Attaque chimique contre les deux Ghouta : doutes et faits

C’est avec beaucoup de de suspicion que l’information de l’attaque chimique présumée contre les deux ghoutas, attribuée aux forces gouvernementales a été accueillie par de nombreux medias et observateurs.

Le pouvoir se savait visé

Tous sans exception s’étonnent que le pouvoir ait pu commanditer une telle attaque en présence des inspecteurs onusiens chargés d’enquêter sur trois cas d’attaques chimiques. D’autant plus que les autorités syriennes se savaient très bien visées par des tentatives acharnées de l’accuser de recourir à l’armement chimique pour justifier une ingérence atlantiste. Ces tentatives ont atteint parfois le comble de la bêtise comme ce fut le cas à Khan elAssal à Alep lorsque le pouvoir syrien a été accusé d’avoir gazé une position de l’armée syrienne qui venait de sécuriser le quartier.

Damas se savait aussi sujette à une mise en scène dans le but de l’accuser. Le mois de juin dernier, un journal français a envoyé clandestinement deux de ses reporters au quartier de Jobar, dans la Ghouta orientale pour filmer ce qu’il a présenté être des attaques chimiques contre les miliciens et amener avec eux de soi-disant échantillons d’urine, de sang et de cheveux, à travers lesquels il a prouvé que le pouvoir syrien a utilisé du gaz sarin.  

L’éventualité de l’attaque chimique perpétrée par les forces régulières est d’autant plus farfelue que ces forces réalisaient des avancées importantes dans plus d’une région syrienne et n’avaient nullement besoin d’un tel armement.

Le besoin de l'opposition  

En revanche, il faut croire que ce sont les forces de l’insurrection qui avaient besoin d’une telle évolution dramatique, surtout qu’elles sont en mauvaise posture dans plus d’une région syrienne et ont besoin d’une intervention qui vienne leur prêter main forte.

De plus, depuis un certain temps, le top de l’actualité ne leur est plus accordé et se consacrait davantage à l’Égypte et au Liban ou des éléments proches de l’insurrection sont soupçonnés d’avoir commandité le massacre de Rweiss.

Etrangement, les massacres ont toujours resurgi, chaque fois que les rebelles en avaient besoin, et toujours comme par hasard, à veille d'une échéance onusienne.

Sans oublier que les différentes milices de l’insurrection syrienne ne se sont jamais empêchées de bombarder les régions civiles, comme cela a été souvent le cas avec les voitures piégées désséminées contre les bâtiments officiels, au mépris des civils qui y perdent leur vie. Certains de leurs responsables s’étant justifiés en expliquant que parfois ils étaient dans leur droit de tuer des civils, lorsque des intérêts suprêmes le dictent.

Et lorsque ces civils sont de partisans du pouvoir syrien, ces forces ne se ménagent pas: y sont passés par enlèvement puis liquidation des religieux ( une quarantaine), des hommes politiques, des acteurs de télévision, des sportifs, des hommes et femmes de médias...

D'une insolence inouïe, après chaque liquidation, les rebelles accusaient les forces gouvernementales. Le cas le plus flagrant a été sans aucun doute l'assassinat de l'éminent religieux Mohammad saïd Ramadane Al-Bouti.

Des images qu'on ne peut pas voir

Mais à la vue des images des présumées victimes, on ne peut ne pas être sidéré. Quoique très choquantes et persuasives, elles présentent des lacunes qui n’échappent pas à tout observateur avisé et obstiné en même temps. Il faut l'être pour visionner des enfants. Serait-ce prémédité, pour ne pas bien les voir ?

Curieusement, toutes les images des victimes ont été prises dans les centres hospitaliers ou les hôpitaux de fortune et aucune sur le lieu même de l’attaque. On ne voit pas du tout les victimes sur les lieux de l’attaque!

En plus des enfants, car il y en aurait beaucoup, (plus de trente selon Syria Truth), filmés à bon escient par les militants médiatiques de l’insurrection, avec des commentaires à l’appui insultant le président syrien, on voit beaucoup de jeunes hommes. Ils forment de loin la majorité des victimes et sont majoritairement barbus. Ce qui permet de supposer que ce sont des miliciens.

En revanche on ne voit que très peu de femmes, et les rapports des insurgés n'en evoquent que 17 sur les 1300 prétendus par les sources de la coalition, toujours selon ce qu’en rapporte Syria Truth. On ne voit surtout pas  les mamans des enfants présumés gazés.  Ni mortes, ni vivantes.

