Une vision coranique des éthiques environnementales

Hoda Sadough

Le Coran, considéré comme le dernier anneau de la chaîne divine de la Révélation, a toujours été une source d’inspiration, d’illumination et de guidance pour le peuple musulman et ce, de manière plus particulière pour les philosophes, juristes, théologiens et scientifiques musulmans. Le Coran est vu comme un livre de prières, d’invocation, de sagesse, d’adoration, de droit et de sciences, un ouvrage qui englobe un ensemble de thèmes qui se rapportent essentiellement à la dimension physique et spirituelle de l’homme. Ce n’est pas sans raison que ce livre, duquel le code islamique découle, est à l’origine de l’ensemble des croyances islamiques. Le Coran a ainsi une place unique car les autres livres divins ne comprennent pas la multitude des thèmes traités dans le Coran, et se sont restreints, dans un esprit pédagogique d’éducation de l’âme, à la présentation d’une synthèse des principes moraux.
Nous entendons aborder ici la vision coranique sur la question de l’environnement, préoccupation majeure de notre temps.
Depuis le moment où les crises environnementales ont vu le jour, l’homme moderne a commencé à percevoir la religion à travers une nouvelle perspective, une vision écologique où chaque chose est liée à l’autre. Selon cette vision, la nature incarne l’unité organique du monde. L’homme n’est plus une entité hors ou au-delà de la nature, mais une partie intégrante de la toile qui s’étend sur la sphère terrestre. Cette vision invite tous les habitants de cette sphère, quelle que soit leur religion, à contempler le monde autrement.
Il n’est pas inopportun cependant de présenter un bref aperçu des opinions dominantes et modernes concernant la nature.
Vision instrumentaliste
Selon cette pensée, la nature est une machine qui n’a ni valeur ni sens, et ne comprend aucun objet inhérent. La théorie des qualités primaires et secondaires de John Locke, grand philosophe et théoricien anglais du XVIIIe siècle, a été souvent évoquée dans ce contexte. Selon Locke, la nature possède uniquement des qualités primaires. Les qualités secondaires attribuées à la nature sont le produit des réflexions humaines appliquées à cette dernière, qui par ailleurs, manque d’âme et d’intelligence, de valeur inhérente et réelle. Un arbre, à titre d’exemple, n’a aucune valeur essentielle, car selon la conception matérialiste de la nature, il acquiert sa valeur par l’intervention de l’homme, qui le réduit en un objet tel qu’une chaise ou une table. Ainsi, la nature est un instrument dont l’homme dispose et qui peut être modifiée selon la volonté et le choix de l’homme. A cette vue particulière sur l’environnement s’est opposée la vision environnementaliste, qui dénote l’existence d’un rapport direct et explicite entre les crises environnementales et nos conceptions modernes de l’environnement. En d’autres termes, la hiérarchie des valeurs à laquelle chaque individu se rapporte, détermine et forme nos attitudes et conduites à l’égard de la société et de la nature. La vision scientifique et moderne du monde est un phénomène occidental, mais son influence est discernable en dehors des frontières occidentales jusqu’aux territoires islamiques. Cette vision moderne de la nature a été importée dans le monde musulman par ceux qui ont souvent été formés dans des institutions occidentales ou occidentalisées.
Mais une autre synthèse existe, très ancienne et paradoxalement moderne, qui tente de cerner la signification de l’univers selon une optique négligée par cette vision instrumentaliste. On peut parler, par exemple, de la perspective coranique de la place de l’homme en corrélation avec l’univers. La religion, considérée comme un système conçu pour la culture et la guidance de l’homme, est probablement plus capable de procurer un fondement métaphysique nécessaire à une éthique écologiste.
