L’ascension au ciel de Son Excellence le Masîh (as) d’après le Coran et les hadiths
Le cœur des Banî Isrâ’îl (1) est si scellé qu’aucune forme de vérité ne peut plus y pénétrer. Hormis quelques rares individus, ils n’ont pas foi en Son Excellence ‘Isâ (2) (as). Ils sont si englués dans la voie de la mécréance qu’ils calomnient durement la vierge Maryam (3) (as), la mère du grand prophète de Dieu (as), dont elle tombe enceinte sur ordre divin, sans avoir d’époux. Ils sont si fiers d’assassiner les prophètes (as) qu’ils en viennent même à dire : « Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu. » (sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 157). L’emploi du terme « Prophète de Dieu » à propos du Masîh (4) (as) peut être ironique et moqueur. Les prêches de ‘Isâ (as) auxquels s’ajoutent ceux de ses disciples entraînent les juifs, dont les représentants religieux judaïques, à nourrir dans leur cœur davantage de rancune à l’encontre de Son Excellence (as). Ils pensent alors à comploter pour assassiner ce grand homme (as). En vue de réaliser leur sinistre objectif, ils manipulent le César romain en lui disant que si cette situation perdure, son pouvoir va être renversé : « Si tu veux conserver le pouvoir, tu n’as pas d’autre choix que de tuer ‘Isâ (as). » Son Excellence ‘Isâ (as) apprend ce que trame l’ennemi. Il change alors de résidence avec ses disciples les plus proches, et reste ainsi sauf et à l’abri du tort que lui veut l’ennemi. En fin de compte, l’un de ses proches compagnons nommé Yahûdâ Askharyûtî (5) , l’un des douze apôtres de Son Excellence (as), le vend à l’ennemi pour un pot-de-vin se montant à trente pièces d’argent. Il indique à l’ennemi le lieu où se cache ‘Isâ (as), et il est fait prisonnier puis est jeté en prison. Quant à Yahûdâ Askharyûtî, présentant beaucoup de ressemblances avec ‘Isâ (as), il est tué à sa place par les juifs, il se voit ainsi précipité dans le puits qu’il a lui-même creusé. Voici le détail des événements : ‘Isâ (as) et ses proches disciples entrent dans un jardin et s’y cachent. Cependant, à cause du rapport que fait Yahûdâ (à l’ennemi), lorsque la nuit tombe et que l’obscurité s’installe, les espions et les tortionnaires de l’ennemi pénètrent le jardin de tous côtés et cernent les apôtres. Lorsque les apôtres réalisent qu’ils courent un grand danger, ils abandonnent ‘Isâ (as), le laissant seul, et prennent la fuite. Face à ce danger, Dieu ne laisse pas ‘Isâ (as) seul, Il lui vient en aide et le dissimule des assaillants. Ils se saisissent de celui qu’ils trouvent sur les lieux, qui ressemble parfaitement à ‘Isâ (as) (à savoir ce Judas Iscariote). Effrayé par cette violente déconvenue, cet homme se perd lui-même, sa bouche devient muette et il ne parvient pas à dire qui il est. Yahûdâ est crucifié puis mis à mort par les tortionnaires, se trouvant ainsi châtié pour ce qu’il a fait. Le César romain, les ministres et les militaires pensent alors avoir tué ‘Isâ (as), « Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. » (sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 157), nous dit le Coran. La nouvelle se répand dans la société que ‘Isâ (as) a été exécuté. Même les chrétiens le croient, et le signe de croix que l’on observe lors de toutes les étapes de la vie des chrétiens, s’appuie sur la croyance que ‘Isâ (as) a été crucifié, c'est-à-dire qu’il a été fixé sur la croix et qu’il est mort en martyr. Pourtant, selon le texte explicite du Coran, il n’a pas été tué, il n’a pas été crucifié, au contraire, il a été emporté, vivant, au ciel. Aujourd’hui encore il est vivant et vit dans le ciel. Lors de l’avènement de Son Excellence le Mahdî ('aj), il descendra sur la Terre et accomplira la prière derrière lui. Dans le monde céleste, celui des chérubins, l’événement de l’ascension au ciel de ‘Isâ (as) est un événement très important. Lors de la naissance du Prophète de l’islam (s), Iblîs dit aux démons : « Depuis l’ascension au ciel de ‘Isâ (as) (soit 537 ans auparavant), un tel événement n’a pas eu lieu. » Cette parole d’Iblîs montre l’importance que revêtent l’ascension de ‘Isâ (as) et la naissance du Prophète de l’islam (s). (Tiré du Bihâr al-Anwâr, Vol. 15, p. 258).