Des symptômes au cas par cas  

En général, les victimes ne présentent pas de symptômes de contamination au gaz sarin : nez enflé et douloureux, sécrétion surabondante de salive, incontinence  urinaire et fécale, vomissements, sans oublier les contractions involontaires qui interviennent avant la mort. Dans le sens qu'on ne voit pas de scènes collégiales exprimant ces symptômes, mais uniquement des scènes individuelles.

Les images qui montrent des symptômes de contamination au sarin sont des cas par cas.  Alors que la contamination se devrait être massive.

 

Des montages à décortiquer

Etrangement, on constate aussi que seules les images qui filment ces cas individuels sont longues, alors que toutes les autres prises de vue sont très rapides.
A l’instar de cette vidéo ci-dessous, postée par le site de la chaine qatarie al Jazeera, qui s’étend sur 9 secondes seulement.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/7d5dad2a-3e04-4eaf-86a3-9e3b74e13483

On constate aussi que certains médias qui ont rapporté les faits, les ont commentés différemment des faits. Cette vidéo ci-dessous postée par al Jazerra présente un homme qui présente le symptôme des convulsions avant sa mort, mais on ne le voit pas mourir pour autant.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/f400b3ce-28c1-4896-bb33-fbc529b60bc6

De même pour cette vidéo également diffusée sur le site de la chaine qatarie  où il est écrit comme légende : les derniers instants d’un enfant, alors qu’il n’en est rien. Il est vrai que l’enfant souffre de difficultés respiratoires et subit une assistance mais la vidéo se termine alors qu’il est toujours vivant.
http://www.aljazeera.net/videoplayer/a3659648-56f9-4c79-8bbf-6dc2c3c67bfa

Des secouristes sans protection

Dans certaines images supposées avoir été filmées dans les centres hospitaliers, les victimes sont dénudées de leurs vêtements et lavées. C’est la première chose que les secouristes doivent faire avant de procéder aux secours. Ce qui laisse croire qu’ils savent ce qu’il faut faire. Or, ils ne l’ont pas fait à tous les coups.  Forces et de constater aussi que dans la plupart des cas, ils n’ont pas pris non plus les précautions nécessaires, vestimentaires et autre pour éviter les contaminations. Comme s'ils ne sont pas inquiétés.

Faits également singulier : certaines séquences ont montré les secouristes en train d’administrer aux présumées victimes des seringues. De quoi se demander de quoi il s’agit.

Et pourquoi pas les rebelles

Les autorités syriennes et par la voix du ministre de l’information qui a démenti toute attaque chimique ont soupçonné une fabrication. Ce qui inclut une multitude de scénarios, dont la possibilité que les insurgés aient eux-mêmes effectué l’attaque, à une petite échelle, pour mélanger ses victimes aux centaines de miliciens tués dans les attaques de l’armée syrienne. le but étant de soulever  une réprobation internationale.

Or, le 14 aout dernier, le site Syria Truth a révélé que les milices turcomanes avaient obtenu des produits chimiques toxiques de la part de la Turquie pour les utiliser aussi bien dans la province de Damas que contre les villages alaouites de Lattaquié. «  Dans la première région, le but est de semer la discorde, et dans la seconde d’y opérer une extermination sectaire », écrit le site.

Nizar NayyoufInterrogé sur cette information, le 14 aout dernier, l’opposant syrien Nizar Nayyouf , qui est aussi le directeur du département des informations et de leur analyse au Centre européen des études et des recherches du Proche Orient à Londres a dit ne pas en être surpris et prédit à l’avance l’imminence d’un évènement hors de nature. «  nous avons des correspondances entre des dirigeants du Conseil national syrien et ceux de la coalition , notamment de Gorges Sabra, et qui comprennent des signes et des indices comme quoi ils préparent quelque chose de grave , une sorte de bombe médiatique qui exploserait au moment même où la commission d’enquête internationale entamerait ses travaux en Syrie », a-t-il assuré.

        

Parmi les autres scénarios supposés d’une fabrication d’attaques chimiques, celui que les victimes aient été anesthésiés et non gazés.  Une intervention sur un compte Facebook met en garde contre un enterrement hâtif, au motif que certaines victimes se sont éveillées. ( voir en haut)

Mais l’un des scenarios imaginés n’en demeure pas moins que ces enfants gazés ne sont pas originaires de la Ghouta, mais de Lattaquié, surtout des villages alaouites ou plus de 150 femmes et enfants ont été kidnappés.

Raison pour laquelle on ne voit pas du tout les mamans !

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