La traduction et l’exégèse de la Sourate Al-i-Imran (La Famille d'Amram)
Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Louange au prophète de la paix et de la clémence, le vénéré Mohammad, (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Le nom de cette sourate a été tiré du verset 33 de cette sourate qui dit que Dieu élut Adam, Noé et la famille d'Abraham et la famille d'Amram au-dessus des mondes. Amram fut le père du vénéré Moïse (béni soit-il), mais c'est aussi le nom du père de la vénéré Marie (béni soit-elle). La famille d'Amram est donc à la fois les familles de deux grands prophètes de Dieu, les vénérés Moïse et Jésus (bénis soient-ils).
La sainte sourate La Famille d'Amram compte 200 versets, et elle est l'une des sourates les plus longues du noble Coran.
بِسْمِ اللَّـهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ
Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
الم
Alif, Lâm, Mîm. (3:1)
اللَّـهُ لَا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ
Dieu, Pas de Dieu que Lui, le Vivant, l'Absolu ! (3:2)
Comme la sainte sourate Al baqara, la sourate Al Amram commence, elle aussi, par des lettres de l'alphabet qui ne font pas de mots, mais des initiales. En effet, 29 sourates du noble Coran commencent avec ces initiales, détachées, n'ayant pas apparamment de sens particulier.
Le Prophète lui-même ne semble pas avoir précisé leur signification, d'où d'innombrables interprétations suggérées par les exégètes anciens et modernes.
Le verset 2 de la sainte sourate Al Amram est une formule coranique de l'unicité de Dieu : " Dieu, Pas de Dieu que Lui, le Vivant, l'Absolu!"
Dieu est unique, Il n'y a aps de Dieu que Lui, car il est le plus Puissant, Il est éternel, Sa sagesse est infinie, Il existait avant la création de l'univers, et Il existera après la fin du monde. C'est Lui seulement doit être adoré et aimé. Ses vertus sont immenses et il n'y a en Lui aucun vice.
Ce verset nous rappelle donc qu'au lieu de nous plier devant les puissances éphémères et passagères de ce monde, nous devons nous prosterner humblement devant Dieu, Seigneur des deux mondes.
Voici maintenant les versets 3 et 4 de la sainte sourate Al Amram :
نَزَّلَ عَلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ مُصَدِّقًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيْهِ وَأَنزَلَ التَّوْرَاةَ وَالْإِنجِيلَ
Il a peu à peu fait descendre sur toi le Livre, avec vérité, en tant que confirmateur de ce qui était avant lui. Et il a fait descendre en bloc la Thora et l'Evangile, auparavant, en tant que guidée pour les gens. Et Il a fait descendre le Discernement. (3:3)
مِن قَبْلُ هُدًى لِّلنَّاسِ وَأَنزَلَ الْفُرْقَانَ إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا بِآيَاتِ اللَّـهِ لَهُمْ عَذَابٌ شَدِيدٌ وَاللَّـهُ عَزِيزٌ ذُو انتِقَامٍ
Oui, à ceux qui mécroient aux signes de Dieu, un dur châtiment ! Et Dieu est puissant, détenteur de vengeance. (3:4)
Dans ces versets, Dieu s'adresse à son noble messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) pour lui dire qu'il lui révéla peu à peu le Livre, c'est-à-dire le noble Coran, qui confirme en fait, la parole de Dieu dans les Livres saints révélés auparavant, à savoir la Thora et l'Evangile.
La Thora et l'Evangile furent révélés au vénéré Moïse et au vénéré Jésus (bénis soient-ils), et le noble Coran est venu les confirmer et être le "Forghan", c'est-à-dire le discernement entre le bien et le mal.
Ces versets disent donc que ceux qui ont cru en la Thora et en l'Evangile, doivent croire également en le Coran. Si les gens refusent d'accepter les signes de Dieu, un dur châtiment leur sera réservé dans l'au-delà.
Ces versets 3 et 4 de la sainte sourate Al Amram nous apprennent donc que toutes les religions divines invitent les gens à une vérité absolue. Tous les prophètes furent révélés par Dieu pour qu'ils montrent le sentier de Dieu aux gens. Leurs adeptes doivent donc éviter le conflit et la discorde parmi eux.
Et enfin, le Coran est le discernement qui permet aux humains de connaître le bien et d'éviter le mal.
Maintenant les versets 5 et 6 de la sainte sourate Al Amram
إِنَّ اللَّـهَ لَا يَخْفَىٰ عَلَيْهِ شَيْءٌ فِي الْأَرْضِ وَلَا فِي السَّمَاءِ
Rien, vraiment ne se cache de Dieu, de ce qui est sur la terre ni dans le ciel. (3:5)
هُوَ الَّذِي يُصَوِّرُكُمْ فِي الْأَرْحَامِ كَيْفَ يَشَاءُ لَا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
C'est Lui qui vous donne forme dans les matrices, comme Il veut. Point de Dieu, que Lui, le puissant, le sage. (3:6)
Ce verset nous rappelle que les péchés trouvent leur origine dans l'oubli : en effet, l'homme tend vers les péchés lorsqu'il oublie Dieu. Dieu est omniprésent, Il est partout, Il voit tout, Il entend tout. Rien ne ce cache donc de Dieu.
Selon certains exégètes, l'expression "Dieu vous donne forme dans les matrices" dans le verset 6 de la sainte sourate Al Amram est une allusion à l'ambryon humain, lorsqu'il prend forme dans le ventre maternel.
Et voici enfin le verset 7 de la sainte sourate Al Amram :
هُوَ الَّذِي أَنزَلَ عَلَيْكَ الْكِتَابَ مِنْهُ آيَاتٌ مُّحْكَمَاتٌ هُنَّ أُمُّ الْكِتَابِ وَأُخَرُ مُتَشَابِهَاتٌ فَأَمَّا الَّذِينَ فِي قُلُوبِهِمْ زَيْغٌ فَيَتَّبِعُونَ مَا تَشَابَهَ مِنْهُ ابْتِغَاءَ الْفِتْنَةِ وَابْتِغَاءَ تَأْوِيلِهِ وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلَّا اللَّـهُ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْمِ يَقُولُونَ آمَنَّا بِهِ كُلٌّ مِّنْ عِندِ رَبِّنَا وَمَا يَذَّكَّرُ إِلَّا أُولُو الْأَلْبَابِ
C'est Dieu qui sur tout a fait descendre le Livre : il s'y trouve des versets solides, - qui sont la Prescriptions-mère, - et d'autres qui peuvent prêter au doute. Les gens, donc, qui ont le dévoiement au coeur, en quête de dissension et en quête d'interprétation, y cherchent ce qui prête au doute, - alors que nul n'en sait l'interprétation, que Dieu ; - et ceux qui sont bien enracinés en la science disent : Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! Mais seuls ne se rappellent sans cesse, que les doués d'intelligence. (3:7)
Ce verset nous dit que parmi les versets coraniques, des versets solides qui sont des prescriptions-mères. Il s'agit, en fait, des versets clairs et transparents dont la signification est tout à fait claire. Ces "versets solides" font l'essentiel du Livre saint et peuvent nous servir d'appui pour comprendre le sens des autres versets du noble Coran.
Par ailleurs, comme nous le dit le verset 7 de la sainte sourate Al Amram, il y a dans le Livre saint, des versets équivoques ou mabigus dont la signification est beaucoup plus compliquée, difficile à comprendre pour la plupart des gens.
Ce sont des versets qui ont besoin d'interprétations et de commentaires par les spécialistes notamment des oulémans et des exégètes du noble Coran.
Cependant, comme nous le dit ce même verset, des gens qui veulent égarer les gens, laissent les versets solides et tentent de présenter une interprétation erronée des versets équivoques et ambigus, tandis que seul Dieu sait le vrais sens de ces versets, et même les exégètes les plus renommés du noble Coran ne connaissent pas parfois tous les sens cachés de ces versets.
Ce verset 7 nous indique donc que l'un des plus grands maux qu'un homme peut faire à ses semblables est de les tromper sur les vérités de la religion et du Livre saint.
رَبَّنَا لَا تُزِغْ قُلُوبَنَا بَعْدَ إِذْ هَدَيْتَنَا وَهَبْ لَنَا مِن لَّدُنكَ رَحْمَةً إِنَّكَ أَنتَ الْوَهَّابُ
Lui en vérité, le mainteneur de la justice. Point de Dieu, que Lui, le puissant; le sage ! Oui, la religion, aux yeux de Dieu, c'est la soumission. Ceux à qui le Livre a été apporté, disent : Seigneur ! ne fais pas dévier nos cœurs après que Tu nous as guidés ; et donne-nous miséricorde de Ta part/ Oui, Tu es, Toi, le grand donateur ! (3:8)
رَبَّنَا إِنَّكَ جَامِعُ النَّاسِ لِيَوْمٍ لَّا رَيْبَ فِيهِ إِنَّ اللَّـهَ لَا يُخْلِفُ الْمِيعَادَ
Seingeur! Oui, c'est Toi qui rassembleras les gens, un jour, - en quoi il n'y a point de doute ! – Dieu, vraiment, ne manque pas au rendez-vous. (3:9)
Comme nous l'avons dit, Dans les passages précédents, selon la vision coranique les savants se divisent en deux groupes, face aux vérités exprimées dans le saint Coran : les premiers sont ceux qui se soumettent à la volonté et à la sagesse divine, et qui s'efforcent de connaître de mieux en mieux la vérité céleste.
Par contre, il y en a d'autres qui se sont égarés et qui cherchent à falsifier le sens profonds des versets coraniques, pour égarer ainsi les fidèles. Comme nous le disent ces versets, le vrai sens de la religion, selon l'Islam, est la soumission à Dieu. Face à cette grande vérirté, les savants qui se soumettent à Dieu, inviquent leur Seigneur, pour qu'Il les protège de toute dérive et de tout égarement. Ils disent : Seigneur! C'est Toi qui rassemble un jour les gens, en quoi il n'y a point de doute.
Ces gens-là sont donc ceux qui croient à la résurrection et au jour du Jugement dernier. Ils savent donc qu'ils devront répondre un jour de ce qu'ils ont fait sur Terre. Cette croyance profonde les empêche par conséquent de se laisser égarer par les ennemis de Dieu.
Voici maintenant les versets 10 à 12 de la sainte sourate Al Amram :
إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا لَن تُغْنِيَ عَنْهُمْ أَمْوَالُهُمْ وَلَا أَوْلَادُهُم مِّنَ اللَّـهِ شَيْئًا وَأُولَـٰئِكَ هُمْ وَقُودُ النَّارِ
Non ! Ceux qui mécroient, ni leurs biens ni leurs enfants ne les mettront aucunement au large vis-à-vis de Dieu. Ceux-là sont du combustibles pour le Feu. (3:10)
كَدَأْبِ آلِ فِرْعَوْنَ وَالَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ كَذَّبُوا بِآيَاتِنَا فَأَخَذَهُمُ اللَّـهُ بِذُنُوبِهِمْ وَاللَّـهُ شَدِيدُ الْعِقَابِ
Comme la famille de Pharaon et ceux qui furent avant eux ! Ils avaient traité de mensonges Nos signes. Dieu donc les saisit, pour leurs péchés. Et Dieu est dur en poursuite ! (3:11)
قُل لِّلَّذِينَ كَفَرُوا سَتُغْلَبُونَ وَتُحْشَرُونَ إِلَىٰ جَهَنَّمَ وَبِئْسَ الْمِهَادُ
Dis à ceux qui mécroient : On vous dominera bientôt ; et vous serez rassemblés vers la Géhenne. Et quel mauvais lit ! (3:12)
Dans ces versets, Dieu s'adresse à son messager ainsi qu'à tous les croyants pour les rassurer en ce qui concerne la faiblesse des mécréants face à la puissance du Seigneur, malgré leur nombre et leur puissance matérielle qui pourraient impressionner quelque temps la communauté des fidèles.
Ces versets 10 à 12 de la sainte sourate Al Amram, nous donnent donc plusieurs leçons :
Ce sont les mécréants qui s'appuient sur leurs biens et leurs puissances terrestres, les vrais fidèles ne s'appuient que sur leurs liens avec le Seigneur.
Voici enfin le verset 13 de la sainte sourate Al Amram :
قَدْ كَانَ لَكُمْ آيَةٌ فِي فِئَتَيْنِ الْتَقَتَا فِئَةٌ تُقَاتِلُ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ وَأُخْرَىٰ كَافِرَةٌ يَرَوْنَهُم مِّثْلَيْهِمْ رَأْيَ الْعَيْنِ وَاللَّـهُ يُؤَيِّدُ بِنَصْرِهِ مَن يَشَاءُ إِنَّ فِي ذَٰلِكَ لَعِبْرَةً لِّأُولِي الْأَبْصَارِ
Ç'a été pour vous un signe que ces deux bandes qui se rencontrèrent : l'une combattait dans le sentier de Dieu ; et l'autre, qui était mécréants, l'aperçut, à vue de Son d'œil, le double d'elle-même. Or Dieu secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un sujet de réflexion, vraiment, pour les doués de clairvoyance ! (3:13)
Selon la plupart des exégètes du saint Coran, ce verset coranique évoque la guerre de Badr, survenue, deux ans après l'Hégire du noble messager de Dieu de la Mecque à Médine; guerre qui eut lieu entre les musulmans et les païens de la Mecque. L'armée des Mécquois comptait mille hommes tandis que les combattants musulmans n'en comptaient que 313.
Ce verset souligne que Dieu a secouru les musulmans en remplissant le cœur des mécréants de peur.
زُيِّنَ لِلنَّاسِ حُبُّ الشَّهَوَاتِ مِنَ النِّسَاءِ وَالْبَنِينَ وَالْقَنَاطِيرِ الْمُقَنطَرَةِ مِنَ الذَّهَبِ وَالْفِضَّةِ وَالْخَيْلِ الْمُسَوَّمَةِ وَالْأَنْعَامِ وَالْحَرْثِ ذَٰلِكَ مَتَاعُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا وَاللَّـهُ عِندَهُ حُسْنُ الْمَآبِ
On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu'on désire : femmes, enfants, trésors d'or et d'argent, chevaux marqués, animaux et champ ; tout cela est objet de jouissance temporaire, pour la vie présente. Alors que près de Dieu, il y a belle retraite. (3:14)
Dieu créa les hommes et les femmes et créa pour eux, tout ce dont ils ont besoin sur la terre. Certes, le Créateur connaît mieux que quiconque les besoins physiques, instinctifs et mentaux des humains.
Dieu connaît tous les besoins des hommes et des femmes dans leur existence terrestres, et Il met à leur disposition les moyens licites et légitimes pour qu'ils satisfassent à leur désirs et besoins individuels et sociaux.
Ce verset nous apprend que le désir charnel et instinctif existe dans chaque individu, car il s'agit des besoins vitaux, dont dépendent la subsistance et la survie de l'espèce ainsi que son bien-être et son bonheur terrestre.
Voici maintenant le verset 15 de la sainte sourate Al Amram :
قُلْ أَؤُنَبِّئُكُم بِخَيْرٍ مِّن ذَٰلِكُمْ لِلَّذِينَ اتَّقَوْا عِندَ رَبِّهِمْ جَنَّاتٌ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا وَأَزْوَاجٌ مُّطَهَّرَةٌ وَرِضْوَانٌ مِّنَ اللَّـهِ وَاللَّـهُ بَصِيرٌ بِالْعِبَادِ
O Prophète ! Dis aux gens : Puis-je vous apprendre quelque chose de meilleur en piété, il est auprès de leur Seigneur, des jardins sous quoi coulent les ruisseaux, - ils y demeureront éternellement, - et aussi des femmes pures et l'agrément de Dieu. Et Dieu est observateur sur les Esclaves. (3:15)
Ce verset nous apprend que les vrais fidèles ne se contentent jamais des désirs matériels du monde d'ici-bas, mais qu'ils s'efforcent d'obtenir la grâce de leur Créateur.
الَّذِينَ يَقُولُونَ رَبَّنَا إِنَّنَا آمَنَّا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَقِنَا عَذَابَ النَّارِ
Et Dieu est observateur sur les Esclaves qui disent : O notre Seigneur, nous avons cru en vérité pardonne-nous donc nos péchés et protège-nous du châtiment du Feu. (3:16)
الصَّابِرِينَ وَالصَّادِقِينَ وَالْقَانِتِينَ وَالْمُنفِقِينَ وَالْمُسْتَغْفِرِينَ بِالْأَسْحَارِ
Eux , les endurants, les véridiques, les gens de dévotion, les libéraux, ceux qui implorent pardon à chaque lever de l'aube. (3:17)
Dans le verset 16 , le noble Coran donne la parole aux Esclaves de Dieu, c'est-à-dire les pieux qui se sont soumis au Seigneur. Ils invoquent la clémence du Seigneur et se repentissent des péchés qu'ils ont commis.
Ce verset nous dit donc clairement que les pieux ne sont pas des gens infaillibles et qu'ils ne sont pas à l'abri des tentations sataniques.
Mais, il existe entre les pieux et les pécheurs, deux grandes différences : Pour eux le péché ne devient pas une habitude. Et chaque fois qu'ils commettent un péché, contrairement aux pécheurs, habitués à pécher, ils se repentissent.
شَهِدَ اللَّـهُ أَنَّهُ لَا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ وَالْمَلَائِكَةُ وَأُولُو الْعِلْمِ قَائِمًا بِالْقِسْطِ لَا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
Dieu atteste – et aussi les anges et les doués de science, - qu'il n'y a point de Dieu, que Lui, en vérité, le mainteneur de la justice. Point de Dieu, que Lui, le puissant, le sage ! (3:18)
Dans ce verset, Dieu s'adresse à son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et à tous les musulmans pour qu'ils n'y a de Dieu, que le Dieu unique. En effet, Dieu appelle et son messager et les fidèles à ne pas se laisser tromper par la mécréance des infidèles. Selon ce verset, Dieu, les anges et les savants les plus doués attestent que Dieu est unique.
Ce verset nous apprend que la meilleure preuve de l'unicité de Dieu Tout Puissant est l'ordre sublime qui existe dans le monde de la création et l'harmonie parfaite qui y règne.
Par ailleurs, les sciences ont une grande valeur lorsqu'elles servent d'un moyen permettant la connaissance de Dieu.
إِنَّ الدِّينَ عِندَ اللَّـهِ الْإِسْلَامُ وَمَا اخْتَلَفَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ إِلَّا مِن بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْعِلْمُ بَغْيًا بَيْنَهُمْ وَمَن يَكْفُرْ بِآيَاتِ اللَّـهِ فَإِنَّ اللَّـهَ سَرِيعُ الْحِسَابِ
Oui, la religion, aux yeux de Dieu, c'est la Soumission. Ceux à qui le Livre a été proté ne se sont disputés, rebelles qu'ils étaient, qu'après que science leur fut venue. Et quiconque mécroit aux signes de Dieu, alors Dieu est prompt à prendre compte ! S'ils argumentent contre toi, dis : j'ai soumis à Dieu mon visage, moi et ceux qui m'ont suivi. (3:19)
فَإِنْ حَاجُّوكَ فَقُلْ أَسْلَمْتُ وَجْهِيَ لِلَّـهِ وَمَنِ اتَّبَعَنِ وَقُل لِّلَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ وَالْأُمِّيِّينَ أَأَسْلَمْتُمْ فَإِنْ أَسْلَمُوا فَقَدِ اهْتَدَوا وَّإِن تَوَلَّوْا فَإِنَّمَا عَلَيْكَ الْبَلَاغُ وَاللَّـهُ بَصِيرٌ بِالْعِبَادِ
Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu'aux Gentils : Avez-vous embrassé la soumission ? S'ils embrassent la Soumission, ils sont bien guidés. Et s'ils tournent le dos. A toi de transmettre. Rien d'autre. Et Dieu est observateur sur les Esclaves. (3:20)
A l'époque du vénéré Moïse (béni soit-il), à l'époque du vénéré Jésus Christ (béni soit-il), ainsi que les autres prophètes, la religion, unique, dans la vision islamique, les croyants devaient se soumettre aux messagers de Dieu et aux écritures saintes.
Pourtant, après l'avènement de l'Islam, Dieu appelle les adeptes de toues les religions monothéistes à se convertir à l'Islam et suivre l'enseignement du noble prophète de l'Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dans la vision islamique, les vénéré prophètes de Dieu, Moïse, Jésus Christ, et le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur eux tous), appelaient les gens à une seule religion divine.
Le verset 19 nous apprend qu'en Islam, la religion est la soumission. Dieu du vénéré Mohammad est le même que pour le vénéré Moïse et le vénéré Jésus. Par conséquent, ceux qui croient en Dieu unique et aux prophètes de Dieu, doivent se convertir à l'Islam.
Ces versets 19 et 20 nous apprennent que la jalousie et le fanatisme sont les sources de la plupart des divergences qui existent parmi les gens, et qu'il n'existe pas de différence fondamentale parmi les religions divines.
Ces versets appellent les musulmans à inviter les adeptes d'autres religions divines à se convertir à l'Islam.
إِنَّ الَّذِينَ يَكْفُرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ وَيَقْتُلُونَ النَّبِيِّينَ بِغَيْرِ حَقٍّ وَيَقْتُلُونَ الَّذِينَ يَأْمُرُونَ بِالْقِسْطِ مِنَ النَّاسِ فَبَشِّرْهُم بِعَذَابٍ أَلِيمٍ
Oui, ceux qui mécroient aux signes de Dieu et tuent sans droit les prophètes et tuent ceux des gens qui commandent la justice, annonce-leur un châtiment douloureux. (3:21)
أُولَـٰئِكَ الَّذِينَ حَبِطَتْ أَعْمَالُهُمْ فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَةِ وَمَا لَهُم مِّن نَّاصِرِينَ
C'est eux dont les œuvres ont été rendues vaines ici-bas comme dans l'au-delà. Et pour eux, pas de secoureurs ! (3:22)
Selon la vision coranique, les actes qu'effectuent les gens, reflètent directement ou indirectement leurs pensées. Celui qui refuse d'accepter la vérité, s'oppose dans ses actes à la vérité et à la justice, et tente également d'égarer les autres. C'est pourquoi ces versets évoquent les gens qui tuèrent les prophètes de Dieu et ceux qui commandaient à la justice.
Le verset 22 annonce le châtiment divin pour ces égarés criminels, car dans l'au-delà il n'y aura aucun secours pour ces pécheurs.
Ces versets appellent les fidèles à se protéger contre l'égarement. Par ailleurs, celui qui se met dans le sentier de Dieu devra s'efforcer à contribuer à l'établissement de la justice sur la terre, tout comme le vénéré Imam Hossein (béni soit-il) et ses compagnons qui sacrifièrent leur vie pour la justice.
أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِينَ أُوتُوا نَصِيبًا مِّنَ الْكِتَابِ يُدْعَوْنَ إِلَىٰ كِتَابِ اللَّـهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ ثُمَّ يَتَوَلَّىٰ فَرِيقٌ مِّنْهُمْ وَهُم مُّعْرِضُونَ
Ne les as-tu pas vue ceux à qui on avait donné une part du Livre, et qui ont été invités au Livre de Dieu pour qu'il soit leur juge ? Puis un groupe des leurs tourne le dos : des indifférents. (3:23)
ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ قَالُوا لَن تَمَسَّنَا النَّارُ إِلَّا أَيَّامًا مَّعْدُودَاتٍ وَغَرَّهُمْ فِي دِينِهِم مَّا كَانُوا يَفْتَرُونَ
Oui, c'est parce qu'ils disent : le Feu ne nous touchera point. Et ce qu'ils calomnient les trompes, en leur religion. (3:24)
Comme nous l'avons évoqué, Dans les passages précédents, qu'à l'époque de l'avènement de l'Islam, les juifs, surtout leurs religieux avaient compris totalement que l'Islam était une religion divine, cependant ils s'abstenaient de le reconnaître, par jalousie et par animosité envers le Messager de Dieu, le vénéré Mohammad
(Que le salut de Dieu soit sur et sur ses descendants).
Dans le verset 23, Dieu s'adressé à Son prophète et lui dit : "Si ces gens-là ne se convertissent pas à ta religion, ne t'en soucie pas, car ils ne respectent même pas la leur."
Ce verset évoque le jour où un certain nombre de juifs virent consulter le prophète de l'Islam sur un verdict de la Thorah. En effet, l'un des leurs avait commis l'adultère, et selon la Thorah il devait être condamné à mort. Ors ils souhaitaient que le prophète de l'Islam rejette le verdict de la Thorah. Mais lorsqu'ils virent que le vénéré messager de Dieu confirma le verdict de la Thorah, ils dérobèrent l'ordre de leur propre religion.
Selon cette vision coranique, l'origine de ces dérives était l'orgueil et un sentiment de supériorité parmi les Israélites. Ils se croyaient le peuple élu par Dieu et supérieurs aux autres races et aux autres religions.
Ces versets nous apprennent que les croyances religieuses les plus profondes sont mises à l'épreuve lorsqu'il s'agit de l'obéissance aux inscriptions sacrées de la religion qui se heurtent apparemment aux intérêts personnels des gens.
Par ailleurs, l'orgueil et l'égoïsme sont interdits, surtout dans les questions religieuses et enfin, il ne faut pas oublier que les hommes sont égaux devant Dieu.
Voici maintenant le verset 25 de la sainte sourate Al Amran :
فَكَيْفَ إِذَا جَمَعْنَاهُمْ لِيَوْمٍ لَّا رَيْبَ فِيهِ وَوُفِّيَتْ كُلُّ نَفْسٍ مَّا كَسَبَتْ وَهُمْ لَا يُظْلَمُونَ
Eh bien, que sera-ce, quand Nous les aurons rassemblés, en un jour sur quoi il n'y a point de doute, et que chaque homme sera pleinement remboursé de ce qu'il aura gagné ? Et on ne leur manquera point ! (3:25)
Suite aux versets précédents qui ont dévoilé les croyances erronées des Israélites, ce verset 25 nous évoque qu'aux yeux de Dieu, tous les gens sont égaux. Chaque individu sera récompensé pour ses bienfaits et châtié pour ses mauvais actes, au jour du Jugement dernier. Certes, il n'y a devant la cour de Dieu, aucun privilège pour tel ou tel peuple, race ou religion. Dieu juge les gens selon les principes de la justice.
قُلِ اللَّـهُمَّ مَالِكَ الْمُلْكِ تُؤْتِي الْمُلْكَ مَن تَشَاءُ وَتَنزِعُ الْمُلْكَ مِمَّن تَشَاءُ وَتُعِزُّ مَن تَشَاءُ وَتُذِلُّ مَن تَشَاءُ بِيَدِكَ الْخَيْرُ إِنَّكَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
Dis : O Dieu, maître de royauté, Tu donnes la royauté à qui Tu veux, et Tu arraches la royauté à qui Tu veux, et Tu donnes puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main. Oui, Tu es capable à tout. (3:26)
تُولِجُ اللَّيْلَ فِي النَّهَارِ وَتُولِجُ النَّهَارَ فِي اللَّيْلِ وَتُخْرِجُ الْحَيَّ مِنَ الْمَيِّتِ وَتُخْرِجُ الْمَيِّتَ مِنَ الْحَيِّ وَتَرْزُقُ مَن تَشَاءُ بِغَيْرِ حِسَابٍ
Tu fais que la nuit s'imbrique au jour et Tu fais que le jour s'imbrique à la nuit, et Tu fais sortir du mort le vivant et Tu fais sortir du vivant le mort. Et Tu attribues à qui Tu veux, sans compter. (3:27)
Dans ces versets, le noble Coran s'adresse de nouveau au vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et à tous les musulmans et leur dit que Dieu est la source de toute puissance. C'est Lui qui permit aux musulmans de s'emparer de la ville sainte de la Mecque, sans qu'il n'y ait ni guerre ni effusion du sang. C'est Lui qui permit aux musulmans de battre les empires perse et romain, pour que l'Islam se propage ensuite dans le monde entier.
Selon certains exégètes du noble Coran, ces versets de la sainte sourate Al Amran, prévoyait la victoire des musulmans sur les deux grands empires de l'époque, et ce au moment où l'Etat musulman n'existait que dans la ville de Médine.
Ce verset apprend aux musulmans qu'ils ne doivent jamais craindre la supériorité matérielle des ennemis. Ils doivent se confier entièrement au Créateur qui les soutiendrait et qui les protégerait contre les infidèles.
Ces versets de la sainte sourate Al Amran disent que pour assurer leur salut dans l'au-delà et leur bonheur et bien-être sur la terre, les fidèles doivent obéir à Dieu et aux traditions divines qui gèrent le monde de la création.
Par ailleurs, Dieu est le vrai maître des deux mondes et toute autre puissance n'est qu'éphémère et passagère.
