Le Bahreïn expulse une jardinière US accusée de lien avec le Hezbollah?!

Alors que le silence règne dans les locaux des ministères de l'Intérieur , de la Justice et des Affaires étrangères à Bahreïn, le ministre des Communications cheikh Fawaz bin Mohammed Al Khalifa a remercié  sur son compte Twitter «le personnel du ministère des communications pour leur effort déployé à découvrir la vérité sur une personne fictive inscrite sur  les sites de réseaux sociaux, une vérité qui concerne une jardinière d’enfants  ayant la  nationalité  américaine exerçant des d'activités suspectes sur des sites de réseaux sociaux et qui été explusée du pays ».

Selon le ministre des communications, « la jardinière se dénomme  Irène Kalpraad, elle est accusée d’avoir établi des  contacts avec des éléments  appartenant au Hezbollah, et d’avoir échangé  avec eux des informations sous le couvert de l'enseignement.  Elle envoyait  des rapports médiatiques à une organisation bahreïnie censurée,  ainsi qu’au quotidien assafir pro-Hezbollah».

Le  quotidien assafir souligne que « les assertions du  ministre bahreïni n’ont pas réussi à prouver l’existence d’ un lien entre la jardinière américaine et le quotidien ».

Assafir déclare qu’elle aurait souhaité de la part des autorités bahreïnies de n’a pas lancé des accusations au hasard, mais plutôt  partager ses allégations avec elle en y apportant  des preuves le cas échéant.

Or, non seulement le ministère des communications a publié ses fausses informations, mais en plus  il a publié une photo montrant  «l’appartement de la jardinière  dans lequel elle avait accroché le drapeau du Hezbollah».

Selon le quotidien assafir, le CV  d'Irène Kalpraad affirme qu’elle est américaine, elle a travaillé pour le Département d'Etat américain en 2011 et 2012, avant de venir à Bahreïn pour y travailler en tant que professeur d'anglais pour les enfants, puis elle a rejoint  l’équipe des chercheurs d’un centre d’études et de recherches américain   l’«International Institute for Strategic Studies» basé dans la capitale Manama.

Kalpraad est diplômé de l'Université de Georgetown où elle a fait des études sociologiques sur la femme, elle a également étudié à l'Université de Jordanie à Amman.

Elle écrit des articles sur plusieurs sites, aucun n’indique qu’elle ait des liens  avec le Hezbollah. Son  dernier article, publié sur le site alMoftah dénonce  le soutien des pays du Golfe à la chute du président égyptien isolé Mohamed Morsi, au mois de Juillet.

De son côté,  l'ambassade américaine à Bahreïn, en réponse au quotidien assafir,  s’est contenté de commenter sur cette affaire en indiquant que selon «la Loi sur la protection adoptée par le Congrès en 1974 , le Département d'Etat n’a pas le droit de divulguer des informations sur des citoyens américains   sans leur consentement par écrit. Sachant que le quotidien assafir n’a pas réussi  à obtenir de la part de l’Institut international d'études stratégiques un avis sur l’affaire en dépit de nombreuses tentatives pour le contacter ».

A noter, que cette affaire intervient au moment où le bloc parlementaire salafiste,  Jamiaat alassala,  a demandé au  ministère des Affaires étrangères de prendre des mesures rapidement et efficacement  contre le Liban pour son « implication dans la mise en danger de la sécurité nationale du Bahreïn et pour avoir menacer la stabilité de notre pays sans compter son soutien à des éléments terroristes  qui incitent au  chaos et à la violence dans notre pays », selon les termes du député  Abdel Halim Murad.

Ce dernier avait vilipendé le mouvement de rébellion bahreïni qui avait  tenu une conférence de presse à Beyrouth le mercredi, estimant qu’il s’agit d’appels  «pour  répéter le scénario du chaos de Février 2011 et qui avait échoué » ajoutant que « les journaux et les médias libanais qui sont sous le contrôle du Hezbollah iranien, ont couvert cette conférence sans que personne au monde ne conteste».

A souligner que le régime Bahreïni a adopté des mesures de plus en plus répressives  contre les militants notamment,  en arrêtant des journalistes, des photographes, des blogueurs et des militants sur les réseaux sociaux, dont certains ont été accusé de créer des sites pour renverser le régime à Bahreïn.

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