"Non aux touristes iraniens!", scandent les salafistes égyptiens.

« Ce sont ceux-là tes pires ennemis ! Méfie-toi d'eux “, c’est par ce verset coranique que « le front salafiste » a baptisé une campagne hostile au « tourisme iranien » en Egypte.
Après les menaces d’assiéger l’aéroport du Caire et tous les autres aéroports du pays qui accueillent des touristes iraniens, les dignitaires salafistes ont mis en garde de recourir à de nouvelles mesures d’escalade si les autorités continuent d’accueillir les « chiites ».

Selon une source à la présidence, les dirigeants du front salafiste ont demandé une réunion urgente avec le président Mohammad Morsi dès son retour du Soudan.

D’après ces sources, les dignitaires salafistes possèdent un agenda clair pour cette rencontre au cours de laquelle ils demanderont à Morsi des engagements clairs de ne pas permettre aux Iraniens d’entrer en Egypte, de suspendre les vols entre le Caire et Téhéran, et de présenter des assurances claires au sujet de « la crise de l’expansion chiite ».

Ces dignitaires salafistes ont brandi la menace d’une nouvelle crise dans les relations entre les salafistes et les Frères musulmans si leurs demandes n’étaient pas satisfaites.

Le dirigeant au parti salafiste Nour, Jalal elMarra, a fait savoir que plusieurs réunions ont été tenues avec les dirigeants des Frères pour parvenir à une décision finale qui « garantit l’identité sunnite de l’Islam en Egypte ».

Les salafistes ont entamé leur mouvement depuis la maison du chargé d’affaires iranien au Caire.

Un groupe d'islamistes affiliés au cheikh Hazem Salah Abou Ismail, ancien candidat salafiste à la présidentielle, a assiégé le domicile du chargé d’affaires iranien l’ambassadeur Mojtaba Amini.

Les manifestants ont indiqué que l’objectif de ce rassemblement est de faire cesser  les visites entre l’Egypte et l’Iran, et de rompre les liens entre les deux pays, par peur de la soi-disant « expansion chiite en Egypte ».    

De son côté, l’ambassadeur Mojtaba Amini a minimisé l’importance de ces mouvements, assurant que Téhéran cherche à établir des liens normaux avec l’Egypte pour l’aider à surmonter sa crise économique.  Ce diplomate iranien a par ailleurs révélé que l’Iran a proposé à l’Egypte une ligne de crédit                                                                                                                                                d’un milliard de dollars pour soutenir l’Egypte dans sa crise financière.
 
Commentant la campagne salafiste contre l’Iran, l’une des figures chiites en Egypte, dr. Ahmad Rassem elNafiss, a expliqué que cette dernière vise à rassurer les pays du Golfe en premier lieu, à leur tête l’Arabie Saoudite wahhabite, parce que ces pays offrent le soutien financier aux courants islamiques sunnites en Egypte.

Pour sa part, le ministre du tourisme Hicham Zazou a qualifié d’illusoires les propos sur l’expansion chiite en Egypte. « Nous n’avons jamais entendu la Turquie, la Malaisie ou les Emirats se plaindre des touristes iraniens », a-t-il dit.

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