Les savants du najd

Les descendants de Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhâb les « Ahl ash-shaykh » sont quant à eux très présents dans les affaires religieuses et politiques du royaume et tout autant, mais de façon beaucoup plus discrète, dans les finances. Ils cogèrent la dynastie depuis sa création ; leur vocation première étant de pérenniser le mythe et la doctrine de leur aïeul. La Loi musulmane exigeant des régnants qu’ils soient musulmans, Hashémites, saints d’esprit et incorruptibles, c’est par le biais de ce mythe et des fatwas de complaisance des savants du Najd que les Sa‘ûd ont assis et légitimé leur dynastie.

Le Prophète (P) a dit : « Les savants sont les dépositaires de la science des Prophètes ; cela tant qu’ils ne fréquentent pas le sultan et ne s’impliquent pas dans les affaires de ce monde. En fréquentant le sultan et en s’impliquant dans les affaires de ce monde, ils trahissent les Prophètes. Dès lors, éloignez-vous d’eux et méfiez-vous d’eux. » – « Méfiez-vous de ceux qui courtisent les riches, des savants au service des émirs, et des lecteurs du Coran qui le récitent dans les marchés. » – « Celui qui pour plaire au sultan, fera ce qui déplaît à Allâh, quittera la religion d’Allâh. »
Le rôle des autorités religieuses du royaume fut avant tout d’avaliser les décrets de leurs dirigeants et de les présenter aux musulmans comme étant des impératifs religieux, comme: la destitution des Hashémites, la prise de La Mecque, de Médine ou plus récemment, en 1979 l’intervention des gendarmes français du GIGN dans l’enceinte du Harâm de La Mecque afin d’en déloger al-Jahîmân et ses partisans puis, en 1987, durant le pèlerinage, le mitraillage par la police saoudienne d’une centaine de pèlerins iraniens, mais surtout, en 1990, et presque autant en 2003, la présence d’un demi million de GIs américains sur les Lieux saints de l’Islam afin d’envahir l’Irak ; c’est à partir de l’une des quatre bases US stationnées en Arabie Saoudite, que l’aviation israélienne Tsaal, décolla, durant la première Guerre du Golfe, pour bombarder l’Irak.

Il est important de préciser que les savants et hauts dignitaires religieux wahhabites ne sont pas rémunérés par le Trésor public, comme la Loi l’exige, mais par le roi, ce qui en plus d’être illégale n’est pas sans incidence sur le train de vie de ces messieurs et, comme chacun l’aura compris, sans contreparties. Chercher à dissocier les savants wahhabites des Sa‘ûd, pour les disculper, c’est oublier que c’est grâce à leurs fatwas que les Lieux saints de l’Islam ne sont plus gérés par les descendants du vrai Prophète, mais par ceux du faux, et qu’à ce jour aucun d’eux n’a contesté leur légitimité à gouverner. Bien au contraire, les largesses de sa majesté le roi, dont ils ne manquent jamais de vanter « la piété religieuse » dans les prêches du vendredi, a su acheter non seulement leur silence, mais aussi leur foi !

La fatwa du Diable : une fatwa est un avis juridique que le savant émet, en dernier recours, pour répondre à un problème précis, non stipulé ou suffisamment expliqué par le Coran et la Tradition ; il peut avoir valeur de décret. Elle ne peut en aucun cas contredire un Texte. Le mufti, seul habilité à la promulguer, n’est pas un savant ordinaire, car en plus de ses connaissances exceptionnelles, il doit être irréprochable dans tout ce que la Tradition coranique et prophétique exigent, comme la piété, l’ascétisme, l’impartialité, l’intégrité. Ses orientations ne doivent en aucun cas être dictées par des intérêts profanes et ses fatwas promulguées pour légitimer ce qui est textuellement interdit par Allâh, Son Messager et toute la communauté des exégètes et des juristes.

Le Prophète (P) a dit : « Je crains pour ma communauté la parution d’imams dévoyés et que contre elle on brandisse le glaive pour ne plus l’en retirer jusqu’au Jour dernier. L’Heure n’aura pas lieu tant que des tribus de ma communauté n’aient rejoint les polythéistes. » – « […] De sa postérité naîtront des gens, ils liront le Coran, mais il ne dépassera pas leurs gorges. Ils quitteront l’Islam à la vitesse avec laquelle une flèche transperce une proie. Ils tueront les musulmans et épargneront les polythéistes. S’il m’était donné de vivre à leurs époques je les aurais exterminés comme le furent les ‘Adîtes. » Une fatwa était elle juridiquement légale, pour permettre aux wahhabo saoudiens d’autoriser des nations étrangères à s’installer en Arabie et se joindre à eux pour combattre d’autres musulmans ? Le Coran répond que non !
Vous qui avez cru, ne prenez pas les juifs et les chrétiens pour alliés. Ils sont alliés les uns des autres. Quiconque parmi vous s’alliera avec eux deviendra l’un des leurs. Allâh ne met pas les injustes sur la bonne voie. Tu verras ceux dont le coeur est miné par une maladie rivaliser de vitesse en se rendant auprès d’eux. Ils disent en guise d’excuse : Nous redoutons d’être victimes d’un revirement du sort. (Coran 5/51, 52). Par ces nobles versets, Allâh interdit formellement à Ses serviteurs musulmans de pactiser avec les juifs et les chrétiens considérés, du fait de leur impiété, comme des ennemis de l’Islam et des musulmans. Il nous informe également qu’ils sont bannis et promet, menaçant, le même sort à tous ceux qui se rendraient coupables d’une telle compromission.

Le Prophète (P) a dit : « Expulsez les polythéistes de la Péninsule arabique » – « Insulter un musulman est scélérat ; le combattre c’est apostasier. »

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