La dimension métaphysique de la nature
La vision coranique la plus exemplaire à propos de la nature se trouve dans les cinq premiers versets de la première Révélation, transmis au Prophète lors de son séjour dans la grotte de Hira dans la montagne Jabal al-Nour. Le premier verset révélé au Prophète fut un ordre de lecture, qui fut suivi de la réplique immédiate du Prophète analphabète ’’Je ne sais comment’’. Gabriel ordonna trois fois au Prophète de lire le texte qu’il lui présentait et lors de cette troisième fois, il ajouta : "Lis au nom de ton Seigneur, qui a créé l’homme d’une adhérence." [1]
Les faits historiques font paraître ce court dialogue inconcevable car le Prophète était analphabète et n’avait reçu aucune forme d’instruction. Dans ce contexte, quel est le sens de cette injonction divine ? Un aperçu de l’ensemble des suppositions exprimées à ce sujet penche vers l’hypothèse que le langage employé dans ce verset est figuratif. Cette injonction Divine pourrait alors être interprétée comme un appel à une nouvelle vision du monde, au nom de notre Créateur qui est seul détenteur de la Vérité. Ainsi, à l’aube de la Révélation, l’homme prend conscience que Dieu est l’unique source d’existence et de sens pour toute entité. Une méditation attentive sur les premiers versets du Coran révèle alors cette sommation Divine qui est d’étudier et d’explorer le ciel, la Terre, tout ce qui se trouve entre ces espaces, ainsi que les phénomènes naturels. L’accent est mis de manière péremptoire sur l’investigation de la nature, et ce, à plusieurs reprises. Le Coran ordonne explicitement d’entretenir un état d’esprit interrogatif, dynamique, et ouvert aux nouvelles épreuves et observations qui permettent la compréhension de l’univers. Ce que le Coran explique à l’homme est simple et lucide : la nature n’est pas le dénouement d’une démarche évolutionniste, ni une configuration chaotique dépourvue de calcul et de motif. Les premières révélations du Coran, transmises durant la période mecquoise, montrent que l’un des objectifs poursuivis par cette Révélation est d’éveiller l’homme, afin qu’il prenne conscience de ses multiples relations avec le Créateur et l’univers. C’est dans une telle optique que l’islam a adressé un sérieux défi à la société païenne polythéiste arabe. Le Coran met ouvertement en doute le polythéisme en présentant la nature comme un ensemble significativement et intentionnellement ordonné dont les phénomènes sont déterminés. Le Coran invite l’homme à étudier l’organisation de la nature afin d’en déduire l’existence du Créateur. Selon le Coran, la nature est l’un des grands chefs-d’œuvre du Tout-Puissant et reflète comme un miroir la puissance, la beauté, la sagesse et la grâce de son Créateur.
Celui qui a créé sept cieux superposés sans que tu voies de disproportion en la création du Tout Miséricordieux. Ramène (sur elle) le regard. Y vois-tu une brèche quelconque ? Puis, retourne ton regard à deux fois : le regard te reviendra humilié et frustré (67 : 3-4).
L’insistance du Coran sur l’ordre et l’harmonie de la nature implique le fait qu’il n’y a pas de démarcation entre ce que le Coran nous révèle et ce que la nature manifeste. L’abondance de tels versets durant les premières années de la Révélation pourrait être expliquée par l’intérêt du Coran à démanteler la vision païenne largement répandue dans toute la péninsule Arabe et à exposer une perspective mentionnée dans les autres livres saints, mais négligée pendant des siècles.
Selon le Coran, l’ordre et l’unité de l’univers prouvent l’existence de Dieu.
La nature comme signe de Dieu
Selon le Coran, l’univers et tout ce qui s’y trouve témoignent de l’existence de Dieu et sont des "âyât", c’est-à-dire "des preuves testées", ou en d’autres termes "la connaissance absolue" et "l’expression de la vérité". Cette conception demeure si essentielle au sein de l’islam que sans elle, l’univers, malgré tout son enchaînement de causes et de conséquences, serait définitivement vain. C’est en effet selon cette vision particulière du monde que l’homme est invité à lire l’Univers comme signe du Seigneur.
Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes ; jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela la vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute chose ? (41 : 53)
Il y a sur terre des preuves pour ceux qui croient avec certitude ; ainsi qu’en vous-mêmes. N’observez-vous donc pas ? (51 : 20-21)
Avec la propagation de l’islam, les demandes de preuve, signe, ou de miracle démontrant l’existence de Dieu se multipliaient de jour en jour. La réplique habituelle du Coran était d’observer la complexité, la régularité et l’ordre qui régnaient dans la nature. Dans cette optique, la nature, loin d’être un instrument, devient une œuvre d’art que tout homme se doit de protéger. Conformément à cette vision les théoriciens musulmans ont décrit la nature dans leurs discours comme un livre sacré, riche en signes et symboles. La nature et le Coran partagent ainsi une fonction identique qui est de révéler le Créateur. Il faut souligner l’enjeu théologique que représente l’acte de lecture. S’il y a livre, c’est qu’il y a auteur. Le déchiffrement du livre de la nature implique l’existence d’un Dieu.
Les animaux
Les animaux sont très présents dans les récits coraniques, en particulier ceux liés aux prophètes. La multitude des chapitres (sourates) aux noms d’animaux dans le Coran, tels que la Vache, les Abeilles, les Fourmis, l’Araignée, l’Eléphant, etc. attire l’attention de tous les lecteurs sensibles aux questions environnementales. Il est intéressant de noter que lors de leurs évocations dans le Coran, c’est l’expression "communauté" qui est employée. Le Coran énonce que les animaux constituent des communautés ; ils sont semblables en cela aux hommes.