لَّا يَتَّخِذِ الْمُؤْمِنُونَ الْكَافِرِينَ أَوْلِيَاءَ مِن دُونِ الْمُؤْمِنِينَ وَمَن يَفْعَلْ ذَٰلِكَ فَلَيْسَ مِنَ اللَّـهِ فِي شَيْءٍ إِلَّا أَن تَتَّقُوا مِنْهُمْ تُقَاةً وَيُحَذِّرُكُمُ اللَّـهُ نَفْسَهُ وَإِلَى اللَّـهِ الْمَصِيرُ
Que les croyants ne prennent pas, pour patrons, des mécréants au lieu des croyants ! Quiconque le fait n'est de Dieu en rien : à moins que vous ne craignez d'eux quelque crainte. Dieu vous met en garde sur Lui-même. Et c'est vers Dieu qu'est le devenir. (3:28)
قُلْ إِن تُخْفُوا مَا فِي صُدُورِكُمْ أَوْ تُبْدُوهُ يَعْلَمْهُ اللَّـهُ وَيَعْلَمُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ وَاللَّـهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
Dis : Cachez ce qui dans vos poitrines ou divulguez-le, Dieu le sait. Et Il sait tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre. Dieu est capable à tout. (3:29)
Le verset 28 détermine l'attitude que les musulmans doivent adopter par rapport aux mécréants. Ils ne doivent pas prendre les mécréants comme patrons : cette attitude doit se définir donc sur la base de la croyance en Dieu. En Islam, c'est un critère beaucoup plus important que les liens familiaux, ethniques, tribaux ou raciaux. Par contre, les croyants doivent renforcer toujours leurs liens entre eux. Le renforcement de l'unité islamique est, en fait, une obligation religieuse. La communauté des fidèles ne doit jamais permettre que les mécréants étendent leur domination sur elle. En revanche, dans un milieu où les mécréants dominent, et où il n'existe pas de liberté d'expression, de religion et de culte, les musulmans, peu nombreux ou minoritaires, doivent rester prudents et agir de façon à ne pas mettre en péril leur sécurité, leur biens, leurs familles, ou la vie et les intérêts des autres musulmans. Ils doivent donc rester fidèles à leurs croyances, mais les cacher si nécessaire.
Loin d'être une hypocrisie, l'objectif d'une telle attitude est de protéger les musulmans contre tout danger. Par contre, si la religion de Dieu était directement menacée, il faudrait être prêt à tout sacrifier pour la défendre, tout comme le Prince des martyrs, le vénéré Imam Hossein (béni soit-il) et ses fidèles compagnons qui sacrifièrent leur vie pour défendre la religion sacrée du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Ces versets 28 et 29 de la sainte sourate Al Amram nous apprennent donc qu'il ne faut pas permettre aux mécréants de dominer la communauté musulmane. Par ailleurs, il est permis de cacher ses croyances religieuses, sous certaines conditions, lorsque l'expression des idées religieuses risquerait de mettre en péril la vie et les intérêts des musulmans et des musulmanes.
Voici maintenant le verset 30 de la sainte sourate Al Amram :
يَوْمَ تَجِدُ كُلُّ نَفْسٍ مَّا عَمِلَتْ مِنْ خَيْرٍ مُّحْضَرًا وَمَا عَمِلَتْ مِن سُوءٍ تَوَدُّ لَوْ أَنَّ بَيْنَهَا وَبَيْنَهُ أَمَدًا بَعِيدًا وَيُحَذِّرُكُمُ اللَّـهُ نَفْسَهُ وَاللَّـهُ رَءُوفٌ بِالْعِبَادِ
Le jour où chaque homme trouvera là devant lui tout ce qu'il aura fait de bien et tout ce qu'il aura fait de mal, il souhaitera qu'il y ait entre lui et cela long délai ! Dieu vous met en garde contre Lui-même. Dieu est doux avec les Esclaves. (3:30)
Ce verset est, selon les exégètes de l'écriture sainte, un avertissement à l'adresse de tous les croyants pour qu'ils n'oublient pas que leurs œuvres et actes, bon ou mauvais, ne seront pas anéantis. Par contre, dans l'au-delà, et au jour du Jugement dernier, chaque individu devra répondre de ses actes devant la cour céleste : il sera récompensé pour ses œuvres bonnes, et châtié pour ses mauvais actes et ses péchés.
Ce verset coranique nous rappelle que ce qui pourrait nous paraître beau dans ce monde ici-bas, pourrait devenir une pure répugnance dans l'au-delà, si c'est un péché. En outre, ce verset nous rappelle la clémence et la miséricorde du Créateur qui avertit Ses esclaves contre les dangers qui risquent de leur nuire.
Voici enfin les versets 31 et 32 de la sourate Al Amram :
قُلْ إِن كُنتُمْ تُحِبُّونَ اللَّـهَ فَاتَّبِعُونِي يُحْبِبْكُمُ اللَّـهُ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَاللَّـهُ غَفُورٌ رَّحِيمٌ
Dis : Si vous avez toujours aimé Dieu, suivez-moi. Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés ; et Dieu est pardonneur, miséricordieux. (3:31)
قُلْ أَطِيعُوا اللَّـهَ وَالرَّسُولَ فَإِن تَوَلَّوْا فَإِنَّ اللَّـهَ لَا يُحِبُّ الْكَافِرِينَ
Dis : Obéissez à Dieu et au messager. Et si vous tournez le dos … alors non, Dieu n'aime pas les mécréants ! (3:32)
Ces versets nous rappellent que les fausses prétentions pourront porter atteinte aux croyances religieuses. En effet, il y a des gens très prétentieux qui se croient supérieurs aux autres, en ce qui concerne la foi en Dieu. Ils prétendent que leurs croyances sont tellement profondes qu'ils n'auraient plus besoin de l'expression extérieure de leur foi. Mais est-il possible d'obéir à Dieu, sans obéir à Son messager?
Les instructions sacrées de l'Islam nous présentent un ensemble parfait de règles de conduite qui déterminent le mode de vie des musulmans et des musulmanes. Pourra-t-on prétendre être musulman ou musulmane, sans respecter ces règles ?
Ces versets nous apprennent donc que l'obéissance au messager de Dieu est aussi nécessaire que l"obéissance au Seigneur. En outre, la foi et les croyances intérieures ne suffisent pas, et il faut des actes pour les prouver.
إِنَّ اللَّـهَ اصْطَفَىٰ آدَمَ وَنُوحًا وَآلَ إِبْرَاهِيمَ وَآلَ عِمْرَانَ عَلَى الْعَالَمِينَ
Oui, Dieu a élu Adam et Noé et la famille d'Abraham et la famille d'Amram au-dessus des mondes, (3:33)
ذُرِّيَّةً بَعْضُهَا مِن بَعْضٍ وَاللَّـهُ سَمِيعٌ عَلِيمٌ
En tant que descendance, ils sont les uns des autres. Et Dieu entend, Il sait. (3:34)
Le nom de la sourate Al Amram a été tiré des versets 33 et 34 de cette sourate qui dit que Dieu élut Adam, Noé et la famille d'Abraham et la famille d'Amram, en tant que Ses messagers. Amram fut le père du vénéré Moïse (béni soit-il), mais c'est aussi le nom du père de la vénéré Marie (bénie soit-elle).
La famille d'Amram est donc à la fois la famille de deux grands prophètes de Dieu, les vénérés Moïse et Jésus (bénis soient-ils).
Ce verset nous apprend qu'avant l'avènement de l'Islam, Dieu avait envoyé de nombreux messagers pour guider les gens. Ces messagers furent élus, par Dieu, parmi les meilleures personnes. Le critère de cette désignation est le privilège qu'accorde Dieu à certains de Ses serviteurs par rapport aux autres. En outre, ces individus devinrent des messagers de Dieu Tout Puissant, grâce à leur propre personnalité et à leur élévation spirituelle. Ceci dit, pour mériter ce rang élevé, les messagers eurent à la fois des privilèges divins mais aussi des mérites personnels, pour pouvoir accepter la responsabilité de porter les messagers de Dieu à leurs semblables.
Parmi ces privilèges divins, les versets 33 et 34 de la sainte sourate Al Amram nous indiquent que Dieu élut Ses messagers parmi une grande famille qui commença avec Adam et Noé, et que les autres messagers furent des descendants du vénéré Abraham et du vénéré Amram, dont le vénéré Moïse, le vénéré Jésus et le vénéré Mohammad, dernier messager de Dieu (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Ces versets nous disent également que tous les individus ne sont pas au même niveau en ce qui concerne leur élévation spirituelle, d'autant plus que les patrimoines génétiques sont parfois à l'origine de certaines capacités morales et spirituelles.
Voici maintenant les versets 35 et 36 de la sainte sourate Al Amram :
إِذْ قَالَتِ امْرَأَتُ عِمْرَانَ رَبِّ إِنِّي نَذَرْتُ لَكَ مَا فِي بَطْنِي مُحَرَّرًا فَتَقَبَّلْ مِنِّي إِنَّكَ أَنتَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ
Et cette amramite, quand elle dit : Oui, Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte donc, de moi. Oui Tu es, Toi, Celui qui entend, qui sait ! (3:35)
فَلَمَّا وَضَعَتْهَا قَالَتْ رَبِّ إِنِّي وَضَعْتُهَا أُنثَىٰ وَاللَّـهُ أَعْلَمُ بِمَا وَضَعَتْ وَلَيْسَ الذَّكَرُ كَالْأُنثَىٰ وَإِنِّي سَمَّيْتُهَا مَرْيَمَ وَإِنِّي أُعِيذُهَا بِكَ وَذُرِّيَّتَهَا مِنَ الشَّيْطَانِ الرَّجِيمِ
Puis, lorsqu'elle en eut accouché; elle dit : Seigneur, voilà que j'ai accouché; et c'est d'une fille; Or Dieu savait mieux qu'elle de quoi elle avait accouché !
Un garçon ça n'aurait pas été comme une fille ! Oui, et je l'ai nommé Marie. Oui, et je la place, ainsi que sa descendance sous Ta protection contre le Diable banni. (3:36)
Ces versets 35 et 36 nous relatent le début de l'histoire de la vénérée Marie (bénie soit-elle), et de sa naissance.
Amram et Zacharie furent tous deux des messagers de Dieu, et comptaient des personnalités très vénérées et respectées parmi les Israélites. Ils se marièrent avec deux sœurs, mais ils n'eurent pas d'enfants, ni l'un ni l'autre, jusqu'à ce que l'épouse d'Amram invoqua Dieu et Lui demanda de lui donner un enfant. Elle disait que si elle avait un garçon, elle en ferait un serviteur dans le temple de Jérusalem.
Mais lorsqu'elle accoucha, elle eut une fille. Comment une fille pourrait entrer dans le temple de Jérusalem ? Dieu répondit ainsi à cette inquiétude : c'est Dieu qui décide du sort des gens. Ainsi, une fille pourrait remplacer un garçon, même à l'intérieur du temple, une fille pure et pieuse qui sera plus tard la mère du grand prophète de Dieu, le vénéré Jésus (béni soit-il).
Voici enfin le verset 37:
فَتَقَبَّلَهَا رَبُّهَا بِقَبُولٍ حَسَنٍ وَأَنبَتَهَا نَبَاتًا حَسَنًا وَكَفَّلَهَا زَكَرِيَّا كُلَّمَا دَخَلَ عَلَيْهَا زَكَرِيَّا الْمِحْرَابَ وَجَدَ عِندَهَا رِزْقًا قَالَ يَا مَرْيَمُ أَنَّىٰ لَكِ هَـٰذَا قَالَتْ هُوَ مِنْ عِندِ اللَّـهِ إِنَّ اللَّـهَ يَرْزُقُ مَن يَشَاءُ بِغَيْرِ حِسَابٍ
Son Seigneur, donc, l'accueillit du meilleur accueil, et Il la fit croître de la plus belle croissance. Et Il a confia à Zacharie. Chaque fois que Zacharie entrait près d'elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d'elle une portion. Il dit : O Marie, comment as-tu eu cela ? Elle dit : C'est de la part de Dieu? Oui, Dieu fait attribution à qui Il veut, sans compter. (3:37)
Marie (bénie sot-elle) grandit et fut toujours protégée par son Seigneur. Sa mère l'amena alors à Jérusalem et la confia aux Religieux juifs qui géraient le temple de la ville sainte.
Elle leur dit que cette fille pure était un don du Ciel et qu'elle fut la fille du vénéré Amram (béni soit-il) qui avait décédait avant la naissance de Marie.
Les responsables du temple confièrent alors la jeune Marie au vénéré Zacharie (béni soit-il).
Ce verset nous relate que Marie grandit dans le temple juif où elle consacrait tout son temps à la prière, de sorte qu'elle oubliait souvent d'aller boire ou manger. Or, chaque fois que le vénéré Zacharie (béni soit-il) se rendait auprès de Marie, lorsqu'elle priait, il voyait qu'il y avait auprès d'elle un plat plein de nourriture. "D'où vient ce repas?', demandait-il. Et Marie lui répondait : "C'est de la part de Dieu".
هُنَالِكَ دَعَا زَكَرِيَّا رَبَّهُ قَالَ رَبِّ هَبْ لِي مِن لَّدُنكَ ذُرِّيَّةً طَيِّبَةً إِنَّكَ سَمِيعُ الدُّعَاءِ
Et alors, Zacharie en appelle à son Seigneur, et dit : O mon Seigneur, donne-moi, de Ta part, excellente descendance. Oui, Tu es Celui qui entend la prière. (3:38)
فَنَادَتْهُ الْمَلَائِكَةُ وَهُوَ قَائِمٌ يُصَلِّي فِي الْمِحْرَابِ أَنَّ اللَّـهَ يُبَشِّرُكَ بِيَحْيَىٰ مُصَدِّقًا بِكَلِمَةٍ مِّنَ اللَّـهِ وَسَيِّدًا وَحَصُورًا وَنَبِيًّا مِّنَ الصَّالِحِينَ
Alors les anges l'appelèrent pendant que, debout, il célébrait l'Office dans le Sactuaire : Voilà que Dieu t'annonce Jean, confirmateur d'un Verbe de Dieu, un chef, un chaste, un prophète, du nombre des gens de bien. (3:39)
La vénérée Marie, lorsqu'elle était une jeune fille, avait été confiée par sa mère aux hommes religieux dans le grand temple de Jérusalem où elle passait tout son temps à la prière et à l'adoration de Dieu.
Pendant ses longues prières, Marie oubliait souvent aller chercher à manger ou à boire. Mais chaque fois que le vénéré Zacharie se rendait auprès d'elle, il voyait à côté de Marie un plat plein de repas et de fruits. "Qui t'a envoyé ce plat?", demandait-il. Et chaque fois la vénérée Marie (bénie soit-elle) répondait : "Cela vient de la part du Seigneur."
Zacharie (béni soit-il) se souvenait alors de la clémence de Dieu Tout Puissant.
Il demandait alors au Seigneur de donner à son épouse un enfant, comme Il avait donné à la mère de Marie, cette fille pure et pieuse.
Ces versets nous relatent alors qu'un jour, lorsque Zacharie était en train de prier, les anges de la cour céleste descendirent du ciel pour lui donner une bonne nouvelle : "Zacharie, Dieu donnera bientôt, à toi et à son épouse, un enfant, un garçon pur et pieux. Ce garçon sera nommé Jean.
Les anges dire à Zacharie que ce garçon reconnaîtra le prophète de son temps, à savoir Jésus Christ (béni soit-il), et il croira au message divin. Jean sera une personne respectée de tous les gens et il sera connu comme une personne juste, franc et de très bonne humeur. Dieu désignera Jean en temps que prophète pour qu'il appelle plus tard les gens à reconnaître la prophétie de Jésus Christ (béni soit-il).
Voici maintenant les versets 40 et 41 de la sainte sourate Al Amram :
قَالَ رَبِّ أَنَّىٰ يَكُونُ لِي غُلَامٌ وَقَدْ بَلَغَنِيَ الْكِبَرُ وَامْرَأَتِي عَاقِرٌ قَالَ كَذَٰلِكَ اللَّـهُ يَفْعَلُ مَا يَشَاءُ
Zacharie dit : O mon Seigneur, comment aurais-je un garçon maintenant que la vieillesse m'a atteint, et que ma femme est stérile ? (3:40)
قَالَ رَبِّ اجْعَل لِّي آيَةً قَالَ آيَتُكَ أَلَّا تُكَلِّمَ النَّاسَ ثَلَاثَةَ أَيَّامٍ إِلَّا رَمْزًا وَاذْكُر رَّبَّكَ كَثِيرًا وَسَبِّحْ بِالْعَشِيِّ وَالْإِبْكَارِ
Zacharie dit : Seigneur, fixe-moi un signe. Dieu dit : Ton signe, c'est que de trois jours tu ne pourras parler aux gens que par geste. Mais rappelle-toi bien ton Seigneur; et, soir et matin, chante pureté ! (3:41)
Bien que Zacharie (béni soit-il) ait demandé lui-même à Dieu de lui donner un enfant, mais il resta perplexe. Lui-même il fut vieux, et son épouse fut stérile. Comment pourrait-il donc avoir un enfant ?
Zacharie pensa un instant qu'il serait contre nature qu'il puisse avoir un enfant. Mais lorsque l'on croit à Dieu Tout Puissant, à Sa clémence et à Sa grâce, on s'aperçoit que rien n'est difficile pour Dieu. Cependant, le vénéré Zacharie demanda à Dieu de lui montrer un signe. Les anges lui dirent que pendant trois jours il serait incapable de parler.
Ces versets nous apprennent que la volonté de Dieu est au-dessus de tout, et s'Il le veut, un vieux et une stérile peuvent avoir un enfant.
وَإِذْ قَالَتِ الْمَلَائِكَةُ يَا مَرْيَمُ إِنَّ اللَّـهَ اصْطَفَاكِ وَطَهَّرَكِ وَاصْطَفَاكِ عَلَىٰ نِسَاءِ الْعَالَمِينَ
Et lorsque les anges dirent : Vraiment, ô Marie, Dieu t'a élue et purifié; Il t'a élue au-dessus des femmes des mondes. (3:42)
يَا مَرْيَمُ اقْنُتِي لِرَبِّكِ وَاسْجُدِي وَارْكَعِي مَعَ الرَّاكِعِينَ
O Marie, sois dévouée à ton Seigneur, et prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s'inclinent. (3:43)
La pureté, la pudeur, la prière et l'adoration de Dieu, firent que Dieu élit la vénérée Marie au-dessus de toutes les femmes des deux mondes. Les anges parlèrent à marie, et lui dirent que Dieu l'avait désignée pour qu'elle soit la mère d'un des plus grands prophètes de Dieu, à savoir le vénéré Jésus Christ (béni soit-il).
Ces versets nous évoquent que Dieu choisit toujours ses meilleures créatures pour les charger des grandes missions.
Par ailleurs, d'après ces versets, nous apprenons que les anges ne parlent pas uniquement aux prophètes de Dieu, mais aussi aux créatures pures et pieuses, comme la vénérée Marie (bénie soit-elle).
Et enfin ses versets nous rappelle le statut très élevé que l'Islam réserve aux femmes.
ذَٰلِكَ مِنْ أَنبَاءِ الْغَيْبِ نُوحِيهِ إِلَيْكَ وَمَا كُنتَ لَدَيْهِمْ إِذْ يُلْقُونَ أَقْلَامَهُمْ أَيُّهُمْ يَكْفُلُ مَرْيَمَ وَمَا كُنتَ لَدَيْهِمْ إِذْ يَخْتَصِمُونَ
Ce sont là des nouvelles de l’invisible, que Nous te révélons. Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames, à qui se chargerait de Marie ! Tu n’étais pas non plus là lorsqu’ils se disputaient. (3:44)
Ce verset nous rappelle, selon les exégètes du Livre saint, les reproches que faisaient les paeïns de la Mecque, à l’époque du noble messager de Dieu.
Ils niaient le Coran en tant que parole divine, révélée au vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descedants). Ils disaient que le Coran n’était qu’une série de récits que le Prophète avait appris des juifs.
Mais ce verset du Livre saint leur répond et révèle que certains récits coraniques, n’étaient totalement ou partiellement inconnus auparavant et que Dieu les a révélés pour la première fois au Prophète de l’Islam.
De même plusieurs détails dans le récit de la vénérée Marie (béni soit-elle) tel qu’il est relaté dans le Coran, étaient cachés de tout être humain, avant qu’ils soient révélés au vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
L’un de ces détails porte sur le séjour de Marie dans le temple juif de Jérusalem. En effet, le Coran nous apprend que tous les dignitaires religieux du temple voulaient se charger de la tutelle de Marie, et qu’ils de disputaient entre eux, car elle appartenait à l’une des familles les plus nobles des Israélites, celle d’Amram.
La révélation de ces vérités historiques cachées nous apprend donc que le Coran est la parole de Dieu et que le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ne connaissait ces vérités que grâce à la révélation divine.
إِذْ قَالَتِ الْمَلَائِكَةُ يَا مَرْيَمُ إِنَّ اللَّـهَ يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِّنْهُ اسْمُهُ الْمَسِيحُ عِيسَى ابْنُ مَرْيَمَ وَجِيهًا فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَةِ وَمِنَ الْمُقَرَّبِينَ
Quand les anges dirent : O Marie, voilà que Dieu t’annonce un Verbe de Sa part : son nom est l’Oint, Jésus fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés. (3:45)
Avec ce verset, commence alors l’histoire de la naissance du vénéré Jésus Christ –béni soit-il). Les anges descendirent du ciel est dirent à Marie qu’elle fut élue par Dieu, pour porter en elle, un enfant, qui serait l’un des plus grands messagers de Dieu.
Dans la vision coranique, le vénéré Jésus (béni soit-il) est non seulement un grand prophète de Dieu, mais un être unique dans le monde de la création dont la naissance, la vie et le retour vers le Créateur, sont signes évidents et extraordinaires de la Toute Puissance divine. Le verset 45 de la sourate Al Amram appelle Jésus : « Verbe de Dieu ». Ce n’est pas sans précédent dans le Livre saint, car le verset 109 de la sourate Al Kahf (La Grotte), 18ème sourate du Coran, toutes les créatures sont considérées comme « Verbes de Dieu », c’est-à-dire Ses signes.
Et voici le verset 46 de la sainte sourate Al Amram :
وَيُكَلِّمُ النَّاسَ فِي الْمَهْدِ وَكَهْلًا وَمِنَ الصَّالِحِينَ
Les anges dirent : Dans le berceau il parlera aux gens, tout comme en son âge mûr ; et il sera du nombre des gens de bien. (3:46)
Les anges prévinrent alors Marie (béni soit-il) de la naissance bientôt d’un fils. Mais Marie fut inquiète : elle n’avait pas d’époux, et elle craignait que les gens ne l’accuse de péché.
Pour la calmer, les anges lui dirent que l’enfant défendra lui-même la réputation de sa mère : Il parlera dans son berceau et confirmera la pureté de Marie.
Selon les commentateurs du Livre saint, ce verset nous apprend aussi que Dieu est capable à tout faire. Il peut donner un enfant à une mère sans époux, et Il peut faire parler un enfant dans son perceau.
Voici enfin le verset 47 :
قَالَتْ رَبِّ أَنَّىٰ يَكُونُ لِي وَلَدٌ وَلَمْ يَمْسَسْنِي بَشَرٌ قَالَ كَذَٰلِكِ اللَّـهُ يَخْلُقُ مَا يَشَاءُ إِذَا قَضَىٰ أَمْرًا فَإِنَّمَا يَقُولُ لَهُ كُن فَيَكُونُ
Marie dit : Seigneur ! Comment y aurait-il pour moi un enfant, quand aucun homme ne m’a touchée? Comme cela !, dit-Il. Dieu crée ce qu’Il veut : quand Il décide d’une chose, rien d’autre : Il dit « Soit » et c’est. Dieu est le Maître Tout Puissant de la création. Pour Lui, les moyens naturels et surnatuerls sont les mêmes. Lorsqu'il décide d'une chose, Il n'a rien d'autre qu'à dire "Soit", et c'est. (3:47)
وَيُعَلِّمُهُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَالتَّوْرَاةَ وَالْإِنجِيلَ
Et Dieu lui enseigne le Livre et la sagesse et la Thora et l’Evangile. (3:48)
وَرَسُولًا إِلَىٰ بَنِي إِسْرَائِيلَ أَنِّي قَدْ جِئْتُكُم بِآيَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ أَنِّي أَخْلُقُ لَكُم مِّنَ الطِّينِ كَهَيْئَةِ الطَّيْرِ فَأَنفُخُ فِيهِ فَيَكُونُ طَيْرًا بِإِذْنِ اللَّـهِ وَأُبْرِئُ الْأَكْمَهَ وَالْأَبْرَصَ وَأُحْيِي الْمَوْتَىٰ بِإِذْنِ اللَّـهِ وَأُنَبِّئُكُم بِمَا تَأْكُلُونَ وَمَا تَدَّخِرُونَ فِي بُيُوتِكُمْ إِنَّ فِي ذَٰلِكَ لَآيَةً لَّكُمْ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ
Et le voilà messager aux enfants d’Israël – et Jésus dit : En vérité, si je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Oui, pour vous je pétris de glaise une figure d’oiseau, puis je souffle dedans : et, par la permission de Dieu, c’est un oiseau. Et je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission de Dieu. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants ! (3:49)
Les versets précédents nous ont relaté comment Jésus (béni soit-il) parla, grâce à Dieu dans son berceau pour défendre la pureté de sa part. Ici, les versets 48 et 49 nous disent comment Jésus qui ne fut qu’un nouveau-né, placé dans son petit berceau, se présenta comme un prophète et le messager de Dieu pour les Israélites. Il fit présage de ses futurs miracles et il dit enfin que sa naissance surnaturelle, sa vie et ses miracles étaient des signes de la grandeur et de la puissance de Dieu pour les croyants.
Ces versets nous apprennent aussi que celui qui est élu par Seigneur pour guider ses semblables vers le bonheur matériel, le salut spirituel et la purification du corps et de l’âme doit être doté d’une série de vertus, surtout la sagesse, la raison et les connaissances très larges.
Outre les connaissances matérielles, cet « élu » est doté, grâce à Dieu, d’une connaissance de « l’invisible ».
Par ailleurs, chaque messager présentait, grâce à Dieu, des miracles en tant que signe de sa mission prophétique. En ce qui concerne le vénéré Jésus (que la paix et le salut de Dieu soit sur lui), sa naissance surnaturelle était déjà un miracle. En outre, dès sa naissance, lorsqu’il fut placé dans son berceau, il parla aux gens, confirma la pureté de sa mère, et se présenta comme nouveau prophète des Israélites.
Les miracles que jésus (béni soit-il) fit, grâce à Dieu, comptent parmi les plus célèbres relatés dans le noble Coran : Il guérit l’aveugle-né et le lépreux et il ressuscita les morts.
En enfin, rappelons que dans ce verset, le vénéré Jésus Christ est présenté comme « fils de marie ». Ainsi le Coran répond-il implicitement à ceux qui croient que Jésus (béni soit-il) était fils de Dieu. Or selon l’Islam, Dieu n’a jamais engendré et n’a pas été engendré non plus.
Voici maintenant les versets 50 et 51 de la sourate Al Amran :
وَمُصَدِّقًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيَّ مِنَ التَّوْرَاةِ وَلِأُحِلَّ لَكُم بَعْضَ الَّذِي حُرِّمَ عَلَيْكُمْ وَجِئْتُكُم بِآيَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ فَاتَّقُوا اللَّـهَ وَأَطِيعُونِ
Et me voici pour confirmer ce qu’il y a devant moi du fait de la Thora, et pour vous rendre licite partie de ce qui vous était interdit. Et je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur. Craignez Dieu, donc, et m’obéissez ! (3:50)
إِنَّ اللَّـهَ رَبِّي وَرَبُّكُمْ فَاعْبُدُوهُ هَـٰذَا صِرَاطٌ مُّسْتَقِيمٌ
Oui, Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le ; donc : c’est un chemin droit. (3:51)
Comme nous l’avons dit, Dieu envoya le Christ pour diriger les Israélites vers le droit chemin. Il confirma alors la Thora ; il dit aux gens qu’il pourrait, grâce à la volonté de Dieu, modifier quelque peu les instructions de la religion judaïque.
Pour cela Dieu lui donna des signes pour que les Israélites reconnaissent sa mission divine.
Si le Coran évoque les histoires des prophètes c’est pour insister, selon les exégètes, sur l’essence unique de leurs messages et leur continuité.
Voici enfin les versets 52 et 53 de la sainte sourate Al Amran :
فَلَمَّا أَحَسَّ عِيسَىٰ مِنْهُمُ الْكُفْرَ قَالَ مَنْ أَنصَارِي إِلَى اللَّـهِ قَالَ الْحَوَارِيُّونَ نَحْنُ أَنصَارُ اللَّـهِ آمَنَّا بِاللَّـهِ وَاشْهَدْ بِأَنَّا مُسْلِمُونَ
Puis, quand Jésus sentit de la mécréance de leur part, il dit : Qui sont mes secoureurs de Dieu ? – Les apôtres dirent : Nous sommes les secoureurs de Dieu. Nous croyons en Dieu. Et sois témoin que, certes, nous sommes des Soumis. (3:52)
رَبَّنَا آمَنَّا بِمَا أَنزَلْتَ وَاتَّبَعْنَا الرَّسُولَ فَاكْتُبْنَا مَعَ الشَّاهِدِينَ
Seigneur ! Nous avons cru en ce que Tu as fait descendre, et suivi le messager. Inscris-nous donc parmi les témoins. (3:53)
Malgré toutes les signes révélées par le vénéré Jésus Christ (béni soit-il), nombreux étaient ceux qui refusèrent de reconnaître sa mission prophétique. Les croyants furent peu nombreux et c’étaient les apôtres. Ces derniers étaient les seuls qui se réunirent autour du vénéré messager de Dieu.
Ces versets nous apprirent que l’un des devoirs les plus importants de tout leader religieux est d’identifier les fidèles et d’évaluer leur capacité.
Par ailleurs, la foi et la vraie croyance en Dieu permettent les individus à devenir les vrais Soumis qui obéissent totalement aux prophètes et à Dieu Tout Puissant.
