Commentaire de la sourate Abraham (1ère partie)

سورة ابراهيم
Sourate Abraham (Ibrahim)
بسم الله الرحمن الرحيم
« [Commencer] par le Nom de Dieu le Tout- Miséricordieux,  le Très-Miséricordieux.»
Formule inaugurale des sourates. "Rahmân" et "Rahym" signalent tous les Beaux Noms et Attributs de Dieu. Voir le  début de la sourate 19.
الَر كِتَابٌ أَنزَلْنَاهُ إِلَيْكَ لِتُخْرِجَ النَّاسَ مِنَ الظُّلُمَاتِ إِلَىالنُّورِ بِإِذْنِ رَبِّهِمْ إِلَى صِرَاطِ الْعَزِيزِ الْحَمِيدِ
1 «A.L.R. (alif-lâm-râ'y) ([1])  [ô Prophète([2]) ! Voici] un Livre([3]) que Nous t'avons révélé pour qu'avec la permission (bîwilâyathi, par Volonté) du Seigneur tu fasses sortir les hommes des ténèbres [pour les conduire] à la Lumière, à la voie du Puissant honoré, du Digne-de-louange.»
La nature initiale de l'homme, c.à.d. de l'homme tel qu'il est créé à l'origine, eût sa dimension de lumière. Tout ethos satanique extérieur, toute tentation de l'âme malveillante (nafs 'ammâra(t)) intérieure, suffoquent l'esprit (rûh) plongé dans l'enveloppe corporelle. La notion fondamentale étudiée, qui constituerait l'un des objectifs du verset, serait la domination victorieuse de cette lumière sur les ténèbres produites par les «démons» et l'âme malfaisante, de sorte que l'homme, éloigné de tous les vices, puisse posséder les précellences morales et mettre en acte les potentiels que le Créateur lui a accordés.
Cette transformation purificatrice s'opère avant tout par la permission bïidhni de Celui qui élève (rabb). Pour ainsi dire, le "Moteur" c'est Dieu, et la direction à prendre (sirût) est celle exactement qui conduit vers le Tout-Puissant (al- azyz) le Digne-de-louange (al hamyd)
Pour atteindre cet objectif sur terre et dans la vie courante, il faut un système, dans cette opération, le "programme", *e Livre, est le Coran (kitûb), le "chargé du cours", le "professeur" est le Prophète (ilayka) - vers toi -, grâce auxquels l'homme sortira (litukhrija-nnâsa) des "ténèbres", des "angoisses" (mina-zrulumati) pour entrer dans la "Lumière" (ila-nnûrï) ; ce sont les "catalyseurs", le but étant Dieu.
Donc le "moteur" (le "début") c'est Dieu, et finalement, le "but" c'est Dieu ; par conséquent "le début et le but c'est Dieu" (huwa-l'awwalu wct-I'âkhiru LVII/3).
اللّهِ الَّذِي لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الأَرْضِ وَوَيْلٌلِّلْكَافِرِينَ مِنْ عَذَابٍ شَدِيدٍ
2 «Dieu([4]) est Celui à qui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Malheur aux impies [qui subiront] un dur châtiment [correctif]»
L'Ordre, l'Harmonie et la Loi merveilleux des univers immatériels, dont nous aurons l'occasion de rappeler, et ceux de l'actuel cosmos, connus à moitié de tout Je monde, invitent l'homme : primo, à les connaître, secundo, à se connaître. Ce qui implique un respect profond face à l'Ordre Suprême dont la Raison d'être-même est te Créateur de l'univers, le Créateur des temps et des espaces, Dieu Très Haut qui a établi un Ordre dans tout l'univers, un Ordre intrinsèquement et authentiquement bienveillant à tout homme.
wa waylun-llilkafiryna ... Quelque soit l'ascendance et le milieu social de l'homme, il a certes, presque toujours le sens des responsabilités. Eu égard aux potentiels mis à sa disposition, il est "naturel" qu'il s'entraîne dans les sens positifs des "coordonnées" de l'existence. Mais si, obéissant à son âme malveillante et aux tentatives diaboliques, il va, exprès, à l'encontre de l'Ordre Supérieur, la courbe de variation de son existence heurte, dans les "ténèbres", une ordonnée désastreusement négative de l'Enfer appelée wayl (affliction, malheur).
En bref, le verset définit le Créateur de l'univers, et mentionne la position de kafir (impie, incrédule, renégat, etc.). Le présent chapitre (sourate) indique certains repères fastidieux concernant le kufr (l'impiété, l'acte de rejeter les vérités divines,...) et le kàfir (celui qui, après avoir connu la Loi divine, renie et rejette les vérités concernant la Divinité, plu. kâfirûn, kuffâr, kafara(t).) :
kufr engendre le doute "négatif (v.9),
kufr "impulse" le kûfir à expatrier les Prophètes (v.13), en fin de compte, les actions de kâfir n'ont pas de poids (v.18 et 26),
kâfir est pris au piège du Diable (v.22). [D'ailleurs le premier kâfir, dans le domaine "non-humain" fut Satan, chaytân],
kufr cause la méconnaissance des bienfaits et des dons gracieux, et par là même le kâfir et ses semblables se conduisent à l'abîme (v.28),
kufr amène à prendre des égaux pour Dieu le Très-Haut (chirk) (v.30),
l'homme inattentif risque de devenir kâfir (v.34), débouchant à l'idolâtrie (v. 35),
kufr détermine le regret et la contrition dans l'au-delà (v.44),
kâfir est rusé (v.46),
kâfir n'a aucune foi au Créateur de l'univers, ni au Jour du Jugement dernier, XII, 37. Les abus dans la vie immédiate le trompent assez pour se moquer des croyants, H, 212. Il est perdant, XXXIX, 63, et perdu. Cela va de même pour les groupes, sociétés, systèmes,...
kâfir est pris au piège de ses actions (v.49 et 50).
الَّذِينَ يَسْتَحِبُّونَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا عَلَى الآخِرَةِ وَيَصُدُّونَ عَنسَبِيلِ اللّهِ وَيَبْغُونَهَا عِوَجاً أُوْلَـئِكَ فِي ضَلاَلٍ بَعِيدٍ
3 « [Les impies, idolâtres, hypocrites, injustes, etc. sont] ceux qui préfèrent [abusivement et illicitement] la vie d'ici-bas a la  vie future (commettent les péchés, rejettent obstinément les enseignements célestes, etc.). Ils écartent [les hommes] du chemin de Dieu, ils veulent tortueux [ce chemin]. Ceux-là sont dans un profond égarement.»
