبَشِّرِ الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ أَنَّ لَهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ  كُلَّمَا رُزِقُوا مِنْهَا مِن ثَمَرَةٍ رِّزْقًا  قَالُوا هَـٰذَا الَّذِي رُزِقْنَا مِن قَبْلُ  وَأُتُوا بِهِ مُتَشَابِهًا  وَلَهُمْ فِيهَا أَزْوَاجٌ مُّطَهَّرَةٌ  وَهُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

Et annonce à ceux qui ont cru et fait œuvres bonnes, qu’il y a pour eux, oui, des Jardins sous quoi coulent les ruisseaux. Chaque fois qu’ils en auront du fruit comme portion, ils diront : C’est bien ce qu’on nous servait jadis comme portion ! or c’est quelque chose de semblable qui leur sera servi. Et ils auront là des épouses pures. Et là ils demeureront éternellement. (2:25)

Dieu s’adresse dans ce verset à Son noble messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et lui demande de donner cette bonne nouvelle aux pieux. Ce verset nous apprend que les pieux sont ceux qui croient en Dieu et qui font œuvres bonnes. Ceci dit, la vraie croyance ne se sépare jamais de bons actes. En d’autres termes, les fruits dont nous parle ce verset coranique peuvent être considérés comme les fruits d’un arbre dont les racines sont les actes pieux de chacun. C’est la raison pour laquelle un hadith du noble Prophète de l’Islam nous dit que pour le pieu, le monde ici-bas est un champ où il cultive d’œuvres bonnes pour en profiter de fruits dans l’au-delà. Dans cette optique coranique, ces actes pieux et ces œuvres bonnes doivent avoir une finalité divine, sinon les actes que les gens accomplissent pour assurer leurs intérêts personnels ou collectifs n’auront jamais d’effets durables.

Ensuite, dans le verset 26 de la sainte sourate Al-Baqara, Dieu nous apprend que les exemples donnés dans le Livre saint aident les gens à mieux comprendre la vérité. Mais les mécréants ne les comprennent pas.

 

وَبَشِّإِنَّ اللَّـهَ لَا يَسْتَحْيِي أَن يَضْرِبَ مَثَلًا مَّا بَعُوضَةً فَمَا فَوْقَهَا  فَأَمَّا الَّذِينَ آمَنُوا فَيَعْلَمُونَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِن رَّبِّهِمْ وَأَمَّا الَّذِينَ كَفَرُوا فَيَقُولُونَ مَاذَا أَرَادَ اللَّـهُ بِهَـٰذَا مَثَلًا  يُضِلُّ بِهِ كَثِيرًا وَيَهْدِي بِهِ كَثِيرًا ۚ وَمَا يُضِلُّ بِهِ إِلَّا الْفَاسِقِينَ

Dieu n’hésite pas, vraiment, à frapper n’importe quel exemple : d’un moustique, ou de quoi que ce soit, au-dessus. Puis, quant à ceux qui croient, ils savent, oui, que c’est la vérité de la part de leur Seigneur ; et quant à ceux qui mécroient, ils disent : Qu’est-ce que Dieu a voulu, avec un exemple comme ça ? Il en égare beaucoup, et Il en guide beaucoup ! Mais Il n’égare en cela que les pervers. (2:26)

Ce verset nous apprend comment dans cet optique coranique, les gens se répartissent en deux groupes devant les exemples, les signes et les indices que le Livre saint leur offre :

Il y a, d’une part, des pieux qui croient en Dieu et qui sont prêts à comprendre la logique du noble Coran. Et il y a, de l’autre, ceux qui ne croient pas en Dieu et qui sont hostiles au Livre saint et au messager de Dieu. Ces gens-là ne peuvent pas comprendre les exemples donnés dans le Livre saint des musulmans, car ils s’égarent dans l’ignorance.

الَّذِينَ يَنقُضُونَ عَهْدَ اللَّـهِ مِن بَعْدِ مِيثَاقِهِ وَيَقْطَعُونَ مَا أَمَرَ اللَّـهُ بِهِ أَن يُوصَلَ وَيُفْسِدُونَ فِي الْأَرْضِ ۚ أُولَـٰئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ

Les pervers sont ceux qui brisent le pacte de Dieu après l’avoir ratifié, et qui coupent ce que Dieu a ordonné d’unir et qui commettent du désordre sur la terre. Ceux-là sont les perdants. (2:27)

كَيْفَ تَكْفُرُونَ بِاللَّـهِ وَكُنتُمْ أَمْوَاتًا فَأَحْيَاكُمْ  ثُمَّ يُمِيتُكُمْ ثُمَّ يُحْيِيكُمْ ثُمَّ إِلَيْهِ تُرْجَعُونَ

Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu alors qu’Il vous a donné la vie, à vous qui étiez morts ? Puis Il vous donne la mort ; puis Il vous donne la vie ; puis vous serez ramenés vers Lui. (2:28)

 Ces deux versets nous évoquent les traits de caractère des pervers. Le premier et le plus important trait qui les caractérise est qu’ils ont brisé le pacte de Dieu. Selon la plupart des exégètes du noble Coran, ce pacte divin existe naturellement dans le cœur de chaque individu. Certains exégètes parlent même d’une série de pactes intérieurs, dont le pacte de l’unicité et le pacte de la soumission aux ordres de Dieu. Mais les pervers brisent tous ces serments, et tournent le dos à Dieu Tout-Puissant. Ces versets nous apprennent implicitement qu’il existe toutefois la possibilité pour chaque individu de renouer avec son Créateur, grâce à ce pacte divin qui existe naturellement dans son cœur. Par ailleurs, ces versets sous-entendent que contrairement aux pervers, les croyants sont ceux qui respectent leurs pactes, même avec les païens.

Les pervers brisent tous leurs liens avec les Prophètes, les croyants et même les membres de leur famille. Dans de nombreux versets, le noble Coran conseille aux gens de renforcer leurs liens entre eux. Le message du Livre saint est, en fait, celui de l’amitié, de la solidarité et de la tendresse à l’égard des parents, des voisins, et de tous les membres de la Communauté musulmane. De nombreux versets coraniques révèlent l’importance de l’amitié et de la solidarité au sein de l’Oumma islamique, pour renforcer les vertus morales et spirituelles. Le noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que sa demeure soit au paradis) conseillait toujours à ses adeptes d’avoir de la tendresse pour les membres de leurs familles. Dans une hadith du noble prophète de l’Islam nous lisons :

« Dans une ville où les gens sont tendres avec leurs proches et familles, l’existence est longue et prospère, même si les habitants de cette ville ne sont pas musulmans. »

Nous répétons ici le verset 28 de la sainte sourate Al-Baqara qui nous parle d’une vérité indéniable :

Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu alors qu’Il vous a donné la vie, à vous qui étiez morts ? Puis Il vous donne la mort ; puis Il vous donne la vie ; puis vous serez ramenés vers Lui.

Les ingrats sont des mécréants qui dénient la résurrection et la vie éternelle dans l’au-delà. C’est pourquoi ce verset invite les gens à réfléchir à propos de leur vie, de leur mort et de leur existence éternelle. Comment les gens seront-ils capables de nier l’existence d’un Etre supérieur qui leur donne la vie, qui leur donne la mort, et qui les ressuscite.

Voici maintenant les versets 29 et 30 de la sainte sourate Al-Baqara :

هُوَ الَّذِي خَلَقَ لَكُم مَّا فِي الْأَرْضِ جَمِيعًا ثُمَّ اسْتَوَىٰ إِلَى السَّمَاءِ فَسَوَّاهُنَّ سَبْعَ سَمَاوَاتٍ  وَهُوَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ

C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre. Puis Il s’est établi vers le ciel, et Il en a arrangé sept cieux. Et Il connaît toute chose. (2:29)

 

وَإِذْ قَالَ رَبُّكَ لِلْمَلَائِكَةِ إِنِّي جَاعِلٌ فِي الْأَرْضِ خَلِيفَةً  قَالُوا أَتَجْعَلُ فِيهَا مَن يُفْسِدُ فِيهَا وَيَسْفِكُ الدِّمَاءَ وَنَحْنُ نُسَبِّحُ بِحَمْدِكَ وَنُقَدِّسُ لَكَ  قَالَ إِنِّي أَعْلَمُ مَا لَا تَعْلَمُونَ

Et lorsque ton Seigneur dit aux anges : Je vais désigner un lieutenant sur la terre, ils dirent : Vas-Tu en désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, alors que nous, par Ta louange, chantons pureté, et proclamons Ta sainteté ? – Il dit : En vérité, je sais ce que vous ne savez pas ! (2:30)

Dans ces deux versets, le noble Coran indique la place particulière réservée aux humains dans la création de l’univers. En effet, en affirmant que tout ce qui se trouve dans le monde appartient aux humains, le noble Coran veut montrer aux hommes la place élevée qu’ils occupent dans la création divine. Les gens qui ignorent cette vérité, s’occupent uniquement de ce monde d’ici-bas, tandis que l’univers et tout ce qui se trouve sur la terre et dans les cieux ne sont que des instruments entre leurs mains pour connaître leur Créateur et se diriger vers lui. En d’autres termes, pendant son existence terrestre, l’homme doit chercher son élévation spirituelle et morale, pour bénéficier de la grâce divine dans l’au-delà. Le verset 30 de la sainte sourate Al-Baqara nous explique la raison de tant de privilèges accordés à l’humain, dans la création divine.

Ce verset nous indique qu’après la création de l’univers, Dieu s’adresse aux anges et leur dit qu’Il veut désigner l’homme en tant que Son lieutenant, à savoir Son successeur sur la terre.

Les anges disent que l’homme, par sa nature, tend toujours vers le désordre et la violence, et que si Dieu le désignait en tant que Son successeur sur la terre, il y répandrait le sang. Mais Dieu leur répond qu’il sait des choses qu’ils ignorent. Cela veut dire que l’homme est la seule créature de Dieu qui mérite sa succession sur la terre, et c’est seulement Dieu qui connaît les secrets de sa création. Pour mériter la succession divine sur la terre, l’homme doit apprendre à développer en lui les vertus qui existent dans sa nature innée. L’exemple le plus parfait de ces vertus sont les Prophètes et les Imams immaculés, ainsi que les martyrs qui ont fait don de leur vie pour Dieu. Les Prophètes, les Imams et les martyrs l’ont emporté sur les vices, et ils ont guidé la communauté humaine vers la pureté et le bonheur ici-bas et dans l’au-delà. Voilà comment l’homme peut atteindre à un rang beaucoup plus élevé que les anges.

وَعَلَّمَ آدَمَ الْأَسْمَاءَ كُلَّهَا ثُمَّ عَرَضَهُمْ عَلَى الْمَلَائِكَةِ فَقَالَ أَنبِئُونِي بِأَسْمَاءِ هَـٰؤُلَاءِ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ

Et Dieu apprit Adam les noms, tous ; puis Il les présenta aux Anges et dit : Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques ! (2:31)

 

قَالُوا سُبْحَانَكَ لَا عِلْمَ لَنَا إِلَّا مَا عَلَّمْتَنَا  إِنَّكَ أَنتَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ

Les Anges dirent : Pureté à Toi ! Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris ! C’est Toi le savant, le sage, vraiment ! (2:32)

 

قَالَ يَا آدَمُ أَنبِئْهُم بِأَسْمَائِهِمْ  فَلَمَّا أَنبَأَهُم بِأَسْمَائِهِمْ قَالَ أَلَمْ أَقُل لَّكُمْ إِنِّي أَعْلَمُ غَيْبَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَأَعْلَمُ مَا تُبْدُونَ وَمَا كُنتُمْ تَكْتُمُونَ

-Il dit : O Adam, informe-les de ces noms. Puis quand celui-ci les eut informés de ces noms, Dieu dit : Ne vous ai-Je pas dit que Je sais l’invisible des cieux et de la terre, oui, et que Je sais ce que vous divulguez et ce que vous cachez ? (2:33)

Dieu créa l’homme et en fit son successeur sur la terre. Et comme nous indiquent ces versets de la sainte sourate Al-Baqara, Dieu apprit à Adam les noms. Selon la plupart des exégètes du Livre saint, « les noms » que Dieu a appris à Adam sont la sagesse et la raison. En d’autres termes, Dieu a placé en l’homme la capacité de découvrir les vérités de la création de l’univers. La raison, ce précieux don de Dieu, permet à l’homme de connaître la vérité de la création et les secrets de l’univers, pour garantir son élévation spirituelle et franchir le pas vers le chemin de la perfection.

Dans ces versets, Dieu s’adresse de nouveaux aux anges, et leur dit : Informez-Moi des noms, si vous en savez quelque chose.

Et les anges répondent qu’ils ne connaissent pas les noms que Dieu a appris à Adam. En effet, les anges avouent que grâce aux noms, à savoir la sagesse et la raison que Dieu placées en l’homme, ce dernier peut être supérieur à eux-mêmes.

Après cet aveu des anges, Dieu demande à Adam de dire aux anges les noms qu’il a appris de son Créateur. Lorsque qu’Adam leur répète ce qui Dieu lui a appris, les anges comprennent que Dieu lui a donné la capacité d’apprendre, de raisonner, et d’argumenter, ce dont eux-mêmes étaient privés. Voilà, d’après cette vision coranique la raison de la supériorité de l’homme aux anges. La relation entre Dieu et l’homme est avant tout celle du Créateur avec la créature, mais ces versets de la sainte sourate Al-Baqara nous apprennent qu’il existe également une autre relation entre Dieu et l’homme, celle du maître et de l’élève. Dieu est, certes, le meilleur maître, car au lieu d’apprend à l’homme les vérités, il lui apprend comment découvrir la vérité, en lui gratifiant de la raison. Cette louange adressée à l’homme, dans ces versets, est en réalité une louange de la raison, et une louange à Dieu qui sait tout, qui sait l’invisible des cieux et la terre, car Il sait ce que les hommes et les anges divulguent ou ce qu’ils cachent.

 

وَإِذْ قُلْنَا لِلْمَلَائِكَةِ اسْجُدُوا لِآدَمَ فَسَجَدُوا إِلَّا إِبْلِيسَ أَبَىٰ وَاسْتَكْبَرَ وَكَانَ مِنَ الْكَافِرِينَ

- Et lorsque Nous dîmes aux anges : Prosternez-vous devant Adam, ils se prosternèrent ; sauf Satan, qui refusa et se gonfla. Or il était du nombre des mécréants. (2:34)

 

وَقُلْنَا يَا آدَمُ اسْكُنْ أَنتَ وَزَوْجُكَ الْجَنَّةَ وَكُلَا مِنْهَا رَغَدًا حَيْثُ شِئْتُمَا وَلَا تَقْرَبَا هَـٰذِهِ الشَّجَرَةَ فَتَكُونَا مِنَ الظَّالِمِينَ

- Et Nous dîmes : O Adam, habite le Paradis, toi et ton épouse, et rassasiez-vous-en de partout à votre guise ; mais n’approchez pas, tous deux, de l’arbre que voici, vous seriez alors, tous deux, du nombre des prévaricateurs. (2:35)

Dans ces versets, Dieu Tout-Puissant nous apprend une autre dimension de l’être humain et indique sa grande dignité, à tel point que les anges doivent se prosterner devant Adam.

En effet, lorsque Dieu donna l’ordre aux anges de se prosterner devant l’humain, en tant que Sa créature la plus noble, tous les anges Lui obéirent, sauf Satan. D’après ce que nous apprend le noble Coran, Satan n’est pas de la même nature que les anges, mais qu’il est semblable aux djinns.

Bref, Satan n’accepta pas de se prosterner devant Adam, car orgueilleux et arrogant, Satan se considérait plus noble et plus digne que l’être humain. Aussi croyait-il qu’il fut supérieur à Adam et il désobéit donc à l’ordre divin.

Dieu le chassa, alors, du rang des anges. Mais il faut noter ici que cette prosternation devant Adam ne signifie pas un acte d’adoration envers l’être humain, mais une obéissance à l’ordre du Créateur, pour rendre hommage également à Sa meilleure créature.

Les versets 34 et 35 de la sainte sourate Al-Baqara nous indiquent ensuite que Dieu avait créé Adam et son épouse Eve, pour qu’ils vivent sur la terre, mais dans un premier temps, Adam et Eve habitaient le paradis céleste où ils profitaient de tous les bienfaits de Dieu.

Dieu Tout-Puissant avait donné l’ordre, pourtant, à Adam et à Eve de ne pas manger le fruit défendu. Mais Satan, jaloux des privilèges que Dieu avait accordé à Adam et à Eve, les trompa, et ils mangèrent, hélas, du fruit défendu. Ils désobéirent donc à l’ordre divin, et Dieu les chassa du paradis, et les fit descendre sur la terre.

 

فَأَزَلَّهُمَا الشَّيْطَانُ عَنْهَا فَأَخْرَجَهُمَا مِمَّا كَانَا فِيهِ  وَقُلْنَا اهْبِطُوا بَعْضُكُمْ لِبَعْضٍ عَدُوٌّ  وَلَكُمْ فِي الْأَرْضِ مُسْتَقَرٌّ وَمَتَاعٌ إِلَىٰ حِينٍ

Puis le Diable fit Adam et son épouse broncher du paradis tous deux et les chassa du lieu où ils étaient. Et Nous dîmes : Tombez ! ennemis les uns des autres. Et pour vous, une demeure sur la terre, et usufruit pour un temps. (2:36)

 

فَتَلَقَّىٰ آدَمُ مِن رَّبِّهِ كَلِمَاتٍ فَتَابَ عَلَيْهِ  إِنَّهُ هُوَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

Puis Adam reçut de son Seigneur des paroles. Puis Dieu accueillit son repentir. Il est le pardonneur, le miséricordieux, vraiment ! (2:37)

Dans les versets précédents, nous avions vu que Dieu Clément avait logé Adam et Eve dans Son paradis céleste, où ils vivaient en paix et bénéficiaient tranquillement, dans un bonheur parfait, des bienfaits que le Créateur leur avaient accordés. Dieu leur avait, pourtant interdit de s’approcher de l’arbre aux fruits défendus. Mais Satan qui avait désobéi, par orgueil et arrogance, à l’ordre de Dieu qui avait demandé aux anges de se prosterner devant Adam, trompa Adam et son épouse et les tenta à manger du fruit défendu. Satan réussit, hélas, à tromper Adam et Eve. Les versets 36 et 37 de la sainte sourate La Vache nous relatent comment Satan se vengea d’Adam et de son épouse en les poussant à désobéir à l’ordre divin. Ils mangèrent du fruit défendu, ce qui les chassa donc du paradis où ils vivaient en paix.

Dieu qui avait gratifié Adam et Eve de tous ses bienfaits dans Son paradis, se mit en colère, les chassa de leur demeure céleste. Dieu condamna donc les humains à vivre sur la terre où ils deviendraient les uns les ennemis des autres. Mais en réalité, c’est Satan qui a placé dans le cœur des hommes la haine et l’animosité de leurs semblables. Satan, nous apprend le noble Coran, est l’ennemi juré d’Adam et de tous ses descendants, et depuis la création de l’homme, Satan a toujours voulu le tromper et le faire sortir du droit chemin qui l’amène vers son salut éternel.

Ces versets de la sainte sourate La Vache nous disent que pour tenter l’homme et le pousser à commettre des péchés, Satan suggère le mal et les tentations dans le cœur des hommes et des femmes. Et c’est ainsi qu’il réussit souvent à tromper les humains.

Le verset 37 nous dit qu’après avoir désobéi à Dieu, en mangeant du fruit défendu, Adam se repentit. Et Dieu accepta son repentir, Car Il est clément, généreux et tendre avec Ses créatures. Ce verset, comme de nombreux autres versets coraniques, nous apprend l’importance du retour vers Dieu, après avoir commis des péchés, car si l’homme se repentait sincèrement, Dieu accepterait son repentir. Par ailleurs, ce verset rejette, implicitement l’idée du péché originel, car nous lisons dans le verset 37 de la sainte sourate a Vache, que Dieu pardonna Adam. Adam, pour se repentir, apprit d’abord les mots que Dieu lui suggéra. Ceci dit, c’est Dieu Lui-même qui ouvrit une nouvelle porte sur Adam pour se retourner vers son Créateur, après Lui avoir désobéi.

Il est à noter ci qu’Adam et son épouse n’avaient pas l’intention de désobéir à l’ordre divin, car, en réalité, ils n’avaient encore aucune notion du mal. C’est la raison pour laquelle, ils ne connaissaient ni la ruse ni le mensonge ; ils crurent donc les paroles de Satan qui les trompa.

قُلْنَا اهْبِطُوا مِنْهَا جَمِيعًا  فَإِمَّا يَأْتِيَنَّكُم مِّنِّي هُدًى فَمَن تَبِعَ هُدَايَ فَلَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ

Nous dîmes : Tombez d’ici, vous tous ! Si, jamais, ensuite, une guidée de Moi vous vient, alors, quiconque suivra Ma guidée, pour eux, nulle crainte, et point ne seront affligés. (2:38)

وَالَّذِينَ كَفَرُوا وَكَذَّبُوا بِآيَاتِنَا أُولَـٰئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ  هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

Et ceux qui mécroient et traitent de mensonges Nos signes, ceux-là sont gens du Feu : là ils demeureront éternellement. (2:39)

Dieu Tout-Puissant fit descendre Adam et son épouse sur la terre. Voici dont le début de l’existence terrestre d’Adam et de tous ses descendants. Après avoir accepté le repentir d’Adam, Dieu dit aux hommes qu’Il enverrait plus tard des guidées pour eux : Si les gens suivaient ces guidées, Dieu les protégerait contre tous les maux, et réouvrirait sur eux la voie du salut et du bonheur. Par contre, si les gens ne croyaient pas aux signes de Dieu, ils deviendraient, alors, des mécréants, et dans ce verset coranique, Dieu promet un douloureux châtiment aux mécréants qui resteront éternellement dans l’enfer et ils deviendront les gens du Feu.

Le verset 39 de la sainte sourate La Vache nous dit que les mécréants subiront dans l’au-delà les châtiments qui ne sont, en réalité, que les résultats de leurs propres actes. Car, en fait, ce sont eux-mêmes qui par arrogance ont pris la parole divine pour mensonge et qui n’ont pas cru aux signes que Dieu leur a révélés.

Dans les versets 30 à 39 de la sainte sourate La Vache du noble Coran, nous avons étudié ensemble l’histoire de la création d’Adam, de sa vie au paradis, de son péché et de sa descente sur la terre et enfin de l’acceptation de son repentir par Dieu Clément et Miséricordieux.

Selon la plupart des exégètes du Livre saint, cette histoire peut être considérée comme une leçon qui montre allégoriquement la condition humaine dans son ensemble : L’homme est une créature de Dieu, il a dans son être des forces qui l’attirent vers le bien, mais il est constamment menacé par le mal. Il doit trouver son chemin vers son salut et la lumière divine, sinon il s’égarera dans les ténèbres de son propre ignorance. Il risque toujours de commettre des péchés, mais il ne doit jamais se désespérer, car s’il se repentait sincèrement, Dieu accepterait son repentir et lui comblerait de Sa grâce.

يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُوا نِعْمَتِيَ الَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَوْفُوا بِعَهْدِي أُوفِ بِعَهْدِكُمْ وَإِيَّايَ فَارْهَبُونِ

O enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bien-fait dont Je vous ai comblés. Et remplissez Mon pacte ; Je remplirai votre pacte. Et c’est Moi que vous devez redouter. (2:40)

وَآمِنُوا بِمَا أَنزَلْتُ مُصَدِّقًا لِّمَا مَعَكُمْ وَلَا تَكُونُوا أَوَّلَ كَافِرٍ بِهِ  وَلَا تَشْتَرُوا بِآيَاتِي ثَمَنًا قَلِيلًا وَإِيَّايَ فَاتَّقُونِ

Et croyez à ce que J’ai fait descendre en confirmation de ce qui déjà était devers vous ; et ne soyez pas les premiers à le mécroire. Et ne vendez pas Mes signes à vil prix. Et c’est Moi que vous devez craindre. (2:41)

Après nous avoir relaté dans les versets précédents l’histoire de la création d’Adam, de son séjour au paradis, et de sa chute sur terre, la sainte sourate La Vache nous parle à partir du verset 40 l’histoire des enfants d’Israël, c’est-à-dire les descendants et des adeptes du prophète Jacob, béni soit-il, fils d’Isaac. En effet, dans de nombreux versets de diverses sourates, le noble Coran évoque, à des occasions bien variées, l’histoire des Israélites, adeptes de la religion d’Abraham et puis de Moïse (que la paix divine soit sur eux). Les Israélites ont une longue histoire dont on connaît de nombreux épisodes : Dieu les a sauvés de l’oppression du Pharaon, Il les a comblés de ses bienfaits, mais dans certains versets du noble Coran, Dieu les reproche d’avoir brisé leur pacte avec Dieu ou avec ses messagers.

Dans le verset 40 de la sainte sourate La Vache, Dieu s’adresse aux enfants d’Israël, et leur demande d’être reconnaissants envers les bienfaits dont le Créateur leur a comblés. A propos de ce verset, les exégètes disent que ce sentiment de reconnaissance peut avoir plusieurs impacts, non pas pour Dieu qui n’en a pas besoin, mais pour les humains : car ce sentiment de reconnaissance revivifie dans le cœur des hommes l’amour de Dieu, et leur donne plus d’une raison pour adorer leur Créateur. Dieu comble généreusement Ses créatures de ses innombrables bienfaits, mais les humains qui en bénéficient doivent d’abord en être reconnaissants : cette reconnaissance crée pour l’homme des responsabilités envers Dieu Tout Clément et Tout Miséricordieux. Comme nous le dit le verset 40 de la sainte sourate La Vache, nous devons donc remplir le pacte de Dieu, pour que Dieu remplisse, Lui aussi, Son pacte avec nous.

La plupart des commentateurs, dans le verset 41, Dieu s’adresse surtout aux chefs religieux des Israélites et les appelle à accepter et à reconnaître le noble Coran, en tant que parole divine, comme ils avaient accepté et reconnu auparavant la Thora : « Ne soyez pas les premiers à le mécroire. Et ne vendez pas Mes signes à vil prix. », précise ce verset. En effet, l’Islam reconnaît toutes les religions divines, le judaïsme et le christianisme, et les musulmans révèrent avec respects tous les prophètes. Dans ce verset, Dieu demande donc aux Israélites et aux adeptes d’autres religions de croire en le Coran, Livre saint de la dernière et de la plus parfaites des religions divines, car ce Livre est la parole de Dieu, le même et l’unique Dieu de Moïse et de Jésus (que la paix divine soit sur eux), sans qu’il y ait aucune falsification dans ce livre.

وَلَا تَلْبِسُوا الْحَقَّ بِالْبَاطِلِ وَتَكْتُمُوا الْحَقَّ وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ

Et n’enrobez pas de faux la vérité, ni ne cachez le droit, alors que vous savez. (2:42)

وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ وَارْكَعُوا مَعَ الرَّاكِعِينَ

Et établissez l’Office, et acquittez l’impôt, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. (2:44)

Ces deux versets nous indiquent que le grand danger qui menace toute communauté c’est que ses dirigeants politiques ou religieux cachent la vérité ou qu’ils tentent de tromper les gens en leur imposant leur propre vision sur le bien et le mal. Dans l’optique du noble Coran, il s’agit là de la plus grande oppression que l’on peut infliger aux membres d’une communauté, en leur dérobant la vérité, pour leur imposer une vision fausse et mensongère.

A ce propos, le prince des croyants, le vénéré Imam Ali (béni soit-il), premier imam des chiites dit : « Vous n’aviez rien à craindre, si les oppresseurs présentaient le mal tel qu’il était vraiment, car en ce cas, les gens s’abstiendraient naturellement du mal. Mais, en réalité, les oppresseurs présentent le mal comme le bien, et l’injuste comme le juste, et là en imposant leurs faux critères, ils empêchent les gens de pouvoir bien distinguer entre le bien et le mal, et entre le juste et l’injuste. C’est là que Satan réussit à tenter les gens et entrer dans leur cœur. »

Dans le verset suivant, le noble Coran insiste sur le fait qu’il ne suffirait pas de reconnaître le bien du mal ; car les vrais serviteurs de Dieu doivent faire refléter également leurs croyances dans leurs actes.

Là, le verset 42 de la sainte sourate La Vache appelle les Israélites à rejoindre les rangs des musulmans pour faire l’Office, c’est-à-dire à prier Dieu selon les us et coutumes islamiques, et à acquitter l’impôt. Les termes de ce verset montrent qu’il existe une taxe (Zakat) bien distincte de l’aumône en charité. La zakat est prélevée par le gouvernement islamique, à des époques bien fixes, donc le tarif diffère selon les objets imposables : épargnes, récoltes, mines, troupeaux de bestiaux, etc. Il s’agit d’un véritable impôt, surtout parce qu’à part la zakat,, il n’y a pas d’autres impôts sur les musulmans dans l’Etat islamique. Mais payer cet impôt est aussi un acte de piété tout comme prier ou jeûner.

أَتَأْمُرُونَ النَّاسَ بِالْبِرِّ وَتَنسَوْنَ أَنفُسَكُمْ وَأَنتُمْ تَتْلُونَ الْكِتَابَ  أَفَلَا تَعْقِلُونَ

Commanderez-vous aux gens la charité, et vous oublierez-vous vous-mêmes, alors que vous récitez le Livre ? Quoi ! Vous ne comprenez pas ? (2:44)

Comme dans les versets précédents, dans ce verset, Dieu s’adresse aux Israélites, mais ce reproche concerne tous ceux qui font semblant de croire en la parole de Dieu, commandent aux gens à l’écouter, mais qui lui désobéissent eux-mêmes. Dans l’optique coranique, la Bible et le Coran sont l’un et l’autre nommés ‘Le Livre ». Ils sont, à des titres divers, la manifestation visible de l’archétype unique écrit sur l’ordre de Dieu. C’est de là qu’ils tiennent leur excellence et leur unité. Le seul reproche qui est fait aux Israélites, dans ce verset, c’est de ne pas croire vraiment à la Bible et de ne pas s’y conformer ou de l’avoir falsifiée.

A propos de ce verset coranique, le Prince des croyants, le vénéré Imam Ali (béni soit-il), premier Imam des musulmans dit : « O les gens ! Je jure que je ne vous demanderai jamais de faire ce que moi-même je n’accomplis pas. Je ne vous demanderai jamais de faire de bonnes œuvres desquelles je m’abstiendrais moi-même, et de nous abstenir de tel ou tel péché que je commets moi-même.

Les versets 45 et 46 nous parle de l’importance de la prière et de l’invocation de Dieu qui donnent aux humains une force intérieure inépuisable :

وَاسْتَعِينُوا بِالصَّبْرِ وَالصَّلَاةِ  وَإِنَّهَا لَكَبِيرَةٌ إِلَّا عَلَى الْخَاشِعِينَ

Et cherchez secours dans l’endurance et l’Office : oui l’Office est chose bien lourde, mais pas pour les humbles ! (2:45)

الَّذِينَ يَظُنُّونَ أَنَّهُم مُّلَاقُو رَبِّهِمْ وَأَنَّهُمْ إِلَيْهِ رَاجِعُونَ

Lesquels pensent qu’ils vont vraiment rencontrer leur Seigneur, et que vraiment ils vont retourner vers Lui. (2:46)

Le verset 45 de la sainte sourate La Vache nous apprend que l’homme a sa disposition deux forces importantes, l’une intérieure et l’autre extérieure pour assurer son élévation spirituelle : la première est l’endurance et la seconde la soumission totale à la volonté divine.

La prière semble parfois difficile pour des gens, mais pas pour les humbles qui se prosternent sincèrement devant Dieu. Dans le verset suivant, nous apprenons que dans la vision coranique, les vrais humbles sont ceux qui croient vraiment à Dieu et au jour de la résurrection. Cette croyance inébranlable à la résurrection leur donne un sens profond de responsabilité, car ils se voient déjà en présence de Dieu et croient à la rencontre avec leur Créateur dans l’au-delà. Ils savent bien donc que leur existence terrestre n’est qu’une épreuve pour eux, car ils devront répondre au jour du jugement dernier de tous leurs actes.

Mais que veut dire exactement le terme « rencontrer le Seigneur » ? Les humains seront-ils capables de voir de leurs propres yeux leur Seigneur ? Les exégètes du noble Coran sont unanimes pour dire qu’il ne s’agit pas de voir Dieu par ses yeux, car d’après les croyances islamiques, Dieu est l’être suprême qui n’a pas d’existence matérielle perceptible aux sens humains. Par conséquent, « Rencontrer le Seigneur » signifie, selon les théologiens, constater les signes de l’existence, de la sagesse et de la puissance du Créateur.

Un homme demanda un jour au Prince des croyants, l’Imam Ali (béni soit-il) : « As-tu jamais vu Dieu ? »

L’Imam Ali (que la paix divine soit sur lui répondit : « Comment veux-tu que j’adore un Dieu que n’aie pas vu ? Mais on ne pas voir Dieu avec ses yeux, mais avec son cœur. »

Dans le verset 47 de la sainte sourate La Vache, Dieu s’adresse de nouveau aux enfants du Prophète Jacob, Israël (béni soit-il) pour leur rappeler les bienfaits de Dieu envers lesquels ils doivent être reconnaissants :

يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُوا نِعْمَتِيَ الَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَنِّي فَضَّلْتُكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ

O enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés lorsqu’en vérité Je vous donnai excellence au-dessus des mondes. (2:47)

Le grand bienfait dont ce verset fait allusion est celui de l’époque où Dieu sauva le peuple israélite de la répression du Pharaon.

وَاتَّقُوا يَوْمًا لَّا تَجْزِي نَفْسٌ عَن نَّفْسٍ شَيْئًا وَلَا يُقْبَلُ مِنْهَا شَفَاعَةٌ وَلَا يُؤْخَذُ مِنْهَا عَدْلٌ وَلَا هُمْ يُنصَرُونَ

Et redoutez le Jour où nulle âme ne suffira en quoi que ce soit à une autre ; et l’on n’acceptera d’elle aucune intercession ; et l’on ne recevra d’elle aucune compensation. Et point ne seront secourus. (2:48)

وَإِذْ نَجَّيْنَاكُم مِّنْ آلِ فِرْعَوْنَ يَسُومُونَكُمْ سُوءَ الْعَذَابِ يُذَبِّحُونَ أَبْنَاءَكُمْ وَيَسْتَحْيُونَ نِسَاءَكُمْ  وَفِي ذَٰلِكُم بَلَاءٌ مِّن رَّبِّكُمْ عَظِيمٌ

Et quand Nous vous avons délivrés des gens de Pharaon, lesquels vous infligeaient pire châtiment ! Ils égorgeaient vos fils et laissaient vivre vos femmes. C’était là une grande épreuve de la part de votre Seigneur. (2:49)

Dans ces deux versets, comme dans les versets précédents, Dieu Tout Puissant s’adresse aux Israélites et répond d’abord à certaines croyances erronées qui existaient parmi eux, en ce qui concerne le jour de la résurrection et le jour du jugement dernier. En effet, il existait, autrefois, des gens qui croyaient en Dieu unique et à la vie éternelle des hommes dans l’au-delà, mais parmi ces monothéistes d’antan, cette idée avait été répandue que la vie éternelle dans l’au-delà ressemblait en tout à l’existence matérielle d’ici-bas, et que les gens puissent chercher des intercessions pour assurer leurs intérêts, comme ils le font parfois dans leur existence terrestre.

C’est la raison pour laquelle ils croyaient en offrant des sacrifices à Dieu, après leur mort, ils pourraient espérer que Dieu pardonne leurs péchés. Aussi, ils enterraient avec leurs morts des sacrifices, des armes et des bijoux jour qu’ils les utilisent dans leur vie éternelle.

Cependant, le noble Coran réfute toutes ces croyances erronées. C’est pourquoi le verset 48 de la sainte sourate La Vache rejette explicitement ces croyances superstitieuses et met les fidèles en garde contre tout superstition. Ce verset dit également que Dieu n’acceptera aucune intercession au jour du jugement dernier. Mais les exégètes du Livre saint nous disent qu’il s’agit dans ce verset des intercessions qui seront avancées non pas pour faire pardonner les péchés, mais pour les justifier. Autrement dit, aucune intercession ne peut être acceptée si elle est avancée pour justifier un péché. Sinon, tous les oulémas sont unanimes pour dire que Dieu acceptera, les intercessions pour des gens qui croit en Dieu et qui se repentissent sincèrement. Ceci dit, les oppresseurs qui ont brisé leur pacte avec Dieu, ne pourront espérer aucune intercession, après leur mort, pour se faire pardonner auprès de Dieu.

Par conséquent, seuls les gens qui croient en Dieu peuvent espérer que Dieu pardonne les péchés qu’ils auraient commis pendant leur vie sur la terre.

Dans le verset 49 de la sainte sourate La Vache, Dieu évoque les oppressions du Pharaon contre les Israélites et les tortures que Pharaon infligeaient aux enfants d’Israël en Egypte. Mais Dieu a sauvé les Israélites. Selon ce verset coranique, ces peines et ces souffrances étaient pour les enfants d’Israël, une grande épreuve, et que ces derniers doivent être reconnaissants envers leur Créateur qui les a délivrés enfin des pires châtiments que les gens du Pharaon leur infligeaient.

وَإِذْ فَرَقْنَا بِكُمُ الْبَحْرَ فَأَنجَيْنَاكُمْ وَأَغْرَقْنَا آلَ فِرْعَوْنَ وَأَنتُمْ تَنظُرُونَ

Et quand Nous avons pour vous fendu la mer ! Puis Nous vous avons délivrés, et noyé les gens de Pharaon, tandis que vous regardiez. (2:50)

وَإِذْ وَاعَدْنَا مُوسَىٰ أَرْبَعِينَ لَيْلَةً ثُمَّ اتَّخَذْتُمُ الْعِجْلَ مِن بَعْدِهِ وَأَنتُمْ ظَالِمُونَ

Et quand Nous donnâmes à Moïse rendez-vous à quarante nuits ! Puis vous avez adopté le Veau, après lui, prévaricateurs que étiez alors ! (2:51)

ثُمَّ عَفَوْنَا عَنكُم مِّن بَعْدِ ذَٰلِكَ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ

Puis Nous vous pardonnâmes, après cela. Peut-être auriez-vous été reconnaissants ! (2:52)

Ces versets nous évoquent les grands miracles dont les Israélites ont bénéficié : Dieu Tout Puissant révéla le vénéré Moïse (béni soit-il) pour guider son peuple et de sortir les enfants d’Israël d’Egypte. Lorsqu’ils arrivèrent au bord du Nil, ils comprirent que la grande armée du Pharaon les poursuivait. Les Israélites crurent qu’ils seront tous massacrés par les hommes du Pharaon, car ils ne pouvaient pas traverser le grand fleuve. Mais Dieu accorda sa grâce à ses créatures, en disant au vénéré Moïse de frapper une fois son bâton sur l’eau. Moïse (béni soit-il) obéit à l’ordre de Dieu, et dès qu’il frappa son bâton sur l’eau, le fleuve recula, et un chemin apparut au large du Nil.

Moïse et son peuple traversèrent le grand fleuve, mais lorsque Pharaon et ses hommes voulaient traverser le Nil, le chemin qui a disparu et ils se noyèrent tous dans le fleuve.

Après avoir sauvé son peuple, grâce à Dieu Tout Puissant, Moïse (béni soit-il) quitta son peuple pendant 40 jours. Il se rendit, comme Dieu lui avait ordonné, dans le désert du Sinaï, sur le Mont. Et là Dieu lui a révélé la Thorah. Mais cette absence de 40 jours de Moïse fut pour les Israélites une grande épreuve :

Alors que le vénéré Moïse (béni soit-il) s’était rendu sur le Mont Sinaï, un homme nommé Saméri construisit une idole appelé Veau d’Or. Les Israélites se mettent alors à adorer cette idole, et ils oublièrent, hélas, tous les bienfaits dont Dieu Clément et Miséricordieux les avait comblés. Lorsque Moïse descendit du Mont, ils détruisit le Veau d’Or, et châtia Saméri.

Nous vous invitons maintenant à écouter les versets 53 à 56 de la sainte sourate La Vache :

وَإِذْ آتَيْنَا مُوسَى الْكِتَابَ وَالْفُرْقَانَ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ

Et quand Nous avons donné à Moïse le Livre et le Discernement ! Peut-être vous seriez-vous bien guidés ! (2:53)

وَإِذْ قَالَ مُوسَىٰ لِقَوْمِهِ يَا قَوْمِ إِنَّكُمْ ظَلَمْتُمْ أَنفُسَكُم بِاتِّخَاذِكُمُ الْعِجْلَ فَتُوبُوا إِلَىٰ بَارِئِكُمْ فَاقْتُلُوا أَنفُسَكُمْ ذَٰلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ عِندَ بَارِئِكُمْ فَتَابَ عَلَيْكُمْ  إِنَّهُ هُوَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

Et quand Moïse dit à son peuple : O mon peuple, vraiment vous vous êtes manqué à vous-mêmes en adoptant le Veau ! Repentez-vous à votre Créateur ; puis, donnez-vous la mort à vous-mêmes : ce sera mieux, pour vous, auprès de votre Créateur ! Puis Dieu accueillit votre repentir. Il est vraiment très accueillant au repentir, miséricordieux ! (2:54)

وَإِذْ قُلْتُمْ يَا مُوسَىٰ لَن نُّؤْمِنَ لَكَ حَتَّىٰ نَرَى اللَّـهَ جَهْرَةً فَأَخَذَتْكُمُ الصَّاعِقَةُ وَأَنتُمْ تَنظُرُونَ

Et vous dîtes : O Moïse, nous ne te croirons que nous nous n’ayons vu Dieu clairement ! Puis le mugissement du tonnerre vous saisit tandis que vous regardiez. (2:55)

ثُمَّ بَعَثْنَاكُم مِّن بَعْدِ مَوْتِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ

Puis Nous vous ressuscitâmes après votre mort. Peut-être auriez-vous été reconnaissants ! (2:56)

Ces versets nous montrent comment les Israélites qui après être sauvés par Dieu, se mirent à adorer le Veau d’Or, et ils demandèrent à Moïse de leur montrer Dieu pour qu’ils Le voient de leurs propres yeux. Pour leur prouver leur impuissance devant leur Créateur, Dieu descendit un tonnerre sur les Israélites. Certains d’entre eux moururent de peur. Puis Dieu donna l’ordre à Moïse à les ressusciter, pour que les gens voient la grandeur et la puissance de Dieu, car personne n’est capable de voir le Créateur.

وَظَلَّلْنَا عَلَيْكُمُ الْغَمَامَ وَأَنزَلْنَا عَلَيْكُمُ الْمَنَّ وَالسَّلْوَىٰ  كُلُوا مِن طَيِّبَاتِ مَا رَزَقْنَاكُمْ  وَمَا ظَلَمُونَا وَلَـٰكِن كَانُوا أَنفُسَهُمْ يَظْلِمُونَ

Et Nous vous prêtâmes l’ombre d’un nuage, et fîmes descendre sur vous la manne et les caille : - Mangez des délices de ce que Nous vous avons attribué ! – Ce n’est pas à Nous qu’ils manquèrent, mais ils se manquaient à eux-mêmes. (2:57)

وَإِذْ قُلْنَا ادْخُلُوا هَـٰذِهِ الْقَرْيَةَ فَكُلُوا مِنْهَا حَيْثُ شِئْتُمْ رَغَدًا وَادْخُلُوا الْبَابَ سُجَّدًا وَقُولُوا حِطَّةٌ نَّغْفِرْ لَكُمْ خَطَايَاكُمْ  وَسَنَزِيدُ الْمُحْسِنِينَ

Et quand Nous dîmes : Entrez dans cette ville, et rassasiez-vous-en partout à votre guise ; et entrez par la porte en vous prosternant et dites : rémission : Nous vous pardonnerons vos fautes. Et bientôt Nous donnerons davantage aux gens de bien. (2:58)

Après avoir sauvé les enfants d’Israël des oppressions et des tortures que leur infligeait le Pharaon, Dieu Tout Puissant donna l’ordre aux Israélites de se rendre en Palestine. Mais ils s’abstinrent d’obéir à l’ordre divin, en prétextant que la Palestine était gouvernée par des oppresseurs. C’est pourquoi Dieu se détourna d’eux, et les abandonna et les laissa s’égarer pendant une quarantaine d’années dans le désert du Sinaï. Après cette longue période, les Israélites se repentirent. Dieu accepta leur repentir et Il les combla de nouveau de ses bienfaits. En effet, dans ces versets, le noble Coran rappelle aux Israélites ces bienfaits divins : dans le désert aride et chaud, Dieu les protégea du soleil par l’ombre d’un nuage, et les nourrit des délices. Après cette période de 40 ans, Dieu ordonna les Israélites d’entrer dans la ville. Selon les exégètes du noble Coran il s’agit là de la ville sainte de Ghods.

Dieu pardonna les péchés de ces créatures et il les combla de ces bienfaits dans cette ville. Ces versets nous apprennent que nous devons toujours remercier Dieu pour ses bienfaits pour qu’Il nous en donne davantage.

فَبَدَّلَ الَّذِينَ ظَلَمُوا قَوْلًا غَيْرَ الَّذِي قِيلَ لَهُمْ فَأَنزَلْنَا عَلَى الَّذِينَ ظَلَمُوا رِجْزًا مِّنَ السَّمَاءِ بِمَا كَانُوا يَفْسُقُونَ

Mais les prévaricateurs changèrent en une autre la parole qui leur était dite. Nous fîmes donc descendre du ciel un châtiment sur les prévaricateurs, parce qu’ils s’étaient comportés en pervers. (2:59)

وَإِذِ اسْتَسْقَىٰ مُوسَىٰ لِقَوْمِهِ فَقُلْنَا اضْرِب بِّعَصَاكَ الْحَجَرَ  فَانفَجَرَتْ مِنْهُ اثْنَتَا عَشْرَةَ عَيْنًا  قَدْ عَلِمَ كُلُّ أُنَاسٍ مَّشْرَبَهُمْ  كُلُوا وَاشْرَبُوا مِن رِّزْقِ اللَّـهِ وَلَا تَعْثَوْا فِي الْأَرْضِ مُفْسِدِينَ

Et quand Moïse demanda de l’eau pour son peuple, Nous dîmes : Frappe le rocher avec ton bâton. Et tout d’un coup, douze sources en jaillirent, - certes oui, chaque tribu sut son abreuvoir ! - Mangez et buvez de la portion de Dieu ; et ne mettez pas de désordre sur la terre comme des fauteurs de désordre. (2:60)

Ces deux versets nous relatent comment les enfants d’Israël, malgré tous les bienfaits dont Dieu les avait comblés, changèrent la parole divine, car ils étaient devenus prévaricateurs et pervers. Cependant Dieu Clément et Miséricordieux accepta le repentir des Israélites, et le vénéré Prophète de Dieu, Moïse (béni soit-il) invoqua Dieu pour donner de l’eau à son peuple. Dieu Tout Puissant révéla à Moïse de frapper son bâton un rocher, alors grâce à Dieu douze sources jaillirent du rocher et les Israélites bénéficièrent de cette eau abondante. Ces versets nous apprennent qu’au lieu de désobéir aux ordres divins ou de changer la parole de Dieu, les fidèles doivent se repentir auprès de Dieu pour les péchés qu’ils auraient commis pour bénéficier de la clémence divine et profiter d’innombrables bienfaits de leur Créateur. Mais les fidèles doivent également être reconnaissants envers les bienfaits divins, sans vouloir faire des désordres sur la terre.

