Un exemple de maladie du coeur liée aux convictions
Voici une autre approche des maladies du « coeur » à partir de la Révélation divine qui nécessite une introduction qui comprendra des rappels théoriques, des principes fondamentaux, des caractéristiques et des exemples de ces maladies du coeur. Nous avons vu la dernière fois que l’ensemble des maladies du coeur proviennent de l’incroyance. Nous allons voir aujourd’hui un exemple illustrant cela, en sachant que certaines maladies du coeur
sont très proches des questions de conviction, de croyance et d’incroyance, et que d’autres en sont loin.
La « mauvaise opinion » de Dieu est un état, un degré de négation de Dieu.
L’avarice provient de l’absence de connaissance (de reconnaissance) des Bienfaits de Dieu et de la volonté d’attribuer à Dieu Tout-Puissant un manque.
Avant, qu’entendons-nous par le mot « convictions/croyances » (a‘tiqâd) ? Il ne s’agit pas seulement de conviction pratique ou de « savoir acquis » (husûlî), mais aussi de connaissance et d’orientation vers la Vérité absolue, vers Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté), vers Ses Noms, Ses Attributs, Sa Présence, qui commence de la connaissance générale universelle jusqu’à l’étape de la « vision » (shuhûd), avec, à l’opposé, de l’étape de l’ignorance formelle au déni. Tout cela est lié aux croyances de l’individu.
Prenons un exemple. Dans un propos rapporté du Prince des croyants(p), il est dit : « La lâcheté, la cupidité et l’avarice sont différents instincts/ dispositions (gharâ’iz) que la mauvaise opinion de Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) rassemble. »
La « mauvaise opinion » de Dieu (sû’ azhzhunn), selon notre analyse, tourne autour du sujet de la croyance et de l’incroyance. C’est un état, un degré de négation de Dieu. Comme si une personne ne croyait pas que Dieu (qu’Il soit Glorifié) puisse lui donner ceci, ou lui faire atteindre cela. Ou, s’Il lui a donné quelque chose, Il ne la lui donnera peut-être pas une autre fois. C’est une maladie très répandue parmi les gens. Si une personne croyait réellement en son Seigneur, il n’aurait pas une mauvaise opinion de Lui.
Si on se demande pourquoi on a une mauvaise opinion de quelqu’un, sans doute est-ce parce
qu’on a vu en lui une faiblesse, un défaut, une déficience ou une ignorance. Mais si on le voit
maîtrisant toutes les situations à la perfection, connaissant tout ce qui s’y rattache dans le
moindre détail, est-ce que l’on aura une mauvaise opinion de lui ? En le voyant dominer toute la question et pouvoir la réaliser sous l’ensemble de ses aspects, y a-t-il là matière au doute ? Ces « instincts /dispositions (gharâ’iz) » cités plus haut sont donc des effets de l’incroyance.
On trouve dans d’autres propos rapportés que l’avarice est au nombre des pires maladies, c’est- à- dire on comprend qu’elle est la plus proche de l’incroyance. La première apparition, manifestation de l’incroyance, si l’expression est juste, est l’avarice. Bien sûr, elle est liée à la vie quotidienne de l’homme. Mais la nature de la vie de l’être humain sur terre n’est pas en soi la cause de cette maladie. Avant même qu’il n’ouvre les yeux à ce monde, l’homme est l’objet des Bienfaits de Dieu et est placé sous Sa Providence permanente. Egalement, durant son enfance et son adolescence.
Durant toute sa vie, il reçoit des bienfaits innombrables, incalculables. Et après cela, il devient avare ! Combien il y a là du dénigrement, de l’ingratitude ! L’avarice n’est pas une question aussi simple ! Il se peut qu’il arrive quelque chose à l’homme dont il prend leçon et qu’il oublie par la suite. Mais quelqu’un qui bénéficie en permanence de la Providence divine et de Ses Bienfaits absolus, incalculables, innombrables, et qu’il l’oublie et devient ensuite avare !
Alors, d’où provient cette avarice ? Elle vient de l’absence de connaissance (de reconnaissance) de ce Bienfait absolu, et de la volonté d’attribuer à Dieu Tout-Puissant un manque.
C’est pourquoi nous voyons le Prince des croyants dire : « Celui qui a la certitude de la
suite (khulf) [que Dieu va continuer à donner] est généreux dans ses dons. » Celui qui sait avec certitude que celui qui donne une première fois peut donner une seconde, une troisième fois.. ne fait pas attention à ce qu’il dépense parce que le Don vient de Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) et qu’Il l’apporte de Ses propres Mains ; comme Il l’a apporté des fois et des fois, Il l’apportera encore des fois et des fois.
Ajouter un commentaire