L'homme est sollicité à s'en remettre aux dons gracieux du Créateur dont le premier est son existence et le suivant sa  guidance. Les étapes de son existence sont:
- avant la conception du corps matériel (dharr),
- de la conception à la naissance (au sein de la mère),
- de la naissance à la mort (la vie en ce monde),
- de la mort à la résurrection (barzakh),
- le Jour du Jugement dernier (qyâma(î)),
- après le Jugement dernier (l'Enfer ou le Paradis éternel).
À noter que, d'habitude, ces étapes sont irréversibles([5])
[Avoir une bonne éducation, faire des études, travailler, accomplir des recherches et vivre de façon honnête sont des obligations du premier ordre de l'institution islamique. La vie matérielle n'est pas le but, ce n'est qu'un moyen pour gagner les phases suivantes.]
Nous cherchons pour l'instant à approfondir la problématique de la vie formelle et ses rapports avec les stades suivants.
L'un des caractéristiques de kâfir consiste en un attachement abusif et injuste au monde matériel et immédiat, et le rejet de l'au-delà. Or l'homme, cet être infini, ne saurait être limité à l'ici-bas, éphémère et précaire. Sinon esclave de ses désirs, son orgueil inique et sa jalousie, il commettra n'importe quelle injustice, tyrannie ou massacre.
Le Prophète (saw) a dit : hubbu-ddunyâ r'asu kullu khaty'a(t)in.
«L'attachement démesuré au monde habituel est source de toute faute».
wa yasuddûna ... Se laisser aller vers kufr crée cette partialité négative dont le produit âpre sera d'"assombrir" la vie et la nature des hommes ordinaires en perturbant l'Idéal et en semant des doutes dans leur conscience [sous forme de certains articles, conférences, livres, ou n'importe quel   système, de courte ou longue échéance, minutieusement conçus.]
ulà~'ika fy dalâli(n)  bacydin   Les égarés (égarant) sont dans un double égarement.
وَمَا أَرْسَلْنَا مِن رَّسُولٍ إِلاَّ بِلِسَانِ قَوْمِهِ لِيُبَيِّنَ لَهُمْفَيُضِلُّ اللّهُ مَن يَشَاءُ وَيَهْدِي مَن يَشَاءُ وَهُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
4 «Nous n'avons envoyé de Prophète que dans la langue de son peuple afin qu'il leur explique [la parole de Dieu] d'une façon compréhensible. Dieu égare (délaisse) celui   qui [obstinément] Veut [s'égarer], et II guide Celui qui veut [sincèrement se guider]. Il est le Puissant honoré, le Tout Sage.»
Il n'y a pas lieu de mettre l'accent sur la linguistique de la langue arabe totalement adéquate pour "véhiculer" la Parole divine.
D'un point de vu plus général, on pourrait dire que la mission céleste authentique est toujours adressée à l'homme (à l'individu, au peuple, à l'humanité tout entière) dans une "forme de langue" ajustée à la compréhension.
fayudillu-llahu...
-   D'une part les potentiels de faire le mal et/ou le bien sont placés en l'homme par Dieu,
-   d'autre part, les maux et/ou les biens sont définis et discernés, au long de l'histoire par les Prophètes de Dieu,
-   enfin l'acte libre (ikhtiyar) et le choix (intikhâb) sont donnés à l'homme, ainsi que les moyens d'agir sont créés par Dieu, pour ainsi dire, au fond, toutes les lois authentiques appartiennent à Dieu, que ce soit la loi d'égarement ou celle de guidance, etc. Autrement dit : La juste loi d'égarement et celle de guidance appartiennent exclusivement à Dieu.
wa huwa-azyzu-hakymu : Tout se passe en fonction de hikmat (la sagesse, la raison,...) et izzat (honneur, dignité, valeur,...)
Les attributs cazyz et hakym reflètent l'idée de l'Excellence, de la transcendance de l'"Être Nécessaire" (Wâjib), "Existant" de toute "Eternité" et le seul "Subsistant de par "Soi", le "Tout-Miséricordieux, Les "Actes" de Dieu ("Egarer", "Guider" etc.) sont bilâ-kayf wa là tachbyh (on ne peut pas les comparer par exemple aux actes de l'homme). Ils ne sont pas relatifs.
وَلَقَدْ أَرْسَلْنَا مُوسَى بِآيَاتِنَا أَنْ أَخْرِجْ قَوْمَكَ مِنَ الظُّلُمَاتِإِلَى النُّورِ وَذَكِّرْهُمْ بِأَيَّامِ اللّهِ إِنَّ فِي ذَلِكَ لآيَاتٍ لِّكُلِّصَبَّارٍ شَكُورٍ
5«Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes : « Fais sortir ton peuple des ténèbres à la Lumière. Rappelle-leur les jours de Dieu ». Il y a vraiment là des signes pour tout homme qui   persévère [à continuer sur le chemin de Dieu et] reconnaissant.»
Diriger les hommes des "ténèbres" vers la "Lumière" reste  l'objectif principal du message des Prophètes de Dieu le Très-Haut. Ici le Coran cite le cas de Moïse et de son peuple, où Dieu ordonne à son Prophète de retracer et d'expliquer à son peuple les"Journées de Dieu"
(ayyâmu-llah)([6]) dans lesquelles il y a tant de leçons (âyât)([7]) pour ceux qui patientent placidement (sabbâr)([8]) [sur le chemin de Dieu] et pour les reconnaissants (chakur)([9])   
وَإِذْ قَالَ مُوسَى لِقَوْمِهِ اذْكُرُواْ نِعْمَةَ اللّهِ عَلَيْكُمْ إِذْأَنجَاكُم مِّنْ آلِ فِرْعَوْنَ يَسُومُونَكُمْ سُوءَ الْعَذَابِ وَيُذَبِّحُونَأَبْنَاءكُمْ وَيَسْتَحْيُونَ نِسَاءكُمْ وَفِي ذَلِكُم بَلاء مِّن رَّبِّكُمْعَظِيمٌ
6 «Quand Moïse dit à son peuple : « Rappelez-vous le bienfait de Dieu quand II vous a sauvés des gens du Pharaon qui vous infligeaient un pire tourment, égorgeaient vos fils et laissaient vos femmes en vie [domestiques], c'était une grande épreuve pour vous [délivrer] venant du Seigneur. »
Le même terme de la remémoration du cœur (dhikr) mentionné dans le verset.5, en témoignage du problème des Pharaons, sollicite les croyants à remettre en regard la Maîtrise totale de Dieu sur celle d'un leader ou un groupe inique sur la Terre.