Les hommes qui bénéficient aujourd’hui des bienfaits de Dieu doivent être reconnaissants envers leur Créateur. Mais malheureusement l’homme oublie vite tout ce que Dieu lui a donné, et il devient rebelle en désobéissant aux ordres divins, et ils commettent des péchés et des injustices sur la terre.

وَإِذْ قُلْتُمْ يَا مُوسَىٰ لَن نَّصْبِرَ عَلَىٰ طَعَامٍ وَاحِدٍ فَادْعُ لَنَا رَبَّكَ يُخْرِجْ لَنَا مِمَّا تُنبِتُ الْأَرْضُ مِن بَقْلِهَا وَقِثَّائِهَا وَفُومِهَا وَعَدَسِهَا وَبَصَلِهَا  قَالَ أَتَسْتَبْدِلُونَ الَّذِي هُوَ أَدْنَىٰ بِالَّذِي هُوَ خَيْرٌ  اهْبِطُوا مِصْرًا فَإِنَّ لَكُم مَّا سَأَلْتُمْ وَضُرِبَتْ عَلَيْهِمُ الذِّلَّةُ وَالْمَسْكَنَةُ وَبَاءُوا بِغَضَبٍ مِّنَ اللَّـهِ  ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ كَانُوا يَكْفُرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ وَيَقْتُلُونَ النَّبِيِّينَ بِغَيْرِ الْحَقِّ  ذَٰلِكَ بِمَا عَصَوا وَّكَانُوا يَعْتَدُونَ

Et quand vous dîtes : O Moïse, nous ne pouvons plus supporter un unique aliment. Prie donc pour nous ton Seigneur qu’Il nous sorte ce que la terre fait pousser de ses légumes et de ses concombres et de son grain et de ses lentilles et de ses oignons !

-Il dit : Voulez-vous échanger le meilleur pour le moins bon ? Descendez en ville : vous trouverez certainement ce que vous demandez ! Et ils furent frappés d’avilissement et de pauvreté, et s’acquirent de Dieu une colère. Cela, parce qu’ils mécroyaient aux signes de Dieu, oui, et qu’ils tuaient sans droit les prophètes. Cela, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. (2:61)

Le verset 61 de la sainte sourate La Vache nous apprend que l’homme doit être humble devant son Créateur, et qu’il doit œuvrer lui-même pour son bonheur et son bien-être sur la terre. Au lieu d’être fainéant, l’homme doit être actif et toujours prpet à travailler ici-bas pour le confort et le bien-être de lui-même et de ses proches, sinon il n’aura même pas le courage d’œuvrer pour son bonheur spirituel dans l’au-delà. Dans un tel contexte, l’homme sera même prêt à désobéir aux ordres divins pour assurer ses intérêts matériels dans son existence terrestre.

Dans les versets que nous avons étudiés aujourd’hui, nous avons vu comment les enfants d’Israël désobéirent aux ordres divins, et comment Dieu les châtia, avant les avoir pardonné en acceptant leur repentir.

إِنَّ الَّذِينَ آمَنُوا وَالَّذِينَ هَادُوا وَالنَّصَارَىٰ وَالصَّابِئِينَ مَنْ آمَنَ بِاللَّـهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ وَعَمِلَ صَالِحًا فَلَهُمْ أَجْرُهُمْ عِندَ رَبِّهِمْ وَلَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ

Oui, ceux qui ont cru et ceux qui se sont judaïsés, et les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque a cru en Dieu et au Jour dernier et fait œuvre bonne, pour ceux-là, leur récompense est auprès de leur Seigneur. Sur eux, nulle crainte ; et point ne seront affligés. (2:62)

أَخَذْنَا مِيثَاقَكُمْ وَرَفَعْنَا فَوْقَكُمُ الطُّورَ خُذُوا مَا آتَيْنَاكُم بِقُوَّةٍ وَاذْكُرُوا مَا فِيهِ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ

Et quand Nous avons pris votre alliance et brandi sur vous le Mont - : Tenez ferme ce que Nous vous avons donné et souvenez-vous de ce qui s’y trouve ! Peut-être auriez-vous été pieux ! (2:63)

Le verset 62 de la sainte sourate La Vache explique d’abord les actes qui seront récompensés par Dieu Clément et Miséricordieux : les fidèles doivent croire en Dieu, ils doivent croire également au Jour dernier, à savoir la résurrection et le jugement dernier, et Ils doivent faire œuvre bonne. Ce verset nous indique que les fidèles doivent avoir une foi profonde et sincère, et qu’il n’existe pas, sur ce point, aucune différence entre musulmans, chrétiens ou juifs. Le verset 62 de la sainte sourate La Vache nous apprend que toutes les religions divines font une, et que le salut de l’homme et son bonheur ici-bas et dans l’au-delà dépendent en fait de leur fois et de leurs actes. Dieu récompensera les actes pieux des fidèles qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs, et les châtiera s’ils désobéissent aux ordres divins. Il s’agit là d’un des thèmes majeurs du Livre saint des musulmans et les exégètes du noble Coran en ont de nombreux commentaires lesquels nous expliquent qu’il n’y a là aucune différence entre les Prophètes et les autres fidèles.

Certes, dans d’autres versets coraniques, les juifs et les chrétiens sont appelés à se convertir à l’Islam. Par exemple, le verset 85 de la sainte sourate La famille d’Amram, le noble Coran affirme que l’Islam est supérieur aux autres religions. Ce verset dit : « Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, de celui-là ce ne sera point reçu ! Et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants. »

Mais comme nous avons vu ensemble, dans les versets 62 et 63 de la sainte sourate La Vache, Dieu dit que les fidèles de tous les temps, qui ont obéi au Prophète de leur époque puissent espérer la récompense divine dans l’au-delà, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Cela veut dire, que les monothéistes d’antan se seraient convertis, sans aucun doute, à l’Islam, s’ils avaient vécu à l’époque du noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). D’autant plus que la Bible et l’Evangile ont donné la nouvelle de l’apparition du dernier prophète de Dieu.

Le verset 63 évoque les miracles du vénéré Moïse (béni soit-il) et dans le verset suivant, Dieu s’adresse aux enfants du Jacob, Israël (béni soit-il) pour reprocher leur ingratitude envers les bienfaits de Dieu.

ثُمَّ تَوَلَّيْتُم مِّن بَعْدِ ذَٰلِكَ  فَلَوْلَا فَضْلُ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ وَرَحْمَتُهُ لَكُنتُم مِّنَ الْخَاسِرِينَ

Puis vous avez tourné le dos, après cela ! Et sans la grâce de Dieu sur vous, et Sa miséricorde, certes vous auriez été parmi les perdants. (2:64)

Ce verset nous évoque, en fait, comment les Israélites, après s’être convertis à la religion du vénéré Moïse (béni soit-il), ont tourné le dos, à plusieurs reprises, à leur Prophète et lui ont demandé chaque fois de nouveaux miracles, pour qu’ils obéissent aux ordres divins.

وَلَقَدْ عَلِمْتُمُ الَّذِينَ اعْتَدَوْا مِنكُمْ فِي السَّبْتِ فَقُلْنَا لَهُمْ كُونُوا قِرَدَةً خَاسِئِينَ

Or vous avez très certainement connu ceux des vôtres qui transgressèrent le sabbat. Eh bien, Nous leur dîmes : Soyez des singes qu’on refoule ! (2:65)

فَجَعَلْنَاهَا نَكَالًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيْهَا وَمَا خَلْفَهَا وَمَوْعِظَةً لِّلْمُتَّقِينَ

Nous fîmes donc servir cela de terrible exemple à leurs contemporains et à leur postérité ; et aussi d’exhortation aux pieux. (2:66)

Dans ces versets, le noble Coran évoque l’histoire de l’interdiction pour les Israélites de pêcher le sabbat, c’est-à-dire le samedi. Mais des Israélites qui vivaient au bord de la mer avaient trouvé un moyen pour détourner cette interdiction divine pour pêcher des poissons. Ils avaient créé des petits bassins le long de la plage, le samedi, ils barraient le passage d’eau entre ces bassins et la mer, et ils pêchaient les poissons qui s’étaient enfermés dans ces bassins le lendemain. Ils désobéissaient donc à l’ordre de Dieu qui leur avait interdit de pêcher samedi. Mais Dieu les châtia et les défigura comme des singes. Cela nous apprend que les fidèles ne doivent jamais chercher à détourner les ordres divins.

Dans les versets 67 à 69, le noble Coran nous relate l’histoire de la vache, d’où d’ailleurs le nom de la seconde sourate du Livre saint.

وَإِذْ قَالَ مُوسَىٰ لِقَوْمِهِ إِنَّ اللَّـهَ يَأْمُرُكُمْ أَن تَذْبَحُوا بَقَرَةً  قَالُوا أَتَتَّخِذُنَا هُزُوًا  قَالَ أَعُوذُ بِاللَّـهِ أَنْ أَكُونَ مِنَ الْجَاهِلِينَ

Et quand Moïse dit à son peuple : Dieu vous ordonne, en vérité, d’immoler une vache ! Ils dirent : Nous prends-tu en moquerie ? –Dieu me garde, dit-il, d’être au nombre ignorants ! (2:67)

قَالُوا ادْعُ لَنَا رَبَّكَ يُبَيِّن لَّنَا مَا هِيَ  قَالَ إِنَّهُ يَقُولُ إِنَّهَا بَقَرَةٌ لَّا فَارِضٌ وَلَا بِكْرٌ عَوَانٌ بَيْنَ ذَٰلِكَ  فَافْعَلُوا مَا تُؤْمَرُونَ

-Ils dirent : Demande pour nous à ton Seigneur qu’Il nous précise ce qu’elle est ? –Il dit : Oui, Dieu dit que c’est bien une vache. Faites donc ce qu’on vous commande ! (2:68)

قَالُوا ادْعُ لَنَا رَبَّكَ يُبَيِّن لَّنَا مَا لَوْنُهَا  قَالَ إِنَّهُ يَقُولُ إِنَّهَا بَقَرَةٌ صَفْرَاءُ فَاقِعٌ لَّوْنُهَا تَسُرُّ النَّاظِرِينَ

-Ils dirent : Demande donc pour nous à ton Seigneur qu’Il nous précise de quelle couleur ? –Il dit : Oui, Dieu dit que c’est vache jaune, de couleur claire ; sa couleur est plaisante à voir. (2:69)

Un homme avait été tué, mais on ne connaissait pas le coupable. Les tribus et les familles israélites se querellaient et chaque groupe attribuait la responsabilité de ce meurtre à un autre. Les Israélites demandèrent au vénéré Moïse (béni soit-il) de faire arbitre parmi eux. Or Dieu révéla à Moïse de demander à son peuple d’immoler une vache et d’en poser la viande sur le cadavre, pour que ce dernier se ressuscite grâce à Dieu Tout Puissant, et qu’il révèle lui-même l’identité de son assassin. Mais les Israélites crurent que le vénéré Moïse se moquait d’eux. Mais Moïse leur répondit qu’il était le messager de Dieu et qu’il ne se moquerait pas des créatures de son Seigneur. Désormais, les Israélites avancèrent des prétextes pour ne pas obéir à l’ordre de Dieu, et les versets 67 à 69 de la sainte sourate La Vache nous relatent en détail leurs prétextes.

قَالُوا ادْعُ لَنَا رَبَّكَ يُبَيِّن لَّنَا مَا هِيَ إِنَّ الْبَقَرَ تَشَابَهَ عَلَيْنَا وَإِنَّا إِن شَاءَ اللَّـهُ لَمُهْتَدُونَ

-Ils dirent : « Demande pour nous à ton Seigneur qu’Il nous précise ce qu’elle est ? Pour nous, vraiment, une vache, cela se confond ! Mais, certes oui, nous serons les bien guidés si Dieu veut. (2:70)

قَالَ إِنَّهُ يَقُولُ إِنَّهَا بَقَرَةٌ لَّا ذَلُولٌ تُثِيرُ الْأَرْضَ وَلَا تَسْقِي الْحَرْثَ مُسَلَّمَةٌ لَّا شِيَةَ فِيهَا  قَالُوا الْآنَ جِئْتَ بِالْحَقِّ  فَذَبَحُوهَا وَمَا كَادُوا يَفْعَلُونَ

-Il dit : Oui, Dieu dit que c’est bien une vache qui n’a pas été asservie à labourer la terre ni à arroser le champ, protégée, pas de tache en elle. – Ils dirent : Te voilà enfin avec la vérité ! Puis ils l’immolèrent ; mais peu s’en fallut qu’ils ne l’eussent pas fait ! (2:71)

Comme nous relatent ces versets, les Israélites devaient immoler une vache. Dieu n’établit aucune condition pour cette immolation. Cependant, les Israélites invoquèrent des prétextes pour ne pas obéir à l’ordre divin, peut-être pour faire oublier l’affaire du meurtre et l’identification de l’assassin. Ces versets nous apprennent que la plupart des Israélites ne croyaient pas profondément en Dieu ni à la mission prophétique du vénéré Moïse (béni soit-il).

Les versets suivants nous montrent que certains d’entre eux connaissaient l’assassin, mais qu’ils voulaient étouffer l’affaire, en invoquant des prétextes.

وَإِذْ قَتَلْتُمْ نَفْسًا فَادَّارَأْتُمْ فِيهَا  وَاللَّـهُ مُخْرِجٌ مَّا كُنتُمْ تَكْتُمُونَ

Et quand vous aviez tué un homme et que vous cherchiez à étouffer l’affaire ! Mais Dieu sort ce que vous cachez. (2:72)

فَقُلْنَا اضْرِبُوهُ بِبَعْضِهَا  كَذَٰلِكَ يُحْيِي اللَّـهُ الْمَوْتَىٰ وَيُرِيكُمْ آيَاتِهِ لَعَلَّكُمْ تَعْقِلُونَ

Nous dîmes donc : Frappez le mort avec un morceau de la vache. – C’est ainsi que Dieu ressuscite les morts et vous montre Ses signes. Peut-être comprendrez-vous ! (2:73)

Ces versets nous évoquent la puissance infinie de Dieu qui ressuscite les morts, et nous invitent à contempler les signes de la puissance divine et du jour de la résurrection. Le verset 73 nous relate le miracle de Moïse (béni soit-il) : grâce à Dieu, on frappe le mort avec un morceau de la viande de la vache immolée, le mort devint vivant et il révèle l’identité de son assassin. A ce propos, le défunt Allameh Tabatabaï, grand exégète contemporain du noble Coran a écrit : « Les Israélites s’étaient égarés dans la vie matérielle et avaient oublié les vérités spirituelles. Dans leurs actes, ils ne pensaient qu’à leurs intérêts matériels, mais dans leurs paroles, ils prétendaient obéir à Dieu. Dans son exégèse, le défunt Allameh Tabatabaï établit une comparaison entre ces versets et la situation actuelle du monde contemporain, pour conclure que le matérialisme qui domine malheureusement la vie humaine menace sérieusement les valeurs spirituelles de l’humanité.

Les versets 74 et 75 tirent, en fait, une leçon profonde de cet épisode dans un langage métaphorique :

ثُمَّ قَسَتْ قُلُوبُكُم مِّن بَعْدِ ذَٰلِكَ فَهِيَ كَالْحِجَارَةِ أَوْ أَشَدُّ قَسْوَةً  وَإِنَّ مِنَ الْحِجَارَةِ لَمَا يَتَفَجَّرُ مِنْهُ الْأَنْهَارُ  وَإِنَّ مِنْهَا لَمَا يَشَّقَّقُ فَيَخْرُجُ مِنْهُ الْمَاءُ  وَإِنَّ مِنْهَا لَمَا يَهْبِطُ مِنْ خَشْيَةِ اللَّـهِ  وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ

Depuis, vos cœurs se sont encore endurcis. Les voilà donc comme des pierres ou plus forts encore en dureté ; oui, car il est des pierres d’où jaillissent les ruisseaux, oui, et il en est qui se fendent, puis l’eau en sort, oui, et il en est qui tombent, par crainte de Dieu. Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites. (2:74)

أَفَتَطْمَعُونَ أَن يُؤْمِنُوا لَكُمْ وَقَدْ كَانَ فَرِيقٌ مِّنْهُمْ يَسْمَعُونَ كَلَامَ اللَّـهِ ثُمَّ يُحَرِّفُونَهُ مِن بَعْدِ مَا عَقَلُوهُ وَهُمْ يَعْلَمُونَ

-Eh bien, espérez-vous que ceux-là deviennent croyants en votre faveur ? alors qu’un groupe des leurs s’est trouvé entendre la parole de Dieu, puis ils la corrompaient après l’avoir comprise, - alors qu’ils savaient ! (2:75)

Ces versets comparent le cœur endurci de ces égarés avec la pierre ou plus fort encore en dureté. Contrairement aux cœurs des vrais croyants qui sont pleins d’amour pour Dieu, dans les cœurs endurcis de ces égarés, il n’y a ni de foi ni de crainte envers leur Créateur. C’est pourquoi ils désobéissent aux ordres divins. Mais ces versets nous indiquent que Dieu ne reste pas inattentif à ce que font Ses créatures, et qu’Il fait distinction entre les fidèles et les égarés.

Dans le verset 75 de la sainte sourate La Vache, Dieu Clément et Miséricordieux s’adresse aux musulmans et leur dit : Espérez-vous que ceux-là, c’est-à-dire ces égarés, acceptent votre religion et se convertissent à l’Islam ? En effet, à l’époque de l’avènement de l’Islam, les musulmans espéreraient que contrairement aux païens qui ne croyaient pas en Dieu unique, les gens du Livre et les monothéistes se convertissent rapidement à l’Islam, d’autant plus que leurs Livres saints avaient donné la nouvelle de l’apparition du vénéré Mohammad, dernier messager de Dieu (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Mais parmi ces gens-là, il y eut des égarés qui, comme soulignent ces versets, avaient compris la parole de Dieu, mais qui l’avaient falsifiée, pour ne pas se soumettre à l’ordre divin, et pour ne pas se convertir à l’Islam, la religion divine la plus parfaite.

Ces versets nous apprennent que la falsification de la parole divine et des signes de Dieu est la plus grande dangers qui menacent la communauté des fidèles quelle que soit leur religion : L’Islam, le christianisme ou le judaïsme. Dans ces versets du noble Coran, Dieu Clément et Miséricordieux avertit Ses créatures contre le danger de cette grande dérive.

 

وَإِذَا لَقُوا الَّذِينَ آمَنُوا قَالُوا آمَنَّا وَإِذَا خَلَا بَعْضُهُمْ إِلَىٰ بَعْضٍ قَالُوا أَتُحَدِّثُونَهُم بِمَا فَتَحَ اللَّـهُ عَلَيْكُمْ لِيُحَاجُّوكُم بِهِ عِندَ رَبِّكُمْ  أَفَلَا تَعْقِلُونَ

Et quand ils rencontrent des croyants, ils disent : Nous croyons. Et une fois seuls entre eux ils disent : Allez-vous leur raconter ce que Dieu vous a découvert ? pour qu’ils s’en fassent un argument contre vous devant votre Seigneur ! Ne comprenez-vous donc pas ? (2:76)

 

أَوَلَا يَعْلَمُونَ أَنَّ اللَّـهَ يَعْلَمُ مَا يُسِرُّونَ وَمَا يُعْلِنُونَ

-Ne savent-ils pas qu’en vérité Dieu sait ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent ? (2:77)

 

وَمِنْهُمْ أُمِّيُّونَ لَا يَعْلَمُونَ الْكِتَابَ إِلَّا أَمَانِيَّ وَإِنْ هُمْ إِلَّا يَظُنُّونَ

Et il y a parmi eux des illettrés qui ne savent du Livre que leurs désirs et ne font que conjectures. (2:78)

Du vivant du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les juifs qui vivaient parmi les musulmans, leur disaient qu’ils croyaient en la religion du vénéré Mohammad, car la Thora, disaient-ils, avaient prédit l’apparition du Prophète de l’Islam et en avait donné les signes. Mais lorsque leurs dignitaires religieux l’apprirent, ils blâmèrent leurs adeptes et leur dirent : « Ne racontez pas aux musulmans les signes qui prédisent dans la Thora, la venue de leur messager. Car cela leur servira d’argument pour vous convaincre à vous convertir à leur religion. Ces versets de la sainte sourate « La Vache » s’adressent, en fait, à ces gens-là pour leur rappeler que le pouvoir de Dieu est absolu et qu’Il sait ce qu’ils cachent, et ce qui se passent dans leur cœur.

Dans le noble Coran, les versets qui nous relatent l’histoire des Israélites, les divisent souvent en deux groupes : la masse du peuple qui ignorait souvent la vérité, et l’élite des hommes religieux qui cachait la vérité ou la falsifiait à son gré.

Ces derniers falsifiaient la Thora pour assurer leurs propres intérêts matériels, et les ignorants ne le comprenaient donc pas. C’est pourquoi, dans de nombreux versets, le noble Coran critique sévèrement les hommes religieux et les sages israélites.

فَوَيْلٌ لِّلَّذِينَ يَكْتُبُونَ الْكِتَابَ بِأَيْدِيهِمْ ثُمَّ يَقُولُونَ هَـٰذَا مِنْ عِندِ اللَّـهِ لِيَشْتَرُوا بِهِ ثَمَنًا قَلِيلًا  فَوَيْلٌ لَّهُم مِّمَّا كَتَبَتْ أَيْدِيهِمْ وَوَيْلٌ لَّهُم مِّمَّا يَكْسِبُونَ

Malheur, donc, à ceux qui de leurs mains écrivent le Livre puis disent : C’est de la part de Dieu ; pour le vendre à vil prix ! Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu’ils s’acquièrent ! (2:79)

Selon ce verset coranique, la falsification des vérités divines est la plus grande trahison que les hommes peuvent commettre par rapport à leur prochain. Car un tel mensonge risque de priver une ou plusieurs générations de la connaissance des vérités absolues et les dériver du droit chemin.

وَقَالُوا لَن تَمَسَّنَا النَّارُ إِلَّا أَيَّامًا مَّعْدُودَةً ۚ قُلْ أَتَّخَذْتُمْ عِندَ اللَّـهِ عَهْدًا فَلَن يُخْلِفَ اللَّـهُ عَهْدَهُ ۖ أَمْ تَقُولُونَ عَلَى اللَّـهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ

Et ils ont dit : Jamais le feu ne nous touchera, que quelques jours comptés ! Dis : Auriez-vous avec Dieu pris engagement ? – or Dieu ne viole jamais Son engagement ! – ou dites-vous en dépit de Dieu ce que vous ne savez-pas ? (2:80)

 

بَلَىٰ مَن كَسَبَ سَيِّئَةً وَأَحَاطَتْ بِهِ خَطِيئَتُهُ فَأُولَـٰئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ  هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

Mais non ! quiconque s’acquiert un mal, tandis que son erreur l’entoure de toute part … tels sont les gens du Feu : ils y demeureront éternellement. (2:81)

 

وَالَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ أُولَـٰئِكَ أَصْحَابُ الْجَنَّةِ  هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

Et ceux qui ont cru, et fait œuvres bonnes, ce sont les gens du Paradis : ils y demeureront éternellement. (2:82)

Ce verset reproche aux humains leur orgueil de sorte qu’ils croient parfois que Dieu ne les jamais punira pour leurs péchés. Ces versets nous disent que c’est seulement Dieu qui juge les actes de Ses créatures et que les humains n’en savent rien. Devant Dieu les humains sont égaux et Dieu les jugera d’après leurs péchés ou leurs œuvres bonnes pour les loger, dans l’au-delà, dans l’enfer et dans le paradis. Dans cet optique coranique, la piété est le seul critère pour faire la distinction parmi les humains. Par conséquent, comme nous le disent clairement les versets 81 et 82 de la sainte sourate « La Vache », les gens du Feu sont ceux qui s’égarent dans les péchés, et les gens du paradis sont ceux qui ont cru et qui ont fait œuvres bonnes.

