Echec du Futur à isoler le mufti de la République
La décision du courant du Futur d’isoler le mufti de la République libanaise Mohammad Rachid Qabbani s’avère de plus en plus irréalisable, malgré des confirmations de sources au conseil islamique législatif de la poursuite des mesures prises en ce sens.
D’après ces sources, la décision est survenue suite aux dernières positions prises par le mufti Qabbani à l’encontre de certaines personnalités politiques du pays (dirigeants du courant du Futur : ndlr), qui l’accusent d’être devenu « une carte utilisée par le Hezbollah contre les dirigeants de la communauté sunnite, notamment contre les présidents Saad Hariri, Fouad Siniora, Tammam Salam, Nagib Mikati, Omar Karameh et leur public » !
« Le mufti s’est rallié à l’axe de la résistance, et a usurpé de ce fait le statut de l’iftaa (législation islamique) », ajoutent ces mêmes sources au quotidien libanais al-Joumhouriya.
Par contre, des sources proches du mufti de la République ont indiqué au même quotidien que « la question d’isoler Qabbani ne peut être considérée comme une victoire ou une défaite. L’autre camp qui s’oppose au mufti doit comprendre que son Eminence est devenue une partie intégrante de l’axe de la résistance ».
En même temps, ces sources ont assuré que le mufti « restera à son poste jusqu’à la fin de son mandat le 14 septembre 2014 à 14h00 et il ne tiendra pas compte de tout ce que disent ses adversaires ».
Pétition du Futur contre la réunion des partisans du mufti :
A ce jour, la pétition adoptée par le courant du Futur pour isoler le mufti de la République n’a pas atteint l’objectif escompté. Bien que cette pétition ait recueilli le nombre de signatures nécessaire, le mufti demeure toujours à son poste, accueille ses visiteurs et compte diriger la prière de l’Eid à la mosquée de Mohammad al-Amine la semaine prochaine.
Face à l’échec de la pétition du Futur, ses signataires se sentent coincés entre « un souhait » qui ne s’est pas réalisé, et « une rupture » de la relation avec le mufti. Certains de ces signataires ont même contacté des proches du cheikh de Dar elFatwa pour revenir sur leur décision, alors que d’autres ont révélé avoir subi des pressions pour signer la pétition.
Un certain nombre de dignitaires législatifs ont blâmé le président Fouad Siniora pour son incapacité de destituer le mufti de la République deux ans avant la fin de son mandat.
Ce qui a irrité le Futur c’est que plusieurs cheikhs partisans ont contacté la direction du parti pour leur dire être revenus sur leurs signatures. Parmi eux figurent cinq dignitaires législatifs qui ont fait savoir que leur position sera différente en cas de vote du conseil de vote islamique sur l’isolement de Mohammad Qabbani.
Réunion de soutien à Qabbani :
A part la position des cheikhs de l’Iftaa, le courant du Futur a été choqué par la réunion tenue au domicile du président Sélim elHoss à laquelle ont participé des forces patriotiques, nassériennes, et islamiques.
Le Futur a été surpris à la vue de ses personnalités réunies pour la première fois depuis 2005, pourtant elles étaient toujours opposées sur plusieurs sujets politiques cruciaux.
En effet, cette réunion a montré que la rue sunnite n’est pas seulement dirigée par le courant du Futur mais qu’il existe d’autres forces politiques adverses qui ont aussi leur poids sur la scène sunnite.
Les participants à la réunion de Hoss sont convenus de former une délégation de 100 personnalités pour rendre visite au mufti la semaine prochaine à Dar el-Fatwa avant l’Eid d’al-Fitr et pour afficher leur solidarité avec le mufti face aux tentatives de son isolement.
Mais le plus important encore, c’est qu’une délégation représentant lesdites forces politiques visitera les anciens Premiers ministres à leur tête Nagib Mikati et Omar Karameh pour les convaincre de changer leur point de vue.
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