وَمَكَرُوا وَمَكَرَ اللَّـهُ وَاللَّـهُ خَيْرُ الْمَاكِرِينَ
Et les autres se mirent à stratégier. Dieu aussi stratégie. Et Dieu est le meilleur des stratèges ! (3:54)
إِذْ قَالَ اللَّـهُ يَا عِيسَىٰ إِنِّي مُتَوَفِّيكَ وَرَافِعُكَ إِلَيَّ وَمُطَهِّرُكَ مِنَ الَّذِينَ كَفَرُوا وَجَاعِلُ الَّذِينَ اتَّبَعُوكَ فَوْقَ الَّذِينَ كَفَرُوا إِلَىٰ يَوْمِ الْقِيَامَةِ ثُمَّ إِلَيَّ مَرْجِعُكُمْ فَأَحْكُمُ بَيْنَكُمْ فِيمَا كُنتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ
Lorsque Dieu dit : O Jésus, voici que Je vais t'achever et l'élever vers Moi, et te purifier de ceux qui ont mécru, et mettre jusqu'au jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui mécroient. Puis, vers Moi, en vérité, est votre retour. Puis, Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous disputez. (3:55)
Lorsque le vénéré Jésus (béni soit-il) lança son appel aux gens, surtout aux Israélites, ces derniers ne reconnurent pas sa mission et s'abstinrent de se convertir à sa religion, bien que Jésus Christ leur présenta, grâce à Dieu, de nombreux miracles en tant que signe de la puissance divine confirmant sa prophétie.
Le verset 54 nous rappelle qu'ils décidèrent enfin d'assassiner Jésus : "Ils se mirent à stratégie. Dieu aussi stratégie. Et Dieu est le meilleur des stratèges !"
Les ennemis de Dieu es de Son messager voulaient arrêter et exécuter Jésus et ses apôtres. Mais Dieu sauva Son messager. Selon la religion chrétienne, les juifs crucifièrent Jésus et le tuèrent. Puis Dieu ressuscita Jésus et l'éleva vers Lui.
Mais le Coran nous en présente une version différente.
Selon le verset 157 de la sourate "Les Femmes", quatrième chapitre du Livre saint, ils crurent avoir tué Jésus, fils de Marie, le messager de Dieu. Or, ils ne le tuèrent ni le crucifièrent. En effet, ils avaient arrêté une autre personne qui ressemblait physiquement à Jésus Christ. Alors, Dieu éleva Jésus vers Lui, vivant, pour le protéger contre le mal.
Le verset 55 de la sourate Al Amram s'adresse à ceux qui avaient cru à jésus (béni soit-il), c'est-à-dire les chrétiens, et leur dit que Dieu les placerait toujours au-dessus de ceux qui mécroyaient, à savoir les Israélites qui dérobèrent la vérité.
Voici maintenant les versets 56 à 58 de la sainte sourate Al Amram :
فَأَمَّا الَّذِينَ كَفَرُوا فَأُعَذِّبُهُمْ عَذَابًا شَدِيدًا فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَةِ وَمَا لَهُم مِّن نَّاصِرِينَ
Alors, quant à ceux qui ont mécru, Je les châtierai d'un dur châtiment, ici-bas tout comme dans l'au-delà ; et pour ceux, pas de secoureurs. (3:56)
وَأَمَّا الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ فَيُوَفِّيهِمْ أُجُورَهُمْ وَاللَّـهُ لَا يُحِبُّ الظَّالِمِينَ
Et quant à ceux qui ont cru et fait œuvres bonnes, Il leur donnera de pleines payes. Et Dieu n'aime pas les prévaricateurs. (3:57)
ذَٰلِكَ نَتْلُوهُ عَلَيْكَ مِنَ الْآيَاتِ وَالذِّكْرِ الْحَكِيمِ
Voilà ce que Nous te récitons des signes et du sage rappel. (3:58)
Suite aux desseins des Israélites pour faire tuer le grand prophète de Dieu, Jésus Christ (béni soit-il), Dieu les châtia durement. En effet, selon les récits historiques, pendant une quarantaine d'années, un gouverneur romain, cruel et sanguinaire, régna en Palestine. Il massacra des milliers de juifs et en emprisonna des milliers d'autres.
Bref, ces versets de la sainte sourate Al Amram, nous évoquent, comme beaucoup d'autres versets coraniques que Dieu récompense les œuvres bonnes ici-bas et dans l'au-delà.
Par ailleurs, les mauvais actes sont aussi châtiés parfois ici-bas, avant même le Jour du Jugement dernier.
Les versets 59 et 60 reviennent sur la naissance surnaturelle de jésus Christ (béni soit-il) :
إِنَّ مَثَلَ عِيسَىٰ عِندَ اللَّـهِ كَمَثَلِ آدَمَ خَلَقَهُ مِن تُرَابٍ ثُمَّ قَالَ لَهُ كُن فَيَكُونُ
Oui, au regard de Dieu, il en est de Jésus comme d'Adam qu'Il créa de poussière, puis à qui Il dit : "Sois" : et il fut. (3:59)
الْحَقُّ مِن رَّبِّكَ فَلَا تَكُن مِّنَ الْمُمْتَرِينَ
La vérité est de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptiques. (3:60)
Selon les exégètes du Livre saint, ces versets furent révélés au noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) lorsqu'un jour un groupe de chrétiens habitants Médine vinrent discuter avec prophète de l'Islam. Dans leurs paroles ils évoquèrent la naissance surnaturelle de Jésus Christ (béni soit-il). Ils prétendirent que le fait que Jésus n'avait pas de père, prouvait qu'il d'origine divine et qu'il était fils de Dieu.
Alors les versets 59 et 60 de la sourate Al Amram furent révélés au prophète de l'Islam. Le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soir sur lui et sur ses descendants) leur dit que la naissance de Jésus fut, aux yeux de Dieu, comme la création d'Adam qui n'avait d'ailleurs ni père ni mère. "Adam fut-il fils de Dieu ? Certes, non. Il allait de même pour le vénéré Jésus.", dit le messager de Dieu.
Ces versets nous rappellent que les miracles des prophètes sont des signes de la grandeur et de la puissance de Dieu, sinon les prophètes eux-mêmes n'y sont que des intermédiaires.
Par ailleurs, la vérité provient de Dieu, et les vrais fidèles, sur ce point ne doivent pas être du nombre des sceptiques.
فَمَنْ حَاجَّكَ فِيهِ مِن بَعْدِ مَا جَاءَكَ مِنَ الْعِلْمِ فَقُلْ تَعَالَوْا نَدْعُ أَبْنَاءَنَا وَأَبْنَاءَكُمْ وَنِسَاءَنَا وَنِسَاءَكُمْ وَأَنفُسَنَا وَأَنفُسَكُمْ ثُمَّ نَبْتَهِلْ فَنَجْعَل لَّعْنَتَ اللَّـهِ عَلَى الْكَاذِبِينَ
A qui en dispute avec toi, maintenant que la science t'est venue, tu n'as qu'à dire : Venez, appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nos propres personnes et les vôtres, puis exécrons les menteurs en proférant sur eux la malédiction de Dieu ! (3:61)
Selon les exégètes du noble Coran, ce verset avait été révélé au messager de Dieu à l'époque où un groupe des chrétiens de Najran, au Yémen, se rendirent à Médine pour rencontrer le prophète de l'Islam. la délégation des chrétiens de Najran lança un débat théologique aux musulmans et elle insistait surtout sur la différence de point de vue qui existait entre musulmans et chrétiens en ce qui concernait le récit de la vie et de la mission prophétique du vénéré Jésus Chrit (béni soit-il).
Les chrétiens de Najran s'acharnaient sur leur position et s'abstenaient d'accepter les paroles du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dieu révéla donc le verset 61 de la sainte sourate Al Amram, à son messager, l'appelant à inviter les chrétiens de Najran à Mobahila, à savoir l'exécration réciproque. C'était une tradition qui existait parmi tous les habitants de la péninsule arabique : il s'agissait de réunir, dans une querelle, les représentants des deux groupes opposait. Ensuite, les deux parties exécraient l'une comme l'autre le menteur, et lui souhaitaient la malédiction.
Le verset 61 de la sainte sourate Al Amram appela donc le messager de Dieu à inviter les chrétiens de Najran à l'exécration réciproque. Lorsque le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) révéla sa proposition aux chrétiens de Najran, ces derniers lui demandèrent du temps pour y réfléchir. L'un des leurs dit que si le prophète de l'Islam mobilisait une foule d'habitants de Médine pour l'exécration réciproque, les chrétiens n'auraient rien à craindre. Mais si par contre, il Y venait avec un petit groupe de ses proches parents, il faudrait alors d'être prudent, et éviter l'accepter l'exécration réciproque.
Le jour de l'exécration, les chrétiens de Najran virent que le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) était venu en compagnie de sa fille Fatemeh, de son gendre Ali fils d'Abou Talib, et leurs deux petits enfants Hassan et Hussein (que la paix divine soit sur eux tous).
Alors les chrétiens de Najran décidèrent de ne pas accepter l'exécration réciproque.
Ce verset nous apprend que dans tout débat il faut rester raisonnable et se soumettre à la logique, même si elle s'opposerait à notre point de vue.
Par ailleurs, lorsque l'on a raison, il faut être prêt à défendre sa position sans se laisser intimider par les adversaires qui cherchent à imposer leur point de vue erroné.
Voici maintenant les versets 62 et 63 qui confirment que le Coran relate le récit véridique de la naissance, de la vie et de la résurrection de Jésus Christ :
إِنَّ هَـٰذَا لَهُوَ الْقَصَصُ الْحَقُّ وَمَا مِنْ إِلَـٰهٍ إِلَّا اللَّـهُ وَإِنَّ اللَّـهَ لَهُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
Voilà, certes, le récit véridique, Et il n'y a des Dieu que Dieu ; et en vérité, c'est Lui, Dieu, qui est le puissant, le sage. (3:62)
فَإِن تَوَلَّوْا فَإِنَّ اللَّـهَ عَلِيمٌ بِالْمُفْسِدِينَ
Si, donc ils tournent le dos …, alors oui, Dieu se connaît bien aux semeurs de discorde ! (3:63)
Après avoir rappelé l'histoire de l'exécration réciproque, entre le prophète de l'Islam et les chrétiens de Najran, ces deux versets viennent confirmer la véracité du récit de Jésus Christ relaté par le noble Coran. En effet, le Livre saint veut ainsi rejeter les falsifications faites, au cours des siècles autour de la vie du grand prophète divin, Jésus Christ (béni soit-il).
Et voici enfin, le verset 64 de la sainte sourate Al Amram :
قُلْ يَا أَهْلَ الْكِتَابِ تَعَالَوْا إِلَىٰ كَلِمَةٍ سَوَاءٍ بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمْ أَلَّا نَعْبُدَ إِلَّا اللَّـهَ وَلَا نُشْرِكَ بِهِ شَيْئًا وَلَا يَتَّخِذَ بَعْضُنَا بَعْضًا أَرْبَابًا مِّن دُونِ اللَّـهِ فَإِن تَوَلَّوْا فَقُولُوا اشْهَدُوا بِأَنَّا مُسْلِمُونَ
Dis : O gens du Livre, venez-en à un dire qui soit commun entre nous et vous : que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que parmi nous nul n'en prenne d'autres pour seigneurs en dehors de Dieu. Puis s'ils tournent le dos, eh bien, dites : Soyez témoins que, oui, c'est nous qui sommes les Soumis. (3:64)
Dans ce verset, Dieu s'adresse à son messager et lui dit de faire appel aux gens du Livre, c'est-à-dire les adeptes des religions divines, l'islam, le christianisme et le judaïsme, à s'unir pour adorer le Dieu unique.
Ce verset rejette donc toute formes de falsification dans les principes qui sont d'ailleurs communs à toutes les religions monothéistes. Cependant, ce verset dit aux musulmans de ne pas sortir du droit chemin, si les adeptes d'autres religions n'accepteraient leur appel : "S'ils tournent le dos, dites : Soyez témoins que c'est nous qui sommes les Soumis".
يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تُحَاجُّونَ فِي إِبْرَاهِيمَ وَمَا أُنزِلَتِ التَّوْرَاةُ وَالْإِنجِيلُ إِلَّا مِن بَعْدِهِ أَفَلَا تَعْقِلُونَ
O gens du Livre, pourquoi disputez-vous au sujet d'Abraham, alors que la Thora et l'Evangile ne sont descendus qu'après lui ? Ne comprenez-vous pas ? (3:65)
هَا أَنتُمْ هَـٰؤُلَاءِ حَاجَجْتُمْ فِيمَا لَكُم بِهِ عِلْمٌ فَلِمَ تُحَاجُّونَ فِيمَا لَيْسَ لَكُم بِهِ عِلْمٌ وَاللَّـهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ
Vous avez bien disputé de chose dont vous aviez connaissance. Mais pourquoi disputez-vous de chose dont vous n'avez pas connaissance ? Or Dieu sait ; tandis que vous ne savez pas. (3:66)
Au cours des siècles, les adeptes des religions monothéistes, à savoir, les juifs, les chrétiens et les musulmans, se sont longuement disputés pour prouver chacun son justesse au prix du discrédit des autres. Or, comme l'Islam et le coran nous enseignent toutes ces religions ont une source unique et divine, et tous les prophètes ont été envoyés par Dieu pour guider les gens vers le bonheur et le salut.
Ces deux versets nous apprennent donc que l'origine de ces disputes se trouve dans l'ignorance des gens qui s'entredéchirent entre eux en raison de leurs superstitions et leurs fanatismes, de part et d'autres.
L'Islam nous apprend la continuité et la complémentarité des religions divines. A titre d'exemple, avec la venue de Jésus Christ (béni soit-il), il incombait aux juifs de se convertir aux christianismes. Et par conséquent, avec la venue du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), il incombait, de même, aux adeptes d'autres religions monothéistes de se convertir à la dernière religion divine qui est l'Islam.
Cependant au lieu de se soumettre à la volonté de Dieu, les gens du Livre, se sont mis à se quereller entre eux, pour dire par exemple que le vénéré Abraham (béni soit-il) était juif où chrétien, tandis qu'il appartenait à une période ultérieur au judaïsme et au christianisme.
مَا كَانَ إِبْرَاهِيمُ يَهُودِيًّا وَلَا نَصْرَانِيًّا وَلَـٰكِن كَانَ حَنِيفًا مُّسْلِمًا وَمَا كَانَ مِنَ الْمُشْرِكِينَ
Abraham n'était ni un Juif ni un Nazaréen : il était en sincérité et en Soumission. Et il n'était point du nombre des faiseurs de dieux. (3:67)
إِنَّ أَوْلَى النَّاسِ بِإِبْرَاهِيمَ لَلَّذِينَ اتَّبَعُوهُ وَهَـٰذَا النَّبِيُّ وَالَّذِينَ آمَنُوا ۗ وَاللَّـهُ وَلِيُّ الْمُؤْمِنِينَ
Oui, les plus dignes d'être d'Abraham, c'est bien ceux qui l'ont suivi, ainsi que ce Prophète-là, et ceux qui ont cru. Et Dieu est le patron des croyants. (3:68)
Le verset 67 souligne explicitement que le vénéré Abraham (béni soit-il) n'était ni juif ni chrétien mais qu'il était un homme pur se soumettant entièrement et sincèrement à son Créateur. Cela nous apprend qu'au lieu de nous quereller entre nous, nous devons se soumettre, comme le vénéré Abraham, à la volonté de Dieu. Comme nous le dit le verset 68, les vrais adeptes d'Abraham son ceux qui croient, comme lui, à Dieu unique et qui prennent Dieu comme leur patron.
Ces versets nous apprennent que les liens spirituels et intellectuels priment sur les liens familiaux ou ethniques. Par ailleurs, l’Islam est une religion universelle qui appartient à toutes les races, toutes les nations et tous les temps.
Voici maintenant les versets 69 à 71 de la sainte sourate Al Amram :
وَدَّت طَّائِفَةٌ مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ لَوْ يُضِلُّونَكُمْ وَمَا يُضِلُّونَ إِلَّا أَنفُسَهُمْ وَمَا يَشْعُرُونَ
Partie des gens du Livre auraient bien voulu, s’ils avaient pu, vous égarer. Or ils n’égarent qu’eux-mêmes ; et ils ne sont pas conscients. (3:69)
يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تَكْفُرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ وَأَنتُمْ تَشْهَدُونَ
O gens du Livre, pourquoi mécroyez-vous aux signes de Dieu, cependant que vous êtes témoins ? (3:70)
يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تَلْبِسُونَ الْحَقَّ بِالْبَاطِلِ وَتَكْتُمُونَ الْحَقَّ وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ
O gens du Livre, pourquoi enrobez-vous de faux le vrai et cachez-vous le vrai, alors que vous savez ? (3:71)
Ces trois versets de la sourate Al Amram, s’adressant aux gens du Livre, c’est-à-dire les adeptes des religions monothéistes, les appellent à la sincérité et à la justice.
Le Coran rappellent aux gens du Livre que les signes de la prophétie du noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avaient été présagés dans la Thora et l’Evangile. Or, la plupart des fidèles dérobèrent la vérité et s’abstinrent de se convertir au dernier prophète de Dieu et à sa religion. Le Coran nous dit que cela provient de leur ignorance et de leur égarement.
En ce qui concerne les musulmans, ces versets de la sainte sourate Al Amram les appellent à la vigilance face aux complots de leurs ennemis qui souhaiteraient les dévier du droit chemin.
Voici d'abord le verset 72 qui nous révèle la ruse que les mécréants avaient montée, contre les musulmans afin de les tromper et les affaiblir, puis nous vous en donnerons la traduction :
وَقَالَت طَّائِفَةٌ مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ آمِنُوا بِالَّذِي أُنزِلَ عَلَى الَّذِينَ آمَنُوا وَجْهَ النَّهَارِ وَاكْفُرُوا آخِرَهُ لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ
Ainsi parle une partie des gens du Livre : Au début du jour, croyez à ce qu'on a fait descendre sur ceux qui ont cru; et, à la fin du jour, mécroyez : - peut-être reviendront-ils ? - (3:72)
Ce verset nous rappelle comment à l'époque de l'avènement de l'Islam et du vivant du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les mécréants essayaient d'affaiblir la foi et les croyances des fidèles en perturbant les frontières entre le bien et le mal, entre le juste et l'injuste.
Or, comme nous l'explique ce verset, certains dirigeants de la communauté juive de Médine et de toute l'Arabie décidèrent de faire semblant de s'être convertis à l'Islam, d'avoir reconnu la mission prophétique du vénéré Mohammad et d'avoir cru aux enseignements du Coran, pour pouvoir ainsi s'infiltrer dans les rangs des musulmans.
Leur dessein diabolique consistait à rejeter plus tard la religion divine, après leur conversion apparente, et dire aux musulmans : "Nous nous sommes trompés et nous savons maintenant que notre religion à nous est meilleure que la vôtre. Nous revenons donc à notre religion d'antan."
Leur but fut donc d'affaiblir la foi des musulmans et de les faire douter.
Ce verset dévoile ce dessein et apprend aux fidèles qu'ils ne doivent pas être dupes mais qu'il faut rester vigilants et ne pas se laisser tromper par les infidèles et les hypocrites.
Les versets 73 et 74 de la sainte sourate Al Amram développent davantage ce même sujet.
وَلَا تُؤْمِنُوا إِلَّا لِمَن تَبِعَ دِينَكُمْ قُلْ إِنَّ الْهُدَىٰ هُدَى اللَّـهِ أَن يُؤْتَىٰ أَحَدٌ مِّثْلَ مَا أُوتِيتُمْ أَوْ يُحَاجُّوكُمْ عِندَ رَبِّكُمْ قُلْ إِنَّ الْفَضْلَ بِيَدِ اللَّـهِ يُؤْتِيهِ مَن يَشَاءُ وَاللَّـهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ
Et ne croyez que ceux qui suivent votre religion. Dis : La guidée, en vérité, c'est la guidée de Dieu : que soit donné à quelqu'un comme à vous il a été donné. Autrement, ils vous disputeront auprès de votre Seigneur !Dis : En vérité, la grâce est dans la main de Dieu. Il la donne à qui Il veut. Et Dieu est immense, savant. (3:73)
يَخْتَصُّ بِرَحْمَتِهِ مَن يَشَاءُ وَاللَّـهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ
Il réserve à qui Il veut Sa miséricorde. Et Dieu est détenteur d'énorme grâce. (3:74)
Ces gens-là décidèrent donc de garder secret leur complot à l'encontre des musulmans. Ils cachèrent leur plan même aux mécréants qui pourraient, bien sûr, leur servir de complices.
Cependant, grâce à Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) compris ce complot. En effet, Dieu révéla ces versets à Son messager et révéla ainsi le secret des ennemis de la religion divine.
Ces versets de la sainte sourate Al Amram s'adressent en quelque sorte aux gens du Livre pour leur rappeler que c'est uniquement Dieu qui peut guider les gens vers Son salut, et que cette guidance divine ne concerne pas telle ou telle race, tribu ou nation, mais qu'elle appartient à tous ceux qui croient vraiment en Dieu et sa sagesse infinie.
Voici enfin les versets 75 et 76 de la sainte sourate Al Amram. Ces versets appellent les musulmans à ne pas faire l'amalgame entre ces erronés et les autres adeptes des religions divines :
وَمِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ مَنْ إِن تَأْمَنْهُ بِقِنطَارٍ يُؤَدِّهِ إِلَيْكَ وَمِنْهُم مَّنْ إِن تَأْمَنْهُ بِدِينَارٍ لَّا يُؤَدِّهِ إِلَيْكَ إِلَّا مَا دُمْتَ عَلَيْهِ قَائِمًا ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ قَالُوا لَيْسَ عَلَيْنَا فِي الْأُمِّيِّينَ سَبِيلٌ وَيَقُولُونَ عَلَى اللَّـهِ الْكَذِبَ وَهُمْ يَعْلَمُونَ
Et parmi les gens du Livre, tel à qui tu confies un trésor, te le rend ; tel à qui tu confies un denier, ne te le rendra que si sans relâche tu te tiens debout contre lui. Tout cela parce qu'ils disent : Pas de voie contre nous pour les Gentils. Et ils disent le mensonge contre Dieu. Alors qu'ils savent ! (3:75)
بَلَىٰ مَنْ أَوْفَىٰ بِعَهْدِهِ وَاتَّقَىٰ فَإِنَّ اللَّـهَ يُحِبُّ الْمُتَّقِينَ
Non ! Mais quiconque remplit sa promesse et se comporte en piété, alors oui, Dieu aime les pieux. (3:76)
Ces versets nous apprennent que les vrais croyants sont ceux qui se comportent en justice même à l'égard de leurs ennemis. Parmi les gens du Livre, il y a des gens fiables à qui l'on pourrait faire confiance, mais que parmi eux, il y a des gens qui ne respectent pas les droits des autres et qu'il faut se méfier d'eux.
Par ailleurs, ces versets nous évoquent que le pire péché aux yeux de Dieu, c'est le mensonge visant à justifier le péché, afin de suggérer que le péché n'était qu'un acte pieux.
إِنَّ الَّذِينَ يَشْتَرُونَ بِعَهْدِ اللَّـهِ وَأَيْمَانِهِمْ ثَمَنًا قَلِيلًا أُولَـٰئِكَ لَا خَلَاقَ لَهُمْ فِي الْآخِرَةِ وَلَا يُكَلِّمُهُمُ اللَّـهُ وَلَا يَنظُرُ إِلَيْهِمْ يَوْمَ الْقِيَامَةِ وَلَا يُزَكِّيهِمْ وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ
Oui, ceux qui vendent à vil prix l’alliance de Dieu ainsi que leurs serments, ceux-là n’auront aucune part dans l’au-delà, et Dieu ne leur parlera pas, ni ne les regardera, au jour de la résurrection, ni ne les purifiera ; et ils auront un châtiment douloureux. (3:77)
Pour conduire les humains vers le salut, le Seigneur leur a ouvert deux voies : il s’agit d’abord de la nature innée de l’homme et d’une force intérieure qui leur permet de distinguer le bien du mal.
Ensuite, Dieu a ouvert un autre chemin, celui de la révélation pour que les humains aient, à l’intermédiaire des messagers de Dieu, l’accès à la source inépuisable de la sagesse divine.
En effet, les prophètes ont réuni, grâce à la révélation divine, l’ensemble des instructions religieuses qui conduisent les humains, pas à pas, progressivement mais sûrement vers la perfection, la pureté, la sagesse et le salut.
Cette nature innée de l’homme, ainsi que les enseignements de la religion constituent ensemble le pacte entre le Créateur et les créatures. Ce pacte se fonde essentiellement sur la raison, et cette dernière rend les humains responsables envers ce pacte avec Dieu. Mais malheureusement, la plupart des hommes oublient vite ce pacte avec le Seigneur, pour satisfaire à leurs désirs charnels.
Ils oublient Dieu pour bénéficier de cette vie éphémère sur la terre. Or, cet oubli les rend irresponsables à l’égard de leur pacte éternel avec le Créateur ; et cela entraîne à son tour la privation de la grâce divine.
Le verset 77 nous apprend donc que l’oubli et l’indifférence envers le pacte avec Dieu, conduira les humains des lumières vers les ténèbres.
وَإِنَّ مِنْهُمْ لَفَرِيقًا يَلْوُونَ أَلْسِنَتَهُم بِالْكِتَابِ لِتَحْسَبُوهُ مِنَ الْكِتَابِ وَمَا هُوَ مِنَ الْكِتَابِ وَيَقُولُونَ هُوَ مِنْ عِندِ اللَّـهِ وَمَا هُوَ مِنْ عِندِ اللَّـهِ وَيَقُولُونَ عَلَى اللَّـهِ الْكَذِبَ وَهُمْ يَعْلَمُونَ
Oui, et il y en a parmi eux qui roulent leurs langues avec une Prescription pour vous faire croire qu’elle est du Livre, alors qu’elle n’est point du Livre ; et ils disent : Elle vient de Dieu, alors qu’elle ne vient point de Dieu. Et ils disent le mensonge contre Dieu. Alors qu’ils savent ! (3:78)
Les savants et les leaders religieux ont été, de nombreuses fois, à l’origine de la dérive et des déviations collectives des peuples. Ces leaders religieux, pour préserver leur influence ou leur rang social, en tant que guide spirituels, ont dérobé souvent la vérité et ils ont même osé la nier.
Ils n’ont donc pas hésité, dans le sens de leurs intérêts personnels, de falsifier les principes parfois les plus fondamentaux de leur religion.
Dans ce verset 78 de la sourate Al Amram, le saint Coran avertit les musulmans contre ce grand danger, pour qu’ils sachent que certaines gens qui prétendent même d’être des leaders de la religion, attribuent parfois leurs plus grands mensonges à Dieu.
Ces savants n’ont, en fait, aucune sincérité ni dans leurs actes ni dans leurs paroles ; ils nuisent aux gens et les induisent en erreur et les conduisent vers l’égarement.
Voici maintenant les versets 79 et 80 de la sourate Al Amram :
مَا كَانَ لِبَشَرٍ أَن يُؤْتِيَهُ اللَّـهُ الْكِتَابَ وَالْحُكْمَ وَالنُّبُوَّةَ ثُمَّ يَقُولَ لِلنَّاسِ كُونُوا عِبَادًا لِّي مِن دُونِ اللَّـهِ وَلَـٰكِن كُونُوا رَبَّانِيِّينَ بِمَا كُنتُمْ تُعَلِّمُونَ الْكِتَابَ وَبِمَا كُنتُمْ تَدْرُسُونَ
Il ne conviendrait pas à un homme à qui Dieu donne le Livre et la sagesse et la dignité de prophète, de dire ensuite aux gens : Soyez-moi des adorateurs en marge de Dieu. Mais : Soyez de vrais dévôts du Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et puisque vous étudiez. (3:79)
وَلَا يَأْمُرَكُمْ أَن تَتَّخِذُوا الْمَلَائِكَةَ وَالنَّبِيِّينَ أَرْبَابًا أَيَأْمُرُكُم بِالْكُفْرِ بَعْدَ إِذْ أَنتُم مُّسْلِمُونَ
Et il ne va pas vous commander de prendre pour seigneurs anges et prophètes ! Vous fera-t-il commandement de mécréance maintenant que vous voilà Soumis ? (3:80)
Dans ces deux versets, le saint Coran s’adresse directement à ces savants religieux qui éloignent les gens du droit chemin.
Ces versets nous rappellent que même les prophètes révélés par le Seigneur, n’avaient pas le droit d’appeler les gens à les obéir au lieu d’obéir à Dieu. Certains prophètes avaient été autorisés, par Dieu, à former des gouvernements pour établir la justice sur la terre, cependant leur mission principale était toujours d’enseigner aux gens les principes sacrés de la religion, sans jamais les modifier au nom de la raison d’Etat.
Par ailleurs, le Coran, en s’adressant aux savants, montre que l’attente est beaucoup plus grande par rapports aux savants religieux qui sont censés connaître mieux que les autres le Livre saint. Car les gens leur demandent de commenter pour eux le Livre sacré, et ils font confiance aux savants pour connaître le chemin du salut.
Comment les savants religieux pourraient-ils se permettre de suggérer aux gens leurs propres pensées, au nom de la religion pure ?
Ces versets de la sourate Al Amram nous apprennent donc que le plus grand péché aux yeux de Dieu, c’est le mensonge attribué au Seigneur.
En outre, ceux qui commentent le Livre saint ne doivent ni rien ajouter ni rien enlever à la parole divine.