 

وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَ بَنِي إِسْرَائِيلَ لَا تَعْبُدُونَ إِلَّا اللَّـهَ وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا وَذِي الْقُرْبَىٰ وَالْيَتَامَىٰ وَالْمَسَاكِينِ وَقُولُوا لِلنَّاسِ حُسْنًا وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ ثُمَّ تَوَلَّيْتُمْ إِلَّا قَلِيلًا مِّنكُمْ وَأَنتُم مُّعْرِضُونَ

Et quand Nous avons pris alliance des enfants d’Israël ! – Vous n’adorerez que Dieu, et vous vous conduirez bien envers les père et mère ainsi qu’envers les proches et les orphelins et les pauvres ; ayez de bonnes paroles avec les gens ; établissez l’Office et acquittez l’impôt ! – Et puis vous tourniez le dos, à part un petit nombre des vôtres, et vous vous esquiviez. (2:83)

 

وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَكُمْ لَا تَسْفِكُونَ دِمَاءَكُمْ وَلَا تُخْرِجُونَ أَنفُسَكُم مِّن دِيَارِكُمْ ثُمَّ أَقْرَرْتُمْ وَأَنتُمْ تَشْهَدُونَ

Et quand de vous Nous avons pris alliance ; - Vous ne verserez pas vos sangs et n’expulserez pas les vôtres de vos maisons ! – Puis vous étiez d’accord. Et vous êtes témoins ! (2:84)

Ces deux versets nous apprennent une série de lois et de traditions éternelles, et nous révèlent les secrets des victoires et des défaites des peuples. Ces versets coraniques nous disent que toute victoire vient de Dieu, et ceux qui se confiaient à leur Créateur seraient toujours victorieux. Pour avoir cet esprit de confiance collective en Dieu, les gens doivent donc renforcer leur unité et leur solidarité, d’abord avec leurs parents, puis avec leurs proches, ensuite avec les orphelins, les pauvres et les gens les plus défavorisés.

ثُمَّ أَنتُمْ هَـٰؤُلَاءِ تَقْتُلُونَ أَنفُسَكُمْ وَتُخْرِجُونَ فَرِيقًا مِّنكُم مِّن دِيَارِهِمْ تَظَاهَرُونَ عَلَيْهِم بِالْإِثْمِ وَالْعُدْوَانِ وَإِن يَأْتُوكُمْ أُسَارَىٰ تُفَادُوهُمْ وَهُوَ مُحَرَّمٌ عَلَيْكُمْ إِخْرَاجُهُمْ  أَفَتُؤْمِنُونَ بِبَعْضِ الْكِتَابِ وَتَكْفُرُونَ بِبَعْضٍ  فَمَا جَزَاءُ مَن يَفْعَلُ ذَٰلِكَ مِنكُمْ إِلَّا خِزْيٌ فِي الْحَيَاةِ الدُّنْيَا  وَيَوْمَ الْقِيَامَةِ يُرَدُّونَ إِلَىٰ أَشَدِّ الْعَذَابِ  وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ

Maintenant, c’est vous-mêmes qui tuez les vôtres, et expulsez de vos maisons une partie d’entre vous contre qui vous prêtez main forte à tort et à crime. Et s’ils vous viennent captifs vous les rançonnez, alors qu’il vous était interdit de les expulser ! Croyez-vous donc en une partie du Livre et mécroyez-vous en l’autre ? Il n’y a donc de salaire, pour celui d’entre vous qui le fait qu’ignominie en cette vie, et, au jour de la résurrection, ils seront refoulés vers le plus dur châtiment. Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites. (2:85)

 

أُولَـٰئِكَ الَّذِينَ اشْتَرَوُا الْحَيَاةَ الدُّنْيَا بِالْآخِرَةِ  فَلَا يُخَفَّفُ عَنْهُمُ الْعَذَابُ وَلَا هُمْ يُنصَرُونَ

Voilà ceux qui ont acheté la vie présente au prix de la dernière. Et bien, le châtiment ne leur sera pas diminué. Et point ne seront secourus. (2:86)

Pour mieux comprendre ces deux versets, nous devons d’abord en relater l’anecdote. Parmi les juifs de la péninsule arabique, il y avait deux grandes tribus : les Bani Ghoraïzeh et les Bani Nafir. De nombreux liens familiaux les rapprochaient les uns des autres, mais ces deux tribus se querellaient souvent pour diverses raisons. Les juifs de Bani Nafir établirent une alliance avec la tribu Khazradj de Médine, avant que les membres de cette tribu se convertissent à l’Islam. A cette époque-là la tribu Khazradj était en guerre contre la tribu Ows de Médine. Les juifs de Bani Ghoraïzeh, quant à eux, établirent une alliance avec la tribu Ows de Médine. Par conséquent, les juifs des deux tribus entrèrent pratiquement en guerre, et ils s’entretuaient. Cependant, pendant les trèves, les membres des deux tribus juives payaient les uns aux autres le prix du sang de leurs prisonniers pour les faire libérer. Et pour persuader leurs adversaires à libérer les prisonniers, ils se référaient à la Thora.

Cependant, les juifs de Bani Ghoraïzeh et de Bani Nafir transgressaient les uns comme les autres les ordres de leur Livre saint qui les interdisaient de s’entretuer ou d’établir des pactes avec les mécréants.

En effet, les versets 85 et 86 de la sainte sourate « La Vache » se réfèrent à cette histoire pour blâmer ceux qui croient en Dieu, mais qui se soumettent ensuite à leurs caprices ou à leurs intérêts matériels. Ils désobéissent aux ordres divins et interprètent le contenu du Livre saint d’après leurs propres intérêts. Lorsqu’ils trouvent que ces ordres sont conforment à leurs intérêts ils les acceptent, et quand ils pensent que ce n’est pas dans leur intérêt ils dérobent les vérités divines. Ils croient donc à Dieu, mais ils s’occupent uniquement de leur vie terrestre, sans jamais penser à leur vie éternelle dans l’au-delà.

Voici maintenant les versets 87 et 88 de la sainte sourate « La Vache » :

وَلَقَدْ آتَيْنَا مُوسَى الْكِتَابَ وَقَفَّيْنَا مِن بَعْدِهِ بِالرُّسُلِ  وَآتَيْنَا عِيسَى ابْنَ مَرْيَمَ الْبَيِّنَاتِ وَأَيَّدْنَاهُ بِرُوحِ الْقُدُسِ  أَفَكُلَّمَا جَاءَكُمْ رَسُولٌ بِمَا لَا تَهْوَىٰ أَنفُسُكُمُ اسْتَكْبَرْتُمْ فَفَرِيقًا كَذَّبْتُمْ وَفَرِيقًا تَقْتُلُونَ

Or, à Moïse Nous avons donné le Livre, certes, et après lui Nous avons envoyé des messagers à la suite. Et à Jésus fils de Marie Nous avons donné des preuves et Nous l’avons aidé de l’Esprit de sainteté. Chaque fois, donc, qu’un messager vous apportait ce que vous-mêmes ne désiriez pas, comme vous vous enfliez ! Car les uns vous traitez de menteurs et les autres vous tuiez. (2:87)

وَقَالُوا قُلُوبُنَا غُلْفٌ  بَل لَّعَنَهُمُ اللَّـهُ بِكُفْرِهِمْ فَقَلِيلًا مَّا يُؤْمِنُونَ

Et ils dirent : Nos cœurs sont incirconcis. Non mais c’est Dieu qui les a maudits à cause de leur mécréance. Qu’il en est peu qui croient ! (2:88)

Dans ces versets, Dieu Clément et Miséricordieux évoque la révélation des Prophètes pour guider les hommes vers le droit chemin. Après le vénéré Moïse (béni soit-il), Dieu envoya d’autres Prophètes pour guider les Israélites. Et Il envoya le vénéré Jésus fils de Mari (béni soit-il). Mais ce peuple s’égara dans les péchés et traita les messagers de Dieu de menteurs et certains de ces messagers de Dieu furent tués par ces mécréants. Ils disaient donc à ces messagers de Dieu : « Nous ne comprenons rien de ce que vous dites ». Mais en réalité c’était Dieu qui les avait maudits à cause de leur désobéissance. Cette malédiction divine les condamna à rester égarés sans pouvoir sentir le plaisir de l’obéissance aux ordres divins.

Le verset 89 de la sainte sourate « La Vache » rappelle la situation des juifs de la péninsule arabique à l’époque de la révélation du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :

وَلَمَّا جَاءَهُمْ كِتَابٌ مِّنْ عِندِ اللَّـهِ مُصَدِّقٌ لِّمَا مَعَهُمْ وَكَانُوا مِن قَبْلُ يَسْتَفْتِحُونَ عَلَى الَّذِينَ كَفَرُوا فَلَمَّا جَاءَهُم مَّا عَرَفُوا كَفَرُوا بِهِ  فَلَعْنَةُ اللَّـهِ عَلَى الْكَافِرِينَ

Et quand leur vint de Dieu un Livre confirmant ce qu’ils avaient déjà, - alors qu’auparavant ils cherchaient la victoire sur les mécréants, - quand donc leur vint cela même qu’ils reconnaissaient, ils le mécrurent. Eh bien, malédication de Dieu sur les mécréants ! (2:89)

Avant de l’avènement de l’Islam, les juifs de la péninsule arabique se réunirent peu à peu au Hidjaz, région situé à l’ouest de l’Arabie, surtout dans la ville de Médine. Ils dirent que d’après les signes qui existaient dans la Thora, ils attendaient l’apparition d’un grand Prophète nommé Mohammad. Ils disaient donc qu’ils s’étaient réunis au Hedjaz pour se convertir à cette nouvelle religion et rejoindre les adeptes du messager de Dieu. Mais après la révélation du noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), et l’Hégire du Prophète de la Mecque à Médine, les mécréants de Médine se convertirent à l’Islam, tandis que les juifs refusèrent de reconnaître la mission prophétique du messager de Dieu, bien qu’ils l’avaient reconnu auparavant en se fondant sur les signes révélés dans la Thora.

Le verset 89 de la sainte sourate « La Vache » nous donne 4 leçons importantes :

En premier lieu, nous devons toujours nous soumettre aux ordres de Dieu, sans jamais essayer de les interpréter selon nos critères et nos intérêts individuels ou collectifs.

En second lieu, nous devons savoir que Dieu nous veille constamment et qu’Il voie toujours nos actes et il sait ce qui se passe dans notre cœur.

Ensuite, nous devons savoir que ce sont nos actes, nos péchés et nos œuvres bonnes qui déterminent notre sort dans l’au-delà.

Et en dernier lieu, nous devons savoir que Dieu a envoyé ses messagers pour nous guider et que nous sommes tous égaux devant notre Créateur.

بِئْسَمَا اشْتَرَوْا بِهِ أَنفُسَهُمْ أَن يَكْفُرُوا بِمَا أَنزَلَ اللَّـهُ بَغْيًا أَن يُنَزِّلَ اللَّـهُ مِن فَضْلِهِ عَلَىٰ مَن يَشَاءُ مِنْ عِبَادِهِ فَبَاءُوا بِغَضَبٍ عَلَىٰ غَضَبٍ  وَلِلْكَافِرِينَ عَذَابٌ مُّهِينٌ

Comme est vil ce contre quoi ils ont troqué leurs âmes ! Ils mécroient ce que Dieu a fait descendre, révoltés à l’idée que Dieu, de par Sa grâce, fasse descendre la révélation sur ceux de Ses esclaves qu’Il veut. Ils se sont donc acquis colère sur colère. Or il est pour les mécréants un châtiment avilissant ! (2:90)

Nous avons dit, dans les passages précédents, qu’à l’époque de l’avènement de l’Islam, les juifs qui vivaient dans la péninsule arabique et dans les régions avoisinantes, attendaient l’apparition d’un grand prophète, d’après les signes et les prophéties faites dans la Thora. Mais puisqu’ils se croyaient peuple élu de Dieu, ils pensaient que ce grand prophète apparaîtrait parmi eux. C’est pourquoi lorsque le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) révéla sa mission prophétique, les juifs devinrent jaloux et s’abstinrent de se convertir en Islam, car ils s’obstinaient dans l’idée qu’ils étaient supérieurs aux autres.

Ils se révoltèrent donc contre la volonté de Dieu qui avait choisi son prophète parmi un autre peuple et une autre race. Ce verset nous indique clairement qu’il y aura pour ces révoltés un grand châtiment, car ils troquèrent leurs âmes à vil prix et perdirent ainsi la grâce de Dieu et le salut éternel.

Dans le verset suivant, le noble Coran nous relate comment, les Israélites, jaloux et furieux, s’abstinrent de reconnaître le prophète de leur temps, en prétextant qu’ils croyaient aux prophètes d’antan.

Voici le verset 91 de la sainte sourate « La Vache » :

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ آمِنُوا بِمَا أَنزَلَ اللَّـهُ قَالُوا نُؤْمِنُ بِمَا أُنزِلَ عَلَيْنَا وَيَكْفُرُونَ بِمَا وَرَاءَهُ وَهُوَ الْحَقُّ مُصَدِّقًا لِّمَا مَعَهُمْ  قُلْ فَلِمَ تَقْتُلُونَ أَنبِيَاءَ اللَّـهِ مِن قَبْلُ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ

Et quand on leur dit : Croyez à ce que Dieu a fait descendre, ils disent : Nous croyons à ce qu’on nous a fait descendre à nous. Et ils mécroient le reste, cela même qui, étant vérité, confirme ce qu’il y avait déjà devers eux. – Dis : Pourquoi tuiez-vous donc les prophètes de Dieu, auparavant, si vous étiez croyants ? (2:91)

Ce verset nous apprend qu’à l’époque de l’avènement de l’Islam, pour justifier leur abstention à se convertir à la religion du dernier messager de Dieu dont la venue avait été déjà annoncée dans la Thora, les Israélites disaient qu’ils croyaient, mais qu’ils croyaient seulement à ce que leur avaient révélé les prophètes israélites. Mais dans ce verset, Dieu leur reproche d’avoir tué les prophètes qu’Il avait révélés auparavant parmi eux, au lieu de leur obéir. Par ailleurs, tous les prophètes sont venus de la part de Dieu, et il n’y a, sur ce point, aucune différence parmi eux. La révélation des prophètes pour guider les humains vers le droit chemin dépassent donc les considérations ethniques ou raciales, car le message dont ils étaient porteurs fut un message divin pour l’humanité tout entière.

Les versets 92 et 93 de la sainte sourate « La Vache » dénoncent les mensonges et les désobéissances de ces gens-là :

وَلَقَدْ جَاءَكُم مُّوسَىٰ بِالْبَيِّنَاتِ ثُمَّ اتَّخَذْتُمُ الْعِجْلَ مِن بَعْدِهِ وَأَنتُمْ ظَالِمُونَ

Et très certainement Moïse vous est venu avec les preuves. Puis vous avez adopté le Veau, après lui, tandis que vous étiez prévaricateurs. (2:92)

 وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَكُمْ وَرَفَعْنَا فَوْقَكُمُ الطُّورَ خُذُوا مَا آتَيْنَاكُم بِقُوَّةٍ وَاسْمَعُوا  قَالُوا سَمِعْنَا وَعَصَيْنَا وَأُشْرِبُوا فِي قُلُوبِهِمُ الْعِجْلَ بِكُفْرِهِمْ  قُلْ بِئْسَمَا يَأْمُرُكُم بِهِ إِيمَانُكُمْ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ

Et quand de vous Nous avons pris alliance et brandi sur vous le Mont - : Tenez ferme ce que Nous vous avons donné, et écoutez ! - ils dirent : Nous avons entendu et nous avons désobéi, tendis que, dans leurs cœurs, par leur mécréance on les abreuvait du Veau. – Dis : Comme est mauvais ce qu’ordonne votre foi, si vous êtes croyant ! (2:93)

Dans les deux versets suivants, Dieu reproche encore à ces gens-là de ne pas être sincères et pour éveiller leur conscience, Il leur évoque la question de la mort.

قُلْ إِن كَانَتْ لَكُمُ الدَّارُ الْآخِرَةُ عِندَ اللَّـهِ خَالِصَةً مِّن دُونِ النَّاسِ فَتَمَنَّوُا الْمَوْتَ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ

-Dis : Si l’ultime séjour, pour vous seuls à l’exclusion des autres gens, est auprès de Dieu, souhaitez la mort, si vous êtes véridiques ! (2:94)

وَلَن يَتَمَنَّوْهُ أَبَدًا بِمَا قَدَّمَتْ أَيْدِيهِمْ  وَاللَّـهُ عَلِيمٌ بِالظَّالِمِينَ

Or ils ne la souhaiteront jamais, à cause de ce que leurs mains ont préparé. Et Dieu connaît bien les prévaricateurs. (2:95)

Ceux qui croient vraiment en Dieu et qui font œuvres bonnes ici-bas souhaitent du font de leur cœur la rencontre de Dieu dans l’au-delà, et le jugement dernier est, pour eux, le début d’un séjour heureux et salubre auprès de leur Créateur. Ils ne craignent donc pas la mort mais souhaitent, par contre, son rapprochement. A ce propos, le Prince des croyants, le vénéré Imam Ali (béni soit-il), premier Imam des chiites, dit : « Je jure que j’attends la mort avec plus d’enthousiasme que le nourrisson qui attend que sa mère l’allaite. »

Par contre ceux qui ont désobéi ici-bas aux ordres divins et qui y ont commis des péchés, sans jamais se repentir sincèrement, craignent la mort, et souhaitent vivre éternellement sur Terre pour échapper au jugement dernier et aux châtiments qui les attendent.

Le verset 96 de la sainte sourate « La Vache » nous en dit :

وَلَتَجِدَنَّهُمْ أَحْرَصَ النَّاسِ عَلَىٰ حَيَاةٍ وَمِنَ الَّذِينَ أَشْرَكُوا  يَوَدُّ أَحَدُهُمْ لَوْ يُعَمَّرُ أَلْفَ سَنَةٍ وَمَا هُوَ بِمُزَحْزِحِهِ مِنَ الْعَذَابِ أَن يُعَمَّرَ  وَاللَّـهُ بَصِيرٌ بِمَا يَعْمَلُونَ

Et très certainement tu les trouveras, eux, de tous les humains les plus avides à vivre, ainsi que certains parmi les faiseurs de dieux. Tel d’entre eux aimerait qu’on lui donnât mille ans d’âge. Mais cela ne le sauvera pas du châtiment, qu’on lui ait donné long âge ! Et Dieu observe bien ce qu’ils font. (2:96)

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous apprennent deux leçons importantes :

En premier lieu, nous devons savoir que la religion est un ensemble cohérent de lois et de règles et les fidèles doivent les accepter et obéir à toutes ces règles.

En second lieu, la valeur de l’existence terrestre de tout individu dépend de ce qu’il en fait pour se rapprocher de Dieu. Le vrai fidèle est celui qui n’a pas peur de la mort car il n’a rien à craindre au jour du jugement dernier. A ce propos, le vénéré Imam Sadjad, 4ème Imam des chiites, dit : « O Seigneur, donne-moi une longue vie, si mon existence sur la terre était à ton service, et donne-moi la mort en ce même moment, si ma vie est au service de Satan.

 

قُلْ مَن كَانَ عَدُوًّا لِّجِبْرِيلَ فَإِنَّهُ نَزَّلَهُ عَلَىٰ قَلْبِكَ بِإِذْنِ اللَّـهِ مُصَدِّقًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيْهِ وَهُدًى وَبُشْرَىٰ لِلْمُؤْمِنِينَ

Dis : Quiconque est ennemi de Gabriel parce que par permission de Dieu il a fait descendre sur ton cœur ceci qui confirme ce qui était avant lui et qui sert aux croyants de guidée et d’heureuse annonce (2:97)

مَن كَانَ عَدُوًّا لِّلَّـهِ وَمَلَائِكَتِهِ وَرُسُلِهِ وَجِبْرِيلَ وَمِيكَالَ فَإِنَّ اللَّـهَ عَدُوٌّ لِّلْكَافِرِينَ

Quiconque est ennemi de Dieu et de Gabriel et de Michel, alors oui, Dieu est l’ennemi des mécréants. (2:98) 

وَلَقَدْ أَنزَلْنَا إِلَيْكَ آيَاتٍ بَيِّنَاتٍ  وَمَا يَكْفُرُ بِهَا إِلَّا الْفَاسِقُونَ

Et très certainement Nous avons fait descendre vers toi des signes probants. Et nul ne les mécroit, que les pervers. (2:99)

Ces versets coraniques ont été révélés au noble messager de Dieu, lorsqu’un groupe de juifs accompagnés par leur chefs religieux étaient venus à Médine pour poser certaines questions au vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). L’un d’entre eux demanda au Prophète de lui dire le nom de l’ange qui lui révélait les messages de Dieu. Le noble Prophète de l’Islam lui répondit que c’était l’archange Gabriel. Les juifs dirent alors que s’il avait été l’ange Michel, ils se seraient convertis en Islam et reconnaître la mission prophétique du vénéré Mohammad. « l’ange Gabriel est notre ennemi, dirent-ils, et il apporte toujours des messages difficiles tels que celui de la guerre contre les ennemis ».

Ces versets nous indiquent que les ennemis de Dieu cherchent toujours des alibis pour dérober les vérités divines et désobéir aux ordres de Dieu. Ils n’hésitent donc même pas d’accuser les anges de Dieu pour tourner le dos à leurs responsabilités. Les anges se soumettent entièrement à la volonté de Dieu. Ils ne disent que ce que Dieu leur révèle et ils sont des intermédiaires entre Dieu et les prophètes. Ces versets nous rappellent que ceux qui cherchent de tels prétextes pour ne pas se soumettre à la volonté de Dieu n’ont en réalité aucun argument solide pour justifier leur désobéissance. Ils n’hésitent même pas de nier les vérités exprimées dans le noble Coran, Livre saint des musulmans. Le Coran leur répond dans ces versets, en nous apprenant que ceux les pervers et les mécréants nient la parole divine.

 

أَوَكُلَّمَا عَاهَدُوا عَهْدًا نَّبَذَهُ فَرِيقٌ مِّنْهُم  بَلْ أَكْثَرُهُمْ لَا يُؤْمِنُونَ

Faudra-t-il chaque fois qu’ils conclurent un pacte, qu’une partie d’entre eux le dénonce ? C’est que la plupart d’entre eux, plutôt, ne sont pas croyants. (2:100)

وَلَمَّا جَاءَهُمْ رَسُولٌ مِّنْ عِندِ اللَّـهِ مُصَدِّقٌ لِّمَا مَعَهُمْ نَبَذَ فَرِيقٌ مِّنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ كِتَابَ اللَّـهِ وَرَاءَ ظُهُورِهِمْ كَأَنَّهُمْ لَا يَعْلَمُونَ

Et quand leur vint de Dieu un messager confirmer ce qu’il y avait déjà devers eux, certains à qui le Livre avait été donné, jetèrent derrière leur dos le Livre de Dieu, comme s’ils ne savaient pas ! (2:101)

Dans ces versets, Dieu console Son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Dieu dit à Son messager que ces gens-là ne furent pas fidèles même à leurs propres prophètes. Ils ne respectaient pas leurs pactes avec le vénéré Moïse (béni soit-il), ni avec les autres prophètes israélites. En effet, les juifs qui s’étaient rendus à Médine promirent aux musulmans de ne pas aider leurs ennemis, mais plus tard, ils ont fait alliance avec les païens de la Mecque qui entrèrent en guerre contre le messager de Dieu et les musulmans de Médine.