Pharaon qui se nomme "dieu", dérangé par rêve dont l'interprétation serait : "il naîtra un garçon qui renversera ton trône", ordonne de tuer tous les nouveau-nés garçons.
Quelques soient les formes des "ténèbres", elles paralysent la vie et, s'en débarrasser est un don à l'homme. L'apparition des "ténèbres" constitue épreuve (bala).
وَإِذْ تَأَذَّنَ رَبُّكُمْ لَئِن شَكَرْتُمْ لأَزِيدَنَّكُمْ وَلَئِن كَفَرْتُمْإِنَّ عَذَابِي لَشَدِيدٌ
7« [Enfants d'Israël, souvenez-vous] lorsque le Seigneur a proclamé : Si vous êtes reconnaissants, Je multiplierai pour vous [Mes bienfaits], mais si vous devenez impies [ingrats, etc.], Mon châtiment est bien sévère.»
Il semble que cette attitude intérieure de reconnaissance (chukr) soit la note la plus caractéristique de l'axiologie  humaine. Ici on apprend que la reconnaissance apporte un surcroît de bienfaits accordés par Dieu.
Une tradition rapportée d'Imâm Sâdiq (as)- nous éclaire à ce propos :
«Le minimum de la reconnaissance, c'est d'éprouver que le bienfait reçu vient de Dieu...» 'adna-chchukra ru'yata-nimata mina-Allahi
Et d'Imâm Sajjàd (as) : «Le plus reconnaissant parmi vous envers Dieu, c'est le plus reconnaissant envers les hommes» 'achkurukum
li-llâhi, 'achkurukum li-nnâsi
", Et s'adressant à Dieu il dit : "Comment pourrais-je te présenter mes gratitudes, tandis qu'elles-mêmes nécessite un remerciement envers Toi" kayfa ly bi-ttahsyli-chchukry iyyâka yaftaqir 'ila chchukrin.
wa la'in kafartum inna cadhâby lachadydun : Une mise en garde très sévère aux ingrats, qui éprouveront un regret intense d'avoir dénié les bienfaits reçus.
وَقَالَ مُوسَى إِن تَكْفُرُواْ أَنتُمْ وَمَن فِي الأَرْضِ جَمِيعاً فَإِنَّاللّهَ لَغَنِيٌّ حَمِيدٌ
8 «Moïse [leur] dit : Si vous devenez impies (ingrats, etc.], vous et tous ceux qui sont sur la terre, Dieu est Riche (il n'a besoin de rien et c'est Lui qui enrichit tout) II est Digne-de-louange. »
L'appel du Prophète s'adresse à tout le monde. Ici l'accent est mis sur deux Attributs de Dieu :
ghaniyy (Le Tout Riche, Sans Besoin) et hamyd (le Seul Adorable, le Seul Digne-de-Louange).
L'impiété et/ou l'ingratitude d'un homme, d'un groupe d'hommes, même de tous les hommes, ne change en rien les lois de la Création. Dieu est Excellent. On récolte ce qu'on a cultivé.
أَلَمْ يَأْتِكُمْ نَبَأُ الَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ قَوْمِ نُوحٍ وَعَادٍ وَثَمُودَوَالَّذِينَ مِن بَعْدِهِمْ لاَ يَعْلَمُهُمْ إِلاَّ اللّهُ جَاءتْهُمْ رُسُلُهُمبِالْبَيِّنَاتِ فَرَدُّواْ أَيْدِيَهُمْ فِي أَفْوَاهِهِمْ وَقَالُواْ إِنَّاكَفَرْنَا بِمَا أُرْسِلْتُم بِهِ وَإِنَّا لَفِي شَكٍّ مِّمَّا تَدْعُونَنَاإِلَيْهِ مُرِيبٍ
9 «Ne vous est-elle pas parvenue la nouvelle [des impies] qui ont été avant vous : les [impies des] peuples de Noé, des cAd, des Thamoud et ceux qui ont été après eux ? Ne les connaît que Dieu [et c'est Lui qui vous communique leur nouvelle].
Leurs Prophètes leur ont apporté les preuves. Mais [les injustes] portèrent les mains à leur bouche [s'en mordirent les doigts de colère ou de moquerie] et dirent : « Nous ne  croyons pas à votre message, nous sommes dans un doute profond au sujet de ce vers quoi vous nous appelez. »
Si la virtualité de kufr (l'impiété, ...) et de l'injustice n'est pas contrôlée, si elle est mise en action, elle détruit tout.
Hormis l'injustice du Pharaon, ici sont esquissées les nouvelles du peuple de Noé, des cÂdites et des Thamoudites, comme admonitions.
N'importe quelle forme d'idolâtrie, d'ignorance, d'attachement démesuré au monde matériel, de péchés et d'injustice créent cet état d'esprit voilé et "assombri" par les effets néfastes des vices susdits, et la nature intime (fitrat) est perturbée par d'incessants doutes (chakk et rayb)
قَالَتْ رُسُلُهُمْ أَفِي اللّهِ شَكٌّ فَاطِرِ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِيَدْعُوكُمْ لِيَغْفِرَ لَكُم مِّن ذُنُوبِكُمْ وَيُؤَخِّرَكُمْ إِلَى أَجَلٍمُّسَـمًّى قَالُواْ إِنْ أَنتُمْ إِلاَّ بَشَرٌ مِّثْلُنَا تُرِيدُونَ أَنتَصُدُّونَا عَمَّا كَانَ يَعْبُدُ آبَآؤُنَا فَأْتُونَا بِسُلْطَانٍ مُّبِينٍ
10 «Leurs Prophètes dirent : « y a-t-il un doute au sujet de Dieu, le Créateur des deux et de la terre ? Il vous appelle pour vous pardonner vos péchés et vous donner un délai jusqu'à un terme déterminé. » [Les impies] dirent : « Vous n'êtes que des hommes comme nous et vous voulez nous écarter de ce qu'adoraient nos pères. Apportez-nous un argument clair (décisif) ! »
La solution primordiale pour se libérer de ladite situation (chakk) consiste à réfléchir sur la création des Cieux et de la Terre (et leur résumés dans l'homme([10])).