وَإِذْ أَخَذَ اللَّـهُ مِيثَاقَ النَّبِيِّينَ لَمَا آتَيْتُكُم مِّن كِتَابٍ وَحِكْمَةٍ ثُمَّ جَاءَكُمْ رَسُولٌ مُّصَدِّقٌ لِّمَا مَعَكُمْ لَتُؤْمِنُنَّ بِهِ وَلَتَنصُرُنَّهُ قَالَ أَأَقْرَرْتُمْ وَأَخَذْتُمْ عَلَىٰ ذَٰلِكُمْ إِصْرِي قَالُوا أَقْرَرْنَا قَالَ فَاشْهَدُوا وَأَنَا مَعَكُم مِّنَ الشَّاهِدِينَ
Et quand Dieu prit, des prophètes, l’engagement - : Chaque fois que Je vous donnerai du Livre et de la sagesse, et qu’ensuite un messager vous viendra confirmant ce que vous avez déjà, vous devrez y croire, certes, et vous devrez certes lui porter secours. Il dit : Acceptez-vous Ma charge ? Nous acceptons, dirent-ils. Soyez donc témoins, dit Dieu.Et Me voici, avec vous, Moi, parmi les témoins. (3:81)
فَمَن تَوَلَّىٰ بَعْدَ ذَٰلِكَ فَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْفَاسِقُونَ
Quiconque ensuite tournera le dos … alors c’est eux qui seront les pervers. (3:82)
Selon les hadiths et les exégèses, Dieu fit pacte avec tous les prophètes antérieurs dont le vénéré Moïse et le vénéré Jésus, pour qu’ils donnent aux fidèles la bonne nouvelle de la venue du dernier messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). En effet, cela nous révèle la continuité de la révélation divine et la complémentarité des missions de tous les prophètes.
Les versets 81 et 82 nous disent qu’à la venue d’un nouveau prophètes, les adeptes des prophètes antérieurs devaient le reconnaître et lui obéir, pour obéir ainsi à l’ordre du Seigneur.
S’il existait une différence parmi les prophètes de Dieu, c’était qu’ils préparaient l’humanité à recevoir le message divin dans les époques et des périodes historiques différentes ; sinon le message est la vérité de leur mission n’a pas changé.
أَفَغَيْرَ دِينِ اللَّـهِ يَبْغُونَ وَلَهُ أَسْلَمَ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ طَوْعًا وَكَرْهًا وَإِلَيْهِ يُرْجَعُونَ
Que désirent-ils d'autre que la religion de Dieu ? alors que se soumet à Lui, de gré ou de force, tout ce qui est dans les cieux et la terre, alors que c'est vers Lui qu'ils seront ramenés ! (3:83)
Les créatures se divisent en deux catégories : celles dotées de libre-arbitre et de volonté. Elles sont donc libres de leurs choix. Mais il y a aussi des autres créatures qui n'ont pas de volonté indépendante de celle de leur Créateur. L'homme appartient au premier groupe et les anges au second.
Le verset 83 nous évoque d'abord cette distinction, et nous dit ensuite que toute les créatures, qu'elles soient dotées ou non de libre-arbitre et de volonté, doivent se soumettre aux règles manifestes ou secrètes de la création.
L'univers de la création est la manifestation de la volonté et de la clémence du Seigneur. C'est Lui qui l'a créé et qui le guide, avec Sa puissance et Sa sagesse infinies.
S'il existe un être suprême qui crée l'univers, c'est lui-même qui est capable d'établir les règles et les traditions pour le conduire.
Le verset 83 de la sainte sourate Al Amram nous dit clairement que le monde de la création, avec toute sa grandeur et sa magnificence n'est qu'un exemple de la volonté du Seigneur, car lorsqu'Il dit "soit", alors "c'est", nous disait un autre verset de la sourate Al Amram.
قُلْ آمَنَّا بِاللَّـهِ وَمَا أُنزِلَ عَلَيْنَا وَمَا أُنزِلَ عَلَىٰ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْمَاعِيلَ وَإِسْحَاقَ وَيَعْقُوبَ وَالْأَسْبَاطِ وَمَا أُوتِيَ مُوسَىٰ وَعِيسَىٰ وَالنَّبِيُّونَ مِن رَّبِّهِمْ لَا نُفَرِّقُ بَيْنَ أَحَدٍ مِّنْهُمْ وَنَحْنُ لَهُ مُسْلِمُونَ
-Dis : Nous croyons en Dieu et en ce qu'on a fait descendre sur Abraham, et Ismaël, et Isaac, et Jacob, et les Tribus, et en ce qui a été apporté à Moïse, et à Jésus et aux Prophètes, de la part de leur Seigneur : nous ne mettons entre eux aucune différence ; et c'est à Lui que nous sommes Soumis. (3:84)
وَمَن يَبْتَغِ غَيْرَ الْإِسْلَامِ دِينًا فَلَن يُقْبَلَ مِنْهُ وَهُوَ فِي الْآخِرَةِ مِنَ الْخَاسِرِينَ
Et quiconque désire une religion autre que la Soumission, de celui-là ce ne sera point reçu ! Et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants. (3:85)
Encore une fois, ces versets nous rappellent la continuité de la révélation des prophètes de Dieu, ainsi que la complémentarité de leur mission.
Le verset 84 s'adresse, en effet, au noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), ensuite à tous les musulmans de reconnaître pour leur parole et par leurs actes cette continuité et d'inviter aux adeptes des autres religions divines, d'embrasser l'Islam, dernière religion monothéiste.
Les prophètes appellent tous les gens à adorer le Dieu unique et à chercher leur élévation spirituelle et la purification de leur âme.
Lorsqu'une personne reconnaît la mission prophétique du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), et qu'elle se convertit à l'islam, il ne rejette pas, en fait, ses croyances et sa religion d'antan, mais qu'elle les complète. Car l'Islam ne rejette pas les autres religions ni les prophètes antérieurs, mais en réalité, l'Islam comprend en son sein toutes les religions d'antan.
Voici maintenant les versets 86 et 87 de la sainte sourate Al Amram :
كَيْفَ يَهْدِي اللَّـهُ قَوْمًا كَفَرُوا بَعْدَ إِيمَانِهِمْ وَشَهِدُوا أَنَّ الرَّسُولَ حَقٌّ وَجَاءَهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَاللَّـهُ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ
Comment Dieu guiderait-Il un peuple qui mécroit après avoir cru et témoigné que le Messager est vérité et après que les preuves leur sont venues ? Et Dieu ne guide pas le peuple prévaricateur. (3:86)
أُولَـٰئِكَ جَزَاؤُهُمْ أَنَّ عَلَيْهِمْ لَعْنَةَ اللَّـهِ وَالْمَلَائِكَةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ
Ceux-là ont pour paiement la malédiction sur eux de Dieu et des anges et des humains tous ensemble. (3:87)
L'un des plus grands péchés aux yeux de Dieu, c'est lorsqu'une personne ou un peuple rejette la foi après avoir cru en Dieu et en Ses messagers. En effet, dans la vision coranique, il y a une grande différence entre un mécréant qui n'a jamais connu le messager de Dieu et celui qui l'a connu et reconnu, mais qui a dérobé ensuite la vérité de la révélation. Pour ce dernier, le noble Coran dit qu'il n'y aura point de secours de la part du Seigneur.
Ces versets de la sainte sourate Al Amram nous apprennent que le fidèle devra toujours veillé sur sa foi car il risque à tout moment de son existence, l'égarement et l'orgueil.
خَالِدِينَ فِيهَا لَا يُخَفَّفُ عَنْهُمُ الْعَذَابُ وَلَا هُمْ يُنظَرُونَ
Et y demeureront éternellement. Le châtiment ne leur sera pas allégé, et point ne leur sera donné de délai. (3:88)
إِلَّا الَّذِينَ تَابُوا مِن بَعْدِ ذَٰلِكَ وَأَصْلَحُوا فَإِنَّ اللَّـهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ
Excepté ceux qui par la suite se repentiront et se réformeront : alors Dieu est certes pardonneur, miséricordieux. (3:89)
Ces versets de la sainte sourate Al Amram évoquent ceux qui connaissaient la vérité de la religion, mais qui l'ont nié. Ils ferment sur eux la porte de la repentance et se privent de la grâce de Dieu.
إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا بَعْدَ إِيمَانِهِمْ ثُمَّ ازْدَادُوا كُفْرًا لَّن تُقْبَلَ تَوْبَتُهُمْ وَأُولَـٰئِكَ هُمُ الضَّالُّونَ
En vérité, ceux qui mécroient après avoir cru, et croissent encore en mécréance, point ne sera reçue leur repentance. Les voilà bien, les égarés ! (3:90)
إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا وَمَاتُوا وَهُمْ كُفَّارٌ فَلَن يُقْبَلَ مِنْ أَحَدِهِم مِّلْءُ الْأَرْضِ ذَهَبًا وَلَوِ افْتَدَىٰ بِهِ ۗ أُولَـٰئِكَ لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ وَمَا لَهُم مِّن نَّاصِرِينَ
Oui, ceux qui mécroient et qui meurent mécréants, on ne recevrait d’aucun d’eux la terre même remplie d’or, s’ils voulaient s’en racheter. A ceux-là le châtiment douloureux ! Et pour eux, pas de secoureurs. (3:91)
Selon la vision coranique, l’homme est libre de choisir son chemin entre le bien et le mal. Certes, les forces innées à l’intérieur de l’homme tendent vers le bien, mais certains gens s’éloignent du droit chemin et s’égarent dans les ténèbres.
Le pire, c’est le cas de ceux qui, comme nous le disent ces versets 90 et 91 de la sainte sourate Al Amram, mécroient après avoir cru.
Le Coran nous dit que ces gens-là ferment sur eux la porte du repentir et se privent éternellement de la grâce et de la clémence de Dieu.
En effet, le repentir est le signe d’un éveil intérieur et profond, dans le coeur de tout individu, sans que ce dernier se trouve sous la pression des facteurs extérieurs tels que la peur et l’angoise de la mort. Comme nous l’indique le verset 91, Dieu n’acceptera jamais le repentir des mécréants qui meurent mécréants. Pour eux, un châtiment douloureux dans l’au-delà, souligne ce même verset.
Ce verset nous apprend que ce qui compte surtout pour les fidèles, c’est de pouvoir préserver sa foi après avoir cru.
Voici maintenant le verset 92 de la sainte sourate Al Amram :
لَن تَنَالُوا الْبِرَّ حَتَّىٰ تُنفِقُوا مِمَّا تُحِبُّونَ وَمَا تُنفِقُوا مِن شَيْءٍ فَإِنَّ اللَّـهَ بِهِ عَلِيمٌ
Vous n’aurez jamais la charité à moins de faire largesse sur ce que vous chérissez. Tout ce dont vous faites largesses, oui, Dieu le sait. (3:92)
Selon les exégètes du noble Coran, la charité a une signification très large de sorte qu’elle comprend dans son sein la prière et le Djihad.
Dans ce verset de la sainte sourate Al Amram, il s’agit de faire largesse sur ce que l’on chérit. Certains exégètes du Livre sainte croient que ce verset a été révélé au noble prophète de l’Islam, le jour de noces de sa vénéré fille, Fatemeh (bénoie soit-elle).
Ce jour-là, une personne bosoigneuse demanda au vénéré Fatemeh de lui donner un vieux vêtement, mais la vénérée Fatemeh (bénoie soit-elle) lui donna sa robe de mariée. C’est l’exemple par excellence de ce que nous apprend ce verset coranique.
Ce verset nous indique que la charité peut avoir un sens très large, et elle peut comprendre tout acte et tout effort pour aider les nécessiteux. Par ailleurs, le Coran nous dit toujours qu’il faut faire la charité de ce que l’on a de meilleur, en savoir que Dieu voit toujours ces oeuvres bonnes et qu’Il les récompensera ici-bas et dans l’au-delà.
كُلُّ الطَّعَامِ كَانَ حِلًّا لِّبَنِي إِسْرَائِيلَ إِلَّا مَا حَرَّمَ إِسْرَائِيلُ عَلَىٰ نَفْسِهِ مِن قَبْلِ أَن تُنَزَّلَ التَّوْرَاةُ قُلْ فَأْتُوا بِالتَّوْرَاةِ فَاتْلُوهَا إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ
Toute nourriture était licite aux enfants d’Israël, sauf celle d’Israël lui-même s’interdit avant qu’on eût fait descendre la Thora. Dis : Venez donc avec la Thora, et récitez-là, si vous êtes véridiques ! (3:93)
فَمَنِ افْتَرَىٰ عَلَى اللَّـهِ الْكَذِبَ مِن بَعْدِ ذَٰلِكَ فَأُولَـٰئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ
Donc, quiconque, après cela, blasphème le mensonge contre Dieu. C’est eux les prévaricateurs ! (3:94)
Selon les commentateurs du noble Coran, ces versets 93 et 94 de la sainte sourate Al Amram évoquent les reproches que les Juifs de Médine faisaient contre le messager de Dieu, le vnéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Ils prétendaient que l’Islam était venu rendre licite ce que la religion du vénéré Moïse (béni soit-il) avait rendu illicite, entre autres, la consommation de la viance et du lait des chameaux.
Ces versets répondent en fait à ces reproches, en soulignant que ces nourritures étaient illictes pour les Israélites, et que le vénéré Jacob, Israël (béni soit-il), soucieux de sa santé, évitait lui-même de consommer la viande et le lait de chameau, sans que cela soit interdit pour ses adeptes.
Les versets disent ensuite que les Juifs doivent croire à ce qui est dit dans la Thora et éviter d’attribuer des mensonges à Dieu. En effet, comme nous l’indiquaient des versets précédents de la sainte sourate Al Amram, le plus grand péché, aux yeux de Dieu, est d’attribuer des mensonges au Seigneur.
قُلْ صَدَقَ اللَّـهُ فَاتَّبِعُوا مِلَّةَ إِبْرَاهِيمَ حَنِيفًا وَمَا كَانَ مِنَ الْمُشْرِكِينَ
O Prophète, dis : Dieu a dit la vérité. Suivez donc la religion d’Abraham en sincérité, car il fut du nombre des justes, et il n’était point du nombre des faiseurs de dieux ! (3:95)
Dans ce verset, le Seigneur s’adresse à son messager et lui dit d’appeler les gens du Livre à suivre la religion du vénéré Abraham (béni soit-il) que le Coran présente comme le héros du monothéisme, de la sincérité et de la justice. En réalité, dans ce verset, le Coran invite les adeptes des religions divines à se soumettre aux principes fondamentaux de leur religion au lieu de suivre les croyances superstitieuses et ancestrales ou d’autres pratiques qui relèvent de l’associationnisme.
En outre, le verset 95 de la sourate Al Amram nous dit clairement que l’acceptation de toute loi ou tradition, en dehors des enseignements de la religion divine relève de l’associationnisme, car seul Dieu, Créateur des deux monde est en mesure d’établir des lois pour gérer la vie et l’existence de Ses créatures.
إِنَّ أَوَّلَ بَيْتٍ وُضِعَ لِلنَّاسِ لَلَّذِي بِبَكَّةَ مُبَارَكًا وَهُدًى لِّلْعَالَمِينَ
Oui, la première Maison qui ait été désignée aux hommes c’est bien celle de Bakka, bénie, pour la guidée des mondes. (3:96)
فِيهِ آيَاتٌ بَيِّنَاتٌ مَّقَامُ إِبْرَاهِيمَ وَمَن دَخَلَهُ كَانَ آمِنًا وَلِلَّـهِ عَلَى النَّاسِ حِجُّ الْبَيْتِ مَنِ اسْتَطَاعَ إِلَيْهِ سَبِيلًا وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ اللَّـهَ غَنِيٌّ عَنِ الْعَالَمِينَ
Là sont les signes évidents, où Abraham s’est tenu debout ; et quiconque y rentre est en sécurité. Il incombe aux hommes de faire pour Dieu le pèlerinage de la Maison, - à qui en a la voie. Et quiconque mécroit, alors Dieu est au large, vraiment, à l’égard des mondes ! (3:97)
« Bakka » désigne la vallée tout entière dans laquelle se trouve la ville sainte de la Mecque. Par conséquent, la première Maison dont nous parlent ces versets, est la Maison de Dieu, la Kaaba dans la ville de la Mecque, construite par le vénéré Abraham, sous l’ordre de Dieu.
En effet, ces versets répondent aux reproches que formulaient les juifs de l’Arabie aux musulmans, à l’époque du noble Messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Ils disaient que le temple de Salomon à Jérusalem était vieux de plus de 4000 ans, tandis que la Maison de Dieu vers laquelle se dirigeaient les musulmans au moment de la prière n’était pas aussi ancienne.
Mais Dieu dit dans ces versets que la Kaaba était, en fait la première maison « désignée aux hommes ». En effet, selon les hadiths, la Maison de Dieu à la Mecque est plus anciens que tous les temples, et qu’il existait même avant que le vénéré Abraham ne la reconstruise à l’aide de son fils, le vénéré Ismaël.
Cinq fois par jours, les musulmans se dirigent vers la Kaaba pour prier. En outre, il incombe à tout musulman de faire pèlerinage de la Maison de Dieu, au moins une fois, au moment du Hadj, grand rassemblement annuel des fidèles à la Mecque.
Selon les hadiths, le vénéré Abraham (béni soit-il), lorsqu’il reconstruisait la Maison de Dieu à la Mecque, se mit sur une pierre pour prier Dieu. Cette existe toujours près de la Kaaba et les pèlerins doivent y prier, chaque fois qu’ils se rendent dans la grande mosquée, pour rendre hommage à ce grand prophète de Dieu.
Selon d’autres hadiths, un jour, le vénéré Mahdi, Imam des temps, reviendra pour établir la justice sur terre. Il arrivera à la Mecque et se mettra sur cette même pierre, près de la Maison de Dieu pour prier et pour invoquer le Seigneur, avant d’entamer sa mission céleste.
Pour les musulmans, la Kaaba et toute la ville sainte de la Mecque constituent un endroit sacré où même les plantes et les animaux doivent jouir d’une parfaite sûreté. Personne n’a le droit de couper un arbre dans cette zone, et personne ne doit y chasser les animaux. Et si quelqu’un prend refuge dans la grande mosquée de la Mecque, personne n’aura le droit de l’obliger d’en sortir.
Ces versets nous apprennent également que la Maison de Dieu est également la maison de tous les hommes et toutes les femmes. D’un côté c’est le meilleur endroit pour prier et adorer Dieu, et de l’autre, c’est un endroit pour le rassemblement des peuples de toutes les races et de toutes les nations.
قُلْ يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تَكْفُرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ وَاللَّـهُ شَهِيدٌ عَلَىٰ مَا تَعْمَلُونَ
Dis :O gens du Livre, pourquoi mécroire aux signes de Dieu, alors que Dieu est témoin de ce que vous faites ? (3:98)
قُلْ يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تَصُدُّونَ عَن سَبِيلِ اللَّـهِ مَنْ آمَنَ تَبْغُونَهَا عِوَجًا وَأَنتُمْ شُهَدَاءُ وَمَا اللَّـهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ
Dis : O gens du Livre, pourquoi, en voulant tortueux le entier de Dieu, en empêchez-vous celui qui a cru ? Alors que vous êtes témoins ? Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites. (3:99)
A l’époque de l’avènement de l’Islam, les Juifs étaient relativement nombreux dans la péninsule arabique. En effet, les Juifs connaissaient les bonnes nouvelles données par la Thora, ainsi que par l’Evangile, de la venue du dernier messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Cependant, après l’entrée du Prophète et de ses compagnons à Médine où il y avait une communauté importante de juifs, ces derniers se sont mis en face du messager de Dieu au lieu de rejoindre les rangs des musulmans.
Ils se sont abstenus de se convertir à l’Islam et ils empêchaient les autres de le faire. Ces versets 98 et 99 nous apprennent que nous devons toujours savoir que Dieu voit tous nos actes et qu’Il connaît ce qu’il y a dans nos cœurs. Cette croyance nous empêchera, certes, de commettre des péchés, si nous nous sentons en présence du Créateur.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِن تُطِيعُوا فَرِيقًا مِّنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ يَرُدُّوكُم بَعْدَ إِيمَانِكُمْ كَافِرِينَ
O Croyants, si vous obéissez à certains de ceux qui avaient reçu l'Ecriture, ils vous rendront impies après que vous ayez cru en Dieu unique et ils feront que vous agissiez contrairement aux enseignements divins. (3:100)
وَكَيْفَ تَكْفُرُونَ وَأَنتُمْ تُتْلَىٰ عَلَيْكُمْ آيَاتُ اللَّـهِ وَفِيكُمْ رَسُولُهُ وَمَن يَعْتَصِم بِاللَّـهِ فَقَدْ هُدِيَ إِلَىٰ صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ
Comment pouvez-vous devenir impies alors que les signes de Dieu vous sont présentés et que le prophète de Dieu est présent parmi vous ? Celui qui s'attache fermement à la religion et au Livre de Dieu sera guidé vers le droit chemin. (3:101)
Après l'entrée du noble Messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), à Médine, et l'établissement d'un Etat islamique dans cette ville, la paix et l'amitié s'établirent parmi les habitants de la ville qui appartenaient aux différentes tribus. Les deux principaux tribus de la ville : Owsse et Khazradj qui étaient en guerre depuis de longues années, mirent fin à leur hostilité ancestrale, grâce aux conseils du noble prophète de l'Islam qui les réconcilia les uns avec les autres. Cependant, les juifs qui vivaient à Médine crurent que l'amitié et la fraternité entre les deux tribus d'Owsse et de Khazradj qui s'étaient convertis à l'Islam, pourraient nuire à leurs intérêts.
Ils tentèrent alors de rappeler aux chefs des deux tribus l'histoire de leurs guerres d'antan afin de semer la discorde parmi les gens des deux tribus qui étaient tous devenus musulmans.
Dans ces versets révélés au messager de Dieu, Dieu met en garde contre les complots des ennemis dont l'objectif est de détruire l'unité des musulmans. Ces versets appellent les fidèles à s'appuyer sur deux choses pour se défendre face aux desseins des ennemis de Dieu : le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et le Livre saint, à savoir le noble Coran.
Ces versets soulignent que ces deux éléments permettront à tout musulman de se mettre sur le droit chemin du salut.
Voici maintenant les versets 102 et 103 de la sainte sourate Al Amram :
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّـهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنتُم مُّسْلِمُونَ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ وَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
Croyants, craignez pieusement et sincèrement Dieu car il doit être obéi et adoré, et veillez bien à ne mourir qu'en soumis à Lui, qu'en musulmans sincères. (3:102)
وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللَّـهِ جَمِيعًا وَلَا تَفَرَّقُوا وَاذْكُرُوا نِعْمَتَ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنتُمْ أَعْدَاءً فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُم بِنِعْمَتِهِ إِخْوَانًا وَكُنتُمْ عَلَىٰ شَفَا حُفْرَةٍ مِّنَ النَّارِ فَأَنقَذَكُم مِّنْهَا كَذَٰلِكَ يُبَيِّنُ اللَّـهُ لَكُمْ آيَاتِهِ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ
Attachez-vous fermement tous ensemble au lien de Dieu, au Coran, au prophète et à la révélation, et ne vous divisez pas. Souvenez-vous du bienfait que Dieu vous a accordé. Quand vous étiez ennemis. Il a réconcilié vos cœurs et vous êtes devenus frères par Sa grâce. Vous étiez au bord d'un abîme de feu et Il vous en a sauvés. Dieu vous explique ainsi clairement Ses signes, peut-être serez-vous guidés. (3:103)
Le verset 102 de la sainte sourate Al Amram appelle explicitement les musulmans à l'unité autour de leur foi et leur croyance en Dieu. Le noble Coran évoque alors l'époque où les gens étaient hostiles les uns aux autres, avant qu'ils ne convertissent à l'Islam. Mais la foi en Dieu les sauva de l'impureté et de l'immoralité et ils devinrent frères et sœurs.
L'unité dont nous parle le Livre saint va au-delà des critères humains comme la race, les liens ethniques ou linguistiques, ou des intérêts matériels qui sont tous passagers, mais il s'agit de la piété et de la foi en Dieu unique.
Le verset 104 de la sainte sourate Al Amram nous parle de deux principes fondamentaux de l'Islam, à savoir la recommandation des œuvres bonnes et l'interdiction du blâmable :
وَلْتَكُن مِّنكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ وَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
Que soit de vous, un groupe de croyants vertueux pour appeler les hommes au bien, recommandant les œuvres bonnes, prescrites par le Livre et le prophète, et interdisent ce qui est blâmable proscrit par la loi divine. Et ce sont eux qui réussiront à parvenir aux félicités du paradis. (3:104)
La recommandation des œuvres bonnes et l'interdiction du blâmable constituent deux principes importants de l'Islam. En effet, islam exige de tout fidèle de les accomplir en tant qu'obligation religieuse. Selon les docteurs en théologie, ces deux principes islamiques garantissent l'ordre public et soutiennent les principes éthiques de la communauté, en établissant un mécanisme de contrôle interne, impliquant tous les individus de la société, car chaque personne devient responsable vis-à-vis des autres.
وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ تَفَرَّقُوا وَاخْتَلَفُوا مِن بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَأُولَـٰئِكَ لَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ
Ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés par hostilité au sujet de la Religion et qui se sont opposés après que les preuves décisives qui leur furent venues. Ceux-là auront un lourd châtiment. (3:105)
La discorde et la division dans les rangs des fidèles sont des grands dangers qui menacent la communauté des croyants. Le noble Coran rejette les divergences de vue éthniques et raciales, et la guerre du pouvoir parmi les dirigeants pour dominer la société. Par contre, l'Islam appelle les croyants à l'unité et à la solidarité pour que chaque personne considère les autres comme ses frères et ses soeurs religieux.
La fraternité entre les musulmans va au-delà les frontières qui séparent les pays les un des autres. Les liens entre les musulmans ne sont pas basés sur les dépendances raciales ou culturelles, mais fondés plutôt sur la convergence des croyances religieuses.
Le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) disait que même le temps ne peut séparer les fidèles les uns des autres. Dans un hadith du noble prophète de l'Islam, nous lisons : "Il y aura à l'avenir, parmi les gens, mes frères qui ne m'auront jamais vu, mais qui croiront en la Religion. Ils compteront donc parmi mes vrais frères religieux."
En effet, comme nous l'apprend ce hadith, la croyance en Dieu compte le lien le plus profond qui pourrait exister parmi les membres de la communauté. Mais malheureusement, les intérêts matériels, le pouvoir ou la politique risquent de diviser les croyants, de sorte que parfois les musulmans se mettent devant leurs frères musulmans et la guerre prend la place de la paix.
Ce verset 105 de la sainte sourate "La Famille d'Amram" nous évoque que les discordes et les divisions ne puisent pas toujours leur source dans l'ignorance, mais dans les intérêts individuels des gens qui se dressent consciemment contre la vérité.
Les versets 106 et 107 nous parlent du jour du Jugement dernier.
يَوْمَ تَبْيَضُّ وُجُوهٌ وَتَسْوَدُّ وُجُوهٌ فَأَمَّا الَّذِينَ اسْوَدَّتْ وُجُوهُهُمْ أَكَفَرْتُم بَعْدَ إِيمَانِكُمْ فَذُوقُوا الْعَذَابَ بِمَا كُنتُمْ تَكْفُرُونَ
Le Jour où certains visages seront rayonnants et certains visages seront sombres. A ceux dont les visages seront assombris, sera dit : Avez-vous rejeté les enseignements après avoir cru ? Goûtez donc le châtiment pour avoir rejeté les vérités célestes. (3:106)
وَأَمَّا الَّذِينَ ابْيَضَّتْ وُجُوهُهُمْ فَفِي رَحْمَةِ اللَّـهِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ
Ceux dont les visages seront rayonnants jouiront de la miséricorde de Dieu, dans laquelle ils demeureront éternellement. (3:107)
Nos actes, bons ou mauvais, ont des conséquences extérieures ou intérieures. L'aspect extérieur de nos actes est visible tandis que son aspect intérieur consiste en les traces qu'ils laissent dans notre âme.
De même, le monde ici-bas est le côté extérieur de notre existence, tandis que dans l'au-delà, chaque personne rencontrera le côté intérieur et profonde de son être.
Ces versets nous disent qu'au jour du Jugement dernier, ceux qui ont fait des oeuvres bonnes auront les visages rayonnants, tandis que les pécheurs auront des visages assombris. Ces rayons de lumière reflèteront, en réalité, la blancheur de leur coeur, tandis que les visages sombres des pécheurs témoigneront des ténèbres de l'ignorance et de la désobéissance à l'égard du Seigneur.
Le Coran nous évoque que dans l'au-delà ce que l'on cache aujourd'hui sera évident. Les bonnes et les mauvaises intentions que l'on ne connaît pas ici, seront connues dans la vie éternelle dans l'au-delà.
Voici enfin les versets 108 et 109 de la sainte sourate Al Amram:
تِلْكَ آيَاتُ اللَّـهِ نَتْلُوهَا عَلَيْكَ بِالْحَقِّ وَمَا اللَّـهُ يُرِيدُ ظُلْمًا لِّلْعَالَمِينَ
Voilà les versets de Dieu; Nous te les récitons en toute vérité. Dieu ne veut jamais léser les mondes. (3:108)
وَلِلَّـهِ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ وَإِلَى اللَّـهِ تُرْجَعُ الْأُمُورُ
Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre appartient à Dieu. Et les affaires seront ramenées à Dieu. (3:109)
Dans ces versets, Dieu s'adresse d'abord à Son messager, puis à tous les croyants pour les rassurer de la justice divine.