Il n’est bête sur la terre ni oiseau volant de ses ailes qui ne forment des communautés semblables à vous (6 : 38).
Dans un autre verset, le Coran souligne que la Terre n’a pas été uniquement créée dans l’intérêt de l’homme. Si le Seigneur confie à l’homme l’honneur d’être son représentant sur la Terre, "Lorsque ton Seigneur confia aux anges, je vais établir sur la Terre un vicaire, ce Khalifa…(2 :30)" , cela n’implique guère que la nature et ses ressources ont été créées uniquement pour être exploitées par l’homme.
Quant à la nature, il l’a préparée pour tous les êtres vivants. Il s’y trouve des fruits et des palmiers aux fruits recouverts d’enveloppes. Tout comme les grains dans leurs balles, et les plantes aromatiques (55 : 10-12).
D’après ces versets, la Terre et ses ressources naturelles sont des biens Divins dont toute créature animée, y compris l’homme, peut bénéficier. Les exégèses coraniques de ces versets reflètent de manière unanime une conception similaire. Les multiples composants de la nature sont au service de l’homme, et ceci est l’une de leurs fonctions caractéristiques. Il existe cependant plusieurs autres raisons pour leur création. Le Coran insiste sur l’aspect métaphysique de la nature afin d’offrir une nouvelle vision de cette dernière. Ce livre saint nous offre donc une éthique environnementale qui comprend les principes suivants :
- Le monde naturel est doté d’une existence ontologique et objective.
- La nature dans sa composition totale a une valeur intrinsèque et inhérente, indépendante de son utilité vis-à-vis de l’homme.
- L’homme demeure en tête des êtres vivants, mais il n’est qu’un membre de la grande communauté de la nature. Il est responsable envers la nature comme il est responsable envers sa famille.
- L’homme est le représentant de Dieu sur la terre, par conséquent il sera jugé dans l’autre monde suivant ses actions, y compris ses rapports avec l’environnement.
- La biodiversité et la richesse de l’écosystème sont une création et une volonté divines, par conséquent l’écosystème doit être respecté et préservé.
- Tout modèle de production et de consommation doit être en accord avec l’harmonie et l’ordre de la nature.
- L’homme ne dispose pas de droit absolu et illimité sur la nature. Nous ne devons pas polluer ni exploiter cette dernière selon nos désirs.
- Empêcher la dégradation des écosystèmes sur la Terre est une responsabilité essentielle de tout croyant.
Les versets du Coran partagent avec les signes de la nature certains traits communs. Ils peuvent être interprétés selon une hiérarchie de sens ; chaque interprétation donne lieu à la suivante par une féconde association d’idées. Les interprétations les plus concrètes sont ainsi supplantées par les plus abstraites, qui vont au-delà du vocabulaire employé ; l’aspect figuratif des mots donne ainsi naissance à de nouvelles interprétations. Par ailleurs, les phénomènes naturels sont d’abord considérés comme les formes concrètes des réalités abstraites. Ils ne sont pas uniquement des faits, mais des symboles liés à l’état d’être de l’au-delà. Dans cette vision, la nature n’a pas été créée pour l’exploitation de ses ressources mais avant tout parce qu’elle nous procure le cadre d’une présence spirituelle. Le Coran met en relief une conception de la nature en tant que signification transcendantale. Dans cette perspective, la nature, dont la vraie fonction ne peut être expliquée, demeure un signe d’une réalité située au delà de son existence. Elle est l’emblème du Seigneur et permet à l’homme de se rapprocher de son Créateur. Le Cosmos est décrit dans le Coran comme un système gouverné par un ensemble de lois qui sont les commandements du Seigneur (ces commandements sont nommés "amr" ou "avâmir"). La nature fonctionne comme un système rigide marqué par la régularité et l’homogénéité, et a pour objectif l’approvisionnement et la protection de l’homme ainsi que le maintien du cycle de vie des différents êtres vivants, en particulier celui de l’homme.
L’unité, la paix et la réconciliation sont des concepts primordiaux de la foi islamique ; ils s’appliquent à l’individu, à la société et au cosmos. L’islam est un procédé de soumission dans lequel la partie se joint au tout, le microcosme humain se réconcilie avec le macrocosme universel. Cette soumission est non seulement l’idéal à atteindre dans l’éthique islamique, mais une source de connaissance, d’activité et d’effort. Le mot islam reflète visiblement l’appel à un état de paix, car le terme provient de ’’salam’’ et de ’’silm’’ qui signifient une condition de paix, de sécurité et d’intégralité acquise par la subordination au Divin. L’homme partage avec toutes les autres créatures cette condition existentielle de la soumission au Divin. Cela signifie que toutes les entités de l’univers sont à l’origine musulmanes car elles procèdent, consciemment ou inconsciemment, de la volonté divine. Dans cette optique, l’islam est la religion naturelle de toutes les créatures. La vision écologique de l’islam est ainsi directement liée à celle de la paix. D’après Seyyed Hossein Nasr [2], il existe une divergence considérable entre la paix islamique et occidentale. Dans le monde moderne, la paix signifie absence de guerre et de tension, alors que dans l’islam elle signifie "présence", c’est-à-dire une condition particulière de l’état d’âme qui reflète l’équilibre et l’harmonie de l’esprit.
