L’Occident et le Salafisme, le double langage

Les lectures erronées et déviationnistes sont de vraies blessures sociales, dans les sociétés islamiques de nos jours. De ces lectures et interprétations, différents groupes et sectes sont nés, et qui ont, sérieusement, porté atteinte aux convictions des Musulmans. Les coups portés par ces groupes à l’Islam et aux Musulmans ne s’avèrent, pourtant, pas moins durs que ceux venant des ennemis mêmes de l’Islam aux sociétés occidentales. Par le comportement inhumain et violent, dont ils ont témoigné, dans certains pays occidentaux, voire, beaucoup de pays islamiques, ces groupes extrémistes ont terni, foncièrement, l’image de l’Islam, donnant de cette religion une image rétrograde et brutale, auprès des opinions, surtout, dans des pays qui manquent d’une connaissance authentique de la religion musulmane. Or, les actes violents des groupes qui s’imaginent et se présentent musulmans ne sont nullement compatibles avec les enseignements islamiques, qui prêchent la paix et la justice.

Simultanément à l’extension de la vague de l’éveil islamique, dans les pays musulmans du Moyen-Orient, des courants extrémistes et déviationnistes, aussi, y ont progressé. L’intéressant, c’est que des gens, qui agissent, dans le cadre des groupes salafistes, ne montrent la moindre fidélité envers même leurs interprétations, d’ailleurs, déviationnistes de l’Islam, et cela, à tel point qu’ils s’autorisent les actes les plus immoraux, dès qu’ils en trouvent l’occasion. On a reçu pas mal de reportages, en provenance de l’Afghanistan, qui révèlent les cas de viols et d’harcèlements sexuels, sur les adolescents et adolescentes, commis par des membres des Taliban.

En Syrie, aussi, l’armée syrienne a, récemment, arrêté, à Idleb, un groupe de 20 personnes, avec le Saoudien, Abou Ahmad al-Tamimi, pour chef, en plein viol collectif et en train de tourner des scènes obscènes, avec une trentaine de femmes et de filles des membres du Front Al-Nosra et de l’ASL, mais parmi lesquelles, se trouvaient, également, des Syriennes prises en otage. Les enquêtes menées, suite à l’arrestation, montrent que les personnes arrêtées son liées au front Al-Nosra. Parmi eux, on compte 15 terroristes étrangers, avec, à leur tête, Abou Ahmad al-Tamimi, 40 ans, et d’origine saoudienne. Toujours, selon les sources syriennes, certaines des filles et de femmes qui ont été violées ont reconnu avoir consenti à cet acte immoral, sous les pressions et les menaces de diffamation des hommes armés. Les terroristes auraient, également, suggéré à ces pauvres femmes qu’elles servent la révolution et se garantissent le paradis de Dieu, si elles acceptaient de céder à leurs revendications insolentes !

Les groupes extrémistes salafistes cherchent, ainsi, à abuser, autant qu’ils peuvent, de cette période de passage aux régimes populaires, dans des pays arabes, qui sont libérés de leurs gouvernements despotiques. Ils cherchent, ainsi, à dérouter le courant de l’éveil islamique et de propager leur version déviationniste de l’Islam. Parallèlement aux agissements des Etats occidentaux, en vue de fomenter la crise, en Syrie, les courants salafistes, aussi, s’y sont visiblement réactivés. Les courants, qui jusqu’à hier, étaient qualifiés de terroristes, par les Etats occidentaux, les mêmes, qui fournissaient le prétexte, aux Etats-Unis, pour justifier leurs expéditions, au Moyen-Orient et leurs immiscions, dans les pays islamiques, sont, aujourd’hui, au service des objectifs des mêmes Etats occidentaux. L’une des méthodes des courants salafistes consiste, entre autres, à détruire les monuments historiques et les tombes des personnalités islamiques ; leur prétexte : le pèlerinage, dans ces lieux, relève du dualisme. Beaucoup de monuments historiques et de cimetières ont été détruits, sous ce prétexte, dans différentes régions du monde, à titre d’exemple, au Mali, un pays de l’Afrique de l’Ouest. En Syrie, aussi, la plupart des Salafistes, qui sont actifs, dans ce pays, sont des Wahhabites, qui bénéficient de l’appui des monarchies héréditaires, comme l’Arabie saoudite et le Qatar. Ils ne se content pas de démolir les lieux historiques et de pèlerinage ; ils ne reconnaissent pas musulmans, les Chiites, qu’ils s’autorisent, sur ce fond, à massacrer.