Dieu gère l'univers de la création selon les principes de la justice. Certes, les hommes ne peuvent pas connaître tous les aspects de la justice divine, mais ils peuvent être rassurés, car Dieu est sage, clément et miséricorideux envers Ses créatures.
كُنتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ وَتُؤْمِنُونَ بِاللَّـهِ وَلَوْ آمَنَ أَهْلُ الْكِتَابِ لَكَانَ خَيْرًا لَّهُم مِّنْهُمُ الْمُؤْمِنُونَ وَأَكْثَرُهُمُ الْفَاسِقُونَ
O croyants, vous êtes la meilleure communauté apparue pour les hommes : vous recommandez les bonnes actions prescrites par la loi divine, vous interdisez ce qui est blâmable et vous croyez en Dieu. Si ceux qui avaient reçu l'Ecriture croyaient, cela vaudrait mieux pour eux; il y en a qui sont croyants, mais la plupart d'entre eux sont vicieux. (3:110)
Nombreux sont ceux qui ont cru et croient toujours que la religion est un ensemble rigide et arrêté d'obligations et de contraintes portant uniquement sur la relation de l'individu avec son Créateur.
L'adoration de Dieu, l'office, le jeûne du mois de ramadan, la récitation régulière du texte coranique, voilà selon eux, tout ce que l'Islam demande aux musulmans et aux musulmanes.
Dans cette vue courte sur la religion, le rôle de l'Islam pour gérer la dimension collective et sociale de la vie humaine et pour organiser les relations de l'homme avec son prochain, a été négligé.
Prenons, par exemple, les aspects individuels et collectifs de la prière. Pratique essentiellement individuelle, la prière est un moyen pour que le croyant et la croyante s'approchent de leur Créateur et qu'ils purifient leur âme en remplissant leur cœur de la lumière de Dieu, et en y chassant les ténèbres de désobéissance et de l'ingratitude à l'égard du Seigneur.
Cependant le Coran et les hadiths conseillent aux musulmans et aux musulmanes de participer à la prière collective dans les mosquées, au lieu de prier individuellement, chacun dans sa maison. En effet, la participation à la prière collective renforce les liens d'amitié, de fraternité et de solidarité parmi les musulmans.
Le verset 110 rappelle aux musulmans deux obligations religieuses qui ont une fonction sociale très importante. Il s'agit de la recommandation des bonnes actions prescrites par la loi divine, et de l'interdiction du blâmable. L'importance accordée par l'Islam à ces deux actions montre que le musulman et la musulmane ne sont pas seulement responsables de leurs propres démarches, mais aussi de celles de leurs frères et sœurs de religion. Ce système de contrôle interne au sein de la communauté islamique développe les bonnes actions et empêche les mauvaises actions de se propager parmi les gens. Voilà ce que le verset 110 appelle "la meilleure communauté pour les humains".
لَن يَضُرُّوكُمْ إِلَّا أَذًى وَإِن يُقَاتِلُوكُمْ يُوَلُّوكُمُ الْأَدْبَارَ ثُمَّ لَا يُنصَرُونَ
O Croyants sachez qu'ils ne peuvent vous causer de grand mal, seulement une vexation. S'ils vous combattent, ils vous tourneront le dos en fuyant, et, ensuite, ils ne seront pas secourus. (3:111)
ضُرِبَتْ عَلَيْهِمُ الذِّلَّةُ أَيْنَ مَا ثُقِفُوا إِلَّا بِحَبْلٍ مِّنَ اللَّـهِ وَحَبْلٍ مِّنَ النَّاسِ وَبَاءُوا بِغَضَبٍ مِّنَ اللَّـهِ وَضُرِبَتْ عَلَيْهِمُ الْمَسْكَنَةُ ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ كَانُوا يَكْفُرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ وَيَقْتُلُونَ الْأَنبِيَاءَ بِغَيْرِ حَقٍّ ذَٰلِكَ بِمَا عَصَوا وَّكَانُوا يَعْتَدُونَ
Ils sont frappés d'avilissement où qu'ils se trouvent, sauf en se rattachant à Dieu ou aux hommes croyants. Ils ont encouru le courroux de Dieu et ils sont frappés dans leurs cœurs, de misère. Cela, parce qu'ils ont rejeté les signes de Dieu et ont tué les prophètes, à l'encontre de tout droit. C'est parce qu'ils ont désobéi aux commandements de Dieu et étaient transgresseurs. (3:112)
Dans ces deux versets, le noble Coran rassure les musulmans en leur disant que les ennemis de la religion ne pourront jamais porter de grands préjudices à la communauté des croyants, à condition que ces derniers préservent leur foi en Dieu et leur unité.
Ce verset nous apprend que la foi en Dieu est une forteresse solide qui protège le croyant contre les ennemis de Dieu et de la religion. Les ennemis seront incapables de vaincre les gens qui croient profondément en Dieu.
Selon cette vision coranique, la grandeur de la communauté des fidèles résident dans deux points : un lien profond et indéfectible avec le Créateur, et des relations justes et fraternelles parmi les membres de la communauté. Ces versets nous rappellent que les péchés et les désobéissances aux enseignements de la religion sont les plus grands dangers qui menacent la communauté des croyants.
Voici enfin les versets 113 à 115 de la sainte sourate Al Amram:
لَيْسُوا سَوَاءً مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ أُمَّةٌ قَائِمَةٌ يَتْلُونَ آيَاتِ اللَّـهِ آنَاءَ اللَّيْلِ وَهُمْ يَسْجُدُونَ
Les gens du Livre ne sont pas tous pareils. Il y a une communauté de ceux qui avaient reçu le Livre, fidèle aux enseignements divins, qui aux heures de la nuit, psalmodient les versets de Dieu en se prosternant, (3:113)
يُؤْمِنُونَ بِاللَّـهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ وَيُسَارِعُونَ فِي الْخَيْرَاتِ وَأُولَـٰئِكَ مِنَ الصَّالِحِينَ
Ils croient en Dieu et au Jour du jugement dernier, ils recommandent les bonnes actions et prohibent le mal, ils concourent à faire le bien. Ceux-là sont du nombre de ceux qui sont vertueux, (3:114)
وَمَا يَفْعَلُوا مِنْ خَيْرٍ فَلَن يُكْفَرُوهُ وَاللَّـهُ عَلِيمٌ بِالْمُتَّقِينَ
Le bien qu'ils font ne leur sera pas dénié. Dieu connaît ceux qui sont pieux. (3:115)
Ces trois versets de la sainte sourate Al Amram nous indiquent que les gens du Livre ne sont pas tous pareils. Il y a parmi eux des gens pieux qui croient vraiment en Dieu, et qui sont fidèles aux enseignements divins. Ils adorent Dieu le jour et la nuit et ils croient en Dieu et au Jour du Jugement dernier. Tout comme des musulmans, ils recommandent le louable et prohibent le mal et le blâmable. Ces versets évoquent que Dieu récompensera leurs œuvres bonnes et que le bien qu'ils font ne leur sera pas dénié. Dans ces versets, le noble Coran donne une grande leçon aux musulmans, en ce qui concerne les relations qu'ils doivent établir avec les gens du Livre, les adeptes des autres religions divines. Dans ces relations, les musulmans doivent être justes et ne pas oublier que les adeptes de toutes les religions monothéistes croient en un Dieu unique et au Jour du Jugement dernier.
إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا لَن تُغْنِيَ عَنْهُمْ أَمْوَالُهُمْ وَلَا أَوْلَادُهُم مِّنَ اللَّـهِ شَيْئًا وَأُولَـٰئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ
Quant aux impies, ni leurs biens ni leurs enfants ne les dispenseront de quoi que ce soit contre le châtiment de Dieu. Ils seront les compagnons du Feu où ils demeureront éternellement. (3:116)
مَثَلُ مَا يُنفِقُونَ فِي هَـٰذِهِ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا كَمَثَلِ رِيحٍ فِيهَا صِرٌّ أَصَابَتْ حَرْثَ قَوْمٍ ظَلَمُوا أَنفُسَهُمْ فَأَهْلَكَتْهُ وَمَا ظَلَمَهُمُ اللَّـهُ وَلَـٰكِنْ أَنفُسَهُمْ يَظْلِمُون
Leurs charités en cette vie sont comme un vent chargé de gel qui s’abat et détruit les cultures des hommes qui ont été injustes envers eux-mêmes. Dieu ne les a pas lésés, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes. (3:117)
Ce verset nous rappelle certains phénomènes qui se trouvent à l’origine de la mécréance. Le sentiment d’autonomie et d’indépendance vis-à-vis du Créateur est le facteur le plus important de l’insoumission et de la désobéissance. Ce sentiment peut être renforcé par la possession de la richesse matérielle et de nombreuses enfants, c’est-à-dire les choses qui peuvent créer cette illusion que dans la future, l’on n’aura plus besoin du secours de Dieu.
Pour détruire cette fausse illusion dangereuse, le noble Coran rappelle dans ces versets que dans l’au-delà les mécréants qui ont désobéi sur terre aux ordres divins, seront châtiés, sans que leurs appuis matériles, leurs richesses ou leurs enfants puissent rien faire pour les sauver. Ils récoltent dans l’eau-delà ce qu’ils ont semé, eux-même ici-bas. En d’autres termes, ce n’est pas le Dieugeur qui se venge d’eux, mais ce sont les mécréants eux-mêmes qui détruisent leur sort, et ils ne reçoivent, en fait, que le résultat de leurs propres actes.
Voici maintenant le verset 118 de la sainte sourate Al Amram. Dans ce verset, le noble Coran avertit les fidèles de ne pas se confier à des gens en dehors de la communauté.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَتَّخِذُوا بِطَانَةً مِّن دُونِكُمْ لَا يَأْلُونَكُمْ خَبَالًا وَدُّوا مَا عَنِتُّمْ قَدْ بَدَتِ الْبَغْضَاءُ مِنْ أَفْوَاهِهِمْ وَمَا تُخْفِي صُدُورُهُمْ أَكْبَرُ قَدْ بَيَّنَّا لَكُمُ الْآيَاتِ إِن كُنتُمْ تَعْقِلُونَ لِيمٌ
O croyants, ne prenez pas de confidents en dehors de vous, ne manqueraient pas de vous corrompre, ils voudraient que vous soyez en difficultés. La haine leur sort de la bouche et leurs coeurs en cache encore plus. Voilà que Nous vous avons clairement exposé les versets, si vous raisonnez. (3:118)
Ce verset nous apprend que le croyant ne pas pas être dupe. Il doit rester toujours plus raisonable et plus vigilant que l’ennemi de la communauté musulmane. De même, l’Etat islamique doit veiller à ce que les étrangers ne s’infiltrent pas dans les centres sensibles de prise de décition. En effet, ce verset demande explicitement aux musulmans de ne pas révéler leurs secrets aux non musulmans. Certes, il est bon d’établir des relations pacifiques avec les communautés non musulmanes et de cohabiter pacifiquement avec elles, mais il faut savoir que les ennemis de l’Islam profiteront justement de ce même climat de confiance, pour pouvoir nuire aux intérêts de la communauté islamique. Ils se présenteront comme amis des musulmans, tandis qu’ils ne cherchent qu’à les anéantir. Bref, ce verset nous rappelle qu’il n’y a jamais de paix entre la foi et la mécréance.
هَا أَنتُمْ أُولَاءِ تُحِبُّونَهُمْ وَلَا يُحِبُّونَكُمْ وَتُؤْمِنُونَ بِالْكِتَابِ كُلِّهِ وَإِذَا لَقُوكُمْ قَالُوا آمَنَّا وَإِذَا خَلَوْا عَضُّوا عَلَيْكُمُ الْأَنَامِلَ مِنَ الْغَيْظِ قُلْ مُوتُوا بِغَيْظِكُمْ إِنَّ اللَّـهَ عَلِيمٌ بِذَاتِ الصُّدُورِ
Vous, vous les aimez mais ils ne vous aiment pas ; vous croyez au Livre tout entier et vous croyez à tous les Livres célestes, mais ils n’y croient pas. Quand ils vous rencontrent, ils disent : Nous avons cru. Et une fois seuls, ils se mordent les doigts de colère contre vous. Dis-leur : Mourez de votre colère. En vérité, Dieu connaît ce qu’il y a dans les coeurs. (3:119)
إِن تَمْسَسْكُمْ حَسَنَةٌ تَسُؤْهُمْ وَإِن تُصِبْكُمْ سَيِّئَةٌ يَفْرَحُوا بِهَا وَإِن تَصْبِرُوا وَتَتَّقُوا لَا يَضُرُّكُمْ كَيْدُهُمْ شَيْئًا إِنَّ اللَّـهَ بِمَا يَعْمَلُونَ مُحِيطٌ
Qu’un bien vous arrive, cela leur fait mal ; qu’un mal vous atteigne, ils s’en réjouissent. Mais si vous patientez sur le chemin de Dieu et si vous êtes pieux, leurs mauvais desseins ne vous feront aucun tort. Dieu cerne leurs actes. (3:120)
Ces versets dévoile la méchanceté des ennemis de Dieu, et avertit les musulmans contre leurs mauvaises intentions. Le Coran conseille aux croyants de ne pas croire à la fausse amitié de leurs ennemis, car malheureusement, en réponse de l’amitié des musulmans, les ennemis de la région en profitent pour nuire aux musulmans.
Ils cherchent à s’infiltrer dans les rangs des fidèles pour empêcher le progrès de la communauté des musulmans.
Ces versets nous apprennent donc que les relations de l’Etat musulman avec les Etats non musulmans doivent être basées sur le respect réciproques.
وَإِذْ غَدَوْتَ مِنْ أَهْلِكَ تُبَوِّئُ الْمُؤْمِنِينَ مَقَاعِدَ لِلْقِتَالِ وَاللَّـهُ سَمِيعٌ عَلِيمٌ
O Prophète, rappelle aux gens lorsque tu quittas ta famille, au matin, matin, pour installer les croyants à leurs postes de combat. Dieu entend tout, Il sait tout. (3:121)
Ce verset et le passage qui le suit nous évoquent la guerre d’Ohud en l’an 3 de l’Hégire entre les musulmans et les païens de la Mecque. Ce passage de la sainte sourate Al Amram rappelle aux musulmans l’amertume de leur défaite dans cette guerre, et les inscite à tirer leçon de cet événement triste de l’histoire de l’islam.
En l’an 2 de l’Hégire, et pendant la guerre de Badr, premier affrontement armé entre les païens de la Mecque et la petite armée des musulmans, réunis à Médine, autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), de nombreux hommes de l’armée des païens furent tués ou capturés par les musulmans. Après la guerre de Badr, le seigneur de la Mecque, Abou Sofian, jura de se venger des musulmans et du prophète de Dieu. Il mit un an à amasser des troupes pour attaquer de nouveau les musulmans.
Lorsque les musulmans de Médine apprirent que l’armée des païens s’approchait de la ville, ils se réunirent à la mosquée. Le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) demanda à ses compagnons de dossner leur avis pour trouver la meilleure stratégie de combat pour se défendre face aux nombreuses troupes des païens de la Mecque.
Les Seigneurs des tribus étaient du même avis que le prophète lui-même : ils disaient qu’il serait mieux de rester dans la ville et d’attendre que les ennemis y entrent, pour pouvoir les surprendre dans un lieu qu’ils connaissaient mal. Mais la majorité des jeunes avait une opinion différente. Ces jeunes courageuses demandèrent au prophète de sortir de la ville et d’affronter l’armée des païens au pied du mont d’Ohud.
Le messager de Dieu fut contre leur avis, cependant lorsqu’il vit leur insistance, il demanda à ses compagnons de voter. Les partisans de la guerre en dehors de la ville furent plus nombreux, alors le messager de Dieu accepta leur avis. Cependant il y avaient d’autres qui protestaient toujours contree cette décision. Lorsque le Prophète de Islam et ses compagnons quittèrent la ville pour se rendre au pied du mont d’Ohud, ils étaient mille, mais lorsqu’ils y arrivèrent il n’y en avait que 700 personnes.
Les deux armées se mirent l’une en face de l’autre. Les musulmans attaquèrent les troupes nombreuses des païens, tandis qu’une cinquentaine d’eux resta à leur place pour ne pas permettre les païens de les surprendre en les attaquant par derrière. Mais lorsque les gardes virent la défaite rapide des païens, ils quittèrent leurs postes pour aller chercher des butins. Mais les ennemis profitèrent de leur négligeance et attaquèrent tout de suite les musulmans. La guerre qui avait commencé avec la victoire rapide des musulmans devint finalement une dafaite pour l’armée de l’Islam.
L’histoire de cette guerre nous apprend que le prophète n’était pas seulement le messager de Dieu, mais qu’il était également celui qui avait pour mission de diriger la communauté des fidèles. En outre, la guerre d’Ohud a appris aux musulmans qu’au lieu de penser uniquement à leurs intérêts personnels, ils doivent toujours prendre en compte les intérêts de la communauté et accomplir leurs devoirs pour défendre la religion de Dieu.
Voici maintenant les versets 122 et 123 de la sourate Al Amram :
إِذْ هَمَّت طَّائِفَتَانِ مِنكُمْ أَن تَفْشَلَا وَاللَّـهُ وَلِيُّهُمَا وَعَلَى اللَّـهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُؤْمِنُونَ
Rappelle lorsque deux de vos troupes pensèrent fléchir alors que Dieu était leur protecteur, Il les a détournés de leur fausse décision. Les croyants doivent s’en remettre à Dieu. (3:122)
وَلَقَدْ نَصَرَكُمُ اللَّـهُ بِبَدْرٍ وَأَنتُمْ أَذِلَّةٌ فَاتَّقُوا اللَّـهَ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ
Dieu vous a secourus à Badr quand vous étiez faibles. Soyez pieux envers Dieu, peut-être serez-vous reconnaissants. (3:123)
Ces versets font allusion à la décision des deux tribus de Médine, celles d’Owsse et de Khazradj, qui disaient que l’armée des musulmans devait rester dans la ville et attendre l’arrivée des troupes des paëins.
Lorsque les autres votèrent pour aller faire la guerre au pied du mont d’Ohud, les hommes des deux tribus d’Owsse et de Khazradj décidèrent d’abord de ne pas accompagner l’armée du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descedants). Mais grâce à Dieu ils changèrent d’avis et partirent à la guerre avec les autres compagnons du prophète.
Ces versets s’adressent à eux et leur évoquent leur victoire à la guerre de Badr, et leur rappellent la grâce et le secours de Dieu, pour les insciter à rester fermes sur leur décision d’accompagner le messager de Dieu dans toutes les circosntances.
إِذْ تَقُولُ لِلْمُؤْمِنِينَ أَلَن يَكْفِيَكُمْ أَن يُمِدَّكُمْ رَبُّكُم بِثَلَاثَةِ آلَافٍ مِّنَ الْمَلَائِكَةِ مُنزَلِينَ
Lorsque tu disais aux croyants : Est-ce qu’il ne suffit pas que votre Seigneur vous assite en faisant descendre du ciel trois mille anges ? (3:124)
بَلَىٰ إِن تَصْبِرُوا وَتَتَّقُوا وَيَأْتُوكُم مِّن فَوْرِهِمْ هَـٰذَا يُمْدِدْكُمْ رَبُّكُم بِخَمْسَةِ آلَافٍ مِّنَ الْمَلَائِكَةِ مُسَوِّمِينَ
Oui, si vous êtes pieux et patients sur le chemin de Dieu, et si les ennemis vous assaillent immédiatement, votre Seigneur vous assistera de cinq mille anges porteurs de signes distinctifs. (3:125)
Après avoir évoquer la défaite de la guerre d’Ohud, le noble Coran rappellent aux musulmans, pour les encourager, leur grande victoire dans la guerre de Badr. Dans cette guerre, les musulmans était peu nombreux et faibles tandis que leurs adversaires étaient très nombreux et bien armés. Cependant, avant la guerre de Badr, le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait dis à ses compagnons que Dieu lui avait révélé, par l’archange Gabriel, que le Seigneur fairait descendre du cile trois mille anges pour secourir les fidèles pendant la guerre contre les païens.
Ces versets nous apprennent que le musulman doit se confier toujours, surtout dans les moments difficiles, au Seigneur. Nous devons être toujours prêts à accomplir nos devoirs envers Dieu, et savoir que Dieu Clément et Miséricordieux, nous aidera Lui-même à réussir dans nos tâches.
وَمَا جَعَلَهُ اللَّـهُ إِلَّا بُشْرَىٰ لَكُمْ وَلِتَطْمَئِنَّ قُلُوبُكُم بِهِ وَمَا النَّصْرُ إِلَّا مِنْ عِندِ اللَّـهِ الْعَزِيزِ الْحَكِيمِ
Seigneur vous assistera de cinq mille anges porteurs de signes distinctifs. Dieu ne le fit pas pour vous annoncer une bonne nouvelle et rassurer vos coeurs. La victoire ne vient que de Dieu, le Puissant honoré, le Sage. (3:126)
لِيَقْطَعَ طَرَفًا مِّنَ الَّذِينَ كَفَرُوا أَوْ يَكْبِتَهُمْ فَيَنقَلِبُوا خَائِبِين
Il en fut ainsi afin qu'Il taille une partie des impies ou les humilie et qu'ils s'en retournent déconfits. (3:127)
Dans ces versets, le Coran nous dit que dans le combat du juste contre l'injuste, Dieu fait descendre ses anges sur aider le camp du juste et pour rassurer le coeur des serviteurs de Dieu, pour qu'ils sachent que Dieu est avec eux jusqu'à leur victoire finale sur les mécréants.
Ces versets indiquent clairement que les anges ne sont pas venus uniquement révéler le secours divin aux prophètes, mais qu'ils descendent également de la cour céleste pour porter secours aux croyants qui se battent dans le sentier de Dieu.
Les anges encouragent les fidèles à résister aux tentations sataniques et à rester fermes dans leur combat contre le mal, l'injustice et la mécréance.
Selon les exégètes de l'écriture sainte, toute démarche qui viserait à baisser le moral de ceux qui se battent pour Dieu et pour la religion divine, serait donc une démarche satanique. Par contre, toute démarche qui consiste à encourager les combattants de Dieu serait liée à une source divine.
Par ailleurs, l'unité, le pouvoir et le courage des musulmans, dans leur combat contre le mal, doivent être si grands que l'ennemi ne puisse jamais s'inflitrer dans leurs rangs.
لَيْسَ لَكَ مِنَ الْأَمْرِ شَيْءٌ أَوْ يَتُوبَ عَلَيْهِمْ أَوْ يُعَذِّبَهُمْ فَإِنَّهُمْ ظَالِمُونَ
O prophète, tu n'as nulle part dans le décret de Dieu ; ou bien Dieu les pardonne, ou Il les châtie car ils sont injstes. (3:128)
وَلِلَّـهِ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ يَغْفِرُ لِمَن يَشَاءُ وَيُعَذِّبُ مَن يَشَاءُ وَاللَّـهُ غَفُورٌ رَّحِيمٌ
A Dieu appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre ; Il pardonne à qui Il veut et châtie qui Il veut. Dieu pardonne et Il est Miséricordieux. (3:129)
Selon les commentateurs, ces versets renvoient de nouveau à l'histoire de la guerre d'Ohud, en l'an 3 de l'Hégire, entre les paeïns de la Mecque, et les musulmans réunis à Médine autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Au début de cette guerre, les musulmans obtinrent une victoire rapide sur l'armée des paeïns, mais un groupe d'entre eux quittèrent leurs postes pour chercher aussitôt leur part des butins. Cela permit aux paeïns de la Mecque de de réunirent de nouveau et d'attaquer les musulmans. La victoire rapide de l'armée des fidèles se transforma alors en une défaite. Le messager de Dieu qui vit la désobéissance de certains de ses compagnons, leva les mains vers le ciel et dit : "Seigneur, pardonneras-Tu à ces désobéissants ?"
Dieu révéla alors ses versets coraniques à Son messager pour lui dire : "Tu n'as nulle part dans le décret de Dieu ; ou bien Dieu les pardonne, ou Il les châtie car ils sont injstes. Car c'est uniquement Dieu qui a le droit de juger Ses créateurs."
Voici enfin les versets 130 et 131 de la sainte sourate Al Amram. Ces versets interdisent aux musulmans l'intérêt à l'usure:
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَأْكُلُوا الرِّبَا أَضْعَافًا مُّضَاعَفَةً وَاتَّقُوا اللَّـهَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ
O croyants, ne mangez pas de cet intérêt qui va multipliant de double en double. Et craignez Dieu. Peut-être seriez-vous gagnants ! (3:132)
وَاتَّقُوا النَّارَ الَّتِي أُعِدَّتْ لِلْكَافِرِينَ
Et craignez le Feu préparé pour les mécréants. (3:131)
Ces versets portant sur les visions de l'Islam sur les questions économiques, nous apprennent que la piété ne consiste pas seulement à pratiquer l'adoration de Dieu et à faire les prières quotidiennes, mais qu'il faut respecter aussi les enseignements religieux dans les affaires économiques et financières.
L'Islam interdit l'intérêt et l'usure à tout musulman et présente cette pratique comme un très grand péché. Dans la vision coranique, l'intérêt et l'usure sont considérés comme un péché et un acte de désobéissance et d'ingratitude envers le Créateur qui a mis à la disposition des humains de nombreux moyens licites et légitimes pour bénéficier des bienfaits de cette vie matérielle sur la terre. Ces versets nous rappellent finalement que les gens qui s'enrichissent par des moyens illicites sont des mécréants qui seront châtiés dans l'au-delà.
وَأَطِيعُوا اللَّـهَ وَالرَّسُولَ لَعَلَّكُمْ تُرْحَمُونَ
Obéissez à Dieu et au Prophète, peut-être serez-vous admis à la miséricorde divine. (3:132)
وَسَارِعُوا إِلَىٰ مَغْفِرَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ وَجَنَّةٍ عَرْضُهَا السَّمَاوَاتُ وَالْأَرْضُ أُعِدَّتْ لِلْمُتَّقِينَ
Hâtez-vous vers le pardon de votre Seigneur et vers un Paradis dont la largeur est les cieux et la terre, préparé pour ceux qui sont pieux. (3:133)
Ces deux versets appellent les musulmans à deux choses : D'abord à se soumettre entièrement aux ordres de Dieu et de Son messager, pour pouvoir bénéficier ensuite de la clémence et de la grâce infinie du Créateur.
Ensuite, le Coran appelle, dans ces versets, les musulmans à la pratique des œuvres bonnes et à se rendre utiles à leurs semblables. Dans cette vision coranique, ce sont les clés du paradis céleste.
Selon les exégètes, ces deux versets comme d'ailleurs les précédents, renvoient à la guerre d'Ohud, en l'an 3 de l'Hégire, entre l'armée des païens de la Mecque et les musulmans réunis à Médine autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
En effet, ces versets nous apprennent que pour être un bon musulman et une bonne musulmane, il faut se soucier du sort de ses frères et sœurs de religion et essayer tout le temps, de leur rendre service.
الَّذِينَ يُنفِقُونَ فِي السَّرَّاءِ وَالضَّرَّاءِ وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ وَاللَّـهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ
Ceux qui sont pieux dépensent sur le chemin de Dieu, dans la richesse et dans la pauvreté, et refoulent leur colère et pardonnent aux hommes. Dieu aime les bienfaiteurs. (3:134)
Ce verset développe, en fait, le thème avancé dans les versets 132 et 133 pour nous dire quels sont les moyens grâce auxquels les fidèles mériteraient la g^race et la clémence de Dieu.
Le vrai pieux, selon le verset 134, est celui qui fait la charité, en toute situation, lorsqu'il est pauvre aussi bien que lorsqu'il est riche. Ce verset nous apprend que pour faire de la charité, il ne faut pas nécessairement être riche, mais qu'il faut être généreux. Par ailleurs, le vrai pieu est celui qui ne s'isole pas de la vie sociale, mais qu'il participe activement aux affaires publiques et il est prêt à effacer la colère de son cœur pour le remplir de l'amour de ses semblables.
Voici le verset 135 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
وَالَّذِينَ إِذَا فَعَلُوا فَاحِشَةً أَوْ ظَلَمُوا أَنفُسَهُمْ ذَكَرُوا اللَّـهَ فَاسْتَغْفَرُوا لِذُنُوبِهِمْ وَمَن يَغْفِرُ الذُّنُوبَ إِلَّا اللَّـهُ وَلَمْ يُصِرُّوا عَلَىٰ مَا فَعَلُوا وَهُمْ يَعْلَمُونَ
Les pieux sont ceux qui, s'ils commettent quelque turpitude ou causent quelque préjudice à eux-mêmes, s'adressent à Dieu et demandent pardon pour leurs péchés – qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Dieu? – et ne persistent plus dans le mal qu'ils ont commis une fois qu'ils savent. (3:135)
Certains croient que les vrais pieux ne commettent jamais de péché. Mais contrairement à cette croyance, le verset 135 nous dit que même les gens les plus pieux risquent de ce laisser tenter par le diable.
Mais d'après la vision coranique, il existe une grande différence entre les vrais pieux et les autres gens : Les pieux n'insistent jamais à répéter le péché qu'ils ont commis, et qu'ils se rependent aussitôt, car ils savent que Dieu le Tout Miséricordieux accepte le repentir les pécheurs.
Cela est différent essentiellement de la situation des gens qui commettent les péchés de façon préméditée et qui ne ressentent aucun regret, après les avoir commis.
Selon cette leçon coranique, les fidèles ne doivent jamais insister à répéter les péchés qu'ils risquent de commettre sous la tentation satanique. En réalité, ce qui plus grave que le péché lui-même, c'est de ne pas le regretter.