L’ascension de ‘Isâ (as) selon le Coran
Dieu parle de l’ascension de ‘Isâ (as) dans les sourates Âli ‘Imrân et Al-Nisâ’. Il dit dans la sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) : « Mais Dieu l’a élevé vers Lui ; Dieu est puissant et juste. » (sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 158). La question de l’enlèvement au ciel de ‘Isâ (as) apparaît également dans la sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) : « Dieu dit : ‘Ô Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi ; [et même] t’élever vers Moi. » (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 55). Comme nous pouvons le voir, Dieu le Très-Haut indique d’abord qu’Il va le rappeler à Lui, et ensuite qu’Il va l’élever. Le verbe rafa‛a / رفع signifie enlever et emporter, à l’inverse du verbe wada‛a / وضع qui est utilisé dans le sens de poser. La pureté (tahâra / طهارة), dont mutahhar / مطهر est le nom d’agent sous la forme taf‛îl / تفعيل, s’oppose à qadhâra / قذارة qui désigne la souillure. Dans le saint verset, le nom râfi‛uk / رافعك est attaché à l’adverbe ilâ / الى, il apparaît donc clairement que l’objet de cet enlèvement, de cette élévation, est une élévation spirituelle, et non une élévation extérieure et physique, car Dieu le Très-Haut ne se tient pas en un lieu élevé dans le sens de la hauteur, Dieu n’est pas concerné par les lieux physiques où se situent les corps. Pour cette raison, l’éloignement ou la proximité à l’égard de Dieu le Très-Haut ne concernent pas non plus un éloignement ou une proximité physique. Aussi, l’expression citée est analogue à cette autre expression qui vient à la fin de ce même verset : « Votre retour se fera alors vers Moi. » (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 55). Dans le cas de la mort, il est particulièrement évident que l’objet de rafa‛a / رفع est l’élévation spirituelle, c'est-à-dire l’élévation dans les degrés de la proximité vis-à-vis de Dieu le Glorifié. Le cas est semblable à une formulation que le noble Coran emploie à propos des martyrs (shuhadâ / شهدا), soit ceux qui ont été tués sur la voie qui ramène à Lui : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants ! Ils seront pourvus de bien auprès de leur Seigneur. » (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 169). Dans ce verset, l’objet du mot ‘inda / عند / auprès, n’est pas un lieu déterminé, il désigne la proximité spirituelle. Un cas comparable se retrouve dans une formulation de la sourate Maryam (Marie) au sujet de la dignité d’Idrîs (6) (as) : « Nous l’avons élevé à une place sublime. » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 57). Dans cette phrase, le mot « place » fait appel aux notions de position, de dignité, de degré, et non de lieu physique. On retrouve souvent que l’élévation de ‘Isâ (as) vers Dieu désigne son esprit et son corps qui sont emportés physiquement au ciel, car l’aspect apparent du saint verset semble indiquer que Dieu le Très-Haut élève ‘Isâ (as) vers le ciel matériel et physique, alors qu’il est en vie, et que par la même occasion, le lieu de la proximité avec Dieu le Glorifié, le lieu d’où descend la miséricorde, le domicile des nobles anges, c’est ce ciel matériel.