En effet, ces versets nous indiquent que les gens-là avaient habitude de ne pas tenir à leurs promesses.

Avant l’avènement de l’Islam et de la mission prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les hommes religieux juifs de la péninsule arabique avaient prévu, d’après les signes et les prophéties de la Thora qu’un grand prophète divin apparaîtrait bientôt. Mais lorsque le vénéré Mohammad révéla sa mission prophétique, ils refusèrent de le reconnaître et de se convertir en Islam, car ils craignaient que la soumission à la volonté de Dieu ne porte atteinte à leurs intérêts matériels. Ils nièrent donc l’Islam comme s’ils n’en avaient rien connu les signes dans leur Livre saint.

Mais il faut souligner que le noble Coran n’a jamais blâmé tous les juifs. Car il y eut et il y a toujours parmi eux des gens justes et pieux qui croient sincèrement à Dieu et qui obéissent aux règles, aux us et coutumes que leur a proscrites leur religion. C’est pourquoi dans tous ces versets, le noble Coran fait clairement la distinction entre ceux qui sont devenus mécréants et ceux qui sont restés fidèles, en promettant le châtiment pour les premiers et la récompense éternelle pour les derniers.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous donnent deux grandes leçons :

En premier lieu, nous apprenons que le péché et la désobéissance aux ordres divins prépare le terrain à l’égarement de l’homme de sorte qu’il ne distinguera plus entre le vrai et le faux, entre le juste et l’injuste.

Et en second lieu, ces versets nous apprennent que la connaissance et la science ne suffisent pas à elles seules, mais qu’il faut surtout la foi et une profonde croyance pour reconnaître les vérités divines.

وَاتَّبَعُوا مَا تَتْلُو الشَّيَاطِينُ عَلَىٰ مُلْكِ سُلَيْمَانَ  وَمَا كَفَرَ سُلَيْمَانُ وَلَـٰكِنَّ الشَّيَاطِينَ كَفَرُوا يُعَلِّمُونَ النَّاسَ السِّحْرَ وَمَا أُنزِلَ عَلَى الْمَلَكَيْنِ بِبَابِلَ هَارُوتَ وَمَارُوتَ  وَمَا يُعَلِّمَانِ مِنْ أَحَدٍ حَتَّىٰ يَقُولَا إِنَّمَا نَحْنُ فِتْنَةٌ فَلَا تَكْفُرْ فَيَتَعَلَّمُونَ مِنْهُمَا مَا يُفَرِّقُونَ بِهِ بَيْنَ الْمَرْءِ وَزَوْجِهِ  وَمَا هُم بِضَارِّينَ بِهِ مِنْ أَحَدٍ إِلَّا بِإِذْنِ اللَّـهِ  وَيَتَعَلَّمُونَ مَا يَضُرُّهُمْ وَلَا يَنفَعُهُمْ  وَلَقَدْ عَلِمُوا لَمَنِ اشْتَرَاهُ مَا لَهُ فِي الْآخِرَةِ مِنْ خَلَاقٍ  وَلَبِئْسَ مَا شَرَوْا بِهِ أَنفُسَهُمْ  لَوْ كَانُوا يَعْلَمُونَ

Et ils suivirent ce que les diables racontent du règne de Salomon. Alors que Salomon n’a jamais mécru ! Ce sont les diables qui ont mécru : ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui a été révélé aux deux anges Hârout et Mârout, à Babylone ; mais ceux-ci n’enseignent rien à personne, qu’ils n’aient dit d’abord : Rien d’autre : nous sommes une tentation : ne sois donc pas mécréant ; ensuite les gens apprennent d’eux comment créer de la division entre l’homme et son épouse. Or ils ne sont capables, avec cela, de faire du mal à quiconque, que par permission de Dieu. Et ils apprennent ce qui leur fait du mal à eux sans leur faire aucun bien. Et ce qu’ils savent, très certainement, c’est que celui qui s’achète ça, pas de part pour lui dans l’au-delà. Et en effet c’est une mauvaise marchandise, qu’ils se sont achetée à eux-mêmes ! S’ils avaient su ! (2:102)

Le verset 102 de la sainte sourate La Vache nous évoque la magie et la sorcellerie à l’époque du vénéré Salomon (béni soit-il). Ce grand prophète de Dieu, le roi Salomon avait donné l’ordre à ses hommes de confisquer les textes et les manuscrits des sorciers. Cependant, certains mages avaient gardé leurs textes. Certains d’entre eux ne croyaient plus à la Thora et pensaient que le règne du roi Salomon et les miracles qu’il faisait grâce à l’aide de Dieu Tout Puissant étaient tous des sorcelleries. Ce verset rejette cette idée et indique que le vénéré Salomon régnait sur la terre non pas par la magie mais grâce à Dieu qui le protégeait et qui lui avait donné une immense puissance. Le vénéré Salomon fut l’un des plus grands prophètes de Dieu ; son histoire est relatée dans plusieurs versets du Livre saint, surtout dans les sourates « Les Prophètes » et « Les fourmis », les 21ème et 27ème sourates du noble Coran.

Hârout et Mârout furent deux anges que Dieu envoya sur terre, sous formes de deux hommes pour qu’ils apprennent aux habitants de Babylone comment déjouer les sorcelleries des mages. Hârout et Mârout commencèrent leur mission et ils disaient à tout le monde qu’ils devaient servir ce qu’ils leur enseignaient uniquement pour lutter contre les magies, sinon ils risqueraient de nuire à leur communauté et l’enduire dans l’égarement. Cependant, certains gens abusèrent ce que ces deux anges leur apprirent pour assurer leurs intérêts matériels.

Le verset 102 de la sainte sourate « La Vache » nous apprend que la magie et la sorcellerie risquent d’avoir des effets néfastes sur la vie des humains, et que pour se sauver de ce risque, les hommes doivent invoquer Dieu Tout Puissant. Le savoir aident les humains, lorsqu’il est au service de la vérité et du juste.

وَلَوْ أَنَّهُمْ آمَنُوا وَاتَّقَوْا لَمَثُوبَةٌ مِّنْ عِندِ اللَّـهِ خَيْرٌ  لَّوْ كَانُوا يَعْلَمُونَ

Oui, et s’ils croyaient et vivaient en piété ; la récompense de la part de Dieu serait certes la meilleure, S’ils savaient ! (2:103)

Ce verset coranique nous donne une grande leçon : la croyance en Dieu garantie le bonheur de l’homme ici-bas et son salut éternel dans l’au-delà. Et Dieu récompense les croyants et les pieux. Par contre, l’ignorance et l’indifférence à l’égard des vérités divines entraînent l’homme vers le péché, la corruption et l’immoralité.

Voici maintenant les versets 104 et 105 de la sainte sourate « La Vache » :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَقُولُوا رَاعِنَا وَقُولُوا انظُرْنَا وَاسْمَعُوا  وَلِلْكَافِرِينَ عَذَابٌ أَلِيمٌ

O, les croyants ! Ne dites pas : Favorise-nous ; mais dites : Regarde-nous ; et écoutez ! Car il y a pour les mécréants un châtiment douloureux. (2:104)

مَّا يَوَدُّ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ وَلَا الْمُشْرِكِينَ أَن يُنَزَّلَ عَلَيْكُم مِّنْ خَيْرٍ مِّن رَّبِّكُمْ  وَاللَّـهُ يَخْتَصُّ بِرَحْمَتِهِ مَن يَشَاءُ  وَاللَّـهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ

Ni ceux des gens du Livre qui ont mécru, ni les faiseurs de dieux, n’aiment qu’on fasse descendre sur vous un bienfait de la part de votre Seigneur. Alors que Dieu réserve qui Il veut pour Sa miséricorde ! Et Dieu est le détenteur d’une grâce énorme. (2:105)

مَا نَنسَخْ مِنْ آيَةٍ أَوْ نُنسِهَا نَأْتِ بِخَيْرٍ مِّنْهَا أَوْ مِثْلِهَا  أَلَمْ تَعْلَمْ أَنَّ اللَّـهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِير

Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable. Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent? (2:106)

Selon certains exégètes du noble Coran, il y a deux explications possibles pour comprendre ces versets : En premier lieu, ce versets recommandent aux fidèles de ne pas dire, en s’adressant leur Créateur, « favorise-nous », mais dire plutôt « regarde-nous », car c’est une formule plus humble et plus juste. En second lieu, ces versets recommandent aux fidèles d’éviter, en s’adressant à Dieu, l’expression « Ra’aïna » (« favorise-nous » en arabe) qui prête à un mauvais calembour avec le mot hébreu qui veut dire « notre méchant ». Selon certains exégètes, ces deux explications pourraient s’ajouter pour une meilleure compréhension de ce verset.

Dans ces versets, Dieu s’adresse à ses vrais et sincères serviteurs pour leur dire que les mécréants et les égarés qui ont cru d’abord à Dieu mais qui ont brisé ensuite leur pacte avec le Créateur cherchent toujours à nuire aux vrais croyants mais que Dieu réserve son châtiment pour les mécréants et les pervers, et gratifient les fidèles de tous ses bienfaits.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous apprennent deux leçons :

En premier lieu, nous devons s’avoir que la foi et la croyance en Dieu ne suffisent pas, mais qu’il faut les renforcer avec la piété.

Et en second lieu, nous devons savoir que les ennemis surveillent à tout instant nos actes, et ne manquent la moindre occasion pour nuire à la communauté des fidèles.

أَلَمْ تَعْلَمْ أَنَّ اللَّـهَ لَهُ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ  وَمَا لَكُم مِّن دُونِ اللَّـهِ مِن وَلِيٍّ وَلَا نَصِيرٍ

Ne sais-tu pas que vraiment Dieu est capable à tout ? Ne sais-tu pas qu’à Dieu, en vérité, est le royaume des cieux et de la terre, et qu’en dehors de Lui il n’y a pour vous nul patron ni personne qui secoure ? (2:107)

Selon les exégètes du noble Coran, dans ce verset, Dieu s’adresse à son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), en faisant allusion aux Israélites qui avaient une perception erronée de la puissance divine et qui croyaient que Dieu était incapable d’imposer parfois son règne à Ses créatures. Ils pensaient que le changement de certains ordres divins était dû à cette prétendue incapacité. Mais ce verset nous indique que les cieux et la terre et tout ce qu’il y a dans l’univers sont le royaume de Dieu. Et c’est Dieu qui est le seul appui des hommes.

Voici maintenant le verset suivant, le verset 108 de la sainte sourate « La Vache » :

أَمْ تُرِيدُونَ أَن تَسْأَلُوا رَسُولَكُمْ كَمَا سُئِلَ مُوسَىٰ مِن قَبْلُ  وَمَن يَتَبَدَّلِ الْكُفْرَ بِالْإِيمَانِ فَقَدْ ضَلَّ سَوَاءَ السَّبِيلِ

Voudriez-vous interroger le Messager à vous comme auparavant on interrogea Moïse ? Quiconque échange la croyance contre la mécréance, certes, s’égare de la droiture du chemin. (2:108)

Après avoir s’adresser à son messager, Dieu s’adresse, dans ce verset, aux musulmans qui avaient cru au messager prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), mais qui exigeaient obstinément du noble prophète de l’Islam de faire tous les miracles qu’ils demandaient. Dieu compare leur comportement à celui des Israélites qui demandaient chaque jour au Vénéré Moïse (béni soit-il) de leur montrer physiquement le Seigneur ou de leur apporter une lettre écrite par Dieu. Mais contrairement à ce qu’ils pensaient le miracle des prophètes est un moyen leur permettant, grâce à Dieu Tout Puissant, de prouver qu’ils sont envoyés par Dieu, sinon les prophètes ne sont pas obligés à se soumettre aux caprices des gens. Ce verset indique aux fidèles le devoir et la mission des prophètes.

وَدَّ كَثِيرٌ مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ لَوْ يَرُدُّونَكُم مِّن بَعْدِ إِيمَانِكُمْ كُفَّارًا حَسَدًا مِّنْ عِندِ أَنفُسِهِم مِّن بَعْدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُمُ الْحَقُّ  فَاعْفُوا وَاصْفَحُوا حَتَّىٰ يَأْتِيَ اللَّـهُ بِأَمْرِهِ  إِنَّ اللَّـهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ

Nombre de gens du Livre aimeraient pouvoir vous rendre mécréants après que vous avez cru. Jalousie de leur part ! Et après que la Vérité s’est manifestée à eux ! Pardonnez, donc, et passez, jusqu’à ce que Dieu vienne avec Son commandement. Dieu est capable à tout, vraiment ! (2:109)

وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ  وَمَا تُقَدِّمُوا لِأَنفُسِكُم مِّنْ خَيْرٍ تَجِدُوهُ عِندَ اللَّـهِ  إِنَّ اللَّـهَ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرٌ

Et établissez l’Office et acquittez l’impôt. Et tout ce que vous préparerez de bien pour vous-mêmes, vous le retrouverez, auprès de Dieu. Dieu vraiment est observateur de ce vous faites ! (2:110)

Le verset 109 fait allusion aux Juifs de Médine à l’époque de l’avènement de l’Islam. Bien que les Juifs étaient eux-mêmes des gens du Livre, croyant à Dieu unique, ils essayaient cependant de dévier les musulmans de leur religion. Ce verset nous dit que ces gens-là étaient jaloux des musulmans. Le noble Coran conseille aux musulmans de pardonner les Juifs et attendre que l’ordre du Djiahd contre les mécréants soit donner par le vénéré messager de Dieu (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Cela nous montre que la guerre contre les infidèles n’est pas, en Islam, la première option, mais la dernière après avoir recours au pardon et à la coexistence. Autrement dit, la morale islamique consiste en l’indulgence et en la paix, mais si les ennemis de Dieu poursuivent leurs menaces à l’encontre de la communauté musulmane, il faudra avoir recours à la force, en dernier recours.

Dans le verset 110 de la sainte sourate « La vache », Dieu dit aux musulmans d’établir l’officie, c’est-à-dire la prière et d’acquitter l’impôt, à savoir la zakat, pour renforcer d’abord leurs liens avec leur Créateur et ensuite leurs liens de solidarité avec les autres membres de la communauté musulmane, surtout avec les gens les plus défavorisés. Dans de nombreux versets, la prière et la zakat ont été mentionnées ensembles, ce qui montrent, d’après la plupart des exégètes du noble Coran, que l’adoration de Dieu doit être accompagnée par l’amitié avec les semblables. Pour encourager les fidèles à la solidarité entre eux, le noble Coran les promet la récompense divine, car Dieu voit tout ce que font les hommes sur la terre.

Voici les versets 111 et 112 de la sainte sourate « La vache » :

وَقَالُوا لَن يَدْخُلَ الْجَنَّةَ إِلَّا مَن كَانَ هُودًا أَوْ نَصَارَىٰ  تِلْكَ أَمَانِيُّهُمْ  قُلْ هَاتُوا بُرْهَانَكُمْ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ

Et ils ont dit : Nul n’entrera au Paradis, que Juifs ou Nazaréens. Ce sont leurs désirs ! Dis : Apportez votre preuve, si vous êtes véridiques. (2:111)

بَلَىٰ مَنْ أَسْلَمَ وَجْهَهُ لِلَّـهِ وَهُوَ مُحْسِنٌ فَلَهُ أَجْرُهُ عِندَ رَبِّهِ وَلَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ

Non mais quiconque soumet à Dieu son visage tout en disant le bien, son salaire est auprès de son Seigneur. Sur eux nulle crainte ; et point ne seront affligés. (2:112)

Le verset 111 nous parle de l’intention des Juifs et des Chrétiens, à l’époque de l’avènement prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), à vouloir imposer leur supériorité aux musulmans, en disant que seuls les Juifs ou les Chrétiens pourraient entrer dans le paradis de Dieu. Le noble Coran dit qu’il n’y aurait pas une telle discrimination dans le jugement dernier, et demande au Prophète de demander à ces gens orgueilleux d’apporter des preuves pour cette fausse prétention. Dans le verset 112, le noble Coran dit que Dieu accordera sa grâce et ses bienfaits à tous ceux qui se soumettent à leur Seigneur, sans qu’ils ait aucune discrimination religieuse ou raciale entre eux.

Les versets que nous avons lus nous donnent plusieurs leçons :

- Le pardon et l’indulgence priment sur le recours à la force, même dans les relations avec les ennemis de Dieu et de la communauté des fidèles.

- Dieu juge les gens d’après leurs actes et leurs croyances intérieures, sans qu’il y ait aucune place pour des discriminations parmi les gens.

- L’adoration de Dieu doit être accompagnée par l’amitié et la solidarité avec les semblables.

وَقَالَتِ الْيَهُودُ لَيْسَتِ النَّصَارَىٰ عَلَىٰ شَيْءٍ وَقَالَتِ النَّصَارَىٰ لَيْسَتِ الْيَهُودُ عَلَىٰ شَيْءٍ وَهُمْ يَتْلُونَ الْكِتَابَ كَذَٰلِكَ قَالَ الَّذِينَ لَا يَعْلَمُونَ مِثْلَ قَوْلِهِمْ  فَاللَّـهُ يَحْكُمُ بَيْنَهُمْ يَوْمَ الْقِيَامَةِ فِيمَا كَانُوا فِيهِ يَخْتَلِفُونَ

Et les Juifs disent : Les Nazaréens ne tiennent sur rien. Et les Nazaréens disent : Les Juifs ne tiennent sur rien. Alors qu’ils récitent le Livre ! De même ceux qui ne savent rien tiennent un langage semblable au leur. Et bien Dieu jugera, entre eux, au jour de la résurrection, ce en quoi ils divergent. (2:113)

Un jour, un groupe des Chrétiens habitant la région de Nadjran, dans la péninsule arabique vinrent à Médine pour visiter le noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad. Le même jour les religieux juifs qui habitaient dans la ville participèrent, eux aussi, à cette réunion : aussitôt une querelle eut lieu entre eux.

L’un des Juifs, Rafé’ Ibn Harmaleh, s’adressa aux Chrétiens devant de Nadjran et leur dit : « Votre religion n’est pas véridique. Et Jésus fils de Marie n’avait pas une mission prophétique. »

Les Chrétiens protestèrent contre lui, et dirent que le judaïsme n’était pas une religion divine et que le vénéré Moïse (béni soit-il) n’était pas un messager de Dieu. Ce verset coranique fut révélé, alors au noble prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) pour blâmer les deux groupes de querelleurs.

En effet, ce verset condamne le fanatisme surtout lorsqu’il s’agit du fanatisme religieux. Les Juifs et les Chrétiens sont les uns comme les autres les gens du Livre qui croient à l’unicité de Dieu, et c’est uniquement Dieu qui pourra juger entre eux au jour de la résurrection. Ce verset nous apprend que le fanatisme induit les fidèles qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans en erreur et les égarer. Les Juifs et les Chrétiens connaissaient la parole divine à travers la Thora et l’Evangile, cependant ils l’avaient oubliée et se croyaient supérieurs aux autres. Alors que c’est seulement Dieu qui peut juger des actes et des paroles de Ses créatures, et juger entre le juste et l’injuste.

Voici maintenant les versets 114 et 115 de la sainte sourate « La Vache » :

 وَمَنْ أَظْلَمُ مِمَّن مَّنَعَ مَسَاجِدَ اللَّـهِ أَن يُذْكَرَ فِيهَا اسْمُهُ وَسَعَىٰ فِي خَرَابِهَا  أُولَـٰئِكَ مَا كَانَ لَهُمْ أَن يَدْخُلُوهَا إِلَّا خَائِفِينَ  لَهُمْ فِي الدُّنْيَا خِزْيٌ وَلَهُمْ فِي الْآخِرَةِ عَذَابٌ عَظِيمٌ

Et quel pire prévaricateur que celui qui empêche qu’aux mosquée de Dieu on mentionne Son nom, et qui s’essaie à leur ruine ? De tels n’y devraient entrer qu’avec crainte. Pour eux, ignominie dès ici-bas ; et pour eux, dans l’au-delà, un énorme châtiment. (2:114)

La mosquée est une base importante de la religion musulmane. La mosquée est l’endroit des rassemblements quotidiens des musulmans et le symbole de leur unité et leur solidarité. Toute mosquée est considérée par les musulmans comme une maison de Dieu. La mosquée joue un rôle essentiel pour renforcer la foi et les croyances religieuses des fidèles. C’est pourquoi les ennemis de l’Islam tentent toujours, depuis même du vivant du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad, de détruire les mosquées ou de dissuader les musulmans de les fréquenter. Par exemple, pendant de longues années, les païens de la Mecque empêchaient les musulmans d’entrer dans la Grande mosquée de la ville sainte où se trouve la Kaaba.

وَلِلَّـهِ الْمَشْرِقُ وَالْمَغْرِبُ  فَأَيْنَمَا تُوَلُّوا فَثَمَّ وَجْهُ اللَّـهِ  إِنَّ اللَّـهَ وَاسِعٌ عَلِيمٌ

A Allah seul appartiennent l'Est et l'Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face (direction) d'Allah est donc là, car Allah a la grâce immense; Il est Omniscient. (2:115)

Voici maintenant les versets 116 et 117 de la sainte sourate « La Vache » :

وَقَالُوا اتَّخَذَ اللَّـهُ وَلَدًا  سُبْحَانَهُ  بَل لَّهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ  كُلٌّ لَّهُ قَانِتُونَ

Et ils ont dit: «Allah s'est donné un fils»! Gloire à Lui! Non! mais c'est à Lui qu'appartient ce qui est dans les cieux et la terre et c'est à Lui que tous obéissent. (2:116)

بَدِيعُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ  وَإِذَا قَضَىٰ أَمْرًا فَإِنَّمَا يَقُولُ لَهُ كُن فَيَكُونُ

Il est le Créateur des cieux et de la terre à partir du néant. Lorsqu'Il décide une chose, Il dit seulement: «Sois», et elle est aussitôt. (2:117)

Le verset 115 nous apprend que bien que la mosquée soit considérée comme la maison de Dieu, Dieu est Présent à tout endroit et à tout moment, à l’Orient et à l’Occident. Tout endroit est un lieu de rencontre avec Dieu. Selon certains exégètes du noble Coran, ce verset est également une réponse aux Juifs qui méprisaient les musulmans à l’époque où ils se tournaient vers Jérusalem pour prier. Plus tard, Dieu donna l’ordre à son messager de se tourner pour prier vers la Kaaba, à la Mecque. Mais que ça soit Jérusalem ou la Mecque, l’important c’est que les musulmans devaient obéir à un rite assurant leur unité, sinon Dieu est Présent partout.

Le verset 116 rejette l’idée que Dieu ait adopté un fils. Ce verset fait allusion en fait à la croyance selon laquelle le vénéré Jésus (béni soit-il) est considéré comme fils de Dieu, en raison de sa naissance surnaturelle, sans l’intervention d’un mâle.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous donnent plusieurs leçons :

Le fanatisme, surtout le fanatisme religieux égare les hommes et devient une source d’ignorance et de déroute.

La mosquée est la base de la lutte contre les ennemis de Dieu.

Dieu est Présent partout et a tout moment : en effet, tout endroit est un lieu de rencontre avec le Créateur.

Et enfin Dieu est unique, il est l’Absolu. Il n’a jamais enfanté, n’a pas été enfant non plus. Et nul n’est égal à Lui.