أُولَـٰئِكَ جَزَاؤُهُم مَّغْفِرَةٌ مِّن رَّبِّهِمْ وَجَنَّاتٌ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا وَنِعْمَ أَجْرُ الْعَامِلِينَ
Ils auront pour récompense le pardon de leur Seigneur et des jardins sous lesquels coulent les rivières où ils demeureront éternellement. Comme est beau la récompense de ceux qui font des œuvres bonnes. (3:136)
Ce verset nous dit que les vrais serviteurs de Dieu trouveront dans l'au-delà la récompense divine et entreront dans le paradis céleste. Ce verset nous apprend que le fidèle ne doit jamais perdre son espoir et que pour pouvoir mériter la grâce de Dieu, il doit toujours s'abstenir des péchés et pratiquer les œuvres bonnes.
قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِكُمْ سُنَنٌ فَسِيرُوا فِي الْأَرْضِ فَانظُرُوا كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الْمُكَذِّبِينَ
Il y a eu avant vous des lois régnant dans la nature et dans l'univers, sur hommes et communauté. Parcourez la terre et regardez la fin de ceux qui niaient et s'opposaient aux enseignements des prophètes de Dieu. (3:137)
هَـٰذَا بَيَانٌ لِّلنَّاسِ وَهُدًى وَمَوْعِظَةٌ لِّلْمُتَّقِينَ
Voici un exposé clair adressé aux hommes, un guide et une exhortation pour ceux qui sont pieux. (3:138)
Pour instruire les fidèles et les guider vers le droit chemin de Dieu, le Coran évoque souvent l'Histoire de l'humanité sur la terre. L'Ecriture sainte nous rappellent que l'univers de la création a une longue histoire, et quant au sort de l'être humain, le noble Coran nous invite à méditer le passé et l'histoire des gens qui ont vécu avant nous. Dans la vision coranique, l'histoire du passé est la meilleure leçon pour que nous connaissions l'avenir de l'humanité. En effet, l'univers de la création est géré par des lois et des traditions stables, et le Coran nous apprend que la connaissance de ces traditions ne sera possible qu'à travers de la connaissance de l'histoire de l'humanité.
C'est pourquoi ces versets invitent les fidèles à parcourir la terre et à connaître les hommes.
Voici le verset 139 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
وَلَا تَهِنُوا وَلَا تَحْزَنُوا وَأَنتُمُ الْأَعْلَوْنَ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ
Ne faiblissez pas, ne vous attristez pas, vous êtes supérieurs si vous êtes croyants purs et sincères. (3:139)
Ce verset renvoie, comme plusieurs autres versets de la sourate La Famille d'Amram, à la guerre d'Ohud en l'an 3 de l'Egire. Dans cette guerre, la victoire rapide des musulmans se transforma aussitôt en une défaite amère, en raison de la désobéissance d'un certains groupes de combattants que le prophète avait chargé de la garde, pour empêcher la contre-attaque de l'armée des païens de la Mecque. Dans la guerre d'Ohud, plusieurs compagnons du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) tombèrent en martyrs, dont son oncle, le courageux Hamza, prince des martyrs.
Dans ce verset, le coran appelle les musulmans à ne pas se décourager pour cette défaite, et à savoir que Dieu les protègera en tout moment, en leur évoquant que l'armée des païens avait subi, à son tour, des dégâts importants. Selon les exégètes du Livre saint, le noble Coran évoque ici l'une des plus importantes traditions divines, celle du soutien de Dieu à ceux qui obéissent à Dieu et à Son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Par contre, ceux qui désobéissent, perdent le secours de Dieu et sont privés de tout autre appui.
إِن يَمْسَسْكُمْ قَرْحٌ فَقَدْ مَسَّ الْقَوْمَ قَرْحٌ مِّثْلُهُ وَتِلْكَ الْأَيَّامُ نُدَاوِلُهَا بَيْنَ النَّاسِ وَلِيَعْلَمَ اللَّـهُ الَّذِينَ آمَنُوا وَيَتَّخِذَ مِنكُمْ شُهَدَاءَ وَاللَّـهُ لَا يُحِبُّ الظَّالِمِينَ
Si une blessure vous atteint, le groupe ennemi a été blessé aussi. Ces journées, Nous les faisons alterner chez les hommes afin que Dieu distingue les croyants et choisisse parmi vous des témoins. Dieu n'aime pas les injustes, (3:140)
وَلِيُمَحِّصَ اللَّـهُ الَّذِينَ آمَنُوا وَيَمْحَقَ الْكَافِرِينَ
et afin que Dieu purifie les croyants et anéantisse les impies injustes. (3:141)
Dans ces deux versets, le saint Coran évoque une autre tradition de Dieu, celle qui porte sur le bouleversement perpétuel des conditions dans lesquelles se trouvent les humains. Après les victoires et les joies de la victoire arrivent souvent des moments difficiles ; et après les défaites, on pourra toujours espérer les victoires, si l'on se confie entièrement au secours de Dieu. La vie de l'homme est marquée par des hauts et des bas, et selon la tradition divine, c'est au moment difficile de la vie que chaque individu peut manifester ses capacités intérieures. Cela fait distinguer, comme nous l'indiquent ces deux versets, les vrais serviteurs de Dieu, des hypocrites et des serviteurs de Satan.
En d'autres termes, ces épreuves divines font partie des traditions qui gèrent la vie des humains. Par ailleurs, la victoire provisoire des païens sur les musulmans ne signifie nullement qu'ils profiteraient du secours de Dieu. Par contre, c'est une épreuve pour les fidèles pour qu'ils puissent montrer leur confiance en Dieu à tout moment, surtout aux moments difficiles de leur vie.
أَمْ حَسِبْتُمْ أَن تَدْخُلُوا الْجَنَّةَ وَلَمَّا يَعْلَمِ اللَّـهُ الَّذِينَ جَاهَدُوا مِنكُمْ وَيَعْلَمَ الصَّابِرِينَ
Comptez-vous entrer au paradis avant que Dieu n'ait distingué ceux d'entre vous qui ont combattu sur Son chemin, avant qu'Il n'ait distingué ceux qui sont patients ? (3:142)
Pour prouver sa soumission à Dieu, il arrive parfois que le fidèle doit faire preuve d'un sacrifice : il doit participer à la guerre, au combat et au Djihad contre les ennemis de Dieu et de la religion.
Ce verset explique clairement que le fidèle ne pourra pas espérer entrer dans le paradis céleste, par le fait qu'il croit en l'unicité de Dieu et qu'il fait ses prières quotidiennes ou qu'il pratique le jeûne du mois de ramadan. Outre l'adoration de Dieu, le vrai serviteur de Dieu doit être prêt à faire des sacrifices sur le chemin du Seigneur.
Le verset 143 comme les précédents évoque, selon la plupart des commentateurs du Livre saint, la guerre d'Ohud en l'an 3 de l'Hégire entre les païens de la Mecque et les musulmans réunis à Médine autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
وَلَقَدْ كُنتُمْ تَمَنَّوْنَ الْمَوْتَ مِن قَبْلِ أَن تَلْقَوْهُ فَقَدْ رَأَيْتُمُوهُ وَأَنتُمْ تَنظُرُونَ
Vous souhaitiez la mort avant de la rencontrer. Vous l'avez vue de vos propres yeux. (3:143)
Pour commenter ce verset, les exégètes remontent à la guerre de Badr, en l'an 2 de l'Hégire. La petite armée des Mususlmans de Médine l'emporta cette guerre sur les païens de la Mecque. Cependant certains d'entre eux tombèrent en martyrs. Il y eut donc des gens autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) qui dirent qu'ils souhaitaient tomber en martyrs sur le chemin de Dieu, comme les martyrs de Badr.
Mais un an plus tard, pendant la guerre d'Ohud, lorsque les mêmes personnes virent les signes de leur défaite devant l'armée des païens de la Mecque, ils s'enfuirent et laissèrent seul me messager de Dieu.
Ce verset leur reproche, alors, leur peur, lorsqu'ils rencontrèrent des épreuves du Seigneur.
Voici maintenant le verset 144 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِن مَّاتَ أَوْ قُتِلَ انقَلَبْتُمْ عَلَىٰ أَعْقَابِكُمْ وَمَن يَنقَلِبْ عَلَىٰ عَقِبَيْهِ فَلَن يَضُرَّ اللَّـهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّـهُ الشَّاكِرِينَ
Mohammad n'est qu'un Prophète, et d'autres prophètes ont passé avant lui. Quoi, s'il meurt ou s'il est tué, retournerez-vous sur vos pas ? Qui retourne sur ses pas ne nuit en rien à Dieu, mais Dieu donne une récompense à ceux qui sont reconnaissants et persévérants sur Son chemin. (3:144)
Pendant la guerre d'Ohud, lorsque les païens attaquèrent les musulmans et les repoussèrent, certains crièrent que le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait été tué. Cela haussa évidemment le moral des païens, tandis que de nombreux musulmans, lorsqu'ils entendirent cette fausse nouvelle, s'arrêtèrent de se battre et s'enfuirent.
Par contre, les compagnons les plus fidèles du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), leur disaient : "Pourquoi quittez-vous le champ de batail ? Même si Mohammad était tué, le chemin qu'il nous a indiqué reste toujours ouvert, et Dieu est toujours vivant."
Dans ce verset, Dieu s'adresse aux musulmans et leur dit qu'avant leur messager, Dieu avait révélé d'autres prophètes et que leurs adeptes n'ont pas abandonné la religion, en raison de la mort ou de la disparition de leurs prophètes.
Ce verset nous apprend également que les messagers et les prophètes ne sont que des humains comme les autres. En d'autres termes, l'Islam rejette le culte de personnalité, dans toutes ses formes, même s'il s'agit des prophètes de Dieu.
Le verset 145, nous parle comme les versets précédents de la guerre d'Ohud :
وَمَا كَانَ لِنَفْسٍ أَن تَمُوتَ إِلَّا بِإِذْنِ اللَّـهِ كِتَابًا مُّؤَجَّلًا وَمَن يُرِدْ ثَوَابَ الدُّنْيَا نُؤْتِهِ مِنْهَا وَمَن يُرِدْ ثَوَابَ الْآخِرَةِ نُؤْتِهِ مِنْهَا وَسَنَجْزِي الشَّاكِرِينَ
Il n'appartient à personne de mourir qu'avec la permission de Dieu, c'est écrit pour un instant fixé. Quelqu'un qui veut sa récompense de la vie d'ici-bas, Nous lui en accordons quelque chose. Quelqu'un qui veut la récompense de la vie éternelle, Nous lui en accordons quelque chose, et Nous récompenserons ceux qui sont reconnaissants. (3:145)
Selon les exégètes du Livre saint, ce verset renvoie, encore une fois, à la guerre d'Ohud, en rappelant aux fidèles que la vie et la mort sont entre les mains du Seigneur. En effet, celui qui se rend sur le champ de batail pour défendre la religion de Dieu ne doit pas craindre la mort, car Dieu le protègera contre les dangers. En outre, s'il était mort dans la guerre, il serait considéré comme un martyr, et serait récompensé dans l'au-delà auprès de son Créateur.
وَكَأَيِّن مِّن نَّبِيٍّ قَاتَلَ مَعَهُ رِبِّيُّونَ كَثِيرٌ فَمَا وَهَنُوا لِمَا أَصَابَهُمْ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ وَمَا ضَعُفُوا وَمَا اسْتَكَانُوا وَاللَّـهُ يُحِبُّ الصَّابِرِينَ
Que de prophètes ont combattu qui avaient nombre de disciples savants et adorateurs de Dieu, ils n'ont pas fléchi sous les atteintes subies dans le chemin de Dieu, n'ont pas faibli, n'ont pas cédé. Dieu aime ceux qui endurent et patientent sur Son chemin. (3:146)
وَمَا كَانَ قَوْلَهُمْ إِلَّا أَن قَالُوا رَبَّنَا اغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَإِسْرَافَنَا فِي أَمْرِنَا وَثَبِّتْ أَقْدَامَنَا وَانصُرْنَا عَلَى الْقَوْمِ الْكَافِرِينَ
Leurs seules paroles étaient : Seigneur, pardonne-nous nos péchés et nos excès dans notre conduite, affermis nos pas sur Ton chemin et secours-nous et permets-nous la victoire contre les hommes impies. (3:147)
فَآتَاهُمُ اللَّـهُ ثَوَابَ الدُّنْيَا وَحُسْنَ ثَوَابِ الْآخِرَةِ وَاللَّـهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ
Dieu leur donna la récompense de la vie ici-bas et la belle récompense de l'au-delà. Et Dieu aime les bienfaiteurs. (3:148)
Dans ces versets, Dieu reproche aux musulmans qui s'enfuirent l'ennemi, pendant la guerre d'Ohud, en leur rappelant l'histoire des autres prophètes et de leurs compagnons et adeptes. Le Coran nous dit qu'il y eut avant le prophète de l'Islam, d'autres prophètes révélés par Dieu, et que parmi leurs adeptes, il y eut des fidèles qui n'abandonnèrent jamais leurs croyances religieuses, à cause de la mort ou de la disparition de leur prophète.
Ces versets nous apprennent que les musulmans doivent étudier l'histoire des autres peuples et des autres communautés pour en tirer des leçons qui leur servira à renforcer leurs croyances religieuses.
Les versets 149 et 150 de la sourate La Famille d'Amram s'adressent aux croyants pour les avertir contre toute soumission aux mécréants. "Dieu est le vrai ami des fidèles.", nous disent ces versets.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِن تُطِيعُوا الَّذِينَ كَفَرُوا يَرُدُّوكُمْ عَلَىٰ أَعْقَابِكُمْ فَتَنقَلِبُوا خَاسِرِينَ
Ô Croyants, si vous obéissez aux impies, ils vous feront revenir sur vos pas à la mécréance, et vous serez perdants. (3:149)
بَلِ اللَّـهُ مَوْلَاكُمْ وَهُوَ خَيْرُ النَّاصِرِينَ
Mais Dieu est votre Protecteur, Ami et Guide. Il est le Meilleur des secours. (3:150)
Un grand danger menace souvent les fidèles et la communauté des fidèles. Il s'agit de l'obéissance des croyants aux impies, car ces derniers feront les croyants revenir sur leur pas et de reprendre leurs us et coutumes de l'époque de ma mécréance et de l'ignorance. En d'autres termes, la soumission aux mécréants risque toujours de faire sortir les fidèles du droit chemin de Dieu pour se soumettre au diable.
En effet, le Coran nous rappelle que le seul secours pour les croyants n'est autre que le Seigneur. C'est Lui qui nous protège contre le mal et contre les tentations sataniques.
L'alliance avec les mécréants, par contre, nuira non seulement à la vie matérielle de la communauté musulmane, mais elle porte également préjudice aux croyances spirituelles des musulmans. Quant à la défaite des musulmans dans la guerre d'Ohud, face aux païens de la Mecque, ce verset nous apprend que la défaite miliaire sur le champ de bataille, pourra être récompensé par les victoires ultérieures, mais la défaite dans la lutte contre la mécréance serait un échec irrémédiable.
Après les versets 149 et 150 de la sainte sourate LA Famille d'Amram, le Coran encourage les musulmans, en leur annonçant que Dieu portera son secours aux fidèles dans leur combat contre les impies. Voici le verset 151 de la sourate 3 :
سَنُلْقِي فِي قُلُوبِ الَّذِينَ كَفَرُوا الرُّعْبَ بِمَا أَشْرَكُوا بِاللَّـهِ مَا لَمْ يُنَزِّلْ بِهِ سُلْطَانًا وَمَأْوَاهُمُ النَّارُ وَبِئْسَ مَثْوَى الظَّالِمِينَ
Nous jetterons l'effroi dans les cœurs des impies, parce qu'ils associent des idoles à Dieu, sur quoi Dieu n'a descendu nulle preuve ni approbation. Leur demeure sera le Feu, quel désagréable séjour que celui des injustes ! (3:151)
Si les deux versets précédents avertissaient les musulmans contre les dangers de toutes soumissions aux impies, ce verset 151 les encourage, en leur annonçant que Dieu remplira de la peur, les cœurs des ennemis de la communauté des fidèles, car ils ont associé des idoles de toutes sortes au Seigneurs. Au jour du Jugement dernier, les impies seront châtiés et ils demeureront éternellement dans le Feu.
Selon ce verset 151 de la sainte sourate La Famille d'Amram, la peur est l'un des plus grands châtiments que les impies subissent dans ce monde d'ici-bas. Plus le nombre des fidèles augmente, plus ils vivront dans l'angoisse. L'origine de cette immense angoisse serait la mort et l'avenir incertain qui les attend, car ils se sont privés du secours de Dieu.
وَلَقَدْ صَدَقَكُمُ اللَّـهُ وَعْدَهُ إِذْ تَحُسُّونَهُم بِإِذْنِهِ حَتَّىٰ إِذَا فَشِلْتُمْ وَتَنَازَعْتُمْ فِي الْأَمْرِ وَعَصَيْتُم مِّن بَعْدِ مَا أَرَاكُم مَّا تُحِبُّونَ مِنكُم مَّن يُرِيدُ الدُّنْيَا وَمِنكُم مَّن يُرِيدُ الْآخِرَةَ ثُمَّ صَرَفَكُمْ عَنْهُمْ لِيَبْتَلِيَكُمْ وَلَقَدْ عَفَا عَنكُمْ وَاللَّـهُ ذُو فَضْلٍ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ
Dieu a loyalement tenu Sa promesse envers vous, lorsque, au début de la bataille, avec Sa permission, vous les tuiez, jusqu'au moment où vous vous êtes relâchés, vous vous êtes disputés au sujet de l'ordre que vous aviez reçu, vous avez désobéi après que Dieu vous a fait entrevoir ce que vous aimiez. Il en est parmi vous qui désiraient le bien de ce monde, et parmi vous se trouvaient ceux qui désiraient la vie future. Puis, afin de vous mettre à l'épreuve, Il vous a écartés d'eux, de la poursuite des mécréants. Il vous a pardonné. Dieu est Maître de grâces envers les croyants. (3:152)
Ce verset évoque de nouveau la guerre d'Ohud : la victoire rapide des musulmans au début de la bataille, ensuite la désobéissance des gardes que le Prophète, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait chargé à empêcher la contre-attaque des païens, et enfin la fuite d'un nombre des musulmans qui laissèrent seul le messager de Dieu qui les appelait pourtant à revenir et à se battre.
Après la faite des musulmans dans la guerre d'Ohud, certains compagnons du Prophète lui dirent pourquoi Dieu qui leur avait cependant promis la victoire sur les impies, ne leur apporta pas Son secours.
Pour répondre à cette question, Dieu révéla ce verset 152 de la sourate La famille d'Amram à Son messager.
En réalité, Dieu a tenu à Sa promesse, lorsque, au début de la Bataille, les musulmans se battaient contre les ennemis, en se confiant à Dieu et en obéissant à Dieu et à Son messager.
Mais lorsqu'ils désobéirent et quittèrent leurs postes pour chercher des butins, alors que la guerre n'avait pas encore fini, le Seigneur les mit à l'épreuve et leur fit connaître l'amerture de la défaite.
Voici enfin le verset 153 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
إِذْ تُصْعِدُونَ وَلَا تَلْوُونَ عَلَىٰ أَحَدٍ وَالرَّسُولُ يَدْعُوكُمْ فِي أُخْرَاكُمْ فَأَثَابَكُمْ غَمًّا بِغَمٍّ لِّكَيْلَا تَحْزَنُوا عَلَىٰ مَا فَاتَكُمْ وَلَا مَا أَصَابَكُمْ وَاللَّـهُ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ
Lorsque vous fuyiez, sans faire attention à personne, et derrière vous, le Prophète vous appelait. Dieu vous a infligé la tristesse, afin que vous ne vous affligiez pas ni de ce qui vous a échappé ni de ce qui vous frappés, et que votre attention et votre cœur soient tournés uniquement vers Dieu. Dieu connaît parfaitement ce que vous faites. (3:153)
Ce verset évoque clairement le comportement de certains compagnons du Prophète, dans la guerre d'Ohud, lors de la contre-attaque des païens de la Mecque. Ils quittèrent les rangs des combattants, et s'enfuirent pour se mettre à l'abri en haut de la montagne, alors qu'ils laissaient seul le Prophète et un petit nombre de ses hommes, les plus fidèles et les plus dévoués, face aux attaques des ennemis.
Alors Dieu infligea les cœurs des fuyards d'une grande tristesse, pour se tournent de nouveau vers Dieu et pour qu'il invoque de nouveau Son secours, afin qu'ils redescendent des collines pour défendre le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et ses compagnons qu'ils avaient laissé seuls face aux innombrables hommes de l'armée de la Mecque.
Voici d’abord le verset 154 qui nous évoque comme des versets précédents l’histoire de la guerre d’Ohud :
ثُمَّ أَنزَلَ عَلَيْكُم مِّن بَعْدِ الْغَمِّ أَمَنَةً نُّعَاسًا يَغْشَىٰ طَائِفَةً مِّنكُمْ وَطَائِفَةٌ قَدْ أَهَمَّتْهُمْ أَنفُسُهُمْ يَظُنُّونَ بِاللَّـهِ غَيْرَ الْحَقِّ ظَنَّ الْجَاهِلِيَّةِ ۖ يَقُولُونَ هَل لَّنَا مِنَ الْأَمْرِ مِن شَيْءٍ قُلْ إِنَّ الْأَمْرَ كُلَّهُ لِلَّـهِ يُخْفُونَ فِي أَنفُسِهِم مَّا لَا يُبْدُونَ لَكَ يَقُولُونَ لَوْ كَانَ لَنَا مِنَ الْأَمْرِ شَيْءٌ مَّا قُتِلْنَا هَاهُنَا قُل لَّوْ كُنتُمْ فِي بُيُوتِكُمْ لَبَرَزَ الَّذِينَ كُتِبَ عَلَيْهِمُ الْقَتْلُ إِلَىٰ مَضَاجِعِهِمْ وَلِيَبْتَلِيَ اللَّـهُ مَا فِي صُدُورِكُمْ وَلِيُمَحِّصَ مَا فِي قُلُوبِكُمْ وَاللَّـهُ عَلِيمٌ بِذَاتِ الصُّدُورِ
Il a fait descendre sur vous une sécurité après votre tristesse, un sommeil s’empara d’un groupe d’entre vous. Les gens de l’autre groupe ne se souciaient que d’eux-mêmes et imaginaient de Dieu comme les païens, une imagination contraire à la vérité. Ils disaient : Avons-nous un soutien de Dieu de victoire dans cette affaire ? Dis-leur : L’affaire tout entière est selon la volonté de Dieu. Ils cachaient en eux-mêmes ce qu’ils ne voulaient pas te montrer ; ils disaient : Si nous avions eu un soutien de Dieu de victoire, nous n’aurions pas été tués. Dis-leur : Si vous étiez restés dans vos maisons, ceux dont la mort était écrite seraient quand même allés à leur lit où la mort les attendait. Tout cela est arrivé afin que Dieu éprouve ce qui se trouve dans vos poitrines et purifie par l’épreuve ce qui est dans vos cœurs. Dieu connaît les secrets des cœurs. (3:154)
Comme nous l’avons dit dans dans les passages précédents, lors de la guerre d’Ohud qui a eu lieu en l’an 3 de l’Hégire, lorsque l’armée des païens de la Mecque s’approchait de Médine, le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) réunit ses compagnons dans la mosquée et leur demanda leur avis sur la stratégie qu’il fallait adopter pour se défendre.
Certains croyaient, comme le prophète lui-même, qu’il fallait rester dans la ville et attendre que les ennemis s’y infiltrent pour les attaquer.
Certains autres, surtout les jeunes, disaient qu’il fallait sortir de la ville, comme dans la guerre de Bard, et affronter l’armée des païens, cette fois-ci, au pied du mont d’Ohud.
Ces derniers furent plus nombreux, et finalement le prophète accepta leur avis.
L’armée des musulmans campée au pied du mont d’Ohud remporta une victoire éclaire au début de la bataille, mais un groupe de combattants que le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait chargé de la garde pour empêcher la contre-attaque des païens, désobéirent et quittèrent leur poste pour aller chercher les butins, tandis que la guerre n’avait pas encore fini.
Les Païens sautèrent sur l’occasion et attaquèrent les musulmans.
Parmi les compagnons du prophète, ils furent nombreux à s’enfuir et à chercher le refuge sur les collines, en laissant seuls le messager de Dieu et ses plus fidèles compagnons face aux païens.
Après leur défaite dans la guerre d’Ohud, les fuyards se repentirent et vinrent s’excuser auprès du prophète à qui ils avaient désobéi et qu’ils avaient laissé seul pendant la guerre.
Cependant, il y eut certains qui se reprochaient du prophète d’avoir changé d’avis, et d’avoir accepté l’idée de sortir de la ville pour aller au devant des païens au pied du mont d’Ohud. Certains autres disaient pourquoi Dieu n’avait pas porté secours aux croyants pour remporter la guerre contre les païens.
Pour répondre à ces reproches, Dieu révéla alors le verset 154 de la sainte sourate La Famille d’Amram à Son messager. Dans ce verset, le Coran rappelle aux musulmans que Dieu avait porté secours aux fidèles pendant la guerre d’Ohud, mais que ces derniers avaient désobéi à Dieu et à Son messager.
Le Coran dit que cette défaite était une épreuve pour les musulmans parmi lesquels certains avaient agi comme les mécréants en accusant Dieu et Son messager.
Le verset 155 de la sainte sourate La Famille d’Amram explique une autre raison de la défaite des musulmans dans la guerre d’Ohud :
إِنَّ الَّذِينَ تَوَلَّوْا مِنكُمْ يَوْمَ الْتَقَى الْجَمْعَانِ إِنَّمَا اسْتَزَلَّهُمُ الشَّيْطَانُ بِبَعْضِ مَا كَسَبُوا وَلَقَدْ عَفَا اللَّـهُ عَنْهُمْ إِنَّ اللَّـهَ غَفُورٌ حَلِيمٌ
Ceux parmi vous qui ont tourné le dos le jour où les deux armées se sont rencontrées, c’est seulement Satan qui les a fait trébucher à cause de ce qu’ils avaient commis. Dieu leur a pardonné. Dieu pardonne. Il est Clément. (3:155)
Ce verset nous expliquent explicitement que les fuyards qui laissèrent seuls le vénéré Mohammad et ses fidèles compagnons devant les ennemis, avaient déjà commis des péchés ; leur foi n’était pas assez fort et ils s’étaient laissé tentés par le diable. Par conséquent, lorsqu’ils se virent en danger, ils oublièrent tout et désobéirent à l’ordre de Dieu et de Son messager.
Cependant, ce verset 155 nous dit que Dieu pardonna finalement les fuyards, car Dieu est clément avec les fidèles, lorsqu’ils se repentissent.
Voici maintenant le verset 156. Ce verset avertit les croyants de ne pas perdre la foi, et de ne pas agir comme les impies, lorsqu’ils se trouvent devant les difficultés de la vie qui ne sont qu’en réalité des épreuves divines :
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ كَفَرُوا وَقَالُوا لِإِخْوَانِهِمْ إِذَا ضَرَبُوا فِي الْأَرْضِ أَوْ كَانُوا غُزًّى لَّوْ كَانُوا عِندَنَا مَا مَاتُوا وَمَا قُتِلُوا لِيَجْعَلَ اللَّـهُ ذَٰلِكَ حَسْرَةً فِي قُلُوبِهِمْ وَاللَّـهُ يُحْيِي وَيُمِيتُ وَاللَّـهُ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرٌ
O Croyants ! Ne soyez pas comme les mécréants qui disent de leurs frères partis en voyage ou à la guerre : S’ils étaient restés chez nous, ils ne seraient pas morts, ils ne seraient pas tués ! Il en fut ainsi pour que Dieu en fasse un sujet de regret dans leurs cœurs. Dieu fait vivre et fait mourir. Dieu voit vos actes. (3:156)
Dans ce verset, le Coran évoque les dires de certains musulmans, après la guerre d’Ohud qui se reprochaient de la mort de leurs proches pendant la guerre. Ce verset leur répond que ces paroles ne sont que des blasphèmes car la vie et la mort sont entre les mains de Dieu. C’est lui qui faire vivre et qui faire mourir.
Voici enfin les versets 157 et 158 de la sainte sourate La Famille d’Amram :
وَلَئِن قُتِلْتُمْ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ أَوْ مُتُّمْ لَمَغْفِرَةٌ مِّنَ اللَّـهِ وَرَحْمَةٌ خَيْرٌ مِّمَّا يَجْمَعُونَ
Que vous soyez tués étant sur le chemin de Dieu ou que vous y mouriez, un pardon de Dieu et une miséricorde des biens que Dieu vous accorde valent mieux que ce qu’ils amassent. (3:157)
وَلَئِن مُّتُّمْ أَوْ قُتِلْتُمْ لَإِلَى اللَّـهِ تُحْشَرُونَ
Que vous mouriez ou que vous soyez tués sur le chemin de Dieu, certes, vous serez rassemblés devant Dieu. (3:158)
Dans ce verset, révélé au prophète après la guerre d’Ohud, le Coran nous dit que les gens qui sont tués sur le chemin de Dieu, sont des martyrs qui seront récompensés dans l’au-delà et qu’ils bénéficieront des grâces divines et du pardon et la miséricorde de Dieu.