La forme du saint verset de la sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) nie ce que prétendent les juifs, à savoir qu’ils auraient tué ‘Isâ (as) et l’auraient crucifié. Son aspect apparent nous indique que l’individu que les juifs prétendent avoir tué, Dieu le Très-Haut l’a en réalité emporté au ciel avec son corps physique, le soustrayant ainsi à la perfidie de l’ennemi. Il apparaît que ‘Isâ (as) est emporté au ciel avec son corps et son esprit, contrairement aux autres êtres humains dont l’esprit se sépare du corps pour être emporté (seul) au ciel. La probabilité qu’il en soit autrement est totalement exclue si l’on se réfère à la forme de ce verset. En effet, « Dieu l’a élevé vers Lui » ne correspond pas à une simple élévation de l’esprit de ‘Isâ (as) après sa mort. En exprimant cela plus simplement, cela donne : quand l’esprit s’élève consécutivement à la mort par assassinat, à la mort par crucifixion, ou même à la mort naturelle et ordinaire, parce que tout individu passant dans la mort voit son esprit s’élever dans le monde des esprits, il est insensé de dire : « Mais Dieu l’a élevé vers Lui ». La présence de la conjonction « mais » nous fait comprendre que l’élévation de ‘Isâ (as) concerne à la fois son esprit et son corps. Ainsi, cette élévation est une forme de délivrance au moyen de laquelle Dieu, Honoré et Glorieux, sauve ‘Isâ (as) et le tire des mains des juifs. Il n’y a aucune différence que cette délivrance intervienne au moyen de la mort de ‘Isâ (as) ou pas, que l’assassinat et la crucifixion n’aient pas eu lieu et qu’il soit mort d’une manière qui nous est inconnue, ou bien qu’il demeure en vie auprès de la Face divine, par un processus dont nous ignorons tout ; ces possibilités existent.
Plus raisonnablement, il n’est pas absurde que Dieu le Très-Haut ait emporté le Masîh (as), l’ait élevé vers Lui, l’ait gardé auprès de Lui, et/ou l’ait gardé en vie par un processus qui ne correspond en rien à ce qui se passe d’ordinaire pour nous, les êtres humains. Cet événement compte parmi les autres événements miraculeux qui ont été réalisés par ‘Isâ (as), et dont le noble Coran fait le récit. Il n’est ni plus important ni plus étonnant que d’être né d’une mère n’ayant pas pris d’époux, ni qu’il se soit adressé aux gens alors que cela ne faisait que quelques heures qu’il était venu au monde. Si pour la résurrection du mort, les autres miracles de Son Excellence (as), ainsi que les miracles d’Ibrâhîm (7) (as), de Mûsâ (8) (as), de Sâleh (9) (as) et des autres prophètes (as), on a trouvé une explication rationnelle ordinaire, on en trouvera également une pour l’ascension au ciel de ‘Isâ (as) alors qu’il est toujours en vie. (10) Mais jamais la science ordinaire ne pourra fournir d’explications à ce type de prodiges surnaturels et extraordinaires par leur seul biais. Ces miracles disposent d’un unique canal : la preuve de leur existence et de leur survenue est le Livre de Dieu l’Aimé. Les preuves sur ces sujets sont irréfutables, à part bien sûr pour certaines personnes qui, réfutant la loi de causalité commune et l’extraordinaire, se mettent en peine et interprètent les versets du Coran.
La purification du Masîh (as) dans sa vie parmi les mécréants
Dieu dit : « Ô Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi ; t’élever vers Moi ; te délivrer (te purifier) (de la souillure) (11) des incrédules. » (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 55). L’objet de cette purification est sa délivrance des griffes des gens impurs et sans foi, ou bien sa délivrance à l’égard des calomnies inadmissibles et des complots dénués d’élégance morale provoqués par la victoire de sa religion. Nous pouvons lire un passage analogue à propos du Prophète de l’islam (s) dans la sourate Al-Fath (La victoire) : « Oui, Nous t’avons accordé une éclatante victoire ! afin que Dieu te pardonne tes péchés dans le passé et dans