وَقَالَ الَّذِينَ لَا يَعْلَمُونَ لَوْلَا يُكَلِّمُنَا اللَّـهُ أَوْ تَأْتِينَا آيَةٌ  كَذَٰلِكَ قَالَ الَّذِينَ مِن قَبْلِهِم مِّثْلَ قَوْلِهِمْ ۘ تَشَابَهَتْ قُلُوبُهُمْ  قَدْ بَيَّنَّا الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يُوقِنُونَ

Et ceux qui ne savent pas, disent : Comment ? Dieu n’aurait-Il pas dû nous parler, ou un signe nous venir ? Ceux d’avant eux, de même, disaient une semblable parole. Leurs cœurs se ressemblent. Pourtant, Nous avons clairement exposé les signes, pour un peuple de convaincus ! (2:118)

 إِنَّا أَرْسَلْنَاكَ بِالْحَقِّ بَشِيرًا وَنَذِيرًا  وَلَا تُسْأَلُ عَنْ أَصْحَابِ الْجَحِيمِ

Oui, Nous t’avons envoyé avec la Vérité, en annonciateur et avertisseur ; et on ne te demandera pas compte des gens de l’Enfer-Jahîm. (2:119)

Le verset 118 nous rappelle en fait qu’à l’époque de l’avènement de l’Islam, certains gens, soit ignorants soit ennemis des musulmans, demandaient au noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) pourquoi Dieu ne parlait-Il pas directement à Ses créatures, au lieu de leur envoyer Ses messagers ? Ils prétendaient que si Dieu leur avait parlé à eux, ils auraient cru aux vérités divines.

Pour répondre à cette demande illogique, le noble Coran dit qu’à l’époque des autres prophètes, certains gens leur demandaient la même chose. Dans l’optique coranique, ces gens-là sont ou bien des ignorants ou bien des ennemis de Dieu. Ils n’ont jamais la capacité de recevoir, dans leur cœur, les vérités divines. Ils ne peuvent jamais, donc, véhiculer la révélation ou la parole de Dieu. Ils veulent tout simplement nier les vérités célestes et trouver ainsi un prétexte pour ne pas reconnaître la mission prophétique des messagers de Dieu.

Les prophètes sont des intermédiaires entre Dieu et les hommes. Tout ce qu’ils disent sont des vérités divines, sans qu’ils n’y aient jamais rien ajouté ou enlevé. Par ailleurs, les messagers de Dieu ne peuvent jamais obliger les hommes et les femmes a accepter le messager divin, car ce sont eux-mêmes qui doivent y réfléchir et choisir leur chemin. Ceux qui acceptent le messager seront récompensés et ceux qui le rejettent seront châtiés.

وَلَن تَرْضَىٰ عَنكَ الْيَهُودُ وَلَا النَّصَارَىٰ حَتَّىٰ تَتَّبِعَ مِلَّتَهُمْ  قُلْ إِنَّ هُدَى اللَّـهِ هُوَ الْهُدَىٰ  وَلَئِنِ اتَّبَعْتَ أَهْوَاءَهُم بَعْدَ الَّذِي جَاءَكَ مِنَ الْعِلْمِ  مَا لَكَ مِنَ اللَّـهِ مِن وَلِيٍّ وَلَا نَصِيرٍ

Et les Juifs ne seront jamais contents de toi, les Nazaréens non plus, jusqu’à ce que tu suives leur religion. – Dis : La guidée de Dieu, oui, voilà la guidée. Et si tu suis leurs passions après que science t’est venue, tu ne trouveras en Dieu patron ni secoureur. (2:120)

Selon la plupart des exégètes, ce verset évoque un épisode particulier de l’histoire de l’Islam, celui du changement du Qibla des musulmans. Les musulmans se dirigeaient d’abord vers Jérusalem pour prier Dieu, mais plus tard Dieu dit à son messager de se tourner vers Kaaba dans la ville sainte de la Mecque. Les Juifs de Médine essayaient d’en faire un prétexte pour justifier leur opposition aux musulmans, car s’abstenant de se convertir à l’Islam, ils s’attendaient à ce que les musulmans se convertissent au judaïsme. Dans ce verset, Dieu s’adresse à Son messager pour le rassurer de Son soutien face aux critiques que lui formulaient les Juifs et les Chrétiens.

Voici le verset suivant, le verset 121 :

الَّذِينَ آتَيْنَاهُمُ الْكِتَابَ يَتْلُونَهُ حَقَّ تِلَاوَتِهِ أُولَـٰئِكَ يُؤْمِنُونَ بِهِ  وَمَن يَكْفُرْ بِهِ فَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ

Ceux à qui Nous avons donné le Livre, - qui le suivent, comme il se doit, - ceux-là y croient. Et ceux qui y mécroient, alors c’est eux les perdants. (2:121)

Le noble Coran évoque dans ce verset la clémence de Dieu pour les gens de Livre, à savoir les adeptes des religions divins, c’est-à-dire les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Parmi eux, ceux qui acceptent la parole divine seront comblés des bienfaits divins, et par contre, ceux d’entre eux, Juifs, Chrétiens ou Musulmans, qui y restent indifférents, seront les vrais perdants.

يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُوا نِعْمَتِيَ الَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَنِّي فَضَّلْتُكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ

O enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés lorsqu’en vérité Je vous donnai excellence au-dessus des mondes. (2:122)

وَاتَّقُوا يَوْمًا لَّا تَجْزِي نَفْسٌ عَن نَّفْسٍ شَيْئًا وَلَا يُقْبَلُ مِنْهَا عَدْلٌ وَلَا تَنفَعُهَا شَفَاعَةٌ وَلَا هُمْ يُنصَرُونَ

Et redoutez-vous le Jour où nulle âme ne suffira à une autre ; et l’on n’acceptera d’elle aucune compensation, et aucune intercession ne lui sera utile. Et point ne seront secourus. (2:123)

Les versets 118 à 123 de la sainte sourate « La Vache » nous donnent plusieurs leçons :

Les fidèles doivent toujours se soumettre au juste, même s’il ne soit pas dans leur intérêt immédiat. Les intérêts individuels ou collectifs ne sont pas un bon critère pour distinguer entre le juste et l’injuste.

Dieu envoie Ses messagers pour qu’ils soient l’intermédiaires entre Lui et Ses créatures. Mais les prophètes n’ont jamais obligé les gens à croire en Dieu. Car c’est à tout un chacun de choisir son propre chemin.

وَإِذِ ابْتَلَىٰ إِبْرَاهِيمَ رَبُّهُ بِكَلِمَاتٍ فَأَتَمَّهُنَّ  قَالَ إِنِّي جَاعِلُكَ لِلنَّاسِ إِمَامًا  قَالَ وَمِن ذُرِّيَّتِي  قَالَ لَا يَنَالُ عَهْدِي الظَّالِمِينَ


Rappelle-toi, rappelle aux autres : Abraham ! Quand ton Seigneur l’eut éprouvé par de certaines paroles et qu’il les eut accomplies, le Seigneur dit : Oui, Je vais faire de toi un dirigeant pour les gens. - Et de ma descendance ? demanda-t-il. - Mon alliance, dit Dieu, ne touche pas les prévaricateurs.  (2:124)

Dans l’optique coranique, une place particulière est accordé au vénéré Abraham ( béni soit-il). Le nom de ce grand messager de Dieu est répété 69 fois dans 25 sourate du noble Coran. Le Coran cite plusieurs fois son nom, comme celui du noble prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), comme un modèle parfait pour l’humanité tout entière.

Dans le verset 124 et les 18 versets suivants de la sainte sourate « La Vache », le noble Coran relate l’histoire de vénéré Abraham (béni soit-il), ce grand prophète de Dieu, entant que héros du monothéisme et l’architecte de la Kaaba, maison de Dieu dans la ville sainte de la Mecque. Le verset 124 nous indique que Dieu accorda Abraham le titre de dirigeant des gens en raison de sa réussite devant des épreuves divines.

Dans les croyances islamiques, les épreuves constituent une partie des traditions divines de la création. Ces épreuves sont des critères pour reconnaître les vrais serviteurs de Dieu. Certes, Dieu Tout Puissant connaît tout de Ses propres créatures, mais ces épreuves sont pour ces dernières un moyen d’élévation spirituelle. Ces épreuves permettent aux vrais serviteurs de Dieu d’extérioriser leurs croyances profondes et exprimer pratiquement leur volonté pour choisir le chemin de Dieu.

Le vénéré Abraham (béni soit-il) vivait parmi des idolâtres, mais il fut le seul à croire en Dieu unique. Il se révolta seul contre l’idolâtrie, cassa les idoles et appela les gens à adorer Dieu unique. Les idolâtres l’arrêtèrent et le jetèrent dans le feu. Mais le vénéré Abraham (béni soit-il) en sortit sain et sauf, grâce à Dieu. Le vénéré Abraham connut tant d’autres épreuves. Alors qu’il fut très vieux, Dieu lui donna un fils, Ismaël. Après quelques années, alors qu’Ismaël fut un jeune garçon, Dieu demanda à Abraham de sacrifier son fils bien-aimé pour Dieu. Et Abraham accepta son destin, alors Dieu lui demanda de sacrifier un mouton à la place d’Ismaël. Voilà des épreuves qui élevèrent le vénéré Abraham au rang de Dirigeant des gens, rang beaucoup plus élevé, dans l’optique coranique, que le rang des prophètes. Car les prophètes appellent les gens à croire aux vérités divines, tandis que les dirigeants sont responsables de la concrétisation des ordres divins et d’instaurer la justice sur la terre. Le verset 124 nous apprend que la direction des hommes est un don de Dieu réservé uniquement aux vrais serviteurs du Seigneur.

Voici maintenant le verset 125 de la sainte sourate « La Vache » :

وَإِذْ جَعَلْنَا الْبَيْتَ مَثَابَةً لِّلنَّاسِ وَأَمْنًا وَاتَّخِذُوا مِن مَّقَامِ إِبْرَاهِيمَ مُصَلًّى  وَعَهِدْنَا إِلَىٰ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْمَاعِيلَ أَن طَهِّرَا بَيْتِيَ لِلطَّائِفِينَ وَالْعَاكِفِينَ وَالرُّكَّعِ السُّجُودِ

Et quand Nous fîmes de la Maison, la Kaaba, une retraite, pour les gens, et un asile !

-Adoptez donc pour lieu de culte, ce lieu où Abraham se tint debout ! Et Nous fîmes alliance avec Abraham et Ismaël en ceci : Purifiez Ma Maison, tous deux, pour ceux qui tourneront autour et feront retraite et s’inclineront et se prosterneront. (2:125)

Ce verset nous rappelle que la Maison de Dieu dans la ville sainte de la Mecque fut construire, sous l’ordre de Dieu, par le vénéré Abraham et son fils Ismaël. Dieu voulut que cet endroit reste éternellement un lieu de culte et un endroit sûr pour les fidèles. Les musulmans qui participent chaque année aux cérémonies de Hadj, tournent autour cette édifice pour montrer leur soumission à Dieu unique. Les pèlerins doivent prier dans un endroit près de la Kaaba, pour rendre hommage au grand messager de Dieu, le vénéré Abraham. Il y a dans cet endroit une pierre placé par le vénéré Abraham, lui-même. Au moment de la prière, tous les pèlerins doivent se placer derrière cette pierre, devenu aujourd’hui un Mihrab, car personne ne doit se placer devant l’endroit qui était réservé autrefois au vénéré Abraham (béni soit-il).

 وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ رَبِّ اجْعَلْ هَـٰذَا بَلَدًا آمِنًا وَارْزُقْ أَهْلَهُ مِنَ الثَّمَرَاتِ مَنْ آمَنَ مِنْهُم بِاللَّـهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ  قَالَ وَمَن كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلًا ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَىٰ عَذَابِ النَّارِ  وَبِئْسَ الْمَصِيرُ

Et quand Abraham eut dit : O mon Seingeur, fais de cette maison une cité sûre, et nourris de fruits ses habitants, - ceux d’entre eux qui croiront en Dieu et au Jour dernier.-

Le Seigneur dit : Et quiconque mécroira, alors Je lui concèderai une piètre jouissance, puis Je le conduirai au châtiment du feu. Et quel mauvais devenir ! (2:126)

Le vénéré Abraham Construisit la Maison de Dieu à la Mecque et demanda à Dieu Tout Puissant de rendre cette maison un endroit sûr et une cité prospère pour des fidèles qui y habiteront. Dieu accepta sa demande et dit à son messager qu’il donnerait la prospérité à toutes Ses créatures aux fidèles et aux païens, mais les premiers seront récompensés dans l’au-delà, tandis que les derniers seront châtiés. Ce verset nous apprend donc que le fait que les païens bénéficient des bienfaits de Dieu ne signifie pas qu’ils appartiennent au camp du juste. Car Dieu Clément et Miséricordieux gratifie toutes Ses Créatures de ses bienfaits, mais ce sont les gens eux-mêmes qui doivent rejoindre le camp du bien pour se battre contre le mal.

وَإِذْ يَرْفَعُ إِبْرَاهِيمُ الْقَوَاعِدَ مِنَ الْبَيْتِ وَإِسْمَاعِيلُ رَبَّنَا تَقَبَّلْ مِنَّا  إِنَّكَ أَنتَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ

Et quand Abraham eut avec Ismaël établi les assises de la Maison, ils dirent : O notre Seigneur, accepte, de notre part ! Tu es Celui qui entend, et qui sait tout ! (2:127)

Selon les croyances islamiques la Maison de Dieu à la Mecque existait depuis l’époque d’Adam, mais ce fut Abraham et son fils Ismaël qui reconstruisirent la Kaaba. Le verset 96 de la sainte sourate « La famille d’Amram » dit que la Maison de Dieu à la Mecque fut aussi la première maison des humains.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous apprennent plusieurs leçons :

Les épreuves divines sont des moyens qui permettent aux vrais serviteurs de Dieu d’extérioriser leurs croyances profondes pour assurer leur élévation spirituelle.

Les mosquées sont des lieux de cultes et tout le monde doit les respecter. Et enfin la ville sainte de la Mecque est un endroit sûr.

 

رَبَّنَا وَاجْعَلْنَا مُسْلِمَيْنِ لَكَ وَمِن ذُرِّيَّتِنَا أُمَّةً مُّسْلِمَةً لَّكَ وَأَرِنَا مَنَاسِكَنَا وَتُبْ عَلَيْنَا  إِنَّكَ أَنتَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

Notre Seigneur! Fais de nous Tes Soumis, et de notre descendance une communauté soumise à Toi. Et montre nous nos rites et accepte de nous le repentir. Car c'est Toi certes l'Accueillant au repentir, le Miséricordieux. (2:128)

 رَبَّنَا وَابْعَثْ فِيهِمْ رَسُولًا مِّنْهُمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آيَاتِكَ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُزَكِّيهِمْ  إِنَّكَ أَنتَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ

Notre Seigneur! Envoie l'un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier. Car c'est Toi certes le Puissant, le Sage! (2:129)

 وَمَن يَرْغَبُ عَن مِّلَّةِ إِبْرَاهِيمَ إِلَّا مَن سَفِهَ نَفْسَهُ  وَلَقَدِ اصْطَفَيْنَاهُ فِي الدُّنْيَا  وَإِنَّهُ فِي الْآخِرَةِ لَمِنَ الصَّالِحِينَ

Qui donc aura en aversion la religion d'Abraham, sinon celui qui sème son âme dans la sottise? Car très certainement Nous l'avons choisi en ce monde; et, dans l'au-delà, il est certes du nombre des gens de bien. (2:130)

إِذْ قَالَ لَهُ رَبُّهُ أَسْلِمْ  قَالَ أَسْلَمْتُ لِرَبِّ الْعَالَمِين

Quand son Seigneur lui avait dit: «Soumets-toi», il dit: «Je me soumets au Seigneur de l'Univers». (2:131)

وَوَصَّىٰ بِهَا إِبْرَاهِيمُ بَنِيهِ وَيَعْقُوبُ يَا بَنِيَّ إِنَّ اللَّـهَ اصْطَفَىٰ لَكُمُ الدِّينَ فَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنتُم مُّسْلِمُونَ

Et c'est ce qu'Abraham recommanda à ses fils, de même que Jacob: «O mes fils, certes Allah vous a choisi la religion: ne mourrez point, donc, autrement qu'en Soumis!» (à Allah). (2:132)


كُنتُمْ شُهَدَاءَ إِذْ حَضَرَ يَعْقُوبَ الْمَوْتُ إِذْ قَالَ لِبَنِيهِ مَا تَعْبُدُونَ مِن بَعْدِي قَالُوا نَعْبُدُ إِلَـٰهَكَ وَإِلَـٰهَ آبَائِكَ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْمَاعِيلَ وَإِسْحَاقَ إِلَـٰهًا وَاحِدًا وَنَحْنُ لَهُ مُسْلِمُونَ

Etiez-vous témoins quand la mort se présenta à Jacob et qu'il dit à ses fils: «Qu'adorerez-vous après moi?» - Ils répondirent: «Nous adorerons ta divinité et la divinité de tes pères, Abraham, Ismaël et Isaac, Divinité Unique et à laquelle nous sommes Soumis». (2:133)

Rappelle-toi, rappelle aux autres : Abraham ! Quand ton Seigneur l’eut éprouvé par de certaines paroles et qu’il les eut accomplies, le Seigneur dit : Oui, Je vais faire de toi un dirigeant pour les gens.

- Et de ma descendance ? demanda-t-il.

- Mon alliance, dit Dieu, ne touche pas les prévaricateurs.

Dans l’optique coranique, une place particulière est accordé au vénéré Abraham ( béni soit-il). Le nom de ce grand messager de Dieu est répété 69 fois dans 25 sourate du noble Coran. Le Coran cite plusieurs fois son nom, comme celui du noble prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), comme un modèle parfait pour l’humanité tout entière.

Dans le verset 124 et les 18 versets suivants de la sainte sourate « La Vache », le noble Coran relate l’histoire de vénéré Abraham (béni soit-il), ce grand prophète de Dieu, entant que héros du monothéisme et l’architecte de la Kaaba, maison de Dieu dans la ville sainte de la Mecque. Le verset 124 nous indique que Dieu accorda Abraham le titre de dirigeant des gens en raison de sa réussite devant des épreuves divines.

Dans les croyances islamiques, les épreuves constituent une partie des traditions divines de la création. Ces épreuves sont des critères pour reconnaître les vrais serviteurs de Dieu. Certes, Dieu Tout Puissant connaît tout de Ses propres créatures, mais ces épreuves sont pour ces dernières un moyen d’élévation spirituelle. Ces épreuves permettent aux vrais serviteurs de Dieu d’extérioriser leurs croyances profondes et exprimer pratiquement leur volonté pour choisir le chemin de Dieu.

Le vénéré Abraham (béni soit-il) vivait parmi des idolâtres, mais il fut le seul à croire en Dieu unique. Il se révolta seul contre l’idolâtrie, cassa les idoles et appela les gens à adorer Dieu unique. Les idolâtres l’arrêtèrent et le jetèrent dans le feu. Mais le vénéré Abraham (béni soit-il) en sortit sain et sauf, grâce à Dieu. Le vénéré Abraham connut tant d’autres épreuves. Alors qu’il fut très vieux, Dieu lui donna un fils, Ismaël. Après quelques années, alors qu’Ismaël fut un jeune garçon, Dieu demanda à Abraham de sacrifier son fils bien-aimé pour Dieu. Et Abraham accepta son destin, alors Dieu lui demanda de sacrifier un mouton à la place d’Ismaël. Voilà des épreuves qui élevèrent le vénéré Abraham au rang de Dirigeant des gens, rang beaucoup plus élevé, dans l’optique coranique, que le rang des prophètes. Car les prophètes appellent les gens à croire aux vérités divines, tandis que les dirigeants sont responsables de la concrétisation des ordres divins et d’instaurer la justice sur la terre. Le verset 124 nous apprend que la direction des hommes est un don de Dieu réservé uniquement aux vrais serviteurs du Seigneur.

Voici maintenant le verset 125 de la sainte sourate « La Vache » :

Et quand Nous fîmes de la Maison, la Kaaba, une retraite, pour les gens, et un asile !

-Adoptez donc pour lieu de culte, ce lieu où Abraham se tint debout ! Et Nous fîmes alliance avec Abraham et Ismaël en ceci : Purifiez Ma Maison, tous deux, pour ceux qui tourneront autour et feront retraite et s’inclineront et se prosterneront.

Ce verset nous rappelle que la Maison de Dieu dans la ville sainte de la Mecque fut construire, sous l’ordre de Dieu, par le vénéré Abraham et son fils Ismaël. Dieu voulut que cet endroit reste éternellement un lieu de culte et un endroit sûr pour les fidèles. Les musulmans qui participent chaque année aux cérémonies de Hadj, tournent autour cette édifice pour montrer leur soumission à Dieu unique. Les pèlerins doivent prier dans un endroit près de la Kaaba, pour rendre hommage au grand messager de Dieu, le vénéré Abraham. Il y a dans cet endroit une pierre placé par le vénéré Abraham, lui-même. Au moment de la prière, tous les pèlerins doivent se placer derrière cette pierre, devenu aujourd’hui un Mihrab, car personne ne doit se placer devant l’endroit qui était réservé autrefois au vénéré Abraham (béni soit-il).

Et quand Abraham eut dit : O mon Seingeur, fais de cette maison une cité sûre, et nourris de fruits ses habitants, - ceux d’entre eux qui croiront en Dieu et au Jour dernier.-

Le Seigneur dit : Et quiconque mécroira, alors Je lui concèderai une piètre jouissance, puis Je le conduirai au châtiment du feu. Et quel mauvais devenir !

Le vénéré Abraham Construisit la Maison de Dieu à la Mecque et demanda à Dieu Tout Puissant de rendre cette maison un endroit sûr et une cité prospère pour des fidèles qui y habiteront. Dieu accepta sa demande et dit à son messager qu’il donnerait la prospérité à toutes Ses créatures aux fidèles et aux païens, mais les premiers seront récompensés dans l’au-delà, tandis que les derniers seront châtiés. Ce verset nous apprend donc que le fait que les païens bénéficient des bienfaits de Dieu ne signifie pas qu’ils appartiennent au camp du juste. Car Dieu Clément et Miséricordieux gratifie toutes Ses Créatures de ses bienfaits, mais ce sont les gens eux-mêmes qui doivent rejoindre le camp du bien pour se battre contre le mal.

Et quand Abraham eut avec Ismaël établi les assises de la Maison, ils dirent : O notre Seigneur, accepte, de notre part ! Tu es Celui qui entend, et qui sait tout !

Selon les croyances islamiques la Maison de Dieu à la Mecque existait depuis l’époque d’Adam, mais ce fut Abraham et son fils Ismaël qui reconstruisirent la Kaaba. Le verset 96 de la sainte sourate « La famille d’Amram » dit que la Maison de Dieu à la Mecque fut aussi la première maison des humains.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous apprennent plusieurs leçons :

Les épreuves divines sont des moyens qui permettent aux vrais serviteurs de Dieu d’extérioriser leurs croyances profondes pour assurer leur élévation spirituelle.

Les mosquées sont des lieux de cultes et tout le monde doit les respecter. Et enfin la ville sainte de la Mecque est un endroit sûr.

قُلْ أَتُحَاجُّونَنَا فِي اللَّـهِ وَهُوَ رَبُّنَا وَرَبُّكُمْ وَلَنَا أَعْمَالُنَا وَلَكُمْ أَعْمَالُكُمْ وَنَحْنُ لَهُ مُخْلِصُونَ

Dis : Allez-vous disputer de Dieu avec nous, alors qu’Il est notre Seigneur ainsi que votre Seigneur ? A nous nos œuvres et à vous vos œuvres ! Quant à nous, nous sommes uniquement à Lui. (2:139)

Dans leurs commentaires, la plupart des exégètes sont d’avis que dans ce verset, Dieu demande à Son noble messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) de répondre aux points de vue de ceux, parmi les gens du Livre, surtout les Juifs et les Chrétiens, qui n’ont pas une bonne connaissance sur les vérités religieuses.