Le prince des martyrs, le vénéré Imam Hossein (béni soit-il) dit dans un hadith : « Dans son existence terrestre, l’humain ne reconnaîtra que la mort en tant que son sort final. Mieux vaut alors que l’on soit mort sur le chemin de Dieu. »
فَبِمَا رَحْمَةٍ مِّنَ اللَّـهِ لِنتَ لَهُمْ وَلَوْ كُنتَ فَظًّا غَلِيظَ الْقَلْبِ لَانفَضُّوا مِنْ حَوْلِكَ فَاعْفُ عَنْهُمْ وَاسْتَغْفِرْ لَهُمْ وَشَاوِرْهُمْ فِي الْأَمْرِ فَإِذَا عَزَمْتَ فَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّـهِ إِنَّ اللَّـهَ يُحِبُّ الْمُتَوَكِّلِينَ
O Prophète ! Quelle est donc de la part de Dieu cette miséricorde qui t’a fait doux à leur égard. Si tu avais été rude, au cœur dur, ils se seraient dispersés loin de toi. Pardonne-leur et demande pardon pour eux. Consulte-les dans les affaires. Une fois que tu prends ta décision, mets ta confiance en Dieu car, en vérité, Dieu aime ceux qui s’en remettent à Lui. (3:159)
Ce verset de la sainte sourate La Famille d’Amram parle du trait de caractère le plus remarquable du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Il s’agit de la part immense de la miséricorde de Dieu qui avait fait de Mohammad un homme très doux envers les autres, d’autant plus que dans la société arabe de l’époque de l’avènement de l’Islam, la violence faisait partie des critères habituels de la virilité. Ce verset, s’adressant au prophète de l’Islam lui évoque que c’était son caractère doux et aimable qui avait réuni les gens autour de lui. Par contre, il le prophète avait été un homme brutal, il n’aurait réussi à se faire entendre à personne.
Ce verset, comme les précédents, rappelle un épisode de la guerre d’Ohud survenue en l’an 3 de l’Hégire entre les païens de la Mecque et les musulmans réunis à Médine autour du prophète de l’Islam.
Avant que la guerre ne se déclenche, le messager de Dieu réunit ses compagnons à la mosquée et leur demanda de donner leur avis sur la stratégie qu’il fallait adopter pour se défendre devant l’armée des païens. Le prophète et certains de ses compagnons croyaient qu’il faudrait rester dans la ville et attendre que les ennemis y entrent, pour les surprendre. Mais certains autres, plus nombreux et surtout les jeunes, qui se souvenaient de leur victoire, un an plus tôt, lors de la guerre de Badr, disaient qu’il faudrait sortir de la ville et affronter l’armée des païens au pied du mont d’Ohud.
Certes, le messager de Dieu qui avait les liens avec la science divine et qui connaissait une partie de la face cachée des choses, savait bien que les musulmans aurait tort de sortir de la ville pour affronter les païens dans le désert.
Cependant, le prophète accepta l’avis de la majorité, car c’est le principe fondamental dans toute consultation. En effet, en acceptant l’avis de la majorité de ses compagnons, le messager de Dieu leur a donné une grande leçon.
Voici maintenant le verset 160 de la sainte sourate La Famille d’Amram :
إِن يَنصُرْكُمُ اللَّـهُ فَلَا غَالِبَ لَكُمْ وَإِن يَخْذُلْكُمْ فَمَن ذَا الَّذِي يَنصُرُكُم مِّن بَعْدِهِ وَعَلَى اللَّـهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُؤْمِنُونَ
Si Dieu vous aide, nul ne pourra vous vaincre. S’Il vous délaisse, qui d’autre que Lui vous aidera ? Les croyants doivent s’en remettre à Dieu. (3:160)
Dans le verset précédent, le Coran appelait le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) à se confier dans toute chose à Dieu. Dans le verset 160, le noble Coran s’adresse à toute la communauté des fidèles et appelle les croyants à faire de même.
Selon les commentateurs de l’Ecriture sainte, ce verset rappelle aux musulmans, encore une fois l’histoire des deux guerres de Badr et d’Ohud. Dans la première, les musulmans furent vainqueurs, car ils furent obéissants à Dieu et à son messager et ils s’étaient confiés entièrement à Dieu. Mais dans la deuxième guerre, ils furent perdants, car ils désobéirent au prophète et oublièrent Dieu. Ce verset dit dont que les croyants doivent s’en remettre à Dieu à tout moment et dans toute condition.
Le verset 161 nous rappelle un autre trait de caractère du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
وَمَا كَانَ لِنَبِيٍّ أَن يَغُلَّ وَمَن يَغْلُلْ يَأْتِ بِمَا غَلَّ يَوْمَ الْقِيَامَةِ ثُمَّ تُوَفَّىٰ كُلُّ نَفْسٍ مَّا كَسَبَتْ وَهُمْ لَا يُظْلَمُونَ
Il n’est pas possible qu’un prophète fausse le butin. Quiconque d’autre fausserait le butin, se présentera, le Jour de la résurrection, avec ce qu’il aura faussé. Chaque âme sera rétribuée selon ses acquis et les gens ne seront pas lésés. (3:161)
Au pied du mont d’Ohud, avant que la guerre ne commence, le prophète réunit des dizaines de ses hommes et leur confia la garde d’un passage pour empêcher la contre-attaque des païens. Le vénéré Mohammad leur dit : « Que nous soyons gagnants ou perdants, vous ne devez pas quitter votre poste. Et nous garderons votre part des butins de guerre. »
Mais après la victoire rapide des musulmans sur l’armée des païens, et alors que la guerre n’avait pas encore fini, ces hommes descendirent des collines pour aller chercher des butins. Les païens sautèrent sur l’occasion et attaquèrent aussitôt les musulmans.
Dans ce verset, le noble Coran s’adresse à ces désobéissants et les blâme en leur rappelant que le Prophète de Dieu était un homme respectueux de sa promesse.
Le verset 161 nous évoque également que le châtiment qui attendra dans l’au-delà les mécréants et les désobéissants n’est un coup de foudre de la colère de Dieu, mais le résultat direct des actes des pécheurs dans ce monde ici-bas.
Voici enfin les versets 162 et 163 de la sainte sourate La Famille d’Amram :
أَفَمَنِ اتَّبَعَ رِضْوَانَ اللَّـهِ كَمَن بَاءَ بِسَخَطٍ مِّنَ اللَّـهِ وَمَأْوَاهُ جَهَنَّمُ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ
Est-ce que celui qui obéit aux ordres divins et suit ce qui agrée à Dieu est comme celui qui désobéit à Dieu et encourt le courroux de Dieu et n’a de refuge que dans l’Enfer, résultat de ses mauvais actes ? et quelle désagréable fin. (3:162)
هُمْ دَرَجَاتٌ عِندَ اللَّـهِ وَاللَّـهُ بَصِيرٌ بِمَا يَعْمَلُونَ
Ils ont des degrés différents auprès de Dieu. Dieu voit clairement ce qu’ils font. (3:163)
Ces deux versets coraniques établissent une comparaison entrer les fidèles serviteurs de Dieu qui obéissent aux ordres de Dieu et à son messager, et ceux qui désobéissent. Ils n’ont pas d’actes identiques, ils ont, par conséquence, des sorts différents. Ils ont donc des degrés différents auprès de Dieu, car Dieu voit clairement ce qu’ils font et ce qui se passe dans leur cœur.
لَقَدْ مَنَّ اللَّـهُ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ إِذْ بَعَثَ فِيهِمْ رَسُولًا مِّنْ أَنفُسِهِمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آيَاتِهِ وَيُزَكِّيهِمْ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَإِن كَانُوا مِن قَبْلُ لَفِي ضَلَالٍ مُّبِينٍ
En vérité, Dieu a fait un don gracieux aux croyants quand Il leur a envoyé un Prophète parmi eux qui leur récite Ses signes, les purifie et leur enseigne le Livre et le sagesse, bien qu’ils fussent antérieurement dans un égarement flagrant. (3:164)
L’univers de la création est un ensemble grandiose des signes de la sagesse et de la miséricorde de Dieu. Le minéral, le végétal et l’humain bénéficient des dons gracieux du Créateur de l’univers. Le don divin le plus précieux dont ils ont été gratifiés est la guidance.
Quant aux humains, il s’agit, en premier lieu, de la révélation des messagers par le Seigneur pour guider les gens vers la Vérité. Les prophètes appelaient les gens à se purifier l'âme et à se préparer à l'élévation spirituelle. Ils enseignaient aux humains la parole de Dieu et éveillaient la nature innée de l'homme qui aspire naturellement vers la perfection.
Par ailleurs, ce verset nous apprend que la purification de l'âme prime sur l'éducation intellectuelle. Cette purification spirituelle résulte de l'obéissance aux enseignements prophétique, et la pratique des œuvres pieuses.
أَوَلَمَّا أَصَابَتْكُم مُّصِيبَةٌ قَدْ أَصَبْتُم مِّثْلَيْهَا قُلْتُمْ أَنَّىٰ هَـٰذَا قُلْ هُوَ مِنْ عِندِ أَنفُسِكُمْ إِنَّ اللَّـهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
Quand un malheur vous atteint – alors même que vous en avez jadis infligé à vos ennemis le double – vous dites : D’où vient cela ? Dis : Il vient de vous-mêmes, conséquence de votre désobéissance au prophète. Dieu est Puissant sur toute chose. (3:165)
Selon les exégètes du Livre saint, dans ce verset, le noble coran évoque encore une fois la guerre d'Ohud qui survint en l'an 3 de l'Hégire entre l'armée des païens de la Mecque et les musulmans réunis à Médine autour du noble Messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dans cette guerre un groupe des musulmans désobéirent aux ordres du prophète et finalement l'armée des musulmans connût le goût amer de la défaite.
Près de 70 hommes de l'armée des musulmans tombèrent en martyrs. Après la guerre, certains demandèrent au messager de Dieu pourquoi les musulmans perdirent la guerre d'Ohud tandis qu'un an plus tôt, dans la guerre de Badr, c'étaient eux qui remportèrent la guerre, tuèrent près de 70 hommes de l'armée des païens et capturèrent autant de personnes.
Pour répondre à cette question, Dieu révéla le verset 165 de la sourate La Famille d'Amran à Son messager. Ce verset dit aux combattants de la guerre d'Ohud que cette défaite, face aux païens de la Mecque, résultat de leur propre désobéissance aux ordres de Dieu et de Son messager. Il les blâme d'avoir désobéi et d'espérer en même temps que Dieu leur accorde Sa grâce pour vaincre les païens.
Voici les versets 166 et 167 de la sourate 3, La Famille d'Amran :
وَمَا أَصَابَكُمْ يَوْمَ الْتَقَى الْجَمْعَانِ فَبِإِذْنِ اللَّـهِ وَلِيَعْلَمَ الْمُؤْمِنِينَ
Tout ce que vous subi le jour de la guerre où les deux troupes se sont rencontrés, s’est fait avec la permission de Dieu, afin qu’Il distingue les croyants. (3:166)
وَلِيَعْلَمَ الَّذِينَ نَافَقُوا وَقِيلَ لَهُمْ تَعَالَوْا قَاتِلُوا فِي سَبِيلِ اللَّـهِ أَوِ ادْفَعُوا قَالُوا لَوْ نَعْلَمُ قِتَالًا لَّاتَّبَعْنَاكُمْ هُمْ لِلْكُفْرِ يَوْمَئِذٍ أَقْرَبُ مِنْهُمْ لِلْإِيمَانِ يَقُولُونَ بِأَفْوَاهِهِم مَّا لَيْسَ فِي قُلُوبِهِمْ وَاللَّـهُ أَعْلَمُ بِمَا يَكْتُمُونَ
Et qu’Il distingue ceux qui agirent avec hypocrisie, et auxquels il avait été dit : Venez combattre sur le chemin de Dieu, ou au moins défendez-vous vous-mêmes, ils dirent : Si nous savions qu’un combat va commencer, ou si nous savions combattre, nous vous aurions suivis. Ils étaient, ce jour-là, plus proches de la mécréance que de la foi en Dieu. Leur bouche exprimait ce qui n’était pas en leurs cœurs. Mais Dieu connaît mieux que quiconque ce qu’ils cachent dans leurs pensées les plus secrètes. (3:167)
Avant la guerre d'Ohud, lorsque les habitants de Médine comprirent que l'armée des païens de la Mecque s'approchait de la ville, le prophète réunit ses compagnons dans la mosquée et leur demanda de donner leur avis sur la stratégie qu'il fallait adopter pour défendre la ville. Certains croyaient comme le prophète lui-même qu'il faudrait rester dans la ville et attendre que les païens y entrer pour pouvoir les surprendre. Mais les autres, surtout les jeunes, disaient il faudrait sortir de la ville, comme un an plus tôt pendant la guerre de Badr, pour affronter l'armée des païens cette fois-ci au pied du mont d'Ohud. Ils étaient majoritaires et le messager de Dieu finit par accepter leur avis. Cependant, lorsque les musulmans sortir peu à peu de Médine pour se rendre au pied du mont d'Ohud, il y eut certains qui s'opposèrent de nouveau à la décision finale et décidèrent de quitter l'armée des musulmans et de rentrer à Médine. Leur comportement laissa donc un très mauvais impact sur le moral des compagnons du prophète.
Comme nous venons de le dire, les musulmans perdirent la guerre d'Ohud. Cependant dans ces versets 166 et 167, le noble Coran rappelle que la défaite dans la guerre d'Ohud était en réalité une épreuve pour que l'on puisse voir la différence qui existe entre les vrais serviteurs de Dieu et les hypocrites qui s'infiltrent dans les rangs des fidèles.
Ces versets nous apprennent donc que les événements doux ou amers dans cette existence terrestre sont des épreuves, et que nous devons essayer de relever ces défis pour prouver nos mérites.
Par ailleurs, ces versets nous disent que la mort sur le chemin de Dieu et pour défendre la dignité de la communauté musulmane ou défendre la patrie est une grande valeur, et que la personne tuée dans cette voie est un martyr.
الَّذِينَ قَالُوا لِإِخْوَانِهِمْ وَقَعَدُوا لَوْ أَطَاعُونَا مَا قُتِلُوا قُلْ فَادْرَءُوا عَنْ أَنفُسِكُمُ الْمَوْتَ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ
Ceux qui dirent à leurs frères tout en restant chez eux : S’ils nous avaient obéis, ils ne seraient pas tués. Dis-leur : Ecartez donc de vous la mort si vous dites vrai. (3:168)
Après avoir évoqué le comportement des hypocrites avant et après la guerre d'Ohud, le noble Coran nous dans le verset 168 de la sourate La Famille d'Amran que les hypocrites sont ceux qui lorsque la communauté des musulmanes est en danger, se retirent dans leur coin et qui découragent les autres en essayant de baisser leur moral pour affronter les problèmes et participer à une action collective pour défendre les intérêts de la communauté islamique.
Ce verset nous rappelle de que disaient les hypocrites après la guerre d'Ohud : Ils disaient que si les martyrs d'Ohud nous avaient écouté et s'ils étaient restés chez eux, comme nous l'avons fait, ils auraient été toujours vivants.
En réponse à ces paroles hypocrites, le noble Coran dit dans le verset 168 que la vie et la mort sont entre les mains de Dieu. Et que les hypocrites ne cherchent qu'à nuire aux fidèles, en semant la discorde parmi eux.
Le verset 169 formule la vision de l'Islam sur le sens de la mort sur le chemin de Dieu, le martyre, la mort de celui qui sacrifie sa vie et son existence matérielle pour Dieu :
وَلَا تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ قُتِلُوا فِي سَبِيلِ اللَّـهِ أَمْوَاتًا بَلْ أَحْيَاءٌ عِندَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ
Ne pense pas morts ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants, au contraire, auprès de leur Seigneur, et bien pourvus. (3:169)
Selon les exégètes du Livre saint, ce verset a été révélé au messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), après la défaite des musulmans face à l'armée des païens de la Mecque, au pied du mont d'Ohud, en l'an 3 de l'Hégire.
Dans cette guerre, les musulmans réunis à Médine autour du prophète ils ressentaient l'amertume de la perte des êtres chers qui avaient été tués en combat. Après la guerre, le chef des païens de la Mecque, Abou Sofyan, s'approcha des camps des musulmans au pied du mont d'Ohud et cria : "Vous avez tués nos hommes dans la guerre de Badr et nous avons tués les vôtres dans la guerre d'Ohud."
Et lorsque le Prophète et ses compagnons retournèrent à Médine, ce fut au tour des hypocrites à blâmer le messager de Dieu et ses compagnons d'avoir laissé les païens verser le sang de leurs pères, leurs frères et leurs fils dans une bataille perdue.
Or, Dieu révéla à Son messager le verset 169 de la sourate La Famille d'Amram : "Ne croyez pas morts ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants auprès de leur Seigneur, là où ils sont bien pourvus."
Après la révélation de ce verset, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) dit à ses compagnons : "Nos tués ne connaîtront pas le même sort que ceux de nos ennemis. Les nôtres monteront au paradis céleste tandis que les leurs descendront aux enfers."
Par ailleurs, ce verset nous dit que le martyre est la plus grande grâce que le fidèle peut souhaiter dans son existence, car les martyrs montent au ciel et ils "vivent" éternellement auprès de leur Seigneur.
Ce verset de la sainte sourate La Famille d'Amram nous apprend que le martyre sur le sentier de Dieu n'est nullement la mort, mais qu'il est le vrai sens de la vie.
Voici maintenant les versets 170 et 171 de la sourate III :
فَرِحِينَ بِمَا آتَاهُمُ اللَّـهُ مِن فَضْلِهِ وَيَسْتَبْشِرُونَ بِالَّذِينَ لَمْ يَلْحَقُوا بِهِم مِّنْ خَلْفِهِمْ أَلَّا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ
Ils sont heureux de la grâce que Dieu leur a octroyée et ils attendent avec joie ceux qui les suivent sur le chemin de Dieu et ne les ont pas encore rejoints, ils savent qu'ils ne connaîtront nulle crainte et ne seront nullement attristés. (3:170)
يَسْتَبْشِرُونَ بِنِعْمَةٍ مِّنَ اللَّـهِ وَفَضْلٍ وَأَنَّ اللَّـهَ لَا يُضِيعُ أَجْرَ الْمُؤْمِنِينَ
Ils attendent avec joie et sont ravis d'un bienfait venant de Dieu et d'une grâce accordée par Lui, et ils savent que Dieu ne laisse pas perdre le salaire des croyants. (3:171)
Le martyre, la mort dans le sentier de Dieu, est l'événement le plus heureux que l'Homme peut espérer dans son existence matérielle, car cette grande grâce dont bénéficie le martyr n'est pas la récompense de son sacrifice sublime, mais c'est en réalité Dieu qui gratifie ses vrais serviteurs de sa clémence immense et infinie.
En outre, la mort de chaque martyr est un appel aux autres pour qu'ils sachent la bonne nouvelle : Pour ceux qui se mettent sur le chemin de Dieu et qui sont prêts à sacrifier leur vie, nulle crainte et nulle tristesse ou chagrin. Par contre, le sacrifice et le courage ouvrent devant eux, les portes de la clémence et de la miséricorde.
Dans le verset 172 de la sainte sourate La Famille d'Amram, le Coran loue la perdurance et le courage des combattants dévoués qui s'étaient battu aux côtés du messager de Dieu, dans la guerre d'Ohud contre les ennemis de Dieu :
الَّذِينَ اسْتَجَابُوا لِلَّـهِ وَالرَّسُولِ مِن بَعْدِ مَا أَصَابَهُمُ الْقَرْحُ لِلَّذِينَ أَحْسَنُوا مِنْهُمْ وَاتَّقَوْا أَجْرٌ عَظِيمٌ
Ceux qui, quoique atteints de blessure, répondirent à l'appel de Dieu et du Prophète : a ceux d'entre eux qui font le bien et sont pieux, est réservée une magnifique récompense. (3:172)
Après la guerre d'Ohud et la défaite des musulmans, l'armée des païens de la Mecque prit le chemin du retour vers la Mecque. Déjà en route, les païens changèrent d'avis et décidèrent d'attaque de nouveau les musulmans, cette fois-ci en s'en prenant directement à Médine, pour en finir avec l'Islam, le prophète et les musulmans.
A Médine, les gens apprirent la nouvelle et le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) mobilisa tous ses hommes. Même les combattants qui avaient été blessés pendant le combat, au pied du mont d'Ohud, vinrent se battre de nouveau contre les païens.
Mais lorsque les païens apprirent la nouvelle de la mobilisation des musulmans à Médine, ils décidèrent de rentrer aussitôt à la Mecque, car ils croyaient qu'ils devraient se battre contre de nouveaux renforts de l'amrée des musulmans, et ils préférèrent ne pas prendre de risque et rentrer victorieusement à la Mecque. Bref, cette deuxième guerre n'eut pas lieu.
Cependant, le Coran loue, dans ce verset 172, le courage et la perdurence des combattants blessés dans la guerre d'Ohud.
Voici enfin le verset 173 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
الَّذِينَ قَالَ لَهُمُ النَّاسُ إِنَّ النَّاسَ قَدْ جَمَعُوا لَكُمْ فَاخْشَوْهُمْ فَزَادَهُمْ إِيمَانًا وَقَالُوا حَسْبُنَا اللَّـهُ وَنِعْمَ الْوَكِيلُ
Ceux à qui les mécréants dirent : les ennemis ont réuni leurs forces contre vous, craignez-les, mais leur croyance s'en accrut et ils dirent : Dieu nous suffit, Il est le meilleur à qui sont confiées toutes les choses. (3:173)
Dans ce verset, le noble Coran nous dit que les vrais serviteurs de Dieu sont ceux qui ne se laissent pas intimider par les hypocrites qui cherchent à semer la panique dans leur coeur. En effet, ils n'ont jamais peur de l'ennemi et du nombre aussi grand qu'il soit des mécréants auxquels ils doivent s'affronter dans la guerre.
Les guerre contre les païens est une épreuve qui laisser à distinguer entre les vrais serviteurs de Dieu et ceux qui n'ont pas encore assez de confiance en Dieu.
فَانقَلَبُوا بِنِعْمَةٍ مِّنَ اللَّـهِ وَفَضْلٍ لَّمْ يَمْسَسْهُمْ سُوءٌ وَاتَّبَعُوا رِضْوَانَ اللَّـهِ وَاللَّـهُ ذُو فَضْلٍ عَظِيمٍ
Ils retournèrent comblés d'un bienfait venant de Dieu et d'une grâce accordée par Lui, aucun mal ne les a touchés, ils ont suivi ce qui agrée à Dieu. Et Dieu est Détenteur d'une grâce immense. (3:174)
Comme nous l'avons dit dans Dans les passages précédents, après la défaite des musulmans pendant la guerre d'Ohud qui a eu lieu en l'an 3 de l'Hégire entre les païens de la Mecque et les musulmans réunis à Médine autour du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les païens décidèrent d'attaquer de nouveau les musulmans, mais cette fois-ci à l'intérieur de la vielle, pour en finir avec le prophète et avec l'Islam.
Le messager de Dieu demanda à ses hommes de se mobiliser pour se battre de nouveau contre les mécréants. En réponse à l'appel du prophète, même les blessés de la guerre au pied du mont d'Ohud se précipitèrent à la nouvelle guerre. Mais les païens qui virent la mobilisation générale des musulmans de Médine renoncèrent à leur décision d'attaquer la ville et rentrèrent aussitôt à la Mecque.
Les musulmans rentrèrent, aux aussi, à Médine et ce fut là que le Seigneur révéla ce verset à Son messager.
En effet, ce verset nous dit que bien qu'il n'y ait pas de guerre, les combattants musulmans qui rentrèrent à Médine, étaient comblés d'un bienfait venant de Dieu et d'une grâce que le Seigneur leur avait accordée. Ce verset nous rappelle aucun mal ne les toucha et que Dieu est Détenteur d'une grâce immense pour ceux qui obéissent à Ses ordres et à ceux de Son messager.
Voici maintenant le verset 175 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
إِنَّمَا ذَٰلِكُمُ الشَّيْطَانُ يُخَوِّفُ أَوْلِيَاءَهُ فَلَا تَخَافُوهُمْ وَخَافُونِ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ
Ce n'avait été là que Satan qui apeure ses adeptes. N'ayez pas peur d'eux, mais ayez peur respectueuse de Moi, si vous êtes croyants. (3:174)
Satan apeure ses adeptes. Ces derniers qui sont des ennemis jurés des fidèles ont donc des cœurs remplis de la peur, et ce verset de la sainte sourate La Famille d'Amram dit aux musulmans de ne pas avoir peur, d'autant plus que contrairement aux adeptes du diable, les fidèles reçoivent toujours de leur Seigneur de l'espoir et de la récompense. Cependant ce verset nous indique tout de suite que le cœur du fidèle aussi doit être rempli de la peur de Dieu, mais une peur dont origine est tout à fait différente, car il s'agit là d'une peur respectueuse de la part de la créature vis-à-vis du Créateur.
Ce verset de la sainte sourate La famille d'Amram nous apprend que la communauté musulmane ne doit jamais avoir peur de ses ennemis. En outre, si le croyant qui doit partir à la guerre contre les mécréants, sent en lui une quelconque angoisse, il doit savoir que c'est le diable qui remplit son cœur de la peur. Par conséquent, il devra renforcer ses croyances religieuses pour surmonter cet obstacle intérieur.
وَلَا يَحْزُنكَ الَّذِينَ يُسَارِعُونَ فِي الْكُفْرِ إِنَّهُمْ لَن يَضُرُّوا اللَّـهَ شَيْئًا يُرِيدُ اللَّـهُ أَلَّا يَجْعَلَ لَهُمْ حَظًّا فِي الْآخِرَةِ وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ
Que ne t'attristent pas ceux qui se précipitent dans la mécréance. Ils ne nuisent en rien à Dieu. Dieu tient à ne leur donner aucune part dans la vie future. Et ils subiront un grand châtiment en raison de leur impiété. (3:176)
إِنَّ الَّذِينَ اشْتَرَوُا الْكُفْرَ بِالْإِيمَانِ لَن يَضُرُّوا اللَّـهَ شَيْئًا وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ
Ceux qui auront troqué la croyance en Dieu contre la mécréance ne nuiront en rien à Dieu et ils subiront un châtiment douloureux. (3:177)
Ce verset rappelle, selon les exégètes du Livre saint, la baisse du moral des musulmans après leur défaite pendant la guerre d'Ohud. Nombreux étaient ceux d'entre eux qui s'inquiétaient de leur sort et de l'avenir de la communauté musulmane.
En effet, ces versets furent révélés au messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), pour lui dire que les païens, même avec leur victoire dans la guerre, ne gagneraient rien, et qu'ils ne nuiront en rien à Dieu et à la communauté des fidèles.
Par contre, les païens perdent toute leur part à la vie éternelle pendant laquelle n'ils n'auront qu'un châtiment douloureux.
Ces versets nous apprennent que ce n'est pas Dieu qui ait besoin de quelque chose, mais ce sont les humains, qu'ils soient croyants ou mécréants, qui ont toujours besoin du secours de Dieu. En outre, la mécréance des créatures ne nuit en rien au Seigneur qui est au-delà de tout ce qui pourrait se passer dans le cœur des mécréants.
Voici enfin le verset 178 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
وَلَا يَحْسَبَنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا أَنَّمَا نُمْلِي لَهُمْ خَيْرٌ لِّأَنفُسِهِمْ إِنَّمَا نُمْلِي لَهُمْ لِيَزْدَادُوا إِثْمًا وَلَهُمْ عَذَابٌ مُّهِينٌ
Que les mécréants ne pensent pas que le délai que Nous leur donnons soit un bien pour eux. Ils insistent sur leur longévité. Nous leur donnons le délai, mais à la longue ils multiplient leurs péchés ; à eux un châtiment avilissant. (3:178)
Ce verset nous dit que les mécréants ne comprennent pas du tout le vrai sens du délai que leur donne le Seigneur. Leur interprétation erronée consiste en cette fausse croyance qu'il n'y a aucun châtiment pour eux, tandis que Dieu leur donne ce délai pour qu'ils se corrigent et qu'ils se repentissent. Par conséquent, comme nous l'indique ce verset, ils insistent sur la longévité de leur égarement, mais ils ne savent pas que s'ils ne profitaient pas du délai que Dieu leur a accordé pour se repentir, un châtiment avilissant leur attendrait dans l'au-delà.
Le verset 179 est le dernier d'une longue série de versets de la sourate III qui relatent certains aspects de la guerre d'Ohud qui eut lieu en l'an 3 de l'Hégire entre les païens de la Mecque et la jeune communauté musulmane formée à Médine par le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
مَّا كَانَ اللَّـهُ لِيَذَرَ الْمُؤْمِنِينَ عَلَىٰ مَا أَنتُمْ عَلَيْهِ حَتَّىٰ يَمِيزَ الْخَبِيثَ مِنَ الطَّيِّبِ وَمَا كَانَ اللَّـهُ لِيُطْلِعَكُمْ عَلَى الْغَيْبِ وَلَـٰكِنَّ اللَّـهَ يَجْتَبِي مِن رُّسُلِهِ مَن يَشَاءُ فَآمِنُوا بِاللَّـهِ وَرُسُلِهِ وَإِن تُؤْمِنُوا وَتَتَّقُوا فَلَكُمْ أَجْرٌ عَظِيمٌ
Dieu ne laisse pas les croyants dans l'état où vous êtes, si ce n'est qu'Il sépare le mal du bien. Dieu ne vous dévoile pas les réalités suprasensibles, mais Dieu choisit parmi Ses prophètes qui Il veut. Croyez en Dieu et en Ses prophètes. Si vous êtes croyants et pieux, vous aurez une grande récompense. (3:179)
Ce verset, s'adressant aux musulmans les avertit sur la vraie signification de l'expression de la foi. Exprimer la foi signifie, selon cette vision coranique, que le croyant est prêt à s'exposer à toutes les épreuves au cours desquelles Dieu lui offrira des occasions pour qu'il se purifie l'âme, à travers des difficultés de toutes sortes, pour prouver la profondeur de sa foi et sa sincérité dans son expression de la foi.