l’avenir. » (12) (sourate Al-Fath (La victoire) ; 48 : 1 et 2). Il s’agit des péchés commis dans le passé qui lui ont attribués et la possibilité que d’autres lui soient attribués dans l’avenir. L’objet de sa purification peut également correspondre au fait que le Masîh (as) soit emporté à l’extérieur de cet environnement souillé. Dans le saint verset de la sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân), Dieu s’adresse à Son Excellence ‘Isâ (as) pour lui parler de trois sujets : le rappeler (mutawaffika / متوفيك), l’élever (râfi‛uka / رافعك) et le purifier (mutahhiruka / مطهرك). Il est clairement sous-entendu que ‘Isâ (as) n’est pas seulement le nom de l’esprit (rûh / روح) et de l’âme, mais aussi celui de l’ensemble que forment le corps et l’âme. Ainsi, le porteur de ces trois puretés est nécessairement le ‘Isâ extérieur (as), c'est-à-dire cet être composé d’un corps et d’une âme. ‘Isâ (as) est autrement dit le nom de cet être extérieur, et c’est à cet être que s’adressent ces paroles de Dieu. En considérant que le mot mutawaffika / متوفيك a pour signification le fait que ‘Isâ (as) est délivré des griffes des juifs, alors les trois puretés en question concernent bien le ‘Isâ (as) en chair et en os. Dieu le délivre ainsi des gens, l’élève, et le purifie de cette proximité d’avec les mécréants. Mais en considérant que le sujet est ici la mort, il semble évident qu’après la mort, ce n’est pas son corps qui va être élevé mais son esprit. Dans ce cas-là, la première pureté de ‘Isâ (as) concerne son corps et son âme, alors que la deuxième s’adresse à son esprit, qui prend son envol seul. Le verset signifie : « Ô Masîh ! Je te fais mourir et j’élève ton esprit. » Cette exégèse nécessite une précision quant à ce qui est qualifié. Ce n’est pas seulement l’esprit de ‘Isâ (as) que désigne son nom, même si sa réalité est bien cet esprit, mais on appelle aussi ‘Isâ (as) cet être matériel associé à l’esprit, et c’est à cet être-là que l’on s’adresse, aussi, ces actions le concernent nécessairement. Ici, la purification à l’égard des mécréants suppose un aspect secondaire et est soumis à une élévation, ce qui indique que l’objet de cette purification est également la purification spirituelle, et pas matérielle, car l’élévation dont il est question est une élévation spirituelle. De ce fait, la purification de ‘Isâ (as) consiste en son éloignement vis-à-vis des impies, à être immuniser contre leur fréquentation et contre une chute possible dans une société atteinte de la souillure que représente la mécréance et le fait d’être juif (13) .
La rencontre entre le Prophète (s) et ‘Isâ (as), la nuit du Mi‛raj (14)
Lors de la nuit du Mi‛raj, le Prophète de l’islam (s), qui se rend de Makka (15) à Bayt al-muqaddas (16) , et de là réalise son ascension vers les cieux, a quantité d’entrevues et de discussions avec les prophètes (as) et les anges. Par exemple, lorsqu’il entre dans Bayt al-muqaddas accompagné de Jabraïl (17) (as), Ibrâhîm (18) (as), Mûsâ (as), ‘Isâ (as), précédant une foule de prophètes (as), viennent accueillir Son Excellence (as). Alors le Prophète (s) se tient debout devant eux, et tous les prophètes (as), dont Ibrâhîm (as), ‘Isâ (as) et Mûsâ (19) (as) accomplissent la prière ensemble derrière lui. Au cours de son trajet, après avoir vu le premier ciel, le Prophète (s) s’élève au deuxième ciel. Là, les visages de deux hommes absolument identiques attirent son attention. Il demande à Jabraïl : « Qui sont-ils ? » Jabraïl lui répond : « Ils sont chacun le fils de la tante de l’autre (20) , il s’agit de Yahyâ (21) (as) et de ‘Isâ (as), salue-les. » Le Prophète (s) les salue. Ils le saluent également et demandent pardon les uns pour les autres auprès de Dieu. ‘Isâ (as) et Yahyâ (as) disent : « Félicitations au frère vertueux et au Prophète vertueux (as). »
L’ascension au ciel de ‘Isâ (as) selon les hadiths