Fâtir([11])  évoque :
A- le mystère de rapports du Créateur et de la créature (Cieux, Terre, homme',...).
B - le secret du rapport des Prophètes et des non-prophètes.
قَالَتْ لَهُمْ رُسُلُهُمْ إِن نَّحْنُ إِلاَّ بَشَرٌ مِّثْلُكُمْ وَلَـكِنَّاللّهَ يَمُنُّ عَلَى مَن يَشَاءُ مِنْ عِبَادِهِ وَمَا كَانَ لَنَا أَننَّأْتِيَكُم بِسُلْطَانٍ إِلاَّ بِإِذْنِ اللّهِ وَعلَى اللّهِ فَلْيَتَوَكَّلِالْمُؤْمِنُونَ
11 «Leurs Prophètes leur dirent : « En fait, [physiquement] nous ne sommes que des hommes comme vous, mais Dieu accorde Sa grâce à qui II veut parmi Ses adorateurs. Nous ne pouvons apporter une preuve (un miracle) qu'avec la permission (Volonté) de Dieu. Les croyants doivent s'en remettre à Dieu»
La réponse des secrets auxquels ne seraient admis que les initiés, est divulguée, et nous ressentons la ressemblance physique entre les Prophètes et les autres hommes (voir B du v. 10) d'une part, et des liens étroits entre les cibâd (les croyants, pieux, hommes adorateurs de Dieu, etc.) en général et les Prophètes, en particulier, avec Dieu le Protecteur et le Répondant (wakyl) d'autre part (A du v.10).
Du point de vue de l'apparence et du physique, les Prophètes (et les cibâd) sont des hommes, mais ils sont conscients de toutes les étapes de l'existence; ils se soumettent entièrement au Créateur de l'univers, Lui obéissent et L'adorent ; ainsi, ils trouvent d'autres dimensions. Ils s'harmonisent avec la Volonté divine ; s'il veut, ils présenteront des événements extraordinaires de caractère surnaturel, des miracles ; sinon il n'y aura rien.
wa ala-llahi faliyatawakkali-lmu'minûna : La notion de tawakkul([12]) (au fond, se confier à Dieu) est le privilège de tous les croyants, de chacun en fonction de son rapprochement de Dieu.
وَمَا لَنَا أَلاَّ نَتَوَكَّلَ عَلَى اللّهِ وَقَدْ هَدَانَا سُبُلَنَاوَلَنَصْبِرَنَّ عَلَى مَا آذَيْتُمُونَا وَعَلَى اللّهِ فَلْيَتَوَكَّلِالْمُتَوَكِّلُونَ
12 «et qu'avons-nous à ne pas nous en remettre à Dieu alors qu'il nous a guidés au bon chemin ? Nous endurerons les persécutions que vous nous infligez [et nous continuerons notre message]. Ceux qui cherchent à qui se confier, qu'ils s'en remettent à Dieu».
Les Prophètes dévoilent un autre secret : wa qad hadânâ subulanâ. Relativement à ses efforts purs, conformes à la Loi Révélée, et en s'en remettant à Dieu (tawakkut), le croyant est guidé point par point. Il bénéficie de la guidance et du secours céleste. Il est paisible, serein, valeureux, ne marchant que dans la Voie de Dieu, ne pensant qu'à faire du bien, ne parlant que de la vérité, il ne recherche que l'agrément de Dieu. Les Prophètes sont les héros, tes maîtres choisis de ce "trajet". Le verset 29 (de la Sourate al-'Ankabout, 29: 69) dit
: " Ceux qui font l'effort pour accomplir Nos commandements, Nous les dirigerons sur Nos chemins"
.
wa lanasbiranna ... Ils sont invités à avoir de la patience (sabr) (qualité qui fait supporter volontairement les difficultés afin de les résoudre selon la Volonté de Dieu).
Bien sûr, dans ce monde l'homme aura des peines et des maux à supporter; ces peines licites et ces maux bénéfiques donneront leurs fruits (11/155-157).
wa cala-llâhi faliyatawakkali-lmutawakkilûna La conséquence des actes du mutawakkil est l'ouverture de son cœur vers l'horizon divin, ce à quoi l'esprit humain aspire.
وَقَالَ الَّذِينَ كَفَرُواْ لِرُسُلِهِمْ لَنُخْرِجَنَّـكُم مِّنْ أَرْضِنَا أَوْلَتَعُودُنَّ فِي مِلَّتِنَا فَأَوْحَى إِلَيْهِمْ رَبُّهُمْ لَنُهْلِكَنَّالظَّالِمِينَ
13 « [Mais] les impies [obstinés] dirent à leurs Prophètes : « Nous vous bannissons de notre pays, à moins que vous ne reveniez à notre religion- ! » Alors le Seigneur révéla [aux Prophètes] : « Nous allons faire périr les injustes»
L'amour coûte cher. Quoiqu'un Messager divin soit immaculé et loin de tout penchant injuste vis à vis de la vie mondaine, et qu'il ne veuille que le bonheur des autres, ceux qui sont kâfir (Impies, incrédules,...) le menacent d'expulsion (parfois de mort). Mais d'autre part, il a le support divin qui le rassure et révèle, au moment requis, le bilan de la situation : Les injustes sont destinés à périr.
وَلَنُسْكِنَنَّـكُمُ الأَرْضَ مِن بَعْدِهِمْ ذَلِكَ لِمَنْ خَافَ مَقَامِيوَخَافَ وَعِيدِ
14 «Et vous installer [sain et sauf] sur la terre après [les avoir fait périr].» C'est [la récompense] pour celui qui    redoute [révérenciellement, de se trouver exclu de la miséricorde lors de] Comparaître devant Moi et qui redoute [pieusement] Mon châtiment.»
Sur le plan temporel, l'homme est récompensé selon ses œuvres; l'accomplissement des décrets révélés lui confère une autre valeur.
Pour chacun, à chaque période, le inonde et la vie ont une signification. Les croyants, les hommes de Dieu et les Prophètes ressentent une autre signification car, ils seront "établis" par Dieu.