Certes, Dieu sait tout ce qui se passe dans le cœur de ses créatures, et il connaît les intentions de chacun de leurs actes. Mais ces épreuves permettent aux gens de connaître eux-mêmes leur mérite.
A l'époque du prophète, alors que trois ans s'écoulaient seulement après la formation de la communauté musulmane à Médine, la guerre d'Ohud devint, à son tour, une bonne occasion pour que les hypocrites qui s'étaient infiltrés dans les rangs des musulmans, se fassent connaître aux compagnons du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dieu abandonne les païens qui s'acharnent sur leur mécréance, et ils subiront au jour du Jugement dernier un châtiment douloureux. Par contre, les vrais serviteurs de Dieu profiteront pendant leur existence ici-bas et dans l'au-delà de la protection constante du Seigneur.
Dans ce verset, le Coran nous dit que Dieu ne voile pas les secrets sensibles des gens, et cela nous apprend que nous non plus, nous ne devons pas essayer de découvrir les secrets cachés des autres.
Voici maintenant le verset 180 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
وَلَا يَحْسَبَنَّ الَّذِينَ يَبْخَلُونَ بِمَا آتَاهُمُ اللَّـهُ مِن فَضْلِهِ هُوَ خَيْرًا لَّهُم بَلْ هُوَ شَرٌّ لَّهُمْ سَيُطَوَّقُونَ مَا بَخِلُوا بِهِ يَوْمَ الْقِيَامَةِ وَلِلَّـهِ مِيرَاثُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاللَّـهُ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرٌ
Que ceux qui sont avares de ce que Dieu leur a donné par Sa grâce, ne pensent pas que la richesse soit un bien pour eux ; à cause de leur mauvaise utilisation, cela est un mal pour eux. Le Jour de la résurrection ils auront autour du cou les biens dont ils furent avares, comme une chaîne lourde. A Dieu revient l'héritage des cieux et de la terre et Dieu connaît bien vos actes. (3:180)
Dans la série des versets consacrés à la guerre d'Ohud, le Coran parlait de la guerre sainte, le Djihad, du sacrifice que les martyrs avaient fait de leur vie pour défendre la religion de Dieu. Mais dans le verset 180, le Livre saint nous évoque l'importance du sacrifice des biens et de la richesse, et de la charité.
Un vrai serviteur de Dieu ne peut pas et ne doit pas rester indifférent aux conditions de vie de ses semblables. Il s'agit là, tout comme le Djihad, d'une épreuve importante qui sépare selon ce verset le bine du mal. Le verset 180 présente l'avarice comme un grand pêché.
Les avares croient que la richesse qu'ils accumulent est un bien pour eux, tandis que la mauvaise utilisation de ces richesses les transforme en un grand mal pour eux. Puis, ce verset nous présente l'image de l'avare, au jour de la résurrection, qui porte autour de son cou, les biens qu'il a accumulé par l'avarice, comme une lourde chaîne.
Les avares croient qu'ils deviendraient de plus en plus riches s'ils ne faisaient pas de charité. Mais c'est une fausse croyance, d'après ce verset coranique, car tout appartient à Dieu et l'homme n'a rien pour lui. Dieu nous gratifie de ses bienfaits et nous devons faire de même vis-à-vis de nos semblables.
لَّقَدْ سَمِعَ اللَّـهُ قَوْلَ الَّذِينَ قَالُوا إِنَّ اللَّـهَ فَقِيرٌ وَنَحْنُ أَغْنِيَاءُ سَنَكْتُبُ مَا قَالُوا وَقَتْلَهُمُ الْأَنبِيَاءَ بِغَيْرِ حَقٍّ وَنَقُولُ ذُوقُوا عَذَابَ الْحَرِيقِ
Dieu a entendu les paroles de ceux qui dirent : Dieu est dans l'indigence et nous sommes à l'aise. Eh bien, Nous inscrirons leurs dires et qu'ils tuèrent, à l'encontre de tout droit, les prophètes. Et Nous dirons : Goûtez le châtiment de la fournaise, conséquence de vos jouissances illicites. (3:181)
ذَٰلِكَ بِمَا قَدَّمَتْ أَيْدِيكُمْ وَأَنَّ اللَّـهَ لَيْسَ بِظَلَّامٍ لِّلْعَبِيدِ
Cela pour ce que vos mains ont avancé. Dieu n'est pas injuste envers Ses serviteurs. (3:182)
Dans le commentaire de ces deux versets, nombreux sont des exégètes qui évoquent une anecdote du vivant du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Un jour, le prophète fit écrire une lettre à une tribu juive vivant près de Médine et les invita à embrasser l'Islam et à la pratique de la prière, et à payer la Zakât et à faire de la charité. "Dieu a-t-il besoin de notre aide pour assurer la subsistance de Ses créatures ? Sommes-nous donc plus à l'aise que votre Dieu ?", répondirent les chefs de la tribu.
C'est après cela que Dieu révéla ces deux versets de la sainte sourate La Famille d'Amram à Son messager.
Ce verset évoque que ces gens-là étaient tueurs des prophètes divins et que Dieu inscrira leurs dires et qu'ils seront châtiés pour leurs paroles au jour du Jugement dernier.
Le fait que la religion nous conseille de faire de la charité ne signifie pas que Dieu ait un quelconque besoin à l'aide de ces propres Créatures. Par contre, la charité, outre ses bienfaits matériels pour améliorer les conditions de vie des plus démunis, est un moyen pour celui qui le fait pour purifier son âme.
الَّذِينَ قَالُوا إِنَّ اللَّـهَ عَهِدَ إِلَيْنَا أَلَّا نُؤْمِنَ لِرَسُولٍ حَتَّىٰ يَأْتِيَنَا بِقُرْبَانٍ تَأْكُلُهُ النَّارُ قُلْ قَدْ جَاءَكُمْ رُسُلٌ مِّن قَبْلِي بِالْبَيِّنَاتِ وَبِالَّذِي قُلْتُمْ فَلِمَ قَتَلْتُمُوهُمْ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ
Dieu a entendu les paroles de ceux qui dirent : Dieu a conclu un pacte avec nous ordonnant de ne pas croire en un prophète tant qu'il ne nous aura pas apporté une offrande que le feu consume. O Prophète dis-leur : Des prophètes avant moi ont déjà apporté les preuves et ce dont vous parlez. Pourquoi les avez-vous tués, si vous dites vrai ? (3:183)
Selon la plupart des exégètes du Livre saint, ce verset de la sainte sourate La Famille d'Amram renvoie à un moment particulier de l'Histoire de l'Islam, lorsque le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait mis sur pied la communauté musulmane à Médine où vivaient, aux côtés des musulmans, une petite communauté de Juifs.
Le Prophète les appelait à se convertir à l'Islam, mais pour rejeter l'appel du Prophète, les juifs de Médine avançaient chaque jour un nouveau prétexte. En effet, ce verset 183 évoque l'un de ces prétextes. Ils demandaient en fait au noble prophète de l'Islam de faire un miracle : faire un sacrifice et que ce sacrifice soit brûlé par le feu d'un éclair.
Selon les exégètes du Livre saint, ils faisaient allusion ainsi à l'histoire de Caïn et d'Abel. Ils firent des offrandes. Un éclair frappa les offrandes d'Abel, signe d'acception de son sacrifice, tandis que Dieu rejeta les offrandes de Caïn.
Dans ce verset, le noble Coran nous apprend que les miracles des prophètes ne ressemblent pas nécessairement les uns aux autres. Par ailleurs, ce verset blâme les juifs d'avoir tué auparavant leurs propres prophètes, des prophètes qui avaient apporté pourtant des preuves solides de la part de leur Seigneur, ce qui est d'ailleurs confirmé par la Thora.
Ce verset nous apprend que pour tourner le dos à la vérité et aux obligations religieuses, les gens inventent parfois des prétextes. Dieu connaît certes l'origine de ces désobéissances, et ces gens-là ne peuvent pas bien sûr tromper le Seigneur.
Voici maintenant le verset 184 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
فَإِن كَذَّبُوكَ فَقَدْ كُذِّبَ رُسُلٌ مِّن قَبْلِكَ جَاءُوا بِالْبَيِّنَاتِ وَالزُّبُرِ وَالْكِتَابِ الْمُنِيرِ
O Prophète, s'ils te traitent de menteur, d'autres prophètes avant toi ont été traités de menteurs, des prophètes qui avaient apporté les preuves claires et des psaumes et la lumineuse Prescription. (3:184)
Ce verset s'adresse au prophète pour lui dire que ce ne fut pas la première fois qu'un messager de Dieu fut traité de menteur par des gens qui nient sa mission prophétique.
Dieu a donné, en fait, à Ses créatures la faculté de libre-arbitre pour qu'ils choisissent elles-mêmes entre le bine et le mal. En réalité, c'est cette liberté qui permet aux humains d'extérioriser leurs mérites intérieurs, et de trouver le droit chemin que leurs indiquent les messagers de Dieu. C'est la raison pour laquelle, ce verset nous invite aussi à étudier l'Histoire de l'humanité, des religions et des prophètes.
كُلُّ نَفْسٍ ذَائِقَةُ الْمَوْتِ وَإِنَّمَا تُوَفَّوْنَ أُجُورَكُمْ يَوْمَ الْقِيَامَةِ فَمَن زُحْزِحَ عَنِ النَّارِ وَأُدْخِلَ الْجَنَّةَ فَقَدْ فَازَ وَمَا الْحَيَاةُ الدُّنْيَا إِلَّا مَتَاعُ الْغُرُورِ
Tout âme goûtera la mort. Et, le Jour de la résurrection vous recevrez votre salaire entier. Celui qui dans sa vie, obéit à Dieu, sera écarté du Feu et introduit au Paradis parviendra au succès éternel. La vie d'ici-bas n'est qu'une jouissance illusoire. (3:185)
La mort est la fin de l'existence terrestre de tous les humains. Mais dans la vision coranique et dans toutes les religions divines, la mort est également le début de la vie éternelle dans l'au-delà où chacun sera jugé par le Seigneur pour ce qu'il a fait pendant sa vie sur la terre. Les pécheurs et les désobéissants seront châtiés et demeureront aux enfers, tandis que les serviteurs de Dieu et les pieux qui ont obéi aux messages divins que leur avaient apporté les prophètes seront récompensés et vivront éternellement dans le paradis céleste.
Devant la mort et devant la vie éternelle dans l'au-delà, la vie de l'homme ici-bas n'est qu'une jouissance éphémère et illusoire. Il serait donc logique de ne pas se contenter de ce monde ici-bas, mais de profiter de cette occasion pour se préparer à la vie éternelle. En d'autres termes, cette existence terrestre n'est qu'une épreuve pour pouvoir bénéficier dans l'au-delà des bienfaits et de la grâce éternelle du Seigneur.
Le verset 186 de la sourate III nous appelle à l'endurance face aux épreuves et aux difficultés que l'on peut rencontrer dans le sentier de Dieu :
لَتُبْلَوُنَّ فِي أَمْوَالِكُمْ وَأَنفُسِكُمْ وَلَتَسْمَعُنَّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِن قَبْلِكُمْ وَمِنَ الَّذِينَ أَشْرَكُوا أَذًى كَثِيرًا وَإِن تَصْبِرُوا وَتَتَّقُوا فَإِنَّ ذَٰلِكَ مِنْ عَزْمِ الْأُمُورِ
Certes, vous serez éprouvés dans vos personnes. Certes, vous entendrez beaucoup de vexations de ceux à qui le Livre a été donné avant vous mais qui furent injustes et de ceux qui associent des idées à Dieu. Si vous patientez et demeurez pieux, c'est excellent dans les affaires. (3:186)
Ce verset nous apprend une grande tradition divine, celle des épreuves auxquelles s'exposent ceux qui se mettent sur le chemin de Dieu, les serviteurs du Seigneur.
Le chemin peut être périlleux. Les croyants doivent se protéger contre les tentations sataniques, et ils doivent toujours se défendre contre les conspirations, les humiliations et les harcèlements que leur infligent les mécréants et les ennemis de Dieu. Car même si les fidèles voulaient coexistaient avec eux en paix et dans le calme, les mécréants ne les laisseraient pas tranquilles.
Pour relever tous ces défis et pour surmonter tous ces obstacles, le fidèle ne doit jamais cesser sa purification spirituelle, mais renforcer en lui la piété et la foi en Dieu pour résister aux tentations diaboliques.
Le verset 187 nous parle du pacte que nua Dieu avec ses Serviteurs, à l'intermédiaire des savants et des dirigeants religieux :
وَإِذْ أَخَذَ اللَّـهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلَا تَكْتُمُونَهُ فَنَبَذُوهُ وَرَاءَ ظُهُورِهِمْ وَاشْتَرَوْا بِهِ ثَمَنًا قَلِيلًا فَبِئْسَ مَا يَشْتَرُونَ
Rappelez-vous lorsque Dieu prit l'engagement de ceux à qui le Livre a été donné, surtout les savants : Montrez le Livre aux hommes, ne le cachez pas. Mais ils l'ont jeté derrière leur dos, ils l'ont vendu à vil prix. Quel mauvais troc qu'ils ont opéré. (3:187)
Il est de coutume dans toutes les sociétés, depuis des époques immémoriales, que les gens se réfèrent toujours à leurs savants et à leurs dignitaires religieux pour qu'ils leur indiquent le chemin vers une vie meilleure, et qu'ils leur apprennent les rituels religieux.
C'est par l'observation exacte et réaliste de ce fait, qu'en Islam, on évoque toujours que les dignitaires religieux sont capables de corriger toute une société et que la moindre erreur dans leur enseignement risque, en même temps, induire tout un peuple à l'égarement et à l'immoralité.
C'est pourquoi le verset 187 de la sainte sourate La Famille d'Amram nous parle d'un pacte nué entre le Seigneur et les hommes religieux. Ce pacte rend ces derniers, responsables de faire connaître à toute la communauté humaine, la vérité de la religion.
Les dignitaires religieux sont donc responsables de l'enseignement des croyances et de la propagation du message divin. Etant donné l'importance de cette responsabilité, le Coran nous dit, dans de nombreux versets, à diverses occasions, que le plus grand péché, aux yeux de Dieu, est celui des dignitaires religieux qui cachent délibérément les vérités de la religion.
Le Coran nous dit clairement que Dieu ne pardonnera pax aux savants religieux qui ont caché, par exemple, la bonne nouvelle donnée dans la Bible et dans l'Evangile, de la venue du dernier messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), et ce par des tentations diaboliques et afin de préserver de façon contradictoire leurs rang en tant que leaders spirituels.
Voici maintenant le verset 188 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
لَا تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ يَفْرَحُونَ بِمَا أَتَوا وَّيُحِبُّونَ أَن يُحْمَدُوا بِمَا لَمْ يَفْعَلُوا فَلَا تَحْسَبَنَّهُم بِمَفَازَةٍ مِّنَ الْعَذَابِ وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ
Ne pense pas que ceux qui exultent d'avoir fait du mal et aiment être loués de ce qu'ils n'ont pas fait du bien, ne pense pas qu'ils seront à l'abri du châtiment. Ils subiront un châtiment douloureux. (3:188)
Dans la division coranique, les gens se divisent en trois groupes: en premier lieu il y a des gens qui font des œuvres bonnes mais qui souhaitent que seul Dieu le sache. Lorsqu'ils font, par exemple, de la charité, ils essayent de rester anonymes. En second lieu, il s'agit des gens qui font des œuvres bonnes pour que les autres le sachent et qu'ils leur louent pour leur bienfaisance. Ce sont donc des hypocrites orgueilleux. En enfin, il y a des gens qui ne font pas d'œuvres bonnes mais qui souhaitent toujours d'être vantés pour ce qu'ils n'ont pas fait.
Mais Dieu connaît l'intention de chacun de Ses créatures, et Il les juge selon ce critère.
وَلِلَّـهِ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاللَّـهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
La royauté des cieux et de la terre appartient à Dieu. Dieu est Puissant sur toute chose. (3:189)
إِنَّ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافِ اللَّيْلِ وَالنَّهَارِ لَآيَاتٍ لِّأُولِي الْأَلْبَابِ
Dans la création des cieux et de la terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les hommes doués d'intelligence. (3:190)
Le noble Coran appelle, dans de nombreux versets, les musulmans à la méditation et à la contemplation de l'univers de la création. Pour les vrais croyants, il y a dans la création des cieux et de la terre, dans l'alternance de la nuit et du jour d'innombrables signe de la grandeur, de la sagesse et de la clémence du Seigneur.
En ce qui concerne la révélation des versets 190 à 194 de la sainte sourate Al Amram, on relate qu'une nuit, lorsque le messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) finit sa prière, ils se mit à pleurer. Ses compagnons s'inquiétèrent et lui ont demandé la cause.
Le vénéré Prophète leur dit que pendant sa prière, le Seigneur lui avait révélé des versets qui invitent les humains à la méditation et à la contemplation de l'univers et de la création pour y retrouver les signes de Dieu.
C'est pourquoi on nous conseille, en fait, de réciter les versets 190 à 194 de la sourate III, avant de commencer la prière de la nuit.
الَّذِينَ يَذْكُرُونَ اللَّـهَ قِيَامًا وَقُعُودًا وَعَلَىٰ جُنُوبِهِمْ وَيَتَفَكَّرُونَ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَـٰذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّارِ
Les hommes doués d’intelligence qui, debout, assis ou couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre : Seigneur, Tu n’as pas créé tout cela en vain. Gloire à Toi ! Garde-nous du châtiment du Feu. (3:191)
Tout ce qu'il y a dans les ceux et sur la terre sont des créatures du Seigneur et signes de Sa grandeur. Ce verset de la sainte sourate La Famille d'Amram nous dit que parmi les humains, ceux qui sont dotés d'intelligence, regardent l'univers de la création et y voient les signes de la sagesse et de la clémence du Créateur.
Ils méditent sur l'ordre qui gère l'univers et sur sa finalité. Comment serait-il possible, ils se demandent, que cet univers créé par Dieu, n'ait pas une but ?
S'il y a une finalité, prédéterminée dans la création de l'univers, et il y en a une sans aucun doute, quel est donc le rôle de l'Homme dans cet univers ? Et quels sont ses devoirs et ses droits ?
Ce verset nous rappelle aussi que la foi en Dieu doit être fondée sur la raison et les réflexions profondes.
Voici maintenant le verset 192 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
رَبَّنَا إِنَّكَ مَن تُدْخِلِ النَّارَ فَقَدْ أَخْزَيْتَهُ وَمَا لِلظَّالِمِينَ مِنْ أَنصَارٍ
Seigneur, Tu couvres d’ignominie celui qui Tu fais entrer au Feu. Et pour les injustes, il n’y a pas de secours. (3:192)
Dans ce verset, le noble Coran nous rappelle encore une fois le douloureux châtiment qui attend les impies dans l'au-delà. Il faut craindre, certes, le feu de l'enfert, mais pour les gens qui y réfléchissent davantage le pire des choses n'est pas en fait le feu de l'enfert, mais l'éloignement du Seigneur que les injustes et impies devront subir dans la vie éternelle.
Ce verset nous apprend, selon les exégètes du Livre saint, que la vision erronée que les gens ont de leur existence dans leur vie terrestre leur coûtera trop cher, car ils perdront toutes les ressources spirituelles dont ils disposent dans leur vie.
رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَانِ أَنْ آمِنُوا بِرَبِّكُمْ فَآمَنَّا رَبَّنَا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَكَفِّرْ عَنَّا سَيِّئَاتِنَا وَتَوَفَّنَا مَعَ الْأَبْرَارِ
Seigneur, nous avons entendu appeler à la croyance : Croyez en votre Seigneur. Et nous avons cru. Seigneur, pardonne-nous nos péchés, efface nos mauvaises actions et rappelle-nous à Toi parmi les hommes bons et vertueux. (3:193)
رَبَّنَا وَآتِنَا مَا وَعَدتَّنَا عَلَىٰ رُسُلِكَ وَلَا تُخْزِنَا يَوْمَ الْقِيَامَةِ إِنَّكَ لَا تُخْلِفُ الْمِيعَادَ
Seigneur, donne-nous ce que Tu nous as promis par l’intermédiaire de Tes prophètes et ne nous couvres pas d’ignomonie le Jour de la résurrection car, Tu ne manques pas à Ta promesse. (3:194)
Les sages écoutent la voix, dans leur coeur, qui les invite à connaître et à adorer leur Dieu, mais ils cherchent également des arguments rationnels qui les conduira à la foi et à la croyance religieuse. Il y a une autre voie qui conduit les gens vers leur Seigneur, c'est le message révélé par Dieu à Ses prophètes.
Les sages, comme nous le dit ces versets, demandent pardon au Seigneur, pour les péchés qu'ils auraient commis, et expriment à tout moment leur foi en Dieu, et ils espèrent mériter ainsi la grâce de Dieu par leurs oeuvres bonnes et leurs soumission parfaite à Dieu et à Ses messagers. Et ils savent que Dieu tiens toujours à ce qu'Il promet à Ses créatures.
فَاسْتَجَابَ لَهُمْ رَبُّهُمْ أَنِّي لَا أُضِيعُ عَمَلَ عَامِلٍ مِّنكُم مِّن ذَكَرٍ أَوْ أُنثَىٰ بَعْضُكُم مِّن بَعْضٍ فَالَّذِينَ هَاجَرُوا وَأُخْرِجُوا مِن دِيَارِهِمْ وَأُوذُوا فِي سَبِيلِي وَقَاتَلُوا وَقُتِلُوا لَأُكَفِّرَنَّ عَنْهُمْ سَيِّئَاتِهِمْ وَلَأُدْخِلَنَّهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ ثَوَابًا مِّنْ عِندِ اللَّـهِ وَاللَّـهُ عِندَهُ حُسْنُ الثَّوَابِ
Leur Seigneur les exauce : Je ne laisse pas perdre l’action faite par l’un de vous, hommes ou femme ; vous dépendez les uns des autres et vous êtes les prochains. Ceux qui ont émigré pour la cause de Dieu, qui ont été chassés de leurs demeures et souffert dans Mon chemin, qui ont combattu, qui ont été tués, J’effacerai leurs fautes et les ferai entrer dans les jardins sous lesquels coulent les rivières de félicités, à titre de récompense venant de Dieu. Et Dieu a auprès de Lui la belle récompense. (3:195)
Dans ce verset, le noble Coran nous dit comment Dieu accepte les voeux de Ses vrais serviteurs. Il s'agit en fait d'une tradition divine : Dieu ne permet pas que les bonnes oeuvres de ses Serviteurs se perdent dans ce monde. Dans ce cas, il n'y a aucune différence entre l'homme ou la femme et tout les humains sont égaux devant leur Créateur. Le seul privilège qui peut exister parmi les gens, c'est la foi et la piété. Dans ce même verset, le noble Coran nous rappelle deux grands vertus de l'Islam, à savoir le Djihad et l'Hégire, à savoir la guerre sainte et l'immigration, dans le chemin de Dieu. En d'autre terme, le Coran veut nous dire que l'expression de la foi ne suffit pas à elle seule, et que le vrai musulman et la vraie musulmane doivent prouver leur foi en Dieu par leurs actes. Pour eux, il y aura la récompense divine et il demeureront éternellement dans le paradis céleste.
لَا يَغُرَّنَّكَ تَقَلُّبُ الَّذِينَ كَفَرُوا فِي الْبِلَادِ
Ne te trompe point à ce que les mécréants sillonnent le pays à leur aise. (3:196)
مَتَاعٌ قَلِيلٌ ثُمَّ مَأْوَاهُمْ جَهَنَّمُ وَبِئْسَ الْمِهَادُ
Piètre jouissance temporaire ! Puis leur refuge est la Géhenne. Et quel mauvais lit ! (3:197)
Les versets 196 et 197 répondent à une question que toute personne peut se poser lorsque l'on voit les mécréants bénéficier du bien-être et des bienfaits de la vie matérielle, tandis que les croyants peuvent vivre, dans le même temps dans la besogne et la misère.
Ces versets nous rappellent donc que cette jouissance de la vie matérielle est éphémère pour les mécréants, et qu'il fait partie des épreuves que Dieu Tout Puissant et Sage a établit pour chacune de Ses créatures.
Cette question se posaient également du vivant du noble messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur des descendants). A l'époque où le prophète et ses compagnons s'était immigrés à Médine, les païens de la Mecque, commerçants et riches, vivaient de bonnes conditions, tandis que les médinois, agriculteurs et relativement pauvres, ainsi que immigrés venant de la Mecque vivaient dans des conditions plus ou moins difficiles, d'autant plus que la communauté musulmane à Médine subissaient l'embargo économique et commercial que lui avaient imposé les commerçants mecquois.
Ces versets nous disent alors que le bien-être matériel qui se base sur la mécréance ne durera pas longtemps, et que malgré ce bonheur terrestre apparent, les mécréants demeureront, dans la vie d'au-delà, dans la Géhenne, à savoir l'enfer.
Par conséquent, si le croyant voulait se comparer avec le mécréant, au lieu de comparer les conditions de la vie matérielle, il lui faudrait baser cette comparaison sur le sort qui attend le croyant et le mécréant dans la vie éternelle.
Mais n'oublions pas que dans la vision coranique, en ce qui concerne les bienfaits de la vie matérielle, qu'il s'agit indifféremment d'un croyant ou d'un mécréant, il n'y a pour l'Homme que ce pour lequel il fait tout son effort.
S'il nous arrive donc de voir des mécréants bénéficier du bien-être matériel, c'est que cette aisance est en partie le résultat de ses efforts pour améliorer les conditions de sa vie.
Voici maintenant le verset 198 de la sainte sourate La Famille d'Amram :
لَـٰكِنِ الَّذِينَ اتَّقَوْا رَبَّهُمْ لَهُمْ جَنَّاتٌ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا نُزُلًا مِّنْ عِندِ اللَّـهِ وَمَا عِندَ اللَّـهِ خَيْرٌ لِّلْأَبْرَارِ
Mais quant à ceux qui craignent leur Seigneur, à eux les Jardins sous quoi coulent les ruisseaux, d'y demeurer éternellement, comme en un hôtel de Dieu. Et ce qui est, près de Dieu est meilleur, pour les charitables. (3:198)
Si les versets précédents parlaient du sort des mécréants dans l'au-delà et des châtiments qu'ils subiront, ce verset 198 donne la bonne nouvelle de la vie éternelle dans le paradis céleste pour les vrais serviteurs de Dieu.
En fait, le Coran nous dit dans de nombreux versets, que la piété et le respect des instructions religieuses semblent imposer certaines obligations et restrictions aux fidèles, dans leurs vie terrestres, mais le Livre saint dit que dans l'au-delà, les croyants recevront de la part de leur Seigneur la meilleure récompense pour leur obéissance et leur soumission aux ordres de Dieu. Et dans le paradis de Dieu, ils réjouiront de tous les bienfaits spirituels.
Le verset 199 parle de ceux parmi les gens du Livre qui croient vraiment en Dieu et qui seront eux aussi récompensés par le seigneur, dans l'au-delà :
وَإِنَّ مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ لَمَن يُؤْمِنُ بِاللَّـهِ وَمَا أُنزِلَ إِلَيْكُمْ وَمَا أُنزِلَ إِلَيْهِمْ خَاشِعِينَ لِلَّـهِ لَا يَشْتَرُونَ بِآيَاتِ اللَّـهِ ثَمَنًا قَلِيلًا أُولَـٰئِكَ لَهُمْ أَجْرُهُمْ عِندَ رَبِّهِمْ إِنَّ اللَّـهَ سَرِيعُ الْحِسَابِ
Oui, il en a parmi les gens du Livre qui certes croient en Dieu et en ce qu'on a fait descendre vers vous et en ce qu'on a fait descendre vers eux, humbles qu'ils sont devant Dieu, et ne vendant point les signes de Dieu à vil prix. Voilà ceux dont le salaire est auprès de leur Seigneur. En vérité, Dieu est prompt dans les comptes. (3:199)
Après l'Hégire Du Prophète de l'Islam de la Mecque à Médine, les juifs et les chrétiens qui vivaient à Médine et dans ses alentours connurent peu à peu la religion musulmane. Certains d'entre eux finirent par se convertir en Islam. Même le monarque chrétien de l'Abyssinie se convertit en Islam et lorsqu'il mourut, le Prophète et ses compagnons prièrent tous pour son âme pour qu'il entre dans le paradis de Dieu. Ce verset est, selon de nombreux exégètes du noble Coran, révélé au messager de Dieu pour indiquer que ces pieux parmi les gens du Livre comptaient parmi les meilleurs serviteurs de Dieu.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اصْبِرُوا وَصَابِرُوا وَرَابِطُوا وَاتَّقُوا اللَّـهَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ
O, les croyants ! De l'endurance ! Luttez d'endurance, tenez fermes, et craignent Dieu. Peut-être seriez-vous gagnants ! (3:200)
Dans ce dernier verset de la sourate III, Dieu appelle Ses serviteurs à l'endurance, à la lutte dans le chemin de Dieu, de rester fermes dans ce chemin et de craindre Dieu, pour qu'ils bénéficient du pardon et de la grâce divin.
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