Ils croient que Dieu leur privilégie par rapport aux adeptes d’autres religions, et pensent que Dieu a envoyé uniquement des prophètes pour eux. C’est pourquoi ces gens-là ne reconnaissent pas la mission prophétique d’autres messagers de Dieu, surtout celle du noble prophète de l’Islam. Mais ce verset nous dit explicitement que Dieu des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans est le Dieu unique, qu’il n’y a pas de privilège parmi les adeptes d’une telle ou telle religion. Ce verset souligne que le seul critère de la distinction parmi les gens consiste en leurs propres actes, leurs œuvres bonnes et leur piété.

Dans de nombreux versets, le noble Coran dit que les œuvres bonnes acceptées par Dieu sont celles qui proviennent d’une croyance profonde et sincère de leurs auteurs. Ce verset nous dit que Dieu n’appartient pas aux adeptes d’une telle ou telle religion, mais que tout appartient à Dieu.

Dans le verset suivant, le noble Coran demande au noble prophète de l’islam aux autres prétentions des gens du Livre.

أَمْ تَقُولُونَ إِنَّ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْمَاعِيلَ وَإِسْحَاقَ وَيَعْقُوبَ وَالْأَسْبَاطَ كَانُوا هُودًا أَوْ نَصَارَىٰ  قُلْ أَأَنتُمْ أَعْلَمُ أَمِ اللَّـهُ ۗ وَمَنْ أَظْلَمُ مِمَّن كَتَمَ شَهَادَةً عِندَهُ مِنَ اللَّـهِ  وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ

Ou direz-vous qu’Abraham et Ismaël, et Isaac et les Tribus étaient Juifs, vraiment, ou Nazaréens ?

Dis : Est-ce vous les plus savants ou si c’est Dieu ?

Et y a-t-il pire prévaricateur que celui qui cache par devers lui le témoignage de Dieu ? Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites. (2:140)

Ce verset nous rappelle que du vivant du noble prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), il y eut certains parmi les Juifs qui disaient que le vénéré Abraham, ses deux fils Ismaël et Isaac, ainsi que les Tribus, à savoir les douze tribus israélites, qui vivaient tous à des époques ultérieure au vénéré Moïse, étaient juifs. Les Chrétiens disaient, pour leur part, que ces prophètes étaient tous chrétiens. Cela montraient, en fait, le fanatisme de ces gens-là. Le noble Coran rejette ces croyances fanatiques, car le fanatisme, surtout le fanatisme religieux est un grand danger qui menace le développement et le progrès intellectuel de la société humaine.

Voici maintenant le verset 141 :

تِلْكَ أُمَّةٌ قَدْ خَلَتْ  لَهَا مَا كَسَبَتْ وَلَكُم مَّا كَسَبْتُمْ  وَلَا تُسْأَلُونَ عَمَّا كَانُوا يَعْمَلُونَ

Voilà une communauté bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a gagné, et à vous ce que vous avez gagné. Et on ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient. (2:141)

Le verset 141 est une répétition exacte du verset 134, et cette répétition dans le texte coranique indique l’importance du contenu de ce verset.

Ce verset fait allusion, selon les exégètes du Livre saint, aux enfants d’Israël, c’est-à-dire les Juifs. Disciple d’une religion monothéiste, les Israélites furent très fiers de leur origine et de leurs ancêtres, de sorte qu’il y avait, parmi eux, des gens qui croyaient que Dieu leur pardonnerait même leurs péchés individuels, en raison de leur origine glorieuse qui les faisait descendants des grands prophètes de Dieu. C’est pourquoi, ces gens-là, au lieu d’être pieux et de faire des œuvres bonnes, parlaient toujours de ce que leurs ancêtres étaient ou avaient accompli.

En faisant allusion à cette attitude des enfants d’Israël, le noble Coran s’adresse aux musulmans pour leur rappeler que chaque personne, musulman, chrétien, juif ou adepte d’autres religions, est responsable lui-même de ces actes devant Dieu Tout Puissant. Au jour du Jugement dernier, chaque personne doit répondre lui même de ces actes. Chacun sera récompensé pour sa piété et ses œuvres bonnes, et châtié pour ses péchés et égarements.

Par conséquent, ni le sans ni la famille ne peuvent intercéder auprès de Dieu en faveur de quiconque. A ce propos, le Prince des croyants, le vénéré Imam Ali (béni soit-il), premier ima des chiites dit : « La place que Dieu accorde à chacun de Ses serviteurs se détermine selon les actes de chacun d’entre eux ni par le nom de ses ancêtres.

سَيَقُولُ السُّفَهَاءُ مِنَ النَّاسِ مَا وَلَّاهُمْ عَن قِبْلَتِهِمُ الَّتِي كَانُوا عَلَيْهَا  قُل لِّلَّـهِ الْمَشْرِقُ وَالْمَغْرِبُ  يَهْدِي مَن يَشَاءُ إِلَىٰ صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ

Les sottes gens vont bientôt dire : Qui les a détournés de l’orientation à quoi auparavant ils se tenaient ?

Dis : A Dieu l’Orient et l’Occident. Il guide qui Il veut vers un droit chemin. (2:142)

Selon les exégètes du noble Coran, ce verset fait allusion, comme beacoup d’autres, au fait qu’au début de sa mission prophétique à la Mecque, et pendant les premiers mois de son séjour à médine, le Prophète de l’Islam se tournait vers Jérusalem pour prier Dieu, car les païens avaient placé leurs idoles dans la Maison de Dieu à la Mecque.

Les Juifs méprisaient alors les musulmans et leur disaient qu’ils n’avaient pas une Qibla séparée pour eux. Mais un jour, au lieu d’une prière, l’archange Gabriel dit au vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), de se tourner de la direction de Jérusalem vers la Maison de Dieu dans la ville sainte de la Mecque. Le verset 142 nous dit qu’il serait absurde de dire si Dieu se trouvait à l’orient ou à l’occident, car il est partout présent, et tout lui appartient. Musulmans, chrétiens ou juifs doivent se soumettre au Seigneur et poursuivre sur le droit chemin de Dieu ; sinon, Jérusalem ou la Mecque n’ont rien d’extraordinaire en eux, la grandeur et la saintenté des lieux saints venant de la volonté de Dieu Tout Puissant.

Les versets que nous avons étudié aujourd’hui nous apprennent que Dieu unique est le Créateur de tous ce qui est dans les cieux et sur la terre. Il n’appartient à aucun groupe religieux, mais tout lui appartient.

Dans l’optique coranique, la falcification des vérités divines, surout de la part des dignitaires religieuses, est une grande oppression pour toute l’humanité.

Chacun est responsable de ses actes devantr Dieu, et on ne peut pas espérer l’intercession des ancêtres pour faire pardonner ses péchés.

وَكَذَٰلِكَ جَعَلْنَاكُمْ أُمَّةً وَسَطًا لِّتَكُونُوا شُهَدَاءَ عَلَى النَّاسِ وَيَكُونَ الرَّسُولُ عَلَيْكُمْ شَهِيدًا  وَمَا جَعَلْنَا الْقِبْلَةَ الَّتِي كُنتَ عَلَيْهَا إِلَّا لِنَعْلَمَ مَن يَتَّبِعُ الرَّسُولَ مِمَّن يَنقَلِبُ عَلَىٰ عَقِبَيْهِ  وَإِن كَانَتْ لَكَبِيرَةً إِلَّا عَلَى الَّذِينَ هَدَى اللَّـهُ  وَمَا كَانَ اللَّـهُ لِيُضِيعَ إِيمَانَكُمْ  إِنَّ اللَّـهَ بِالنَّاسِ لَرَءُوفٌ رَّحِيمٌ

Et c’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté de juste milieu, pour que vous soyez témoins contre les gens, et le Messager, témoin contre vous.

Et Nous n’avons fait l’orientation à quoi tu te tenais que pour savoir qui suit le Messager et qui tourne les talons. Est-ce si exorbitant ? Pas pour ceux que Dieu guide. Car ce n’est pas Dieu qui fera que votre foi se perde ! Dieu est doux avec les gens, vraiment, Miséricordieux ! (2:143)

Nous avons lu dans les versets précédents, comment à l’avènement de l’Islam, à l’époque où les Musulmans se tournaient encore vers Jérusalem, pour prier Dieu, les Juifs de Médine se moquaient d’eux, en disant que les Musulmans dépendaient des Juifs, car ils n’avaient pas une Qibla pour eux. En effet, l’orientation rituelle équivaut à une sorte de profession de foi, sinon Dieu est omniprésent ; mais pour que la communauté garde son unité, il lui faut un point focal commun. Selon la tradition, le Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), s’orientait Jérusalem. Après l’Hégire, quand le Prophète et ses adeptes s’installèrent à Médine, au bout de quelques mois, Dieu dit à son Messager de se tourner vers Sa Maison, dans la ville sainte de la Mecque.

Dans le verset 143, Dieu considère l’Ummah musulmane comme une communauté modérée loin de tout excès et exagération. En effet, nous pouvons constater cette modération dans toutes les instructions religieuses de l’Islam et dans le mode de vie des Musulmans. Autrement dit, l’Islam est la religion de modération. Ceci dit, les vrais serviteurs de Dieu seront les témoins de Dieu pour les gens, et le noble Messager de Dieu est le témoin de Dieu pour l’humanité tout entière. Le verset 143 nous dit que le changement de la Qibla pour les Musulmans était une épreuve pour qu’ils savent bien que Dieu n’est ni en Orient ni en Occident, mais qu’Il est omniprésent et que tout Lui appartient. Les fidèles doivent donc obéir à tous les ordres de Dieu, et savoir que ces ordres assurent leurs intérêts, même ceux qu’ils ne connaissent pas.

Voici maintenant le verset 144 de la sainte sourate « La Vache » :

قَدْ نَرَىٰ تَقَلُّبَ وَجْهِكَ فِي السَّمَاءِ  فَلَنُوَلِّيَنَّكَ قِبْلَةً تَرْضَاهَا  فَوَلِّ وَجْهَكَ شَطْرَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ  وَحَيْثُ مَا كُنتُمْ فَوَلُّوا وُجُوهَكُمْ شَطْرَهُ  وَإِنَّ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ لَيَعْلَمُونَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِن رَّبِّهِمْ  وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا يَعْمَلُونَ

Oui, nous te voyions le visage tourné vers le ciel. Et bien, Nous te tournerons certainement vers une orientation qui te complaira. Tourne ton visage, donc, vers la sainte Mosquée. Où que vous soyez, tournez-y vos visages. Oui, et ceux à qui le Livre a été donné savent que voilà bien la vérité de la part de leur Seigneur. Et Dieu n’est pas inattentif à ce qu’ils font. (2:144)

En réponse aux Juifs de Médine qui disaient que les Musulmans dépendaient d’eux, car ils n’avaient pas une Qibla distincte pour eux-mêmes, Dieu dit à Son messager c’est qu’il ait le visage tourné vers le ciel, qu’importe que ça soit dans la direction de Jérusalem ou la Mecque, Et que c’est Dieu qui en décide.

Par ailleurs, la plupart des exégètes du Livre saint disent que l’un des présages concernant l’apparition du dernier messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), celui qui se tourne vers deux directions, celle de Jérusalem et celle de la Mecque, pour prier le Créateur.

وَلَئِنْ أَتَيْتَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ بِكُلِّ آيَةٍ مَّا تَبِعُوا قِبْلَتَكَ  وَمَا أَنتَ بِتَابِعٍ قِبْلَتَهُمْ  وَمَا بَعْضُهُم بِتَابِعٍ قِبْلَةَ بَعْضٍ  وَلَئِنِ اتَّبَعْتَ أَهْوَاءَهُم مِّن بَعْدِ مَا جَاءَكَ مِنَ الْعِلْمِ  إِنَّكَ إِذًا لَّمِنَ الظَّالِمِينَ

O Prophète, viendras-tu avec n’importe quel signe vers ceux à qui le Livre a été donné, ils ne suivraient pas ton orientation ! Et tu n’es pas homme à suivre leur orientation ; et entre eux, ils n’en sont pas à suivre l’orientation les uns des autres. Et si tu suivais leurs passions après que science t’est venue, tu serais alors, certes oui, du nombre des prévaricateurs. (2:145)

Pour soulager et réconforter Son Messager, Dieu lui dit dans ce verset de ne pas s’attrister des reproches qui lui faisaient des gens du Livre, à savoir les Chrétiens et surtout les Juifs. Car, d’après ce verset, ces gens-là n’étaient prêts d’aucune manière, à reconnaître la mission prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et à se convertir en Islam. Ce verset dit au prophète de l’Islam de ne pas essayer, lui non plus, de suivre les caprices de ces gens-là. En effet, Dieu dit à Son messager que s’il essayait de le faire pour les inviter à l’Islam, il serait lui aussi du nombre des prévaricateurs. Ceci dit, le noble Coran invite les Musulmans d’être ferme dans leur croyance et de ne pas se laisser intimider par les pressions et les critiques non fondées des autres.

Et voici enfin les versets 146 et 147 de la sainte sourate « La Vache » :

الَّذِينَ آتَيْنَاهُمُ الْكِتَابَ يَعْرِفُونَهُ كَمَا يَعْرِفُونَ أَبْنَاءَهُمْ  وَإِنَّ فَرِيقًا مِّنْهُمْ لَيَكْتُمُونَ الْحَقَّ وَهُمْ يَعْلَمُونَ

Ceux à qui Nous avons donné le Livre le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs enfants. Oui, or partie d’entre eux cachent la vérité, alors qu’ils savent ! (2:146)

الْحَقُّ مِن رَّبِّكَ  فَلَا تَكُونَنَّ مِنَ الْمُمْتَرِينَ

La vérité est de ton Seigneur. Ne sois donc pas de ceux qui doutent. (2:147)

Dans ce verset, le noble Coran nous indique que les adeptes des religions divines, notamment les Juifs et les Chrétiens, connaissaient, d’après les signes et les présages faits dans l’Ancien et le Nouveau Testaments. Cependant, ils ne reconnaissaient pas la mission prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et s’abstenaient de se convertir en Islam. Cependant, certains d’entre eux ont accepté la religion divine et se sont convertis.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous ont appris que la qibla est une sorte de profession de foi pour que la communauté garde son unité, sinon Dieu est omniprésent et tout Lui appartient.

En outre, l’Islam est la religion de modération et les vrais Musulmans peuvent, sur ce point, devenir un modèle pour les gens.

وَلِكُلٍّ وِجْهَةٌ هُوَ مُوَلِّيهَا  فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ  أَيْنَ مَا تَكُونُوا يَأْتِ بِكُمُ اللَّـهُ جَمِيعًا  إِنَّ اللَّـهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ

Il y a pour chacun une direction vers quoi tourner son visage. Concourez donc aux œuvres bonne. Où que vous soyez, Dieu vous rassemblera tous. Dieu est capable à tout, vraiment ! (2:148)

Dans ce verset, comme les précédents, le noble Coran affrime qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et que pour avoir un rang supérieur auprès de Dieu, les fidèles doivent faire des œuvres bonnes. Autrement dit, les gens doivent se soumettre à leur Créateur et savoir qu’ils sont tous égaux devant Dieu, le seul critère de leur supériorité étant leur piété et leurs œuvres bonnes, pures et sincères.

Voici maintenant les versets 149 et 150 dans lesquels Dieu s’adresse d’abord à Son messager et ensuite à tous les fidèles :

وَمِنْ حَيْثُ خَرَجْتَ فَوَلِّ وَجْهَكَ شَطْرَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ  وَإِنَّهُ لَلْحَقُّ مِن رَّبِّكَ  وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ

Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la sainte Mosquée : oui, voilà bien la vérité, de la part de ton Seigneur. Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites. (2:149)

وَمِنْ حَيْثُ خَرَجْتَ فَوَلِّ وَجْهَكَ شَطْرَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ  وَحَيْثُ مَا كُنتُمْ فَوَلُّوا وُجُوهَكُمْ شَطْرَهُ لِئَلَّا يَكُونَ لِلنَّاسِ عَلَيْكُمْ حُجَّةٌ إِلَّا الَّذِينَ ظَلَمُوا مِنْهُمْ فَلَا تَخْشَوْهُمْ وَاخْشَوْنِي وَلِأُتِمَّ نِعْمَتِي عَلَيْكُمْ وَلَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ

Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la sainte Mosquée. Et où que vous soyez, tournez-y vos visages, afin qu’il n’y ait pas, pour les gens, d’agument contre vous. Sauf pour ceux d’entre eux qui prévariquent : ne les criagnez dsonc pas ; mais craignez-Moi, pour que Je Parachève en vous Mon bienfait et que peut-être vous soyez bien guidés ! (2:150)

Comme nous l’avons dit dans les passages précédents, à la Mecque, et quelques mois son arrivée à Médine, le noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) se tournait vers Jérusalem pour faire ses prières. Les Juifs de Médine se mosquaient alors des Musulmans et leur disaient qu’ils n’avaient pas une religion autonome, car ils se tournaient vers Jérusalem, lieu sacrée pour les Juifs et les Chrétiens pour prier Dieu. Dans de nombreux versets coraniques, Dieu répond à ces reproches, en insistant sur le fait que Dieu n’appartient pas aux adeptes de telle ou telle religion, mais que tout Lui appartient. Dieu ne se trouve ni en Orient ni en Occident, mais Il est omniprésent.

Cependant, quelques mois après l’Hégire, Dieu demanda à Son messager de se tourner vers la Mecque où se trouve la Kaaba, Maison de Dieu, construite par le vénéré Abraham (béni soit-il) et son fils Ismaël pour louer la grandeur de Dieu. Le verset 150 dit aux Musulmans de ne pas craindre ces reproches, car en changeant la Qiblaa des Musulmans, Dieu Clément et Miséricordieux, les combla d’un grand bienfait, et que les Musulmans doivent en être reconnaissants.

Dans le verset suivant, le noble Coran évoque deux autres grands bienfaits de Dieu pour les Musulmans, à savoir le prophète et les Livre pour les guider.
كَمَا أَرْسَلْنَا فِيكُمْ رَسُولًا مِّنكُمْ يَتْلُو عَلَيْكُمْ آيَاتِنَا وَيُزَكِّيكُمْ وَيُعَلِّمُكُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُعَلِّمُكُم مَّا لَمْ تَكُونُوا تَعْلَمُونَ

Ainsi Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets et vous fait croître en pureté et vous enseigne le Livre et la sagesse et vous enseigne ce qui vous ne saviez pas. (2:151)

Le Prophète de l’Islam est un bienfait de Dieu pour les Musulmans et pour l’humanité tout entière. Il est le maître que Dieu désigna pour qu’il enseigne aux gens les signes de Dieu et la sagesse divine. Dieu révéla Son messager pour qu’il apprenne aux gens les moyens leur permettant leur élévation spirituelle et leur perfection. Le noble Prophète apprit aux Musulmans comment purifier leur âme en se soumettant à la volonté de Dieu, s’initier dans les sciences. Il fut un homme comme les autres, mais Dieu lui apprit Sa sagesse et le chargea de la propager parmi Ses créatures.

Voici le verset 152 de la sainte sourate « La Vache » :

فَاذْكُرُونِي أَذْكُرْكُمْ وَاشْكُرُوا لِي وَلَا تَكْفُرُونِ

Souvenez-vous de Moi, donc, Je Me souviendrai de vous. Et soyez-Moi reconnaissants, et ne Me méconnaissez pas ! (2:152)

Ce verset appelle les gens à ne jamais oublier les bienfaits de Dieu et à en être toujours reconnaissants. En effet, Dieu se souviendra des reconnaissants et les comblera davantage de Sa grâce. Se souvenir de Dieu n’est pas seulement la prière, mais se vouer aux œuvres bonnes et à la piété, en s’abstenant de ce que Dieu lui a interdit.

Les versets que nous avons étudiés aujourd’hui nous apprennent qu’au lieu de nous occuper des différences qui existent parmi les adeptes des religions divines, nous devons savoir que pour Juifs, Chrétiens ou Musulmans, le seul critère de supériorité est la piété et la soumission à Dieu. Et le prophète de l’Islam est le grand maître que Dieu désigna pour guider les gens vers l’élévation spirituelle et les vertus morales.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اسْتَعِينُوا بِالصَّبْرِ وَالصَّلَاةِ  إِنَّ اللَّـهَ مَعَ الصَّابِرِينَ

Ho, les croyants ! cherchez secours dans l’endurance et l’office. Oui, Dieu est avec ceux qui endurent. (2:153)

Tout au long de son existence terrestre, l’homme se heurte évidemment aux différentes difficultés qui sont souvent inévitables et qui pourraient naturellement perturber la vie, si l’individu n’avait pas assez de force pour les affronter. Il serait alors réduit à accepter ses échecs successifs devant ces difficultés.

Par contre, les croyants auxquels s’adresse ce verset coranique, peuvent s’appuyer sur deux facteurs efficaces pour résister à toute difficultés qu’ils pourraient rencontre dans leur vie. Il s’agit de la patience et de leurs autres forces intérieures d’une part, et de la prière et des liens les plus intimes qu’ils sont censés établir avec leur Créateur. Ceci étant, le croyant est doublement armé pour s’affronter aux difficultés, tout en se confiant à la volonté de Dieu.

Dans ce verset, le noble Coran appelle les fidèles à la patience et à l’endurance ainsi à la prière, car Dieu est avec ceux qui se confient à Lui et qui gardent leur patience face aux épreuves.

Voici maintenant le verset 154 de la sainte sourate « La Vache » :

وَلَا تَقُولُوا لِمَن يُقْتَلُ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ أَمْوَاتٌ  بَلْ أَحْيَاءٌ وَلَـٰكِن لَّا تَشْعُرُونَ

Et ne dites pas morts ceux qui sont tombés dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants, au contraire, mais vous êtes inconscients. (2:154)

Ce verset est l’un des versets les plus connus du noble Coran qui évoquent la question du martyre. Les martyrs sont des meilleurs des gens qui sacrifient leur vie dans le sentier de Dieu, c’est-à-dire dans la lutte et la guerre sainte contre les ennemis de Dieu. Dans la logique coranique, les martyrs ont un rang élevé parmi tous les serviteurs de Dieu. C’est pourquoi le noble Coran rappellent à plusieurs reprises que, contrairement à ce que les gens peuvent dire, les martyrs ne sont pas du tout morts, mais qu’ils vivent auprès de Dieu, dans le ciel.

Selon les exégètes du noble Coran, le verset 154 de la sainte sourate « La Vache » a été révélé au noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), après la guerre de Badr, à savoir la première guerre sainte de l’histoire de l’Islam, après l’Hégire, c’est-à-dire le voyage du prophète de l’Islam de la Mecque à Médine. Les musulmans l’emportèrent cette guerre contre les païens de la Mecque. Mais 14 compagnons du messager de Dieu tomèrent en martyrs. Après la guerre, certains gens parlaient d’eux comme des tués de la guerre. Alors, dans ce verset, le noble Coran indique qu’il ne faut pas penser que les martyrs soient morts, mais qu’ils vivent auprès de Dieu.

وَلَنَبْلُوَنَّكُم بِشَيْءٍ مِّنَ الْخَوْفِ وَالْجُوعِ وَنَقْصٍ مِّنَ الْأَمْوَالِ وَالْأَنفُسِ وَالثَّمَرَاتِ  وَبَشِّرِ الصَّابِرِينَ


Très certainement Nous vous éprouverons de quelque façon, effroi et faim, et diminution de biens, de personnes et de fruits. O Prophète, fais donc bonne annonce aux endurants. (2:155)

Ce verset nous rappelle les épreuves auxquelles doivent s’affronter les hommes. Dans l’optique coranique, ces épreuves sont une partie indispensable des traditions divines, mais elles ne sont pas forcément authentiques pour tous les humains. En effet, les épreuves correspondent, selon ces mêmes traditions divines, à la capacité de chaque individu.

Pour certains, il s’agit de l’argent, pour les autres il s’agit de la famille ou de leur situation sociale, mais il y a également ceux qui sont prêts à mettre en péril leur vie pour obéir aux ordres divins et pour se soumettre à la volonté du Créateur. Les martyrs font partie de cette dernière catégorie, car ils sacrifient leur vie sur le champ de bataille pour lutter contre les ennemis de Dieu.