وَاسْتَفْتَحُواْ وَخَابَ كُلُّ جَبَّارٍ عَنِيدٍ
15 « [Les Prophètes] demandèrent [à Dieu] de les assister contre eux. Et tout tyran insolent fut perdant [sombré dans le résultat de ses crimes]»
L'esprit humain anticipe les dons gracieux qui lui sont promis. Pendant et après avoir "patienté" et résisté (sabr) aux difficultés et aux menaces des injustes, les Prophètes témoignent du succès et de la victoire; tandis que les oppresseurs comprennent leurs injustices et leurs méchancetés.
De rimâm Bâqir (as) :anyd est celui qui se détourne de la Vérité (du Créateur) ( al canyd almifrid  cani-lhaqq).
مِّن وَرَآئِهِ جَهَنَّمُ وَيُسْقَى مِن مَّاء صَدِيدٍ
16 «L'Enfer le guette, et il sera abreuvé d'une eau purulente (désagréable) min   warâ'ihï  jahannam ... Qu'est donc la Géhenne (jahannam),l'Enfer ?»
L'homme, cette créature noble et complexe, change du plus infini (état super-angélique) à moins infini (état inférieur à celui des animaux), reçoit son impulsion, la lumière de sa vie, du Créateur de l'univers.
Si dans le domaine de sa liberté, malgré la raison (caq!) la nature intime (fitrat) et la Loi Révélée (Wahy), il commet des péchés([13]) et des injustices, et va à rencontre de l'Ordre voulu dans l'univers, il se met dans une situation infernale. Dans ce monde, il ressentira une petite partie des tourments([14]), mais dans l'au-delà il se retrouvera confronté à son enfer à l'échelle réelle. La totalité des effets néfastes de ses actes apparaîtront tel qu'ils l'envahiront, ce sera l'Enfer (c'est à dire le regret absolu d'être coupable).
Dans le Coran, les caractéristiques de cet Enfer sont cité à plusieurs reprises dont l'une est mà'in sadydin([15])   
يَتَجَرَّعُهُ وَلاَ يَكَادُ يُسِيغُهُ وَيَأْتِيهِ الْمَوْتُ مِن كُلِّ مَكَانٍوَمَا هُوَ بِمَيِّتٍ وَمِن وَرَآئِهِ عَذَابٌ غَلِيظٌ
17 «Qu'il avalera à petites gorgées, sans (qu'il puisse) l'avaler aisément (il en a horreur). La mort l'assaillira de partout, mais il De mourra pas, il sera poursuivi d'un châtiment dense (les conséquences de ses actions abominables)».
La présentation de mà'in sadydin dans la "gorge" du tyran ou kâfir est assimilé à "avaler aux petites gorgées" (yatajarrefu). Le coupable a mis un système en marche auquel lui-même ne peut échapper ; il ne peut nullement refuser le "fluide négatif», il l'avalera malgré lui ; il serait beau de mourir ! Mais il n'y aura pas de mort, il se retrouvera dans un état plus pénible encore. Il comprendra et vivra les effets néfastes de ses actes illicites et destructifs. Un tourment insupportable l'envahira alors.
مَّثَلُ الَّذِينَ كَفَرُواْ بِرَبِّهِمْ أَعْمَالُهُمْ كَرَمَادٍ اشْتَدَّتْ بِهِالرِّيحُ فِي يَوْمٍ عَاصِفٍ لاَّ يَقْدِرُونَ مِمَّا كَسَبُواْ عَلَى شَيْءٍذَلِكَ هُوَ الضَّلاَلُ الْبَعِيدُ
18 «Ceux qui   nient le  Seigneur  [et les enseignements célestes],  leur travail est semblable à de la cendre exposée à un vent violent un jour d'ouragan.
Ils n'ont pouvoir sur rien de ce qu'ils ont accompli. C'est là le profond égarement.»
Le kâfir insiste sciemment sur ses actes et programmes sataniques. Mais étant donné qu'ils sont opposés à l'Ordre Voulu (le bien être de l'homme), ils n'ont qu'à être éliminer. Le verset illustre par analogie une situation compréhensible pour tout le monde.
أَلَمْ تَرَ أَنَّ اللّهَ خَلَقَ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضَ بِالْحقِّ إِن يَشَأْيُذْهِبْكُمْ وَيَأْتِ بِخَلْقٍ جَدِيدٍ
19 «[O homme impie, pécheur, injuste, etc.]  ne Vois-tu  pas que Dieu a Créé les cieux et la terre (leur être, les lois qui y règnent, leurs sciences, etc.) en toute vérité (selon la sagesse) ? S'il veut II vous fera disparaître et Il fera surgir une nouvelle création.»
Le verset19 interroge directement l'homme qui, parfois orgueilleux, se trompant par son pouvoir, se met sur une mauvaise voie. Combien de gens, de bandes, de nations, de "ismes" qui ont été anéantis à cause de leur kufr et de leur injustice.
La seule lignée utile, et qui survit, c'est la lignée des Prophètes et leurs Successeurs.
La question fondamentale posée dans le verset 10 est reprise ici, ajoutant le mot bi-lhaqqi qui marque le sérieux de la création.
Le terme yudhhibkum indique un Attribut de Dieu, celui de icdâm (faire disparaître, faire de T'être", le "non-être»). Le terme yd'ti bikhalqinjadydin indique l'Attribut 'ibdâ' (la création initiale, absolue).
وَمَا ذَلِكَ عَلَى اللَّهِ بِعَزِيزٍ
20 «Ce n'est pas difficile pour Dieu.»
Dans le verset 19, les deux Attributs relatent la Puissance infinie de Dieu. Par conséquent, rien n'est difficile pour Dieu dans le microcosme et/ou dans le macrocosme; sur Terre, dans les Cieux ou entre eux.
وَبَرَزُواْ لِلّهِ جَمِيعاً فَقَالَ الضُّعَفَاء لِلَّذِينَ اسْتَكْبَرُواْ إِنَّاكُنَّا لَكُمْ تَبَعاً فَهَلْ أَنتُم مُّغْنُونَ عَنَّا مِنْ عَذَابِ اللّهِ مِنشَيْءٍ قَالُواْ لَوْ هَدَانَا اللّهُ لَهَدَيْنَاكُمْ سَوَاء عَلَيْنَاأَجَزِعْنَا أَمْ صَبَرْنَا مَا لَنَا مِن مَّحِيصٍ
21 «[Le Jour où] tous [les hommes] comparaîtront devant Dieu, les faibles diront aux [oppresseurs] orgueilleux : « Nous vous avions  Suivis,  pouvez-vous [nous être utiles maintenant et]:«nous ôter un peu du châtiment de Dieu ? » Ils diront : « Si Dieu nous avait guidés [ce qui n'était pas possible à cause de nos injustices, nos impiétés obstinées, etc.], nous vous aurions   guidés.
