Origines de la secte, politiques wahhabites et soutiens inattendus
Il existe une polémique au sujet des origines du wahhabisme. Une thèse est émergée lors de la publication des mémoires de Sir Humpher (ou Humphrey) par les allemands pendant la seconde guerre mondiale par le journal Der Spiegel et par un journal français. Certains y voient un faux – forgé par Ayyub Sabri Pasha dans son ouvrage Mir’at al Harramin, écrit entre 1933 et 1938 – consistant à accuser l’Empire britannique de vouloir affaiblir l’Empire ottoman (ce que peu de personnes oseraient démentir): il ne s’agirait donc que d’une grasse manipulation de la part des ottomans pour ternir l’image des britanniques.
L’alliance d’AbdolWahhab et d’Al Saoud a bénéficié du soutien du Foreign Office britannique, qui y voyait l’occasion de défier la domination ottomane sur les lieux saints de l’Islam. Certains, comme l’historien canadien David Livingstone, considère que la création du Royaume d’Arabie saoudite en 1932 constitue la récompense tant attendue des services rendus par la famille saoudienne au projet anglo-saxon de domination sur la péninsule arabique.
En 1933, le retour de bons offices se fera par l’octroi d’une méga-concession à la “California Arabian Standard Oil Company” (Casoc), une filial de la “Standard Oil of California (Socal), ancêtre de Chevron, dirigée alors par l’agent des Rothschild et de Rockefeller. Saoud était en fait l’homme de lige des anglo-saxons pour assurer leurs intérêts pétrolifères dans la péninsule arabique. Il s’agit d’une technique éprouvée: on trouvait un interlocuteur conciliant qui devait négocier en façade au nom d’un pays, car il détenait en apparence plus de légitimité que les grandes sociétés occidentales. On se rappelle également des tractations menées par Callouste Sarkis Gulbenkian pour représenter les intérêts ottomans dans l’Iraq Oil Company, puis dans le consortium occidental qui lui succéda et où il tira 5% des parts. Complicité supposée saoudienne avec le sionisme
Certains auteurs n’hésitent pas à établir une complicité de fait entre la famille saoudienne, qui supporte le wahhabisme, et le plan sioniste. Ils s’appuient pour ce faire sur la généalogie de Saoud, qui remonterait à un juif originaire de Bassora appelé Mordakhai, malgré la généalogie officielle apparemment falsifiée par Mohammad Amin al-Tamimi en Egypte en 1943 pour la somme de 35000 pounds livrées par l’ambassadeur saoudien en poste au Caire: Ibrahim al-Fadel. L’accusation de complicité saoudienne avec le sionisme peut également s’appuyer sur les déclarations et les actes du régime saoudien: le roi Faysal al-Saoud déclare au Washington Post le 17 septembre 1969: «nous la famille saoudienne, sommes les cousins des juifs: nous sommes en total désaccord avec tout arabe ou toute autorité islamique qui se montre hostile aux juifs. Mais nous devons au contraire vivre en paix avec eux. Notre pays est le sommet de la fontaine d’où les juifs ont émergé puis leur descendants se sont répandus à travers le Monde». Le conseiller juridique saoudien Hafez Wahabi, dans son livre Peninsula of Arabia, narre le récit suivant: quand des membres de la tribu Mathir vinrent intercéder en faveur de leur chef emprisonné, Faisal al-Darwish, le roi Abd al-Aziz al-Saoud tua le shaykh et utilisa son sang pour faire les ablutions avant de faire sa prière. Le crime reproché à Darwish par Saoud était sa critique d’une déclaration préparée avec les Anglais octroyant la Palestine aux juifs sionistes lors de la rencontre dans l’oasis d’Al-Aqir à l’Est de la péninsule en 1922, entre Abd al-Aziz, Sir Percy Coks et le Major Moore. Le traité d’Al-Aqir définit entre autres les frontières entre l’Irak, le Kuwait et l’Arabie (saoudite).
Ajouter un commentaire