Dans le Tafsîr Qommî (22) , il est rapporté de l’Imâm al-Bâqer (as) : « ‘Isâ (as), au soir de cette nuit où Dieu le Très-Haut doit l’emporter au ciel, mande auprès de lui ses compagnons, qui sont au nombre de douze. Il les fait entrer dans une maison et tire de l’eau du puits qui se trouve dans une encoignure de la maison. Tandis qu’il se verse de l’eau sur la tête et le visage, il dit : ‘Dieu le Très-Haut m’a révélé qu’à ce moment même, Il va m’élever vers Lui, Il va me purifier des juifs (23) . Lequel d’entre vous se porte volontaire pour que Dieu le Très-Haut lui donne mon apparence ; il sera alors tué à ma place, il sera crucifié et se trouvera avec moi au bassin (24) , au paradis ?’ Un jeune qui se trouve parmi eux dit : ‘Ô Rûh Allâh (25) (as), je suis prêt.’ ‘Isâ (as) dit : ‘Oui, tu es bien celui-là.’ Ensuite, il se tourne vers le reste de l’assemblée et dit : ‘Sachez qu’après mon départ, avant même que l’aube se lève, l’un d’entre vous m’aura renié douze fois (en manifestant de l’aversion envers moi).’ Un homme au sein de l’assemblée dit : ‘Ô prophète de Dieu (as), s’agit-il de moi ?’ ‘Isâ (as) lui répond : ‘Il semble que tu aies ressenti quelque chose de comparable dans ton âme. Soit, tu seras celui-là.’ De nouveau, il se tourne vers les autres et dit : ‘Après moi, peu de temps s’écoulera avant que vous ne vous divisiez en trois sectes. Deux d’entre elles attribueront des calomnies à Dieu le Très-Haut et iront dans le feu, tandis que l’autre sera celle de ceux qui seront sauvés. C’est cette secte qui suivra Sham‛ûn (26) avec sincérité et n’attribuera pas de mensonges à Dieu. Elle ira au paradis.’ A peine a-t-il prononcé ces paroles que sous les yeux de ses compagnons, dans l’angle de la maison, il s’élève en direction du ciel, et disparaît. Par ailleurs, les juifs qui recherchent le Masîh (as) depuis un certain temps trouvent cette même nuit la maison en question. Ils se saisissent du jeune homme volontaire pour prendre l’aspect de ‘Isâ (as) et le tuent par la crucifixion. Ensuite, l’individu qui reniera douze fois ‘Isâ (as) avant que l’aube survienne est pris à son tour. Il commet alors cette mécréance douze fois. » Le même récit est rapporté par Ibn ‘Abbâs et Qitâda, ainsi que d’autres. Ces auteurs nous rapportent d’autres savants que : « Ce jeune homme qui est prêt à prendre l’apparence de ‘Isâ (as) est ce même homme qui a fait son rapport indiquant l’endroit où se trouvait ‘Isâ (as), et qui s’est ainsi rendu responsable de sa propre capture et de sa mort. » On rapporte bien d’autres hypothèses encore, mais le noble Coran reste pour sa part muet à ce propos.
Dans le ‘Uyûn al-akhbâr, Son Excellence l’Imâm al-Rezâ (as) nous rapporte ceci : « Aucun acte des prophètes (as) et arguments divins (as) n’est douteux pour les gens, hormis celui de ‘Isâ (as). Cela est dû au fait que ‘Isâ (as) est emmené vivant au ciel, qu’il rend l’âme entre la terre et le ciel, que son corps sans esprit et son esprit sans corps sont emportés au ciel, et que son esprit est de nouveau retourné dans son corps. Voici la teneur des paroles de Dieu le Très-Haut, qui dit d’une part dans le Coran : ‘Ô Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi ; t’élever vers Moi ; te délivrer (te purifier) (de la souillure) (27) des incrédules.’ (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 55), et que ‘Isâ (as) dira lui-même le jour de la résurrection d’autre part : ‘J’ai été contre eux un témoin, aussi longtemps que je suis resté avec eux, et quand Tu m’as rappelé auprès de Toi, c’est Toi qui les observais, car Tu es témoin de toute chose.’ (sourate Al-Mâ’ida (La table servie) ; 5 : 117). »