[Maintenant] c'est pareil pour nous de nous agiter ou de patienter, il n'y a pas de refuge pour nous.»
Immédiatement après avoir mentionné le Jour du Jugement dernier, une série de dialogues a lieu entre les oppresseurs-orgueilleux et les opprimés [vicieux] dont on tire la leçon suivante : obéir aux injustes, aux orgueilleux, aux oppresseurs,..., et les suivre en aspirant à la réussite et au bonheur, est une autre erreur, un autre piège. L'Imam Ali (as) a dit : «
la vérité n'est pas décelée par les gens ... Connais la vérité pour connaître les " hommes de vérité "».
وَقَالَ الشَّيْطَانُ لَمَّا قُضِيَ الأَمْرُ إِنَّ اللّهَ وَعَدَكُمْ وَعْدَالْحَقِّ وَوَعَدتُّكُمْ فَأَخْلَفْتُكُمْ وَمَا كَانَ لِيَ عَلَيْكُم مِّنسُلْطَانٍ إِلاَّ أَن دَعَوْتُكُمْ فَاسْتَجَبْتُمْ لِي فَلاَ تَلُومُونِيوَلُومُواْ أَنفُسَكُم مَّا أَنَاْ بِمُصْرِخِكُمْ وَمَا أَنتُمْ بِمُصْرِخِيَّإِنِّي كَفَرْتُ بِمَا أَشْرَكْتُمُونِ مِن قَبْلُ إِنَّ الظَّالِمِينَ لَهُمْعَذَابٌ أَلِيمٌ
22 «Quand tout sera accompli, Satan dira : «Dieu vous a fait une promesse vraie, mais moi je vous ai fait une promesse que je n'ai pas tenue [et je vous ai trompés]. Je n'avais aucune autorité sur vous sauf que je vous ai appelés et que vous m'avez répondu. Ne me blâmez donc pas, blâmez-vous vous-mêmes. Je ne vous suis d'aucun secours et vous ne m'êtes d'aucun secours. Je renie (rejette) le fait que vous m'ayez associé [à dieu]. » Les injustes [obstinés] subiront un châtiment douloureux.»
Le dialogue de Satan (chaytan)([16]) est mentionné afin de servir de leçon à ceux qui répondent à ses appels. Le croyant, voyageur du chemin de Dieu,..., doit prendre garde à Satan et également à tous les êtres qui se trouvent dans un état diabolique.
وَأُدْخِلَ الَّذِينَ آمَنُواْ وَعَمِلُواْ الصَّالِحَاتِ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِنتَحْتِهَا الأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا بِإِذْنِ رَبِّهِمْ تَحِيَّتُهُمْ فِيهَاسَلاَمٌ
23 «Ceux qui Croient [en Dieu Unique] et travaillent bien [utile à eux-mêmes, à la société humaine et pour la cause de Dieu] Seront introduits dans les jardins [de bienfaits] en bas desquels les rivières [de bonheurs]  coulent. Avec la permission (par la volonté) du
Seigneur, ils y seront éternels. Ils y seront reçus par
salâm (paix) (venant de Dieu].»
A la grande idée de tawhîd (l'Unicité) et de mi'âd (Le "retour pour le Jugement final") vient s'ajouter la notion d'une éthique et d'un mérite que l'on peut acquérir par ses œuvres.
Ce verset déclare le but de la Création.
L'homme aura, enfin, le "gain", la récompense de ses actions et de ses intentions (11/281, LII/21, etc.)
Les conséquences des actes et des intentions de ceux qui s'harmonisent joyeusement avec la Création (alladhyna 'âmanû) ainsi leurs travaux, études, programmes, démarches, initiatives, ... , et leur vie, s'ils sont conformes et vont dans le même sens que l'Ordre Voulu de la Création (camilû-ss_àlihati), les amèneront à d'autres niveaux, les feront transcender dans d'autres orbites auxquels la nature intime (filrat), le cœur (qalb) et l'esprit humain (rûh) aspirent, et sur lesquels la Loi Révélée, les Prophètes et Messagers attirent l'attention de l'homme, où sont présents les Compliments du Créateur de l'univers (tahiyyatuhum fyhâ salamun).
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ ضَرَبَ اللّهُ مَثَلاً كَلِمَةً طَيِّبَةً كَشَجَرةٍ طَيِّبَةٍأَصْلُهَا ثَابِتٌ وَفَرْعُهَا فِي السَّمَاء
24 «Ne vois-tu pas comment Dieu compare la bonne parole à un bon arbre dont la racine tient ferme et dont le branchage est dans le ciel?»
تُؤْتِي أُكُلَهَا كُلَّ حِينٍ بِإِذْنِ رَبِّهَا وَيَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَلِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ
25 «[Le bon arbre] donne ses fruits à tout moment avec la permission du Seigneur. Dieu propose des paraboles aux hommes afin qu'ils réfléchissent.»
La destination du voyageur du chemin de Dieu consiste à parvenir aux grades élevés des Amis de Dieu et pour ainsi dire devenir un kalima(t)an tayyiba(t)an.
Tout sujet, programme, parole,..., pur et revivifiant est un kalima(t)an t_ayyiba(t)an. Ainsi le leitmotiv de l'Islam, "Lâilâha illa-llâh" (II n'y a divinité que Dieu); 'amr " (l'Ordre,); "kalâmu-llàh" (La Parole de Dieu), les Prophètes, les Amis de Dieu, etc. sont des kalima(t)an t_ayyiba(t)an ("mots excellents").