Les épreuves n’ont pas pour objectif de faire connaître à Dieu ce qu’il y a au fond du cœur de Ses créatures. Par contre, c’est un moyen pour que ces derrières se connaissent mieux. En effet, c’est dans les moments difficiles de la vie que chacun peut connaître ses capacités intérieures, ce qui lui permettra de développer en lui les vertus et lutter contre les vices.

Voici maintenant le verset 156 de la sainte sourate « La Vache » :

الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُم مُّصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّـهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ

Quand un malheur les atteint, ils disent : « Nous sommes à Dieu, et nous retournons vers Lui. » (2:156)

Ce verset nous explique un trait de caractère les plus remarquables des vrais serviteurs de Dieu : ce sont ceux qui se soumettent à Dieu dans les moments les plus difficiles et devant les épreuves les plus douloureuses. Dans ce verset, nous retrouvons l’une des plus célèbres formules du noble Coran : « Nous sommes à Dieu, et nous retournons vers Lui. »

Cette courte formule résume, en fait, l’un des principes fondamentales de la foi musulmane : La soumission.

En réalité, « Musulman » veut dire littéralement « soumis », c’est-à-dire celui qui se soumet entièrement à son Seigneur.

La soumission totale est un signe de l’acceptation parfaite face à la sagesse de Dieu. Elle témoigne aussi d’une confiance totale. Le vrai musulman croit en Dieu unique et en l’existence outre-tombe. Car comme la formule nous dit : « Nous sommes à Dieu et nous retournerons vers Lui. » Ce verset appelle les gens au calme et à la confiance totale à Dieu dans les moment les plus difficile de la vie, car c’est uniquement Dieu qui peut nous protéger contre le mal, tout en soulageant les fidèles.

أُولَـٰئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَوَاتٌ مِّن رَّبِّهِمْ وَرَحْمَةٌ  وَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُهْتَدُونَ

A ceux-là vont les penchants de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les bien guidés. (2:157)

Ce verset promet aux vrais serviteurs de Dieu, les plus grandes récompenses du Créateur. Dieu gratifie tous Ses créatures de Ses bienfaits, mais dans ce verset, le noble Coran promet une récompense encore plus grand pour les vrais pieux.

Les versets que nous avons étudiés aujourd’hui nous donnes plusieurs leçons :

La prière n’est pas seulement une obligation rituelle, mais un moyen efficace pour s’approcher réellement à Dieu.

Les martyrs ne sont pas morts, mais ils vivent éternellement auprès de Dieu.

Salon les traditions divines, il y a des épreuves pour toutes les créatures, mais ces épreuves ne sont pas authentiques pour tous les humains, et elles correspondent à la capacité de chaque individu.

Dans les moments les plus difficiles de la vie, les vrais serviteurs de Dieu se confient entièrement à Dieu, et ils n’ont peur de rien.

إِنَّ الصَّفَا وَالْمَرْوَةَ مِن شَعَائِرِ اللَّـهِ  فَمَنْ حَجَّ الْبَيْتَ أَوِ اعْتَمَرَ فَلَا جُنَاحَ عَلَيْهِ أَن يَطَّوَّفَ بِهِمَا  وَمَن تَطَوَّعَ خَيْرًا فَإِنَّ اللَّـهَ شَاكِرٌ عَلِيمٌ

Safa et Marwah sont vraiment parmi les emblèmes de Dieu. Donc, quiconque fait le grand pèlerinage de la Maison ou le petit pèlerinage, pas de péché sur lui à faire le tour de ces deux monts. Et quiconque fait le surcroît œuvre bonne, alors Dieu est reconnaissant, Il sait. (2:158)

Les origines des cérémonies du hadj où le pèlerinage de la Kaaba, la maison de Dieu, à la Mecque, remontent à une période lointaine, avant l’avènement de l’Islam, c’est-à-dire à l’époque du vénéré Abraham (béni soit-il) grand messager de Dieu et héros du monothéisme d’après la vision coranique. Mais au fur et à mesure, surtout à l’époque de l’ignorance qui précédait l’avènement de l’Islam, les idolâtres de la Mecque avaient introduit leurs croyances erronées et leurs superstitions dans les cérémonies. L’Islam rejeta, alors, ce que les païens avaient rajouté à ces cérémonies pour revenir aux us et coutumes de l’époque du vénéré Abraham (béni soit-il).

Safa qui veut dire « rocher » en arabe, et Marwah qui signifie « pierre » sont les noms de deux collines proche de la Kaaba. Avant l’avènement de l’Islam, ces deux collines étaient devenues les lieux de culte des païens de la Mecque. Ce verset 158 précise qu’il n’y a pas de mal à ce que les pèlerins du grand pèlerinage, c’est-à-dire les cérémonies de Hadj, et du petit pèlerinage, à savoir « Umarah », fassent le tour de ces deux monts, qui étaient dans l’enceinte de la Mecque. Ces deux collines sont, d’après ce verset, parmi les emblèmes, c’est-à-dire les indices et les signes du Dieu unique. Et selon certains exégètes du noble Coran, elles rappellent peut-être quelque œuvre surnaturelle de Dieu.

Les païens de la Mecque avaient placé plusieurs idoles sur ces deux collines qui leur servaient de lieux de culte. Les musulmans détruisirent plus tard ces idoles.

A l’époque où le vénéré Abraham, sa femme Hagar, et son fils Ismaël arrivèrent dans cette contrée, Dieu demanda à Abraham de laisser sa femme et son enfant dans ce désert et de partir. En effet, Dieu promit à son messager qu’Il protégerait sa famille.

Alors, le vénéré Abraham (béni soit-il) les quitta. Hagar et le petit Ismaël restèrent seul dans le désert. Des heures passèrent dans ce désert aride. Le petit enfant eut soif. Hagar courait entre les deux collines et elle cherchait de l’eau. Lorsqu’elle rentra auprès de son enfant, elle vit soudain que l’eau jaillissait d’une petite source juste sous le pied du petit Ismaël. Cette source d’eau s’appelle Zamzam. Désormais tous les pèlerins qui se rendent à la Mecque doivent faire le tour de ces deux collines. Cette histoire nous apprend qu’il fait toujours se remettre à la volonté et de Dieu et être reconnaissant pour les bienfaits de Dieu.

إِنَّ الَّذِينَ يَكْتُمُونَ مَا أَنزَلْنَا مِنَ الْبَيِّنَاتِ وَالْهُدَىٰ مِن بَعْدِ مَا بَيَّنَّاهُ لِلنَّاسِ فِي الْكِتَابِ  أُولَـٰئِكَ يَلْعَنُهُمُ اللَّـهُ وَيَلْعَنُهُمُ اللَّاعِنُونَ

Ceux qui cachent ce que Nous avons fait descendre en fait de preuves et de guidée après l’exposé que Nous en avons fait aux gens, dans le Livre, voilà ceux que Dieu maudit, et que maudissent les fidèles. (2:159)

Ce verset 159 fait allusion aux prêtres chrétiens et juifs de l’époque de l’apparition du noble Messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu sur lui et sur ses descendants), qui connaissaient les signes que leurs Livres saints avaient donné pour reconnaître le dernier messager de Dieu, mais qui les dérobaient. Dans ce verset, Dieu les maudit. Car si c’était des ignorants qui niaient cette grande vérité, ils pourraient alors espérer le pardon. Mais ce verset nous indiquent que c’était des gens bien avertis et des savants qui s’abstinrent de reconnaître la mission prophétique du dernier messager de Dieu, bien qu’ils en aient connu des signes dans la Bible et l’Evangile.

Voici maintenant le verset 160 de la sainte sourate « La Vache » :

إِلَّا الَّذِينَ تَابُوا وَأَصْلَحُوا وَبَيَّنُوا فَأُولَـٰئِكَ أَتُوبُ عَلَيْهِمْ  وَأَنَا التَّوَّابُ الرَّحِيمُ

Sauf ceux qui se sont repentis et corrigés et déclarés : d’eux alors, Je reçois le repentir. Et Je suis, Moi, l’accueillant au repentir, le Miséricordieux. (2:160)

Ce verset nous apprend qu’il n’y a pas de véritables impasses pour les gens, même pour les pécheurs. La possibilité de repentir existe toujours pour ceux qui souhaiteraient se retourner vers Dieu. Pour pouvoir espérer le pardon de Dieu, il faut se repentir, essayer de corriger son comportement et compenser les mauvais actes que l’on a faits auparavant.

Voici maintenant les versets 161 et 162 de la sainte sourate « La Vache » :

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا وَمَاتُوا وَهُمْ كُفَّارٌ أُولَـٰئِكَ عَلَيْهِمْ لَعْنَةُ اللَّـهِ وَالْمَلَائِكَةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ

Oui, ceux qui mécroient et meurent mécréants, sur eux la malédiction de Dieu et des anges et de tous les humains. (2:161)

خَالِدِينَ فِيهَا  لَا يُخَفَّفُ عَنْهُمُ الْعَذَابُ وَلَا هُمْ يُنظَرُونَ

Ils resteront éternellement dans l’enfer ; le châtiment ne leur sera pas allégé, et on ne leur accordera pas de délai. (2:162)

Ces deux versets, comme le précédent, appellent les gens à se repentir lorsqu’ils commettent un péché. Pour ceux qui ne se repentissent pas, il y aura la malédiction divine. Ils resteront éternellement dans l’enfer, et Dieu n’allégera pas leur châtiment dans l’au-delà.

Cependant, il faut souligner que les châtiments dont nous parlent ces versets sont directement liés aux péchés commis par les gens, sinon Dieu Clément et Miséricordieux ne les châtie pas pour se venger d’eux.

Les versets que nous avons étudiés aujourd’hui nous donnent plusieurs leçons :

Il ne faut pas permettre que les superstitieux prennent en main les affaires des lieux de cultes dont les mosquées. Ces lieux doivent être gérés par des pieux, t il faut accorder un grand respect aux lieux de culte.

Les gens qui dérobent les vérités divines sont parmi ceux que Dieu châtiera dans l’au-delà sans jamais alléger leur châtiment.

Et enfin, la possibilité de repentir existe toujours pour les gens.

وَإِلَـٰهُكُمْ إِلَـٰهٌ وَاحِدٌ  لَّا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ الرَّحْمَـٰنُ الرَّحِيمُ

Et votre Dieu est Dieu unique. Pas de Dieu, que Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. (2:163)

 إِنَّ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافِ اللَّيْلِ وَالنَّهَارِ وَالْفُلْكِ الَّتِي تَجْرِي فِي الْبَحْرِ بِمَا يَنفَعُ النَّاسَ وَمَا أَنزَلَ اللَّـهُ مِنَ السَّمَاءِ مِن مَّاءٍ فَأَحْيَا بِهِ الْأَرْضَ بَعْدَ مَوْتِهَا وَبَثَّ فِيهَا مِن كُلِّ دَابَّةٍ وَتَصْرِيفِ الرِّيَاحِ وَالسَّحَابِ الْمُسَخَّرِ بَيْنَ السَّمَاءِ وَالْأَرْضِ لَآيَاتٍ لِّقَوْمٍ يَعْقِلُونَ

Oui, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, et dans le navire qui vogue en mer chargé de profits pour les gens, et dans l’eau que Dieu fait descendre du ciel, par quoi Il rend vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, et dans la variation des vents, et dans le nuage contraint de rester entre ciel et terre, il y a des signes, certes, pour un peuple d’intelligents. (2:164)

Ces deux versets coraniques nous indiquent qu’il vaut mieux chercher les meilleurs signes de l’existence du Dieu unique, et de sa puissance infinie, dans le monde de la création et dans la nature qui nous entoure. L’harmonie extraordinaire qui existe parmi toutes les composantes de l’univers devient, dans ces versets, l’argument du noble Coran pour prouver la puissance, la sagesse, la clémence et la miséricorde du Créateur des deux monde. Grâce à Dieu, la nature prépare dans son sein un berceau pour la vie de tous les êtres. Cette harmonie et cette cohérence sont des singes indéniables de l’existence d’un Créateur sage et puissant. L’univers de la création est comme un long poème avec un refrain unique, celui du nom sacré du Créateur.

Les exégètes du noble Coran retrouvent dans le verset 164 de la sainte sourate « La Vache » six exemples de la magnificence de l’univers de la création :

Ce verset nous parle d’abord de la création des cieux et de la terre. la Terre où vivent les humains et toutes les espèces vivantes, n’est qu’en réalité une petite planète qui tourne autour du Soleil, tandis qu’il existe dans l’univers des centaines de milliers de galaxies, parfois beaucoup plus grandes que la nôtre, la Voie lactée.

En second lieu, ce verset 164 nous rappelle l’alternance de la nuit et du jour, ce qui révèle implicitement le mouvement de rotation de la Terre autour de son axe polaire.

Ce verset nous évoque ensuite la création des mers et les efforts des humains pour les traverser à bord de leurs navires.

Ce verset 164 de la sainte sourate « La Vache » nous rappelle ensuite la clémence de Dieu qui fait descendre de l’eau du ciel, et il indique que toute la vie sur la terre, celle des humains, des plantes et des animaux dépend de l’eau. Et enfin, nous lisons dans ce verset que même dans les vents et des nuages, il y a d’innombrables signes de la grandeur du Créateur, pour ceux qui réfléchissent aux secrets de la création divine.

وَمِنَ النَّاسِ مَن يَتَّخِذُ مِن دُونِ اللَّـهِ أَندَادًا يُحِبُّونَهُمْ كَحُبِّ اللَّـهِ  وَالَّذِينَ آمَنُوا أَشَدُّ حُبًّا لِّلَّـهِ  وَلَوْ يَرَى الَّذِينَ ظَلَمُوا إِذْ يَرَوْنَ الْعَذَابَ أَنَّ الْقُوَّةَ لِلَّـهِ جَمِيعًا وَأَنَّ اللَّـهَ شَدِيدُ الْعَذَابِ

Et il est des gens qui adoptent, en dehors de Dieu, des Rivaux, et qui les aiment comme d’un amour de Dieu. Or ceux qui croient sont plus forts en l’amour de Dieu. Si les prévaricateurs voyaient, comme quand ils verront le châtiment, que vraiment la force tout entière est à Dieu, oui, et que Dieu est dur au châtiment ! … (2:165)

Malgré tous les signes de la grandeur, de la sagesse et de la clémence de Dieu qui existent dans la nature et dans l’univers de la création, il y a pourtant des gens qui adoptent, comme nous indique ce verset 165, d’autres divinités en dehors du Dieu unique. Pour eux, Dieu réserve un dur châtiment.

Ces gens-là voyaient les signes de la grandeur de Dieu, mais au lieu d’essayer d’en connaître le Créateur, ils les prenaient pour des divinités, tantôt les étoiles ou le Soleil, tantôt les animaux ou de simples idoles.

Et voici enfin le verset 166 de la sainte sourate « La vache » :

إِذْ تَبَرَّأَ الَّذِينَ اتُّبِعُوا مِنَ الَّذِينَ اتَّبَعُوا وَرَأَوُا الْعَذَابَ وَتَقَطَّعَتْ بِهِمُ الْأَسْبَابُ

Au et jour de la résurrection, les mécréants désavoueront les mécréants et ils verront tous le châtiment et leurs liens seront bien brisés ! (2:166)

Dans ce verset, le noble Coran lance une mise en garde aux humains pour qu’ils soient vigilants et qu’ils méditent bien leurs actes et leurs paroles. Nous devons savoir que notre destin et notre vie éternelle dans l’au-delà dépend directement de ce que nous faisons ici-bas, pendant notre existence terrestre.

Les versets que nous avons étudiés aujourd’hui nous donnent plusieurs leçons.

En premier lieu, la contemplation de la nature et de l’univers de la création est l’un des meilleurs moyens pour connaître la puissance, la sagesse et la clémence du Créateur.

En second lieu, le noble Coran nous avertit que la confiance à tout autre puissance que Dieu unique est un acte de mécréance.

Et enfin, les païens et les mécréants seront tous châtiés dans l’au-delà.

وَقَالَ الَّذِينَ اتَّبَعُوا لَوْ أَنَّ لَنَا كَرَّةً فَنَتَبَرَّأَ مِنْهُمْ كَمَا تَبَرَّءُوا مِنَّا  كَذَٰلِكَ يُرِيهِمُ اللَّـهُ أَعْمَالَهُمْ حَسَرَاتٍ عَلَيْهِمْ  وَمَا هُم بِخَارِجِينَ مِنَ النَّارِ

Et ceux qui ont suivi les mécréants diront : Ah ! S’il était pour nous un retour ! Alors nous les désavouerions comme ils nous ont désavoués ! Ainsi Dieu leur montrera leurs actions, sujet de leurs regrets. Et ce n’est point eux qui sortiront du Feu ! (2:167)

Le noble Coran nous relate que lorsque les gens qui suivirent ce que leur disaient les mécréants se trouveront devant Dieu au jour du Jugement dernier, ils désavoueront les mécréants, et ces derniers désavoueront, à leur tour, ces gens-là. Dieu leur montrera le bilan de leurs actes dans leur existence terrestres. Ces pécheurs verront donc le résultat de leurs mauvais actes et péchés. Ils invoqueront alors la clémence et le pardon de Dieu. Mais trop tard, car d’après ce verset 167, il n’y aura point pour eux aucune voie pour lui pour sortir du Feu ou rentrer sur la terre.

En réponse à ceux qui croient en le fatalisme, ce verset coranique nous dit que l’homme dispose du libre-arbitre pendant sa vie terrestre et que c’est pour cette même raison que ses repentirs peuvent être efficaces et acceptés par Dieu, pendant que nous vivons sur la terre, car nous sont des êtres libres et maître de nos choix dans notre vie terrestres. C’est, en réalité, dans cette logique que nous pouvons expliquer l’action de repentir.

يَا أَيُّهَا النَّاسُ كُلُوا مِمَّا فِي الْأَرْضِ حَلَالًا طَيِّبًا وَلَا تَتَّبِعُوا خُطُوَاتِ الشَّيْطَانِ  إِنَّهُ لَكُمْ عَدُوٌّ مُّبِينٌ

O les créatures de Dieu, mangez le licite et le pur, de ce qui est dans la terre. Et ne suivez point les pas du Diable : il est vraiment, pour vous, un ennemi déclaré. (2:168)

Dans ce verset coranique, Dieu s’adresse à toutes Ses créatures, croyants ou non-croyants, pour leur évoquer les grands bienfaits divins. En signe de reconnaissance, le noble Coran demande aux gens de bénéficier des bienfaits purs et licites dont Dieu les a comblés, et de ne pas suivre le chemin de Satan qui cherche à leur nuire.

En effet, dans ce verset, le noble Coran donne cet exemple concret, parce que manger et boire sont des besoins naturels et instinctifs, communs à tous les hommes, et Dieu a créé pour les gens de quoi manger et de quoi boire, licites et purs. Les gens doivent en être reconnaissants et en respecter les règles, car Satan incite constamment les gens à brouiller leur pacte avec Dieu, en les poussant à faire ce que Dieu leur interdit. Des gens qui suivent Satan ne pensent plus à ce que leurs actes soient conformes ou non aux ordres de Dieu. Les limites entre licites et illicites perdent leur sens pour eux, car ils ne pensent qu’à satisfaire à leurs désirs immédiats.

Par contre, il y a même des gens qui souhaitent respecter les ordres divins à point qu’ils s’abstiennent même de bénéficier des bienfaits que Dieu leur a rendus licites, en croyants que cet acte illogique et excessif pourrait être un acte de piété. Mais l’Islam est une religion basée sur l logique et la modération. Par conséquent, en Islam, la limite entre licite et illicite est claire et nette, sans être difficile à respecter pour les gens. Si l’Islam interdit à manger, c’est que cet aliment nuit à la santé des gens, et s’il rend licite quelque chose, c’est qu’il est utile ou préférable.

إِنَّمَا يَأْمُرُكُم بِالسُّوءِ وَالْفَحْشَاءِ وَأَن تَقُولُوا عَلَى اللَّـهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ

Rien d’autre, le Diable vous commande le mal et la turpitude et de dire en dépit de Dieu ce que vous ne savez pas. (2:169)

Le verset 168 nous dit que Satan est « un ennemi déclaré » des hommes, et le verset 169 nous indique que le signe de cette animosité est le fait que Satan incite toujours les gens à ce qui leur nuit et à leur perte. Cependant, il faut savoir que Satan n’a aucune force pour conduire les gens par force vers le mal, mais il exerce son pouvoir de séduction et de tentation sur les humains. Il ne peut entrer que dans le cœur des gens qui souffrent d’une faiblesse intérieure, surtout en ce qui concerne les questions spirituelles. Tout en invitant les gens à faire du mal, Satan leur apprend des moyens diversifiés pour justifier leurs péchés afin de calmer et apaiser leur conscience déjà endormie. Ils vont trop loin dans cette voie jusqu’à attribuer leurs péchés et leurs mauvais actes à Dieu !

وَإِذَا قِيلَ لَهُمُ اتَّبِعُوا مَا أَنزَلَ اللَّـهُ قَالُوا بَلْ نَتَّبِعُ مَا أَلْفَيْنَا عَلَيْهِ آبَاءَنَا  أَوَلَوْ كَانَ آبَاؤُهُمْ لَا يَعْقِلُونَ شَيْئًا وَلَا يَهْتَدُونَ

Et quand on leur dit : Suivez ce que Dieu a fait descendre, ils disent : Non, mais nous suivrons ce à quoi nous avons trouvé nos ancêtres ! Quoi ! Même si leurs ancêtres ne comprenaient rien et n’étaient pas bien guidés ? (2:170)

En général, le respect de la culture et les us et les coutumes ancestrales sont considérées comme valeurs culturelles et sociales. Mais le noble Coran nous indique qu’il faut choisir parmi ces éléments, ceux qui sont conforment à la raison et aux valeurs de la religion divine. On aura donc tort de suivre les croyances erronées et superstitieuses de ses ancêtres. En effet, l’un des moyens permettant à Satan d’entrer dans le cœur des gens est de pousser à imiter aveuglément les superstitions ancestrales, au lieu d’obéir aux ordres divins.

Voici enfin le verset 171 :

 وَمَثَلُ الَّذِينَ كَفَرُوا كَمَثَلِ الَّذِي يَنْعِقُ بِمَا لَا يَسْمَعُ إِلَّا دُعَاءً وَنِدَاءً  صُمٌّ بُكْمٌ عُمْيٌ فَهُمْ لَا يَعْقِلُونَ

O Prophète ! L’exemple de ceux qui mécroient est comme ceux qui crient aux autres, sans les entendre et sans être entendus. Ils ne t’entendent pas, et encore le moins te comprennent. Sourds, muets, aveugles, ils ne comprennent donc rien. (2:171)

Ce verset 171 nous dit que le Prophète veut le bien de tout le monde ; le mécréant sait que quelqu’un l’invite et l’appelle, mais, sans y prêter l’oreille, il se met à crier sans être entendus.

Dans l’optique coranique, les mécréants se sont privés de toute réflexion pour atteindre à la vérité.

Les versets que nous avons lus aujourd’hui nous donnent plusieurs leçons :

Dieu Clément et Miséricordieux gratifie de ses bienfaits infinis, toutes Ses créatures, croyants ou mécréants, sans aucune discrimination. Et il incombe aux fidèles d’en être reconnaissants et aux infidèles d’y réfléchir pour connaître leur Créateur.

Satan incite les hommes au mal, aux péchés et à l’impureté. Pour se protéger contre les tentations sataniques, les fidèles doivent renforcer leur foi en Dieu et lui obéir.

Et enfin, il faut respecter la culture et les us et coutumes ancestrales à condition qu’ils soient conformes à la raison et aux ordres de la religion.

 

 

 

 

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