Les terroristes wahhabites ont martyrisé et massacré, de la façon la plus cruelle, des centaines de Chiites, dont des enfants et des personnes âgées. Les Salafistes wahhabites, qui luttent contre le gouvernement de Bachar al-Assad, avec leurs slogans, en faveur de la liberté, se lancent dans le massacre des Alaouites, dès qu’ils réussissent à prendre le contrôle d’une région quelconque. Près de deux ans après l’apparition de la crise, nourrie par le bloc arabo-occidental, et avec l’appui de la Turquie, contre le gouvernement syrien, on vient d’apprendre que les groupes wahhabites ont détruit des dizaines de mosquées, de lieux de deuil et de pèlerinage historiques, simultanément aux violences et affrontements, qui ont traversé le pays. Ils ont, plus d’une fois, frappé de leurs roquettes, les mausolées de la vénérée Zeynab, la fille du premier Imam des Chiites et de la vénérée Roqayya, la fille du troisième Imam des Chiites (bénies soient-elles), respectées par des centaines de millions de Musulmans du monde. Et ce qui attire l’attention, à propos des actes criminels des groupes salafistes, en Syrie, c’est, certes, l’indifférence des Etats, des instances culturelles et des droits de l’Homme, et des médias occidentaux.

Vis-à-vis de la crise qui affecte la Syrie, les Etats, les instances civiques et les médias occidentaux suivent une approche politique qui exige un départ indispensable d’Assad. Ils restent indifférents envers l’actualité sur les crimes commis par certaines couches de l’opposition, et qui ne s’adaptent pas à leur stratégie. Pour rafraîchir la mémoire, au sujet du double langage des Occidentaux vis-à-vis des comportements extrémistes, il suffit de se souvenir de l’année 1995, lorsque les Taliban, une fois, affirmée leur mainmise sur le pays, ont détruit la statue géante de Bouddha de Bamian. Les Occidentaux ont offert une si vaste couverture de cet événement, au niveau des milieux médiatiques et politiques, comme quoi le plus triste événement de tous les temps venait de se produire. Une énorme vague de condamnation a déferlé, alors, dans les pays occidentaux, contre l’attitude des Taliban.

Nul doute que la destruction du Bouddha de Bamian méritait la condamnation ; mais, alors, la destruction des lieux historiques et religieux des Musulmans, en Syrie, en Libye, en Egypte et dans d’autres pays islamiques, par les salafistes wahhabites, comment ce fait-il qu’on n’entend pas le moindre blâme, de la part des Occidentaux ? En plus de leur ancienneté, les lieux historiques et religieux, qui ont été démolis, ces derniers temps, dans des pays islamiques du Moyen-Orient, ont toujours inspiré du respect à des centaines de millions de Musulmans, partout, dans le monde ; or, les Etats occidentaux préfèrent afficher un silence significatif, du fait qu’ils trouvent cette attitude des Salafistes conforme à leurs propres intérêts. On pourrait dire, ainsi, que les courants salafistes, notamment, les Salafistes wahhabites sont devenus, de nos jours, le «moyen», mais aussi, le «but» des Etats occidentaux, en général, et des Etats-Unis, en particulier, afin de légitimer et de justifier leurs ingérences et interventions, dans les pays islamiques. D’un côté, ils se mettent, par leur action violente, au service des campagnes anti-islamiques des Etats et des médias occidentaux, qui visent à faire passer l’Islam pour une religion violente, et de l’autre, ils sont présenté et qualifiés de terroristes, dès que les intérêts des Etats occidentaux l’exigent, et pour justifier, si nécessaire, leurs interventions militaires. Cette stratégie n’empêche pas, non plus, que les groupes salafistes s’engagent, dans la guerre, par procuration, contre ceux qui haussent la voix, contre le Sionisme et les Occidentaux, si ces derniers l’exigent. Vous en cherchez un exemple flagrant ? Regardez le cas syrien.

Ajouter un commentaire