Les deux versets 24 et 25 expliquent le processus de l'émanation et "l'arrivée" de la lumière.([17]) Le kalima(t) est une lumière émanant de Dieu, où se trouvent toutes les sagesses et la matière des sciences et, d'où découlent tous les savoirs des savants (XXLX/43, XXXV/28), un
vif plaisir de l'intelligence humaine, de façon concrète, joyeuse et active.
asluha thâbttun.([18]) Ce ou celui qui diffuse et reflète la lumière (le Coran, le Prophète, les Imâms [élus par Dieu] les Amis de Dieu homme et Maître parfait) est un thâbit([19]).
tu'ty ukulahâ Les fruits délicieux de la guidance et de la réception de la lumière se produisent à chaque occasion par la Permission du Seigneur de l'univers (voir v. 27).
وَمَثلُ كَلِمَةٍ خَبِيثَةٍ كَشَجَرَةٍ خَبِيثَةٍ اجْتُثَّتْ مِن فَوْقِ الأَرْضِمَا لَهَا مِن قَرَارٍ
26 «Et la mauvaise parole est comme un mauvais arbre qui a été déraciné de la surface de la terre, il n'a nulle tenue.»
Kufr, (l'impiété, le rejet des vérités divines, etc.), chirk (l'assimilation à Dieu d'un autre être, ...), zulm (l'injustice, tyrannie, ...), nifâq (l'hypocrisie,...) et tout programme et intervention malsains pour l'homme et pour l'humanité sont analogues à un "mauvais arbre" déraciné. Par conséquent, ce dernier n'aura aucune utilité pour l'homme, si ce n'est qu'à être dangereux, car il n'est pas arrosé par l'eau divine pure et saine et ne donne que les fruits des passions sataniques.
يُثَبِّتُ اللّهُ الَّذِينَ آمَنُواْ بِالْقَوْلِ الثَّابِتِ فِي الْحَيَاةِالدُّنْيَا وَفِي الآخِرَةِ وَيُضِلُّ اللّهُ الظَّالِمِينَ وَيَفْعَلُ اللّهُ مَايَشَاءُ
27«Dieu affermit [les pas et les cœurs de] ceux qui Croient [en Lui], par la parole ferme, ici-bas et dans l'au-delà. Dieu égare (n'approuve pas et délaisse) les injustes [obstinés]. Dieu fait Ce qu'il Veut (parfaitement juste).»
La première partie du verset est le développement du terme thâbit (verset.24), ajouté à la nouvelle notion du processus de guidance et d'illumination des croyants et voyageurs sur le chemin de Dieu par les thabitâi (les Assurés, les Constants, les Maîtres parfaits,...) dans la vie quotidienne fi-lhayâ(t)i-ddunyâ qui se poursuit dans l'autre monde fi-l'âkhira(t)i.
wa yudjlu-llàhu-zzâlimyna : voir verset.4 dans le contexte actuel.
wa yafalu-llahu ma yachâ'u : Dieu est Réalité, Vérité, (haqq), Sublime et Omnipuissant (cAzyz), Témoin {Châhid) Indulgent et Tout Pardon (Gkafûr), Créateur (Khâliq), Meilleur des Juges (khayru-îhâkimyn),... donc II fait ce qu'il Veut. Tous Ses «actes» sont basés sur la Raison, la Sagesse, la Justice et la Bienveillance parfaite.
أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِينَ بَدَّلُواْ نِعْمَةَ اللّهِ كُفْراً وَأَحَلُّواْقَوْمَهُمْ دَارَ الْبَوَارِ
28 «Ne vois-tu pas ceux (les  ingrats,  les  dirigeants  injustes,  etc.) qui échangent les  bienfaits de Dieu contre l'impiété et mettent leur peuple dans une situation de perdition?»

Notes

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[1]- La révélation est adressée au Prophète.
[2]- Le Prophète s. et sa sainte famille [tous désignés par Dieu] sont chargés de Coran. Voir XIX/1.
[3]- Parcoure de la vie ordinaire de l'homme à la vie céleste (Hygiène de vie) :
Toute chose (créature) a une apparence et un [fond] intérieur. À chaque organe corporel correspond un organe intérieur. Chaque être extérieur, qu'il s'agisse de plus grands (astres, etc.) ou de plus petits (atomes, ...), a un répondant intérieur dans l'aspect spirituel et céleste. Le monde céleste est l'intérieur et le trésor de [notre] univers.
La mission, le message et la tache principale des Livres célestes et les Prophètes de Dieu consistent à faire connaître ce qui est lumière ou ténèbres et les résultats et conséquences [bonheurs ou malheurs] qui en découlent dans la vie immédiate et dans l'au-delà (II/157), Autrement dit, ils parlent de l'hygiène corporelle, sociale et spirituelle de l'homme, considérant le passé, le présent et l'avenir.
Dieu te Très-Haut présente le Coran et [tous] les Livres comme lumières (V/15, 44,46)
De même, les Prophètes, les Imâms [élus par Dieu], les Amis [de Dieu) et les Grands [hommes parfaits, ...], tous sont lumières. Celui qui veut parvenir au bonheur, à la vraie joie et à la perfection doit leur demander assistance (III/103).
[4]- Allah : Dieu, nom propre qui désigne la Raison d'être, le Créateur de toutes les créatures, de tous les univers. (Voir aussi le début de la sourate 19).
 Samâ' : (plu. samawât) : au sens le plus stricte, c'est le ciel, le firmament; maïs d'autres significations seraient : le monde immatériel, l'univers métaphysique, etc. 'ard : la Terre; d'autres significations seraient : le monde matériel, immédiat, phénoménal, formel, habituel, manifeste, littéral, l'actuel cosmos, ici-bas,...
[5]- Le développement des autres créatures est aussi irréversible (Par exemple une pomme ne redeviendra pas fleur). C'est d'après (a Volonté de Dieu, l'inverse aussi.
[6]- Qu'est-ce qu'ayyâmu-llâh (sing. yawmu-llàh) ?
Ce sont des temps et des circonstances spéciaux où, selon la Volonté de Dieu, s'accomplissent des faits extraordinaires. Par exemple le naufrage du Pharaon et de son armée, le sauvetage de Moïse et de ses adeptes.
[7]- âyât (sing. âyaf) : les signes. Tout ce qui se passe d'une façon ordonnée, et
déterminée, hors de lavolonté de l'homme est un âyat. Tous les mouvements et
phénomènes dans lemicrocosme et le macrocosme; par exemple les tremblements de
terre, les éclipses delune ou de soleil [certains de ces âyât impliquent la prière des
âyât,  voir  la jurisprudence  islamique]; de  même,   le  battement du  cœur,   le
comportement des animaux,plantes, étoiles etc. ou le Jour des la Résurrection ...
sont des âyât.