Le Tafsîr ‘Ayyâshî nous rapporte de l’Imâm al-Sâdeq (as) : « Lorsque ‘Isâ fils de Maryam (as) est emporté au ciel, il est vêtu d’une tunique de laine filée, tissée et cousue par Maryam (as). Lorsqu’il parvient au ciel, une voix l’appelle : ‘Laisse tomber l’embellissement de ton monde.’ » L’Imâm al-Sâdeq (as) dit également : « Dieu a suscité ‘Isâ ibn Maryam (as) et lui a fait don de la lumière, du savoir, de la loi et de tous les enseignements des prophètes précédents (as). A cela Il a ajouté l’Evangile, qu’Il a fait descendre sur lui. Il l’a envoyé aux Banî Isrâ’îl à Bayt al-muqaddas, afin qu’il les invite à avoir foi en Dieu et en Son prophète (as), à agir conformément au Livre et à Sa sagesse. Face à son invitation, la plupart des Banî Isrâ’îl préfèrent emprunter la voie de la révolte et de la mécréance, et parce qu’ils n’ont pas foi, ‘Isâ (as) les maudit. Dieu métamorphose un groupe de révoltés parmi eux, afin que cela serve de leçon aux autres. Malheureusement, cela ne fait qu’accroître leur révolte et leur mécréance. ‘Isâ (as) demeure à Bayt al-muqaddas et les invite à Dieu durant 33 ans, les encourageant par les grâces qui se trouvent auprès de Lui, jusqu’à ce que les juifs se mettent à le poursuivre et prétendent finalement l’avoir persécuté et enterré vivant. D’autres prétendent l’avoir tué lors de la crucifixion. Cependant, il est certain que Dieu ne leur a pas donné l’avantage sur ‘Isâ (as). Au contraire, Il a rendu cela douteux à leurs yeux, Il les a trompés. Aussi, les juifs n’ont absolument pas obtenu le pouvoir de tourmenter, de tuer et de crucifier Son Excellence le Masîh (as) car cela est formellement démenti par cette parole de Dieu : ‘Ô Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi ; t’élever vers Moi.’ (sourate Âli ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 55). »
Notes:
1- Les fils d’Israël / Jacob, à savoir les douze tribus. (Texte traduit du persan. Les notes sont du traducteur et les traductions des passages du Coran sont de Denise Masson).
2- Jésus (as).
3- Marie (as).
4- Littéralement : « celui qui est oint ». Ainsi, le mot Messie correspond à l’étymologie du mot christos, qui donne Christ en français, et désigne celui qui a reçu l’initiation. Ainsi, ‘Isâ al-Masîh (as) correspond précisément à Jésus-Christ (as) et ne diffère pas de la notion de Messie.
5- Judas Iscariote.
6- Hénoch (as).
7- Abraham (as).
8- Mûsâ (as).
9- Shelah (as).
10- Ce point semble avoir simplement pour but de mettre ces prodiges sur le même plan, pour faire sens avec ce qui suit.
11- Ces deux parenthèses sont issues de la traduction / commentaire de l’exégète cité dans l’article, et non de la traduction de Denise Masson.
12- Denise Masson traduit ainsi : « … afin que Dieu te pardonne tes premiers et tes derniers péchés. »
13- L’auteur entend certainement désigner ici le fait de rester juif alors que ‘Isâ (as) a révélé son message. Il est nécessaire pour lui de faire une distinction entre les mécréants et les juifs, car on ne peut dire des juifs qu’ils sont mécréants. Le terme employé est péjoratif en persan (et même s’il ne l’était pas, il est tout de même question de souillure…), ce qui est loin d’être élégant !
14- L’ascension nocturne du Prophète (s), qui a lieu à Bayt al-muqaddas (Jérusalem), où il se rend sur le dos du cheval Buraq, lors du voyage nocturne (Al-Isrâ’) la nuit où il doit fuir Makka (La Mecque).
15-La Mecque.
16-Le temple sacré : Jérusalem.
17-L’archange Gabriel (as).
18-Abraham (as).
19-Moïse (as).
20-Ils sont cousins germains.
21-Jean le Baptiste.
22-Le Commentaire du Coran rédigé par Qommî.
23-Dans le sens de : « me délivrer des juifs ».
24-En milieu shiite, il est dit que le bassin dont il est question dans le Coran, et auprès duquel les croyants doivent se retrouver et y rejoindre le Prophète (s), est la fontaine de Kawthar, dont Son Excellence Fâtima al-Zahrâ (Fatima la Resplendissante) (as) est la manifestation.
25-Esprit de Dieu (as), c’est un des noms coraniques de ‘Isâ (as).
26-Simon Pierre.
27-Ces deux parenthèses sont issues de la traduction / commentaire de l’exégète cité dans l’article, et non de la traduction de Denise Masson.
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