Les documents historiques relatant la conduite et les paroles du Prophète font état chez lui d’une très grande sensibilité et de respect envers la nature et les animaux, comportement unique à son époque.
Si vous abattez un animal abattez-le correctement et si vous le tuez pour un sacrifice tuez-le de la meilleure manière.
Minimisez la souffrance de l’animal que vous abattez en aiguisant vos lames.
Vous seriez certainement récompensés pour vos bienfaits envers toute créature qui a un cœur battant.
Certains arbres sont bénis tel un musulman, en particulier le palmier.
D’autre part, le Coran ne manque pas de juger ceux qui spolient la terre.
Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre !(2 : 205)
Et ne commettez pas de corruption sur la terre après sa réforme (7 : 85).
Le Coran condamne également le gaspillage et la consommation démesurée.
O enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salat portez votre parure. Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Il (Allah) n’aime pas ceux qui commettent des excès.
Le Coran demande à l’homme à maintes reprises de maintenir l’équilibre de toutes les créations.
Allah sait ce que porte chaque femelle, et de combien la période de gestation dans la matrice est écourtée ou prolongée. Et toute chose a auprès de Lui sa mesure (13 : 8).
Et il n’est rien dont nous n’ayons les réserves et Nous ne le faisons descendre que dans une mesure déterminée (15 : 21).
Celui à qui appartient la royauté des cieux et de la terre, qui ne S’est point attribué d’enfant, qui n’a point d’associé en Sa royauté et qui a créé toute chose en lui donnant ses justes proportions.
Certaines paroles du Prophète expriment les préoccupations contemporaines concernant la protection de l’environnement.
Vivez sur cette terre comme si vous viviez éternellement et vivez pour l’autre monde comme s’il ne restait de votre vie qu’un seul jour.
Si quelqu’un possède un jeune palmier, son devoir est de le planter même aux derniers moments de sa vie.
Selon le Coran, la valeur ultime de la nature est spirituelle. En effet, l’harmonie de la nature est une source d’inspiration spirituelle. Cependant, notre environnement est en train de changer rapidement. Ces changements ont intensifié le déséquilibre existant entre préceptes et pratiques. Notre échec dans la protection de l’environnement n’est pas dû à l’insuffisance des préceptes islamiques. L’islam a fourni à l’homme un répertoire de préceptes qui le sensibilisent envers son environnement, mais l’application de ces conseils s’est heurtée à de grandes difficultés, en raison du développement sauvage des technologies destructrices et d’un mode de consommation aberrant.
Selon l’islam, la réconciliation de l’homme avec la nature commence par l’harmonisation de l’esprit humain. L’islam recommande la prudence et nous avertit qu’il faut respecter les principes de modération et les valeurs spirituelles dans le processus de développement, et non la consommation excessive qui conduirait à la pénurie. Cependant, l’islam ne demande pas aux hommes de sacrifier leurs besoins matériels pour atteindre des objectifs transcendants, ni de mettre en opposition le domaine spirituel et le domaine matériel. L’islam demande aux hommes de faire ressortir les valeurs spirituelles dans des contextes matériels.
Bibliographies :
- Ozdemir Ibrahim, Islam and Ecology, "Toward an Understanding of Environmental Ethics from a Qur’anic Perspective", Ed Richard C. Foltz, Frederick M. Denny and Azizan Baharuddin, Harvard University Press, 2003.
- Said, Abdul A, Funk, Nathan C, Islam and Ecology, "Peace in Islam : An Ecology of the Spirit", Ed Richard C. Foltz, Frederick M. Denny and Azizan Baharuddin, Harvard University Press, 2003.
- Haq, S. Nomanul, Islam and Ecology, "Islam and Ecology : Toward Retrieval and Reconstruction", Ed Richard C. Foltz, Frederick M. Denny and Azizan Baharuddin ; Harvard University Press, 2003.
Notes
[1] Le Saint Coran, sourate Al-’Alaq, versets 1 et 2.
[2]  Seyyed Hossein Nasr, auteur de nombreux ouvrages, est un philosophe et théologien iranien internationalement reconnu. Emigré aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, il est professeur d’Etudes Islamiques à l’Université Georges Washington.

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