[8]- sahbâr : vient de mot sabr, patience sereine, sabbâr est celui qui a beaucoup de patience.
Du point de vue du Coran, sabr est une vertu qui consiste à résister devant les mésaventures et les supporter dans le but d'atteindre l'approbation de Dieu, II/153-155. La patience est un acte cultuel le plus méritoire.
Les amoureux de l'honneur ont conclu que si l'homme ne supporte pas les épreuves et les difficultés, et ne combat pas les désirs négatifs de l'âme, aucun objectif valable ne sera atteint.
Tous les Prophètes et leurs Successeurs ont eu une patience formidable.
Travailler et résoudre les problèmes, et accomplir des actions légitimes difficiles, s'appelle la patience active (sabr fa ccâl).
Supporter les coups durs, lès maladies corporelles, etc. s'intitule la patience passive {sabr infiâly).
La Loi révélée insiste sur la patience mentale et spirituelle, qui consiste à maîtriser l'âme :
-  face aux tribulations, as-sabr
-  face aux inquiétudes, sa atu-ssadr,
-  persister dans la lutte contre l'ennemi, chajâ  at,
A rappeler que le plus grand ennemi de l'homme est Satan, chaytân, et l'âme malveillante, nafs ammâra(t), (résister à ceux-ci fortifie l'esprit)
-  garder les secrets, sirr
-  persévérer dans la Voie de Dieu, s'acquitter des devoirs cultuels et ne pas affaiblir
devant les attraits temporels, dabtu-nnafs,
-se confier à Dieu pour gagner sa vie et se contenter au peu du monde provisoire, qanâ  at,
- résister à la superfluité du monde matériel, zuhd.
L'homme muni desdites sortes de sabr, témoignera profondément des "Journées de Dieu". Il y verra des âyât, recevra des enseignements, sera en quelque sorte, lié au ciel.
Les croyants, les patients, les reconnaissants etc. ont un mode de vie intérieur plus tranquille, plus net et plus sûr, et enfin plus gai que les autres, donc plus fructueux et fertile.
[9]- chukr : reconnaissance, désigne la qualité d'éprouver vivement les dons gracieux (nf mat) de Dieu, de s'en souvenir et de se sentir redevable envers le Bienfaiteur.
[10]- À propos de l'homme, l'Imâm Ali dît:
dawâ'ukafyka wa lâtachcum       wa dâ'uha minka wa lâtubsiru
wa anta-lkitâbu-lmubynu-ttadhy        bl 'ahrufihiya^haru-lmudmaru
'atazcamu 'annaka jirmun saghyrun         wafyka-antafa-fâlamu-l'akbaru
Ton remède est chez toi-même et tu ne le devines pas
et la maladie vient de toi-même et tu ne ta vois pas,
tandis que tu es le livre manifeste dont
par les lettres, les secrets ont été découverts,
crois-tu que toi, tu sois une petite masse,
alors qu'en toi-même est replié le plus grand monde.
[11]- fâtir : Qui divise, Qui confère, attribue, donne à chacun et à chaque chose ses propriétés, ses caractéristiques bien distincts; il désigne une création initiale, s'opérant à partir de rien, de néant.
 
[12]- tawakku! : de wakl (s'en remettre tranquillement). tawakkala calâ : taire confiance à.
Dans les démarches importantes, après avoir étudié, consulté et avoir bien travaillé, et également avoir respecté les indications de la Loi Révélée, l'homme ne doit pas s'enorgueillir, mais il doit, étant sûr de Sa concertation, confier ses actes à Dieu.
tawakkul (s'en remettre à Dieu) et iymân (la foi) sont inséparables et indispensables pour résister à Satan (chaytârt) IC/16.
L'Imâm Ridâc- définit le critère de tawakkul : " En te confiant à Dieu (étant réellement sur le chemin de Dieu), tu ne crains personne " 'allâtakhàfi macallàhi 'ahadan.
L'un des critères de la valeur de l'homme est le degré de son tawakkul à Dieu. L'homme (voyageur du chemin de Dieu) doit tâcher de se cultiver, travailler, il doit faire des efforts dans la vie, mais en fin de compte il doit s'en remettre à Dieu.
tawakkul est une "fenêtre", un horizon vers le Seigneur. L'homme ou la femme mutawakkî! gère à la fois une vie dynamique, pleine de vitalité, en toute sérénité, en même temps qu'ils sont en liaison directe avec Lui.
[13]- Pour éviter le péché et l'injustice il faut éviter leurs préparatifs.
[14]- Voyons l'ensemble de la vie d'un tyran ou d'un kafir, et celle de ses descendants, que ce soit en Orient ou en Occident; une petite statistique mettra cette vérité à l'évidence.
[15]- Sadyd: désagréable. En conservant toute proposition entre l'ici-bas et l'au-delà, on pourrait dire que main sadydin est une fluide désagréable se présentant sous les traits d'une "flamme" envahissant le tyran.
[16]- Qu'est-ce que chaytân (Satan, le Diable) ?
C'est un être créé par Dieu, ayant une impulsion de tentation, ordonnant et insufflant le mal et le péché, qui tente l'homme pour que la capacité de ce dernier à résister soit mesurée. Celui qui cède à ses tentations est vaincu, celui qui y résiste sera vainqueur. (Le travail correcte, la patience, la piété, s'en remettre à Dieu, être raisonnable, accomplir les commandements de Dieu, demander secours à Dieu et Y chercher refuge, réciter et répéter la formule de paix -Allahumma salli calâ Muhammadin wa âli Muhammad -, ..., sont des moyens de défense contre le Diable, moyennant quoi l'esprit de l'homme sera fortifié, voir v.23).
[17]- hadkh qudsy :
"kuntu hnizan makhfiyan ahbabtu 'an 'uraf fa khalaqtu-
l'insân "
(J'étais trésor caché, J'ai aimé Me faire contempler, J'ai créé l'Homme).
[18]- Les significations du terme thâbïî (plu. thâbilât) seraient : immuable, constant,
illuminant,  affermissant,  validant,   confirmant,   stabilisant,   affirmant,  justifiant,
assurant, ferme, etc.
[19]- La Kacba (au sens objectif et surtout subjectif), la venue de Mahdy et la venue de Jésus,...,sont aussi des thâbitât.

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